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AuVA ÏS ïr\


-

EDITO PAR

MORGANE

Tiens, tiens tiens ! La main éditorial-e serait-elle différente ce mis-ci? Ne cherchez pas Ie viking, il n'est pas 1à. La chair est faible dit on, l-'homme I'est encore plus. Votre valeureux guerrier est captif, entravé par Ie charme de mes rires maléfiques. II ne s'exprimera quà travers les notes; ainsi en ai-je décidé. est consacré à Julien Burri, auteur famil-ier et apprécié de notre grimoire. Il est présenté par Laurence Burri, exercice de funambul-e dans lequel la mère préserve le fils et expose Ie poète. L'auteur nous convie en ces temps de fin de vacances à un souvenir sans existence, une attente jamais comblée, cefle de Ce numéro

L'AUBE D'ETE.

L'aube. Comme une dél-ivrance. L'AUBE D'ETE, oeuvre liée, à L'ETREINTE DES SABLES pour

fraternel-le ou laquelle Julien fratricide, recevra un prix prochainement. Je laisse Ie viking vous en parler plus longuement. Sa rêcompense... L'équipe de MG refuse généralement de hurler avec Ia meute, el-Ie se réjouit néamoins cette fois-ci de faire chorus aux fêlicitations adressées à Jul-ien Burri.

Et si, comme après l-'amour, on ne remercie pas I'autre pour le plaisir prouvé, alors, que ces lignes soient simplement un sourire de satisfaction. Bonne lecture. MORGANE


-2PORTRAI T PAR LAURENCE BURRI

PourJulien, j'aimerais que mes mots en disent encore un peu plus. Parce que c'est une histoire solaire.

C'est un jeune homme de rayonnement. Qui chauffe et colore ce qui I'approche. C'est une histoire de couleur. Qui se méIange. C'est l-e connu et I'inconnu qu'on porte en soi. C'est I'inséparable. A soi. C'est une histoire d'amour. Passion fixe. C'est une histoire de vie. Par cette passion de vivre. Qui donne envie. Secoue, agite, j-nterpell-e mais ne dérange. Inutilement.

C'est une histoire d'ordre et de justice. C'est une histoire qui revient chaque

matj-n,

quand son regard bl-eu

s'accroche à mon visage.

si l-ucide sur l-es bêtises du monde. Cette force qu'iI puise on ne sait où pour Ce regard

résonner.


-3Pour la raison des choses. Et de I'hi_stoire. I

Pour un bonheur contradictoire et doul-oureux.

Julj-en c'est l-e métissage de l_'art en général

et de I'écrj-ture en particulier. C'est Ie plaisir de rencontrer la création des autres.

C'est I'amitié pour des "vieilles dames" qui sont jeunes irrémêdiablement. C'est celuj- qui est un peu moqueur mais toujours tendre et qui fait rire les filles de sa classe. Quand

elles se sentent un peu tristes.

Jul-ien c'est l-e contact de lui-même dans une

l-iberté qui coincide à 1ui.

*****


-4-

LE COIN DE CAL IOPPE * (petit

JULIEN BURRI L'AUBE D'ETE *

hommage

Il-s attendent

à

SAMUEL BECKETT)

-

D'abord immobilesComme

pétrifiés.

Le ciel-, La mer

- il-s sont dehors Durablement,

Indéfiniment Figés. Le ciel- au-dessus de l_eurs têtes La mer sous leurs pieds, Perpétuement Immobi-1es

Arrêtés, Comme

photographiés,

Essentialisés Inanimés

Mais expressifs Très expressifs dans leur immobilité justement. Sans qu'on puisse les freiner, Sans qu'on puisse les en empêcher, Tout sur cette image a continué sans ell_e.

La mer ne reviendra plus jamais comme maintenant. Le ciel- sera toujours autre. Eux non plus ne seront plus Pareif lement accoudés, Travaill-és par l_es mêmes tensions. IIs auront toujours

D'autres sourires, D'autres yeux.


-5IIs ne seront plus côte à côte Accoudês côte à côte Sur d'autres images, En d'autres moments Que celui-ci. IIs attendentOn doit sentir peu à

peu

une caresse sous l-eurs pieds Un frottement, un glissement. I l-s crissent , ils grincent Lentement, s'éIoignent Dans une gondole de nuit Et de mystère. S'éIoignent et nous dépassent. Comme

,

La mer al-ors reprend vie Lentement EIle accompagne I' embarcation D'un doux remous

D'une vague toujours égale

Qui Ia porte. Dans l-eurs tempes,

A leurs poignetsLes bruits Du ci-el, de I'eau, De leurs battements à tous Se font entendre à nouveau.

Ils s'assouplissent, S'étirent. IIs sont repartis, Ils continuent d'attendre.

"


-6La mer est ca1me, Ie froid mordant. Rien signaler, pas de lune, ciel sans nuage. On

à

pourrait presque voir

Le fond des eaux Les épaves, les corps, Et les coraux par dessus.

IIs attendent En parlant pour passer Ie temps, Ou peut-être en siLence, ILs veulent voir Une fois dans Leur vie. L'aube se l-ever sur Ia mer immense et limitée, Par cet horizon où justement la l_umière doit naître. II parle, il croit qu'il parle -Et si le jour ne se levait pas, Si l-a nuit refusait tout à coup De l-ui laisser sa place? Et après, iI se

demande

L'aube Comme

une dél-ivrance.

si réell_ement 1I a parlé.


r

-7-

I I I

I I

I

A-t-il parl-é? Ou a-t-on Lu dans ses pensées, ce qu' j-l al_Iait dire? A-t-iI renoncé à le dire, Parce que cela était trop fatiguant, Ou parce que déjà, cela était passé? Peut-être simplement parce qu'il était de mauvais goût d'en parler-

I

IIs sont en route vers New york Et sur Ia mer Il-s ont comme Ia nostalgie de I'aube. Qui arrivera le premier Des deux?

La rattraper, La dépasser

Puis I'attendre et l-'aimer Se fondre en ell-e, Devenir l- 'aube.

I

l-s attendent

.

IIs ont la nostal-gie D'une plage, Encore vide de monde. De Ia chal-eur.


-BLeurs gestes s'imprégnent D'une certaine lenteur, Leurs démarches et l-eurs voix se voilent.

Sans

qu'ils s'en aperçoivent,

La pesanteur qui les habite Les quitte peu à peu.

L'image est figée. Mais dans Ie regard du premi-er, L'eau semble indiquer Une inclinaison légère.

si eIIe penchait vers I'avant" El-l-e déborde sur sa joue. "Comme


.9-

TlLe Summat, Daun

-

(thôi,t tnAwte to SAMUEL BE9KETT) - anwylatzd 69 WALTER RUHLMANN -

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-L4-

NOTES LIBELLE. JUILLET-AOUT 1997. N" 67 & 68. 7, DUMIEN, F-75020 PARIS.

RUE

JULES

Toujours de bons textes et de bonnes chroniques pour ce double numêro estival-.

***

LES PETITS OUINTILS DE ROLAND NADAUS. LETTRE ].997. BP 46 F-781-85 ST OUENTIN EN YVELINES.

DE

JUILLET

L' avant dernière je croj,s. Oui, décidément, c' est vraiment dommage de perdre ces quintils, mais comme Ie dit Nadaus lui-même: "rieR ne se perd de fraternel" *** CHIEN VELU N.2. LIRE, C'EST VIVRE" 4, RES. LES CHENES".. F-64600

ANGLET.

Vraiment tordante cette revue pour les enfants de B à 74 ans: c'est I'imperti-nence et Ie fou rire, la fol-ie tout court. Emotion et sensibilité n'en sont pas excluesBravo à I'équipe toute entière! Je rappelle au Capt. Achab que les moutons du Lancashire manquent de tenue- - -

***

AN AI{ZER N.

20. 70,

RUE

V.

HUGO, F-29200 BREST.

couvrir une revue est un évènement; s'en est un pour moi en tout cas qui suis souvent déçu. An Amzer a su me l-aisser une bonne impression lorsque je I'eus entre Ies mains. C'est d'abord une revue bien présentêe et très agréable à lire" Et puis Ies diverses chronj'ques sont également d'un intérêt particulier. Ce n' nous présente Ia poêsie chinoise classique, et ceci aussi doit être pour beaucoup une grande découverte. Enfin l-es textes, avec un coup de chapeau à Matthieu Baumier pour sa nouvelle "La fête des cendres", ainsi qu'à Chrystelle Roger et Emmanuelle Matthj-eu. *** SOL. AIR N.]-4. 1- RUE AGRIPFA D'AUBIGNE, F-44300 NANTES. Dé

Encore un excellent n". Bravo au l-auréat du prix découverte.


4-

-t_3-COMMUNIQUE DE PRESSE-

Julien Burri, jeune auteur suisse à paris Iauréat du prix international- des jeunes auteurs 1,997 "Pour transcrire fidèlement ses visions personnell-es, et qui lui font plus de mal que de bien, Jul-ien Burri doit appréhender le cap de 1'âge adul-te avec ces armes terrifiantes que sont celles de Ia poêsie vraie. Non" il- n'est pas un écrivain précoce, comme tant d'autres: le voil_à embarqué pour des voyages beaux, cruels, sans retour-" C' est ainsi que Gil_bert Sal-em, chroni-queur à "24 heures", auteur de A Ia place d'un mort parJ-e de Julien Burri Après avoj_r publ_ié Ce temps d' été qui te ressembLe (photo de Suzi Pillet et postface de Frédêric Maire) puis A propos de l-a tête ouverte, petit hommage à Jacques Chessex (photo de Suzi Pillet et prêface de Gil-bert Sal-ern) par un petit éditeur passionné, travail-lant à Eysines, près de Bordeaux (récompensé à deux reprises par l-'Académie française pour son travail éditorial), Julien Burri va publier son premier "l-ivre" en septembre 1,997: "Ces deux premières plaquettes sont pour moi des laboratoires. Je ne prétends pas par Ià que I'ouvrage à venir soit achevé: c'est une nouvelle expèrience d'écriture, mais à plus grande échel-l_e." Ce livre, La punition, est publié aux éditions Caractères, à Paris. ( . . . ) Le l-3 septembre L997 à Liège, en Belgique, il se verra remettre Ie premier prix international- des jeunes auteurs pour sa pièce de théâtre L'étreinte des sables publ-iée pour I'occas j_on aux éditions de I'Hèbe, à GroIIey (canton de Fribourg, Suisse).

A dix-sept ans, ayant publié quatre ouvrage dont un coll-ectif, chez trois éditeurs différents, Julien Burri est aussi un familier des revues "Axolotl" en Suisse, "Mauvaise Graine'n al,ors en Grande-Bretagne, "Inédit" en Belgique et "Lj-belle" à Paris. "Ceci n'est rien dans Ia diarrhée Littéraire à laqueJ.Ie je participe, Ies l_ivres eux-mêmes ne sont que des mots, c'est à dire moins que rien, pourtant j'écris pour être l-u, même s'il- ne s'agit que de 300 personnes, c'est beaucoup déjà, et dans une certaine mesure, suf f isant . L ' édj-tion est pour moi I 'aboutissement l-ogique de I ' écriture, puisqu' el_le permet La l-ecture par autrui, aussi ai-je attrappé Ia "fièvre de faire des lj-vres", parce que c'est l-a seule chose qui me rassure face à la mort." Lausanne, août L997.


-1-6-

LA PAROLE A Morgane a bien voulu me laisser aller, me libérer du joug de ses ombres; famélique, je n'ose rien ajouter cependant- Bravo à Jul-ien, et pulis-je vous livrer ce texte déjà publier dans MG comme pour rappeler I'am1tié qui nous lie lui et moi.

ÀU GARCON DE

CHANVRE

Tu regardes fes ombres des hommes rêvés sur les murs de Ia chambre.

Sur les quatre murs bleus comme

l-a mer sal-ée

moi j'avais vu Zelda... aujourd'hui je TE vois- ..

Et tu sentiras f'ombre d'un homme-enfant lorsque l-es monts hélvètes et Ie plateau d'Al-bion un jour se rencontr€ront...

trlalter Ruhl-mann. MG 4. NOVEMBRE 1.996 .


.

A PAR..A I TR.E PR.ESS _ STAIVCES

AIJ>< EIV 1_9 9'7

ED T T I OI\[S SEPTETVIBR.E

TROUBADOUR NONCHALANT POUR TOUT RENSEIGNEMENT CONTACTER LES

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56

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28

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1-7

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01-.

LE MOIS PROCHAIN DANS MAUVAISE GRAINE: SPECIAL POESIE BELGE,

(sous

N' PRESENTE PAR PAUL VAN

MELLE

RESERVE).

MAUVAISE GRAINE. REVUE MENSUELLE DE LITTERATURE

N'

L4.

SEPTEMBRE L997. I.S.S.N.: EN COURS. DEPOT LEGAL: SEPTEMBRE 1-997. IMPRIMERIE SPECIALE. DIRECTEUR DE LA PUBLICATION: hIALTER RUHLMANN. ASSISTE DE MORGANE. (C) MAUVAISE GRAINE, AOUT 1997, B, RUE DE LA MARE, 14860 AMFREVILLE. FRANCE.


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