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LA DIVA AUX PIEDS NUS p. 16 UNE SOIRÉE BRILLANTE

CÉSARIA ÉVORA

Illustration : Premium

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LA

DIVA AUX PIEDS NUS

Elle a cette énergie rare de ceux qui savent inspirer les foules. Sa détermination, sa persévérance et son énergie, qu’elle met au service des autres, attirent naturellement vers elle les personnes qui la rencontrent. Sans cesse à la recherche de la liberté, Cesária Évora fait preuve de multiples talents. Chanteuse, musicienne, sa voix fit connaître au monde entier la culture de son pays natal, le Cap-Vert. Décryptons ensemble la vie de celle qui était appelée « la diva aux pieds nus ».

Par Emilie Di Vincenzo

La Sodade est l’une des chansons les plus populaires du Cap-Vert. Pièce maîtresse de la morna, un genre musical caractérisé par ses airs nostalgiques, les airs rythmés de Sodade et la voix mélancolique, rauque et douce, de Cesária Évora n’y sont sans doute pas pour rien dans la popularisation de cette musique. Cesária fit ainsi connaître au monde entier la culture musicale de son pays natal, offrant à ce dernier une notoriété qu’il n’avait jamais eue jusqu’alors, et devenant une véritable icône nationale. Décorée de la Légion d’honneur française, cette grande femme est morte à l’âge de 70 ans, en 2011, après avoir fait le tour du monde et des cœurs.

LA NAISSANCE D’UNE DIVA AUX PIEDS NUS

Cesária Évora est née le 27 août 1941 à Mindelo, au CapVert. Pourtant, ce n’est pas à ce moment que commence sa légende. Il lui faudra en effet attendre la cinquantaine pour connaître le succès qui lui est promis, alors même que sa beauté et la chaleur de sa voix l’ont déjà fait remarquer par ses pairs. Car la musique est une affaire de famille : son père manie la guitare, le cavaquinho – un instrument à quatre cordes – et le violon. Mais celui-ci meurt alors que Cesária n’a que 7 ans, et ne peut donc lui transmettre son savoir. La jeune Cesária est alors placée dans un orphelinat, où elle intègre la chorale. C’est là qu’elle affûte sa voix. Toutefois, elle n’apprend la musique cap-verdienne qu’après sa rencontre avec Eduardo, un guitariste portugais, à l’âge de 16 ans. Dès lors, elle commence à chanter dans les cafés, puis dans une radio locale, appelée Radio Barlavento. Elle devient très vite connue dans toutes les îles de son pays, et sa notoriété lui permet de vivre de son art. Toutefois, l’indépendance du Cap-Vert, à partir du 5 juillet 1975, entraîne malheureusement la fermeture de plusieurs bars et cafés : alors que Cesária voit ses revenus baisser, elle décide d’arrêter de chanter. Cette pause dure près de 10 ans. Il lui faudra attendre 1988 pour qu’un jeune français d’origine cap-verdienne, appelé José da Silva, la pousse à enregistrer un album, La diva aux pieds nus. Elle a alors 47 ans. Le succès est presque immédiat. C’est en effet l’enregistrement de son troisième album, Mar Azul, en 1991, qui propulse sa carrière internationale. Elle s’inspire de sa vie et de l’histoire de son pays pour l’écriture de ses chansons : elle raconte le travail forcé des cap-verdiens dans les plantations de cacao, la vie sous le régime colonisateur portugais, et tant d’autres aspects encore de son histoire. La presse et le public l’adorent : on la compare à Billie Holiday, elle reçoit trois nominations aux Grammy Awards, Madonna et David Byrne assistent à ses concerts, elle travaille avec les fameux Emir Kusturica, Caetano Veloso et Marisa Monte… Bref, à 50 ans, son talent est enfin reconnu.

UNE CHANTEUSE QUI POPULARISA LA MORNA

Celle qui aimait chanter pieds nus sur scène, et qui était connue pour son goût immodéré pour le cognac, fut également celle qui popularisa la musique de son pays natal. La morna est une musique qui apparut sur l’île de Boa Vista à la fin du XVIIe siècle. Son style est alors bien différent de ce qu’il est aujourd’hui : la morna est utilisée pour raconter des histoires d’amour sur un ton léger. Mais l’histoire et les influences du fado portugais et des rythmes de bossa-nova l’ont peu à peu transformée pour lui donner la forme mélancolique qu’on lui connaît aujourd’hui. Si la morna devint populaire au Cap-Vert au XIXe siècle grâce à Eugenio Tavares, c’est bel et bien la voix suave de Cesária qui la fit connaître au reste du monde. Sa plus célèbre chanson, Sodade, parle de nostalgie et d’espoir : elle est la représentation parfaite de ce genre aujourd’hui réputé.

L’HISTOIRE DU CAP-VERT MISE EN MUSIQUE

La morna puise ses inspirations de la vie difficile dans l’archipel africain : la terre y est aride, le temps sec et l’accablement peuvent vite saisir le cœur de celles et ceux qui y vivent. Aussi, l’envie de partir et de voyager à travers le monde saisit régulièrement Cesária. Mais celle qui rêvait de liberté chante pourtant l’attachement à la nature de son pays et à sa culture métissée. Et c’est en mettant en musique l’histoire du Cap-Vert et son lourd passé colonial, ainsi que la souffrance qu’a connue Cesária dans sa jeunesse, qu’elle peut enfin voyager, découvrir de nouveaux pays et d’autres cultures. Ainsi, malgré sa solitude, sa pauvreté et ses addictions, Cesária sut rester droite sur ses pieds nus, une main langoureusement posée sur son micro, ses lèvres prononçant des paroles que d’autres écrivaient pour elle. «Si je chante la morna, c’est que ces paroles de souffrance reflètent parfaitement mon existence», disait-elle.

UNE FIN DE VIE LOIN DES FOULES ET DE LA SCÈNE

Alors que la diva vieillit, de nombreux problèmes de santé surgissent dans sa vie. Elle subit plusieurs opérations chirurgicales, et décide de mettre fin à sa carrière en septembre 2011. «Je veux que vous disiez à mes fans : excusez-moi, mais maintenant je dois me reposer.» Ce n’est que peu de temps après, le 17 décembre 2011, à l’âge de 70 ans, qu’elle pousse son dernier soupir à São Vicente, une île du Cap-Vert. Finalement, elle n’aura jamais vraiment quitté son pays. Pourtant, sa fidélité à ses origines ne l’a pas restreinte dans son répertoire musical, car elle a su s’inspirer d’autres cultures et d’autres styles.

UNE SOIRÉE BRILLANTE

C'est lors d'une belle soirée au restaurant le Elch, le 16 septembre dernier, que Windeshausen Joailliers présentait les collections de la Maison FRED.

Entre une coupe de champagne et d’appétissantes réductions, la terrasse du Elch était le cadre rêvé pour présenter les bijoux de la Maison FRED. De nombreux invités sont venus admirer les créations à l’expertise unique : sertissage, pavage, laquage... La joaillerie selon la Maison FRED rime avec un artisanat audacieux, comme en témoignent les tiares historiques modulables, offrant la liberté de se parer d’un pendentif ou de boucles d’oreille. Maîtrisant les gestes traditionnels, les ateliers, depuis la création de la Maison, ne cessent d’enrichir ce savoir-faire, imaginent de nouvelles techniques, développent des mécanismes ingénieux qui repoussent ainsi les limites de la versatilité. Enrichir son héritage et son patrimoine artistique en se tournant résolument vers l’avenir : c’est cela la modernité de la Maison FRED. Le joaillier sélectionne depuis toujours des pierres de couleur naturelles et pleines de vie, et associe diamants, saphirs, rubis, améthystes ou encore quartz aux différentes couleurs d’or. Les pierres dures et fines ou les matières comme la laque, la céramique et la nacre viennent également orner les nombreuses créations de la Maison. Des trésors à découvrir chez Windeshausen Joailliers au City-Concorde à Bertrange.

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