Courrier de Julien BERG

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Courrier de Julien BERG (1894-1914) PREMIERE PARTIE

Monsieur Joseph Berg photographe Longwy-Haut Belle Vue Meurthe-et-Moselle France Carte postale des environs de Dinant Bouvigne : cachet postal de Dinant du 12 février 1911 Chers parents Je viens de recevoir votre lettre qui m'a fait beaucoup de plaisir, mais je suis étonné que vous n'ayez pas reçu ma lettre que j'ai envoyée la semaine dernière, elle aura été perdue par la poste. Moi je me porte toujours bien. La ville de Dinant est bien triste maintenant, tout est gelé et il fait bien froid. Dites à Adrien qu'il m'envoie de temps en temps quelques journaux qu'il m'a promis. Dans deux mois et demi, je reviendrai pour 10 jours. Mes compliments au petit Émile.. Mille baisers pour le petit Cel’ ( Célestin) surtout et aussi pour les autres. Julien (une phrase écrite en allemand). Vous m'avez promis de m'envoyer un paquet mais le jeu ne voit rien venir, mettez du beurre ou de la confiture, du papier d'émeri très fin, des planchettes et de la ficelle cette semaine ou la semaine prochaine. Mettez-y aussi une boîte de lait et les deux livres de Mignon. Julien


Lettre sans enveloppe : Namur le 14 octobre 1911 Chers parents J'ai une bonne nouvelle à vous annoncer, j'espère revenir en congé pour 15 jours samedi prochain. Je serais déjà revenu aujourd'hui samedi si le service l'avait permis, car je suis de semaine et demain je suis de garde à l'arsenal. Je suis très bien ici à Namur et je me plais bien mieux qu'à Dinant, le service est peut-être un peu plus dur, mais il est plus agréable et surtout plus instructif, car pour moi il me faut un peu de pratique pour passer mon examen de sergent, en théorie. Jusque maintenant j'ai une bonne pratique et ma moyenne est de 15/20. J'aime mieux la nourriture d'ici que celle à l'école. Vous savez que nous n'avons plus qu'un mois ou deux à rester à la caserne, nous allons être tous, le 13e seulement, dans les forts et le 10e sera dans notre caserne. Je suis nommé caporal mitrailleur depuis hier. J'espère que quand vous recevez ma lettre ma valise sera arrivée à Athus car voilà 15 jours qu'elle est partie de Dinant. Raymond n’a peut-être pas su s'expliquer à la gare. L'adresse était ainsi « M. Joseph Berg, photographe à Longwy-Haut en gare d’Athus ». Est-ce que vous savez que Jean-Pierre a écrit à LEICHE Pierre de Habergy qui est au 10è ici à Namur qu'il allait revenir d'Amérique, celui qui était parti après lui est déjà revenu. Des compliments de mon oncle et de toute sa famille. Ah ! La soeur et le frère de la femme de mon oncle vont se marier sous peu. J'espère que tout le monde se porte bien à la maison, que ma mère est guérie ainsi qu'Adrien. Et le gros Cel (Célestin ?) pense-t-il toujours à moi. Nous allons avoir ici dans deux mois un dirigeable militaire affecté à la place de Namur. Embrassez bien les enfants pour moi. Mille baisers et à bientôt. Julien PS envoyez de l'argent comme je vous l'avais demandé la semaine dernière. Julien


Monsieur Joseph Berg photographe Longwy-Haut Meurthe-et-Moselle France : (les timbres ont été décollés et le cachet est illisible) (la carte représente le château de Bazeilles) probablement en 1912 Chers parents Je viens de recevoir la lettre de mon père qui m'a fait grand plaisir car je n'avais pas reçu de nouvelles depuis 15 jours. Quand allez-vous résister à Habergy. J'espère recevoir une lettre de vous ces jours-ci. En attendant je vous embrasse de tout mon coeur. Julien

Madame et M. Berg photographe Longwy-Haut Belle Vue (Meurthe-et-Moselle) France (date inconnue, les timbres ont été retirés) Carte illustrée des environs de Dinant Je viens d'arriver et je m'empresse de vous écrire qu'il gèle à pierre fendre. Vendredi deux maisons sont brûlés ici, deux femmes qui s'y trouvaient ont été brûlées vives. Je ne connais pas d'autres nouvelles. Je pense que chez nous ça va à peu près bien et que ma mère va mieux ? J'attends une lettre de vous cette semaine car j'en ai grand besoin et qu'il ne les envoie dans la quinzaine avec de la ficelle et du papier d'émeri très fin. Allons à bientôt. Embrassez mes frères et soeurs pour moi et surtout le petit Célestin j'espère vous annoncer bientôt que je suis caporal. mille baisers à tous. Julien Madame et M. Berg J. photographe Longwy Haut (Belle Vue) Meurthe-et-Moselle (France) : une carte illustrée de la Grande-Chartreuse ; cachet postal du 19/?/1912 Chers parents j'attends tous les jours une lettre de vous, je crois que vous êtes aussi négligents comme moi. Dans quelques jours nous partons au camp et j'aurais besoin de chaussettes, encaustique, cirage, papier de verre fin, confitures, car tout cela et à un prix exorbitant à Beverloo. Le jour de Pâques, nous aurons deux jours de congé mais je ne reviendrai pas car cela coûtera trop cher. Hier j'ai été proposé pour passer caporal et la nomination doit revenir mercredi. J'attends une lettre de vous ces jours-ci et en attendant je vous embrasse de tout mon coeur. Julien (suit un paragraphe en allemand). Embrassez bien le petit Célestin et Marie pour moi. (À nouveau quelques lignes en allemand) Monsieur J. Berg photographe Belle-Vue Longwy- Haut France : cachet postal de Longwy du 12 mars 1912 (carte postale du collège Notre-Dame de Rethel) Chers parents Excusez-moi si je ne vous ai pas écrit plus tôt mais j'attendais une réponse de vous et comme je n'ai rien reçu j'écris à nouveau. J'espère qu'on se porte toujours bien. Quand allez-vous à Habergy ? je n'ai plus d'argent et je serais bien content si vous vouliez en envoyer. Je ne reviendrai pas avant Pâques. C'est-à-dire dans un mois. La classe part dans huit jours ici. Mille baisers à tous. Julien Sur papier imprimé : Position fortifiée de Namur/13e régiment de ligne/troisième bataillon troisième compagnie/FORT DE MARCHOVELETTE : Marchovelette, le 26 mars 1912 Chère mère Je viens de recevoir ta lettre et je suis très peiné de ce que tu me dis, je me demande bien quel est l'imbécile qui a répandu ce faux bruit, je n'ai jamais pensé à quitter la Belgique, d'ailleurs il me faudrait avoir 21 ans, ne crois donc pas ce bruit et n'en soit pas alarmée car ce ne sont que des mensonges. Je suis très content que vous vous plaisiez tous bien à Habergy. Je suis content aussi


que Raymond a une place, comme ça il pourra gagner un peu lui aussi. J'espère que tu as reçu ma lettre que j'ai écrite samedi dernier. J'ai reçu il y a huit jours un mandat de trois francs de mon père, et je n'en aurai pas assez ou jusque Pâques. Sur papier imprimé : Position fortifiée de Namur/13e régiment de ligne/troisième bataillon troisième compagnie/FORT DE MARCHOVELETTE : Marchovelette, le 23 mars 1912 Chère mère J'ai attendu jusque maintenant pour écrire pour être plus sûr que la lettre arriverait à Habergy où je pense que vous êtes installés. Est-ce ce que je dois toujours écrire à Habergy ou à Longwy. Quand mon père revient-t-il à la maison. Je ne connais pas de nouvelles. Je reviens aujourd'hui en quinze pour cinq ou six jours. J'espère avoir mon congé. Aujourd'hui nous avons été confesser et communier et après la messe, l'aumônier militaire nous a payé le café, du gâteau à volonté et un cigare. Il était très content, car plus de la moitié du fort y a été. Le curé de Gelbressée (?) où nous avons été m'a invités à venir boire le café demain chez lui. Je suis très bien avec. Donc au samedi de Pâques. Fait mes compliments à la cousine et à toute la famille. Je rapporterai un bonnet de police pour Célestin et peut-être un pantalon. Mes meilleurs baisers à tous. Julien Madame Berg à Habergy par Saint -Léger (Luxembourg) : Marchovelette le 12 avril 1912 Chère Mère Je m'empresse de t'écrire comme je l'ai promis, mon retour c'est très bien effectué, je suis arrivé ici à une heure mais j'ai toujours mon rhume. J'espère que tu m'enverras bientôt mon col. Je reviendrai à la Pentecôte, c'est-à-dire dans un mois et demi. Je ne connais pas d'autres nouvelles pour le moment. J'écrivais la semaine prochaine plus longtemps. Embrasse bien Célestin pour moi. Julien Madame Berg à Habergy par Messancy (Luxembourg) : Namur le 21 avril 1912 Chère Mère comme je (...) Je t'écris cette semaine (...) Pas beaucoup de nouvelles. (S'ensuivent sept lignes écrites en allemand). Mille baisers. Julien Madame Berg à Habergy par Messancy Luxembourg : cachet postal de Namur du 4 mai 1912 Chère mère Je ne sais pas si tu as répondu à ma carte de samedi mais je ne suis plus au fort pour le moment, nous sommes mobilisés, car on craint une révolution. Je suis à la caserne à Namur. Nous n'avons plus d'effets de sortie, nous n'avons plus que notre tenue de guerre car nous nous attendons à partir pour Charleroi un de ces jours. Tu peux toujours écrire au fort, on me l'enverra ici ou ailleurs. 1000 baisers. Julien Madame Berg à Habergy par Messancy Luxembourg : Marchovelette le 1er juin 1912 Chère Mère Comme je te l'ai promis, je t'écris aujourd'hui aussitôt rentré. Mon retour s'est très bien effectué. J'ai été hier chez mon oncle et il n'était pas encore revenu. J'y retournerai demain après-midi, peut-être sera-t-il revenu. Je ne connais pas de nouvelles. J'ai oublié mon cahier de timbres au-dessus de l'armoire. Mets-le bien de côté pour qu'on ne le salisse pas. J'espère recevoir de tes nouvelles bientôt. Mille baisers. Julien


M. Berg Joseph photographe Longwy-Haut Meurthe-et-Moselle (France) carte récupérée de la vue du château d'Angoulême : cartes postales cachetées de Longwy le 22 juin (1912 ?) Chers parents Excusez-moi de ne pas encore avoir écrit, j'ai eu un tas de préoccupations depuis que je suis rentré. J'ai une bonne nouvelle : au mois de septembre nous revenons en congé pour un mois. Que c'est chic ! J'espère que la communion s'est bien passée. Un de ces jours, envoyez-moi un paquet, mettez-moi les lacets que j'ai oubliés de prendre. Mille baisers. Julien Monsieur Berg à Habergy par Messancy Luxembourg : Namur le 17 octobre 1912 Chers parents Je viens de recevoir une lettre de mon père. Voici en quoi consiste le but de cette lettre. Un caporal, de mes camarades, mon meilleur camarade même a un violon d'une grande valeur dont son père ne connaît pas l'existence. Mon camarade demeure avec sa grand-mère qui est gravement malade. Alors mon camarade voudrait que son père lui donne de l'argent pour soigner sa grand-mère, et celui-ci qui n'est pas bien avec elle refuse de lui porter secours. Donc mon camarade a pensé à dire à son père qu'il voulait acheter ce violon, qui soi-disant m'appartient, mais celui-ci veut un reçu de mon père car le violon vaut plus de 75 FB. C'est pour cela que j'ai écrit cette lettre. Soyez donc sans crainte car c'est une simple oeuvre de charité que j'ai bien voulu accepter par pitié pour mon camarade, car cela ne me rapporte pas un centime ! Donc j'espère que tu ne te feras pas du mauvais sang pour cette affaire qui somme toute ne vaut pas la peine d'en parler. Julien J'espère que vous m'enverrez un petit paquet de pommes, de poires et de confiture que ma mère m'a promis. En attendant le plaisir de vous revoir, recevez mes meilleures amitiés. Julien Madame Berg à Habergy par Messancy Luxembourg : Marchovelette le 17 septembre 1912 Chère mère J'ai une bonne nouvelle à t'annoncer. Je reviens dimanche pour cinq jours, je dis dimanche car je crois que je ne pourrais partir de Namur que vers 8 ou 10 heures du soir. Je n'ai pas encore reçu de lettres de toi, je ne sais pas pourquoi. Donc à samedi soir au plus tôt, mais je ne le crois pas, plus que sûr, dimanche matin. Mille baisers. Julien

Madame Berg à Habergy par Messancy Luxembourg : Marchovelette le 28 septembre 1912 Chère Mère Je m'empresse de t'écrire aussitôt rentré, mon voyage s'est bien effectué. Si mon père revient aujourd'hui dis-lui qu'il m'envoie la montre qu'il m'a promis. Il n'a qu'à la mettre dans une petite boîte et la faire recommander pour qu'elle ne se perde pas en route. Je ne connais pas de nouvelles. J'espère que tout le monde se porte toujours bien à la maison. Embrasse les petits pour moi. Mille baisers à tous. Julien Madame Berg à Habergy par Messancy Luxembourg : Namur le 7 octobre 1912 Julien Berg caporal 13e de ligne 3/3 Namur Chère Mère Excuse-moi si je ne t'ai pas écrit plus tôt mais je n'ai pas eu le temps. Je suis à Namur en ce moment, je dois donner l'instruction aux recrues. J'espère que tout le monde se porte bien à la maison ; pour moi c'est toujours la même chose.


Envoie-moi un peu d'argent si tu veux car je n'en ai plus, j'ai dû faire transporter tout mon fourbi à Namur et je ne toucherai mes 5 F que dans 15 jours. Envoie-moi aussi un paquet avec quelques pommes et de la confiture. Mille baisers. Julien Madame Berg à Habergy par Messancy (Luxembourg) : cachet postal à Namur le 19 octobre (?) 1912 (carte des les environs de Namur : la plante) Chère Mère Je ne sais pas comment cela se fait, tu m'avais promis de m'envoyer un paquet et je n'ai encore rien reçu et pas de lettres non plus. J'espère recevoir une lettre ces jours-ci et le paquet promis. Tout le monde se porte-t-il bien à la maison, pour moi c'est toujours la même chose. Mille baisers. Julien Madame Berg à Habergy par Messancy (Luxembourg) : Namur le 9 novembre 1912 Chère Mère je te remercie beaucoup pour le paquet que j'ai reçu mardi dernier. Je ne connais pas beaucoup de nouvelles, car ici c'est toujours la même chose, je suis en bonne santé, c'est le principal. J'espère qu'il en est de même à la maison. Si mon père est là, dis-lui que j'ai écrit à la maison pour une affaire de M. Cauchonnot, le commis voyageur de Longwy. J'espère revenir à Noël. En attendant de revoir reçois, chère mère, les meilleurs baisers de ton fils. Julien. Embrasse les enfants pour moi.

Madame Berg à Habergy par Messancy (Luxembourg) : Namur le 14 novembre 1912 Chère Mère Je m'empresse de t'écrire aussitôt en rentrant des manoeuvres. Je n'ai pas reçu de lettre de toi, tu pensais bien sûr que je reviendrais aujourd'hui samedi, j'espère que j'aurai un congé pour samedi prochain, je ne sais encore rien, enfin il faut l'espérer. Si je l'ai j'écrirai pendant la semaine. J'espère qu'on se porte toujours bien à la maison. Les manoeuvres se sont très bien passées. Je ne connais pas d'autres nouvelles. Donne le bonjour à mon père, à Adrien, à Raymond et embrasse bien les petits pour moi. Mille bons baisers. Julien Madame Berg à Habergy par Messancy Luxembourg : Namur le 17 novembre 1912 Chère mère Je suis étonné de ne pas recevoir de réponse de toi, n'aurais-tu pas reçu ma carte. Je ne connais pas de nouvelles pour le moment. Je reviendrai bien sûr pour cinq jours à Noël. En attendant le plaisir de te revoir, reçois chère mère, les meilleurs baisers de ton fils qui t'aime. Julien Embrasse les petits pour moi.

Madame Berg à Habergy par Messancy (Luxembourg) : Namur le 3 décembre 1912 Chère Mère Excuse-moi si je ne t'ai pas écrit plus tôt, mais en ce moment nous avons beaucoup d'ouvrage, j'espère que tu ne m'en voudras pas pour cela., dans 3 semaines je reviendrai pour 8 jours, pour la Noël et la nouvelle année. Dit un peu à mon père qu'il envoye un peu d'argent car j'ai eu beaucoup de frais à faire j'espère recevoir une lettre de toi ces jours-ci. Embrasse les petits pour moi. Mille baisers. Julien. Madame Berg à Habergy par Messancy Luxembourg : Namur le 14 décembre 1912 Chère Mère


J'ai une bonne nouvelle à annoncer, je reviens mardi le 24 pour huit jours de congé. Je rapporterai la Saint-Nicolas à Célestin. Je ne connais pas d'autres nouvelles. J'espère recevoir une lettre de toi ces jours-ci. En attendant le plaisir de nous revoir, reçois chère mère, les meilleurs baisers de ton fils qui t'aime. Julien. Madame Berg à Habergy par Messancy Luxembourg : Namur le 19 décembre 1912 Chère Mère J'ai reçu ta lettre hier et je m'empresse d'y répondre, j'arriverai à Turpange vers 6 heures mardi prochain par le train qui part d'Arlon à 5 h 25. Dis à rien qu'ils viennent alors à la gare, je retournerai avec lui. Je n'ai que cinq jours de congé parce qu'il y a seulement le tiers qui peut partir d'un coup. Je devrai donc retourner le dimanche soir. J'espère que tout le monde est en bonne santé. Donc à mardi. Mille baisers. Julien Madame Berg à Habergy par Messancy Luxembourg : cachet postal de Namur du 14 janvier 1913 Chère Mère Ne recevant pas de réponse à ma lettre que je t'ai envoyée, il y a une dizaine de jours, je ne sais que penser, serais-tu malade ou ma lettre n'est-elle pas arrivée. J'espère que je recevrai une lettre un de ces jours. Je me porte toujours bien et j'espère qu'il en est de même à la maison. Je ne connais pas de nouvelles, dis un peu à Adrien qu'il me donne de ses nouvelles car lui non plus ne donne pas signe de vie. En attendant le bonheur de nous revoir, je t'embrasse de loin. Mille baisers aux petits. Julien Madame Berg à Habergy par Messancy Luxembourg : cachet postal de Messancy du 22 janvier 1913 Chère mère J'ai reçu ta lettre qui m'a fait bien plaisir. Je serai bien content si tu voulais m'envoyer un paquet avec quelques pommes et de la confiture ou du beurre. Envoie moi aussi de l'argent en car je n'en ai plus. Je crois que je vais passer l'examen de sergent le mois prochain. Je ne connais pas d'autres nouvelles. Je reviendrai peut-être au carnaval. Embrasse bien les petits pour moi. Mille bons baisers. Julien Madame Berg à Habergy par Messancy Luxembourg : Namur le 8 février 1913 Chère mère Je te remercie beaucoup du paquet que tu m'as envoyé, mais je trouve drôle de ne pas recevoir de lettres de toi, ni de nouvelles d'Adrien. J'ai reçu le paquet pour mon anniversaire, car il est arrivé juste le jour où j'ai eu mes 19 ans. Dans six semaines je reviendrai bien sûr pour huit jours. Je ne connais pas d'autres nouvelles. Dis à mon père qu'il m’envoye ma grande géographie que j'ai laissée à la maison car j'en ai besoin. Mes meilleurs baisers. Julien

Madame Berg à Habergy par Messancy (Luxembourg : (cachet de Champion) Marchovelette le 25 février 1913 Chère Mère


Si j'ai attendu si longtemps pour t'écrire, c'est que je pensais retourner à chaque instant au fort. Je ne connais pas de nouvelles. Pâques approche et j'espère bien revenir alors pour quelques jours. J'espère que tout le monde se porte bien à la maison. En attendant une lettre de toi reçois chère mère mes meilleurs baisers. Julien Écris-moi au fort de Marchovelette par Champion (Namur) Sur papier imprimé : position fortifiée de Namur/13e régiment de ligne/troisième bataillon troisième compagnie/fort de Marchovelette : Marchovelette le 8 mars 1913 Chère mère J'ai reçu ta lettre qui m'a fait bien plaisir car je pensais que tu m'avais oublié. J'ai une bonne nouvelle avais annoncé, j'ai réussi mon examen de sergent et j'espère revenir pour cinq jours à Pâques.Je me porte toujours bien ici et j'espère qu'il en est de même à la maison et qu'Adrien et Raymond sont guéris. Je ne connais pas d'autres nouvelles pour le moment. Je finis en t'embrassant de tout mon coeur ainsi que tous les autres. Julien Sur papier imprimé : position fortifiée de Namur/13e régiment de ligne/troisième bataillon troisième compagnie/fort de Marchovelette : Marchovelette le 8 mars 1913 Chère mère je suis arrivé à bon port lors de ma rentrée de congé. Je ne connais pas beaucoup de nouvelles pour le moment. J'ai emporté une jumelle et je n'ai (pas) pensé de te le dire. Je la rapporterai quand je reviendrai à la fête. N'oublie pas mon pantalon et fait le faire le plus tôt possible. En même temps que le pantalon tu me feras envoyer mon couteau que j'ai oublié. En attendant de recevoir de tes nouvelles je t'embrasse de tout mon coeur, ainsi que les enfants. Julien Madame Berg à Habergy par Messancy (Luxembourg) : carte postale illustrant l'hôpital militaire de Bruxelles cachetée et à Messancy le 28 mars (?) 1913 Chère Mère je suis très étonné de ne pas recevoir de réponse à ma lettre. Serais-tu malade ou ne l'aurais-tu pas reçu. Nous venons au camp vendredi prochain et nous logeons à Fouches, c'est un peu plus loin que Stockem et je ne pourrai pas revenir si souvent que l'an dernier. Si mon père et là, dis-lui qu'il vienne jusque Fouches jeudi, le train arrivera vers une heure. Je ne connais pas d'autres nouvelles. J'espère revenir à Habergy dimanche. Mille baisers. Julien Lettre datée de Namur du 30 mars 1913 Chère mère Je suis arrivé à bon port est en bonne santé. En arrivant j'ai appris que nous viendrons au camp fin avril ou commencement mai. Je ne connais pas d'autres nouvelles. Reçois, chère mère, mes meilleurs baisers. Julien P. S. il fait très chaud, c'est pourquoi je n'ai pas d'idées. Je ne pense qu'à m'essuyer le front. Sur papier imprimé : Position fortifiée de Namur/13e régiment de ligne/troisième bataillon troisième compagnie/FORT DE MARCHOVELETTE : Marchovelette, le 15 avril 1913 Chère mère J'ai reçu ta lettre qui m'a fait grand plaisir. Je reviens le 12 mai, au camp. J'ai attendu un peu pour t'écrire car je ne savais pas si je n'irais pas aux grèves, il n'est pas encore sûr que nous n'irons pas, car il y a déjà trois de nos compagnies de parties.


Je ne connais pas d'autres nouvelles et je termine en t'embrassant de tout mon coeur. Embrasse les autres pour moi. Julien En fin de page, Julien transmet l'adresse de son frère Adrien : M. Adrien Berg chauffeur d'automobiles chez M. Rennesson Motelet à la porte de France à Stenay/Meuse Madame Berg à Habergy par Messancy Luxembourg : Marchovelette le 12 juillet 1913 Chère mère J'ai une bonne nouvelle à t’annoncer, je reviens vendredi pour 15 jours parce que je ne saurai pas revenir à la fête, nous serons au manoeuvre. Tâche que mon pantalon soit fait au moins pour dimanche, pour que j'aie quelque chose à mettre. Je ne connais pas d'autres nouvelles. À vendredi. Julien. Bons baisers à tous

Madame Berg à Habergy par Messancy Luxembourg : Marchovelette le 25 juillet 1913 Chère mère je suis arrivé à bon port mercredi dernier. J'espère revenir à la fête de Habergy au moins jusqu'au lundi soir car on vient de nous annoncer que nous ne vous faisons pas les grandes manoeuvres. C'est malheureux qu'on ne nous l'a pas dit avant car j'aurais gardé mais cinq derniers jours de congé que j'ai pu la semaine dernière. Enfin ce qui est fait est fait, tant pis. Dis à mon père qu'il n'oublie pas de m'envoyer de l'argent. Tâche de faire mon pantalon le plus tôt possible. Le bonjour à tous et jusqu'à la fête. Julien Madame Berg à Habergy par Messancy Luxembourg : Marchovelette le 12 août 1913

Urgent Chère Mère j'ai reçu ta lettre qui m'a fait bien plaisir, tu me disais que je devais recevoir quelque chose de mon père le 5 et nous voilà déjà le 12 et je n'ai encore rien vu. Il n'en faudra pourtant pour revenir samedi prochain au soir dimanche matin au plus tard. J'espère bien avoir jusqu'au lundi soir. Je crois que du mois d'octobre au mois de décembre, je serai au camp de Beverloo pour donner l'instruction. Donc j'espère bien recevoir quelque chose avant samedi. À bientôt. Julien Madame Berg à Habergy par Messancy (Luxembourg : Marchovelette le 19 août 1913 Chère mère Je suis bien arrivé à destination. J'étais à Arlon juste à l'heure de mon train. J'aurais bien voulu rester encore un peu à la fête, mais enfin tant pis. Je suis bien content d'avoir eu le temps jour. Maintenant, je ne sais pas quand je reviendrai encore. J'espère avoir un congé pour la fête de Meix-le-Tige. Je ne connais pas encore de nouvelles pour le moment. Donc à bientôt. Mille baisers à tous. Julien. PS dis à Adrien qu'il m'écrive un peu Monsieur Joseph Berg Brasserie des trois religieuses Marchovelette le 24 août 1913 Cher père

Longwy bas France :


Comme je te l'ai promis je t'écris. Je compte être nommé après les manoeuvres, d'ailleurs je t'écrirai en temps voulu. Nous partons au manoeuvre mercredi pour 12 jours et je te serai bien reconnaissant si tu voulais m'envoyer de l'argent car les manoeuvres vont être rudes. Voici mon adresse Julien Berg caporal 13e de ligne troisième bataillon 3e compagnie Grandes manoeuvres Garnison mobile de la position fortifiée de Namur à Namur (faire suivre) Madame Berg à Habergy par Messancy (Luxembourg) : Lesves le 31 août 1913 Chère mère Je suis aux grandes manoeuvres, comme tu le sais, et ça ne marche pas tout à fait comme sur des roulettes. Voilà quatre jours que nous y sommes et je commence à être blessé au pied, heureusement dans trois jours c'est fini. Nous avons déjà fait quelques kilomètres, et en ce moment nous sommes aux environs de Dinant. Jusque maintenant nous avons eu une chaleur torride, est aujourd'hui par ce que c'est dimanche, il pleut à verse. Je crois que je vais être nommé sergent vers le 10 septembre. Je ne connais pas d'autres nouvelles pour le moment sinon que je suis bien fatigué. À bientôt. Julien Madame Berg à Habergy par Messancy (Luxembourg) : Marchovelette le 13 septembre 1913 Chère Mère j'ai reçu ta lettre qui m'a fait grand plaisir, je ne sais pas quand je serai nommé car la date est encore retardée. Dit à mon père qu'il m'envoie de l'argent car je n'en ai plus. Voici ma nouvelle adresse Julien Berg caporal 13e ligne 3/3 Namur pense un peu à mon pantalon Madame Berg à Habergy par Messancy Luxembourg : Namur le 23 septembre 1913 Chère mère J'ai reçu ta lettre qui m'a fait bien plaisir. J'ai aussi une bonne nouvelle à annoncer. Je serai nommé le 10 août 11 du mois prochain. Dit à mon père qu'il m'envoie de l'argent versé momentlà par ce qu'il faut que j'achète un shako. Ce shako coûte 11 F 50. Je reviendrai aussitôt après ma nomination. Bons baisers à tous. Julien Madame Berg à Habergy par Messancy (Luxembourg) : Namur le 28 septembre 1913 Chère mère J'ai reçu ta lettre qui m'a fait grand plaisir, j'espère que père et Raymond sont guéris. Dis à père qu'il n'oublie pas de m'envoyer de l'argent le plus tôt possible car je n'en ai plus. Pour ma nomination de sergent, je ne sais pas encore pour quand, le ministre de la guerre a suspendu les nominations jusqu'à nouvel ordre bien sûr pour novembre ou décembre. Je ne reviendrai bien sûr pas avant Noël. Envoie-moi un petit paquet si tu veux bien. Ça me ferait grand plaisir. Bons baisers. Julien


Madame Berg à Habergy par Messancy (Luxembourg) : Namur le 14 octobre 1913 Chère Mère J'ai reçu ta lettre qui m'a fait grand plaisir. Je n'ai rien reçu de mon père. Je ne connais pas beaucoup de nouvelles, mais je dois te rappeler une chose que tu as peut-être oubliée : mon pantalon que tu devais me faire faire. Fais le confectionner le plus tôt possible et envoie-le moi car j'en aurais besoin. Je ne sais rien d'autre pour le moment. J'ai écrit aujourd'hui à Adrien pour qu'il ne crie plus. J'espère que tout le monde est encore en bonne santé. Embrasse les petits pour moi. J'attends une réponse avec impatience. Julien

Madame Berg à Habergy par Messancy (Luxembourg) : Namur le 6 novembre 1913 Chère Mère J'ai reçu ta lettre qui m'a fait bien plaisir. Je me porte toujours à merveille et j'espère qu'il en est de même à la maison. Fais un peu la commission à mon père pour l'argent qu'il doit m'envoyer pour acheter un shako. Dis-lui qu'il l'envoie le plus vite possible, car je serai nommé pour mercredi ou jeudi au plus tard. Le shako coûte 11,50 F. J'ai envoyé une carte à Longwy mais je ne sais pas s'il la verra avant lundi, c'est pour cela que je te dis de lui faire la commission. Mille baisers. Julien Madame Berg à Habergy par Messancy Luxembourg : Namur le 16 novembre 1913 Chère mère Je suis tout étonné de ne pas encore avoir reçu de tes nouvelles. N'aurais-tu pas reçu ma carte. Je ne connais Pas de nouvelles, hier c'était la fête du Roi, nous avons eu banquet ! ! J'espère que tout le monde se porte bien et que toi tu t'occupes de mon pantalon. Noël approche et je reviendrai je crois pour 11 jours. Écris-moi le plus vite possible, car je m'ennuie après des nouvelles. Embrasse les petits pour moi. Mille baisers. Julien Madame Berg à Habergy par Messancy (Luxembourg) : Namur le 9 novembre 1913 Chère Mère Je suis arrivé à bon port dimanche dernier, je ne connais pas d'autre nouvelle. J'espère que tout le monde se porte bien. Occupe-toi un peu de mon pantalon, tu as les mesures, au besoin tu peux faire prendre une mesure sur Adrien un peu moins grand et moins gros. Bons baisers. Julien

Madame Berg à Habergy par Messancy (Luxembourg) : Marchovelette le 16 décembre 1913 Chère Mère J'ai une bonne nouvelle à t'annoncer. J'ai été nommé sergent lundi et je reste à ma compagnie. J'ai reçu un mandat de 15 FB, mis à la poste a Messancy. Je crois que celle de toi, je ne le sais pas au juste mais je devine parce que je n'ai pas reçu du de nouvelles. Je reviendrai en congé pour 10 jours mercredi le 24 donc la veille de Noël. J'écris en même temps à père. Je ne connais pas d'autre nouvelle pour le moment, mais j'en attends des tiennes pour bientôt. Mais meilleurs baisers à tous. Julien. Julien Berg sergent 13e de ligne


au fort de Marchovelette par Champion Madame Berg à Habergy par Messancy (Luxembourg) ; cachet de Messancy date illisible Chère mère J'ai bien reçu ta lettre qui m'a fait bien plaisir. Je suis bien triste de savoir qu'il y a des malades à la maison, enfin ça passera. Notre camp va être fini, nous retournons jeudi, il n'est pas trop tôt, depuis jeudi dernier nous faisons les manoeuvres sous la pluie. Ce n'est pas gai mais enfin on s'y fait. Ça devient une habitude. Quand tu m'écriras, adresse la lettre à Maizeret. Si Godard vient, dis-lui que le lieutenant Lamy a dit qu'il s'occupera de moi pour me faire changer de fort et remerciez-le pour moi. Mille bons baisers à tous et à bientôt. Julien Sur papier imprimé : position fortifiée de Namur/13e régiment de ligne/premier bataillon première compagnie/ 1/I fort de Maizeret : Marchovelette le 16 février 1914 Chère mère J'ai reçu ta lettre qui m'a fait bien plaisir, j'ai une nouvelle à annoncer, je change de compagnie, écris-moi donc au fort de Maizeret. J'ai dû faire quelques frais pour mon passage à cette compagnie, payer le transport de mon coffre, de ma valise, je ne parle pas de mon transport en moi, il est insignifiant et j'ai dû faire quelques petites dettes. Je serais très content si tu pouvais m'envoyer quelque chose le plus tôt possible car je n'aime pas d'avoir des dettes et celui qui m'a prêté pourrait en avoir besoin. J'espère donc recevoir une lettre de toi le plus tôt possible. Reçois mes meilleurs baisers. Julien


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Courrier de Julien BERG (1894-1914) DEUXIEME PARTIE

Madame Berg à Habergy par Messancy (Luxembourg) : Maizeret le 4 mars 1914 Chère mère Excuse-moi si je ne t'ai pas répondu plus tôt mais je n'ai guère eu le temps ces jours-ci. J'ai reçu ta lettre le jour même de l'envoi et je te remercie pour le contenu. Je ne me plais guère mais j'espère que ça ira mieux bientôt car je crois que je vais retourner à Marchovelette. Tout le monde se porte-t-il bien à la maison ? J'espère revenir en congé à Pâques, pas avant. Embrasse bien les petits pour moi, surtout le petit Cel’ et Marie. Mille baisers à tous. Julien Madame Berg à Habergy par Messancy (Luxembourg) : Maizeret le 18 mars 1914 Chère Mère je suis tout étonné de ne pas recevoir de réponse, n'aurais-tu pas reçu ma carte. J'espère recevoir bientôt une réponse de toi. Je ne connais pas de nouvelles sinon que je m'embête ici. J'espère que tout le monde se porte bien là-bas. J'écris aujourd'hui à Adrien parce qu'il pourrait se fâcher. Embrasse tout le monde pour moi. Julien


Mme Berg à Habergy par Messancy Luxembourg belge : par une carte postale de STENAY cachetée à Messancy le 14 avril 1914, Adrien Berg donne des nouvelles à sa mère. Cher Mère J'ai reçu ta carte qui m'a fait bien plaisir. Je ne connais pas de nouvelles. Est-ce que vous avez été à la foire de Longwy. Je pense que Julien n'est pas parti, donnez-lui le bonjour, ainsi qu'à toute la famille. J'ai été jusque prêt de Charleville vendredi : 150 km Ton fils Adrien.



Madame Berg à Habergy par Messancy (Luxembourg) : carte postale illustrée du camp de Beverloo/ Bourg-Léopold /Vue au champ de tir, cachet postal de Namur de mai 1914 (?) Mère Chère je suis arrivé à bon port vendredi, mais j'étais mouillé comme il faut en route. J'ai été conduit jusqu'Arlon. Je ne connais pas d'autres nouvelles pour le moment. J'ai reçu une carte de Florenville d'Adrien. Embrasse bien les petits pour moi, surtout Marie et Célestin que je n'ai pas vu avant de partir. Je crois que j'ai oublié mes essuie-mains à la maison, car je ne les ai pas trouvés dans ma valise. Tâche de me les faire parvenir le plus vite possible. Mille bons baisers à tous. Julien Madame Berg à Habergy par Messancy (Luxembourg) : carte postale avec la photo du pape Pie X : cachet postal de Messancy du 28 mai 1914 Chère mère Comment se fait-il que je ne reçois plus de tes nouvelles, serais-tu mort, je ne crois pas, sans cela j'aurais au moins reçu une lettre de faire part. Enfin j'ai eu une bonne nouvelle à annoncer, je reviens samedi pour six jours. Je ne connais pas d'autres nouvelles. Notre retour au camp s'est très bien effectué. Est-ce que tout le monde se porte bien à la maison, j'espère que oui, et le Célestin est-il toujours aussi rosse, embrasse le bien pour moi ainsi que les autres, j'écris en même temps à Adrien pour voir s'il ne pourra pas revenir. Donc à samedi. Mille baisers. Julien Mme Berg à Habergy par Messancy Luxembourg : cachet postal de Namur le 25 juillet 1914 (carte postale de la chapelle de Marche-les-Dames) Chère Mère J'ai reçu ta lettre qui m'a fait bien plaisir, je ne connais pas de nouvelles pour le moment. Dis un peu à mon père de m'envoyer de l'argent le plus tôt possible, car j'en aurais besoin. J'espère que tout le monde se porte bien à la maison, moi je suis toujours en bonne santé. À bientôt. Julien


Madame Berg à Habergy par Messancy (province de Luxembourg) ; un carte postale de la gare de Namur avec que cachet postal de Messancy du 8 août 1914 : Sorinne-la-Longue le 5 juillet (août) 1914 Chère mère J'ai reçu une enveloppe contenant un mandat, je crois qu'il vient de toi. Je ne connais encore aucune nouvelle sur l'avenir. Nous sommes à Sorinne-la-Longue. Nous avons été très bien reçus par tous. Partout on nous a fait des ovations. On nous donne à manger et à boire partout où nous passons. Est-ce que mon père et Adrien sont revenus. Si Adrien n'a pas d'ouvrage, dis-lui qu'il vienne ici à Namur. Il nous manque beaucoup de chauffeurs d'automobiles, ou dis-lui qu'il s'engage, qu'il vienne au 33e de ligne. Je serai plus content s'il était à côté de moi, car en ce moment tout le monde doit faire son devoir. Nous nous devons tous à la patrie. Enfin, fais pour le mieux. Ne connais-tu pas encore de nouvelles de Longwy. Il paraît qu'on bombarde la ville. Dans le portefeuille de Julien retrouvé sur son corps après son décès, une lettre de sa mère du tout début août 1914, probablement du 3 août (les Allemands ne sont pas encore entrés sur le territoire belge au moment de la lettre, mais ont déjà occupé le Grand-Duché) lui donnant des nouvelles de la guerre à partir d'Habergy ; la balle qui l'a tué a perforé le papier... Cher Julien Pour (pouvoir te donner) beaucoup de nouvelles (que) tu (peux) connaître aussi bien que nous, on dit ici que les Allemands occupent la Franche-Comté et qu'on les a vus dans un endroit près de Nancy. Également dans ses environs, la (...) qui ont été repoussés avec perte. Tu dois savoir aussi que l'Allemagne a demandé une alliance au roi pour traverser la Belgique et elle a été refusée ; aussi le Grand-Duché est complètement occupé par les Allemands.


Les Allemands se préparent à Clémency, près d'Athus à bombarder Longwy un de ses jours. Bien d'autres nouvelles, mais trop long pour raconter. S'il fait beau ces jours-ci, nous viendrons te voir avec Raymond ; nous viendrons en vélo ; Adrien est toujours là-bas. Donc espérons à bientôt






Je ne sais pas si c'est vrai, mais c'est ce qu'on raconte ici. Dis à Adrien que s'il vient ici, qu'il se présente au major Salpétier, commandant le 33e Régiment de ligne. Réponds-moi le plus vite possible car je suis impatient de recevoir des nouvelles. Voici mon adresse 33e Régiment de ligne


4e Division d'armĂŠe Namur faire suivre


Carte postale sous enveloppe, de LAMORTEAU (à la frontière franco-belge) envoyée par Adrien Berg à sa famille à Habergy ; ce courrier semble daté des premiers jours de la guerre, dans la seconde moitié du mois d'août 1914 probablement alors que Adrien n'a pas connaissance de la mort de son frère au front. Il s'est quant à lui engagé volontaire belge dans l'armée française en qualité de « chauffeur d'automobile ».



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Courrier de Julien BERG (1894-1914) DERNIERE PARTIE

Madame Berg à Habergy par Messancy (province de Luxembourg) : carte postale cachetée de Naninne du 9 août 1914 et de Messancy du 13 août 1914 ;ANDOY le 8 août 1914 Nous sommes en ce moment à Andoy. Nous travaillons aux tranchées. L'armée française, les petits pioupious à pantalon rouge, viennent de venir nous rejoindre. Les prussiens sont toujours en train de se faire tuer bêtement devant Liège, sans pouvoir avancer. Il est plus que probable qu'ils ne viendront pas jusqu'ici. As-tu déjà vu les nouveaux billets de cinq francs ? on ne voit plus que cela ici. Il n'y a pas que là-bas qu'on coupe les arbres, ici on coupe des bois entiers, les routes sont tout à fait nues, plus d'arbres, les moissons sont complètement saccagées. On a passé et avec des rouleaux dans les champs d'avoine, de blé. N'as-tu pas encore vu le de ces sales casques à pointe ? Hier il y en a 15.000 qui ont été faits prisonniers à Libramont par les Français. Écris-moi le plus souvent possible, car je m'en oublie après des nouvelles, ça ne te coûtera quand même que le papier car tu n'as pas besoin de mettre de timbres. Mille bons baisers à tous et au revoir. Julien




Madame Berg à Habergy par Messancy Luxembourg : carte postale cachetée et à NANINNE puis à Messancy le 11 août 1914 : Quinaux (?) Le 9 -7-14 (il s'agit certainement du 9 août 1914 Chère mère Je ne t'ai pas écrit hier parce que j'avais beaucoup trop d'ouvrage, c'était dimanche, mais en temps de guerre, on ne connaît pas ça, le dimanche et les autres jours c'est tout à fait la même chose. Je ne connais pas encore de nouvelles pour la guerre. Les Allemands sont repoussés partout. Hier nous avons vu les premiers soldats français, environ 150 hussards de Paris. Écris-moi le plus vite possible car je m'ennuie après des nouvelles. J'espère que tout le monde se porte bien à la maison. Embrasse tout le monde pour moi. Julien Au moment de t'envoyer la carte, je te fais savoir que nous venons de tuer un uhlan et avons blessé (illisible)

Monsieur et Madame Berg et leurs enfants 102 rue de Neufchâteau Arlon :. Carte postale de DAVE (Julien y ajoute lui-même un point d'exclamation car il s'y trouve) : cachet postal de Dave du 18 août 1914 Eh bien ! Quelles nouvelles ? Est-ce qu'on a la frousse à Arlon. Nous n'avons pas encore vu grand-chose ici. Nous avons tué quelques uhlans ou jusque maintenant. Donnez-moi un peu quelques nouvelles, on n'affranchit pas les cartes pour les soldats. Bénéfice net ! Mes amitiés à tous. Julien Julien Berg sous-officier 33è de ligne 4e Division


Dès le 13 août, (...) dans les forts et dans les intervalles, on s'apprêtait ardemment à la résistance. (...) Entretemps, la 13e brigade formée par les 13e et 33e de Ligne fut portée d'abord dans la région de Gesves. Le 19 août, des patrouilles du premier bataillon maintenaient l'ennemi vers Quinaux et le bois de Jeumont, tendant dès les embuscades aux uhlans , leur faisant des prisonniers et leur infligeant des pertes. Historique du 13e de ligne ... Mais le 19 août, l'investissement de Namur par l'ennemi se resserra et l'action extérieure menée par nos troupes depuis le 4 août dut prendre fin. Le Corps de siège l'ennemi est, en effet, arrivé aux abords de la position fortifiée et se déploie devant son front est, sur les deux rives de la Meuse, face au 4e et 1e secteurs. Les patrouilles de nos grand'gardes et celles de la Compagnie Cycliste, qui parcourent la région se heurte partout à un réseau impénétrable de cavalerie et d'infanterie adverses. Ce réseau se borne à refouler une reconnaissance car l'ennemi, renonçant à la coûteuse expérience de Liège, ne projette pas d'attaque brusquée en masse sur les forts intacts. Son but est de les écraser méthodiquement par sa formidable artillerie avant de hasarder de gros effectifs vers la place. Dans le premier secteur, la position principale est canonnée dès l'après-midi par de l'artillerie de campagne, mais nos forts de Maizeret, de Andoy et de Dave répliquent en prenant sous leur feu des batteries s'avançant derrière les troupes d'investissement. Le soir les Allemands pénètrent à Sart-Bernard, à Wierde et à Goyet. Le courrier de l'armée page 1542


(jeudi 20 août ?) 2 heures matin Deux coups de fusil retentissent, en un clin d'oeil ma section est sur pied avec armes et bagages, je conduis mes hommes en tranchées, on place les fusils et les torches destinées aux tirs de nuit et on attend en silence, on aurait entendu voler une mouche. 9 heures matin On entend quelque part au-dessus de la tranchée. On peut le dire aucun casque à pointe ne passera au-dessus de mes hommes. Le lieutenant vient de donner l'ordre de quitter la tranchée.


(X. X. X.) le sergent (?) a été tué (?) (X. X. X.) de la 3/3 sur (X. X. X.) mourez. J'arrive à (X. X. X.)

tombant sur le fort d'Andoy défendant (?) la ville. 16 h : Les shrapnels éclatent à 20 (?) mètres au-devant de nous 16 h30 : Toutes nos batteries d'intervalle se mettent de la partie, pendant une demi-heure c'est un bon bruit assourdissant 17 h : Les shrapnels commencent à éclater au-dessus de nos batteries et au-dessus du fort de Dave est fait un sifflement encore plus terrifiant que celui des obus de gros calibre.


Le bombardement du fort de Dave commence, (X. X. X.) les obus de (X. X. X. X. X.) la plaque a besoin de (X. X.) un ou deux tués (X. X.)

21 août matin Partons pour travailler aux tranchées. Le bombardement d'effort est commencé depuis trois heures du matin, les Congolais ont été repoussés de Mozet et le village est occupé par les Allemands. 10 h : les forts de Maizeret, Andoy, Dave commencent à faire parler leurs canons (nous sommes à 500 m en arrière du fort de Dave), le bombardement devient de plus en plus intensif. 10 h 30 : nous recevons l'ordre de retourner à notre campement et là de nous tenir prêts sur nos bastions.


(Au château de (?))Géronsart nous formons (X. X. X.) vers mon logement (je retrouve) mon pantalon de toile que j'avais laissé mouillé (X. X. X.). J'arrive à (X. X. X.)

Le 21 août au matin, un brouillard très épais, enveloppant toute chose, régnait sur la vallée de la Meuse et sur les plateaux ; il ne se leva que vers 9 h 30. Comme le jour précédent, ( ) les patrouilles du 13e et du 33e de ligne, ne purent recueillir beaucoup de renseignements ; elles se butèrent partout aux éléments d'un réseau allemand très dense et durent se replier. Une patrouille de gendarmes adjoints à la grand'garde de Mozet rendit compte, à deux heures du matin, que les bois s'étendant entre le village de Mozet et le fort de Maizeret étaient occupés par les troupes ennemies. En présence du danger d'être coupé, qui menaçait le Corps de Volontaires Congolais s'il s'obstinait à conserver ses positions, le lieutenant-colonel décida de ne pas s'attarder plus longtemps dans les fonds de Mozet, d'autant plus que l'ennemi était à Goyet et qu'il pouvait, de là, renforcer les éléments qui s'étaient faufilés dans les bois et intercepter la retraite. Les ordres ( ) furent donnés et le commandant du Corps des Volontaires Congolais informa téléphoniquement le fort de Maizeret de cette décision, l'avertissant qu'il quitterait ses positions vers quatre heures pour se retirer sur Loyers par la route militaire. Quelques minutes avant le départ, ainsi que pendant la traversée de Mozet, la colonne fut soumise au feu de l'artillerie ennemie. En échange, le fort de Maizeret ouvrit le feu sur Goyet vers 4 h 30. Le Corps des Volontaires Congolaisarriva vers six heures à Loyers, d'où, ( ) il ne fut porté en réserve à Jambes. Dès 7 h 40, la Grand'Garde de Quinaux (1/I/13) signalait de l'infanterie ennemie retranchée ( ) que de nombreux Allemands occupaient le bois au sud de Naninne et de Dave, et que Sart-Bernard était rempli de cavaliers ennemis. À 8 h 15, la Grand'Garde de Quinaux était attaquée par des forces d'infanterie, évaluées et à un bataillon, qui avaient pu s'approcher à la faveur du brouillard. Le fort d'Andoy, prévenu par le commandant d'artillerie du secteur, qui avait indiqué sur un croquis l'emplacement de tranchées ennemies situées des deux côtés de la route de Marche ( ) exécuta, vers 9 heures, un tir de quelques shrapnels avec les coupoles de 21 cm sur ces objectifs. Mais, l'observation des points d'éclatement étant impossible, par suite du brouillard, le feu fut suspendu. Vers 9 h 30, la 1/I menacée d'être débordée sur ses flancs, se replia sur la lisière sud du château d'Andoy. À 9 h 30, la Grand'Garde de la ferme Basseille (3/I/13) dû se repliait également sous la menace d'un enveloppement venant de Mozet. Elle vint s'installer à la lisière est des bois situés au sud de-est du fort d'Andoy... À partir de 11 heures, les trois compagnies du I/13, déployés au sud du château d'Andoy et à la lisière des bois au sud du fort, furent harcelés par l'infanterie, tandis que derrière elles, éclatent et le


tonnerre assourdissant des obus explosant sur le fort d'Andoy, dont le bombardement avait commencé. Elles restèrent néanmoins sur leurs emplacements jusqu'à réception d'un ordre donné à 15 heures par le commandant de secteur, leur prescrivant de se replier sur Erpent. La 1/I traversa Andoy au milieu des incendies allumés par les projectiles allemands et tout I/13 fut envoyé cantonner à Jambes. Le bombardement des INTERVALLES commença dès que le brouillard se fut dissipé. Les tranchées comprises entre les forts d'Andoy et de Maizeret furent copieusement arrosées ; ( ) les éléments avancés de l'infanterie ennemie s'approchèrent de la ligne principale dans l'intervalle entre le fort d'Andoy et celui de Maizeret ; mais aucune attaque n'eut lieu. Quant au fotr d'Andoy et de Maizeret, ils furent soumis à partir de 11 heures à un tir terrible qui leur causa des dégâts matériels importants. (...) Sur ces entrefaites, le Corps des Volontaires Congolais se retira. Dès lors, il ne pouvait plus être question de reporter la batterie en avant. Elle resta en position au sud de de l'église de Loyers, d'où elle était en mesure de coopérer à la défense de la ligne de résistance principale. Aucun projectile n'atteignit cette batterie qui d'autre part, ne trouva dans son secteur aucun objectif à battre. (...) Les avant-postes étant attaqués et l'ennemi ayant été signalé dans les bois au sud de Dave, de Naninne et de Sart-Bernard, le général, craignant une poussée par le couloir séparant le fort de Dave des ouvrages du Bois Brûlé, ordonna à 11 h 15 à un des bataillons de sa réserve, le I/33, de se porter du château de Géronsart sur la position d'Amée et d'y occuper les tranchées de Sart-Hulet afin de parer à une attaque éventuelle débouchant de la dépression de Naninne et prenant comme axe le chemin de fer de Luxembourg. À 12 heures, un avis téléphonique émanant de l'État-Major prescrivit de surseoir à ce mouvement jusqu'à nouvel ordre ; mais, à 12 h 30, il fut enjoint de passer à l'exécution. Le I/33, plaçant ses deux premières compagnies en ligne, maintint la troisième en réserve et bivouaqua la nuit sur ses positions de Sart-Hulet. À la suite du départ du I/33, porté dans le sous-secteur ouest, il ne restait plus comme réserve de secteur que le III/13, cantonner à Jambes, ainsi que le Corps des Volontaires Congolais, arrivé dans cette localité vers midi. Or ayant été donné vers 15 heures, au I/13, qui combattait aux avant-postes, de se replier et de venir se placer en réserve à Jambes, le commandant du premier secteur allait pouvoir disposer de deux bataillons du 13e ; mais il s'y avancés le III/13 vers le château de Géronsart et, à 16 heures, il mit ce bataillon à la disposition du sous-secteur ouest. Le bombardement des forts de Maizeret et d'Andoy commença vers 11 heures ; il fut mené, dès le début, avec une extrême vigueur est exécuté avec des projectiles de moyens et de gros calibre. Les premiers obus tombèrent, en général, du côté de la gorge. Les communications téléphoniques furent immédiatement coupées. (...) À plusieurs reprises, on répara les lignes ; mais ce fut en vain, le tir ennemi les détruisit à nouveau. (...) Défense de la position fortifiée de Namur en août 1914/ Bruxelles 1930


le 21 août, au matin, jusqu'à 9 h 30 un brouillard très épais enveloppant toutes choses règne sur la vallée de la Meuse et sur les plateaux ; il favorise l'approche de l'infanterie adverse. Au cours de la journée, les grand' gardes du premier secteur, fournies par le 13e de ligne, doivent se replier devant l'attaque de forces supérieures, tandis que la position principale est soumise à une violente canonnade. Pendant le bombardement exécuté contre le fort de Andoy, la tranchée D voisine du fort doit être évacuée ; mais elle est réoccupée le soir, une fois le bombardement un peu calmé. Le fort de Maizeret encaisse environ 2000 projectiles, dont un millier de 210, ce qui ne l'empêche pas de tirer lui-même sûr de l'artillerie adverse repérée. Le moral de la garnison reste merveilleusement calme, plein d'ardeur et de mordant. Le fort de Andoy est soumis aux mêmes tirs ; le fort de Dave ne reçoit que quelques séries de salves. À l'aube du 22 août, un brouillard intense règne de nouveau. L'infanterie ennemie n'attaque pas le premier secteur. Elle se borne à renforcer, par des tranchées, les positions qu'elle occupe. (...) Vers la fin de l'après-midi, les tranchées d'intervalle du sous-secteur d'Est commencent à recevoir, d'écharpe, à revers et d'enfilade, des projectiles venant de la rive nord de la Meuse. Le groupe d'ouvrages continu au fort de Maizeret est soumis à un bombardement de front et de flanc ; il subit également des pertes. Le bombardement du fort lui-même avait commencé vers 8 h 15. Il parvient à son maximum vers 15 heures. À ce moment, sept à huit coups de gros calibre tombent par minute sur l'ouvrage et une batterie de 420, entrant en action, cause des effets foudroyants. Le fort, qui jusque là a riposté de toutes ses coupoles sur des batteries repérées, est rapidement réduit à la puissance. Il a reçu, comme la veille, 2000 obus. Le commandant décide de sauver les 400 hommes valides de la garnison et d'évacuer l'ouvrage à la chute du jour, sans le faire sauter, de telle sorte que l'ennemi, ignorant son succès, poursuivra un bombardement inutile jusqu'au 23 dans l'après-midi. La garnison rentre dans nos lignes vers 21 heures et se met à la disposition du commandant du sous-secteur. Le fort de Andoy est soumis, lui aussi, à un bombardement intense, comprenant des obus de 305. Il peut n'y a moins tirer toute la journée, aucun organe vital n'étant détruit. Le fort de Dave ne reçoit que quelques coups. Le moral des troupes du secteur reste bon, quoi que soumis à une rude épreuve, du fait du bombardement d'enfilade et d'écharpe et du bruit de la bataille qui se poursuit dans le quatrième secteur, dont on voit brûler sinistrement le village de Bonnine. Les tranchées annexes du fort de Maizeret sont évacuées par ordre dans le courant de la nuit. Le courrier de l'armée page 1542


tombent à peu près au même (endroit ?). En arrivant à l'endroit où nos faisceaux étaient formés, un troisième tombe à 50 m de nous autres, nous reprenons nos armes, nos sacs et nous partons occuper nos tranchées. En arrivant avec le tout, le lieutenant Caussin (a menacé ?) de brûler la cervelle par ce qu'un homme de la quatrième section avait parlé fort haut (X. X. X.) Les obus continuent à passer au-dessus de nous et font un bruit assourdissant en tombant. Le bombardement a (ralenti ?) Nous repartons (vers nos tranchées ?) (X. X. X.) le recul (X. X. X.) les obus (X. X. X.) Cependant le 21 août, débordée de toutes parts par de fortes colonnes allemandes, le I dut abandonner ses positions avancées et se replier sur les lisières d'Andoy.


Dans ce secteur, le régiment subit pendant trois jours l'avalanche de la puissante artillerie adverse. Rien que sur le fort d'Andoy, il tomba des centaines de projectiles de gros calibre (mortiers de 305 et de 210). Pourtant, malgré des coupoles détruites, malgré des locaux rendus inhabitables, la garnison magnifique : dans la soirée du 22, les braves fusiliers des banquettes et des coffres de flanquement repoussèrent avec brio, aidés d'une seule coupole, l'assaut d'un bataillon et demi. Maizeret et Dave et les intervalles ne furent guère mieux lotis : partout cependant on tint le coup sans broncher. Malheureusement sous le choc de la masse formidable des troupes allemandes, munies de l'armement, du matériel, des moyens d'investigation et d'observation les plus perfectionnés, les défenseurs du quatrième secteur succombèrent après les combats acharnés. Historique du 13e régiment de ligne Le tir de l'artillerie ennemie, ralenti pendant la nuit, recommença le 22 août vers 7 h 30 sur les forts de Maizeret et de Andoy, ainsi que sur les tranchées et des intervalles, puis au centre et à l'est du secteur. Pas plus que la veille, l'infanterie ennemie n'attaquait, elle se borna à renforcer par des tranchées les positions qu'elles occupaient et à exécuter quelque reconnaissance. (...) Le bombardement du fort de Andoy qui avait duré toute la nuit du 21 au 22 août s'est ralenti vers l'aube pour reprendre de plus belle vers les huit heures ; pendant toute la journée, le fort riposta en tirant sur les batteries ennemies. Le 22 août au soir, malgré l'intensité du bombardement, aucun organe vital n'était détruit. À l'aube du 23, le fort tenait toujours. Enfin, de son côté, le fort de Dave exécuta avec que ces grosses coupoles des tirs en dispersion contre des batteries lourdes qui Louis avaient été signalées dans la région du château d'Arville et de Quinaux. Ce jour là, le fort de Dave ne subit que quelques séries de salves lancées par des bouches à feu de calibre moyen ; ces tirs ne causèrent aucun dégât sérieux. Pendant toute la journée, on s'attendait évidemment avoir commencé l'assaut des intervalles par l'infanterie allemande. Il n'en fut rien, l'ennemi ne se montrant pas. L'état-major de la IIe Armée allemande procédait en effet à un changement de tactique qui épargnait momentanément au premier secteur l'assaut des intervalles. (...) Au nord de la Meuse, vers 10 heures, la bataille débuta par le bombardement du fort de Marchovelette, des intervalles et du terrain en arrière vers Namur. Bientôt l'ennemi concentra son feu, de très gros calibre, sur le fort de Marchovelette. La situation du IVe secteur paru dès ce moment là plus menacé ; toutes les réserves dont disposait le commandant de la 4e Division d'armée y furent affectées. On retira même du premier secteur le premier bataillon du 13e de ligne qui cantonnait à Jambes. Le soir, à 18 heures, le général Michel faisait annoncer qu'une armée française s'avançait vers Namur. Anglais et Français allaient opérer un mouvement ayant Namur pour pivot. Les positions devaient être tenues à tout prix. Dans la nuit, vers 22 heures, un renfort de trois bataillons français fut annoncé pour le 22 au matin. C'était, croyaiton, l'avant-garde de l'armée qui allait débloquer Namur. (...) Dans la nuit du 22 aux 23, vers 23 heures, eut lieu à Namur une conférence des généraux. Le général Michel réitérera l'ordre de résister à outrance, mais, prévoyant toutes les éventualités, il exposa les mesures à prendre en cas de retraite absolument forcée. Le général Michel confirma que (...) Les Français allaient prononcer leur offensive dans la journée du 23. À l'aube du 23 août, les forts de Andoy et de Dave tiraient toujours. Tous les ouvrages des intervalles entre Maizeret, Andoy et Dave restaient occupés comme la veille au soir. (...) Dès le début de la matinée, et antérieurement à sa visite aux sous secteur est, le général Teysersky avait arrêté, pour parer à toute éventualité, à un ordre de retraite pour la garnison du 1e secteur. D'après cet ordre, le mouvement devait commencer par les troupes du sous secteur est, qui étaient de beaucoup les plus exposées, et s'effectuer sous la protection des forts de Andoy et de Dave.


Le I/33 à la lisière du Bois-Brûlé et le III/33 à la lisière ouest du château de Géronsart devaient former tête de pont à l'est des passages sur la Meuse. Le général répéta au lieutenant-colonel l'ordre de résister à outrance, ajoutant que les Français allaient venir à la rescousse. Dès neuf heures, la ligne de défense cédait sous la violence du bombardement. Les batteries allemandes faisaient pleuvoir obus et shrapnels sur les abords et le fort déjà détruit de Maizeret, le village de Loyers et le fort de Andoy. (...) À 10 heures, sur le plateau de Loyers, les première et deuxième compagnie du III bataillon du 33e de ligne, gravement éprouvées par l'avalanche de schrapnells, gardait toujours en position... Mais, dès ce moment, on pouvait apercevoir la progression des Allemands au nord de la Meuse dans le IVe secteur. Un sergent, posté en observateur au haut des rochers qui surplombaient la Meuse pouvaient très distinctement se rendre compte des opérations qui se précipitèrent au nord du fleuve dans le IVe secteur. (...) Pendant ce temps, des reconnaissances signalaient l'approche de masse d'infanterie allemande vers Assesse et Dave. Vers 11 heures, une violente canonnade retentissait ou loin dans la direction du sud. Chacun pensa que c'était l'offensive française annoncée depuis deux jours ! L'ennemi était aux prises avec nos alliés dans la région de Dinant. (...) À 11 h 30, le général Teysersky revenant de sa visite à Loyers rentrait à Erpent. Il reçut à ce moment avis du général Michel que ce dernier avait décidé de faire sauter le pont de Jambes. Le général Teysersky insista et obtint de faire exécuter lui-même cette décision au moment où il le jugerait opportun. Mais déjà, il était trop tard : quelques minutes après, on apprenait que le pont avait sauté ! Il ne restait donc plus d'accessible, aux troupes en retraite, que les ponts de Velaine et d'Amée. Les événements qui se passaient dans le IVe secteur allaient presser le dénouement. Des auteurs de la rive droite et de l'atout du château d'Erpent, on voyait les troupes allemandes dévaler en grande masse vers Bouge et Namur. Sans défense contre l'artillerie adverse, menacé d'être pris à revers par l'ennemi, et risquant de se trouver dans l'impossibilité de franchir le fleuve pour passer dans l'Entre- Sambre- et- Meuse s'il s'attardait encore, le général Teysersky estima le moment venu de retirer ses troupes du 1e secteur. Il voulut en référer au général Michel, mais il ne put entrer en relation avec lui : les communications téléphoniques venaient d'être coupées ! Vers 12 h 30, le général Teysersky donna le signal de la retrait. Il envoya au pont d'Amée le lieutenant Glorie, de son état-major, pour diriger de cet emplacement la retraite des troupes d'après les ordres qu'il y recevrait du gouverneur. Le major-commandant le III/13, posté à Géronsart, reçut l'ordre de prendre ses dispositions pour y protéger la retraite qui allait commencer par le pont d'Amée et le pont de Velaine. Le I/33 qui se trouvait à Sart-Hulet-Amée recevait de son côté, à 13 h 30, l'ordre d'aller renforcer à Géronsart le III/13. (...) À 12 h 30, le commandant du sous-secteur Est reçu l'ordre suivant : « la retraite et ordonnée, retirezretirez-vous par Bossimé, Erpent, Géronsart. ConstituezConstituez-vous une arrièrearrière-garde. » Les volontaires volontaires congolais souvenirs de la guerre 19141914-1918


partent travailler aux tranchées. Quand on passe à proximité du bois par (X.), ces buttes (?) sont vues telles qu’ on croirait voir un véritable village congolais. Dimanche 23 : 4 h du matin Nous nous levons. La nuit s'est très bien passée, le bombardement a fait rage mais cela ne nous empêche pas de dormir. Nous commençons paraître habitués. (X. X. X.) voilà trois jours que le massacre des canons dure.


4 h 30 : nous allons achever une tranchée commencée la veille et recevrons quelques betteraves pour aliments. (X. X. X.) se soutenir (X. X. X. X.)

délogées pendant la nuit. 6 h : notre tranchée est terminée, le fort de Dave tire toujours mais sans recevoir de réponse. Les gens fuient de tous côtés, c'est un spectacle attristant que de voir ces pauvres gens avec quelques habits en dessous des bras et une petite valise à la main. Sur l'asile des fous qui se trouve en face, on a arboré le drapeau de la Croix-Rouge. Le bâtiment est réquisitionné depuis quelques jours, les malades ont été transportés (X.) à Gand. Les hommes sont placés (X. X. X. X.)


des projectiles au-dessus de nous. 8 h 25 : tous les forts se mettent de la partie, on entend des coups de canon de tous les côtés. Depuis ce matin nous avons entendu sauter quatre mines, l'infanterie allemande aura voulu franchir les intervalles et notre génie (X. X.) faire de l'aviation. Ils ne rentreront pas de sitôt en Belgique. 10 h : une grande bataille doit se livrer du côté de Tamines et Auvelais. Là, le canon tonne sans redondance. 10 h 25 : les forts recommencent (X. X. X. X. X.)


pour la ville. Nos soldats actifs avec furie presque sans s'arrêter.

Tels seront les dernières notes de Julien avant la retraite du 23 dans l'après-midi... Leur retrait le 23 après-midi, entraînera fatalement celle de la 13e brigade, alors que les Allemands avaient déjà pénétré dans la ville de Namur et que leur artillerie prenait à revers, des auteurs de Bouge, les ouvrages du premier secteur. Le 13e de la Ligne - IIIe bataillon-format l'arrière-garde et eut la lourde tâche de protéger le départ. Sous un feu infernal, il jusqu'aux dernières limites, sans cesse menacée d'encerclement, les ponts jetés sur la Meuse en amont de Namur et devant la route de Saint-Gérard à Wépion, remplissant ainsi sa mission avec une énergie farouche. Historique du 13e régiment de ligne En exécution des ordres de retraite, toutes les troupes échappées de Namur se portent sur Bioul ; mais la marche est très lente et très difficile, car le charroi, qui aurait dû précéder les troupes à grande distance, en a été empêché par la retraite des Français, commencée avant la nôtre. Le courrier de l'armée page 1542 On sait que la 4e Division d'armée dut évacuer Namur le 23 août dans l'après-midi, par un étroit goulot, dans l'Entre-Sambre-et-Meuse, menaçait à tout moment d'étranglement par les forces ennemies qui avaient franchi respectivement la Sambre et la Meuse en amont de Namur. Le désordre s'installera bientôt dans ces colonnes qui provenaient de tout le périmètre de la position fortifiée et livrées à elles-mêmes durent s'écouler, sous la pression ennemie, par une voie exiguë et exposée aux coups de l'adversaire. Le III/13 avaient en plus reçu l'ingrate mission de constituer l'arrière-garde de la 4e Division d'armée, ce qui devrait lui être fatal. Les éléments de nos trois régiments ne purent se frayer passage qu'au prix de grandes difficultés et de quelques engagements qui furent livrés à Bioul, Warnant et Ermeton-sur-Biert. Ces combats coûtèrent des pertes sensibles, mais les marches forcées qui les accompagnèrent causèrent encore plus de déchets. Plusieurs milliers d'attardés, appartenant à toutes les unités de la division, furent ainsi pris à Bioul lors ce que la nasse ennemie se referma sur eux. (N.B. les rescapés arrivèrent aux dernières lueurs du 24 août à Couvin et, continuant à pied, atteignirent la France le 25 au soir (...). Le lendemain, ils furent embarqués en chemin de fer à destination de Rouen.)

Historique du 13e de ligne/la ligne/la campagne 19141914-1918 du 13e de ligne Le pittoresque village de Ermeton-sur-Biert, dont le site épouse la forme d'un amphithéâtre, se compose de maisons assises sur la rive gauche de la rivière, des deux côtés du chemin de fer, et un second groupe dit « sur les Roches » qui couronnent, vers le sud de, la hauteur où est construite l'église. Au centre, le château. La localité est traversée de l'ouest à l'est par les routes de Biesmerée et de Furnaux qui se rejoignent devant le château pour former la route qui va à Maredret, et du nord au sud par la route de Ligny à Givet.


Le 23 août, les habitants furent témoins de la retraite de désarmer. Il semble que, à la soirée de ce même jour, les Allemands étaient déjà arrivés de l'autre côté d'un bois proche du village, car on aperçut des Français courant le long du bois, tirant, se couchant à terre, puis courant plus loin. Dans la nuit, des balles tombèrent, à deux ou trois reprises, sur les toitures. Des éclaireurs allemands se présentèrent à l'entrée du village le 24 août de bonne heure, et rebroussèrent aussitôt chemin. (...) Vers neuf heures, un cri retentit : « les Belges sont là ! ». Une colonne venant de Bioul et se dirigeant vers Flavion se heurta dans le village a la Garde allemande venant de Biesmerée et de Furnaux, puis aussi de Denée et de Maredret. Cette colonne comprenait surtout le 3e bataillon du 13e de ligne qui avait quitté le 23 août, à 18 heures, les tranchées de Géronsart (Jambes). Le médecin-auxiliaire Jean Helsmoortel, attaché au 1e bataillon du 28e de ligne, qui accompagnait la troupe, raconte ainsi l'itinéraire qu'avait suivi cette colonne et le combat qu'elle eut à soutenir. « Dans la nuit du 23 août, la route de Lesves à Bioul était encombrée de charrois. Canons, caissons, mitrailleuses et bagages étaient immobilisés ; seule l'infanterie pouvait se frayer un pénible passage. À droite, un peu sur la hauteur, on voyait flamber des fermes et, disait-on, Saint-Gérard. « En entrant dans Bioul, le 24 au matin, je trouvais une compagnie du 8e de ligne déployée en tirailleurs face au bois de Neffe. Dans Bioul même, c'était le désarroi le plus complet. La colonne d'ambulance occupait la place et la route de Fraire jusqu'à la sortie du village. L'artillerie et le charroi occupait le parc. Les vigueur de forteresse était mêlée aux fantassins échappés aux intervalles des forts. « Au matin du 24 août, après avoir vainement cherché mon unité vers Warnant, je me joignis au 3e bataillon du 13e de ligne qui gagnait à travers champs la route de Bioul a Fraire. « Cet route avait été attaquée la nuit précédente, comme le prouvaient les chevaux tués, les caissons renversés, les voitures d'ambulance culbutées dans les fossés et une auto grise dont les occupants, deux Allemands, étaient tués : l'un d'eux était tombé mort sur le marchepied, l'autre ayant voulu fuir, gisait les bras en croix, face contre terre. « Arrivés au carrefour de la route de Saint-Gérard a Ermeton-sur-Biert, nous obliquâmes à gauche. Contre un mur, le long de cet route, un Allemand se mourait. « Arrivés au bois de Furnaux, assaillis tout à coup d'une grève de balles, nous nous réfugiâmes dans une sorte de carrière. Une patrouille explora le bois et revint dire que la route était libre. Nous descendîmes alors la côte menant à Ermeton-sur-Biert. « Quand une compagnie eut traversé le village, la queue de la colonne étant encore à son entrée, une violente attaque se déclencha à notre droite, venant de Mettet. Pendant ce temps, la tête de la colonne recevait le choc dans les « Biert ». La colonne était coupée. Le château brûlait comme une torche. L'incendie gagnait de proche en proche. Nos soldats se défendaient courageusement. Les Allemands s'avançaient droit au milieu des chemins, tandis que les nôtres tiraient sur eux des maisons. « Tout à coup, nous nous aperçûmes que nous étions cernés. Les officiers étaient tués ou blessés. Le nombre des soldats valides était fort réduit. À bout de munitions et de force, les soldats se rendirent. Ils étaient une trentaine (...)


« Les Allemands mirent aussitôt le feu aux habitations que nous venions de quitter. (...) Comme je leur demande des le motifs des incendies, ils répondirent que « tout village où on s'était battu devait être brûlé ». (...) Je fus chargé de soigner les blessés belges et français. Ces derniers appartenaient au 33e, 43e, 84e, 110e d'infanterie, 6e chasseurs d'Afrique, 2e zouaves, 2è tirailleurs. » Les Allemands, de l'aveu des officiers, subirent des pertes importantes. (...) Du côté des Belges, on recense 80 soldats tués et quelques prisonniers. L'invasion L'invasion allemande dans les provinces de Namur et de Luxembourg/cinquième partie/l'Entre Sambre et Meuse/1923

Le dimanche 23 août On entend les canons tonner sans discontinuer. Les autobus repassent à toute vitesse bourrés de soldats en retraite. Un cri retentit dans le village : « Sauve qui peut !» Sans le savoir, cette exclamation sauvera la population d'un massacre certain. C'est un affolement et une fuite complète et rapide. En une demi-heure, le village est vide, sauf quelques vieux accompagnés d'un ou deux enfants qui n'ont pas voulu les abandonner. En soirée, le canon se tait, mais l'on aperçoit des fantassins français courant le long du bois du gros tilleul en tiraillant. Ils recourent à ce stratagème pour faire croire à l'ennemi qu'ils sont beaucoup plus nombreux qu'ils ne le sont en réalité. Les Allemands sont déjà arrivés de l'autre côté du bois. La nuit, par deux fois une grêle de balles s'est abattue sur les toits et contre les murs du château.

Site Internet de ermeton sur biert/bataille du 24 août août 1914


Dans la suite , des unités du 13e du 13e de forteresse et du 33e se distinguèrent dans l'Entre-Sambre-et-Meuse. BIOUL.--à Bioul à l'aube du 24 août, le major Delcourt du premier bataillon força l'admiration de tous en se frayant avec une avant-garde a activement constitué un passage vers le sud, au milieu de difficultés sans nombre.


WARNANT --de même à Warnant, des compagnies de ces trois régiments attaquèrent l'ennemi et parvint en partie à passer malgré son écrasante supériorité numérique. Les premiers menant de la colonne entrèrent dans WARNANT sans être inquiété ; mais vers six heures, lorsqu'il parvint dans la vallée de la Molignée, ils furent assaills par des fractions appartenant aux forces ennemies qui avaient franchi la Meuse la veille et dans la nuit et qui, le 24 au matin, se portaient en avant pour protéger le flanc droit de la 3e armée allemande. L'une des pointes d'avant-garde avait déjà franchi le chemin de fer sans être autrement inquiétée que par une vingtaine de cavaliers, qu'elle avait mis en fuite, lorsqu'une fusillade éclata, clouant sur place l'unité suivante (1/II 33) qui était arrivée à proximité de la halte de Warnant.La 1/II/33, cherchant à passer, arriva avec ses éléments de tête au passage à niveau du chemin de fer ; mais elle ne put s'y maintenir. Les fractions de tête du gros de la colonne pénétrèrent dans le village et y reçurent des coups de feu, venant de l'Est et arrivant de direction en éventail. Croyant à une méprise de la part des troupes françaises que l'on supposait toujours dans la région, le commandant du troisième de ligne fit sonner « cessez-le-feu », par un clairon des zouaves. Le feu n'en continua pas moins et l'on dut bientôt se rendre à l'évidence que l'on se trouvait aux prises avec l'ennemi. (...) Le feu fut ouvert ; mais l'ennemi n'était pas visible et le tir des troupes belges était quasi inefficace. Les Allemands, par contre, tiraient avec une précision dont l'effet matériel se doublait d'un effet moral considérable. (...) Quant au I/33, il déploya deux de ces compagnies en première ligne (face au Sud-Est) aux lisières sud du village, la 2/I/33 à droite, la 3/I/33 à gauche. Les débris d'une compagnie française, qui avaient accompagné le I/33 furent placés de façon à couvrir l'aile droite de la 2/I/33. La troisième compagnie du bataillon (1/I/33) du commandant Marchal fut laissée en réserve, à la disposition du général Ghislain ; elle occupa, au Nord-Ouest de Warnant, la crête dominant la localité. (...) Un combat traînant se poursuivit. Warnant était occupé de face et sur les flancs ; mais faute d'objectifs précis, notre artillerie dont on espérait l'entrée en action n'ouvrit par le feu. Quelques shrapnels allemands furent tirés vers sept heures. Au bout de deux heures, le général Ghislain dont l'attitude très crâne (il était à cheval en première ligne, sous le feu d'infanterie et s'y tint pendant la majeure partie du combat) contrastait avec la décision malheureuse qu'il allait prendre, voyant la retraite coupée vers le Sud-Est et croyant qu'il était impossible d'échapper vers l'ouest, fit sonner « cessez-le-feu » et hisser le drapeau blanc. Mais la majeure partie de la colonne, non entrée dans Warnant ne voulut pas se rendre ; elle fit demi-tour et, cherchant une haute qui fut pour échapper à l'adversaire, se rabattit en a vers l'ouest, en direction du mamelon 251 entre Bioul et Denée. Le général Ghislain, voyant que l'ennemi ne cessait pas de tirer, bien que le drapeau blanc fût hissé, rejoignit les troupes qui se repliaient. Comme le feu avait repris de notre côté, le général donna des ordres pour couvrir la retraite. Bientôt, les Allemands, tiraillant toujours, entrèrent dans le village et capturèrent les unités qui s'y trouvaient. (...) Passant au sud de Bioul, certaines unités revenant de Warnant se dirigèrent sur Sosoye. Elles furent harcelées par des fractions allemandes qui étaient arrivées aux lisières du bois de Ronquière et obliquèrent vers Denée. Chemin faisant, elles furent ralliées par des troupes qui s'étaient tout d'abord repliées vers Bioul. Défense de la position fortifiée de Namur/la retraite dans l'entre Sambre et Meuse ERMETON-SUR-BIERT --plus tard, l'arrière-garde composée du IIIe bataillon du 13e ne quitta la Meuse qu'à la soirée du 23 août ; elle ne put arriver à Bioul que dans la matinée du 24 août. Peu après, marchant sur Ermeton-sur-Biert, elle dut livrer un lourd et meurtrier combat qui, en dépit de prodige de valeur, la décima complètement. Du côté ennemi et de son propre aveu, les pertes furent également très fortes Historique Historique du 13e de ligne Le III/13 du major Baudot, précédé d'environ 350 isolés, suivi d'environ 500 hommes de tous les régiments, et à la gauche duquel cheminaient des petites colonnes formées d'artilleurs de la garnison de Maizeret et d'hommes du 1e


chasseurs de forteresse, passa par Denée vers 11 heures et arriva au nord de Ermeton-sur-Biert vers 11 h 30 après avoir été accueilli, vers la borne 28 de la route de Fosse par des feux venant de la direction de Furnaux. Mais, à sept heures, la retraite par Ermeton était devenue impossible ; les Allemands qui avaient fait demi-tour y interceptaient les communications. À hauteur de la borne 29 de la route de Fosse, la 2e compagnie du III/13 qui étaient à l'avant-garde, ainsi que la 3/III/13 qui la suivaient et qu'entouraient des isolés de tous les régiments, furent accueillies par un feu violent de mousqueterie et de mitrailleuses, partant du village, du château et des bois au nord de la station de Ermeton-surBiert. En même temps, refluaient vers le III/13 les isolés qui précédaient le bataillon et qui s'étaient engouffrés dans Ermeton, où ils avaient été accueillis par une vive fusillade. Le III/13 rejoint par les débris de la 1/I/13F (commandant Bisman) échappés du combat qui venait de se livrer à Denée se déploya et chercha néanmoins à passer par le village. (...) Une lutte violente et meurtrière s'engagea. (...) Défense de la position fortifiée de Namur/la retraite dans l'Entrel'Entre-SambreSambre-etet-Meuse

L'armée Française en retraite repassa à Bioul dans l'après midi du 23 août, bientôt suivie de la division de Namur. Des milliers de soldats belges, la plupart sans chefs et sans armes, séjournèrent au village la nuit suivante, installés dans les maisons particulières, mais surtout au château et dans la propriété de M. Vaxelaire. Un certain ordre régna dans le cantonnement. Des sentinelles étaient postées à l'entrée des routes et les relèves se firent régulièrement. Une centaine de brancardiers, dont l'aumônier de la 4e division, M. Van Luyten, et plusieurs prêtres, occupaient l'église paroissiale et le presbytère. Ce fut une nuit de terreur, sous la menace perpétuelle de l'irruption d'un ennemi redouté. A l'église, beaucoup de soldats se confessèrent et M. le curé distribua à plusieurs reprises la Sainte Communion. A 2 heures du matin, un religieux capucin, brancardier, célébra la Sainte Messe et beaucoup de brancardiers communièrent. Il s'était tenu dans les salles du château, entre 22 et 23 heures, un conseil de guerre présidé par le colonel Lebeau, du corps de transport. L'avis du colonel, qui était de forcer l'encerclement, prévalut et on décida que, de grand matin, on tenterait de percer les lignes allemandes.


Il y eut, en effet, plusieurs départs, dont quelques uns seront signalés dans les rapports suivants... Trois colonnes attelées du corps de transport de la 4 D. A., conduites par le lieutenant Wilmes, arrivèrent encore à Bioul le 24 août dans l'avant midi et y furent faites prisonnières dans les conditions que nous allons raconter. Elles avaient quitté la Marlagne le 23 août à 16 heures, avant même d'avoir reçu l'ordre de retraite, et avaient subi d'incessants retards, à partir de Gros Buisson, par suite de l'irruption de batteries d'artillerie et de troupes d'infanterie. Après s'être aventurées sur la route de Bois de Villers à Saint Gérard, que venait de leur assigner un capitaine commandant, elles avaient rebroussé chemin et gagné Arbre par une obscurité profonde. puis pris la route de Bioul. A hauteur de la ferme Romiée, la colonne s'était arrêtée, bloquée par une interminable série de véhicules qui la précédaient et qui tous avaient fait halte. Les conducteurs dormaient d'un sommeil de plomb, après plusieurs nuits d'insomnie. Un caisson d'artillerie en essayant de doubler la colonne, avait roulé dans une prairie sise en contrebas et les conducteurs, gravement blessés, avaient été transportés à la ferme précitée. La marche avait repris le 24 août au matin. La colonne avait dépassé Bioul et s'engageait, vers 11 heures, sur le chemin de Denée quand, à 2 kilomètres du village, elle fut attaquée sur la droite. Le major d'artillerie Bonsir fit faire demi-tour et quand on rentra dans Bioul, on apprit que les Allemands avaient installé des batteries vers Mossiat et la ferme des Bruands, sur le chemin de Warnant. Deux des colonnes de munitions venaient d'être parquées à la lisière sud du village et la troisième dans le village même quand l'ennemi ouvrit le feu. Deux obus tombèrent sur la colonne n° 1, tuant huit chevaux. D'autres coups furent éparpillés sur tout le village, sans faire toutefois de victimes


Nous ignorons dans quelles circonstances ont été tués les soldats français dont les noms suivent, retrouvés et inhumé sur le territoire de Bioul: Jean Diericx, du 450° d'infanterie; André Jamotte, du 148° d'infanterie; deux Français non identifiés sont aussi inhumés au cimetière, un autre, dans la campagne. Jules Louis Robine, du 3°d'infanterie de Cherbourg, est tombé à Bioul et a été inhumé à Biesmes. A 13 h 30, un drapeau blanc fut hissé à la tour de l'église et on députa une jeune fille, Maria Hotlet, pour aller au devant de l'ennemi en portant, elle aussi, un drapeau blanc. L'ennemi pénétra aussitôt dans le vilage, faisant marcher devant lui jusque sur la place publique les habitants qui se trouvaient sur son chemin. Le major Van den Berghe, de l'artillerie, traita de la reddition. Le major Richter, de l'artillerie Saxonne, dit au lieutenant Wilmès : « J'étais en position avec mon groupe lorsque vous avez fait la tentative de percée vers Denée, mais je savais que vous ne pouviez passer, autrement j'aurais démoli la colonne en marche sur la route, que j'enfilais dans toute sa longueur ». Les soldats belges massés sur la place et sur la grande route défilèrent, les bras levés, devant un colonel. L'État Major s'établit au château, dont trois salles du rez de chaussée servirent d'ambulance pendant une semaine. "C'est une magnifique matinée de fin d'été". C'est ainsi que la Comtesse Marie de Villermont débute son récit de ce jour funeste. Au cours des siècles, le village a été saccagé à plusieurs reprises, mais vu l'importance de son extension, on peut dire que cette destruction du 24 août 1914, fut la plus importante, c'est aussi le jour où son sol fut arrosé par le sang du plus grand nombre d'hommes.


Dès le matin, des hulans chevauchent à l'orée du village. Les Belges sont là! A 9 heures, ce cri annonce l'arrivée de l'arrière-garde de la garnison de Namur. Ils ne savent pas qu'ils se jettent dans la gueule du loup. Depuis quatre kilomètres, les éclaireurs Allemands surveillent leur progression. Environ trois mille hommes marchent à la débandade commandés seulement par quatre ou cinq officiers. Il s'agit essentiellement du 3e Bataillon du 13e de Ligne. Ils ont quitté la veille vers 18 heures leurs tranchées de Géronsart (Jambes). Deux ou trois cents restent dans le village tandis que le gros de la troupe s'enfuit vers le plateau de Biert pour se diriger vers Couvin et Rocroi. Les ennemis arrivent du Nord, de Saint-Gérard, de l'Ouest, de Biesmerée et Furnaux. C'est un régiment de la garde impériale comprenant environ 2000 hommes, le corps des officiers fait partie de la plus haute noblesse allemande, parmi eux se trouve le prince Eitel. Eitel Au Nord du village, 29 Belges commandés par le capitaine commandant TILOT soutiennent un combat héradique. Ce n'est qu'à la dernière extrémité, après plus de deux heures de sacrifice qu'ils se rendent. Le commandant Tilot est affreusement blessé par une balle a la joue droite, la mâchoire est fracassée et la langue enlevée. Un autre projectile frappe le lieutenant lieutenant DENIS à la tête et le tue net. Dans le centre du village, les Belges profitent des maisons, des murs de jardins, des haies d'où ils ouvrent un feu nourri contre «Ces lourds soldats qui s'avançaient le fusil à la hanche, tirant sans viser, comme des machines bien remontées». Au château, se sont réfugiés environ 200 civils fuyant les combats. Après la défaite de l'armée Belge, les troupes de la garde s'emparent du vieux castel


et une foule de blessés déferlent partout. On en place dans les chambres, les salons, les vestibules et même sur les paliers des escaliers. Leur colonel, le Comte d'Euienburg, fait partie du nombre, il a la jambe fracassée. lis sont accompagnés d'une nuée de médecins, de brancardiers et de fourgons de pansements. Tout ce monde s'ajoute aux réfugiés civils ainsi qu'aux nombreux blessés de la Ve armée française, notamment des 33e, 43e, 84e, et 110e regiment d'infanterie, du 6e chasseurs d'Affrique, du 2e Zouaves et du 2e Tirailleurs...

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Réponse du 26 septembre 1915 du bourgmestre de ERMETON-SUR-BIERT à la demande du commissaire de police d'Arlon, Henri Berg relative au décès de son neveu Julien lors de la bataille du 24 août 1914 dans cette commune.


Mademoiselle Léonard Liège (Liège) Belgique : lettre du 8 septembre 1916 d'Adrien BERG qui se fait appeler « Adrienne » de LAUSANNE en Suisse, pour déjouer la censure de l'armée allemande d'occupation. Chers parents Dans ma dernière lettre que je vous disais que je garde des deux enfants, voici une photographie que nous avons prise dernièrement en promenade, comme vous le voyez, je ne suis pas malheureuse. J'espère que ma lettre vous trouvera en bonne santé. Embrassez bien les enfants pour moi. Votre fille. Adrienne


Lettre de Adrien BERG, soldat volontaire engagé dans l'armée française en qualité de « chauffeur d'automobile » dans la Marne ; il communique avec ses parents pour éviter la censure de l'armée allemande d'occupation en se faisant prénommer « Adrienne », au


service de Mme Martinet habitant LAUSANNE en Suisse qui transmet le courrier à ses parents à HABERGY via Mme Léonard à LIÈGE !






Lettre d'Adrien Berg, volontaire belge dans l'armée française en qualité de « chauffeur d'automobile » à son frère Raymond resté à Habergy ; celui-ci, alors âgé de 18 ans est déporté à cette date par l'occupant à LONGUYON ; datée du 30 septembre 1917, cette lettre est passée par LAUSANNE et LIÈGE


Monsieur J. Berg à Habergy Luxembourg Belgique ; carte postale de UERDINGEN s.Rhein dans une enveloppe du 31 décembre 1918 à 11 heures du soir adressé à son jeune frère Raymond qui attend son incorporation volontaire dans l'armée belge. Tout indique que Adrien se trouve dans l'armée d'occupation (française ?) en Allemagne...








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