24 h chrono ! Relevez le défi pour la terre avec votre école !
défi pour la terre
Votre mission, si vous l’acceptez : organiser les “24 heures du défi pour la Terre”. Par groupe de 2 à 10 personnes, vous créez un événement sur une journée, dont l’objectif sera d’inciter les visiteurs à protéger notre planète. Tout est permis : portes ouvertes, challenge sportif, exposition, défilé, concert, organisation d’un voyage écolo, projet de panneaux solaires pour votre école... Les défis les plus originaux se partageront une bourse de 5 000 euros. Les 24 heures du défi pour la Terre ont été lancé le 18 octobre par la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme et par l’Agence pour l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (Ademe). Les deux organismes nous appellent aussi, depuis mai 2005, à devenir écocitoyen en nous engageant à faire les bons gestes pour notre planète sur leur site www. defipourlaterre. org. 600 000 personnes ont déjà signé !
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24 h chrono : inscriptions avant les 18 février 2007 sur www.defipourlaterre.org. Vous recevrez un kit pédagogique pour vous aider à préparer votre projet. Rdv pour les résultats début avril 2007 !
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news
Portables, ces gros pollueurs - Chasse à la baleine en Islande - Goudron glouton - Chalon écologissime...
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Jouez-la sauvage ! Partez en randonnée sur un volcan, plongez dans la réserve Cousteau, découvrez la culture créole, l’histoire de l’esclavage et de la flibuste...
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maroc
carnet de voyage
Découvrez les montagnes de l’Atlas, Essaouira, les confins du désert... et aussi l’aventure étonnante de ces esclaves devenus Pacha à Tombouctou !
TOUTES VOILES DEHORS ! Une bande de copains part découvrir le monde sur un voilier à panneaux solaires. Premier épisode de ces aventures à suivre, dans un supplément détachable.
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pétrole :
prêts pour la désintox? En un siècle, nous avons consommé la moitié des réserves de pétrole. Combien de temps reste-t-il avant la dernière goutte ? Comment vivrons-nous sans pétrole ? Tour d’horizon des énergies alternatives et des solutions.
et aussi... 61 + 65 62-64
BD : Jean-Eudes et Robinchon, le naufragé solitaire Chroniques : livres, DVD, sites internet à découvrir
SommaiRe
27 SEPT
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Peut-on vivre sans pétrole ?
Goudron glouton On a créé un goudron mangeur de pollution ! La ville de Dinan (Côtes-d’Armor) est la première en France à tester ce revêtement révolutionnaire. Grâce à la lumière du soleil, le ciment, appelé Noxer®, absorbe le dioxyde d’azote (Nox). Ce gaz, recraché notamment par les pots d’échappement, est très nocif pour nos poumons. Commercialisé par Eurovia, Noxer® était utilisé au départ pour les murs anti-bruit, que l’on trouve par exemple sur le périphérique de Paris. Il s’est avéré qu’il absorbait 30% du dioxyde d’azote en tant que mur et 90 % en tant que route. De quoi donner des idées aux chercheurs, qui planchent déjà sur un ciment mangeur de gaz à effet de serre.
Le prix du baril de pétrole augmente chaque jour. L’ “or noir” comme on l’appelle, est devenu une denrée rare car les réserves mondiales s’épuisent : 80 millions de barils sont produits chaque jour. Y aura-t-il encore du pétrole dans 20 ans ? Oui, mais son extraction sera difficile et extrêmement coûteuse. L’exposition permanente et inédite “Vivre sans pétrole ?”, au Mémorial de Caen, s’interroge sur le passé et l’avenir de cette énergie. Par le biais de cartes interactives, d’ateliers, de films, l’exposition nous explique comment faire face à une pénurie inévitable. Le chauffage et le transport sont notamment les domaines où le pétrole est le plus utilisé. Des bornes Internet permettent à chacun de calculer ses dépenses en énergie et donnent des astuces pour réduire sa consommation. On ressort de cette exposition grandi, conscient qu’il est grand temps de bichonner notre planète. Mémorial de Caen : Infos, tarifs, visites individuelles et groupes scolaires au 02 31 20 83 43. www.memorial-caen.fr
Phone Back Cassés, trop vieux, trop moches... Chaque année 12 millions de téléphones portables finissent au fond d’un tiroir ou dans une poubelle. Or, s’ils ne sont pas recyclés, nos mobiles chéris sont très nuisibles pour l’environnement. Mercure, plomb, arsenic, cadmium... La liste des produits nocifs est longue. Ajoutez à cela la quantité d’énergie nécessaire pour fabriquer un portable... Pour une puce par exemple, il faut 1,7 kg de pétrole, gaz ou charbon, 1 m3 d’azote, 72 g de produits chimiques et 32 litres d’eau* ! Recycler son portable, c’est donc moins polluer et lui donner une seconde vie. De nombreux composants, comme le cuivre, le zinc, le fer peuvent être réutilisés. Certains mobiles peuvent même être réparés et distribués, dans les pays pauvres notamment. Convaincus ? Emmaüs récupère vos vieux portables dans ses communautés et dans les magasins Fnac. Autre adresse utile pour connaître les points de collecte et en organiser une dans votre école, collège ou lycée : www.foneback.fr. *D’après une étude menée par l’Université des Nations Unies à Tokyo, en 2004.
barRAGE 2 309 mètres de long et 185 mètres de haut ! Le barrage des Trois Gorges, en Chine est le plus grand projet hydroélectrique au monde. Dès 2009, il permettra de produire de l’électricité et de domestiquer le Yangzi jiang, le plus long fleuve de Chine, dont les crues sont meurtrières. Mais la note est atrocement salée : 25 milliards de dollars pour seulement 2 % d’électricité en plus. 1,4 million de personnes déplacées, 160 sites archéologiques engloutis, des centaines de kilomètres de vallées et forêts inondées et de nombreuses espèces animales, comme le dauphin de Chine, menacées. Le jeu en valait-il vraiment la chandelle ?
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L’île émeraude se met au vert Dans les îles, le coût des énergies fossiles (fuel, charbon) est élevé. La Guadeloupe opte donc pour les énergies renouvelables qui couvrent aujourd’hui 16 % de ses besoins énergétiques (3 % de plus qu’en métropole). 24 000 foyers utilisent de l’eau chauffée à l’énergie solaire et 4 000 sont équipés de panneaux solaires photovoltaïques qui fournissent de l’électricité. Très originale aussi, la distillerie de rhum de Bologne, à Basse-Terre s’est lancée dans la production d’électricité. Depuis ses travaux de modernisation, elle peut revendre à EDF le surplus d’énergie obtenu grâce à la combustion de bagasse, les résidus de la canne à sucre. Enfin, 3 % de l’énergie de l’île provient des éoliennes. Des éoliennes pas comme les autres, puisqu’on peut les coucher lorsque les vents dépassent les 250 km/h. Futé, non ?
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Y’a pu d’saisons En France, nous avons connu l’automne le plus chaud depuis 1950 avec 2,9°C de plus que la moyenne. Et ce n’est rien comparé à nos voisins. Aux Pays-Bas et en Grande-Bretagne, les températures n’ont jamais été aussi douces depuis trois siècles. En Suisse et en Autriche, il fallait grimper jusqu’à 2 500 mètres pour trouver des températures négatives et de nombreuses stations de ski ont retardé l’ouverture des pistes. Enfin, si pour nous ce fut un plaisir de laisser moufles et doudoune au placard, la nature, elle, a perdu son latin. À Vienne en Autriche, les rosiers étaient en fleur. À Varsovie, en Pologne, la bruyère refleurissait aussi. Les grues allemandes n’avaient toujours pas migré à la fin du mois de novembre. Quant aux ours suédois et finlandais, ils hésitaient franchement à hiberner.
Green deal
Comme le Botswana, le Panama, la Jamaïque, la Colombie... le Guatemala vient de signer un accord historique avec les États-Unis. Le deal s’appelle “dette contre nature” : les USA annulent 20 % de la dette du Guatemala, en échange de quoi le pays s’engage à investir l’argent gagné (24 millions de dollars !) dans la protection de sa faune et de sa flore tropicales. Le Ceiba, arbre géant et souvent centenaire, les palétuviers aux racines aériennes, l’orchidée et ses six cents espèces, mais aussi les pumas, les jaguars, les nombreux reptiles, oiseaux, papillons, qui peuplent le Guatemala, seront les premiers à bénéficier de ce pacte. Depuis 1998, seize millions d’hectares, répartis dans onze pays, ont ainsi été protégés.
Quel nez ! Les éléphants de mer vont permettre d’étudier l’océan Austral. Des biologistes marins ont équipé 24 mammifères d’une balise Argos, un appareil qui mesure la pression, la température et la salinité de l’eau. C’est un moyen unique pour mieux explorer l’océan le plus méconnu de la planète. Un océan qui pourtant, joue un rôle fondamental dans la régulation du climat. Les éléphants de mer passent 90 % de leur temps sous l’eau et peuvent chasser jusqu’à 1 800 mètres de profondeur.
Le puma fait partie des espèces qui profiteront du deal “dette contre nature”.
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En 2005, Elsa est partie une semaine avec sa classe et son professeur d’Arts plastiques, visiter les musées de Venise, en Italie. Sur un carnet qu’elle a trouvé chez un tapissier, elle a commencé à raconter tout ce qu’elle avait vu et vécu. Des phrases qui lui passaient par la tête, des croquis d’œuvre d’art, la photo découpée de copains au café... “Tout ce qui m’a marqué je le mets dans mes carnets. C’est plus personnel qu’un album photo, et puis ça m’oblige à prendre le temps et à comprendre”, explique la jeune fille. Lorsqu’elle a appris qu’elle avait le prix du meilleur carnet de voyage, Elsa a été très surprise. C’est vrai que ce voyage à Venise avec sa classe était vraiment extra. C’est vrai qu’elle a suivi des cours de dessins pendant deux ans et qu’elle a choisi option Arts plastiques en première et terminale. Et puis sa professeur de dessin, “passionnante”, les emmène souvent en voyage ou à des expositions sur l’art... “Mais tout de même, souffle Elsa d’une voix gênée, il y avait des carnets bien plus beaux, ne serait-ce que dans ma classe.” En tout cas nous, à 7 autour du monde, nous avons adopté cette jolie dessinatrice. Parce que nous aimons son carnet bien sûr, mais aussi parce qu’elle est franchement sympa. Et puis Elsa rêve d’écrire un jour des histoires pour les plus jeunes. N’est-ce pas un peu ce que nous faisons ?
La Biennale du carnet de voyage a lieu tous les ans depuis six ans à Clermont-Ferrand. Expositions, films d’aventure, ateliers... Des carnettistes du monde entier exposent leurs photos, dessins, collages, peintures de voyage, mais aussi discutent de leur art et de leurs techniques avec le public. Chaque année, près de 2 000 jeunes se rendent à la Biennale en famille ou dans le cadre scolaire. Il existe d’ailleurs un concours ouvert aux écoles, collèges et lycées, dont Elsa est lauréate cette année. Plus d’infos : Association « Il faut aller voir » : 04 73 35 07 30. www.biennale -carnetdevoyage.com
Elsa,
Madame “Pola” Ce petit bout de femme, c’est Elsa Delobel,16ans,grainededessinatrice. C’estMadamePolaroïd(ellenequitte jamaissonappareilphoto),quigriffonne tous ses souvenirs dans de petits carnets. Elsa a gagné le concours “Ecole” de la Biennale du Carnet de voyage de Clermont-Ferrand. Voyez par vous-même, cela n’a rien d’étonnant !
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Guadeloupe
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Une ascension de deux heures et demie sur un volcan actif de 1 500 mètres d’altitude ? Pa ni pwoblèm... Mais se lever si tôt ! Il est 7 h du matin. Cheveux ébouriffés et yeux mi-clos, les randonneurs enfilent de grosses chaussures de marche et enfouissent dans leur sac à dos imperméable, pull chaud, chaussettes de rechange, bouteille d’eau et appareil photo. Impossible de quitter la Guadeloupe sans avoir affronté le volcan de la Soufrière, la “Vieille Dame”, comme l’appellent avec respect les locaux. Une dame de 120 000 ans, qui trône au coeur du parc national de la Guadeloupe, à BasseTerre. Une cousine du Puy-de-Dôme, qui n’a pas montré sa colère depuis 1976.
Une rando de “Roy”
7 h 10. Sud de Basse-Terre. Au pied d’un des plus beaux sites guadeloupéens. Le guide de montagne donne les dernières consignes de sécurité. C’est une rando facile que s’apprête à faire la petite troupe d’amis, mais pas question pour autant de faire n’importe quoi. “Boire beaucoup”, “faire attention où l’on met les pieds”, “ne jamais s’aventurer seul”. Certains abords de la Soufrière, en effet, sont interdits car les émanations de souffre, très fréquentes au sommet, peuvent être dangereuses. Pourtant, c’est presque pour cette odeur musquée que l’on s’aventure tout là-haut. Pour avoir les narines qui piquent et la tête qui tourne. C’est par une promenade tranquille à travers une forêt haute et dense que le voyage débute. Les randonneurs empruntent un sentier pavé nommé le “pas du Roy”, construit en 1887. Les premiers rayons du soleil percent difficilement l’épais feuillage guadeloupéen. Mais à mesure que la troupe avance, ils révèlent le vert éclatant de la végétation luxuriante. L’humidité est omniprésente ici.
SA
Le racoon, raton-laveur de Guadeloupe est la mascotte du parc national de Basse-Terre
jouez-la
! E G A V U En Guadeloupe, on ne lézarde pas au soleil bien longtemps. Très vite, les jambes frétillent et l’envie de jouer les Tarzan l’emporte. En avant pour une rando à l’assaut de la Soufrière, un canyoning musclé, une plongée fabuleuse au milieu de poissons multicolores...
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Très vite, les T-Shirts sont trempés et les fronts perlés de gouttes cristallines. Chaque pas est accompagné des explications du guide. “Les ananas sauvages, comme vous pouvez le voir, tapissent le sol”. C’est presque irréel. Ici les fougères sont gigantesques, les fleurs exotiques et magnifiques. C’est un tourbillon de couleurs étourdissant, rouge, jaune, mauve, caractéristique des plantes aux noms étranges : la violette des hauts, le mangle, le chou-palmiste...
J’ai marché sur un volcan !
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Progressivement, la pente se fait plus raide et le sentier, escarpé. “Les randonneurs, de ce fait, sont moins bavards”, plaisante le guide ! En contrebas, serpentent de petits ruisseaux et le chant mélodieux des grenouilles arrive aux oreilles des randonneurs. Le sommet du volcan approche, derrière les hauts massifs de lauriers roses, les fushias, frangipaniers, hibiscus et orchidées. En levant la tête, on aperçoit le toit volcanique. Il est à portée de main. La forêt extravagante s’efface doucement. Il ne reste plus qu’un peu de mousse discrète, du lichen et çà et là, des aiguilles rocheuses entre lesquelles il faut slalomer. Plus qu’une dizaine de mètres.... Le vent se lève brusquement et balaie le sol avec violence. Une forêt de nuages enveloppe les courageux marcheurs qui peinent de plus en plus à avancer. La Soufrière émerge enfin. Ses brumes rafraîchissantes et le bruit des fumerolles ajoutent un peu de mystère à ce paysage lunaire, où les cratères se comptent par centaines. Sous vos pieds, vous sentez la terre bouillir. La Vieille Dame est encore pleine de vie.
La Guadeloupe, petit archipel des Antilles portait, au temps des Indiens, le nom de Karukera, “l’île aux belles eaux”. Basse-Terre est en effet célèbre pour ses centaines de cours d’eau, cascades, torrents, petites rivières, qui s’écoulent le long des pentes volcaniques de la Soufrière et d’autres pitons. À la saison sèche, d’octobre à juin, le parc national de la Guadeloupe et ses 17 300 hectares protégés, sont un terrain de jeu magique pour ceux qui veulent s’adonner au canyoning.Bien équipés (casque et baudrier sont obligatoires) et accompagnés d’un guide qualifié, vous descendez le lit d’une rivière en sautant de rocher en rocher. Selon votre niveau, le parcours sera plus ou moins tranquille. Balade les pieds dans l’eau pour les plus relax. Adrénaline pour les têtes brûlées avec des descentes en rappel pendus au bout d’une corde, des toboggans naturels ou des sauts dans un puits d’eau, quelques mètres en-dessous. Mais que vous soyez promeneur ou aventurier, la conclusion est tout aussi merveilleuse : un bain chaud dans une vasque d’eau turquoise au milieu de la forêt tropicale !
Guadeloupe
Faites le grand saut !
Parc national de la Guadeloupe : 300 km de sentiers balisés et gratuits. Pour organiser une rando, un canyoning et toute autres activités sportives : Habitation Beausoleil, Montéran, 97120 Saint-Claude. Tél. 05 90 80 86 00. www.guadeloupe-parcnational.com. Le parc accueille aussi les écoles. Contactez le service Pédagogie : 05 90 80 86 44. olivier.carlotti@espaces-naturels.fr
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Ohihohihohihohiho !
Envie de frissons, besoin de hauteur ? L’aventure est au bout d’une liane et dans les parcs d’accrobranche. On en trouve de plus en plus en Guadeloupe. Tout le monde peut se lancer dans l’aventure. Il suffit de ne pas avoir froid aux yeux et surtout, de ne pas avoir le vertige ! Armé d’un baudrier et de deux mousquetons, vous franchissez un pont de singe, un pont suspendu, une pyramide en bois ou tentez de garder l’équilibre sur des rondins mobiles. Et lorsque vient le moment fatal, celui de la tyrolienne, c’est votre coté “Tarzan” qui s’exprime. Vous poussez un énorme cri et vous vous jetez dans le vide ! Pas de doute, ça décoiffe ! Canopée : Plage de la Malendure Pigeon, 97120 Bouillante. Tél. 05 90 26 95 56. www. canopee-guadeloupe.com - Parc Aventure le Trapeur : Route de la Traversée, quartier du zoo. Tél : 06 90 44 17 51 - Mangofil : La Bonifierie, Habitation l’Espérance, Morin 97120 Saint Claude. Tél. 05 90 81 10 45. guadeloupe@mangofil.net
Les aventures de Sept autour du Monde
texte : m.r. carrier - dessins : prisca baverey et jaime jimenez
s e l i o v Toutes !   s r o h e d
Journal de bord du Yarros. Capitaine Salvatore 14 mars, 999ème jour de navigation. 45 degrés Nord, 28 degrés Ouest. Nous sommes à 40 milles de Reykjavik, en Islande. Depuis quatre jours, le gros temps ne nous a laissé aucun répit. Au cours des premières heures de la tempête, notre mat s’est brisé sur toute sa longueur et nous avons été obligés de naviguer uniquement au moteur. Les batteries électriques sont presque vides et les quelques heures de lumière, avec un temps couvert, ne suffisent pas à les recharger malgré nos panneaux solaires. Sept est au plus mal. Sa température a fortement baissé et le professeur Zwyckx n’est pas certain de pouvoir le sauver si nous n’arrivons pas avant la nuit. Pour économiser l’énergie, j’ai décidé de couper toutes les autres machines. Cela nous prive d’eau chaude pour la douche, de broyeur pour les toilettes, mais tout l’équipage a compris l’importance de conserver la moindre parcelle d’électricité pour privilégier la vitesse. Dans cette course contre la montre, nous nous relayons à la barre toutes les heures. Il serait impossible de tenir plus longtemps, les paquets d’eau que nous embarquons sont à moins de 5 ou 6 degrés et nous trempent jusqu’aux os. Heureusement, nous pouvons faire chauffer de l’eau et préparer du thé, grâce à notre dernière bombonne de gaz.
C’est le seul moment où nous pouvons nous réchauffer quelque peu. Après quoi, épuisés, nous nous endormons, grelottants, sous nos couettes. Nous sommes presque parvenus à la fin de notre périple. Normalement, nous aurions dû revenir à notre point de départ, l’île de Malte, dont nous sommes partis il y a presque trois ans. Il nous restait encore trois mois pour boucler ce Tour du Monde. Trois mois pour achever notre mission. Après avoir parcouru tous les océans de la Terre, visité plus de cent pays, nous étions si heureux du travail accompli, quand cette tempête nous a surpris et a réduit tous nos espoirs de finir ce voyage sans encombre. Plus grave encore, c’est notre fils, Sept, qui est à présent entre la vie et la mort. L’ironie du sort, c’est qu’il a été blessé de la même façon que lors de notre première sortie en mer… C’était il y a si longtemps, maintenant…
Notre siècle verra sans doute la fin du pétrole, dont nous sommes tellement dépendant. Combien de temps nous reste-t-il ? Quelle énergie prendra la place de l’or noir dans nos voitures, nos avions, nos maisons ? Tous les spécialistes sont d’accord : il n’y a pas une mais plusieurs solutions.
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Notre société est «pétrole addicted». Shootée au pétrole et totalement dépendante. Il faut dire que l’or noir est partout. Dans nos voitures, dans nos maisons pour se chauffer et s’éclairer, dans certains vêtements, dans la peinture, le plastique, les chewing-gums, les engrais, les produits de beauté et même les médicaments...
Le pétrole est la première source d’énergie au monde et dans de nombreux domaines, il est irremplaçable. Et pourtant, il va falloir apprendre à s’en passer. Tout d’abord car c’est une énergie polluante qui contribue au réchauffement climatique. Ensuite, parce qu’elle est ce qu’on appelle une «énergie fossile», c’est à dire épuisable.
Il y a plusieurs millions d’années,
des végétaux et animaux se sont lentement dégradés au fond des lacs et des océans. Prisonniers de la roche et soumis à de très fortes chaleurs, ils se sont transformés en une huile noire et visqueuse : le pétrole. Ce liquide remontait parfois à la surface et formait de petites mares. Les hommes l’utilisaient pour leur lampe à huile, pour rendre étanche leur bateau ou comme remède. Ce n’est qu’au XIXe qu’on pensa à creuser des puits pour l’extraire. Un certain Edwin L. Drake réalisa le premier forage en 1859 à Titusville, Pennsylvanie. Quelques années plus tard, la voiture fit son apparition. Puis l’avion. Source d’energie liquide, facile à stocker et transporter, le pétrole piqua très vite la place aux autres combustibles comme le bois et le charbon. Ce fut une vraie révolution.
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Très vite, nous sommes devenus accros et en un siècle, nous avons grignoter la moitié de nos réserves. Il faut dire que la population ne cesse d’augmenter : 3,7 milliards en 1970, 6 milliards en l’an 2000, sans doute 8 milliards en 2030. Il faut dire aussi, que nous ne cessons de nous moderniser, réclamant chaque jour un peu plus d’énergie pour nous nourrir, nous chauffer, nous déplacer, nous distraire... Les habitants des pays émergents notamment, comme la Chine et l’Inde, ne vont pas tarder à consommer autant d’eau, d’électricité, de machines à laver ou voitures, que les pays occidentaux. Aujourd’hui par exemple, 800 millions de véhicules circulent dans le monde, mais dans trente ans, on estime qu’il y en aura 2,5 millions ! Au concours du plus gros consommateur de pétrole, la palme d’or revient aux Etats-Unis, qui, avec 4,6 % de la population mondiale, représentent près de 25 % de la consommation de pétrole.
En moyenne, chaque habitant consomme 4 barils (1 baril = 158,98 litres). 20 par Américain 11 par Français 1,5 par Chinois (source : IFP)
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Un peu plus loin, des musiciens jouaient du darbuqqa et du bendir, deux instruments à percussion, des qaraqebs, sorte de castagnettes métalliques et du guembri, une petite guitare en bois. Et juste à côté d’eux se trouvaient des dresseurs de singes ! C’était magique... La nuit est vite tombée et nous avons repris le chemin de l’hôtel en calèche. J’avais si faim. Je ne rêvais que d’une chose : un plat gigantesque de couscous !
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Le lendemain, nous sommes partis en 4x4 faire une randonnée dans le massif du Toubkal avec le guide que nous avions rencontré la veille. Il s’appelait Idriss, comme le premier roi du Maroc, Moulay Idriss, au VIIIe siècle. L’air, de plus en plus frais, était d’une pureté incroyable, le ciel presque blanc et le soleil éclatant. Au loin, dans ce sublime paysage désertique, trônaient les sommets enneigés de l’Atlas. Nous nous sommes arrêtés au bout d’une piste caillouteuse pour poursuivre notre route à pied, jusqu’à un tout petit village berbère. Dans les ruelles, de petites chèvres allaient en liberté. Pendant le déjeuner, nous avons discuté longuement avec Idriss, des traditions et de l’histoire du Maroc. Il nous a appris que cette semaine était particulière pour lui, puisque sa première petite-fille allait être baptisée. Voyant nos sourires curieux, il nous a même invités à participer à cette fête. De retour à l’hôtel, nous étions fourbus et couverts de poussière. Mais pas question de manquer le spectacle du soir. C’était un orchestre de Gnaouas, ces célèbres musiciens à la peau sombre. Dès les premières notes, notre fatigue s’est envolée et nous nous sommes mis à frapper des mains pour accompagner les gangas, leurs tambourins. Le troisième jour, nous avons décidé de nous reposer un peu. Après un long petit-déjeuner, nous sommes partis visiter les souks avec Idriss. De boutique en boutique, on nous offrait du thé à la menthe, nous faisait asseoir pour admirer les tapis, les djellabas, l’orfèvrerie, les babouches en cuir coloré, les plats à tagine... Et après d’interminables palabres, nous sommes repartis les bras chargés de souvenirs. Moi qui suis incapable de marchander... Idriss me poussait chaque fois du coude et me murmurait : « Il faut toujours baisser de moitié ». L’après-midi, nous avons profité du soleil et de la piscine. Et en fin de journée, nous avons testé notre premier hammam. Assis sur des banquettes, dans nos peignoirs en éponge, nous baignions dans un nuage de vapeur au senteur d’eucalyptus. Après avoir bien transpiré, une masseuse nous a rincés avec de l’eau tiède, nous a enduis de savon noir et frottés avec un gant de crin.
Atlantique : A l’Ouest, l’océan ngereuses, côtes sauvages et da s. plages magnifiquetit bout de Au Nord, un pe sable blanc Méditerranée, du criques. ou noir, de petites
Les Marocains ont un grand sens de l’hospitalité. Refuser le thé t qu’ils vous offrene. serait une offens
Chaque famille a sa recette de couscous et la garde jalousement.
lles» «Gazous» et «gazeles c’est comme ça que dans gens nous appellent les souks. 53
Mon petit d éjeuner. Dattes, th é café cassé ( à la menthe ou d’amande (laau lait) et jus it et amandes pilées).
t Tajine. Plarn creux en terrepoveintu.ie, au couvercle émissent A l’intérieur defrs légumes de la viande, secs... et des fruits d’épices accompagnés
Mal de Terre Effet de serre, pollution industrielle, pillage des ressources, destruction des milieux naturels… Ce petit livre passe en revue les blessures que l’homme inflige chaque jour à la Terre. Déprimant ? Que nenni ! Très ludique et bien illustré, Ecologie mode d’emploi se dévore à toute allure. La conclusion est d’ailleurs un message d’espoir : “L’avenir de notre planète – et le nôtre – est entre nos mains. A chacun de nous d’agir !” En consommant mieux et, pourquoi pas, en s’engageant. Ecologie mode d’emploi Jean-Benoît Durand Ed. Flammarion, collection Castor doc 127 p. 8,50 euros
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Le vrai Robinson
Abandonné sur une île déserte par de sombres flibustiers au large des îles chiliennes, Alexandre Selkirk, jeune écossais, a survécu quatre ans. Récupéré par hasard par des corsaires anglais, il arrive à Londres en héros, d’autant qu’il est chargé d’un trésor pris sur le chemin du retour. Les journalistes s’arrachent son histoire, ses aventures solitaires, ses récits de piraterie et d’Indiens tatoués ; tandis que les femmes de sa vie tentent de lui soutirer sa fortune. Voyant la fascination que ce naufragé suscite, Daniel Defoe, romancier anglais, a créé le personnage le plus connu de la littérature : Robinson Crusoé. Les folles aventures du vrai Robinson Crusoé Diana Souhami Ed. Autrement 236 p. 17 euros
Professeur Maboul
Sur la planète Ooxia, le Professeur Zaroff est devenu complètement fou. Pendant sa quête d’une énergie miracle, inépuisable et non polluante, il a été piqué par la mouche Zinzin ! Depuis, il subtilise tout ce qui pourrait alimenter sa machine pour la faire voler. Sans succès. Lou et Mila, qui habitent dans le pays vert de Potagia, vont tenter de l’arrêter. Cette bande dessinée sympathique, réalisée par neuf jeunes dessinateurs, permet d’aborder la question des énergies fossiles ou renouvelables de façon décontractée. Alerte sur Ooxia Ouvrage collectif BD 48 pages, cartonnée. Disponible uniquement en station-service Total
Trois destins brésiliens
João, dix ans, vit à Salvador de Bahia, au nord du Brésil. Pour aider ses parents, il vend des rubans porte-bonheur aux passants. Sur sa peau brune, on peut lire l’histoire du pays : la rencontre entre les Indiens d’Amazonie, les Portugais et les descendants d’esclaves noirs. Flávia, onze ans, vit à Brasília, la capitale. A ses côtés, nous découvrons la ville futuriste et ses monuments en forme de soucoupes volantes. Nous partageons aussi ses vacances en Amazonie, la plus vaste forêt tropicale du monde. Enfin, Marcos, douze ans, vit à Rio de Janeiro, célèbre pour ses plages paradisiaques et son carnaval. Ce fan de surf et de « futebol » vit dans un riche quartier de la ville. De sa maison, il aperçoit les « favelas », bidonvilles où vivent tant de familles démunies. À travers ses trois histoires, les différents visages du Brésil se dessinent. C’est un joli livre, très instructif. João, Flávia et Marcos vivent au Brésil François-Xavier Freland et Sophie Duffet Ed. De la Martinière Jeunesse. 47 p. 12 euros
Liste rouge
Cet ouvrage présente trente-deux espèces animales classées sur la liste rouge des espèces menacées. Baleines, crocodiles, tortues, iguanes, albatros, abeilles, écrevisses, scorpions, éléphants, gorilles, tigres ou pandas... A travers de belles illustrations, des fiches d’identité très complètes et des dialogues imaginaires (un touareg et un saumon, un joueur de cornemuse et un jaguar, un sumotori et un colibri), les deux auteurs réconcilient la nature et l’homme. Ce dernier, préviennentt-ils, pourrait bien être la prochaine espèce menacée de disparition. Nature rebelle Bruno Deleonet et Anthony Cocain Ed. Michalon 159 p. 19 euros
Plein la vue !
Le DVD “La France vue du ciel” est un petit bijou. Sylvain Augier, ex-présentateur de La carte aux Trésors et de Faut pas rêver, nous emmène en balade. “Ce voyage est un rêve réalisé, explique le voyageur insatiable. Partir en hélicoptère sur plusieurs milliers de kilomètres pour survoler les plus beaux endroits de France. Ils sont innombrables, tous plus magiques, insolites, majestueux les uns que les autres. Faites l’essai : 63 regardez quelques minutes au hasard et vous verrez comme moi que vous aurez envie d’aller jusqu’au bout du voyage. Bon vol !”. Chez “Sept”, nous avons testé… Impossible de décrocher ! La France vue du ciel par Sylvain Augier et Bruno Cusa Editions Montparnasse. 25 euros
Yann vu de la Terre
Yann-Arthus Bertrand est un photographe reporter mondialement connu, notamment pour son ouvrage La Terre vue du ciel. Mais saviez-vous que son amour de la photo aérienne était né dans une montgolfière, au-dessus du parc Massaï Mara au Kenya ? Qu’il avait travaillé dans la pub et photographié des Papous en maillot de bain de surfeur ? Qu’il photographie depuis des années les animaux domestiques et leur maître devant une bâche couleur terre ? Dans ce DVD, deux reportages vous parlent de Yann vu de la Terre : son parcours et son envie insatiable de dénicher les merveilles de la nature. Yann-Arthus Bertrand (Portraits) Emilio Pacull et Evelyne Deparis Editions Montparnasse. 98 minutes - 13 euros.
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autour du monde ros abonnement & anciens numé
44,
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