à qui appartient la forêt ? Comment reconnaître les arbres ? Qui sont les animaux des forêts ? à quoi servent les arbres ?...
Découvre toutes les réponses à ces questions dans ce livre !
Max et la forêt
désenchantée Un livre écrit par Mathilde Bréchet illustré par Mathieu Binand et éva Jérôme
Les éditions CABRERA ont réalisé ce livre 17, rue Henry Monnier • 75009 Paris • tél. : 01 48 57 35 87 editions.cabrera@gmail.com• dépôt légal : octobre 2010 • n°éditeur : 978-2-35606 • ISBN 978-2-35606-023-5 • Imprimé en France par OTT imprimeurs (Wasselonne, 67) • www.cabrera.fr Textes : Mathilde Bréchet Illustrations "Max et la Forêt désenchantée" : Mathieu Binand Illustrations de la partie documentaire : éva Jérôme
Max et la forêt désenchantée
Un livre écrit par Mathilde Bréchet illustré par Mathieu Binand et éva Jérôme Mise en page : M. Ramis et é. Jérôme
édité avec l’aide de
Chapitre Un Un livre étrange
- Maaaaax ! J’ai dit À TABLE ! - J’arrive Maman… Je lis juste une page ! Max, petit bonhomme brun ébouriffé, se tenait à plat ventre sous la table du salon, barricadé derrière de gros coussins qu’il avait installés. Ainsi caché, il pouvait dévorer Pierre et le loup, son livre préféré. - Ça fait un quart d’heure que tu me dis la même chose ! cria la mère de Max.
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Le petit garçon ouvrit la bouche pour répondre, quand soudain une énorme main surgit des coussins et le saisit par le col. « Oups, Papa est rentré », comprit Max. Et en un temps record, il se retrouva avec une large serviette autour du cou, assis devant une assiette de purée de brocolis. - Ne fais pas la grimace Maxounet, dit la voix grave de Papa. C’est très bon pour les chasseurs de loups ! Allez, et cet après-midi, nous partons en promenade. Il faut que tu prennes un peu l’air… C’était un jour de vide grenier. Un jour où chacun peut vendre dans la rue, les affaires dont il ne veut plus. Alors, en farfouillant sur les tables dressées, on trouve de tout : des vieux disques, des bottes usées, des tableaux poussiéreux, des casseroles, des cartes à collectionner… Affalé dans un fauteuil ancien, un gros monsieur fumait une grande pipe mordillée. Une épaisse fumée blanche s’échappait de sa bouche et formait comme un nuage au-dessus de sa tête. Mais ce que remarqua tout de suite Max, c’était l’énorme livre brun que l’homme tenait sur ses genoux. - De quoi parle ce gros livre Monsieur, risqua le petit garçon. - Ah ! Ce livre… Voilà une histoire ! Il raconte les malheurs d’une forêt désenchantée et d’un héros qui vient la sauver. - Vraiment ? ! s’écria Max. Je peux en lire quelques pages s’il vous plaît ? - Autant que tu veux mon p’tit gars. Installe-toi confortablement dans un coin.
Et pendant que ses parents marchandaient et achetaient de menus objets, Max plongeait dans l’univers fabuleux de la forêt. Mais au bout de quelques pages, l’étrange Monsieur s’approcha du garçon et lui murmura : - Tes parents vont partir mon garçon. Prends ce livre, je te le donne. Mais promets-moi de le lire, si tu le peux, jusqu’à fermer les yeux. - C’est promis, Monsieur, merci ! Et c’est ce que fit Max. Après avoir avalé son dîner, il fila dans sa chambre et il se mit à lire, à lire, à lire… ! Jusqu’à ce que ses yeux se ferment et qu’il tombe dans un profond sommeil.
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C’est une petite feuille tombée sur sa joue qui le réveilla. Max la repoussa machinalement, s’étira et ouvrit les yeux. Horreur ! Il n’était plus dans sa chambre ! Il se trouvait au milieu d’une immense forêt et tout autour de lui, des feuilles dorées tournoyaient et tombaient sur le sol. En y regardant de plus près, elles n’étaient pas dorées mais jaunies, brûlées, comme si la forêt était atteinte d’une mystérieuse maladie. « C’est la forêt désenchantée », murmurat-il…
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Max, subjugué, essayait de comprendre ce qui lui était arrivé. C’est alors qu’il entendit de petits grognements derrière lui. C’était une loutre, debout sur ses pattes, qui pestait contre le livre de Max. De ses grandes dents, cette boule de poils essayait de le tailler en pièces. - Eh, c’est mon livre ! s’écria Max. Arrête tout de suite, tu vas l’abîmer ! - Trouvé, c’est trouvé ! répondit la loutre. J’en ai assez qu’on jette n’importe quoi dans ma forêt ! Foi de Louise la loutre, si tu t’approches je te croque les mollets. - Mais… tu parles ? s’écria Max. - Tu parles bien toi, avec tes petites dents et tes lunettes… grommela la loutre. - Alors tu t'appelles Louise la loutre ? répondit le garçon avec un large sourire. Moi, c’est Max ! - Et voilà qu’il me fait le coup du sourire...! Allez, reprends ton livre petit minus. Mais, foi de loutre, si tu le laisses encore traîner, je te croque les doigts de pieds ! Cette loutre n’était vraiment pas commode, mais Max la trouvait drôle. Et puis, elle pourrait sans doute lui expliquer ce qu’il faisait dans cette étrange forêt… - Je n’en sais fichtre rien, répondit-elle. Tout ce que je sais, c’est que mon étang est aussi sale que tes chaussettes et que je n’ai plus aucun poisson à me mettre sous la dent. Les hommes sont des pollueurs ! Ils jettent tous leurs déchets dans mon eau : bouteilles, sacs en plastique, boîtes de conserve, bidons, machines à laver… La loutre ne s’arrêtait plus. Avec ses pattes avant, elle faisait de grands moulins dans l’air et râlait, pestait, grognait… Max, qui avait récupéré son livre, l’avait ouvert pour vérifier que les canines de Louise ne l’avaient pas trop abîmé. - Mais… les pages de mon livre sont toutes jaunes ! coupa-t-il. Et les écritures ont presque toutes disparu ! - C’est normal, répondit la loutre. Notre forêt est polluée par tous ces déchets. Et si les arbres meurent, il n’y a plus de bois pour fabriquer du papier, donc plus de livres. - Alors tous les livres vont disparaître ? s’écria Max. Mais c’est affreux ! Il faut absolument soigner la forêt…
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épilogue - Maxounet, souffla doucement la Maman de Max. Il est l’heure de se lever mon chéri. Max ouvrit doucement les yeux et regarda autour de lui. Sa Maman tirait les rideaux de sa chambre et se retournait vers lui avec un grand sourire. « Alors tout ceci n’était qu’un rêve », se dit-il en regardant le gros livre qui trônait sur sa table de nuit. Le petit garçon tendit le bras, saisit l’ouvrage et l’ouvrit machinalement à la première page. Et quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’il vit la première image. Allongé au milieu d'une forêt dorée, un petit garçon brun à lunettes dormait. A quelques mètres de lui, une loutre croquait à pleine dent dans un grand livre brun… "Mais... c'est mon histoire !" pensa Max.
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- Maxounet, répéta sa Maman. Viens mon chéri, je t’ai préparé un bon petit-déjeuner… - J'arrive Maman... J'arrive... Je lis juste une page...
Le monde de la forêt à qui appartient la forêt ? Les forêts peuvent appartenir à des propriétaires privés. C’est le cas de la majorité de forêts en France, que se partagent plus de 3 millions de personnes ! Le reste appartient à l’Etat, aux régions, aux départements et aux villes. Autrefois elles étaient la propriété du roi ou de l’Eglise.
Si l’on vous dit « dessine-moi une forêt », qu’allez-vous dessiner ? De nombreux arbres, bien sûr ! Des grands, des petits, des touffus, des maigrichons… Mais n’oubliez-vous pas quelque chose ?
La forêt est un véritable monde où vivent de nombreux animaux et végétaux. Ils ont besoin les uns des autres pour survivre. C’est ce qu’on appelle un « écosystème ». Alors, si vous dessiniez une forêt, on trouverait des arbres, mais aussi : • De petits arbustes où s’abritent les oiseaux et les rongeurs. • Des champignons, qui se nourrissent des arbres et des feuilles mortes. • Des fourmis, qui nettoient le sol des cadavres d’insectes et des crottes d’animaux. • Des vers de terre, qui aèrent la terre où les racines puisent leurs réserves. • Des abeilles, qui transportent le pollen de fleur en fleur. Et encore bien d’autres animaux !
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Reconnaître les arbres de nos forêts La Lorraine est l’une des régions de France qui possède le plus de forêts. Elle comporte de nombreuses espèces d’arbres, qu’on appelle "essences".
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Feuillu ou conifère ? Il existe deux grandes familles d’arbres. La première est celle des feuillus, qui perdent leurs feuilles à l’automne. Au printemps, ils sont couverts de fleurs, qui se transforment ensuite en fruits : châtaignes, pommes, noisettes… La seconde est la famille des conifères. Ils possèdent des aiguilles qui ne tombent pas en hiver et leurs fruits sont en forme de cônes, appelés aussi pommes de pin.
Le sapin pousse en altitude. Il est l’un des plus grands arbres d’Europe : 60 mètres de haut pour les plus grands. C’est un conifère : il possède des aiguilles résistantes, ses fleurs sont des chatons et ses fruits, de longs cônes dressés vers le ciel, appelés aussi pommes de pin.
L’épicéa. Ce qu’on appelle "sapin de Noël" est en réalité un épicéa. Il n’en existe qu’une espèce en France. Les épicéas peuvent vivre jusqu’à 500 ans ! Ces conifères possèdent des aiguilles courtes, en spirales, et leurs fruits, les cônes ou pommes de pins, pendent vers le sol.
Le pin sylvestre est aussi appelé "pin rouge". Ce conifère possède un long tronc orange vers le haut. Ses aiguilles sont vertes aux reflets bleus. Il pousse en altitude et peut mesurer jusqu’à 45 mètres de haut. Ses fleurs sont des chatons. Ses fruits sont des cônes fins et pointus.
Les animaux des forêts Les forêts sont habitées par des milliers d’animaux et d’insectes. À chacun son étage et son territoire ! Tous vivent en harmonie, formant une grande chaîne alimentaire. Il y a ceux qui mangent des plantes (les phytophages), ceux qui mangent des animaux (les zoophages) et enfin les "décomposeurs", les éboueurs de la nature. C’est le cycle de la vie !
Un pivert picore les insectes de l'arbre.
Un serpent attend qu’un mulot ou une grenouille passe.
Les grands prédateurs disparus 30
« Promenons-nous dans les bois, pendant que le loup n’y est pas. Si le loup y était, il nous mangerait… » Les loups, mais aussi les ours et les lynx peuplaient autrefois nos forêts. Mais les hommes, qui en avait très peur, les ont tous chassés. Aujourd’hui, ces espèces réapparaissent naturellement ou parce qu’elles sont réintroduites. C’est le cas du lynx dans les Vosges. Ce petit félin aux oreilles poilues, avait été décimé pour sa belle fourrure. Depuis 15 ans, il est protégé et une vingtaine a été relâchée dans la nature.
Sur le sol, sous les pierres ou les feuilles, s’affairent des scarabées, pince-oreilles, cloportes ou limaces.
Non loin de là, un renard est aux aguets.
Un lynx avance doucement pour ne pas être vu. Dans la terre vivent des vers-de-terre, des insectes minuscules ou encore des taupes.
Promenons-nous dans les bois
Les règles d’or en forêt
Comme il est agréable de se promener dans la forêt. On peut y observer des oiseaux avec des jumelles, faire un pique-nique, ramasser des champignons ou quelques fleurs. Mais attention, la forêt est fragile, nous ne devons surtout pas abîmer ses plantes et perturber ses habitants.
Attention où vous mettez les pieds ! Lorsque vous marchez en forêt, suivez bien les sentiers, pour ne pas piétiner les fleurs. N’arrachez pas les branches des arbres, même pour faire une cabane et ne gravez pas votre nom sur les écorces ! Cueillir un petit bouquet ou quelques champignons n’est pas interdit. Le tout est d’être respectueux. Halte aux déchets. Avant de partir, prévoyez un petit sac où mettre vos déchets. Les papiers ou plastiques, laissés sur place, augmentent les risques d’incendie et polluent les sols.
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Chuuut, silence… Ne faites pas trop de bruit, cela pourrait effrayer les animaux. Et puis, n’est-ce pas agréable cette forêt paisible ? Tendez l’oreille… vous entendrez mille et un sons : le vent dans les feuilles, des branches qui craquent, un merle qui chante. C’est magique !
Les fleurs des bois
Dès les premiers rayons de soleil en janvier, la forêt se réveille et les fleurs commencent à apparaitre. On trouve des pervenches violettes, des primevères jaunes, du muguet, des jonquilles, des jacinthes des bois (dessin)... Faire un petit bouquet est très tentant, mais attention, certaines espèces sont protégées. D’autres peuvent être toxiques alors une règle d’or : ne pas mettre ses mains à la bouche !
A quoi servent les arbres ? Les forêts sont une grande richesse pour nous les hommes. Bien entretenues elles se renouvellent sans cesse, nous offrant une réserve de bois illimitée. Mais, à quoi servent exactement tous ces arbres ?
À nous chauffer
Depuis la nuit des temps les hommes utilisent le bois Fabriquer des objets pour se chauffer et pour cuire De nombreux objets de la vie leurs aliments. Les hommes courante sont en bois. Dans une préhistoriques ont aussi inventé classe par exemple : les tables, des armes pour chasser et des les chaises, les cadres au mur, le outils en bois. parquet, la règle du professeur…
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Fabriquer des maisons
Produire de l'oxygène
Depuis le Moyen Age nous construisons nos maisons en bois. Aujourd’hui, bien souvent, l’ossature des maisons, qu’on appelle la charpente, est en bois. Pour le reste, nous utilisons d’autres matériaux.
Fabriquer du papier
Les Chinois ont inventé le papier il y a 2 000 ans ! Auparavant, les hommes écrivaient sur des peaux de chèvres, des plantes, de la pierre…
Pour respirer et grandir, les arbres absorbent du gaz carbonique et rejettent de l’oxygène. Voilà pourquoi les forêts sont appelées « le poumon de la terre ». Parce qu’elles produisent une grande quantité de l’oxygène que nous respirons. Les arbres absorbent aussi les nombreuses poussières qui flottent dans l’air et rendent l’air moins respirable.
PEFC préserve les forêts Connaissez-vous PEFC ?
Ce sont quatre lettres magiques qui protègent et soignent les forêts. Ou plutôt, ce sont quatre lettres qui forment le nom d’une grande association. PEFC, l’association internationale de certification forestière, a été créée il y a plus de dix ans. Elle agit tous les jours et dans de nombreux pays, pour garantir l’avenir de nos forêts.
Qu’est-ce qu’une forêt bien gérée ?
Pour qu’une forêt reste en bonne santé, nous devons couper ses arbres de manière raisonnable. La forêt doit avoir le temps de se renouveler. On appelle cela une « gestion durable ». Cela permet de : - Préserver la nature, les arbres, les plantes et les animaux. - Créer un lieu agréable et sans danger pour les promeneurs. - Créer des emplois. Des milliers de personnes travaillent dans la filière du bois comme les bûcherons ou les ébénistes.
Et moi, que puis-je faire ?
Nous avons un grand pouvoir : celui d’acheter des produits à base de bois certifié, donc respectueux de la forêt. Ainsi, nous sommes certains que pour remplacer les arbres coupés, d’autres seront replantés. Pour les reconnaître, faites la chasse aux logos. Cahiers, règles en bois, enveloppes, feuilles de papier ou crayons de bois… Regardez bien si vous voyez le joli label PEFC. Il est vert comme "Feu vert !"
Chaque année, des millions d’objets à base de bois sont vendus en France. La grande majorité viennent de nos forêt. En France, 30 % des forêts sont certifiées PEFC. Cela signifie qu'elles sont gérées durablement. Prix public : 7,50 € - ISBN 978-2-35606-023-5