Le Temps du voyage n°5

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Voyage

le temps du

Champagne : andouillette, Chaource et Champagne, trois produits incontournables ! - Croatie : un été indien sur les côtes adriatiques - Pratique :

le temps du

Voyage Découvrir le monde

louer une voiture pour ses vacances.

Dossier spécial

Des croisières sous toutes les formes

Reportage la Mauritanie s’ouvre au tourisme.

Trimestriel - automne 2009 - 4,90 € - 32,14 FF

en toute sérénité



le temps du

Voyage Trimestriel – n°5 – automne 2009 4,90 € – 32,14 FF

La croisière s’amuse

Photo de couverture : © Silversea-DR. Croisières italiennes avec le “Silver Cloud” de la compagnie SILVERSEA.

ÉQUIPE : Directrice de la publication : Mathilde Bréchet. Rédacteur en chef : Miguel Ramis. Maquette : M. J. Carrier et Eva Jérôme. Le Temps du Voyage est publié par les éditions Cabrera, SARL au capital de 5 000 € – Siège social : 17, rue Henry Monnier – 75009 Paris. Rédaction : 2, rue Victor Beausse – 93100 Montreuil-sousBois. Téléphone : (33+) 01 48 57 35 87 – Fax : (33+) 09 70 62 14 94 – courriel : letempsduvoyage@yahoo.fr – site Internet : www. letempsduvoyage.fr. Ont collaboré à ce numéro : Richard Bayon, Mathilde Bréchet, J. Carrier, Geneviève Guihard, Laurence Jehanno, Christophe Riedel (textes et photos)– Carnet de voyage : Jean-Marc Navello et Laurence Ducas, Dexia Editions/Castor et Pollux. Photos : Photo de couverture : © Silversea-DR. Croisières italiennes avec le “Silver Cloud” de la compagnie SILVERSEA. - M. Bréchet. p.45  : J. Carrier. M. Bréchet. p 6 - 7 : M. Bréchet. p8 - 9 : Tauromachie : © DR. Société Thermale de la Roche Posay / CDT Vienne. p 10 : C. Riedel. p 12 à 15 : M. Ramis. p 16 à 23 : M. Bréchet. p24 - 25 : MSC Croisières / Splendida. E. Jérôme. p.28 : © Thomas Journot/(a)perçu. M. Ramis. Photo paquebot : © DR. p 30 : Rive Gauche. p 31 : © DR. p 34-35 : Europecar. AutoEurope. p 38-41 : M. Ramis. Directrice de la publication : Mathilde Bréchet. Rédacteur en chef : Miguel Ramis. Régie publicitaire : Richard Leblond/Ciblage.com 01 47 08 55 52. Contact diffuseurs : M. Ramis. Dépôt légal : octobre 2009. Création le 15 février 2008. Imprimé en Belgique par Lesaffre Imprimeries SA – 2, rue du Follet – B-7540 Tournai. Imprim’Vert. ISSN : 0000-0000. Commission paritaire en cours. Distribution NMPP.

La rédaction n’est pas responsable de la perte ou de la détérioration des textes et photos qui lui sont adressés pour appréciation. La reproduction de tout ou partie du contenu de ce magazine est strictement interdite.

e, la plupart des professionnels du En cette période de morosité ambiant leur chiffre d’affaire ou de leur actourisme se plaignent de la baisse de à la clé. Mais il existe un secteur tivité. Moral en berne et licenciements les croisières. Alors que ce type d’activité qui ne connaît pas la crise : portée ou réservé à une clientèle de vacances paraît souvent hors de t de nouveaux adeptes, pour des fortunée, il attire un nombre croissan Loin des clichés de la célèbre série formules de plus en plus diversifiées. s’amuse différemment aujourd’hui. télévisée des années ‘70, la croisière Nous vous notre grand dossier de l’automne. proposons de découvrir en page 34

r un autre style de croisière, dans Nous vous emmenons également pou tualité récente a, une fois de plus, les sables du désert mauritanien. L’ac istes dans ce pays. Ce dernier acte été marquée par des attentats islam rs, fort heureusement. Des terroriste n’a fait que deux blessés lége s été à Majorque, tuant deux policier bombes ont également explosé cet Les A. l’ET par ués été revendiq de la Garde Civile. Ces attentats ont mêmes. Ils visent le secteur du les t son ents vem objectifs de ces mou dans les deux cas. tourisme, essentiel pour l’économie

rendre dans ces pays ? Face à la Faut-il pour autant avoir peur de se une poignée d’assassins à travers terreur que tentent de faire régner x manières. Le premier mouvele monde, nous pouvons réagir de deu tenir à l’écart des pays “sensibles”. Le ment est d’éviter les soucis et de se second est de ces meurtriers qu’ils n’atteindront continuer à voyager pour prouver à terrorisme basque, qui trouve pas le but qu’ils se sont fixés. Face au refuge -il cesser de visiter les Pyrénées en France, ou l’activisme corse, faut nt, il existe des régions du monde Atlantiques ou la Corse ? Pour auta onseillées aux touristes. Si vous qui sont fortement instables et déc à consulter le site du ministère des avez quelques doutes, n’hésitez pas .gouv.fr, rubrique “conseils aux Affaires étrangères (www.diplomatie voyageurs”). lièrement. Je n’y ai pas trouvé trace Le site est censé être mis à jour régu tué, alors que celui de Nouakchott des attentats de Majorque, qui ont la fin août). Faut-il y voir un traiétait bien mis à jour (consultation à pays européen ou non ? Je vous tement différent selon qu’il s’agit d’un laisse seuls juges.

vernement français recommande Depuis le mois de janvier 2008, le gou Mauritanie. Nous vous proposons d’éviter les déplacements en solo en de découvrir ce pays magnifique une formule de voyage en groupe, afin pression des extrémistes. en toute sécurité et sans céder à la Bonne lecture à tous,

M. Ramis Rédacteur en chef


4 Le temps du Voyage - automne 2009

Sommaire Agenda

Michelin se fait son musée

Acoso y deribo,

une initiation à la corrida

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Balade Champenoise Ce reportage gastronomique vous fera saliver d’envie. Chasse au trufe en forêt, dégustation de chaource, initiation au subtilité de l’andouillette, festival de bulles de champagne. Suivez le guide et vos papilles !

Bien-être

Se poser en douceur

à La Roche-Posay

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Gastronomie

AOC La Clape, un massif festif

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Balade champenoise

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Reportage

La Mauritanie s’éveille

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Dossier

Croisières pour tous !

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Un été indien en Croatie

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Pratique

Louer une voiture

attention surprises !

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Se déplacer

Honda Insight, aux portes du futur

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La Mauritanie s’éveille

Victime de plusieurs actions terroristes, la Mauritanie tente depuis quelques mois de reconquérir le cœur des touristes. Il faut dire que la belle à des charmes à nul autre pareils. Courbes désertiques envoûtantes, oasis paradisiaques, cités historiques captivantes… Quiconque foule cette terre hospitalière est instantanément conquis.

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événement

Clermont-Ferrand, la biennale fête son dixième anniversaire

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Carnet de voyage

Jean-Marc Navello dessine les maisons européennes

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Livres et DVD

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Golf

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Retrouvez les sujets précédents et les anciens numéros sur notre site : letempsduvoyage.fr

Numéro 1 : Guadeloupe, un mélange de couleurs - un week-end à Valence - République tchèque, la Bohême au coeur - Pratique : prendre sa retraite au Maroc - Pays de Savoie, un patrimoine au naturel (guide complet 64 pages).


Sommaire Le Temps du Voyage - automne 2009

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42 Champagne Clermont-Ferrand Croatie Carnet de voyage

égypte

Sous terre, sur l’eau, au bord de la mer, à la montagne, voici les maisons d’Europe croquées par Jean-Marc Navello et Laurence Ducas.

Mauritanie

24 Dossier Des croisières sous toutes leurs formes ! Yacht, voilier, goélette, cargo... les croisières ont le vent en poupe. Larguez les amarres, découvrez les trésors archéologiques du Nil, les vallées imposantes de la baie d’Halang, les baleines du Saint-Laurent ou les forêts de l’Amazonie. Autant d’explorations inoubliables qui ne sont accessibles que par bateau.

Croatie : Eté indien sur les côtes adriatiques Sur les côtes de l’Adriatique, la Croatie fait partie de ces lieux magiques où l’on peut encore prolonger la saison durant quelques semaines. Une destination idéale à découvrir au fil de l’eau.

Numéro 2 : Ontario, la terre aux eaux étincelantes - Grèce, un week-end à Athènes - les vins de Toscane - la Bourgogne à pied, à vélo ou en bateau Pratique : organiser son voyage sur Internet - FrancheComté (guide complet 48 pages).

Numéro 3 : Alsace : la route des saveurs et des savoirfaire - Lisbonne : à la conquête de l’Est - Burkina Faso : voyage au pays des hommes intègres Pratique : des photos numériques sous toutes les formes.

Numéro 4 : spécial France ! 60 destinations à (re) découvrir (Nord-Pas

de Calais, Normandie, Picardie, Île-de-France, Champagne-Ardenne, Lorraine, Alsace, Bretagne, Pays de Loire, Centre, Bourgogne, Franche-Comté, PoitouCharentes, Limousin, Auvergne, Rhône-Alpes, Aquitaine, Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon et PACA)


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Michelin se fait son musée

par Mathilde Bréchet

F L’aventure Michelin est une saga exceptionnelle, l’histoire de deux frères visionnaires qui ont mis leur énergie et leur génie au service de l’innovation et des transports. Depuis avril dernier, le musée Michelin de ClermontFerrand retrace 120 ans d’histoire du pneu… mais pas seulement !

Édouard Michelin est décédé quelques mois avant l’ouverture du musée. C’est lui-même qui avait souhaité qu’un lieu soit dédié à l’histoire de Michelin et à ses ouvriers.

ait unique, la maison Michelin s’expose pour la première fois dans son histoire. Clermont-Ferrand a en effet inauguré en avril dernier, un musée de 2 000 m2, consacré à l’aventure Michelin et ses créations qui désormais font partie du patrimoine français : le rondelet Bibendum, le célèbre guide gastronomique, l’impressionnante Micheline, la tant aimée 2CV… Car si le pneu est évidemment leur invention reine, les Michelin ont à leur palmarès bien d’autres merveilles.

Frères de flair Édouard et André Michelin avaient du nez. Un roc, un pic, un cap, une péninsule même. Ils ont toujours suivi leur instinct, nageant à contre-courant, jusqu’à ce qu’à la fin… ils touchent. Tout commence en 1889 lorsqu’ils reprennent la manufacture familiale de caoutchouc. À l’époque, charrues inconfortables et routes caillouteuses sont le quotidien des voyageurs. Le vélo vient de faire son apparition et André et Édouard Michelin comprennent vite le potentiel de ce nouveau moyen de transport. Après avoir imaginé le révolutionnaire patin à frein en caoutchouc, “The silence”, une idée lumineuse germe dans leur esprit. Ils créent un pneu de vélo démontable et changeable en à peine un quart d’heure. Sans prêter attention aux sarcasmes, ils sponsorisent un outsider qui participe à la course cycliste Paris-Brest-Brest-Paris. Le coureur et sa “chambre à air” sortent victorieux avec huit heures d’avance sur le deuxième et dix jours sur le dernier ! C’est le début de la saga. Après le vélo, les Michelin s’attaquent à l’automobile et à de nouvelles réticences. En effet, rouler sur de l’air ne séduit aucun constructeur automobile. L’entreprise familiale se lance alors dans la création de trois véhicules, “L’hirondelle”, “L’araignée” et “L’éclair”. Cette dernière voiture dispute le Paris-Bordeaux-BordeauxParis affublée de ses pneumatiques à air. Et malgré son triste classement – elle termine dernière – L’éclair (de génie) prouve que ce pneu aéré a de beaux jours devant lui. Bingo.

Cinq ans plus tard, tous les véhicules adoptent le pneu Michelin.

Pneus ailés Les voitures prennent de la vitesse. La “Jamais contente”, première voiture électrique, atteint même les 105 km/h en 1889. Le pneu Michelin s’adapte donc et se transforme. Il devient plus performant (le fameux pneu “semelle” clouté) et plus sûr (le pneu sculpté, qui offre plus d’adhérence). Ces qualités, pensent les Michelin, sont parfaitement adaptées à l’avion, cette confidentielle invention. À l’époque en effet, l’aviation est encore l’affaire d’hurluberlus aventuriers que l’on regarde avec sympathie, mais sans y croire vraiment. Les Michelin, au contraire, sont persuadés de son avenir prometteur. En

La formule latine “Nunc est bibendum”, qui signifie “Maintenant il est temps de boire” a donné naissance à l’égérie de Michelin et à ce fameux slogan : “Michelin boit l’obstacle”.


News

Le Temps du Voyage - automne 2009

1908, ils lancent la première “Coupe Michelin de l’aviation”, qui récompense l’aviateur ayant parcouru, dans l’année, la plus grande distance. Un autre trophée propose 100 000 francs à celui qui décollera de Paris et viendra se poser sur le Puy-de-Dôme. Ce sera chose faite, en 1911 ! Quelques années plus tard, la première guerre mondiale éclate. Associés à Louis Bréguet, les Michelin se lancent dans la construction d’avions en masse. 1 800 engins sortent ainsi de leurs hangars, à raison de 7 à 8 avions par jour. La technique, empruntée à un certain Taylor, est imparable. Mais les Michelin ne s’intéressent pas qu’aux machines. Ils ouvrent un hôpital pour les blessés et envoient colis et lettres pour remonter le moral des troupes. Cet aspect social de leur histoire va se poursuivre pendant de nombreuses années avec la création d’une clinique de puériculture, d’une société d’approvisionnement en aliments, meubles, vêtements pour leur personnel, d’écoles et de centres d’apprentissage, de l’association sportive ASM – d’où provient la si célèbre équipe de rugby – et bien entendu, des fameuses cités Michelin, ces petites maisons équipées où logeaient les ouvriers.

Suivez le guide Reste le train. Nous sommes en 1929 et Édouard Michelin a passé une nuit épouvantable lors d’un voyage en train. “Il serait bon d’équiper ces machines de pneus”, suggère-t-il alors à son frère. L’idée fait son chemin, mais à nouveau, les frères se heurtent au scepticisme, celui des compagnies ferroviaires cette fois. C’est ainsi que naît un prototype, mi-voiture, mi-avion, une étonnante machine qui répond au doux nom de Micheline. C’est d’ailleurs une superbe Micheline blanche de Madagascar qui accueille

le visiteur du musée de Clermont-Ferrand. Elle fait partie des nombreuses pièces de grandes valeurs collectées, restaurées et présentées dans ce musée : des pneus de toute époque et de toute taille, un avion Bréguet, des véhicules incroyables comme la fameuse “L’éclair” ou cette DS limousine appelée “Mille-pattes” ; mais aussi les premières affiches de Bibendum, les fameux guides Michelin et de nombreux objets publicitaires… Car si les frères Michelin étaient des inventeurs de génie, ils étaient aussi les rois du marketing. Très vite en effet, ils comprennent que pour vendre des pneus, il faut que les gens roulent. Et pour qu’ils roulent, il faut que les routes soient praticables et les trajets agréables. En 1910, ils offrent à de nombreuses communes des panneaux de signalisation : bornes kilométriques, infos sécuritaires, noms des villes, directions… Ils créent aussi le guide rouge, ancêtre du fameux guide gastronomique, dans lequel sont

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répertoriés les garages, hôtels, restaurants et où figurent les plans des principales villes françaises. Le guide vert, franchement touristique, paraît en 1926. Les frères Michelin créent même le “Bureau des itinéraires” dans les années 1930, qui fournit sur demande les itinéraires les mieux adaptés. Mappy n’a rien inventé… Dans l’une des salles du musée, un film projette un dialogue entre Bibendum et une petite fille espiègle. “Je suis scotchée, s’exclame-t-elle. Je ne pensais pas que c’était aussi intéressant le pneu !” Le pneu, non, mais l’aventure Michelin, 120 ans d’amélioration technique et de révolutions… oui. Musée L’Aventure Michelin 32, rue du Clos Four - 63000 Clermont-Ferrand Tél. 04 73 98 60 60 - www.laventuremichelin.com Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h, tous les jours en juillet-août. Entrée : 8 euros.


8 Le temps du Voyage - automne 2009

Acoso y derribo

Une initiation à la tauromachie par Miguel Ramis

Se relaxer entre deux courses

Les Saintes-Maries-de-la-Mer ne manquent pas d’établissements pour accueillir les touristes en saison. Durant cette période très calme, le complexe Thalacap vous permettra de joindre l’utile à l’agréable, en vous offrant quelques soins de thalassothérapie en douceur. Le centre Thalacap, qui donne immédiatement sur la plage, propose une formule à partir de 260 € pour cinq jours et 4 nuits incluant deux soins pour une personne, accès libre à l’espace forme (piscine, hammam...) Renseignements : 0825 125 145 (0,15 €/min.)

Le Grand Hôtel Excelsior Vittoria offre un point de vue époustouflant. Ancré dans le golfe de Sorrente avec la baie de Naples en arrière plan, et l’imposant Vésuve qui lui fait face, ce palace de Campanie cultive art de vivre, gastronomie de haute facture et bien être du corps et de l’esprit.

“Acoso” signifie poursuivre et “derribo”, renverser. On comprend aussitôt quel est le but de cette manœuvre. Les taurillons sont lancés sur la plage, sur une longue ligne droite. à leurs côtés, des cavaliers tentent de les faire trébucher à l’aide de longues perches en bois. Les jeunes taureaux les plus braves se relèveront rapidement et affronteront leurs tourmenteurs. Les plus faibles ou les moins combatifs tenteront d’éviter le combat. Cette pratique traditionnelle est l’occasion, pour les éleveurs camarguais, d’accueillir les plus grands noms de la tauromachie et d’organiser une fête où sont conviées toutes les associations pratiquant la corrida en France.

Chaque année, un rituel étonnant se produit aux SaintesMaries-de-la-mer, en Camargue. C’est au mois de novembre que les éleveurs de taureaux font concourir leurs jeunes taurillons pour déterminer leur courage et leur détermination. C’est ainsi que les jeunes “sauteurs” et “écarteurs” landais peuvent montrer leur courage et leur adresse en voltigeant par-dessus les taureaux. D’autres centres de formation plus traditionnels éprouvent l’adresse et le courage de leurs élèves qui viennent se frotter pour la première fois avec ces jeunes animaux pleins de fougue. Le spectacle est étonnant et tout simplement sublîme, avec la mer pour décor. n Acoso y derribo, les 31 octobre et 1er novembre. Renseignements : Comité d’organisation des fêtes saintoises Tél. 04 90 97 01 52

Chambre avec vue

Grand Hôtel Excelsior Vittoria. Sorrente, Italie par Richard BAYON. Le Grand Hotel Excelsior Vittoria est une oasis de verdure, située en plein coeur de Sorrente, surplombant le golfe de Naples. Ici les orangers et les citronniers se disputent la vedette. Il est vrai que nous sommes au pays du Limoncello, cette liqueur de citron particulièrement appréciée en Italie. Au bout de ce jardin idyllique, le luxueux hôtel se dresse, imposant, luxueux, sans être tape à l’œil, avec deux bâtiments où se partagent les 75 chambres et 23 suites. La beauté des lieux et le charme des chambres nous plongent dans une ambiance très XIXe, même si certains accessoires datent du XVIIe. La vue embrasse Naples, au pied de l’inquiétant Vésuve, et le golfe de Sorrente où les navettes maritimes à destination des îles d’Ischia et de Capri rythment la journée. On vient ici aussi pour la mæstria du chef Vincenzo Galano, surtout pour ses recettes de pâtes et son art d’accomoder poissons et crustacés. Ce travail l’a rendu célèbre jusqu’au Japon.

Le Grand Hôtel Excelsior Vittoria propose des soins dispensés par le centre holistique “La Serra’”. Ici, on conjugue soin du corps et de l’esprit avec des produits bio et une harmonie des lieux en accord avec les principes du feng-shui, où l’art de disposer des lieux en harmonie fusionnelle avec la nature. Le confort et le bien-être que procurent ce palace peuvent inciter à une joyeuse paresse, sans éprouver le besoin de sortir. Quelques ténors célèbres, comme Enrico Caruso, semblent l’avoir particulièrement apprécié, avant qu’un autre chanteur plus contemporain, Lucio Dalla ne vienne y composer un hymne à la gloire du premier. On comprend alors ce que veut dire l’art de vivre à l’italienne.

Situation : à 45km au sud-ouest de Naples Piazza Tasso 34 – 80067 Sorrento (Napoli) – Italie Tél. : (+39) 81 8071044/081 8777111 – www.exvitt.it à voir : le vieux Naples, le Vésuve, Pompéi, île de Capri, la côte Amalfitaine avec Positano.


Bien-être

Le Temps du Voyage - automne 2009

Se poser en douceur à La Roche Posay par Geneviève Guihard

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n plein pays poitevin, La Roche Posay est une jolie bourgade lovée dans un écrin de nature. Cette ancienne cité médiévale, surplombe fièrement les vertes vallées de la Creuse et de la Gartempe. On y vient pour ses ruelles étroites et ses airs de village, pour les promenades au fil de l’eau, de ferme fortifiée en château, mais surtout pour ses eaux thermales. Les vertus de l’eau de la Roche Posay sont connues depuis le XVIe siècle. Riche en sélénium, elle soigne en douceur les pathologies de la peau. La cité thermale se fait d’ailleurs appeler “capitale européenne de dermatologie” pour son eau apaisante et cicatrisante. La Société Thermale vous accueille dans un complexe comprenant deux grands hôtels 3 étoiles – Les Loges du Parc et Le SaintRoch – un hôtel 2 étoiles, Le Melusine, ainsi qu’un centre qui propose cures thermales, balnéothérapie et soins anti-âge. Ce “Resort” est entouré d’un parc et de jardins rafraîchissants, où campanules, pivoines, roses odo-

rantes déclinent leurs agréables parfums. Voilà un havre de tranquillité propice à un séjour anti-stress, anti-morosité… L’espace bien-être et l’unité anti-âge constituent un pôle d’excellence scientifique, dédié à la beauté de la peau. Des soins de haute qualité sont dispensés pour des peaux matures, mais aussi pour des épidermes jeunes. Chaque visiteur est pris en charge par des experts en dermatologie, équipés de matériels médicaux dernière génération. Aux curieux de passage, nous conseillons vivement les soins “Éclat massage du visage” et “Massage sous effusion”, deux soins beauté et santé exemplaires. Gommée, lissée, repulpée, revitalisée, votre peau retrouve toute sa douceur et son éclat. Heureux et légers, vous flânez dans le centre ville et profitez de l’animation, des jolies boutiques, des ruelles médiévales. Vous vous sentez bien, mesurant pleinement ce que signifie l’expression “Être bien dans sa peau”. n Centre thermal de la Roche Posay – 05 49 19 49 00 www.la-roche-posay.info

Nous vous proposons

un week-end bien-être à La Roche Posay dans la Vienne. Chaque année, des milliers de visiteurs envahissent la cité thermale, pour goûter à son “eau de velours” aux vertus dermatologiques reconnues.

Une cuisine généreuse et inventive

Le chef du restaurant gastronomique de l’hôtel Saint-Roch, Fabrice Taillard, élabore une cuisine créative, savoureuse et “light” pour étonner nos papilles au fil des saisons. Ce jeune prodige a fait ses classes chez les grands ténors de la profession et hérité de leur goût du naturel, des saveurs simples et de la perfection. Aucun doute, Monsieur Taillard fera parler de lui ! De son côté, le chef sommelier parcourt les vignobles à la rencontre des vignerons locaux, qu’il a à cœur de faire figurer sur sa carte. Ces vins, choisis avec professionnalisme, méritent en effet cette place de choix sur les belles tables du “Resort”. Avis aux gourmets qui souhaitent déguster, à petits prix, les fruits de productions locales.

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10 Le temps du Voyage - automne 2009

AOC La Clape un massif festif par Christophe Riedel

À deux pas du cap d’Agde et de Narbonne, berceaux de la vigne française, le domaine audois de la Clape, qui signifie cailloux en occitan, culmine à 214 mètres. À la carte : massif calcaire et vallons recouverts de pinèdes. Le tout bordé par des étangs et une côte aux plages splendides (Gruissan, Cap Leucate, La Palme…).

D

ans la famille des AOC “Coteaux du Languedoc”, voici le domaine de la Clape. Cette aire de production de 1000 hectares compte 40 producteurs, 36 caves particulières et 4 coopératives à visiter. Au moment des vendanges, chaque cépage trouve son bonheur. Citons la syrah, le mourvèdre et le grenache pour les rouges, le bourboulenc pour les blancs. Ce dernier est un cépage rare avec 500 hectares dans le monde, dont 300 ici.

Festival de saveurs Les vins de La Clape dégagent des parfums floraux souples et ronds encadrés d’une structure puissante, qui prouve que le chemin pris est le bon. Terminée, la production de masse. Les viticulteurs savent que l’avenir de la filière est aux vins de qualité et de haute typicité. Terroir et biodynamie assoient la réputation de ce domaine, que vous connaîtrez mieux en vous rendant à la Cité de la Vigne et du Vin à Gruissan. Profitant en d’ailleurs

pour flâner dans la vieille ville, qui vaut décidément plus qu’un détour. À explorer avant de passer la nuit en chambre d’hôte ou en gîte dans l’une des maisons vigneronnes de La Clape ! Nous vous invitons à goûter ce vin savoureux aux couleurs de l’automne ou lors d’une balade vigneronne organisée chaque printemps.

Balade vigneronne Thym, lavande, romarin, ciste et autres plantes embaument sur un florilège de sols qu’on foulera de nouveau le troisième dimanche de mai 2010, lors de la septième édition des “sentiers gourmands en Clape vigneronne”. Qu’est-ce ? Un parcours pédestre facile de 6 kilomètres, suavement ponctué par 6 étapes culinaires et des vins de 38 vignerons de l’appellation à déguster. Un bonheur en bouche que les 1100 adeptes de l’édition 2009 consommèrent de façon “raisonnée”, comme on dit de la viticulture. Même si, arrivés au fromage, au kilomètre 5, les fous rires n’étaient pas rares ! n

Coups de cœur vinicoles Christophe Bousquet, Président du syndicat des vignerons En 2008, le nouveau président a achevé la conversion de son domaine de 35 hectares (Pech Redon) vers le label “AB”. “S’il a fallu changer nos habitudes de travail, cela n’a pas été difficile : nous étions déjà en gestion biodynamique. Depuis, je vends 95 % de ma production à l’export.” Ce qui correspond à l’une des deux priorités du syndicat, l’autre étant “de développer activités et animations locales”. Comme ces savoureuses balades vigneronnes organisées au printemps. www.camplazens.com - 11110 Armissan

Domaine de Camplazens Les vignes sont jeunes (6 à 8 ans), le rendement est de 40 hl/ha. 20 % est vinifié en bois neuf, le reste en cuve. Rien d’exceptionnel, direz-vous. Et pourtant, le résultat, excellent, figure en tête de l’appellation. Soyeux, voluptueux, ces rouges sont dignes d’un cru de la vallée du Rhône Nord. Ce tour de magie est l’oeuvre d’une Anglais du nom de Peter Close.

Château Moyau Autre exemple au-dessus du panier, le Château Moyau est sous la houlette d’une digne représentante des nouveaux viticulteurs : Stéphanie Chanot. Cette ancienne directrice technique de vinification au Chili, est revenue au pays en 2004 pour reprendre ce domaine sur la route des étangs. Caractère, élégance et rendements maîtrisés : 25hL/ha (soit la moitié du seuil de 50 autorisé en rouge). En prime, 3 gîtes avec vue bucolique sur pigeonnier et vignes. www.moyau.com - 11560 Saint-Pierre-La-Mer

Maison des Vignerons de la Clape (Narbonne) Tél. 04 68 90 22 22 - www.clape.net Comité départemental du tourisme : www.audetourisme.com Vitrine des vins du Languedoc : www.languedoc-wines.com Cité de la vigne et du vin de Gruissan : www.cite-vigne-vin.com Site des Sentiers gourmands : www.printempsdanslesvignes.com


Le Temps du Voyage - automne 2009

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12 Le temps du Voyage - automne 2009

Balade

Champenoise Deuxième volet de notre voyage en Champagne. Après la nourriture spirituelle, grâce à la splendide exposition “Le Beau XVIe”, voici des nourritures plus terrestres. Chaource, andouillette et Champagne, bien sûr ! Mais également quelques découvertes supplémentaires, comme la Prunelle de Troyes ou la truffe. Préparez-vous à la dégustation.

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ommençons le repas de la façon la plus traditionnelle. Un apéritif au Champagne ? Ça s’impose. La tradition varie, entre ceux qui préfèrent le déguster avant le repas et ceux qui le privilégient au dessert. Pour ma part, je dois dire que je préfère la mise en bouche avant le repas. Le doux pétillement des bulles vient caresser notre palais encore vierge de toute autre palette. Ce vin blanc fermenté n’a pas le défaut des apéritifs trop agressifs, aux alcools forts ou aux vins cuits, trop sucrés et trop lourds sur la langue. La légère acidité et l’astringence que provoque l’éclatement des bulles dans la bouche, préparent le palais pour de nouvelles découvertes gustatives, sans empiéter sur les mets et les boissons à suivre. L’exposition “Le Beau XVIe” regroupe les plus beaux exemples de la sculpture champenoise de la Renaissance. Exposition à Troyes, jusqu’au 25 octobre.

Route du Champagne La route des vins de Champagne permet de parcourir toute la région, entre les différentes grandes maisons, les caves et les ateliers de dégustation. Ces routes, qui totalisent 600 kilomètres répartis en

cinq régions, permettent de visiter jusqu’à 80 établissements différents ! L’appellation “Champagne” est particulièrement recherchée, garantissant des ventes dans le monde entier et l’écoulement de l’intégralité de la production sur une période plus ou moins longue. Il est question aujourd’hui d’étendre cette appellation à 38 communes supplémentaires, afin de répondre à une demande toujours croissante pour ce breuvage apprécié universellement. Si les communes ont bien été désignées, il faudra attendre 2015, après la validation des recours administratifs obligatoires, pour que l’INAO (Institut National de Appellations d’Origine) désigne précisément les parcelles retenues selon de stricts critères de conformité au cahier des charges de l’appellation. Vous serez peut-être surpris d’apprendre que la plupart des Champagnes sont élaborés à partir de vins provenant de l’ensemble de la région. Contrairement à la plupart des vins français, du Bordeaux au Bourgogne en passant par la Loire et le Rhône, qui portent le nom d’un domaine précis, les Champagnes sont des marques commerciales de grandes maisons qui élaborent les vins selon des méthodes qui leur sont propres. Une centaine de maisons se partagent ce savoir-faire aujourd’hui. Les plus célèbres sont distribuées dans le monde entier, comme Moët et Chandon, Mercier, Ruinart, Veuve Cliquot, Charles Lafitte, Heidsieck, Lanson, Laurent Perrier, Mumm, Perrier-Jouët, et d’autres. Elles appartiennent, majoritairement, à des grands groupes comme LVMH (Louis-Vuitton-Moët-Hennessy) et Pernod-Ricard. Seulement 5 % des vignerons de Champagne travaillent sur des domaines leur appartenant intégralement et produisent individuellement des crus similaires aux A.O.C. traditionnelles. Le Champagne est élaboré à partir de trois cépages, répartis à peu près également sur 17 terroirs. Le pinot noir provient majoritairement de la région de Reims et de la côte des Bar, entre Bar-sur-Seine et Bar-sur-Aube. Le pinot meunier est cultivé dans la vallée de la Marne, entre Château-Thierry et Épernay. Enfin, la côte des Blancs, au sud d’Epernay, produit principalement du Chardonnay.


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Chassenay d’Arce

Une association de vignerons a donné naissance à la marque Chassenay d’Arce, dans le petit village de Ville-sur-Arce. S’inspirant du nom d’un château de la région, une soixantaine de viticulteurs de cette vallée à la limite de la Bourgogne ont décidé de se regrouper au milieu des années ‘50. Cette maison regroupe aujourd’hui 130 familles de vignerons indépendants. Sandrine Girardot, petite-fille de son fondateur, nous a accueillis et fait déguster les différentes productions de cette maison. Une visite instructive qui commence par un parcours dans les caves de cet immeuble en briques rouges. L’exposition permanente fait découvrir les principes essentiels de la vinification et de l’élaboration du Champagne. Vient ensuite la visite des cuves et de la chaîne de mise en bouteille, plus industrielle. Le meilleur moment, au milieu de ces caves agréablement voûtées qui incitent à la discussion philosophique ou à l’écoute de musiques douces, est la dégustation des différentes cuvées de la maison, en commençant par un Blanc de Blancs, le Chardonnay millésimé 2002. Pointu et minéral, il pétille rapidement et excite les papilles. Nous progressons ensuite vers les pinots noirs, avec la “Grande Cuvée”, un assemblage à parts égales de Chardonnay et de Pinot Noir qui atteint une harmonie presque parfaite entre la légèreté et un fruité léger aux notes de noisette. La cuvée “Privilège”, plus ronde, apporte une longueur en bouche intéressante. À la fin de cette gorgée, l’arrière-goût prolonge indéfiniment cette sensation de plaisir délicat. Enfin, nous terminons par la cuvée la plus originale, entièrement composée de pinot noir. Les “Confidences” de Chassenay d’Arce sont le sommet de cette dégustation. ce champagne est plus profond et plus puissant que les autres. Cette cuvée est élaborée à partir des plus vieilles vignes de la zone de production. La maison Chassenay d’Arce nous a enchantés, autant par l’authenticité de ses origines que par le travail long et patient de ses vignerons. Loin des grandes maisons de Reims et d’Épernay, la vallée d’Arce vaut qu’on y fasse un détour. Petit bonus : Chassenay d’Arce a parrainé l’exposition “Le Beau XVIe”, ce qui vaut bien une mention spéciale supplémentaire. Champagne Chassenay d’Arce - 11 rue du Pressoir - 10110 VILLE SUR ARCE Tél. 0325 38 34 75 - champagne@chassenay.com Accueil et dégustation toute l’année, du lundi au vendredi entre 9h et 12h et de 14h à 17h30. Ouvert le samedi entre Pâques et Noël, et le dimanche en juillet et août. Des visites guidées sont organisées à 10h, 14h et 16h. Prix indicatifs : à partir de 12 € pour la cuvée première.

Nous avons choisi le sud de la Champagne, pour ses petits villages de vignerons caractéristiques et ses productions plus artisanales. Parmi celles-ci, nous avons exploré notamment les coteaux champenois, dont le plus particulier est le rosé des Riceys. La côte des Bar est une succession de collines doucement arrondies sur un sol particulièrement crayeux qui en fait un sol parfaitement adapté pour les cépages de pinot noir.

Deuxième incontournable : l’andouillette de Troyes L’histoire de l’andouillette est intimement mêlée à celle de Troyes, dont elle est un des emblèmes les plus célèbres. Les esprits chagrins se pincent le nez en songeant aux ingrédients qui composent cette saucisse. Pourtant, coupés en fines lanières, ils n’ont rien de plus indigeste que les tripes, boudins blanc et noir, ou autres saucisses à la composition parfois mystérieuse. Au contraire, les vrais amateurs de cette production artisanale relèvent la délicatesse de cette chair cuite lentement, avec des oignons frais. La célèbre “Association Amicale des Amateurs d’Andouillettes Authentiques” (AAAAA) a

d’ailleurs marqué l’Histoire culinaire française il y a plus de trente ans. Cinq journalistes et amis, chroniqueurs dans la presse quotidienne, qui s’échangeaient des bons plans et des adresses de copains charcutiers, décidèrent un jour de formaliser ces réunions informelles et d’attribuer un label aux meilleurs producteurs d’andouillettes. Nous avons découvert un charcutier indépendant, Patrick Maury, situé en plein centre de Troyes, qui refuse farouchement les règles édictées par ce club de gastronomes. Il tient à conserver l’originalité de ses andouillettes, quitte à déroger aux sacro-saintes recettes des AAAAA. Il faut découvrir ses andouillettes au champagne, d’une finesse inouïe pour commencer à croire qu’il peut exister un paradis sur Terre ! Mais cet artisan d’exception a bien d’autres cordes à son arc. Et vous pourrez également déguster jambons blancs, boudins et autres produits qui ont obtenu des récompenses internationales bien méritées. Courez vite avant que ce tout petit commerce ne disparaisse, emporté par les règles bureaucratiques ou les normes européennes. Patrick Maury 28, rue du Général de Gaulle - 10000 Troyes Tél. 03 25 73 06 84


14 Le temps du Voyage - automne 2009 couvrir ces techniques ancestrales. On est surpris, au bout de quelques minutes à peine, de voir le chien se diriger rapidement vers un lieu distant de quelques dizaines de mètres. Dès qu’il commence à gratter le sol, son maître arrête son geste en le récompensant d’un morceau de… fromage ! À chacun son vice. Outre le plaisir de cette promenade en forêt, on récolte rapidement plusieurs dizaines de grammes de truffes sombres au parfum enivrant. Après cette balade fructueuse, le chef ramène son petit groupe à l’hôtel et l’entraîne dans les cuisines pour une séance d’initiation aux subtilités de l’utilisation de cet ingrédient rare. Au terme de ces cours, vous aurez appris à nettoyer les truffes et les inclure dans diverses recettes : entrées, sorbets, sauces et autres spécialités.

Une invitée-surprise : la truffe Comme la plupart des Français, j’étais persuadé que la truffe ne se récoltait qu’en hiver, dans le sud-est de la France. Je ne connaissais pas la truffe de Bourgogne, plus prolifique, que l’on ramasse à l’automne. Pourtant, cette truffe était la plus répandue jusqu’au début du XXe siècle. On la trouvait dans tout le massif Central, jusqu’à la Champagne et à la Lorraine. À partir de 1905, la destruction des truffières au profit de cultures plus rentables a entraîné une chute vertigineuse de la production de ce champignon historique. On est passé ainsi de 1 000 tonnes produites au début du siècle à seulement 35 tonnes aujourd’hui ! Certains passionnés entretiennent cependant les truffières, certains essayant même d’en recréer. En effet, il faut un certain nombre d’essences d’arbres différentes pour que les champignons nobles se développent dans le sous-bois. En-dehors du chêne, qu’il soit vert ou blanc, il faut également des essences de tilleuls, de noisetiers, d’hêtres, de cèdres ou de pins pour créer un environnement favorable. Le chef du Grand-hôtel Terminus Reine, à Chaumont, pousse la passion jusqu’à entraîner les clients qui le souhaitent jusque dans les forêts avoisinantes à la recherche des délicats champignons cachés sous les feuilles mortes. Accompagné de sa fidèle chienne labrador, Réglisse, M. Jean vous fait dé-

Le décor de l’hôtel, quant à lui, ne trompe pas. Le propriétaire des lieux, M. Jehle, est un grand chasseur devant l’éternel et ses trophées ornent la plupart des murs. Un grand orignal (élan d’Amérique du Nord) est particulièrement impressionnant dans le hall de l’établissement. La carte du restaurant présente également de nombreux gibiers, en plus du menu “spécial truffe”. Appréciez la finesse des huîtres chaudes au fumet de truffe ou le gibier accompagné de tagliatelles de céleri, truffées bien entendu... Grand Hôtel Terminus Reine place Emile Goguenheim – 52000 Chaumont - Tél. : 03 25 03 66 66 Chambres à partir de 58 €.

Après le repas, le fromage Deux fromages se disputent la première place en Champagne. Il s’agit du Chaource et du Langres. Tous deux sont des fromages à pâte molle. Le Chaource, né dans le village du même nom, possède une croûte fleurie, d’une jolie couleur orangée. Il est doux sans être fade. Des 81 exploitations laitières qui en produisent, une seule continue à produire ce fromage dans son lieu d’origine. La plus grande partie de la production est industrielle aujourd’hui, même si l’AOC obtenue en 1970 et l’AOP (l’équivalent européen) en 1996 obligent les fromageries à respecter un cahier des charges précis.

Pour finir en beauté, la Prunelle à mes yeux ! Une longue tradition marque l’histoire de ce produit typiquement champenois. La prunelle est un petit fruit de la famille des pruniers. Très acide, on l’utilise traditionnellement pour la fabrication de confitures ou d’eau-de-vie. À Troyes, la distillerie du Cellier Saint-Pierre, située en face de la cathédrale du même nom, produit une liqueur fabriquée à partir des noyaux de ce fruit. L’alcool titre 40° et est le fruit d’une recette remontant à 1840 ! L’amertume légère produite par les noyaux donne un goût rappelant le massepain (pâte d’amade), tout comme le Noyau de Poissy. Longtemps appelée “Prunelle de Champagne”, cette liqueur a du abandonner son nom sous la pression des maisons de Champagne et de l’AOC toute puissante de la région. Elle a donc été rebaptisée en


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“Prunelle de Troyes” pour ces raisons juridiques. Cette liqueur accompagne parfaitement les sorbets de fruits ou les desserts à base de mirabelle, par exemple. Renseignements : Cellier Saint-Pierre 1 place de la Cathédrale – 10000 TROYES – Tél. 03 25 80 59 25 Ouvert du mardi au samedi, de 10h à 12h et de 14h30 à 19h30.

Voilà notre tour de Champagne gastronomique achevé. Il y aurait encore beaucoup d’adresses à évoquer, notamment la chocolaterie de Pascal Caffet, désigné meilleur ouvrier de France et champion du monde (1995) des pâtissiers-chocolatiers. Le temps nous manque cependant pour évoquer ces artisans exceptionnels qui font de Troyes l’une des capitales gourmandes les plus recherchées aujourd’hui. n

Des andouillettes à la champenoise À la suggestion de M. Maury, nous avons essayé une recette d’andouillette au Chaource. La première méthode consiste à faire fondre un Chaource entier dans une casserole, en lui ajoutant de la moutarde, de la crème et un peu de bouillon. L’autre façon d’utiliser ce fromage est de le disposer au-dessus de deux andouillettes pour servir de gratin au four. Pour ma part, j’ai tenté de mélanger les trois spécialités (Champagne, Chaource, andouillette) en une seule recette. Sur une base d’échalottes blondies au beurre, j’ai fait fondre la moitié d’un Chaource, sans la croûte. Une fois que celui-ci commençait à se liquéfier, j’ai ajouté un quart de litre de Champagne. J’ai laissé réduire quelques temps cette préparation, jusqu’à ce que tout le liquide soit bien incorporé. J’y ai ajouté 25 cl de crème fraîche épaisse. J’ai disposé des andouillettes dans un plat pour les faire cuire au four. Au bout de cinq minutes de cuisson, j’ai ajouté le reste de Chaource en rondelles sur les andouillettes et j’ai mouillé le fond du plat avec la sauce. Cinq minutes plus tard, l’ensemble était gratiné à souhait et le fromage a formé une sauce onctueuse et savoureuse. Un régal !

Coups de coeur à Troyes

Dignes des plus grands Si vous désirez rester dans une ambiance purement champenoise, nous ne pouvons que vous recommander chaudement l’hôtel “La Maison de Rhodes”, à Troyes. Cet ancien hôtel de maître datant du XVe siècle est situé à deux pas de la cathédrale, dans la “tête du bouchon” que forme le centre de la ville. Il a été restauré avec les plus grands soins par son propriétaire, M. Thierry Carcassin-Boisseau, qui a aménagé onze chambres en respectant parfaitement les bases historiques du bâtiment.

à titre d’exemple, nous avons dîné, ce soir-là, d’un velouté de potimaron en entrée, suivie d’une tranche de foie gras tout juste cuit accompagné d’une confiture de figue et d’un Gros Manseng année 2006 du Domaine des Cassagnoles (Gondrin 32330), idéalement adapté. Le plat suivant était tout simplement un fondant de boeuf, d’une belle couleur sombre.

Les chambres sont toutes aménagées avec un soin précis et délicat, jusque dans les moindres détails. Leurs noms évoquent également la Renaissance. Le Commandeur, le Prieuré, les Chevaliers, les Damoiseaux, le Chanoine et le Chapitre rappellent les origines “chevaleresques” des lieux. Comme dans toutes les très bonnes maisons, les produits de soin et de beauté, du savon à la crème hydratante, sont choisis parmi les meilleures marques et un épais peignoir de bain est mis à votre disposition pour vous sentir immédiatement embrassé par cette atmosphère confortable.

Hôtel La Maison de Rhodes 18, rue Linard Gonthiers - 10000 Troyes Téléphone : 03 25 43 11 11 - www.maisonderhodes.com Chambres à partir de 160 € Menu à partir de 30 €, sans le vin.

Mais le meilleur reste encore à venir lorsque l’on passe à table. Dans la toute petite salle de restaurant, ne pouvant accueillir que les clients de l’hôtel, les lourdes tentures rouges et l’éclairage aux bougies créent une atmosphère propice au rêve. On s’attend à voir surgir les mousquetaires ou quelque autre personnage d’Alexandre Dumas. Le chef, René Hachez, prépare amoureusement quelques recettes du terroir qui vous réconcilient avec le genre humain. Seul en cuisine et en salle, il s’occupe avec amour de cette nourriture harmonieusement choisie et préparée, trouvant des alliances mêts et vins purement prodigieuses.

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Vous l’aurez compris, nous avons été totalement conquis par les lieux et ses propriétaires. à découvrir de toute urgence ! n

Autre adresse de charme, le Royal Hôtel est situé à une centaine de mètres de la gare. Dans un immeuble quelque peu impersonnel, M. et Mme De Vos, les propriétaires, réussisent à vous faire tout oublier le temps d’un repas. Leur cuisine est un reflet parfait du terroir, utilisant toutes les ressources de l’imagination et du goût pour en faire un moment exceptionnel. Les gourmands apprécieront tout particulièrement les chariots de fromages et de desserts qui sont de réelles oeuvres d’art ! Une adresse à ne pas manquer. Le Royal Hôtel 22, rue Carnot - 10000 Troyes Tél. : 03 25 73 19 99 - reservation@royal-hotel-troyes.com Chambres à partir de 80 €, demi-pension à partir de 70 € par personne, Menus à 25 et 30 €, sans le vin.


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La Mauritanie s’éveille

Texte et photos de Mathilde Bréchet

Victime de plusieurs actions terroristes, la Mauritanie tente depuis quelques mois de reconquérir le cœur des touristes. Il faut dire que la belle à des charmes à nul autre pareils. Courbes désertiques envoûtantes, oasis paradisiaques, cités historiques captivantes… Quiconque foule cette terre hospitalière est instantanément conquis.


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ous partons en Mauritanie. Dunes caramel et turban bleu, barques de pêcheur multicolores, contes africains, poésies guerrières, caravane silencieuse écrasée de lumière… Les cartes postales défilent à mesure que l’avion se pose à Atar. Est-ce aussi beau que nous l’avons imaginé ? D’Atar, ancienne ville de garnison française du temps des colonies, nous ne verrons pas grandchose. Rapides coups de tampons sur nos passeports, palabres pour valider nos visas. Juste le temps d’apprivoiser ce vent et cette chaleur agréable de mai. Nous nous engouffrons dans nos 4 X 4, direction Chinguetti, la “Cité de la foi”.

Le reg, contrée hypnotique

La carte sur les genoux, nous révisons les points et tracés que nous avons tant étudiés avant de partir. La République islamique de Mauritanie est un vaste pays, une fois et demi grand comme la France. Ses voisins sont marocains au Nord, algériens au nord-est, maliens au sud-est et sénégalais au sud. À l’Ouest, une large bande de Sahara recouvre les deux tiers du territoire, tandis que les terres mauritaniennes se jettent dans l’océan Atlantique. 750 kilomètres de plages de sable blanc, deux parcs naturels classés au patrimoine mondial de l’Unesco, Nouakchott, une jeune capitale les pieds dans l’eau, Nouadhibou plus au nord, le port dynamique, et puis à l’ouest, Chinghetti la religieuse et Ouadane l’historique. À travers la vitre ouverte défile un paysage de Far West. Notre route serpente entre de grands plateaux bruns, rouges, ocre, si typiques de la région de l’Adrar. Adrar signifie “montagne”, une petite coquetterie pour ces monts qui n’excèdent pas 700 mètres d’altitude. Rien. Personne. Sur des kilomètres. De faibles arbustes grillés, qui s’accrochent ça et là, saupoudrés de sable blanc. Les plateaux chocolat s’éloignent à mesure que nos 4 X 4 avancent. Et cette route droite qui semble sans fin… C’est le fameux reg, désert de pierres brûlantes, contrée hypnotique qui a tout pour lasser, mais qui pourtant fascine. Soudain, la silhouette d’un jeune homme se dessine. Il porte un turban noir et un bel habit ample et bleu. “C’est un draa”, nous dit le guide, le vêtement traditionnel des hommes. D’où vient-il ? Il marche nonchalamment sur le bord de la route, la main levée pour nous saluer. Où va-t-il ?...

Un écrin dans le désert

Nous arrivons à Chinguetti en milieu d’après-midi. Quel étonnant spectacle. Nous sommes ici aux portes du désert. La ville, faite de petites maisons beige rosé en torchis ou en pierre, tient fièrement tête aux immenses dunes blondes, qui tentent chaque jour de gagner du terrain. Les vagues dorées semblent comme suspendues, attendant pa-

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18 Le temps du Voyage - automne 2009 tiemment que l’homme baisse sa garde. “Sans le tourisme, nous explique notre guide Mohammed, Chinguetti serait une ville fantôme, abandonnée et recouverte par le sable.” Alors le voilà, ce désert de sable que nous rêvions de fouler. Les voilà, ces courbes dorées qui annoncent le début du Sahara… Nous posons nos valises, les uns chez Sylvie, à l’auberge “Le Maure bleu”, les autres chez Mahmoud à l’auberge l’“Eden”. Nous logeons dans de petites cases sobrement décorées. Deux lits recouverts d’un linge blanc, un coffre en bois sculpté, un tapis en peau de chèvre, un grand tissu coloré au plafond… L’artisanat nomade est très sommaire, nous explique Sylvie. Tout doit avoir son utilité. Ce qui n’empêche pas que le bois, travaillé par les hommes et le cuir, tanné par les femmes, soient d’une grande beauté. Sylvie vit en Mauritanie depuis onze ans. Cigarette aux lèvres, elle répond aux questions qui fusent. Oui ce sont des lauriers roses et des bougainvilliers à l’entrée de son auberge. Oui, il arrive qu’il pleuve ici ! “Tout pousse en Mauritanie, s’exclame-t-elle. Des pamplemousses, des citrons, du raisin… Mais ces cultures ne sont pas encore dans les mœurs.” De sa voix rauque et énergique, elle nous parle de Chinguetti et de son évolution, de l’arrivée de l’électricité grâce à l’association “Énergie pour tous”, de l’achat de congélateurs par quelques habitants, du poisson que l’on peut désormais faire venir de Nouakchott, de la menthe, de l’hibiscus que les commerçants peuvent conserver et donc vendre… “Ces progrès ont amené des touristes, explique-t-elle. Et les touristes ont amené des ouguyas”, la monnaie locale.

Un tourisme responsable

Durant tout notre voyage, le même message reviendra. Le touriste a un rôle à jouer, un pouvoir de progrès. Sa venue permet aux auberges d’employer des villageois, aux marchands ou aux guides de faire vivre leurs familles, d’envoyer leurs enfants à l’école et d’accéder à la santé.

Les femmes se rassemblent en coopérative pour vendre leur artisanat. Les femmes occupent une place importante dans cette société mauritanienne à l’islam modéré.

Un tourisme récent Avant 1996, seuls quelques TO spécialistes des voyages aventure proposaient de partir en Mauritanie via Nouakchott aux passionnés de désert. Le désert algérien étant fermé aux touristes pour cause de risques terroristes, quelques centaines de clients cherchaient en effet une nouvelle destination. En 1996, Point Afrique met en place trois rotations de charters pour Atar pendant les vacances scolaires. Face au succès, c’est bientôt un par semaine pendant la saison touristique (octobre-avril). Et en 2002, Go Voyages lui emboîte le pas. On estime que 6 millions d’euros ont ainsi été drainés vers l’économie de la région de l’Adrar. Mais en 2007, les attentats d’Aleg (voir encadré p. 20) entraînent une chute brutale du tourisme. On compte 6 000 touristes sur la période 2006-2007 et 600 seulement l’année suivante.

En 2006 et 2007, une grande période de sécheresse avait fait fuir les agriculteurs vers les villes. Mais grâce aux touristes qui affluaient, les campagnes et villages se sont repeuplés. Jusqu’aux terribles attentats d’Aleg et au battage médiatique anxiogène qui ont donné à la Mauritanie cette image de pays dangereux… (voir encadrés ci-dessous et p. 20) Nous avons hâte de découvrir Chinguetti, mais nous mourrons d’envie de fouler ces dunes que nous voyons au loin. Juste une petite promenade… Le trek se fera plus tard, lorsque nous atteindrons la passe de Tifoujar sur la route de Ouadane. Mais nous ne pouvons pas attendre ! Chaussures de randonnée au pied, foulards noués sur la tête et quelques litres d’eau dans nos sacs, nous filons d’un pas pressé à la rencontre du désert. Sur notre chemin, des jeunes filles habillées de tissus multicolores nous emboîtent le pas. “Je m’appelle Aïsha, nous dit l’une d’elle avec un large sourire. Tu serais belle avec mes colliers. Bon prix pour toi…” Com-


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mence alors le rituel (certes long !), mais amusant, du marchandage, et nous craquons, bien entendu. Nous retrouverons souvent ces nuées de vendeuses à la sauvette aux plateaux remplis de bracelets et gris-gris. “D’autres se regroupent en coopérative” nous explique Ali, un journaliste mauritanien qui nous accompagne, ce qui leur assure des revenus plus réguliers et permet d’éviter la concurrence. “Le marchandage est plus qu’une coutume, ajouteil. Même si pour vous les prix sont très bas, il faut négocier pour ne pas provoquer une envolée des prix qui nuirait à la population.” De jeunes enfants se pressent également autour de nous. “Madame, tu me donnes un stylo ?” Ali, fait un signe négatif de la tête et les repousse gentiment. “Il ne faut pas que ces enfants vous voient comme des portefeuilles. Sinon très vite, ils penseront que mendier vaut mieux que travailler…”

Initiation désertique

Notre initiation au désert commence par l’ascension d’une immense dune. Le souffle court mais le sourire aux lèvres, nous gravissons cette colline vertigineuse au pied de laquelle émergent quelques grandes tiges vert anis. “Ce sont des calotropis-procera, nous explique Mohammed, notre guide. On l’appelle aussi le pommier de Sodome. Ils annoncent le début de la désertification. Pour contenir le sable, l’homme a tout essayé, souffle-t-il. Mais à part planter des arbres, il n’y a rien à faire…”

Nous sommes au sommet. Sous les rayons orangés du soleil, des vagues de dunes s’étendent à perte de vue. Le sentiment que l’on ressent face à cette mer dorée est difficile à décrire. Une bouffée de joie gonfle nos poitrines, tandis que le vent, puissant, finit de nous étourdir. On a envie d’écarter les bras, de humer l’air jusqu’à perte conscience, d’avaler du regard toute cette beauté… et de rire, de rire à gorge déployée. Nous nous promenons pendant plusieurs heures dans les pleins et déliés du Sahara. Sur le sable, il n’y a que les traces de pas de nos compagnons de voyage et ça et là quelques croisillons laissés par un scarabée. La vie se fait rare dans le sable chaud. Perchés sur notre dune, nous nous allongeons un instant avant de repartir. L’occasion de discuter avec Mahmoud, qui possède l’auberge “Eden”. Mahmoud a longtemps travaillé à la célèbre auberge “Le Bien-être” où logèrent les premiers passionnés de désert, comme Théodore Monod. Jusqu’à ce qu’il décide de se mettre à son compte et rencontre Frédérique Ribeaucourt, fondatrice d’Acabao, un tour opérateur spécialiste du désert. Grâce à un micro-crédit octroyé par le voyagiste, Mahmoud a pu construire sa belle et confortable auberge. C’est la seule à Chinguetti avec celle de Sylvie. Cet homme au turban bleu et aux yeux rieurs est plein de rêves et de projets. “J’ai acheté un terrain de 25 000 m2 en plein milieu du désert, souffle-t-il. J’ai déjà construit six lodges aux

Au milieu du désert, des plantations de carottes, d’orge, de navets... Mais le manque d’argent empêche les agriculteurs d’acheminer ces denrées vers les villes et la production reste tristement en terre.

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Mauritanie, pays dangereux ? La Mauritanie, rayonnante depuis une dizaine d’année grâce au tourisme, a vu sa fréquentation touristique chuter de 90 % en 2008. En cause, plusieurs attentats terroristes, qui ont frappé le pays entre 2007 et 2009, dont le plus marquant a été l’assassinat de 4 touristes français près d’Aleg, dans le sud du pays. À la suite de cette tragédie, le rallye Paris-Dakar sera annulé et le ministère des Affaires étrangères français déclarera la Mauritanie pays dangereux. Les avions étant vides, la destination sera retirée des brochures des tours opérateurs. “Notre pays ne ménage pas ses efforts pour sécuriser le pays, assure le secrétaire général du ministère du tourisme. Ces attentats sont révoltants, mais nous ne méritons pas d’être abandonnés. L’Égypte, plus touchée par l’extrémisme, n’est-elle pas une des destinations les plus prisées ?“ De son côté Agir Pour un tourisme responsable (ATR) qui regroupe 22 tours opérateurs se veut rassurant : “Même si le risque zéro n’existe pas (…), on peut considérer que ce pays, et particulièrement la région de l’Adrar où se déroulent tous nos treks, est bien sécurisée : (…) moyens déployés par les autorités, disposition naturelle de cette région, encadrement par des équipes locales… Le peuple mauritanien, injustement mis au ban des nations l’année dernière, est un peuple paisible et accueillant, qui pratique un Islam tolérant et ouvert, aux antipodes du fondamentalisme.”

couleurs du sable et décorés avec un maximum de charme et de goût. Il y aura des arbres fruitiers, un jardin botanique, un puits pour se rafraîchir…” Avec enthousiasme, Mahmoud nous décrit sa future clientèle, des visiteurs d’un certain âge, à la recherche de calme, venus pour penser, se reposer ou écrire, loin de tout. “Le Chinguetti Lodge sera à 20 minutes à pied du centre historique. Mais les voyageurs pourront aussi s’y rendre en carriole tirée par des ânes !”

Les manuscrits de Chinguetti

Point de charrette pour nous. Nous rejoignons la ville à pied. Chinguetti fut fondée au XIIIe siècle sur les plateaux désertiques de l’Adrar. Ici affluaient des centaines de milliers de dromadaires et leurs équipages. Chinguetti était à la fois carrefour commerçant et ville sainte, la septième de l’Islam. C’était aussi la “ville des bibliothèques”, classée aujourd’hui au patrimoine culturel mondial de l’Unesco. Nous traversons les ruelles et leurs maisons de torchis, contournons la mosquée et son minaret carré, jusqu’à la bibliothèque Abot. Comme les onze autres que compte Chinguetti, cette grande maison renferme des manuscrits d’une valeur inestimable. Traités de médecine, livres de prières, recueil de poésie, manuel d’astronomie ou de mathématiques… “Le plus vieux des 1450 manuscrits que nous ayons”, s’exclame fièrement le descendant de Abot, fondateur de la bibliothèque, date du XIe siècle. Plus de 4 000 ouvrages dorment ainsi à Chinguetti, conservés jalousement par douze familles mauritaniennes. “Conservées” est en réalité un bien grand mot. Notre hôte sort un à un des manuscrits aux pages jaunies et aux couvertures grignotées par la chaleur et les termites. L’Unesco et d’autres organismes ont bien tenté de convaincre les gardiens de ces bibliothèques de regrouper et protéger ces ouvrages, mais rien n’y fait. “Les manuscrits, transmis de génération en génération seront toujours ouverts aux demandeurs de savoirs, explique notre hôte, mais notre mission est de les garder ici, à Chinguetti.”

Le rituel des trois thés

Le lendemain, nous reprenons la route vers le nordest. Plusieurs heures de 4 x 4, les cheveux au vent. Ali, monté avec nous, nous parle des nombreux peuples de Mauritanie. Les “Maures”, nomades arabo-berbères, rassemblent plusieurs tribus : les Hassanes, tribus guerrières, les Tolbas, tribus maraboutiques, les Mallemins, forgerons, les Iguiawen, griots, musiciens et poètes, les Némasis, chasseurs

En haut : La mosquée de Chinguetti et son minaret carré. Au milieu et en bas : Douze familles de Chinguetti gardent jalousement 4 000 manuscrits dans les fameuses “bibliothèques”.


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d’antilopes… La population noire mauritanienne quant à elle fait partie des mêmes ethnies que celle des Sénégal et Mali voisins. On les appelle les Toucouleurs, les Peuls, les Soninkés et les Wolofs. Nous faisons halte à l’oasis de Tanouchert, un des nombreux paradis mauritanien. C’est une halte idéale pour bivouaquer ou pour déjeuner. Nous nous asseyons en tailleur sous une des grandes “khaïma”, ces belles tentes nomades colorées. Un grand bol brun passe de main en main. Il s’agit de zrig, une boisson typique à base de lait de chèvre sucré. Nous trempons nos lèvres par politesse, craignant que nos estomacs occidentaux n’y survivent pas… Dommage, c’est délicieux. Vient ensuite la cérémonie du thé. Ou plutôt, des trois thés. Le premier, dit-on, est amer comme la vie. Le second est doux comme l’amour. Le troisième, suave comme la mort. “Ne partez jamais avant le troisième thé ! prévient Sylvie. Votre hôte serait fortement vexé…” Plus de quarante personnes vivent à Tanouchert grâce au tourisme et à la culture des dattes en été, période festive dans la Mauritanie entière que l’on appelle “Getna”. Tandis que nous digérons notre repas de crudités, de riz et de viande de chèvre grillée, une vingtaine de femmes et d’enfants s’installent prêts de nous. Très vite les mains claquent et les chants fusent. Un homme noir en draa blanc entonne un air mêlé de force et de détresse, accompagné des tambours et des voix de femmes haut perchées. Il y a une telle passion dans ces mains, ces bouches, ces yeux…

Retrouvez la vidéo de ces chants sur notre site : letempsduvoyage.fr

“Nous n’abandonnerons pas les Mauritaniens”

Yves Godeau, président d’Agir Pour un Tourisme Responsable (ATR) Le respect de l’environnement est-il prioritaire ? Il fait bien entendu partie des critères obligatoires. Mais ce qui nous tient particulièrement à cœur, c’est l’amélioration des conditions de vie des populations. Le tourisme est un facteur de développement indéniable, mais il peut avoir des effets pervers. A nous de les limiter au maximum.

Le Temps du Voyage : Comment est née cette notion de “tourisme responsable” ? Yves Godeau : En 1997, le voyagiste Atalante a créé la Charte éthique du voyageur. Elle traduisait l’envie de tous les tours opérateurs d’aventure : promouvoir un tourisme plus respectueux des populations. Nous avons donc décidé de nous rassembler en Association des Tours Opérateurs Thématiques (ATT) et de définir les critères d’un tourisme responsable. ATR est le nom de cette certification. Qu’implique-t-elle ? Ce label est décerné par un organisme indépendant, l’Afnor, aux tours opérateurs qui remplissent une liste de critères très divers. Ils s’engagent notamment à employer et former des personnels locaux. Ils doivent informer les visiteurs de l’impact de leur venue dans le pays, sur l’économie, la culture, l’environnement… Sur place, par exemple, les guides mauritaniens expliquent que favoriser la mendicité chez les jeunes ne les incite pas à travailler, que négocier est important pour éviter l’envolée des prix, qu’aucun déchet ne doit être laissé après un bivouac…

Que représente le tourisme pour la Mauritanie ? Tout. La désertification avait entraîné l’exode vers les villes. Le tourisme, surtout dans l’Adrar, a ramené les Mauritaniens dans leurs régions et fait renaître des villes comme Chinguetti. Voilà pourquoi l’arrêt brutal du tourisme a été catastrophique. Que peut faire ATR ? Avec le ministère mauritanien du tourisme, nous tâchons de trouver des solutions. C’est nous qui avons lancé le tourisme dans ce pays. Nous ne voulons pas les abandonner. Nous avons mis en place plusieurs opérations de communication pour modifier l’image négative de la Mauritanie et remplir à nouveau les avions. Les touristes, français pour la plupart, reviennent doucement mais sûrement. Le tourisme responsable a-t-il de beaux jours devant lui ? Ce n’est pas encore un critère de choix, mais cela va le devenir. Dans dix ans, les tours opérateurs non responsables n’auront pas d’autres choix que de changer…


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Ouadane, ville fantôme

Ci-dessus : Le plateau des Adrars et ses faux-airs de Far West…

Nous reprenons la route, toujours vers le nord, les chants puissants de Tanouchert résonnant encore dans nos têtes. Quel contraste avec le silence de Ouadane, où nous nous arrêtons… La vieille ville fortifiée, abandonnée, a des airs de ville fantôme. Perchée sur les hauteurs, elle domine le plateau de l’Adrar et offre une vue exceptionnelle. Au XIIe siècle, Ouadane connaissait un fort rayonnement intellectuel et théologique. Elle était aussi un carrefour commercial important, tristement délaissé lors du déclin caravanier. Voilà pourquoi la cité porte le nom de Ouadane, qui signifie les deux oueds, celui du savoir et celui du palmier. Notre jeune guide, Ali, nous emmène dans ce dédale de

En haut à droite et à droite : Ali, notre guide, nous conduit dan sles ruelles abandonnée de la ville de Ouadane, cité historique.

Sylvain Planchon, 64 ans, parcourt la Mauritanie en 4 x 4 depuis des années. Son mot d’ordre : la liberté. “ Je suis tombé amoureux du désert à mon retour de service militaire, que j’avais effectué à Abidjan en Côte d’Ivoire. Avec un copain, nous sommes remontés en 2 Chevaux, en passant par l’Algérie. J’ai été littéralement envoûté. À 28 ans, j’ai retapé une vieille Landrover et suis parti neuf mois faire le tour de l’Afrique. C’est ainsi que j’ai attrapé le virus du désert. Je n’ai connu la Mauritanie qu’en l’an 2000. J’avais été envoyé à Dakar pour travailler avec la compagnie d’électricité du Sénégal. Avant de partir, un ami m’a convaincu de faire un séjour en Mauritanie. Nous sommes donc partis avec ma femme, deux amis et un guide pour découvrir le pays en 4 X 4. Je dois avouer que j’étais sceptique. Après le sublime désert algérien, j’avais peur d’être déçu. Au contraire… La Mauritanie m’a totalement séduit. C’est une destination de toute beauté et qui vous trouble. Son désert ne se raconte pas, il se ressent. À mon retour en France, j’ai travaillé encore deux ans. Mais je m’ennuyais terriblement. J’ai donc décidé de prendre ma retraite, à 58 ans, et de me replonger dans le désert. J’ai acheté une Landrover et j’ai organisé une

expédition en Afrique de l’ouest, de septembre à décembre 2003. C’était merveilleux. J’aurais pu partir avec un voyage organisé, mais j’ai besoin de cette part d’improvisation. J’ai goûté à cette liberté il y a quarante ans et je ne peux plus m’en passer. Cela donne l’impression d’être maître de sa destinée, de vivre au rythme de la nature… En revanche, il ne faut jamais partir seul. Il faut un chauffeur ou un copilote. Le plus sûr est même de partir à deux voitures, car la conduite est très difficile et on n’est jamais à l’abri d’une panne. Ce type de voyage ne se prépare pas à la légère : feuille de route, GPS, téléphone satellite, équipement… On ne traverse pas les mers sans gilets ni boussole. On ne part pas dans le désert sans préparation non plus, car on sait qu’on peut en baver. C’est d’ailleurs un peu pour cela qu’on vient. Pour l’imprévu et le challenge. On se fait plaisir en se faisant croire qu’on est aventurier ! Depuis cinq ans, je repars pour découvrir un nouveau morceau d’Afrique. De nombreux amis m’ont suivi dans l’aventure. Chacun fait une étape d’une quinzaine de jours avec moi. Le désert provoque de telles émotions que j’avais envie de les partager… J’essaie aussi de donner un sens et une utilité à ces voyages. Lorsque je pars en expédition, j’en profite pour donner un coup de main à Aquassistance, une association humanitaire qui aide les populations en difficulté dans les domaines de l’eau, de l’environnement et des déchets. “


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ruelles étroites où vivaient autrefois des dizaines de milliers d’habitants. Pas âme qui vive dans ces maisons de pierres effritées, dans ces vestiges d’écoles coraniques, dans la fameuse “rue des quatre savants”… En contrebas cependant, une ceinture verte de palmiers indique que la vie est toujours là, dans la ville nouvelle. Sous ces arbres poussent orge, mil, carottes ou navets, aliments de base de la nourriture mauritanienne. Le lendemain à l’aube, nous mettons le cap vers l’oued el Abiod, la vallée blanche. Cet endroit merveilleux porte bien son nom. Au loin, se dessinent de grandes falaises brunes qu’une gigantesque lame de sable blanc tente d’assaillir. C’est ici que nous bivouaquerons pendant plusieurs jours. Nous marcherons jusqu’à l’oasis de Terjit, véritable paradis sur Terre où l’eau coule sans discontinuer au milieu des palmiers. Nous partirons pour la passe de Tifoujar et celle de Tourvin, ces gouffres immenses en bas desquels se dessinent rocs et dunes orangés. Sur une des falaises qui surplombe la vallée, Kaadi, qui nous guide, s’amuse à prendre la pause, draa au vent. La voilà, notre carte postale… Nous regagnons notre bivouac, en silence. “Séparez-vous nous conseille Kaadi, laissez-vous imprégner par le désert…” Une citation de Théodore Monod, grand homme du désert, lu quelque part dans un guide, revient à mon esprit : “Parler du désert, ne serait-ce pas d’abord se taire, comme lui et lui rendre hommage non de nos vains bavardages, mais de notre silence ?” Emmitouflée dans mon sac de couchage, j’observe le ciel noir constellé d’étoiles. Et, bercée par le bruit du vent dans les vagues de sable, je m’endors en ne pensant à rien. n

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Le dromadaire est utilisé comme animal de selle et de trait. les Mauritaniens consomment également sa viande et son lait.

Pratique

Séjours : à pied, dromadaire, trains, 4 X 4… votre séjour en Mauritanie peut-être très différent selon le mode de transport. Choisissez votre trek en fonction de votre forme physique. Confort : ce type de voyage implique de s’adapter à la culture et aux conditions de vie mauritanienne. Le confort et l’hygiène sont rudimentaires. Toilettes de chat, nourriture simple, pas ou peu de moyens de communication. Climat : de décembre à février : 20 à 30°C le jour et 5 à 15°C la nuit. En octobre, novembre, mars et avril : 25°C à 35°C et plus le jour et 15 à 25°C la nuit. L’été, que l’on appelle Getna est terriblement chaud. Formalités : passeport en cours de validité. Le visa est établi sur place à l’aéroport. Vaccin : aucun vaccin n’est nécessaire pour les circuits de l’Adrar. ATR - Agir pour un Tourisme Responsable 927 b Chemin des vignes - 13109 Simiane-Collongue - Tél. 06 62 12 46 67 - contact@ tourisme-responsable.org Membres d’ATR (ou en cours de certification) qui desservent la Mauritanie : Allibert - www.allibert-trekking.com - 0 825 090 190 Atalante - www.atalante.fr – 04 72 53 24 80 Sans Frontières (ados) - www.sans-frontieres.fr - 04 79 31 27 06 Clubaventure – www.clubaventure.fr – 0826 88 20 80 La Balaguère - www.labalaguere.com - 05 62 97 46 46 / 97 / 43 Nomade - www.nomade-aventure.com – 0825 701 702 Terres d’Aventure - www.terdav.com - 0825 700 825 Voyager Autrement - www.voyager-autrement.fr – 01 56 54 21 45 À noter enfin, Acabao, qui n’est pas membre d’ATR, mais spécialiste du désert et de l’aventure douce www.acabao.com - 0820 825 524 Nos coups de cœur Auberge Le Maure Bleu, Chinguetti sylviedesert@maurebleu.com - (00 222) 546 47 18 - www.maurebleu.com Auberge L’Eden, Chinguetti – Mahmoudeden@yahoo.fr – (00 222) 540 00 14 / 646 25 96 http://membres.lycos.fr/mahmoudeden/


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Croisières pour tous ! par Samia Haddad

Au bout d’un quai interminable, une immense masse blanche émerge au milieu des entrepôts. Bientôt un paquebot barre tout l’horizon. Le bâtiment se dresse de toute sa hauteur, tel un palace démesuré. Aussitôt, on se prend à rêver d’Atlantique, de Caraïbes ou de mers lointaines. Les images du France ou du Normandie nous reviennent à la mémoire. Bienvenue à bord, larguez les amarres et en route pour une expérience incomparable !


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L

es croisières modernes sont sans doute très différentes des traversées transatlantiques du passé. Avant l’invention des avions et la création des compagnies aériennes après la Seconde Guerre mondiale, le bateau était le seul moyen de transport permettant de franchir les océans et les mers. Les grandes compagnies, comme la Cunard, la White Star ou la Compagnie Générale Transatlantique, ont rivalisé d’invention, à grands coups de publicité pour conquérir le plus grand nombre de passagers possibles. Répartis sur les différents ponts, allant des soutes aux ponts supérieurs, des centaines de milliers de voyageurs ont contribué à fonder le Nouveau Monde et peupler les Colonies. On voyageait alors pour changer de vie et non pour pimenter celle-ci. Lorsque l’avion a définitivement supplanté le bateau comme moyen de transport, au milieu des années 60, les grands paquebots comme le France ont été transformés en palaces flottants pour entamer une nouvelle vie. C’est ainsi que sont nées nos croisières actuelles.

Du Great Eastern au Queen Elizabeth II Au XIXe siècle le développement rapide de la machine à vapeur a provoqué la naissance des grands paquebots transatlantiques. Les premières traversées ont cependant laissé des souvenirs épiques. Le Sirius part de Cork, en Irlande, le 28 mars 1838, pour tenter de réaliser la première traversée de l’Atlantique uniquement grâce à la force de la vapeur. Transportant une centaine de passagers, le navire parvient à destination 18 jours et 14 heures plus tard, après avoir brûlé tout le mobilier et les ponts du navire pour parvenir à son but. Jules Verne s’est d’ailleurs inspiré de cet épisode dans Le Tour du monde en 80 jours. Passionné par la navigation moderne, le grand écrivain français a vécu lui-même une autre traversée mouvementée à bord du Great Eastern, le plus grand paquebot de son époque. Jaugeant près de 19 000 tonneaux, ce navire pouvait transporter 4 000 personnes, mais une succession de déficiences techniques a entraîné son désarmement trente ans plus tard. Il a fallu attendre le XXe siècle pour que ce record de taille soit battu. Durant un siècle, trois grandes compagnies se disputent le record de vitesse de traversée de l’Atlantique, récompensé par le fameux “Blue Ribbon”, un ruban bleu qui leur permet d’attirer davantage de passagers. La Cunard, première grande compagnie maritime à relier le Vieux Continent à l’Amérique dès 1840, relie Southampton à New-York en faisant escale à Cherbourg. Parmi ses navires les plus célèbres, le Lusitania a connu un sort tragique. Torpillé par un sous-marin allemand en 1915, il a sus-

le Great Eastern, décrit par Jules Verne dans “Une cité flottante”


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cité une grande campagne de presse aux États-Unis appelant à “venger les victimes” et réclamant la déclaration de la guerre contre l’Allemagne. Il semble cependant que le navire transportait une cargaison secrète d’armes dont l’explosion a entraîné un naufrage anormalement rapide. L’Amérique entra finalement en guerre après le torpillage d’un second paquebot, le Vigilentia, le 19 mars 1917.

“L’Égypte est un don du Nil” ( Hérodote) Avec treize millions de visiteurs en 2008, l’Égypte est indéniablement l’une des destinations les plus prisées au monde. Le pays possède un incroyable patrimoine historique et culturel. Les conditions météorologiques le permettant (il y fait beau et chaud durant une longue période de l’année), des croisières sur le Nil sont organisées tout au long de l’année. Avec ses 6 700 km, ce fleuve d’Afrique est l’un des plus longs du monde. Sorti du lac Victoria il remonte vers le nord en traversant le lac Albert, l’Ouganda, le Soudan, l’Égypte avant de se jeter dans la Méditerranée en formant un grand delta. Le Nil avait une importance majeure dans l’Égypte ancienne. Vénéré, il était considéré comme un Dieu. Fertilisant les terres, il apportait l’abondance en déposant, lors de chaque crue, le précieux limon. La croisière s’impose comme l’une des façons les plus populaires de découvrir la région et ses nombreux sites archéologiques. Avec près de 6 000 visiteurs par jour durant la haute saison, la Vallée des Rois est une escale incontournable. Spécificité de ce lieu : c’est là que se trouvent la plupart des tombes des pharaons du Nouvel Empire (dont celui de Toutankhamon découvert en 1922). Les épouses royales et les membres de la famille se trouvent quant à eux dans la vallée des Reines. De l’autre côté de la Vallée des Rois, se dresse Louxor. La cité antique de Thèbes accueille tous les ans 4 millions de visiteurs. Une sonnette d’alarme a d’ailleurs été déclenchée : la fréquentation massive des sites de Louxor menacerait à terme de sérieusement détériorer les tombes… Le complexe de Karnak regroupe quant à lui plusieurs temples dont le spectaculaire temple d’Amon construit à la gloire du dieu Amon il y a plus de 3 500 ans. Sur la rive droite du Nil vous pourrez découvrir Assouan. Son barrage, l’un des plus grands du monde, retient le gigantesque lac Nasser qui s’étire sur plus de 400 km de long. Une croisière sur le Nil est intéressante à différents niveaux. D’une part ses prix peuvent être très attractifs (une semaine peut revenir à moins de 500 euros à certaines périodes de l’année), et possibilité vous est offerte d’effectuer une croisière de 3, 4 ou 7 nuits. De plus, voyager en bateau vous permettra d’avoir un beau panorama sur l’Égypte rurale. Les animations proposées à bord sont fonction des étoiles de votre bateau. Ainsi sur certains vous trouverez des soirées déguisées, des conférences… Les journées sont en général consacrées à la découverte des sites, les croisiéristes retrouvent leur bateau à la fin de la journée après l’excursion et y prennent leur dîner. La soirée se déroule sur le bateau. Avant de réserver vérifiez bien quelles options sont incluses.

La White Star, la deuxième grande compagnie anglaise, a connu un destin encore plus tragique. C’est elle, en effet, qui a construit le tristement célèbre Titanic. Pour concurrencer le Mauretania de la Cunard, détenteur du précieux ruban bleu depuis 1907, le Titanic fait sensation par ses dimensions et son luxe. La publicité le prétend même insubmersible. Parti de Southampton le 10 avril 1912, il fait escale à Cherbourg puis Queenstown, en Irlande. Il sombre trois jours et dix heures plus tard après avoir heurté un iceberg. Il entraîne la mort d’environ 1 500 personnes. La White Star survit encore quelques années grâce à ses deux autres navires géants, l’Olympic et le Gigantic (rebaptisé Britannic après le naufrage du Titanic). Après une succession de déboires financiers, la White Star finit par fusionner avec sa principale concurrente. Les navires de la Cunard-White Star, comme le Queen Elizabeth II, sillonnent encore les mers aujourd’hui. Ce n’est malheureusement pas le cas de la seule grande compagnie française, la CGT. Non, il ne s’agit pas du syndicat communiste, mais de la Compagnie Générale Transatlantique ! La compagnie maritime française fondée en 1855 par les frères Péreire, a assuré une liaison Le Havre-New York durant de nombreuses décennies. Leurs navires les plus célèbres, comme le Normandie ou le France, ont relié la France aux États-Unis jusqu’en 1974. une chanson restée célèbre de Michel Sardou a marqué la fin de cette page d’Histoire, laissant pleins d’amertume les chantiers navals et les marins français. La CGT a fusionné avec les Messageries Maritimes et a abandonné le transport de passagers. La nouvelle compagnie, la CGM assure une importante partie du fret de marchandises dans le monde. Très rapidement, la vitesse a cessé d’être le seul avantage recherché par les compagnies. Selon leur expression, au-delà d’une certaine limité, le kilo de charbon devenait aussi cher qu’un kilo de caviar. Pour attirer les clients, elles misent donc sur le luxe et le confort de leurs navires. C’est ainsi que naît peu à peu le concept des croisières de luxe qui perdure aujourd’hui.


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Les leaders du marché : Costa Croisières En dépit d’une situation économique incertaine, le marché des croisières est loin de connaître la crise comme le confirment les chiffres du premier armateur européen, Costa Croisières. Près d’1,2 millions de voyageurs l’ont choisi en 2008, un chiffre record. Le groupe espère convaincre 300 000 clients supplémentaires pour atteindre son objectif de 2010 : 1,5 millions de clients. Ce pionnier de la croisière sur le vieux continent affirme son leadership sur ce marché. Comme le rappelle le président de Costa France, Georges Azouze (photo ci-contre), “Nous sommes une chaîne d’armateurs génois qui s’est très tôt intéressée au shipping. A l’origine, nous étions des producteurs d’huile d’olive. Nous nous sommes dans un premier temps investis dans les lignes de cargo pour le transport de marchandises. Puis nous avons réorienté notre activité pour nous spécialiser dans les lignes de passagers. Très tôt, nous avons commencé les croisières. En 2008 nous avons d’ailleurs fêté nos 60 ans de croisière !”

Les incontournables Les premières grandes croisières du début du siècle permettent à une clientèle fortunée de découvrir les trésors antiques de la méditerranée et du procheorient. Les croisières sur le Nil, dans les îles grecques et le Péloponèse, sur la mer Noire et la mer Rouge deviennent des destinations privilégiées où sillonnent des yachts luxueux, naviguant à la voile ou à la vapeur. Ce n’est qu’à partir de l’après guerre que le tourisme populaire commence à s’emparer de ce type de vacances. Des groupes de voyageurs américains découvrent le monde ou les délices des îles paradisiaques du Pacifique et des Caraïbes.

Des croisières pour tous Le terme croisière renvoie à un large panel de possibilités. À bord de paquebots, de yachts, de goélettes ou de voiliers, les croisières prennent aujourd’hui un large éventail de formes différentes, sur toutes les mers, les océans et les fleuves du monde. Le temps d’un voyage, les passagers échappent totalement à leurs repères quotidiens. Il ne s’agit pas seulement d’être transportés d’un point à un autre, mais de vivre une expérience différente. Le navire passe d’une escale à l’autre, de nuit ou de jour, déversant son flot de touristes sur les côtes pour une visite culturelle, gastronomique ou artisanale. Après cette excursion de quelques heures ou plusieurs jours, les vacanciers retrouvent ensuite le confort rassurant de leur navire. D’autres préfèrent rester à bord pour profiter des différents équipements, de la piscine aux salles de sport, selon les bateaux, ou tout simplement s’allonger au soleil sur le pont supérieur. Les grands paquebots modernes sont de véritables villes flottantes proposant toutes les commodités et services imaginables. Certains comportent une galerie commerciale, des salles de jeux, pour les enfants et les adultes, une bibliothèque permet-

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Quel est le secret de la réussite de ce mastodonte du marché de la croisière ? Georges Azouze nous révèle quelques éléments : “ Notre mot d’ordre est l’innovation. Nous travaillons continuellement sur de nouveaux produits et le développement de nouvelles destinations. Actuellement nous proposons des croisières partout dans le monde. Il y a trois ans nous avons proposé des croisières en Asie, par ailleurs nous avons un bateau positionné dans cette région toute l’année ! Depuis l’année dernière nous proposons des croisières à destination de Dubaï où deux de nos bateaux sont présents. Nous sommes sur toutes les mers du monde ! Notre particularité est de proposer des croisières de proximité (au départ de Marseille, Nice, etc.) aussi bien que des croisières lointaines (Canada…). Notre catalogue est réellement vaste !” Costa Croisières propose en effet 250 destinations et 700 dates de départs. Sa flotte comprend 14 paquebots et 3 navires actuellement en construction (Certains ont une capacité de plus 3 000 passagers). Enjuin dernier, le baptême de ses deux derniers navires a propulsé le croisiériste dans le Livre des records, un moment fort pour son président qui confie avoir été : “très fier et très ému.” Côté environnement, l’ensemble de la flotte de Costa Croisières a reçu le label Green Star, pour le système de traitement des déchets installé à bord des ses navires. Costa s’est également impliqué pour réaménager certains littoraux.

tent de passer le temps durant les traversées. À la tombée de la nuit, le rideau se lève sur une autre ambiance, festive cette fois. La plupart des navires organisent des spectacles ou des soirées à thème. L’aspect culturel n’est pas négligé par certains croisièristes, qui proposent pièces de théâtre et cinéma à leurs passagers. De même, des conférences sont parfois organisées portant sur les lieux, l’histoire et la culture des destinations visitées.

Les croisières fluviales Les croisières fluviales possèdent un charme bien différent. Le bateau faisant escale chaque nuit dans une ville différente, les soirées peuvent avoir lieu à bord ou sur la terre ferme. Les excursions organisées tout le long du parcours permettent de pénétrer plus profondément dans les terres. En remontant les plus grands fleuves du monde, comme le Yang-tsé-Kiang, le Mississipi, le Danube ou le Rhin, par exemple, on découvre l’Histoire des pays et les paysages les plus étonnants, les peuples et les milieux naturels environnants. Découvrir les trésors archéologiques du Nil, parcourir les vallées imposantes de la baie d’Halang, observer les baleines du Saint-Laurent, s’enfoncer dans les forêts de l’Amazonie, autant d’explorations inoubliables qui ne sont accessibles que par bateau.

Croisières atypiques Il existe des formes de croisières plus originales, à bord de navires différents. Pourquoi ne pas tenter une traversée à bord d’un cargo, d’un bateau de pêche ou d’un brise-glace, par exemple ? Selon les goûts et les envies de chacun, il existe également des croisières à thème. Culture, gastronomie, sport, œnologie ou même pour des rencontres amoureuses entre célibataires, les organisateurs ne sont pas à cours d’idées et proposent des sujets tous aus-

Informations pratiques Prix Les prix ont fortement chuté ces dernières années ce qui a permis une démocratisation du marché. La multiplication des offres promotionnelles permet de trouver une formule à petit prix. Pour réserver, deux possibilités : contacter une agence ou réserver via Internet. Les prix varient en fonction de différents paramètres tels que l’emplacement de la cabine, avec ou sans hublot, sa taille et son équipement, de la même façon qu’on choisit une chambre dans un hôtel. Les suites avec balcon sont les plus chères, suivies des cabines extérieures. Ce sont les cabines intérieures qui vous reviendront à moindre coût.

Formalités • Le site du ministère des Affaires Etrangères (www.diplomatie.gouv.fr) est vivement recommandé. Sa section “Avis aux voyageurs” comporte plusieurs dossiers. Ce site regorge d’informations pratiques indispensables. • Le site www.action-visas.com vous informe sur les nécessités de visa et les démarches à accomplir.


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Voyager sur un cargo Un autre type de croisière “Je n’ai finalement que quelques photos pour raconter un peu de ce que j’ai vu, vécu, car c’est impossible de tout décrire, de tout raconter. Il faut le vivre. Je suis maintenant nostalgique de ces quelques semaines. Dès que je peux repartir je repars, l’océan est une drogue. Je reviens de ce voyage sur la mer transformé, rêveur, différent. La

mer m’a changé à jamais.” Les croisières en cargo restent marginales, n’attirant que quelques centaines de personnes par an en France. Lunettes discrètes, visage finement dessiné et regard pétillant, Thomas Journot, photographe baroudeur, appartient à ce groupe restreint de voyageurs. Âgé de trente ans, c’est un rêve d’enfant qui se réalise enfin pour ce photographe-reporter originaire de Besançon : “J’avais dix ans lorsque nous nous sommes rendus, avec ma famille, sur la côte espagnole, à Costa Brava. Le port de commerce m’a marqué, il faut dire que j’ai toujours été fasciné par le métal, la rouille. Mon rêve était de monter à bord d’un cargo et de découvrir la vie des marins”. C’est chose faite en 2006. Par une fraîche journée d’octobre, Thomas embarque à Rouen sur le Douce France, un cargo de 140 mètres de long, direction Saint-Martin, Trinidad et Tobago, la Guyane et le Brésil. Thomas est parti en tant que photographe dans le cadre d’un partenariat avec une compagnie maritime française. Durant un mois et demi, seul passager du Douce France, il a partagé le quotidien des 18 hommes d’équipage. Des moments inoubliables immortalisés sur 70 rouleaux de pellicules et 10 000 photos. Selon la loi, il ne peut y avoir plus de douze passagers à bord d’un cargo, car au-delà, la présence d’un médecin est nécessaire. Même si l’intégration a été totale pour notre voyageur, Thomas met en garde, car il ne s’agit pas d’une croisière traditionnelle durant

laquelle le voyageur au centre de toutes les attentions. “À bord personne ne s’occupe de vous. Les matelots travaillent. Le contact se fait au fur et à mesure. Des liens se nouent dès lors que l’on est attentionné, que l’on s’intéresse à l’autre et que l’on fait preuve de respect.” Durant plusieurs semaines il occupe la cabine du cadet (étudiant en école maritime et qui embarque dans le cadre de sa formation). Sa première nuit à bord Thomas Journot s’en souvient comme si c’était hier. “Je me sentais totalement étranger. J’avais la sensation d’être encore en France mais dans un autre monde. Le bruit, le côté industriel, le manque de chaleur… Je baignais dans une ambiance inconnue mais fabuleuse où le du moteur devient un compagnon permanent.” Les journées passent sans se ressembler dans une atmosphère des plus conviviales. Le passager, qui partage la table des marins, passe le reste de ses journées seul, ce qui permet également de se découvrir lui-même : “Une fois parti on pense à soi, à son voyage” explique Thomas, d’autant que les contacts avec la terre ferme sont très limités. “Nous sommes réellement isolés.” C’était aussi pour lui une façon de ressentir ce que vivent les matelots. Les escales duraient quant à elles en moyenne 24 heures mais le “Douce France“ a stationné une semaine en Guyane. Est-ce qu’une croisière sur un cargo finit par être lassante ? Certainement pas pour notre voyageur. “Nous voyons la mer toute la journée mais le paysage n’est jamais le même, il est toujours changeant. À bord une autre routine se construit. La mer est une présence, une compagne. Qu’elle soit douce ou menaçante, on la sent vivante.” De sa première rencontre avec la haute mer Thomas Journot en est revenu avec de mémorables souvenirs, tels que “cette tempête à la sortie du Havre, cet orage équatorial à Belem, ou encore l’odeur de la terre et de la végétation en arrivant à Cayenne après deux semaines en mer sans vraiment débarquer à terre…” Des souvenirs bientôt publiés sous forme de livre. L’ouvrage de Thomas Journot “L’âme des Cargos” sortira en décembre 2009 aux éditions Le Fantascope. Note : Une croisière en cargo revient à une centaine d’euros par jour environ, tout compris.

si variés les uns que les autres. De façon plus simple, on peut également emprunter les ferry-boats parcourant les côtes d’un pays ou d’une région. C’est le cas notamment de l’Express du Nord, qui remonte les côtes norvégiennes de fjord en fjord.

Le choix de la destination Où partir ? Europe, Asie, Amérique… le choix est vaste. Les compagnies proposent de voguer sur toutes les eaux du monde, la condition sine qua non étant que les conditions de sécurité le permettent, surtout avec la recrudescence des piratages le long des côtes somaliennes, par exemple. Avec près de 2 000 formules différentes, sélectionner sa croisière peut devenir un véritable casse-tête. Pour vous aider sachez que dans le classement 2008, la Méditerranée a décroché la palme d’or de la destination préférée des Français : 2/3 des passagers français l’ont choisie, les Caraïbes et la Scandinavie arrivant respectivement en deuxième et troisième position. ■


Le Temps du Voyage - automne 2009

Un été indien sur les eaux de Croatie

29

Voilà l’automne, qui jette ses reflets cuivrés sur l’Europe. Dans le nord du vieux continent, la pluie est venue remplacer le beau soleil d’été et peu à peu, chaque jour nous rapproche de l’hiver. Seule la Méditerranée résiste encore aux premiers frimas. Sur les côtes de l’Adriatique, la Croatie fait partie de ces lieux magiques où l’on peut encore prolonger la saison durant quelques semaines. Une destination idéale à découvrir en voilier, goélette ou bateau de croisière.

L

a Croatie est un pays particulier, divisé en parts presque égales entre la mer et la montagne. Les montagnes surplombant la mer se sont délitées à un tel point qu’elles ont formé un chapelet de centaines d’îles et d’îlots. Les côtes croates sont découpées de telle manière qu’elles ressemblent à de minces copeaux de parmesan effilés posés sur les eaux d’un bleu profond. Alors que la distance à vol d’oiseau entre l’Istrie, à la pointe extrême de la côte au nord, et Dubrovnik au sud, n’est que de 480 kilomètres, les côtes totalisent 5 835 kilomètres. Un tiers de la surface du pays est constitué des eaux territoriales. Un paradis pour la navigation de plaisance et les croisières.

Des croisières sous toutes les formes Les bateaux les plus originaux et typiques de la région sont les goélettes. Ces navires traditionnels sont utilisés depuis des centaines d’années pour transporter le vin, l’huile, le bois et toutes les autres denrées échangées entre les centaines d’îlots parsemant cette côte. Ces bateaux ont été aménagés depuis afin d’accueillir les touristes à la recherche de sensations pures, proches des sensations que pouvaient éprouver les pionniers du tourisme au XIXe siècle à l’approche de ces côtes sauvages. Les cabines sont petites, aux lits superposés, et ce sont les marins du bord qui préparent les repas simples, à base de poisson ou de plats traditionnels. Ce type

de voyage est déconseillé aux personnes à mobilité réduite ou souffrant de déficience visuelle, les goélettes ne possèdent pas d’équipements appropriés. Pour le confort et une prise en charge complète, on peut préférer les croisières à bord de paquebots plus traditionnels. La visite de la Croatie se limitera alors souvent à une halte plus ou moins longue à Dubrovnik, la “perle de l’Adriatique” incontournable, au sein d’un programme partant de Venise et allant jusqu’à Corfou. Ici, la croisière inclut d’autres avantages, comme les nombreux équipements de loisirs à bord, tels que la piscine, le spa, le sauna, les espaces fitness, le court de tennis, le café Internet ou les boutiques de la galerie commerciale. Les soirées sont organisées autour de spectacles et d’animations semblables à tous les hôtels-clubs “terrestres”. Enfin, pour les vrais amoureux de la mer, il reste la location de voiliers, avec ou sans équipage. Les offres ne manquent pas, allant du simple petit bateau à moteur sans équipage, jusqu’au grand voilier accompagné d’un skipper et d’un cuisinier. Évidemment, les prix sont à l’avenant et correspondent aux prestations choisies. Il faut également savoir que la navigation en Croatie exige la possession d’un permis “plaisance”, option côtière ou eaux intérieures au minimum. Pour les plus fortunés, on peut aller jusqu’au grand voilier de vingt mètres au moins, dont le prix de location à la semaine avoisinera les huit ou neuf mille euros. Mais le charme et la liberté n’ont pas de prix dans cette région.

De nombreuses compagnies proposent de découvrir la côte croate à bord de différents types de navires. Depuis le petit voilier loué avec ou sans skipper, jusqu’aux immenses hôtels flottants des grandes compagnies de croisiéristes, on trouve une vaste gamme de transports qui ont tous leurs charmes et leurs avantages, dans une fourchette de prix allant de 500 € pour la simple location d’un petit voilier de dix mètres jusqu’à plus de 2 000 € pour une croisière de luxe dans une suite à bord d’un paquebot de près de 300 mètres de long.


30 Le temps du Voyage - automne 2009

Une croisière “presque parfaite” Pourquoi tous les voyages ne se passent-ils pas comme ça ? Vous connaissez le stress des départs en vacances, l’angoisse du transport jusqu’à l’aéroport et les mille choses que l’on craint d’avoir oublié avant de prendre la route… Une agence de voyage a enfin trouvé la solution pour calmer cette tension de la dernière minute. L’agence de voyages Rive Gauche, située en région parisienne, vient vous chercher à votre domicile en taxi et vous emmène au point de départ de votre croisière pour vous épargner le souci des formalités d’embarquement, des “vouchers” ou autres guichets à trouver dans la jungle des aéroports. Bref, un voyage qui commence vraiment très bien.

Premiers pas à bord Jeudi 2 juillet, 9 heures du matin. On vient de sonner à la porte. C’est le taxi Rive Gauche qui vient nous prendre en charge. Valises embarquées. La journée est déjà bien chaude en ce début d’été. Nous nous installons à bord et nous laissons emporter. Une demi-heure plus tard, nous sommes à l’aéroport Charles De Gaulle, prêts à enregistrer nos bagages pour le vol “Paris-Dubrovnik” à bord de la compagnie croate Dubrovnik Airline. Cette compagnie charter nous accueille à bord d’un McDonnell Douglas MD83 comportant 163 places (c’est la fiche technique placée dans le siège qui me l’apprend). L’avion est en bon état et l’équipage avenant. Jusqu’ici, tout va bien ! Après un vol sans encombre, nous atterrissons à l’aéroport Cilipi, situé à 20 kilomètres du centre de Dubrovnik. Il est 17 heures 15 lorsque nous sommes accueillis à bord du navire. La “Belle de l’Adriatique” est un paquebot de taille modeste, contrairement aux grands navires de croisières méditerranéennes. Il embarque environ 180 passagers, ce qui garantit une qualité d’accueil et de services de haut de gamme. L’équipage, réunissant du capitaine jusqu’aux aidecuisiniers, nous accueille dans les salons du navire, avant que nous prenions ensemble un cocktail, suivi d’un premier dîner. Le menu est évidemment constitué de produits locaux. Le régime méditerranéen commence ici.

La perle de l’Adriatique Vendredi 3 juillet. Après une première nuit à bord qui nous a permis de récupérer nos forces, nous profitons d’une vue exceptionnelle sur la ville de Dubrovnik par les larges hublots de notre cabine.


Le Temps du Voyage - automne 2009

C’est réellement une expérience nouvelle de se trouver à bord d’un palace doucement bercé par la houle. Après un copieux petit déjeuner pris au restaurant, nous partons à la découverte de la ville, que Lord Byron avait baptisée “la perle de l’Adriatique”. L’ancienne cité de la ville-république de Raguse est renommée pour ses remparts datant de l’époque médiévale. À cette époque, Raguse rivalisait avec Venise, l’autre grande ville-république de l’Adriatique. Cette indépendance, déclarée en 1358, a pris fin avec l’invasion des troupes impériales françaises, en 1808. Nous découvrons la fontaine d’Onofrio et le couvent des Franciscains, qui date du XIVe siècle. Ce cloître de style roman est composé de colonnes doubles surmontées de chapiteaux qui adoptent la forme de têtes humaines et d’animaux. Nous visitons ensuite le palais du Recteur, jadis le siège du gouvernement, et la cathédrale sur la place Marin Drzic, rebâtie entre 1672 et 1713 sur les ruines d’une église romane. La ville nécessite en tout cas de bonnes jambes et du souffle ! Elle est étagée par paliers jusqu’à 500 mètres d’altitude, procurant une vue imprenable sur son port. Après une après-midi passée à se balader dans la ville, nous regagnons le bord pour dîner. Cette deuxième soirée s’achève par une soirée dansante. Fatigué et repus, nous allons nous coucher alors que le bateau quitte doucement les eaux de Dubrovnik et commence son périple vers le nord.

Sur les pas de Marco Polo Samedi 4 juillet. Nous arrivons vers 9 heures dans l’île de Mljet. Après le petit déjeuner, nous partons en excursion à pied, puis à bord de petites barques de pêcheurs, pour atteindre le monastère bénédiction situé sur un îlot au milieu du lac Veliko Jezero. La légende veut qu’Ulysse ait été retenu sur cette île par la nymphe Calypso. Il est vrai que le paysage sublime n’incite pas à la quitter ! Pendant que nous déjeunons à bord du navire, celuici se dirige vers Korčula, l’île natale de Marco Polo. Âgé de 34 ans, le célèbre explorateur du XIIIe siècle a été fait prisonnier lors d’une importante bataille navale opposant Vénitiens et Génois.

L’après-midi, nous visitons l’île et surtout sa cathédrale Saint-Marc, construite au début de la Renaissance, alors que Venise a pris possession de l’île. La soirée est particulièrement marquée par la présence à bord de danseurs étranges, armés de sabres. Le repas, particulièrement joyeux, est accompagné de délicieux vins locaux.

Les cascades de la Krka Dimanche 5 juillet. Nous avons décidé de faire la grasse matinée, alors que le navire repartait pour l’Istrie, bien plus au nord. Pendant que nous déjeunons tardivement sur le pont terrasse, nous admirons les splendides paysages des îles de Hvar, Brač et Vis. L’île de Brač surplombe la mer du sommet de sa montagne, à près de 800 mètres. Nous parvenons à Šibenik, la plus vieille cité slave de l’Adriatique, en début d’après-midi. La ville, construite au Xe siècle, a été la capitale éphémère du Royaume de Croatie et son centre historique mérite vraiment une promenade. Nous partons visiter les chutes de la Krka en car. Le cours de cette rivière, au centre du parc national qui porte son nom, se resserre à la sortie du lac qu’elle alimente, pour se poursuivre en longues cascades spectaculaires. Une visite rafraichissante par la chaleur torride qui s’est abattue sur la région ! Après être remontés à bord, nous profitons de la fin de l’après-midi en nous allongeant au soleil sur des transats. C’est alors que le mot croisière prend tout son sens.

Visites et farniente Lundi 6 juillet. Nous repartons au petit matin pour redescendre vers la côte dalmate, à Trogir. Cette ville a été classée au patrimoine mondial de l’UNESCO et elle mérite bien qu’on s’y arrête. Nous parcourons les petites ruelles de la ville, construite sur un îlot, qui forment un véritable labyrinthe, parsemé d’escaliers et de passages voûtés. La ville a été dessinée à l’époque grecque, sur un plan quadrillé. Au Moyen Âge, elle s’est enrichie d’églises romanes, dont la superbe cathédrale Saint-Laurent, datant du XIIIe siècle. Dominée par la République vénitienne,

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32 Le temps du Voyage - automne 2009 elle s’est enrichie ensuite de palais byzantins, baroques et renaissants. De retour à bord pour le déjeuner, le bateau nous emmène vers Split. Nous y parvenons en milieu d’après-midi, après une petite sieste à l’ombre d’un parasol. C’est la deuxième ville du pays, tant pour la population que pour son intérêt touristique. Cette ville a été édifiée durant l’époque romaine et abrite le Palais impérial de Dioclétien. Cet empereur de la fin du IIIe siècle était d’origine modeste, né en Dalmatie en 245 après J.C., mais il a laissé à sa ré-

bâtiments historiques : la cathédrale Saint-Étienne, reconstruite sur les ruines de l’ancienne cathédrale, détruite par les Turcs, le théâtre municipal, créé en 1612 pour affirmer l’égalité des droits entre la population et la noblesse, la forteresse espagnole datant du XVIe siècle, le monastère des Franciscains, et aussi l’Arsenal, le palais Hektorović, l’église du Saint-Esprit, le couvent des Bénédictines… Ça fait beaucoup en une journée ! Mais nous sommes récompensés par un grand dîner de gala, suivi d’une soirée dansante bien méritée. Durant la nuit, le bateau poursuit sa route vers le sud.

Fin du voyage...

Pratique Croisières “Croatie Tours”

Goélettes d’environ 25 mètres de long, accueillant 25 passagers, équipage de 5 hommes. Prix à partir de 471 € par personne et par semaine, sans le transport aérien, 738 € avec le vol A/R. Renseignements : 01 46 67 39 10 – www.croatie.com

Croisières Rive Gauche

Paquebots de 250 mètres de long minimum, accueillant environ 3 500 passagers, équipage de 750 membres au minimum. Prix à partir de 769 € par personne et par semaine (hors promotions), sans le transport aérien, 1 040 € avec le vol. Renseignements : Voyages Rive Gauche (Région parisienne uniquement, prise en charge en taxi depuis le domicile) Tél. : 01 48 50 39 50 Locations Cap’s boats Voiliers et yachts à partir de 7 mètres, accueillant de 4 à 14 personnes, équipage de 1 à 3 personnes (skipper et cuisinier). Prix à partir de 900 € pour une semaine de location sans le transport aérien. Renseignements : 02 97 30 10 10 (courtier en voyage) – www.caps-boat.com

gion natale une forteresse au sein de laquelle la ville s’est développée. Au Moyen Âge, la cité s’est agrandie hors de ces murs. Son mausolée a été ensuite transformé en cathédrale, conservant sa structure d’origine et ses 24 colonnes. Du haut de la colline de Marjan, nous admirons un panorama unique sur les îles de Brac et de Hvar. Nous passons ensuite une douce soirée à bord, prolongée par une discussion sur le pont supérieur, dans la douceur de cette belle nuit d’été.

La Riviera croate Mardi 7 juillet. Plus que trois jours de voyage. Le temps passe réellement trop vite. Après le petit déjeuner, je profite du jacuzzi pendant que le navire se dirige vers Vis. Cette île est restée la plus secrète et la mieux protégée de la côte. Pendant la matinée, nous partons à la découverte de la ville, fondée en 390 avant J.C. par les Grecs. Après être remontés à bord pour le déjeuner, nous nous dirigeons ensuite vers Hvar, une des îles les plus prisées de l’Adriatique. On dit que de nombreuses personnalités viennent y trouver le calme, à l’abri de son maquis et de ses côtes particulièrement découpées. D’innombrables petits bateaux de plaisance trouvent refuge dans ces criques accueillantes. Nous visitons la capitale de l’île, riche en

Mercredi 8 juillet. Nous arrivons à Kotor dans la matinée. Cette ville du Montenegro a également été inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO. Elle est nichée au creux d’un fjord étonnant constitué de plusieurs baies où la mer pénètre en profondeur. Un grand nombre des monuments historiques de la ville ont été endommagés par un grave tremblement de terre en 1979, mais ils ont été restaurés avec l’aide de l’UNESCO. Nous visitons la vieille ville et la cathédrale Saint-Tryphon (avant celle-ci, le seul Tryphon dont j’avais entendu parler était le professeur Tournesol !), un superbe bâtiment roman. Nous remontons enfin à bord pour notre dernière soirée à bord. Jeudi 9 juillet. Nous voici de retour à Dubrovnik. Nous débarquons à 9 heures pour rejoindre l’aéroport. Ce n’est pas sans un pincement au cœur que je vois s’éloigner cette “Belle de l’Adriatique”, long bâtiment blanc posé dans le port de Dubrovnik. Une chose au moins me rassure alors que nous nous envolons vers Paris. Je pense au taxi de Rive Gauche, qui viendra nous accueillir et nous ramènera à notre domicile. Décidément, il faudrait que tous les voyages se passent aussi bien que celui-ci ! n

Ouvrages : 1. “Croisières d’aujourd’hui – Un art de voyager”, Iwein Maassen, éditions Chasse-Marée, 2007. 255 pages de pur bonheur visuel et de rêve ! Le photographe hollandais Iwein Maassen a sillonné les quatre coins du globe en croisière, et a vogué sur les plus grands paquebots. Dans ce superbe ouvrage l’auteur nous présente cet univers. Des paquebots de légende en passant par les destinations les plus merveilleuses et les plus atypiques, c’est un magnifique panorama qui nous est offert et l’auteur réussit un tour de force : l’impression réelle de nous avoir fait voyager avec lui et de l’avoir accompagné dans chacune de ses aventures. À lire absolument ! Extrait “La croisière est un voyage durant lequel votre hôtel vous suit, un voyage où l’on ne défait sa valise qu’une seule fois” 2. “Où et quand partir en 2010”, éditions Hachette Tourisme, 2009


Le Temps du Voyage - automne 2009

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34 Le temps du Voyage - automne 2009

Louer une voiture, attention aux pièges ! Que vous ayez besoin d’un véhicule pour une journée ou pendant toutes vos vacances, les pièges ne manquent pas sur la route de la location…

Posséder une voiture pose de plus en plus de problèmes. Il faut l’entretenir, la protéger des dégradations, payer l’assurance et le carburant. Inutile d’ajouter encore les PV et les inconvénients au quotidien ! C’est pourquoi les Français sont de plus en plus nombreux à choisir les transports en commun et la location de véhicule, de courte ou de longue durée.

Un marché encore limité

Le marché de la location de véhicules pour une courte durée reste plus faible en France qu’à l’étranger. Environ 7 % des Français louent un véhicule au moins une fois par an, contre plus de 20 % aux États-Unis. Ceci laisse donc une marge de progression importante pour ce marché. Un tiers des utilisateurs a recours à la location en com-

plément d’un trajet en train ou en avion, ce qui explique la relation intime qu’entretiennent les grands réseaux, comme Avis, Hertz ou Europcar, avec la SNCF. De plus en plus souvent, les gares servent de lieu de dépôt et de retrait des véhicules, et c’est auprès du chef de gare qu’il faut s’adresser pour obtenir les clés du véhicule. Pas étonnant dès lors que le site voyages-sncf.com propose systématiquement aux voyageurs de louer un véhicule à leur arrivée à destination. La clientèle senior est celle qui progresse le plus dans la location de véhicules, sans doute après avoir renoncé à entretenir un véhicule toute l’année.

Agence ou Internet ?

Internet est venu bouleverser tout l’univers des loueurs de véhicules, en permettant de comparer les offres et de réserver, à tout moment, un véhicule n’importe où dans le

monde. Mais l’étude que nous avons effectuée pour réaliser cet article a révélé des choses bien plus étonnantes encore ! Il existe quatre types d’offres de location sur Internet. Les premières émanent des grands réseaux de loueurs, disposant d’un réseau d’agences solidement implanté. Les trois premiers groupes mondiaux sont américains : Avis, Hertz et Budget. Le groupe français Europcar a réussi à développer sa marque, tant en France qu’en Europe. Sixt, autre entreprise européenne, a également réussi à développer sa marque internationalement. Reste enfin des réseaux implantés nationalement, comme Rent-a-car ou Ada, qui maintiennent leurs parts de marché en France malgré la concurrence d’Internet. Le deuxième réseau de loueurs est constitué de concessionnaires automobiles proposant


Pratique

Le Temps du Voyage - automne 2009

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Tableaux comparatifs Pour 2 500 kilomètres en sept jours

Forfait 1 750 kilomètres inclus

Auto Europe

214,96 €

Auto Europe

214,96 €

elocationdevoitures.fr

222,26 €

elocationdevoitures.fr

222,26 €

Sixt

226,00 €

National Citer

225,00 €

Car del Mar

229,86 €

Sixt

226,00 €

locationdevoiture.fr

233,80 €

Car del Mar

229,86 €

voyages-sncf.com (Hertz)

238,59 €

locationdevoiture.fr

233,80 €

BSP-auto

239,00 €

voyages-sncf.com (Hertz)

238,59 €

Alamo

244,00 €

BSP-auto

239,00 €

Easycar (groupe EasyJet)

265,11 €

Alamo

244,00 €

Avis

290,01 €

Renault Rent

273,00 €

Comme on le voit, peu de réseaux traditionnels figurent dans ce classement des dix meilleures offres. Sixt, Alamo (marque américaine distribuée par National Citer en France) et Avis proposent malgré tout des offres intéressantes. Paradoxalement, le site voyages-sncf propose des formules moins chères que les offres des marques qu’il compare !

des véhicules de location en complément de leurs activités traditionnelles. Citer National a été créé par le groupe PSA, suivi par Renault Rent et Ford Rent. Enfin, il existe des courtiers en location de voitures. Ceux-ci négocient les prix auprès des autres réseaux et proposent des véhicules à des prix bien plus intéressants. Certains profitent également d’accords internationaux permettant de prendre un véhicule à un endroit et le laisser dans une autre agence (selon les disponibilités). C’est sur Internet que ces courtiers recrutent leur clientèle. Les sites elocationdevoitures.fr, basé en Angleterre, Auto Europe et Car del Mar, en Allemagne, proposent des véhicules dans un réseau de plusieurs milliers d’agences en Europe. Les seuls problèmes, pour un consommateur français, sont la confiance et le service après-vente localisés dans un autre pays. Il semble cependant que le nombre de conflits soit peu important. Restent encore les sites de comparaison de prix, qui permettent de réserver un véhicule de location. Voyages-sncf.com et locationdevoiture.fr font partie de cette catégorie.

Des comparaisons étonnantes

Nous avons effectué un test comparatif entre une vingtaine de loueurs différents. À chacun, nous avons demandé le tarif pour une location de véhicule en catégorie B*, durant une semaine au mois d’août, enlèvement et retour dans la même agence. Les résultats ont été pour le moins surprenants, le prix de location variant de 215 € à 545 € pour un véhicule avec 2 500 kilomètres parcourus. Cette grande différence provient notamment du fait que la plupart des grands ré-

seaux (Hertz, Budget, National Citer…) ne proposent des forfaits que sur une base de 1 750 km pour une semaine. Ces formules ne sont intéressantes que lorsque vous ne dépassez pas le forfait kilométrique inclus. Tous les sites de comparaison de prix ou de courtiers en location proposent des forfaits en kilométrage illimité, bien plus adaptés aux vacances un peu plus longues. De plus, presque tous les réseaux offrent des tarifs préférentiels pour la location en ligne qui modifient encore les prix. Les promotions vont de 5 à 35 % selon les disponibilités ou les offres temporaires !

Conclusion

Les offres sont nombreuses et permettent réellement d’obtenir des prix imbattables pour une location de courte durée. Certains loueurs, comme Europcar, proposent égale-

ment des cartes d’abonnement, qui permettent d’obtenir des tarifs préférentiels. Pour une location régulière, le week-end ou pour de courtes périodes, cette formule peut parfaitement remplacer la possession d’un véhicule. À vous de calculer votre budget mensuel selon vos besoins ! n * citadine compacte, de type Fiat Punto, Renault Clio, Ford Fiesta, Peugeot 207…


36 Le temps du Voyage - automne 2009

SEPT

autour du monde

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Sept en Limousin

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Prénom ___________________________________________________ Nom  ______________________________________________________ Date de naissance : _________________________________________ Tél.  _______________________________________________________ E-mail ____________________________________________________ Adresse ___________________________________________________ Code postal/ Ville ___________________________________________

* France métropolitaine. Frais de port supplémentaires : Union Européenne et Suisse : 7,40 € pour 6 n°- 14,80 € pour 12 n°. Autres pays d’Europe (hors Union Européenne, Suisse), Maghreb et autres pays d’Afrique, Amérique du Nord, Amérique Centrale, Amérique du Sud, Caraïbes, Moyen-Orient, Proche-Orient, Asie et Océanie : 8,60 € pour 6 n°- 17,20 € pour 12 n°.

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Se déplacer

Voici une nouvelle rubrique consacrée à l’automobile et aux camping-cars. Nous vous présenterons dans chaque numéro un ou plusieurs véhicules, sous forme de tests, comparatifs ou non. Nous essaierons de varier les types de voitures, en allant du cabriolet au monospace, en passant par les 4x4 ou les voitures hybrides, au fil des saisons et au gré de nos envies. À l’heure où l’on parle beaucoup de «taxe carbone», nous avons eu envie de tester une voiture hybride : la Honda Insight.

Honda Insight

Aux portes du futur

L

es voitures hybrides sont à l’automobile ce que les bateaux à roue à aube ont été pour la marine moderne. On sait qu’il ne s’agit pas de l’aboutissement définitif d’une technologie, mais simplement d’une étape sur le chemin des voitures propres. Ni 100% électrique, ni purement «thermique», la voiture hybride est le premier pas vers les véhicules du futur.

Prise en main En premier lieu, il faut souligner que lorsque l’on pénètre dans cette voiture, on ne se trouve pas à bord d’un concept-car délirant dessiné par un ingénieur visionnaire. La Honda Insight est une jolie voiture cinq portes aux lignes souples et dynamiques qui ne se différencie pas, extérieurement, de ses consœurs japonaises. L’intérieur de l’habitacle est immédiatement rassurant et sobre, aux teintes beiges et grises dans ce modèle “executive”. Seule incongruité apparente, le cadran central du tableau de bord ne comporte pas de compteur de vitesse, mais un grand compte-tour encadré par un indicateur d’utilisation de la batterie à gauche et par la jauge d’essence à droite. Nous sommes immédiatement plongés dans le sujet. Consommer de l’essence ou en économiser ? Telle est la question.

Consommer moins perdre de puissance ?

sans

Le “compteur” électrique est divisé en deux parties. Lorsque l’aiguille monte dans le bleu, cela vous indique que le moteur puise dans ses ressources électriques pour économiser l’essence. Au contraire, lorsqu’elle plonge du côté vert, l’aiguille montre le niveau de recharge de la batterie. Ce phénomène est particulièrement évident lors des freinages. Dès les premiers mètres parcourus, on apprécie particulièrement le système “auto-stop”, qui coupe le moteur durant les arrêts aux feux rouges ou dans les embouteillages. Le silence retrouvé vous donne aussitôt l’impression d’être «un bon conducteur», conscient des enjeux écologiques pour la planète. La fonction “ECO” est activée à l’aide d’un gros bouton vert, que vous laisserez probablement enfoncé durant toute votre route. La vitesse s’affiche, quant à elle, dans la partie supérieure du tableau de bord, au-dessus de l’arc du volant, en chiffres blancs sur écran à cristaux liquides. Une touche située sur le volant du côté droit vous permet d’enclencher le régulateur de vitesse (cruise control), qui vous assurera de ne pas dépasser la vitesse choisie, même par inadvertance. Au centre du compte-tours, l’ordinateur de bord vous indique en permanence votre consommation moyenne, les kilomètres parcourus, etc. Rien de révolutionnaire, en apparence.


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Vivacité et tenue de route Malgré sa boîte automatique et un moteur à essence légèrement sous-dimensionné par rapport au poids du véhicule (1339 cm3 pour 1,2 tonne), la Insight garde suffisamment de mordant et d’attaque pour ne pas être distancée au démarrage. Sa bonne tenue de route et son freinage parfaitement sous contrôle renforcent encore cette impression de sécurité et d’assurance qu’elle dégage. Malgré tout, une fois sortie des zones urbaines, lorsque

celle-ci doit aborder des côtes plus raides dans une succession de lacets serrés, on se prend à regretter que le constructeur ne l’ait pas dotée d’un moteur plus puissant. Il n’est pas certain que ce choix aurait entraîné une consommation supérieure.

Design et confort Avec une longueur de 4,4 ùètres, la Insight conserve une ligne souple et aérodynamique, avec l’agressivité relative d’une calandre typiquement japonaise. L’arrière est surélevé pour améliorer l’aérodynamisme, ce qui permet d’augmenter très nettement le volume du coffre (de 400 à 580 litres, banquettes rabattues) et offre un habitacle spacieux aux passagers à l’arrière. Un bémol cependant. Cet avantage pose un problème de visibilité dans le rétroviseur, la barre transversale du haillon occupant une partie du champ de vision dans le rétroviseur. Par contre, au niveau des équipements, on apprécie réellement l’allumage automatique des phares et le détecteur de pluie déclenchant les essuieglaces à la moindre goutte.

Conclusion Au terme de cet essai, c’est avec regret que nous avons rendu cette Honda Insight. Nous n’avons pas réussi à atteindre la consommation annoncée par le constructeur, soit 4,7 litres pour un cycle mixte, urbain et autoroute, mais il faut dire que la conduite «hybride» nécessite une modification de ses habitudes de conduite. Nous avons finalement économisé environ 15 à 20% de car-

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burant par rapport à ce que nous aurions du consommer. La Honda Insight se conduit tout en souplesse et procure ce sentiment rare d’agir positivement pour la protection de l’environnement. Un premier (petit) pas pour vous, mais peut-être un (grand) pas pour la planète ? Nous attendons impatiemment que les premières Honda à hydrogène puissent être testées pour imaginer ce que sera le futur de l’automobile. Modèle essayé : HONDA INSIGHT EXECUTIVE, 1,3 i-VTEC, 105 gr. CO2.


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Clermont-Ferrand

La Biennale fête son dixième anniversaire La Biennale du Carnet de Voyages, à Clermont-Ferrand, est devenue un rendez-vous incontournable pour les amateurs de voyage en France, au même titre que les “étonnants voyageurs” de Saint-Malo* ou que le “Grand Bivouac” d’Albertville**. Retour sur une aventure de passionnés. C’est en 1998 que la rencontre de quelques passionnés de randonnée et de voyage, dont Jean-Pierre Frachon, le patron de l’agence de voyages Atalante, a donné naissance à l’association “Il Faut Aller Voir”. Ils ont décidé de créer un événement où se rencontreraient voyageurs amateurs, peintres, illustrateurs et écrivains. Peu à peu, la “Biennale du Carnet de Voyage” a pris de l’ampleur, accueillant aujourd’hui près de 15 000 visiteurs.

Une biennale, tous les ans ! Tout d’abord, évacuons une méprise fréquente. La “Biennale” a bien lieu tous les ans, au Polydôme de Clermont-Ferrand, et non pas tous les deux ans, comme son nom devrait l’indiquer. Paresse ou commodité ? Le nom est resté dès la deuxième édition, organisée un an après la fondation de l’événement. Fermons la parenthèse. Durant trois jours, à la mi-novembre, ClermontFerrand accueille une troupe étrange, venant du monde entier, carnets de dessins dans la besace, pinceaux, plumes et aquarelles prêts à jaillir, l’œil vif et la passion du dessin chevillée au corps. Ces voyageurs, professionnels ou amateurs, semblent tout droit sortir d’un train à vapeur parcourant le nord de l’Inde, ou descendre d’un avion bimoteur ayant survolé l’Amazonie. Ils en ont rapporté des souvenirs sensibles, tracés sur des carnets aux reliures usées, les pages maculées d’éclaboussures de thés où quelques poussières de la route se sont incrustées. Chaque année, la Biennale reçoit plusieurs centaines de candidatures venant du monde entier. Parmi celles-ci, elle en sélectionne environ 150 qu’elle invite à venir exposer à Clermont-Ferrand. L’exposition est divisée en trois espaces. Au premier étage, le “Off” accueille des carnettistes invités, mais ne participant pas au concours “officiel”. La plupart

viennent de France et d’Europe à leurs propres frais et exposent les carnets réalisés lors de leurs derniers voyages. On y trouve de purs amateurs, mais aussi des illustrateurs professionnels et des peintres dont le travail est remarquable. Dans le même espace, la librairie des Volcans organise un espace de vente dans lequel les visiteurs peuvent trouver tous les ouvrages publiés, à compte d’auteur pour beaucoup, par les artistes présents. Cette production va de la simple carte postale ou du marque-page, jusqu’à l’épais ouvrage, richement mis en page. En face de ce premier espace d’exposition, une grande salle projette en permanence des films de voyage, commentés par leurs réalisateurs, ou rassemble le public autour de thèmes choisis. Au deuxième étage, le “On” présente les travaux de carnettistes sélectionnés pour le concours autour des différents thèmes choisis. Cette année, le thème de voyage sera “Les Carnets du Bassin Méditerranéen”. Michel Francillon, le secrétaire de l’association “Il faut aller voir” qui organise la Biennale, virevolte de table en tables, s’assure que chaque artiste a bien trouvé ses marques et se sent au mieux dans l’espace qui lui a été alloué. De jeunes étudiants de la formation “Métiers de l’édition” de la faculté de Clermont-Ferrand, assurent les permanences sur de nombreux stands d’éditeurs ou des libraires. Les échanges entre les voyageurs-dessinateurs et le public sont intenses et incessants. Chacun raconte ses propres expériences de voyages lointains, de randonnées ou simplement de découvertes étonnantes. D’autres se prennent à rêver de partir, eux aussi, de prendre le temps de s’arrêter devant un paysage et d’en saisir la beauté par le trait. C’est ici que l’organisation de la Biennale montre tout son incroyable talent et sa formidable générosité. En effet, il est bien rare qu’un événement comme celui-ci ne se soit pas transformé en entreprise semi-commerciale, avec location de stands à prix prohibitifs et buvettes rappelant les tarifs pratiqués sur la Croisette en plein Festival ! Rien de tout cela à Clermont-Ferrand. L’accueil reste convivial et le prix d’entrée raisonnable. Durant ces trois journées, des groupes scolaires fourmillent dans les allées durant toute la journée du vendredi, tandis que les familles viennent parfois de très loin pour visiter cette exposition exceptionnelle durant le week-end. Au cours de l’événement, plusieurs prix sont remis par les sponsors et les partenaires de la Biennale, comme Vulcania et Atalante.


Événement

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Carnet de voyage ou scrapbooking ? Les carnets de voyage sont réellement nés au XIXe siècle, lorsque les premiers “peintres-voyageurs” ont commencé à parcourir le monde grâce au chemin de fer naissant, aux grands bateaux à vapeur transatlantiques et à l’émergence d’un monde nouveau. Des peintres comme Delacroix ou Millet ont pris l’habitude d’emporter de tout petits équipements de peintures à l’aquarelle ou à l’huile et des carnets Moleskine® pour “croquer” les paysages, les gens ou les plus petits détails de leur parcours. Ces véritables prémices d’œuvres d’art en devenir ont remplacé les anciens croquis sur papier raisin que leurs prédécesseurs réalisaient. Les mouvements de peinture réaliste et orientaliste ont particulièrement marqué cet engouement pour une technique plus légère, proche de l’impressionnisme par la couleur. Il ne faut donc pas confondre les “carnets de voyage”, dont les sources proviennent bien des techniques artistiques traditionnelles, et une autre technique popularisée dans les pays anglo-saxons, que l’on appelle “scrapbooking”. Il s’agit là de ramasser tous les souvenirs d’un voyage, depuis le billet d’avion jusqu’aux étiquettes de bouteilles d’eau, puis de les coller en les commentant dans un album-souvenir. Dans cette pratique, la qualité du dessin ou les talents techniques ne comptent pas tant que l’humour, l’imagination et la fantaisie des auteurs. Certains de ces collages sont tout simplement hilarants et certains auteurs ont un talent d’écriture évident.

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* Le festival “Les Étonnants Voyageurs” est organisé à Saint-Malo, du 22 au 24 mai 2010. Il accueille des écrivains et des cinéastes passionnés par le voyage. ** Le festival “Le Grand Bivouac” d’Albertville présente, du 23 au 25 octobre, des expositions de photos, des ateliers de jeux, de musique ou de dessin. Il accueille des représentants des peuples “des bouts du monde”.

La France, capitale mondiale du carnet ? Pendant quelques années, le succès incroyable des carnets de voyage du navigateur Titouan Lamazou, parus à l’hiver (1999), ou des beaux livres publiés par des éditeurs spécialisés dans l’aquarelle et le naturalisme, ont pu faire croire que cette forme de livres était destinée à devenir un fond de commerce intéressant. Malheureusement, la profusion de titres, souvent bâclés ou dénué de réel intérêt, a tué ce marché naissant et la plupart des grandes maisons d’édition a cessé d’éditer ce type d’ouvrages. Le marché français du carnet de voyage reste une exception dans le domaine de l’édition internationale. Aucun autre pays n’a développé un tel catalogue et Clermont-Ferrand est devenu le seul endroit où certains éditeurs et auteurs auto-édités peuvent trouver un débouché pour leur production. Cette année, la Biennale accueillera sept maisons d’édition publiant des carnets de voyage. Clermont-Ferrand s’est fait une spécialité des événements décalés. Outre la Biennale du carnet de voyages, qui brille par son originalité et sa constance, la ville soutient également le festival du court-métrage. Voilà bien deux occasions supplémentaires pour venir visiter la capitale des Gaulois. n

Les artistes venus exposer sont très accessible. La Biennale est un lieu d’échange et de rencontre assez rare...

Infos pratiques Association Il Faut aller voir (organisatrice d ela Biennale) 21 rue Jean Richepin 63000 Clermont-Ferrand www.biennale-carnetdevoyage.com


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Livres Une haine si profonde La collection « Terre de poche », éditée par les éditions De Borée, propose une série de romans dont le cadre est situé dans une région française spécifique. Même si on parle ici de « littérature régionaliste », il s’agit avant tout de romans. Effaçons donc les spécificités régionales pour ne retenir que les qualités littéraires de ces ouvrages. Nous avons lu « la Dénonciation », de Jacques Mazeau, qui se situe en région Centre, durant la deuxième guerre mondiale. Dans le petit village du centre de la France, une famille est déchirée par l’annonce de la défaite française. En plein débâcle, Julia retrouve Léon, son mari, et Pierre, son frère. Les deux hommes les plus importants dans sa vie se détestent cordialement et en viennent fréquemment aux mains. Pour échapper à la mainmise de la famille sur sa femme, Léon décide de quitter la ferme et de reprendre le bistrot du village. Très rapidement, ce lieu devient un quartier général des collabos et des Allemands. Mais les beaux jours n’auront qu’un temps… L’auteur décrit cette période « grise », dans cette ambiance avinée et lourde de haine, avec un style court et précis, laissant toute sa place à l’intrigue. Une vision pessimiste de la nature humaine et des pulsions meurtrières de certains. La Dénonciation, Jacques Mazeau, collection « Terre de poche », éditions De Borée, Riom 2009. 288 pages, 7 €

A nos plus belles années Les éditions Geste remettent ça ! Après la collection « 365 jours… », présentée sous forme de gros livres cartonnés à l’italienne, Anne Crestani poursuit son travail de mémoire en nous proposant une rétrospective des années 60. Classées chronologiquement, 365 dates clés nous permettent de revivre l’intensité de cette décennie, de John Kennedy au premier vol du Concorde, en passant par la décolonisation et mai 1968. Ce beau livre de 744 pages se feuillette à tout moment, de façon ludique ou nostalgique. Un livre à (s’)offrir à tout moment. Se souvenir des années 60, Anne Crestani, collection 365 jours en France, Geste éditions, La Crèche, 2009. 744 pages, 30 €.

Un roman si noir Les romans graphiques sont généralement des bandes dessinées qui racontent des histoires « adultes », pour un public adulte. Il existe cependant un genre moins connu, appelé du même nom, qui désigne les romans en images élaborés durant les années 30. Il s’agissait alors, pour des illustrateurs et artistes influencés par les arts graphiques, de raconter une histoire uniquement grâce à des gravures noir et blanc. L’influence expressionniste, ainsi que celle des grands courants réalistes et surréalistes de l’époque sont évidentes. Un beau livre retrace l’histoire et les différents portraits des représentants de cette tendance artistique, pour les amateurs d’art et de graphisme. Son auteur, David A. Beröna a remporté le 1er Prix de la Special Trade - Adult Graphic Novel au New York Book Show en mars dernier pour son ouvrage Le Roman Graphique, aux Editions de La Martinière. Historien reconnu du roman graphique et de la bande dessinée, David A. Beröna nous livre une passionnante anthologie des livres sans parole, à l’iconographique riche et rarement reproduite. Le roman graphique, , Editions de La Martinière 256 pages, 27 €

Le dernier pour la route En ces temps de « politiquement correct » et de « principe de précaution », un livre entièrement consacré aux cocktails et alcools semble quelque peu incongru, voire inap-


Livres-DVD

Le Temps du Voyage - automne 2009

proprié. Cependant, ce splendide ouvrage de 800 pages est l’un des plus riches et des plus détaillés qu’on puisse imaginer. L’auteur, André Dominé, s’est attaché à décrire, par le plus menu détail, tous les aspects de la fabrication de boissons alcoolisées. A partir de l’al-kuhl arabe, qui désignait un maquillage pour les yeux et signifie « le tout », des médecins occidentaux ont découvert la distillation et ont nommé ce breuvage nouveau « l’eau de vie », que certains considérèrent comme un remède universel. Sept ou huit siècles plus tard, il nous reste les eaux-de-vie de marc, de raisin, de fruits et de céréales, les apéritifs anisés ou à base de vin cuit, les liqueurs et les vins doux. Autant de boissons déconseillées par l’Académie de médecine, mais chaleureusement présentées ici, de façon à la fois encyclopédique et documentée. Happy hour de lecture attentive ! Le livre du bar et des cocktails, André Dominé, éditions Ullmann, Paris, 2009. 816 pages, 29,95 €

Bonne et heureuse année ! Eh oui, les fêtes de fin d’année sont toutes proches ! Voici une idée de cadeau qui satisfera tous les amateurs de beaux paysages et de littoral. Le magazine Chasse-marée, associé aux éditions Glénat, propose un agenda au petit format (12 x 18 cm) qui présente les îles et presqu’îles de France. La moitié des 144 pages est donc illustrée des photos de Stanislas Fautré, tirées de son ouvrage du même nom aux éditions Glénat. Le bon moyen pour rester toute l’année en contact avec la mer. Agenda mer 2010, Stanislas Fautré, éditions Glénat, Grenoble

2009. 144 pages, 9,99 €

DVD

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L’Europe, comme à la maison...

New-York, NY. Tout le monde se souvient sans doute du chef d’œuvre de Martin Scorsese, « Taxi Driver ». Pour cette série de documentaires publiés en DVD, le réalisateur Pierre Brouwers ne pouvait décemment pas choisir un autre titre que celui-ci ! Chaque film de 52 minutes nous permet de découvrir une ville par l’intermédiaire de chauffeurs de taxis et le premier titre produit est évidemment consacré à… New-York ! Pour la suite, l’intrépide voyageur prévoit de décliner ce concept avec les taxis si typiques de Londres, Tokyo, Istanbul, Bangkok ou Manille. Lui qui a déjà survolé la plupart des pays du monde pour la collection « Le monde vu du ciel » s’apprête donc à redécouvrir ces villes « vues du macadam ». Macadam cowboy, c’était un autre titre possible ? New York, Pierre Brouwers, collection Taxi Drivers, Editions Média 9 et TF1 vidéo, 2009 Diffusion sur Voyage et sur NRJ 12 en octobre 2009.

Découvrez Habitat d’Europe, le très beau livre du carnettiste Jean-Marc Navello et de Laurence Duca (extrait page suivante). Jean-Marc Navello est un dessinateur au talent indéniable, qui aime sillonner son pays et l’Europe pour en croquer les paysages et lieux de vie. Sur l’eau, sous terre, au bord de la mer, en montagne ou en plaine, ce sont tous les types d’habitations qui sont recensées dans ce livre ; des maisons qui témoignent de traditions, cultures, adaptations à l’environnement. Mais Habitat d’Europe n’est pas uniquement un beau, agréable à feuilleter. Il invite à une réflexion sur l’architecture de chaque région, de chaque époque. Son regard sur la nôtre n’est d’ailleurs pas dénué de reproche : “Pourquoi pasticher l’architecture traditionnelle ? (...) Ne serait-ce pas plus judicieux de repenser le logement en s’inspirant des exemples du passé pour crééer une architecture de qualité ?” Les images répondent d’ellesmêmes. La beauté des aquarelles de Jean-Marc Navello révèlent la richesse de notre patrimoine européen, à conserver à tout prix. Habitat d’Europe, Dexia Editions/Casor et Pollux, Laurencxe Ducas et Jean-Marc Navello.

62 pages. 25 euros


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Carnet :

“Habitat en Europe”

un livre de Laurence Duca

illustré par

Jean-Marc Navello

Moulin flottant à nef en bois, Périgord (F)

Moulin en pierre (F)

Moulin en bois, Lolarovo (SK)


Carnets

Le Temps du Voyage - automne 2009

Moulin en bois, pierre et brique, Haaskbergen (NL)

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Extrait de Habitat en Europe Le très beau livre du carnettiste Jean-Marc Navello et de Laurence Duca (chronique p. précedente), aux éditions Dexia / Castor et Pollux. 25 €

Moulin en bois et pierre, Bretagne (F)

Moulin en bois, Alpen Bayern (D)

Maison d’écluse en pierre, Yonne (F)


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Golf

Picardie

Golfer entre ciel et eau texte et photos Olivier THIBAUD A deux heures de Paris par l’autoroute A16, la Baie de Somme et la Côte picarde vous offrent un espace merveilleux et encore préservé, entre ciel et eau. Un espace fascinant pour tous ceux qui l’ont approché, à la variété des lumières et des paysages constamment changeants. Voilà donc une destination golfique pour un dépaysement assuré.

Golf de Belle Dune L’un des plus beaux de france Tout d’abord Belle Dune, classé par notre confrère Golf Européen parmi les 10 plus beaux parcours français, est de notre point de vue le plus beau de Picardie. Situés entre terre et mer dans le massif du Marquenterre, ses 18 trous ont tout le charme des links écossais où la beauté du paysage rivalise avec les subtilités techniques. A quelques encablures du bord de mer, il s’intègre merveilleusement au plus beau massif dunaire d’Europe, avec ses greens semés directement sur la dune. Les faiways à l’entretien parfait sont très roulant mais pitchent peu. Grâce à son drainage naturel, le golf de Belle Dune est l’un des rares de la région à pouvoir être joué en toutes saisons. Parcours technique, donc assez difficile, Belle Dune reste néanmoins accessible à tous les niveaux de jeu. De plus, contrairement à ce que l’on pourrait penser, c’est un golf public et donc ouvert à tous. Un seul regret : en aucun endroit on ne voit la mer, pourtant si proche... GOLF BELLE DUNE Promenade du Marquenterre - 80120 FORT-MAHON PLAGE Tél. : 03 22 23 45 50 - www.golfdebelledune.com Ouvert toute l’année PAR 71 – 18 trous – 5883 m Tarifs : Semaine : de 39€ à 70 €, selon saison Vendredi, week-end, jours fériés : de 50€ à 70€, selon saison Tarif spécial fin de journée (3 heures avant le coucher du soleil)

Golf de Nampont Saint-Martin : la nature préservée à proximité de l’A16 et à 35 km du Touquet, Le golf de Nampont Saint Matin se niche dans la nonchalante et verdoyante. Dessiné autour d’un château du XVe siècle il saura satisfaire pleinement tout golfeur amoureux de la nature. Il comporte deux parcours de 18 trous variés dans les bois, pinèdes et garennes avec des fairways bordés d’arbres. Site protégé, Nampont Saint Martin constitue une véritable réserve ornithologique. Les Cygnes : Excellent parcours tracé dans des paysages boisés. Les pièces d’eau semblent en faire un parcours difficile, mais en fait peu d’entre elles sont véritablement en jeu sauf pour punir les très mauvais coups. Si vous aimez les oiseaux, vous serez comblés car cygnes, oies sauvages, hérons, poules d’eau et canards de toutes espèces seront vos compagnons de jeu. Le Belvédère : Parcours amusant et très complémentaire de l’autre parcours de Nampont (Les Cygnes). Ici, pas d’eau. le tracé serpente entre bois et garennes. Un jeu précis de fers y est important. Les paysages sur la vallée de l’Authie sont magnifiques. Au départ du 13 s’offre à vous le magnifique panorama de la Baie de Somme. Le cadre exceptionnel vous fera oublier l’entretien parfois “rustique”. Autre plus, les tarifs des green fees très doux. Le bon plan : jouer les deux parcours dans la même journée pour le prix du parcours des Cygnes. Qui dit mieux ? Maison forte 80120 Nampont-Saint-Martin - Tél. : 03 22 29 92 90 www.golfdenampont.com Ouvert toute l’année Le Belvédère: PAR 70 – 18 trous – 5275 m Les Cygnes: PAR 72 – 18 trous – 6081 m Tarifs Parcours « Le Belvédère » Semaine : de 30 € à 35 €, selon saison Week-end, jours fériés : de 35 € à 40 €, selon saison Parcours « Les Cygnes » Semaine : de 40 € à 45 €, selon saison

L’entrée du château de Nampont Saint-Martin

Week-end, jours fériés : de 45 € à 50 €, selon saison Tarif spécial: les deux parcours dans la même journée au tarif du parcours des Cygnes




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