Voyage
le temps du
Culture : Agen à l’heure africaine Provence : du Lubéron jusqu’à l’étang de Thau, un parfum d’été - Portugal : à deux pas de Lisbonne, découvrez les dauphins du Sado - Pratique : créer un gîte ou une maison d’hôte ? Mode d’emploi.
le temps du
Voyage Découvrir le monde
Dossier été
On dirait le Sud... Des Hautes-Alpes à Sète, toute la Provence
Trimestriel - numéro double - été 2010 - 9,50 € - 62,32 FF
en toute sérénité
2 Le temps du Voyage - été 2010
Blondes tresses et blanche nuit Tallinn mérite d’être vécue sous le soleil de minuit. En été, les nuits sont courtes dans la capitale estonienne. Cinq petites heures pendant lesquelles le soleil s’assoupit à peine. Inscrite au patrimoine de l’Unesco, cette fière et mystérieuse cité est une destination idéale pour un week-end. On flâne dans ses belles ruelles médiévales, le long de ses maisons colorées, de ses remparts imposants. On visite ses nombreux petits musées, ses églises, la place de l’Hôtel de ville et son intrigante pharmacie datant de près de 600 ans. Le soir, on s’attable à l’une des tavernes de la vieille ville, tandis qu’une serveuse aux nattes blondes nous apporte une cervoise moyenâgeuse. La soirée se termine au gré des envies : promenades ou festival, qui sont forts nombreux en cette saison. Estonian Air vient de reprendre ses vols saisonniers au départ de Paris et a ouvert une nouvelle ligne aérienne, qui relie Nice à Tallin. Cette compagnie nationale du pays balte fut fondée le 1er décembre 1991, à l’annonce de la nouvelle indépendance de l’Estonie. Trois ans plus tôt, en 1988, la Révolution chantante de Tallin avait déjà fissuré le joug russe. Une foule s’était massée sous les fenêtres des autorités officielles et avait entonné des chants traditionnels estoniens. Quelques mois plus tard, le 23 août 1989, c’est une chaîne humaine de 600 km, constituée de deux millions de personnes, qui reliait Vilnius, Riga et Tallinn. Paris-Tallin : à partir de 236 €. Nice Tallin : à partir de 112 €.
4 Le temps du Voyage - été 2010
Un doux parfum de vacances...
Pas de destination lointaine, de plages blanches et de cocotiers… Non, nous sommes loin des croisières de notre précédent numéro. Cette fois, nous partons vers le Sud. Le sud de la France, d’abord, puis la Catalogne, les Baléares et les Asturies, pour atteindre la pointe sud du Portugal et ses… Non, je ne vous le dis pas, allez voir vous-même en page 37, c’est une surprise !
Photo de couverture : La Bastide de Marie, Ménerbes. Photo de Laurence Jehanno.
En supplément de ce numéro exceptionnel d’été, nous vous avons concocté un guide spécial “enfants” de 64 pages, en petit format. Un guide qui permettra à vos enfants ou petits-enfants de découvrir les régions françaises et ses innombrables trésors en même temps que vous, mais avec leurs propres termes et à leur rythme. Décidément, nous sommes un peu obsédés par cette idée de rythme ! Quand nous avons décidé de créer ce magazine, nous désirions paraître tous les trois mois, autant par prudence que par goût. Nous voulions prendre le temps de découvrir le monde, proche ou lointain, à notre propre tempo, “en toute sérénité” comme nous le revendiquons en couverture. Malheureusement, la réalité économique nous a empêchés de publier notre numéro précédent en temps et en heure, notre principal annonceur ayant déposé le bilan à quelques jours de l’impression du magazine ! Nous avons donc du attendre quelques semaines, et repousser la parution à plus tard. Entretemps, nous avons effectué bien d’autres reportages, que nous vous gardons au chaud pour l’automne et l’hiver prochain. Attendez-vous à de grands voyages, au Chili notamment, mais aussi à un numéro spécial consacré à l’œnotourisme et de nouvelles rubriques étonnantes. Prenez du bon temps, sous un parasol et dégustez ce cocktail de découvertes méridionales spécialement concocté pour vous, en attendant ce prochain numéro !
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Portugal
Découvrez des aspects surprenants du sud du Portugal et les réserves naturelles aux portes de l’Océan.
14
Pratique
Créer un gîte de vacances ou une chambre d’hôte ? Toutes les questions qu’il faut se poser...
Bonne lecture à tous, M. Ramis Rédacteur en chef
Retrouvez les sujets précédents et les anciens numéros sur notre blog : http://letempsduvoyage.canalblog.com
Numéro 1 : Guadeloupe, un mélange de couleurs - un week-end à Valence - République tchèque, la Bohême au coeur - Pratique : prendre sa retraite au Maroc - Pays de Savoie, un patrimoine au naturel (guide complet 64 pages).
Numéro 2 : Ontario, la terre aux eaux étincelantes - Grèce, un week-end à Athènes - les vins de Toscane - la Bourgogne à pied, à vélo ou en bateau Pratique : organiser son voyage sur Internet - FrancheComté (guide complet 48 pages).
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Sommaire Le Temps du Voyage - été 2010
Provence Portugal
Majorque
Espagne : changez de point de vue
Loin des clichés habituels sur le plus grand pays touristique d’Europe, redécouvrez les routes littéraires de Catalogne, les randonnées à Majorque ou les Asturies méconnues.
Reportages
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île Maurice
Carnet de voyage Voyage de notre graphiste sur l’île Maurice, un carnet de voyage sensible et délicat...
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On dirait le Sud...
En route pour un reportage dans le sud de la France. En commençant par Grenoble, cap vers les Hautes-Alpes, la Provence verte, le Lubéron, les gorges de l’Ardèche, jusqu’à Sète, la Venise du midi.
Numéro 3 : Alsace : la route des saveurs et des savoirfaire - Lisbonne : à la conquête de l’Est - Burkina Faso : voyage au pays des hommes intègres Pratique : des photos numériques sous toutes les formes.
Numéro 4 : spécial France ! 60 destinations à (re) découvrir
Numéro 5 : spécial Croisières ! un été indien en Croatie - Reportage en Mauritanie - balade gastronomique en Champagne - Bienêtre à La Roche-Posay - Pratique : louer une voiture sur Internet Test : Honda Insight
6 Le temps du Voyage - été 2010
Imaginez la galerie de l’évolution, au Muséum d’Histoire Naturelle à Paris. C’est la nuit, et un gardien fait sa tournée. Il ne remarque même plus les silhouettes impressionnantes des éléphants, des gorilles ou des rhinocéros. Soudain, il sursaute. Il vient de tomber face à face avec un Albertosaurus ! Non, décidément, il ne s’y fait pas à cette exposition temporaire…
Dans l’ombre des dinosaures
L
es dinosaures ont envahi le sous-sol de la grande galerie de l’évolution, au Jardin des Plantes, à Paris. Il ne s’agit pas, pour le Muséum, de refaire, pour la énième fois, une exposition spectaculaire, pour les plus petits. L’ambition est plutôt d’accompagner, scientifiquement, les grands perdants de l’évolution de la vie sur la planète Terre au cours des 65 millions dernières années.
Les squelettes et les fossiles ont été choisis pour leur caractère exceptionnel ou étonnant. Vous découvrirez, par exemple, des fossiles à mi-chemin entre dinosaure et oiseau, possédant même quelques traces de
plumes, des animaux ressemblant étrangement à des écureuils, grimpant aux arbres, des squelettes de minuscules mammifères qui ont vécu à la même époque que les immenses dinosaures, comme l’Albertosaurus ou le Carnotaurus. Vous découvrirez également les subtiles différences entre ptérosaures, sortes de reptiles volants, et dinosaures volants, devenus nos oiseaux. Sur un écran panoramique, un spectacle audiovisuel de 6 minutes environ permet enfin d’évaluer les différents scénarios envisagés pour expliquer la disparition des dinosaures. C’était il y a 65 millions d’années. Ces pauvres dinosaures ignoraient alors qu’ils feraient peur un jour à des gardiens de nuit… Drôle d’évolution. Renseignements pratiques : jusqu’au 14 février 2011 Muséum d’Histoire naturelle Grande galerie de l’évolution 36, rue Geoffroy Saint-Hilaire – 75005 Paris Ouvert tous les jours de 10h à 18h, sauf le mardi. Tarif : 9 € (adultes) et 7 € (enfants). Le ticket d’entrée donne accès aux collections permanentes de la Grande galerie.
Profitez en également pour visiter les Serres du Jardin des plantes qui ont réouvert le 2 juin dernier. C’est tout simplement fabuleux ! Jardin des Plantes, 57 rue Cuvier, 75005 Paris Tél. 01 40 79 54 79 Adultes : 5 €. Enfants : 3 €
Le Temps du Voyage - été 2010
Cet été, la ville d’Agen a choisi de se mettre à l’heure de l’Afrique. N’allez pas chercher là une coïncidence avec la Coupe du Monde de Football. Il s’agit d’Art Africain. Une collection superbe, digne des meilleurs musées, est présentée à l’église des Jacobins jusqu’au 15 novembre prochain. À visiter absolument !
Agenda
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Agen, l’Africaine ! photos de Patrick Sargos
Arts premiers ou arts religieux, un choix essentiel Depuis bientôt un siècle, l’Art Africain s’invite dans les galeries d’arts et les musées occidentaux, influençant même tout un pan de l’art contemporain, de Modigliani à Picasso, en passant par Braque ou Arman. Le musée du Quai Branly, ouvert depuis quatre ans, a choisi l’angle purement esthétique pour la présentation de ses collections “d’art premier”, masquant ainsi tout le pan “magique” des œuvres présentées. De la même façon qu’on appelait “primitifs” les arts du Moyen Age, il y a parfois une certaine condescendance dans la façon dont l’occident regarde ces objets. Patrick Sargos, collectionneur privé originaire d’Agen, a commencé à se passionner pour ces objets au cours de missions qu’il effectuait en Afrique en tant que coopérant, dans les années ‘70-’80. Lui et son épouse, Catherine, ont pris conseil auprès de Ndam Ousman, un marchand d’art togolais, installé à Dakar, qui leur a appris à discerner les œuvres authentiques des fausses. Ainsi, au fil des années, ils ont constitué une véritable collection d’œuvres choisies, non pour leurs qualités purement esthétiques, mais en raison de leur utilisation rituelle dans les traditions animistes. L’exposition organisée par le musée des Beaux-Arts d’Agen se tient dans une ancienne chapelle, aujourd’hui utilisée par la municipalité pour des expositions temporaires. La scénographie a voulu rester aussi discrète que possible, afin de ne pas brouiller le message essentiel et encombrer d’informations inutiles l’esprit du visiteur. Posés sur de longues estrades découpées triangulairement, les objets sont classés en fonction de leur origine : Afrique de l’Ouest (Mali, Burkina Faso, Guinée, Côte d’Ivoire…), Nigéria, Cameroun, Afrique Centrale (ethnies bantoues des grandes forêts équatoriales), représentations animalières, objets liés au culte du
vaudou et une section plus étonnante consacrée aux coffres mauritaniens. Chaque objet est commenté par une étiquette explicite, décrivant l’utilisation religieuse à laquelle il était destiné. Ces 200 objets tracent donc, en filigrane, toutes les cultures de l’Afrique noire, de la Mauritanie à l’Angola. Un catalogue superbe permet également de fixer les souvenirs de cette exposition, magnifiquement édité par les éditions Hazan. Cette exposition est également l’occasion, pour la municipalité, d’organiser toute une série d’animations et d’activités culturelles. Jusqu’au 15/11/2010 Arts et traditions d’Afrique : Du profane au sacré Fruit de la rencontre avec des collectionneurs, cette exposition exceptionnelle conçue comme une introduction à l’art africain, propose plus de 200 objets inédits (masques, statuettes, statues, fétiches) provenant d’Afrique de l’Ouest, d’Afrique centrale, du Nigéria et du Cameroun, ainsi que des coffres mauritaniens... Eglise des Jacobins Rue Richard Cœur de Lion – 47000 Agen Horaires : Ouvert tous les jours (sauf le mardi) de 10h à 18h. Nocturne jusqu’à 21 h tous les samedis du 19 juin au 18 septembre. Fermé le 1er novembre. Tarif : 6 € Catalogue de l’exposition Texte de Catherine et Patrick Sargos, photos de l’auteur et photographies anonymes d’époque. 336 pages, 25x28 cm, 30 €
8 Le temps du Voyage - été 2010 Africa-Mix: le grand chantier Du mercredi 7 au mercredi 28 juillet de 14h à 17h. Eglise des Jacobins Chantier artistique proposant différents ateliers autour des modes d’expressions artistiques africains (masques, parures, motifs…) suivis d’un Grand défilé au mois d’août à l’occasion du Grand Pruneau Show. En lien avec l’exposition “Du sacré au profane : arts et traditions d’Afrique”. Ateliers pour les 3 -15 ans. Sur inscription. Payant. Contact : 05 53 69 47 23 23/07/2010 Folklore Biemb’Art Congo - 1ère partie : Ziljakara 21h : Folklore Biem’Art Congo (Folklore) 20h30 : 1ère partie : Ziljakara Concert gratuit sur la Place de la Mairie Dimanche 1er août de 10h à 18h Projection au Musée “Jean Rouch et sa caméra” Musée des Beaux-Arts Contact : 05 53 69 47 23 Dimanche 5 septembre de 10h à 12h30 et de 13h30 à 18h Projection au Musée “Dolo, le dernier dogon” Musée des Beaux-Arts Contact : 05 53 69 47 23 Mercredi 15 septembre à 14h Conférence : “La représentation animalière dans les arts africains” Musée des Beaux-Arts Par Emilie Salaberry, chargée des collections extra-européennes, musée d’Angoulême. Référents majeurs dans l’univers du sacré, les animaux sont une source d’inspiration inépuisable pour les sculpteurs, fondeurs et ivoiriens africains. Tout public. Contact : 05 53 69 47 23 Du 1er au 3 octobre Ma CASE présente : “Afriques aux miroirs” - 3 jours de rencontres avec l’Afrique Un week-end autour de l’Afrique et ses différentes facettes, à la rencontre des arts croisés (conte, musique, arts plastiques, cinéma) : l’Afrique sur nos territoires, à nos portes. La Tannerie Vendredi 1er octobre à 20h30 Concerts Paamath - France Sénégal Pape Amath N’DIAYE (Paamath) est né à Dakar au Sénégal. Musicien guitariste,chanteur, auteurcompositeur, il puise dans ses origines africaines, à la recherche d’une expression personnelle et essentielle. Dans son nouveau répertoire, il chante les couleurs de la vie, traite le sentiment, scénarise le déclin d’un monde. Il chante l’injustice mais aussi l’espérance, le rêve et mille soleils … Samedi 2 octobre à 20h30 Paul Sidibe - Mali Paul SIDIBE, est à la fois chanteur et musicien, d’origine peul, il est né au sud ouest du Mali. Il propose un répertoire qui présente des chants traditionnels et populaires, amenés par un trio de kamele n’goni et d’une flûte peul. Dimanche 3 octobre à 20h
Mathieu Sourisseau et Eténèsh Wassie France Ethiopie De cette rencontre est née une forme musicale intimiste où voix et basse acoustique trouvent leur propre espace, en totale liberté, et nous emmènent dans des sphères jusqu’ici inconnues. Le répertoire éthiopien est revisité par des mélodies pop, rock voir punk (…) qui révèlent par leur décalage l’essence de cette musique. La voix d’Eténèsh, sauvage et secrète nous emporte dans un univers rare. Exposition Alain Bouville peint sur bois dans un langage simple et fort. Ses portraits d’hommes, de femmes et d’enfants africains sont saisissants de beauté et d’expression. Tout public. Contacts : 05 53 68 04 04 www.ma-case.com/afriqueauxmiroirs www.sallelatannerie.com Samedi 2 octobre de 14h à 17h Ateliers d’arts plastiques : inspirations africaines Musée des Beaux-Arts “Esthétique du fétiche : art cru et récupération”, réalisation de fétiches par Marion Etchverry, céramiste et plasticienne. En lien avec l’exposition “Du sacré au profane : arts et traditions d’Afrique”. A partir de 14 ans. Contact : 05 53 69 47 23 Dimanche 3 octobre de 10h à 12h30 et de 13h30 à 18h Projection au Musée “La danseuse d’ébène,
Irène Tassembedo” Musée des Beaux-Arts Tout public. Contact : 05 53 69 47 23 Dimanche 3 octobre de 15h à 17h Poupées d’argile Eglise des Jacobins La P’tite Fabrique d’art / Atelier “Pitchoun” avec Marion Etchverry, céramiste. Atelier de création de statuettes en terre. En lien avec l’exposition “Du sacré au profane : arts et traditions d’Afrique”. Jeune public de 3 à 7 ans. Contact : 05 53 69 47 23 Mercredi 13 octobre à 14h Conférence : “A la découverte des fétiches à clous dans l’art africain” Musée des Beaux-Arts Intermédiaires obligés entre les humains et les divinités surnaturelles, masques, statues et fétiches sont des symboles chargés de significations magico religieuses. Tout public. Contact : 05 53 69 47 23 Mercredi 27 octobre de 14h à 17h Animation Jungle box Musée des Beaux-Arts La P’tite Fabrique d’art / Atelier “De l’Art” un atelier pour fabriquer des petits univers portatifs autour de l’Afrique que chaque enfant emportera avec lui. En lien avec l’exposition “Du sacré au profane : arts et traditions d’Afrique”. Jeune public de 7 à 15 ans. Contact : 05 53 69 47 23
Événement Le Temps du Voyage - été 2010
Cluny, un petit air d’éternité Par Geneviève Guihard et Julien Carrier
L’année 2010 marque le 1.100e anniversaire de la fondation de l’abbaye de Cluny par Guillaume le pieux, comte d’Auvergne et duc d’Aquitaine. Cet événement est l’occasion de revisiter les monuments qui ont jalonné l’histoire spirituelle de la région Bourgogne, une terre notablement propice à la réflexion et à la spiritualité. Cluny, fondée en 910, Cîteaux, berceau de l’ordre cistercien créé en 1098 et la Basilique consacrée à Sainte-MarieMadeleine à Vézelay sont les points cardinaux de ces lieux dédiés à la méditation et à la foi. Cluny à l’apogée de l’art roman.
L
e Centre des monuments nationaux célèbre le onzième siècle de la fondation de Cluny en organisant une exposition classée “d’intérêt national”, jusqu’au 30 septembre (voir les détails ci-dessous). Ce sera l’occasion de découvrir 130 œuvres romanes majeures provenant d’institutions prestigieuses françaises et étrangères comme la Bibliothèque nationale de France et le British Museum, ainsi que de collections privées.
La première salle, située dans l’ancien cellier, fait découvrir successivement les débuts de l’art dans l’univers clunisien, la vie liturgique, l’organisation du monastère, le rayonnement de Cluny en France et en Europe. Chapiteaux et sculptures provenant de différents sites clunisiens illustrent les évolutions de la sculpture de Cluny et de ses dépendances (Moissac, Nevers, Toulouse, San Benedetto Po, Vézelay, Lewes, Najerá, Mozac…). De nombreux vestiges du cloître de Cluny réalisé vers 1115- 1120 sont présentés, permettant de découvrir la richesse artistique de l’abbaye de Cluny à son apogée. A l’étage, dans l’ancien farinier, les visiteurs peuvent apprécier la beauté d’une vingtaine de manuscrits romans enluminés clunisiens dont certains étaient écrits et illustrés au scriptorium de Cluny aux XIe et XIIe siècles. Dans la seconde section du farinier sont exposés les vestiges des parties orientales de Cluny III, qui fut pendant cinq siècles la plus grande église de la Chrétienté. Une sélection d’œuvres provenant d’autres abbayes permet
de mieux comprendre la diffusion du style clunisien par les sculpteurs ayant œuvré à Cluny.
La foi par-dessus tout Le jour de la Saint-Benoît de l’an de grâce de 1098, 21 moines partirent de l’abbaye bénédictine de Molesme, près de Montbard, pour chercher un lieu propice à l’édification d’une nouvelle abbaye pour y vivre dans la prière et la pauvreté. Robert de Molesme et ses compagnons connurent bien des difficultés dans la construction de leur monastère. Mais c’est Bernard de Clairvaux qui donna une impulsion décisive, à partir de 1112, à cette entreprise. La personnalité charismatique de cet homme, qui est entré en religion à l’âge de 22 ans avec trente membres de son entourage, lui permet d’exercer son autorité religieuse sur ce nouvel ordre religieux. La communauté religieuse qui se constitue autour de lui à Clairvaux s’éloigne progressivement des principes de l’abbaye de Cluny
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10 Le temps du Voyage - été 2010 pour pratiquer une ascèse plus exigeante. Ils s’éloignent volontairement du monde quotidien pour s’isoler dans la prière. Ils font vœu de pauvreté et de silence, pratiquent un travail manuel rude. L’ordre cistercien se dote rapidement d’une charte de fonctionnement qui pose les règles définissant les relations entre l’abbaye-mère, située à Saint-Nicolasde-Cîteaux, et ses “filles”. Les abbés se retrouvent chaque année en septembre, lors de la fête de la Sainte-Croix. Chacun rend visite aux autres abbayes affiliées durant le reste de l’année. Bernard de Clairvaux fustige les Clunisiens, pour leur amour de l’Art, qui distrait l’attention des religieux vers la méditation. Devenu l’un des pères de l’église les plus écoutés de son temps, il mène un de ses disciples jusqu’au trône papal, sous le nom d’ Eugène III. C’est à sa demande qu’il lance un appel enflammé pour la deuxième croisade, au pied de la colline de Vézelay. Celle-ci s’achèvera par un échec sanglant, quatre années plus tard. Cette retraite sans gloire marquera le recul de son influence, mais il aura laissé derrière lui 72 monastères répartis dans toute l’Europe, dont la moitié en France et une vingtaine en Bourgogne. A la fin de sa vie, il écrira : “Je préfère voir les murmures des hommes s’élever contre moi que contre Dieu.”
Sur les chemins de SaintJacques Il est des lieux marqués par l’Histoire que chacun devrait connaître car ils font partie du patrimoine commun à tous les hommes. Parmi ces sanctuaires de notre civilisation, Vézelay aux portes du Morvan, tient l’une des premières places. La ville fait partie des grandes villes françaises qui servaient de point de départ aux pèlerins, tout comme Le Puy-en-Velay, Paris et Arles. Cependant, la prospérité de Vézelay, qui était essentiellement dûe à la présence de reliques attribuées à Marie-Madeleine, n’a duré que quelques siècles. Des milliers de pèlerins, princes et rois venaient alors y vénérer les reliques de la Sainte, avant de partir pour Compostelle ou pour la croisade. C’est d’ici que Richard “Cœur de Lion” et Philippe-Auguste se donnèrent rendez-vous pour s’élancer dans la troisième croisade. La ferveur religieuse diminua lentement au fil des siècles, et d’autres reliques de la Sainte ayant été “découverte” à Saint-Maximin, la Basilique de Vézelay perdit peu à peu de son aura. Après une longue période d’oubli et de déclin, la Basilique fut remise au goût du jour grâce à la rénovation entreprise par Viollet-le-Duc, au XIXe siècle. Classée au Patrimoine mondial de l’humanité depuis trente ans, la Colline Eternelle et la Basilique romane dédiée à Marie-Madeleine, sont des lieux propices au regain de la foi. Les offices, très fréquentés, y sont encore chantés en polyphonie par la congré-
Exposition à l’abbaye de Cluny : « Cluny, apogée de l’art roman » Du 29 juin au 30 septembre 2010 Le commissariat scientifique de l’exposition a été confié à Neil Stratford, conservateur général émérite du British Museum et membre correspondant de l’Académie des inscriptions et belles lettres. Musée d’Art et d’Archéologie de Cluny J-L Marechal et Neil Stratford Musée national du Moyen Age - Thermes de Cluny, Paris © Guy Ladrière Renseignements Lieu : Abbaye de Cluny Horaires : ouvert tous les jours de 9 h 30 à 18 h 30 jusqu’au 31 août 2010 et de 9 h 30 à 12 h et de 13 h 30 à 17 h du 1er au 30 septembre 2010 Tarifs : Plein tarif : 7 € / Gratuit pour les moins de 26 ans ressortissants des 27 pays de l’Union européenne et résidents réguliers non européens sur le territoire français. Gratuit pour les titulaires du pass éducation du ministère de l’Education nationale. Contacts : Abbaye de Cluny / 03 85 59 12 79 www.cluny.monuments-nationaux.fr www.monuments-nationaux.fr
gation des Fraternités monastiques de Jérusalem. 2010 étant une année “jacquaire”, c’est-à-dire lorsque la fête de Saint-Jacques, le 25 juillet, tombe un dimanche, les fêtes religieuses organisées autour du fameux pèlerinage devraient prendre un relief tout particulier.
Festivités spirituelles La Basilique du Sacré-Cœur de Paray-le-Monial est également le lieu d’importants pèlerinages annuels, qui ont lieu à l’occasion des fêtes de Sainte-Marguerite-Marie (octobre), du Christ-Roi (novembre), de la Miséricorde (avril) et du Sacré-Cœur (juin). Ce remarquable édifice a fait l’objet d’importants travaux de restauration, qui ont mis à jour de réels trésors sculptés, notamment dans la cour intérieure du cloître. Appartenant à l’ordre clunisien, la basilique a été construite entre les XIIe et XIVe siècles et a bénéficié d’un décor finement ciselé. Les chapiteaux des colonnes représentent des animaux réels, qui rappellent des personnages de la Bible, comme l’apôtre Jean (aigle) ou l’évangéliste Marc (lion), mais aussi des griffons, lions à tête d’aigle qui relient le pouvoir temporel (le lion) au pouvoir spirituel (l’aigle). Tout ici évoque la spiritualité et l’élévation de l’âme vers Dieu. Les cathédrales et les églises étaient de véritables “Jérusalem célestes”, ainsi que Saint-Jean la décrivait dans l’Apocalypse, appelant les chrétiens à respecter les préceptes de la religion dans la peur du Jugement dernier.
Des Pierres et des Hommes, la sculpture civile clunisoise du XIe au XIVe siècle Du 26 juin au 26 septembre 2010 Venez découvrir un autre visage de la sculpture de Cluny, celui des maisons du bourg monastique. L’abbaye et la cité de Cluny se sont développées conjointement et plus de deux cents maisons médiévales jalonnent aujourd’hui le centre-ville. Certaines ont conservé leur décor sculpté ou peint, parfois caché du grand public. Le temps d’un été, des oeuvres exceptionnelles sont présentées pour la première fois au public, invitant le visiteur à découvrir la richesse décorative des demeures bourgeoises dont la qualité n’a d’égal que son modèle : la grande abbaye. Approchez comme jamais vous n’avez pu le faire ces chefs d’œuvres de l’architecture civile, observez un tournoi de chevalerie représenté sur un linteau ayant traversé le temps, ou faites connaissance avec ce “cordonnier” dont l’échoppe grande ouverte semble vous attendre. Et n’oubliez pas les Compagnons qui, à côté de l’exposition, font résonner marteaux et burins dans leur loge de taille
Le Temps du Voyage - été 2010
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de pierre, pour reproduire chapiteaux et colonnettes avec les mêmes techniques qu’au Moyen Âge. Lieu : Hôtellerie Saint-Hugues (place de l’abbaye), salle des Écuries (accès possible pour les personnes handicapées) Horaires : tous les jours, de 9 h à 18 h en juillet et août (nocturne jusqu’à 22 h le samedi) et de 10 h à 17 h en septembre Tarifs : Plein tarif : 4 € / Tarif réduit : 2 € / Gratuité : moins de 18 ans Contact : Musée d’Art et d’Archéologie / 03 85 59 89 96 / museedecluny@monuments-nationaux.fr
Visite de l’abbaye de Cluny A l’occasion du 1100e anniversaire de la fondation de l’abbaye de Cluny, le Centre des monuments nationaux propose, dès l’été 2010, un circuit de visite entièrement renouvelé. Les restaurations des vestiges médiévaux révèlent la grandeur et la splendeur de Cluny III, l’immense église du xIIe siècle. Les dernières technologies de l’image offrent une toute nouvelle approche : le film en 3D-relief « Maior Ecclesia » et des écrans de réalité augmentée permettent de retrouver la majesté de l’église abbatiale. Avec le soutien de : La Fondation EDF Diversiterre, Massilly France, Areva, Setam sa, Groupe La Poste/Délégation régionale en Bourgogne, la Caisse d’Epargne Bourgogne Franche-Comté, le Journal de Saôneet-Loire/Le Bien Public, la CCI de Saône et Loire, Studio Comedi, l’imprimerie Aset-Bidoit. Visitez l’abbaye de Cluny tous les jours (sauf le 01/01, 01/05, 01/11, 11/11 et 25/12) ; visites libres ou commentées (selon disponibilité). Du 2 mai au 31 août : 9h30-18h30 Du 1er septembre au 30 avril : 9h30-12h et 13h30-17h Plein Tarif : 7 € Tarif groupe : 5,50 € (20 pers. minimum) Gratuité : gratuit pour les moins de 26 ans ressortissants des 27 pays de l’Union européenne et résidents réguliers non européens sur le territoire français. Gratuit pour les titulaires du pass éducation du ministère de l’Education nationale.
Renseignements : 03 85 59 12 79 ou 03 85 59 15 93 http://cluny.monuments-nationaux.fr abbaye-de-cluny@monuments-nationaux.fr www.monuments-nationaux.fr
Abbaye de Cîteaux
21700 - SAINT-NICOLAS-LES-CITEAUX Téléphone : 03 80 61 11 53, 03 80 61 32 58 - www.citeaux-abbaye.com
Descriptif : Si l’abbaye fondée par Robert de Molesme en 1098, berceau de l’ordre cistercien, a subi de nombreuses transformations
au cours des siècles, elle n’en est pas moins restée la maison-mère de l’Ordre, toujours habitée par des moines cisterciens. On peut y visiter, à l’intérieur de la clôture, de beaux vestiges du XVe s. : cloître des copistes et bibliothèque restaurés et le noviciat du XVIIe s. non restauré. Des expositions sur les enluminures du XIIe s., sur l’art de la reliure, sur la journée du moine ponctuent la visite. Un audiovisuel présente la vie monastique aujourd’hui, à Cîteaux. L’Abbaye de Cîteaux est aussi célèbre pour son fromage : le Cîteaux. Ce fromage de lait de vache Montéliarde à pâte pressée non-cuite, se présente en meule de type reblochon. Nombre maximum de personne : 50 Ouverture / fermeture : Ouverture du 28/04 au 03/10. Basse saison du 28/04 au 30/06 et du 01/09 au 03/10 : de 9h45 à 12h45 et de 14h15 à 18h. Fermé lundi et mardi (sauf lundi 24/05) et dimanche matin et matin du 13/05. Haute saison du 01/07 au 31/08 : de 9h45 à 18h30. Fermé lundi et dimanche matin. Vacances de la Toussaint du 23/10 au 03/11 : ouvert tous les après-midi, sauf le lundi ; ouverture exceptionnelle le lundi 1er novembre après-midi. Vente du fameux fromage, sauf le lundi et le dimanche matin.
Août 2010 Dimanche 8 août 2010 : concert de clôture des Grandes Heures de Cluny : « Les Vêpres de la Vierge de Monteverdi » par l’ensemble Cappella Cluniacensis sous la direction de Jean-Louis Rébut, avec Roberto Micconi à l’orgue à l’église NotreDame de Cluny. Contact : Association les Grandes Heures de Cluny en Bourgogne / 03 85 59 23 83 / eubertrand@orange.fr
Mardi 10 août 2010 :
concert de violon par G. Montmayeur et projection de gravures de Ch. Morel-Sauphar, à l’église Notre-Dame de Cluny à 21h. Contact : Paroisse de Cluny / 03 85 59 07 18 /paroissecluny@orange.fr - http://catholique-autun.cef.fr
Lundi 16 août 2010 : concert de chant grégorien de Cluny et son époque par Ygor Reznikov en l’église NotreDame de Cluny à 21h. Contact : Paroisse de Cluny / 03 85 59 07 18 /paroisse-cluny@ orange.fr / http://catholique-autun.cef.fr
Du 24 août au 5 septembre 2010 : soirée cinéma en plein air à l’abbaye de Cluny. Contact : Abbaye de Cluny / 03 85 59 12 79 / http://cluny.monuments-nationaux.fr
Les abbayes cisterciennes en Bourgogne : Notre-Dame de Cîteaux, Saint-Nicolas-lèsCîteaux en Côte d’Or (1098) La Ferté, La Ferté-sur-Grosne en Saône-etLoire (1113) Pontigny, dans l’Yonne (1114) Fontenay, en Côte d’Or (1118) Notre-Dame des Escharlis, dans l’Yonne (1120) Reigny-lès-Vermenton, dans l’Yonne (1120) Tart-l’Abbaye, en Côte d’Or (1125) Notre-Dame de Vauluisant, Courgenay dans l’Yonne (1127) La Bussière, en Côte d’Or (1131) Notre-Dame du Miroir, en Saône et Loire (1131) Maizières, Beaune, en Côte d’Or (1132) Quincy, Commissey dans l’Yonne (1133) Notre-Dame des Roches, Myennes dans la Nièvre (1134) Molaise, Ecuelles en Saône-et-Loire (1142) Notre-Dame de la Charité-sur-Lézinnes, Lézinnes dans l’Yonne (1184) Val des Choues, Villiers-le-Duc en Côte d’Or (1184) Cour Notre-Dame, Michery dans l’Yonne (1225) Notre-Dame du Bon-repos de Marcilly, Provency dans l’Yonne (1239) Abbaye de Bourras, Saint-Malo en Donziois dans la Nièvre (1109)
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Des vêtements pour les amoureux de la nature !
Lucibel Et la lumière fut ! Les lampes à incandescence seront bientôt totalement interdites à la vente. C’est déjà le cas pour les lampes au-delà de 60 Watts. Malheureusement, les nouvelles lampes à économie d’énergie fournissent souvent une lumière trop faible ou blafarde. On se croirait revenu au temps des néons… Une société française a remporté le prix de “Produit de l’année 2010” en lançant la gamme d’ampoules “Lucibel”. Pourquoi ont-elles été choisies ? Plus écologiques, dans leur emballage recyclé fabriqué à base de cellulose, moins chères (jusqu’à 25% de différence) avec les marques leaders, plus de confort visuel, avec trois gammes de lumières selon les pièces du logement ou les abat-jours un allumage immédiat et l’obtention d’une lumière optimale dès les premières secondes. Les ampoules Lucibel sont diffusées dans 400 points de vente en grande distribution, notamment Leclerc, Système U, Boulanger et Mr. Bricolage. Plus de renseignements sur le site de Lucibel www.lucibel.com
La marque Schöffel s’est spécialisée dans les vêtements outdoor, aussi bien pour les randos ou les treks, pour les destinations “tropicales” ou “tempérées”. La gamme de vêtements est particulièrement étudiée pour les voyageurs, hommes ou femmes, qui pratiquent la marche ou le camping sauvage. De nombreuses poches, des tissus anti-UV et traités contre les moustiques et un look “aventure” loin d’être ringard. La gamme propose des vestes, chemises, sahariennes et pantalons, en plusieurs coloris et dans toutes les tailles. Le principe de la marque est de ne jamais être en rupture de stock. Vous trouverez la liste des points de vente sur le site officiel. Attention ! il faut d’abord passer par le site allemand et choisir sa langue. La plupart des magasins du Vieux Campeur propose cette marque. Renseignements : www.schoeffel.de site “communautaire” des utilisateurs : www.schoeffelenvoyage.com
Bib’hips ! (à consommer avec modération) Tous ceux qui ont acheté un jour un cubi de vin connaissent les inconvénients et les avantages de cet objet. Avantage premier : moins de verre à éliminer ou à porter. Deuxième avantage, pas d’air dans la poche signifie pas d’oxydation du vin et une meilleure conservation. Troisième avantage : pas besoin de tire-bouchon ! Par contre, au rayon des inconvénients, citons entre autres la difficulté à sortir ce satané robinet de la boîte et le service à table. On se trouve obligés d’utiliser le rebord de la table de camping comme support, ce qui n’est ni convivial ni très pratique. Voici la solution à nos problèmes, au moins au niveau du service ! Le Bib’up est un petit appareillage extrêmement facile à utiliser, qui permet de poser sa “fontaine à vin” sur quatre pieds au milieu de la table. Le robinet du cubi se trouve à une quinzaine de centimètres, juste assez haut pour remplir facilement les verres de tous les convives ! Renseignements : www.bib-up.com
Boutique Le Temps du Voyage - été 2010
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Ay ay ! Mosquito ! L’été c’est bien, mais c’est encore mieux sans les moustiques, surtout lorsqu’on part dans des zones “à risque”. N’oublions pas que le paludisme tue plus de personnes en Afrique que le sida. 300 millions de personnes sont gravement atteintes dans le monde et 1 million en meurent chaque année ! Ce n’est donc pas seulement pour le désagrément causé par le bruit incessant des moustiques à vos oreilles qu’il convient de se protéger, mais aussi pour repousser un ennemi insidieux. La “marque verte” moustiKologne a lancé toute une gamme de produits adaptés aux différentes zones à risque dans le monde afin de repousser les moustiques : des moustiquaires imprégnées à la perméthrine, des diffuseurs électriques efficaces même fenêtres ouvertes, de l’essence de citronnelle 100% naturelle, des produits à haute tolérance pour la peau, à protection extrême pour les zones tropicales et infestées… Certains de ces produits s’appliquent immédiatement sur la peau, mais d’autres sont destinées aux vêtements. Des compagnons indispensables pour tout voyage en zone méridionale. Cette gamme est disponible en pharmacie. Liste complète sur www.marqueverte.com
Ne perdez pas le fil ! Comment choisir parmi tous ces modèles de téléphones portables ? Impossible ! En voici un, donc, que nous avons choisi tout à fait subjectivement. Nous cherchions un téléphone à clapet (c'est mieux pour éviter de devoir "bloquer" son clavier numérique à tout bout de champ), des touches facilement lisibles, un petit appareil photo intégré, pour capturer des images jusqu'à 2 mégapixels, un lecteur MP3 et une radio FM intégrés… Bref, les fonctions dont la plupart des téléphones disposent aujourd'hui, la fiabilité et le sérieux de Nokia en prime. En plus, il n'est même pas cher ! Nokia 7020 129 € sans forfait. Il est disponible en graphite, rose (notre photo), argent et bleu. Renseignements dans toutes les boutiques de téléphonie.
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Créer son gîte ou sa chambre d’hôte En ces temps économiques difficiles, de nombreuses personnes âgées de quarante ans et plus envisagent de se reconvertir. Parmi les idées les plus fréquentes, le désir de créer un gîte ou une chambre d’hôte resurgit fréquemment. Si l’entreprise paraît séduisante, elle comporte quelques écueils qu’il ne faut surtout pas négliger.
Gîte ou chambre d’hôte ? Ce qu’on appelle communément un “gîte” est considéré en réalité comme une location saisonnière. Le but est de louer un studio meublé, un appartement ou une maison pour une durée d’un jour, d’une semaine ou plus, à condition que la location conserve un caractère temporaire. Le gîte de vacances peut accueillir des groupes plus importants, jusqu’à cinquante touristes, à condition d’avoir obtenu une autorisation préfectorale. Les chambres d’hôte sont obligatoirement installées chez l’habitant, qui peut également accueillir les touristes à sa table. La capacité d’accueil ne peut pas excéder cinq chambres. Au-delà de ce nombre, on est considéré comme hôtelier. Les propriétaires de gîtes n’ont pas l’obligation d’habiter à proximité, et l’implication personnelle et familiale est donc moins grande. Conseil : avant de vous lancer, faites un petit test en vous posant quelques questions essentielles… - est-ce que ma famille partage mon projet ? - est-ce que j’aime recevoir des gens chez moi ? - est-ce que je lie facilement connaissance ? - est-ce que j’aime faire le ménage ? - est-ce que je suis prêt à travailler plus ? - est-ce que je suis très bien organisé ?
Comment se lancer ? Tout d’abord, où comptez-vous installer votre gîte ou votre chambre d’hôte ? Est-ce que vous possédez un bien qui peut être transformé ou voulez-vous investir dans un nouveau bien que vous aménagerez ? On peut demander le “classement” de son gîte ou de sa chambre d’hôte, notamment en sollicitant des organismes comme Clévacances ou Gîtes de France, qui accorderont une certification de un à cinq “épis” pour l’un, et “clés” pour l’autre. Cette
labellisation est souvent recherchée par les touristes, qui accordent davantage leur confiance à des “professionnels”. De plus, le fait d’être encadré par ces organismes permet d’être intégré dans un tissu touristique cohérent, avec l’aide des offices de tourisme, du comité départemental du tourisme et des autres organismes agréés. Pour les chambres d’hôtes, on peut adhérer aussi aux réseaux “Accueil Paysan” et “Fleur de Soleil”. On peut également, comme dans toute activité commerciale, reprendre une structure existante. C’est souvent le cas pour les gîtes. Il convient alors de bien vérifier les chiffres qui sont présentés et la vétusté du bien. Attention ! Avant de vous lancer, sachez qu’il existe un grand nombre de critères pour la “labellisation” d’un gîte ou d’une chambre. La taille de la chambre principale ne peut pas être inférieure à 12 m², les placards doivent couvrir 2,5 m² au minimum, la taille du lit double, celle du lit pour une personne, la présence de lampes de chevets, l’aménagement de la salle de bain, l’équipement de la cuisine… Vérifiez bien que votre projet est conforme à la législation ou aux critères fixés par les organismes agréés pour la certification. D’expérience, nous savons que de nombreux créateurs de gîtes ou de chambres d’hôtes ont connu bien des déconvenues lorsqu’ils se sont heurtés à la question du classement de leur bien.
Quelles seront vos périodes de location ? Pour optimiser votre investissement, il faut choisir une zone touristique précise, connaître les chiffres de fréquentation de différents lieux attractifs à proximité, visiter les villages touristiques en “morte-saison”… Comme pour toute autre activité commerciale, l’élaboration d’un business-plan est indispensable. Dans le “tourisme vert”, souvent associé aux gîtes de vacances, on peut améliorer le rendement de sa location en choisissant des sites naturels exceptionnels, installés dans un parc naturel régional. La qualité “environnementale” de l’hébergement est également très importante. L’utilisation de produits bio ou, en tout cas, de produits régionaux est un critère absolu. A défaut d’un positionnement “écotouristique”, il faut chercher un thème ou une originalité qui pourra motiver la location de votre hébergement : remise en forme dans un spa intégré, œnotourisme, séjour à thème, tourisme insolite ou tourisme d’affaires… Tout est bon, à condition de choisir la bonne niche.
Comment calculer le prix de location ? Avant de vous lancer dans cette aventure, il convient également de définir vos objectifs financiers. Voulez-vous en faire votre activité principale ou non ?
Le Temps du Voyage - été 2010
Pratique La rénovation ou l’aménagement de votre bien immobilier est-elle le but principal de ce projet ?... La base du calcul s’établit, en premier lieu, sur le coût de l’aménagement et des équipements. Selon une étude des Gîtes de France, il s’établit entre 10.000 et 15.000 € par chambre, ceci tenant compte des aménagements extérieurs, du gros œuvre, de l’achat du mobilier et des équipements… Certaines collectivités locales accordent des aides, pouvant représenter de 10 à 40% du montant des investissements. N’oubliez pas dans votre plan d’amortissement les charges fixes comme les taxes locales, les redevances audiovisuelles, le coût de l’adhésion à un réseau et les charges variables (blanchissage, consommation d’énergie, etc.). Il vous faudra ensuite évaluer vos recettes. Sachez que le prix moyen d’une chambre, par nuit, est de 40 à 100 €, selon la classification de l’hébergement. Pour calculer la rentabilité de votre investissement, vous devrez vous renseigner auprès des professionnels de votre région pour connaître le taux moyen d’occupation des meublés, des gîtes ou des chambres d’hôtes, les périodes de pointe, les prix de la concurrence, etc.
Comment choisir son statut légal et fiscal ? Lorsqu’il s’agit d’une activité annexe, ne donnant pas lieu à la fourniture de prestations hôtelières, le loueur n’est pas obligé d’être inscrit au registre de commerce. Dès que vous fournissez une prestation, vous devez disposer d’un numéro de RCS. Ceci peut se faire avec le statut d’auto-entrepreneur. Pour ne pas être soumis à une obligation légale d’inscription en tant que “professionnel de la location en meublé”, il faut réaliser un chiffre d’affaires inférieur à 23.000 € par an ou la moitié des revenus professionnels. Dès lors que vous avez choisi de devenir “professionnel”, vous pouvez choisir un statut commercial selon des critères comptables et de gestion. Le mieux est de prendre conseil auprès des Centres de Formalités des Entreprises et, éventuellement, d’un expert-comptable.
Comment commercialiser son hébergement ? Pour faire connaître votre hébergement, vous pourrez bénéficier de l’aide des organismes de labellisation (Gîtes, Clévacances, etc.) et des offices de tourisme locaux et départementaux. Mais vous pouvez également passer par des centrales de location, sur Internet ou sur papier. Homelidays, par exemple, est un site très consulté par les touristes étrangers. Vous devrez alors rétrocéder des commissions, représentant de 10 à 15% du montant encaissé.
Dans tous les cas de figure, il sera indispensable de disposer d’une page Internet pour présenter votre offre, ainsi que de prospectus publicitaires distribués dans les Offices du tourisme. Attention ! Ne vous attendez pas à être mentionné gratuitement dans les guides touristiques. La plupart d’entre eux font payer une participation aux frais pour faire figurer les hébergements dans leurs carnets d’adresses. Peu de guides touristiques effectuent des tests “anonymes” dans les hébergements de vacances. Et c’est la même chose pour les magazines. Pour prendre notre cas, nous ne demandons rien aux hébergements que nous testons, mais nous ne parlons jamais des établissements que nous n’avons pas visités. C’est une question de principe.
Êtes-vous prêt ? Voilà, nous avons fait un tour rapide de la question. A vous de décider à présent si vous êtes prêts à vous lancer dans cette aventure. N’oubliez pas que la création d’une telle entreprise représente un risque financier non négligeable, à la rentabilité parfois difficile. Autant ne pas mettre tous les œufs dans le même panier si vous n’êtes pas certain de réussir. Si votre conjoint travaille, ou si vous poursuivez de votre côté une activité à temps partiel, ne lâchez pas la proie pour l’ombre sans avoir réfléchi à toutes les conséquences. Bon courage !
Référence : Pour élaborer ce dossier pratique, nous nous sommes appuyés sur les nombreuses rencontres glanés au cours de nos reportage, ainsiq eu sur le livre d’Isabelle Barèges, “Gîtes et chambres d’hôtes : les clés d’une création réussie”, éditions Vuibert. 192 pages, 15 € Renseignements : 01 42 79 44 00 – www.vuibert.fr Les Orangeries dans la Vienne
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On dirait le Sud...
Un reportage de Mathilde Bréchet,
Laurence Jehanno et Miguel Ramis.
Le Temps du Voyage - été 2010
Voilà l’été, enfin ! Après un si long hiver, et si froid, nous avons tous envie de mettre le cap vers le sud. Nous aussi, nous avons ressenti ce besoin et, dès les premiers jours du printemps, nous sommes partis en reportage dans le sud de la France. Retrouvailles douces et tendres des paysages écrasés de soleil, des terrasses ombragées et des longs couchers de soleil. Sud-ouest puis sud-est, nous retraçons ici notre parcours, pas à pas, au gré de notre fantaisie.
C
ap vers la Provence verte ! Pour ce premier périple, nous avons choisi de descendre lentement vers la côte d’azur. Nous avons choisi de partir un lundi. Moins de monde sur les routes, moins de camions et d’embouteillages. Nous avons programmé un voyage échelonné en huit étapes, étalées sur un peu plus de trois semaines, afin de ne pas franchir de longues distances chaque jour. Notre voyage commence à Grenoble, aux portes des Alpes.
Aux portes du sud, Grenoble
Vous pensez peut-être que la capitale du Dauphiné n’est pas réellement “méridionale”. Détrompezvous ! Même si la ville est réputée pour sa proximité avec des stations de sports d’hiver célèbres, et aussi pour les fameux Jeux Olympiques de 1968, elle est située dans le tiers inférieur du territoire, à peu près à la même latitude que Bordeaux. Sous l’Ancien régime, le comté réunissait la Drôme, les HautesAlpes et l’Isère actuels, à la frontière de la Provence. Le dauphinois, la langue régionale encore parlée dans cette ancienne province, est rattachée à la famille francoprovençale, qui s’étend jusqu’à la Suisse romande et à l’Italie. Installés dans un confortable hôtel au sud de la ville (voir encadré), nous pouvons aisément rayonner dans toute la région pour effectuer des promenades alentour. Même si la ville semble délaisser ses attraits touristiques pour se consacrer exclusivement au développement économique, elle ne manque pas de charme et d’attraits. Une rapide promenade dans le centre de la ville nous en a facilement convaincu. Au bord de l’Isère, sur le quai Stéphane Jay, nous marchons jusqu’au pied du téléphérique. Les “œufs” se succèdent à intervalles réguliers, emmenant leurs poignées de touristes jusqu’au sommet de la Bastille. Cet éperon rocheux dominant toute la vallée est le monument le plus visité de la ville, permettant un tour d’horizon impressionnant sur tous les sommets environnants et sur la cité elle-même, située 260 mètres plus bas. Tout à côté, nous commençons notre promenade par le Jardin de Ville, bordé de la Tour du Trésor. Ce charmant petit jardin à la française, qui serait partiellement attribué à Le Nôtre, nous mène à la célèbre Place Grenette. Une vieille fontaine d’où émergent quelques tritons marque le début du centre commercial de la ville. Nous descendons la rue de la République jusqu’aux Halles, place Sainte-Claire, un bâtiment dans le plus pur style XIXe, proche de Baltard. Nous nous promenons ensuite dans les petites rues étroites, parsemées de boutiques d’ar-
tisans, de bistros et de bureaux en rez-de-chaussée. Nous parvenons ainsi jusqu’à la place Notre-Dame, où s’élève le monument élevé au Centenaire de la Révolution Française. Bien que quelque peu pompeuse, cette immense sculpture nous rappelle que c’est ici, en 1788, que commencèrent les premiers troubles qui menèrent à la Révolution. Le 7 juin de cette année, la population grenobloise se révolta contre les troupes du Roi. Montant sur les toits de la vieille ville, ils les bombardèrent de tuiles, pillèrent le palais du gouverneur et chassèrent les troupes royales. Cette célèbre “journée des Tuiles” visait à défendre les pouvoirs et prérogatives du Parlement du Dauphiné contre les ordres du gouverneur, le duc de Clermont-Tonnerre. Quelques semaines plus tard, ils réclamaient la réunion des États Généraux et le vote par tête, mettant à bas les pouvoirs du clergé et de la noblesse. La cathédrale Notre-Dame se dresse à quelques mètres de là, carrée et austère. Sa construction s’est
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18 Le temps du Voyage - été 2010 étalée sur près de neuf siècles, intégrée dans un ensemble plus large, ce qui fait qu’elle est entièrement entourée de bâtiments aujourd’hui. Reprenant notre promenade, nous retournons vers les rues piétonnes pour parvenir jusqu’à l’ancien Parlement du Dauphiné. L’ensemble a été rénové récemment et la pierre blanche, aux décorations de style gothique flamboyant, jouxtent des parties ajoutées à l’époque de François Ier, en 1539. En face de ce bâtiment imposant, une statue rend hommage au chevalier Bayard, “sans peur et sans reproche”, qui s’illustra durant les Guerres d’Italie au côté de François Ier. On l’ignore souvent, mais il a également été le gouverneur de la ville, adulé par ses habitants. Après sa mort au combat, en 1524, ses restes furent transférés en Isère, puis dans la collégiale Saint-André, située sur la même place.
Un très bon moment On ne pouvait imaginer un nom mieux choisi pour ce restaurant. Situé dans la vieille ville de Grenoble, le Bon Moment est une petit restaurant à la décoration moderne, sans être ostentatoire ni snob. Nous avons dîné simplement en choisissant le menu à l’ardoise. Un croustillant de bœuf accompagnée d’une purée à l’huile d’olives, avec lequel nous avons bu un excellent Crozes Hermitage. En dessert, nous avons choisi un milkshake pamplemousse tout à fait délicieux. Le tout servi avec gentillesse et professionnalisme, dans une ambiance détendue. Une adresse à retenir. Le Bon Moment 4, place Championnet – 38000 Grenoble Tél.: 04 76 87 61 82
Nous finissons enfin ce premier tour de la ville en revenant à notre point de départ. Notre première journée prend fin de la plus agréable façon, en nous rendant plus au sud dans la ville. Pour la suite de notre visite en Isère, nous vous renvoyons à notre ouvrage dans la collection “Planète Jaune”, disponible en vente par correspondance. Voir page <0>.
Comfort hotel Nous avons choisi cet hôtel pour son caractère excentré, permettant un accès plus rapide aux différentes routes menant aux sites environnant. Nous avons eu la chance d’occuper une suite, au rez-de-chaussée du bâtiment. Comportant tous les avantages du confort d’un appartement, dont une cuisine, mais aussi un jacuzzi privé, ces suites permettent d’aller et venir à sa guise, de se réchauffer un plat ou de demander un plat préparé à la réception, en fonction de ses choix ou de ses besoins. Une formule pratique pour un rapport qualité-prix tout à fait appréciable. Pour les petits budgets, l’hôtel propose également des chambres plus modestes, mais toutes équipées de kitchenettes et de tout le confort nécessaire. Une salle de sport permet également de se détendre ou de se remettre en forme à tout moment. Comfort Hotel Residence 1, Avenue Paul Verlaine - 38100 Grenoble Tél. : 04 76 40 00 42 www.choicehotels.fr Prix indicatif (pour deux personnes, offre weekend) : Chambre standard à partir de 55 €, suite à partir de 159 €
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Villages engloutis dans les Hautes-Alpes
Quelques jours plus tard, nous nous retrouvons sur le lac de Serre-Ponçon, dans les Hautes-Alpes...
“Choque l’écoute ! Voilà, comme ça… laisse filer la corde… Le bateau va ralentir…” Sous l’œil attentif de David – notre moniteur, tranquillement installé dans son zodiac rouge – notre petit “Optimist” file sur les eaux turquoise. Cela fait à peine quinze minutes que nous sommes à bord et déjà, nous manions ce petit catamaran avec dextérité. Le vent claque sur nos joues et fait briller nos yeux qui ont toutes les peines du monde à rester fixés sur leur objectif : le pont, au loin, qu’il faut viser impérativement avant d’effectuer un demi-tour. Il faut dire que le paysage est époustouflant. Le lac de SerrePonçon, édifié sur la commune de Rousset dans les Hautes-Alpes, est le deuxième plus grand lac artificiel d’Europe. Et quels artifices… Cette mer baignée de soleil 300 jours par an, entourée de montagnes et de forêts, déploie des charmes enchanteurs. A la Frontière entre les Alpes et la Provence, nous nous initions à la voile sur ces eaux claires, où se croisent voiliers, planches à voile, kite-surfs, kayakistes et baigneurs. Difficile d’imaginer que sous cette immense masse liquide, une vie existait jadis. Pourtant, il y avait bel et bien trois villages, Savines, Ubbaye et Rousset, avec leurs maisons de pierre, des ruelles et des fontaines. On y croisait des enfants pédalant sur leur bicyclette, des hommes en bleu de travail revenant de l’usine, des femmes causant des dernières nouvelles de Barcelonnette, la prospère ville voisine. On se retrouvait au bistro, près du piano à manivelle et l’on regardait les couples danser, sous les lampions…
Souvenirs et habitations ont été engloutis en 1961, lors de la création du lac et l’édification d’un immense barrage par EDF. Après des années de négociations houleuses entre l’Etat et les habitants, 1 500 personnes ont été expropriées. “Pourtant, personne n’y croyait plus à ce barrage”, se rappelle un ancien du village dans un documentaire poignant, visualisé le matin même au Muséoscope de Serre-Ponçon. Voilà plus de 40 ans qu’on en parlait, sans rien voir venir. Un ingénieur des Ponts et Chaussées, Ivan Wilhelm, avait bien publié un ouvrage en 1912 qui suggérait la construction d’un tel édifice pour dompter la Durance et créer un immense réservoir d’eau pour les agriculteurs. La rivière lunatique était en effet capable du meilleur comme du pire, provoquant crues dévastatrices et sècheresses infernales. (NDLR : les inondations dues à la Durance en 2008 l’ont rappelé durement aux habitants) En 1961, le barrage de Serre-Ponçon est donc construit. Sur 600 mètres de long et 120 mètres de haut, il ferme la vallée. Une capacité énergétique incroyable est née de cette édification, produisant une richesse inespérée pour les terres agricoles et formant ce lac, bijou aquatique devenu une véritable station balnéaire lovée aux pieds des montagnes. Seule la mignonne chapelle Saint-michel a été épargnée et émerge paisiblement des eaux. Autour d’elle voguent désormais planches à voiles et catamarans, sous le regard bienveillant des forêts alentours.
Le Muséoscope du Lac de Serre-Ponçon Le Muséoscope du Lac retrace l’histoire de la construction du barrage de Serre Ponçon et des villages engloutis. A visiter si l’on souhaite comprendre les bienfaits du barrage pour l’économie locale, mais aussi le déchirement sentimental due à l’expropriation des villageois. Le Belvédère de Serre Ponçon Horaires de visites : 04 92 54 50 00 www.museoscope-du-lac.com Adulte : 8,90 €. Enfant (6-15 ans) : 6,90 €
Maison des eaux et des Energies Un court sentier découverte vous parle de la faune et de la flore qui vous entoure, et vous guide jusqu’à la Maison des eaux et des énergies. Cet espace interactif et ludique permet de comprendre le fonctionnement du barrage et les enjeux de l’énergie hydraulique. Ouvert du 1er juillet au 31 août 2010. Accès libre tous les jours (9h - 12h30 / 13h30 – 17h)
Tél. 04 92 54 58 11
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Embrun La ville d’Embrun, du latin Eburo (rivière) et donum (lieu élévé), porte bien son nom. Cette cité ravissante, nichée sur un roc, domine la Durance et le lac de Serre-Ponçon. Nous avons flâné dans cette capitale historique des Alpes aux calmes ruelles et visité sa somptueuse cathédrale Notre Dame du real et sa précieuse collection de vêtements et ornements religieux.
Hier, d’ailleurs, nous nous trouvions sur ces hauteurs, dans la forêt de Boscodon. Nous avons randonné aux côtés de Jean-Marie, garde forestier intarissable sur son métier de “policier de l’environnement”. Ses missions sont de protéger la flore et la faune, entretenir la forêt, couper certains arbres pour que d’autre s’épanouissent, fournir la région en bois de chauffage ou encore aménager les sentiers pour nous, randonneurs vacanciers. La forêt de Boscodon s’étale de 800 mètres
Visite guidée : Office de tourisme de Embrun - 04 92 43 72 72
Sports d’eau L’ancre bleue Location, stage et cours particulier d’optimist dans ce club tenu par des jeunes gens non seulement charmants, mais également patients et compétents. Nous vous conseillons la formule « pack » qui comprend 1h de leçon et la location de l’optimist pendant 2h (35 €).
Pratique Le Cellier des Moines Auberge et gîte d’étape Cette ancienne bâtisse, entièrement rénovée, est tenu par Nicolas Albrand, un agriculteur jovial, soucieux de créer une ambiance conviviale dans cette maison que la famille possède depuis la Révolution. Ce fan de cyclisme vous accueille dans de petites chambres-dortoir coquettes, aux prix tout aussi petits : de 19 €/pers. (Dortoir familial), à 56 € (Chambre 2 pers. avec douche et toilettes individuelles). Demi-pension : 16 euros. Table conviviale, cuisine locale et naturelle. Dans un site boisé très agréable, à proximité de l’abbaye de Boscodon et à 3 km du lac de Serre-Ponçon. Idéal pour randonnées pédestres et VTT. Boscodon – 05200 Crots - Tél. 04 92 43 00 50 www.gite-boscodon.com “A la croisée des chemins” Chambres d’hôtes et Restaurant Deux jeunes filles du pays, Anaïs et Fanny, ont restauré la maison familiale et l’ont agrémentée d’une salle de restaurant peut commune dans la région : une grande yourte mongole orangée. L’accueil et le service sont impeccables, et la cuisine, originale, fine et savoureuse. La maison comporte quatre chambres d’hôtes (à partir de 40 €) dans lesquelles on retrouve le charme des maisons d’antan. A 2 km du parcs national des Ecrins. Le Villard 05160 Réallon 04 92 43 58 76 www.alacroiseedeschemins05.fr Ou dormir ce soir ? 06 33 32 61 71. Ce numéro de téléphone vous permettra tout l’été de trouver un hébergement autour de Serre-Ponçon.
d’altitude à 2 400 mètres. Elle offre une variété d’arbres et de fleurs étonnantes. Les hêtres côtoient les épicéas, les sapins, les pins sylvestres et les mélèzes. Nous avons marché à la queue-leu-leu, écoutant sagement Jean-Marie nous parler de l’emblématique tétra lyre, appelé aussi coq de bruyère, des chamois que l’on peut apercevoir s’il on est chanceux, des chevreuils, des sangliers, et même des chasseurs, que le garde forestier se doit de contrôler, mais aussi de respecter. ça et là, Jean-Marie retourne une écorce et dévoile une énorme morille, pointe une étrange fleur à bulbe, le si rare sabot de Vénus ; ou s’arrête devant une ancolie des Alpes à clochettes violettes. L’appareil photo sur les yeux nous immortalisons ces morceaux de nature. Demain nous descendrons le cours de la Durance, loin de ces odeurs de pins. Alors, profitons…
Autres activités proposées : planche à voile, canoë-kayak, skinautique, bouée tractée… Savines le Lac - 04 92 44 20 57 – 06 07 48 76 - www.ancrebleue. fr
De Bleu à Blanc Rafting Bruno et Lionel vous accueillent pour une demi-journée mémorable sur la Durance. Selon votre envie plus ou moins grande de sensations, vous choisirez le rafting, la nage en eau vive, le canyoning ou le kayak. Nous avons opté pour le rafting, gros bateau bouée que l’on dirige à la rame. Quel régal ! De 22 à 38 euros. Parc d’activités d’Entraigues - 05200 Embrun - 04 92 43 48 50 – 06 81 30 47 11 - www.debleuablanc.com
Randonnées Les Hautes-Alpes comportent deux parcs naturels, le parc national des Ecrins, le plus grand de France et le parc naturel régional du Queyras. Un projet de parc est également en cours, dans les Baronnies. Ce département est un véritable bijou naturel que nous vous conseillons de découvrir à pied et dans l’idéal, accompagné d’un guide naturaliste. 6 800 km de sentiers balisés vous attendent, ainsi que plus de 300 accompagnateurs en montagne. Parc national des Ecrins : 04 92 40 20 10 – www.les-ecrins-parc-national.fr
Parc naturel régional du Queyras : 04 92 46 88 20 – www.pnr-queyras.fr Comité de Promotion de l’Embrunais : 04 92 43 77 43 - www.serreponcon-tourisme.com Office de tourisme de Savines-le-lac : 04 92 44 31 00 Office de tourisme de Rousset : 04 92 54 41 18 Office de tourisme de Embrun : 04 92 43 72 72 Bureau des guides et accompagnateurs de l’Embrunais : 04 92 43 02 75 – www.guides-embrun.com Bureau Montagne Serre-Ponçon Ecrins : 06 75 24 52 56 – www. alpes-guides.com
Le Temps du Voyage - été 2010
La Provence verte La Provence verte nous ouvre les bras. Sur les petites routes sillonnant l’ancien Comté de Provence, nous humons avec délice les senteurs profondes des sous-bois et des vallées que nous traversons. Chaque parcelle de la région semble aujourd’hui destinée à recevoir de la vigne, l’or rouge des paysans d’aujourd’hui. Les côtes de Provence dominent tout le paysage. Arrivés dans la région de Carcès, nous nous dirigeons vers le petit village de SaintAntonin-du-Var. Après avoir traversé un petit bois, nous débouchons enfin devant les grilles de la propriété. Celles-ci s’ouvrent et nous découvrons le
Château Mentone. C’est une ancienne demeure massive, qui a appartenu longtemps à la même famille. L’immeuble date du XIXe siècle, même si l’existence du domaine est attestée dès 1033. En 1840, la famille Gasquet commençe à y développer le vignoble et fonda le “Château Mentone”, qui se perpétue jusqu’à aujourd’hui. Lorsque Marie-Pierre Caille découvre ce domaine, en 2003, elle tombe immédiatement sous le charme des lieux. Cette grande bâtisse provençale à deux étages, abritée par un immense chêne séculaire, entourée de 30 hectares de vigne et possédant tout un réseau d’irrigation, ne pouvait que la tenter à entreprendre cette aventure folle. Avec l’aide de son père, Roger Caille, ancien PDG de la société de transport express, Jet Services, elle a pu reprendre ce domaine alors laissé presqu’à l’abandon. Lui-même s’était lancé dans une aventure similaire en achetant le Château l’Arrosée, dans le Saint-Emilion, quelques années plus tôt. Et en très peu de temps, Marie-Pierre et son compagnon ont réussi leur pari. Ils ont rendu vie au vignoble, restauré les bâtiments et créé un lieu tout à la fois authentique et attachant. Bien que les gens de la région aient pu se méfier, de prime abord, de cette lyonnaise entreprenante, ils doivent bien aujourd’hui reconnaître la réussite exceptionnelle de cette conversion professionnelle. Attachés à l’écologie et au développement durable, les propriétaires se font un point d’honneur de ne servir à leur table que des produits naturels, cultivés dans leur propre potager. Ils ont réussi à préserver les vieilles vignes qui composaient leur domaine, et tentent aujourd’hui de passer complètement en bio-dynamie. Pour l’hébergement, ils ont choisi la formule de la chambre d’hôte, en utilisant tous les atouts de cette vieille maison. Chaque chambre raconte l’histoire d’un membre de la famille fictive des Mentone. Il y a l’oncle Max, le grand voyageur aux valises jamais vraiment défaites, la petite Manon, une jeune fille romantique, la grand-mère Marie au mobilier familial hérité de longue date, la tante Mathilde, couturière émérite, qui brode sans cesse ses tissus provençaux et le cousin Mathieu, un écolo fou de nature et de peinture. Chaque chambre est décorée avec délicatesse, sans luxe ostentatoire, ni aucune faute de goût. Pour répondre à la demande croissante, le domaine possède également une deuxième demeure, louée en meublé de vacances, qui peut accueillir jusqu’à six familles dans ce moulin authentique, ancien pressoir pour l’huile d’olive. Ici aussi, les soins les plus attentifs ont été portés pour rendre le séjour aussi agréable que possible. Une chambre est accessible, en rez-de-chaussée, aux personnes à mobilité réduite, une grande cuisine peut accueillir des familles très nombreuses. On a aussitôt l’envie d’y revenir pour passer une semaine avec toute la famille ! Après une journée de farniente, au bord de la jolie piscine installée sur les hauteurs du domaine, nous nous sommes promenés dans les jardins et les champs alentour, parcourant le petit bois, le potager et le chais. Nous avons passé ensuite une soirée
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Château Mentone 83510 Saint Antonin du Var Tel: 04 94 04 42 00 www.chateaumentone.com Chambres d’hôte de 120 à 140 €, petit déjeuner inclus. Dîner à la table d’hôte : 30 € par personne Soins possibles dans le spa, au rez-de-jardin : massages, soins esthétiques, initiation au Qi-Gong… à partir de 30 € la demi-heure. Gîte pour 6 à 15 personnes (adultes) à partir de 1 500 € la semaine.
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Au pays de la Lavande initiation phyto-aromatique...
Renseignements pratiques Visite du château et du laboratoire Sainte-Victoire Ouverture de 13h30 à 18h00 (fermé le mardi), du 1er mars au 30 avril et du 1er septembre au 11 novembre. Ouvert de 10h30 à 13h00 et de 13h30 à 19h00 tous les jours du 1er mai au 31 août. Tarif : Individuel : 4,00 €/pers. Groupe (à partir de 15 pers.) : 3,00 €/pers. De 12 à 18 ans : 1/2 tarif - Enfant (- de 12 ans) : gratuit Laboratoire Sainte-Victoire Initiation à la phyto-aromathérapie “de l’huile essentielle au remède, les usages thérapeutiques” (journée complète) Sur inscription uniquement : 70,00 €/personne (hors repas) Programme, renseignements et inscriptions : 04 92 75 98 90 – lsv@wanadoo.fr – www.laboratoiresaintevictoire.com La maison de Brian Le vieux village 04150 SIMIANE-LA-ROTONDE Tél. : 04 92 75 91 49 lamaisondebrian@orange.fr Ouvert tous les jours en juillet et en août, de 15h à 19h. Aussi sur rendez-vous. Bureau de tourisme Château médiéval 04150 Simiane-la-Rotonde contact@simiane-la-rotonde.fr Tél.: 04 92 73 11 34
excellente avec nos hôtes. Au fil de la discussion, il nous est devenu évident que leur démarche était profonde et sérieuse. Mère de famille, après la perte récente de son père et mentor, Marie-Pierre veut réellement offrir un monde meilleur à ses enfants, où le respect de la nature et des valeurs essentielles d’amitié et de rencontre ne sont pas de vains mots. Après ce moment délicieux, nous reprenons la route vers le nord-ouest. Nous passons par le petit village de Simiane-la-Rotonde, où nous avons pris rendezvous pour visiter les ruines d’un ancien château et son musée consacré à la lavande. Il nous est apparu que ce petit détour, rarement mentionné dans les guides touristiques, valait le déplacement. A notre arrivée au pied du village, nous apercevons cette tour perchée à son sommet, semblant scruter sans fin les plaines alentour. Elle culmine à 600 mètres d’altitude, sur les plateaux du Vaucluse, entre Forcalquier et Manosque. La rotonde a été édifiée au XIIe siècle par les seigneurs de Simiane-Agoult, l’une des plus anciennes et plus illustres familles provençales. On connaît mal l’origine exacte et l’histoire de cet édifice, toute trace ayant été effacée par le temps. Certains historiens pensent qu’il peut s’agir d’une chapelle attenante au château des Seigneurs d’Agoult, édifiée à la mémoire de Raimbaud d’Agoult, mort lors de la première croisade en 1113. Après de nombreuses batailles, la disparition des comtes successifs au cours des croisades et de la Guerre de Cent Ans, le château et le village ont progressivement été laissés à l’abandon. Simiane-laRotonde s’est peu à peu repeuplée à partir du XVIe siècle, notamment grâce au développement d’une industrie de verrerie d’art entre Sault et la montagne de la Lure. De véritables petites merveilles d’architecture datant du XVIe et XVIIe siècle sont le témoin de la prospérité du village, à l’époque de l’essor de la verrerie d’art. Le vieux village aux rues escarpées est d’une tranquillité unique, particulièrement appréciée par les artistes venus y habiter. Mais le nouveau moteur du développement économique de la région fut l’industrie de la lavande. Depuis deux siècles, la culture de la lavande s’est développée parallèlement à la croissance de l’industrie de la parfumerie autour de Grasse. Le maire actuel de Simiane-la-Rotonde, Alain Cassan, est également le président d’une société coopérative des producteurs de lavande qui représente, à elle seule un tiers de la production nationale d’huile essentielle de lavande et 40% de celle du lavandin. Dès lors, on ne sera pas étonné d’apprendre qu’il ait désiré créer un laboratoire consacré à cette activité dans l’aile sud du château. Dans ce laboratoire de Sainte-Victoire, un guide nous a longuement expliqué toutes les différences existant entre la lavande et le lavandin, et notam-
ment les utilisations thérapeutiques diamétralement opposées qu’on peut en faire. C’est ainsi que nous avons découvert que la lavande “vraie”, qui ne pousse qu’entre 500 et 1.700 mètres d’altitude, ne représente que quelques pourcents de la production totale d’huile essentielle de “lavande” commercialisée. L’huile essentielle de lavande de HauteProvence a même obtenu une AOC qui permet de la différencier de ses imitatrices. On utilise cette huile en aromathérapie, notamment comme antiseptique, calmant, cicatrisant et analgésique. Les huiles à base de lavandin contiennent du camphre et servent d’anti-inflammatoire. Pour éviter la confusion, prenez garde que les huiles essentielles qu’on vous propose ne mélangent pas n’importe quelle autre essence avec la lavandula angustifolia, la seule lavande authentique ! Toutes les maisons du village ont été progressivement restaurées par de nouveaux habitants, dont certaines sont transformées en chambres d’hôte ou en gîtes. Un Anglais, Brian Featherstone, est venu s’installer en 1964 dans l’ancienne maison du cordonnier du village. Traducteur, berger et écrivain, il a transformé sa demeure en lieu d’accueil pour
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Le Colorado français. Epoustouflant !
tous les artistes qu’il a pu rencontrer. Elle est devenue aujourd’hui une galerie d’art contemporain, présentant des œuvres de dessinateurs, de peintres de sculpteurs ou de céramistes. Sur la route menant vers Sault, nous décidons de faire un détour par le “Colorado français”. Il s’agit d’un lieu unique, où les collines ont été creusées pour en extraire l’ocre. Ces carrières ont laissé un paysage extraordinaire qui mérite vraiment le détour. Le GR6 passe par ces ocres de Rustrel, offrant des points de vues incroyables. Après ce petit crochet qui nous a coûté une vingtaine de kilomètres de prolongement, nous poursuivons notre route jusqu’à Sault. Il faut bien avouer que nous n’avions jamais entendu parler de ce lieu avant de découvrir, par le biais d’un guide des Logis de France, un hôtel exceptionnel. Située au sud du Mont Ventoux, à la limite du Vaucluse et des Hautes-Alpes, l’Hostellerie du Valde-Sault a été créée, il y a une quinzaine d’années, par Yves Gattechaut, un hôtelier et restaurateur originaire de Serre-Chevalier, dans les Hautes-Alpes. De ses voyages en Asie, il a ramené un désir d’équilibre et de retour aux sources essentielles de l’existence. Il a créé un style “zen-provençal” unique dans ces lieux sauvages et reculés. Le pari était osé. Lorsqu’on vient d’une station de ski célèbre, investir dans un lieu aussi reculé, loin des circuits touristiques est une véritable gageure. Mais Yves Gattechaut était persuadé que ses clients ne tarderaient pas à tomber sous le charme exceptionnel de cet endroit. Et le résultat obtenu est à la hauteur de ses attentes. Il a construit un véritable petit village, en trois séries de bâtiments, parfaitement intégrés dans le paysage. L’accueil a même toutes les allures d’une petite chapelle provençale ! Les plus petites chambres disposent toutes d’une terrasse et d’une baie vitrée donnant sur les jardins. Les grandes suites font de 50 à 95 m², construites en duplex. Ici, chacun vit à son rythme et selon ses propres désirs, parfaitement isolé du regard des autres. La table est au diapason des envies de perfection du chef. Dans son restaurant, appelé “Regain”, en hommage à Giono et Pagnol, il réinvente la cuisine traditionnelle provençale, sans la dénaturer ni perdre le goût des produits du terroir, tout en emmenant le gourmet vers des saveurs inédites, teintées d’épices extrême-orientales. Ce premier soir, nous avons eu droit à un véritable festival de saveurs. Une mise en bouche avec une
crème d’avocats, suivie de filets de rougets cuits à la planche, posés sur un lit de cocos, de gingembre et de pommes de terre coupées en dés. Le plat principal était constitué d’un paleron de roti de veau cuit en cocotte, accompagné d’artichauts, de carottes et de haricots mange-tout. Le tout accompagné d’un excellent côte de Ventoux, un Château Tour des Genêts, cuvée “Christian” 2006. Nous avons terminé par un superbe dessert, composé de gaufres et de fraises légères. Sans oublier les incontournables plateaux de fromage, d’une exceptionnelle richesse. Sans aucun doute possible, cette hostellerie mérite ses trois étoiles et le classement en “logis d’exception” par les Logis de France !
Renseignements pratiques : Hostellerie du Val de Sault Route de Saint Trinit - 84390 SAULT Tél. : 04 90 64 01 41 valdesault@aol.com Hébergement : à partir de 87 €, sans petit déjeuner, demi-pension de 97 à 198 € Restaurant : menus de 28 à 92 € Prestations complémentaires : spa, jacuzzi, sauna, hammam, piscine…
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Le Luberon, une Provence très “parisienne” Nous voilà qui redescendons vers le Luberon. Nouveau changement d’ambiance. Ici, le paysage est moins vallonné et plus doux. Les monts du Vaucluse d’un côté, et ceux du Luberon de l’autre, s’inclinent lentement vers la vallée du Rhône. Le village de Ménerbes se trouve là, sur le piémont nord du Petit Luberon, dans la vallée du Calavon. C’est ici que nous sommes attendus, à la Bastide de Marie. Nous nous attendons à découvrir un lieu “tendance”, le Luberon étant devenu l’une des destinations les plus courues des “people”. Mais, ici aussi, il s’agit d’une aventure personnelle étonnante. Jocelyne et Jean-Louis Sibuet ont un parcours très particulier dans le domaine du tourisme et de l’hôtellerie. Mariés, puis divorcés, ils continuent cependant à gérer la plupart de leurs affaires ensemble. Et ils en possèdent beaucoup ! Tout a commencé dans les Alpes, où Jean-Louis et Jocelyne avaient repris un petit hôtel de 27 chambres, en 1981. Ils ont rapidement rencontré un joli succès, grâce à la table, subtilement dirigée par JeanLouis, mais aussi grâce au talent de Jocelyne pour la décoration. Durant des années, ils ont chiné ensemble, racheté de vieilles fermes d’alpage et accumulé des milliers d’objets, dans le but de créer des hôtels à l’ambiance unique. Et durant 25 ans, leur réussite ne s’est jamais démentie ! Il y a eu “Au coin du feu”, puis “Les Enfants Terribles” à Megève et Paris, le rachat de l’hôtel “Le Mont-Blanc” et la création des “Chalets des Fermes de Marie” à Megève, puis “La Villa Marie” à Ramatuelle. Mais pour cette “Bastide de Marie”, dans le Luberon, la démarche fut différente. Jean-Louis Si-
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L’Isle-sur-la-Sorgue est le paradis des antiquaires et des chineurs.
buet est tout d’abord tombé amoureux du vignoble, et a désiré acquérir le domaine qui jouxtait ce grand mas provençal. Il a depuis créé son propre vin. Le “Domaine de Marie” était né. Jocelyne Sibuet, pour sa part, en a fait sa résidence préférée et y a créé un univers totalement à son image. Lorsque l’on séjourne dans un lieu comme celuici, on a tout d’abord l’impression de vivre dans une photo de magazine de décoration. Tout est étudié pour harmoniser les couleurs, juxtaposer des objets “authentiques” mais aussi modernes ou fonctionnels. Evidemment, Jocelyne Sibuet ne pouvait rêver de meilleures régions pour chiner, encore et toujours plus, Ménerbes se trouvant à quelques kilomètres à peine de l’Isle-sur-la Sorgue, le paradis des antiquaires. D’ailleurs, la propriétaire des lieux organise des week-ends totalement consacrés à la brocante et aux antiquités, où elle emmène ses clients (vraisemblablement plutôt des clientes !). Le petit village construit sur un îlot entre deux bras de la rivière, est régulièrement envahi par tous les nouveaux résidents du Luberon, anglais, hollandais, allemands ou belges. On se demande d’ailleurs comment, et pendant combien de temps encore, on pourra trouver des meubles ou des bibelots authentiques, au vu de la masse de visiteurs qui se pressent dans ces ruelles étroites...
L’Isle-sur-la Sorgue L’Office de tourisme intercommunal du pays des Sorgues organise des visites de la région en vélo. Un moyen parfait pour découvrir les petits villages autour de l’Isle sur la Sorgue : Le Thor, Châteauneuf de Gadagne, Saumagne de Vaucluse et Fontaine de Vaucluse. Maison du Tourisme Place de la Liberté – 84800 Isle-sur-La Sorgue Tél.: 04 90 38 04 78 www.oti-delasorgue.fr
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Les gorges de l’Ardèche Après toutes ces journées passées en Provence, nous mettons le cap vers l’Ardèche, à la recherche d’un peu de fraîcheur. Nous rejoignons la vallée du Rhône que nous remontons vers Pont-Saint-Esprit. En chemin, nous nous arrêtons à Orange pour visiter son célèbre théâtre romain. Depuis des années, un immense échafaudage masquait le mur de scène, rendant la visite inconfortable. Les travaux de couverture sont à présent terminés, un toit ayant été posé au-dessus de la scène pour protéger l’édifice. Il n’y a donc plus aucune raison d’hésiter à visiter ce monument majeur, témoin de la fondation de la ville par les soldats des légions romaines, il y a plus de 2000 ans. Grâce aux audioguides, ainsi que d’une projection vidéo parfaitement synthétique, la découverte de ce lieu est à la fois instructive et impressionnante. On parvient à peine à imaginer cet hémicyclique, rempli de 70 000 spectateurs à l’époque antique, lorsque les gradins s’adossaient jusqu’au sommet de la colline. Aujourd’hui, les “Chorégies d’Orange” perpétuent la tradition et réunissent plusieurs dizaines de milliers d’amateurs d’opéra chaque année. Pour couronner le tout, une exposition temporaire vient compléter cette visite de manière originale. Claude Philip, commerçant orangeois et photographe amateur, parcourt l’ancien empire romain en tout sens depuis trente ans avec un seul but : photographier les vestiges des théâtres antiques. Des centaines de clichés qu’il a rapportés de ces périples, en noir et blanc ou en couleur, sur pellicule et en numérique, l’exposition rassemble une soixantaine d’images, permettant aux visiteurs de découvrir des sites exceptionnels, en Grèce bien sûr, mais aussi en Turquie, en Syrie, en Lybie, en Ukraine ou en Algérie !
les gorges de l’Ardèche. Le paysage est d’une beauté époustouflante. En contrebas, nous observons la rivière, qui se fraye un chemin dans la roche. Et enfin, nous parvenons au Vallon du Pont d’Arc. Voilà un site qu’il ne faut absolument pas manquer ! Il fait partie de ces curiosités naturelles étonnantes, attirant chaque année d’innombrables touristes. L’érosion a creusé la roche, laissant un pont naturel de 54 mètres de haut et 60 mètres de long. Ce lieu est idéal pour faire du canoë ou du kayak. À partir d’ici, les groupes peuvent descendre la rivière sur une trentaine de kilomètres.
Après Pont-Saint-Esprit, le paysage se transforme progressivement, à mesure que nous remontons
Pratique : Théâtre Antique d’Orange : Rue Madeleine Roch - 84100 Orange Tél. : 04 90 51 17 60 Tarif ordinaire : 7 € pour le théâtre
Le Temps du Voyage - été 2010
Le Sud sans la mer ? plus propre et mieux entretenu par l’équipe municipale. C’est une véritable renaissance. La route qui bordait les plages a entièrement été détournée, pour laisser la place à tout un nouveau quartier de maisons individuelles, de villas et de résidences qui font penser à la Californie ou à la Floride. On sent comme un air de design et de distinction flotter dans l’atmosphère. Vraisemblablement à la recherche d’une nouvelle clientèle, la ville privilégie maintenant les rollers, les vélos et la course à pied, au détriment des automobiles ou des scooters. En discutant avec différents commerçants, on apprend que les nouveaux lotissements accueillent bon nombre de sétois “aisés”, qui ont quitté le centre de la ville ou le mont Saint-Clair pour éviter la foule. Ce réaménagement a pu voir le jour grâce à une aide européenne. Il s’agit de protéger cette mince bande de littoral, seul rempart naturel entre l’étang de Thau et la mer. Seul aspect négatif de ce réaménagement, les établissements qui se sont installés dans ces nouveaux bâtiments appliquent des tarifs qui peuvent se révéler légèrement prohibitifs ! On peut imaginer que certains ne chanteront qu’un seul été. Après tout, le sud, c’est aussi la mer, non ? Nous avons décidé de finir ces vacances par une semaine de farniente sur la plage. Nous avons entendu dire que Sète avait “changé” et nous avons eu envie d’aller constater ces changements par nous-mêmes. Et il faut bien dire que nous n’avons pas été déçus par le voyage ! Nous qui avions connu Sète il y a plus de dix ans, nous avons à peine reconnu la ville. La corniche, tout d’abord, a entièrement été réaménagée pour accueillir les promeneurs. Cette petite route était un endroit dangereux, où les Fangio locaux avaient la fâcheuse habitude de tenter de battre des records de vitesse et dépassaient régulièrement en triple file. Le front de mer ensuite, qui était envahi par les camping-cars et les paillottes à l’hygiène douteuse. Le centre de la ville enfin, qui paraît bien
Notre superbe voyage s’achève par la visite de la vieille ville de Sète, et ses célèbres canaux. La ville reste une île étonnante, dominée par le mont SaintClair et entourée de bateaux. Les pêcheurs de Sète s’illustrent régulièrement par leurs luttes contre les réglementations internationales, notamment sur la pêche au thon rouge. Et c’est bien là le caractère sétois. Pour en prendre la mesure, il faut traîner dans les bars autour de la criée ou près du marché couvert. Il n’est pas rare alors d’entendre un producteur d’huîtres de l’étang de Thau, de Bouzigues ou d’ailleurs, pester contre “ces cons de parisiens” qui encombrent les rues et l’empêchent de travailler. Evidemment, vous noterez qu’il aura un peu forcé sur l’apéritif préféré de la région, un petit verre de Frontignan bien frais.
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Le Lazaret La Corniche Rue Pasteur Benoît – 34200 Sète Tél. : 04 67 53 22 47 le-lazaret@capfrance.com www.lazaret-sete.com
Le Lazaret Nous avions déjà testé quelques villages Cap France l'année dernière, mais voici celui qui nous a le plus enchanté, juste après "Lou Riouclar" (voir numéro d'été 2009). Le Lazaret est l'un des plus anciens villages de vacances en France, puisqu'il a été créé voici près de deux siècles, par des communautés religieuses ! Il a été fondé en 1865 par un pasteur protestant. Depuis lors, il accueille des familles, mais aussi des colonies de vacances et des groupes de vacanciers. Le tout se mélange dans une parfaite harmonie. L'établissement a été entièrement rénové en 2006 et 2007. Les chambres sont vastes et claires, la salle de restaurant agréable et simple. Un petit bar situé dans le domaine permet de se délasser en toute quiétude, à l'ombre des pins parasols et des platanes. Mais l'avantage numéro 1 du Lazaret, c'est son accès direct à la plage, par un petit passage souterrain ! Renseignements pratiques Haute saison : 462 € par semaine (pension complète), 416 € (demi-pension le soir) Basse saison : 49 € par jour (pension complète), 44 € par jour (demi-pension le soir)
La Joie des Sables Nous avons également testé "La Joie des Sables", toujours à Sète, situé à quelques dizaines de mètres à peine du Lazaret, sur la plage suivante ! Cet hôtel à l'architecture datant des années '70-'80 ne paraît pas particulièrement tentant, de prime abord, sinon pour sa proximité de la plage. Connaissant l'ambiance de la plage dans le passé, nous craignions le bruit durant la nuit, le passage des voitures ou les fiestas sans fin. Et là, bonne surprise ! Depuis les changements apportés au bord de mer, qui rendent impossible le stationnement des camping-cars et la suppression des paillottes en bord de mer, le calme est revenu sur les plages de Sète. Plus exactement, l'ambiance s'est déplacée loin des habitations et des hôtels. L'hôtel "La Joie des Sables" en a profité, d'autant plus qu'une rénovation récente des chambres et de l'accueil ont permis de rendre l'hôtel bien plus agréable. Aujourd'hui, toutes les chambres disposent d'un balcon, avec vue sur la mer. Au vu de la fréquentation touristique à Sète durant l'été, il s'agit d'un luxe non négligeable ! L'hôtel dispose d'un restaurant, "Les Flots d'azur", à la cuisine régionale simple et agréable. Dernier point agréable : l'hôtel possède un parking extérieur privé, indispensable dans cette région durant l'été. Renseignements pratiques Chambre : 90 € en haute saison, 66 € en basse saison. Plage de la Corniche - Quartier les Quilles – 34200 Sète Tél. hôtel : 04 67 53 11 76 Tél. restaurant : 04 67 53 01 52 info@lajoiedessables.com www.lajoiedessables.com
Note : merci à Marie-Françoise et Lucie pour leur aide précieuse dans l'organisation de ce reportage !
Le Temps du Voyage - été 2010
Par Geneviève Guihard
L’Agence Catalane de Tourisme signe cette année un nouveau parcours dédié aux écrivains contemporains imprégnés de culture catalane. La “Route Littéraire de la Catalogne”, de Barcelone au petit village balnéaire de la Escala, accompagne en toute liberté le pèlerin curieux cherchant à enrichir les longs mois de transhumance estivale.
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Quatre Gats (les Quatre Chats) qui porte bonheur dans les affaires de cœur. Dans cet ouvrage, le secret se démultiplie en mille histoires comme si le lecteur était dans une galerie des glaces ! C’est tout simplement envoûtant !
La Catalogne entre les lignes ifférentes Routes déjà conçues par le passé comme “el Cami dels Bons Homs”, (le Chemin des Grands Hommes), “la Catalogne juive”, “la Route du Cistercien” et divers cheminements liés au patrimoine industriel, ont été foulés par des milliers de visiteurs. Place désormais à la littérature catalane pour découvrir le patrimoine inépuisable de l’inventive Barcelone et de la médiévale Gérone, lieux privilégiés de tourisme urbain et fleurons de ce nouvel itinéraire. Cependant, ce périple à la fois urbain et provincial, pédestre et motorisé, sur les traces de l’imaginaire catalan, se mérite.
Cette Catalogne entre les lignes se laissera dévoiler plus aisément, si vous la préparer par une lecture préalable d’ouvrages-clefs. On ne peut que conseiller la lecture des deux livres suivants avant d’entamer cette visite. “A l’ombre du vent”1 de Carlos Luis Zafon et “La Place du Diamant “2 de Mercé Rodoreda.
Le Cimetière des Livres Oubliés Le parcours pourrait commencer par une déambulation pédestre suscitée par le roman “A l’ombre du vent”. C best-seller écrit par Carlos Ruiz Zafon, publié par Grasset en France, il a reçu le prix du meilleur livre étranger de Planeta, en 2004. L’histoire se déroule dans la Barcelone de l’aprèsguerre, en 1945. Un homme amène son petit garçon dans un mystérieux quartier gothique : le Cimetière des Livres Oubliés. Là, cet enfant rencontre le livre qui va changer le cours de sa vie et l’entraîner dans un labyrinthe d’aventures et de secrets enterrés dans l’âme de la ville. Ce petit garçon grandit entre les livres, en se faisant des amis invisibles dans les pages qui tombent en poussière... On aura plaisir à pénétrer les secrets du roman tout en parcourant la colline de Montjuic, la rue Santa Ana, domicile du narrateur ou el Paseo de Colon. On s’émerveillera du rayonnement des Ramblas, maintes fois citées au cours du récit et on prendra un verre au café Els
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Sur les pas de Colometa, au cœur de Barcelone Le roman de Mercé Rodoreda “La Place du Diamant” est d’une autre facture. Exilée en France en 1939, c’est à Genève qu’elle écrit ce roman, le plus important de la littérature catalane d’aprèsguerre, très imprégné d’ailleurs, d’un profond sentiment catalaniste. Ecrit à l’encre bouillante, ce roman dénonce les souffrances de la guerre civile espagnole et de la famine, mais aussi tout ce qui isole l’individu et entrave son épanouissement. L’histoire racontée est indissolublement liée à un lieu, le quartier de Gracia, au cœur de Barcelone, autrefois, quartier périphérique populaire et devenu à présent un quartier résidentiel, plutôt “bourgeois bohême”… C’est sur cette place que l’héroïne, Colometa, une petite boutiquière, va rencontrer l’homme de sa vie... et un certain nombre de malheurs. Certes ce n’est pas la “swinging Barcelone” qui nous est contée, mais parcourir à pied la Place du Diamant, entrer dans les kilomètres d’abris souterrains abritant les patriotes rebelles, retrouver les traces de la Grande Histoire de la guerre civile espagnole, et la petite histoire de notre héroïne, constitue un émouvant fil conducteur.
L’hôtel Catedral : design, chic, abordable ! Dans cette belle ville de Barcelone, la plus cosmopolite d’Europe, un séjour de qualité à un prix accessible, au pied de la cathédrale, à quelques encablures du Paseo de Gracia et des célèbres Ramblas. Près de la Cathédrale se trouve également le marché méditerranéen typique de la Boqueria ou bien encore la Casa Balto, œuvre de l’architecte Antoni Gaudi.
Pour parcourir ces itinéraires, renseignez-vous auprès des offices de tourisme de Barcelone et de Gérone, ou bien auprès de l’office de tourisme de la Catalogne.
Prix à partir de 175 €/nuit hôtel@barcelonacatedral.com www.barcelonacatedral.com 1
Renseignements auprès de media@tourismedelacatalogne.fr Tél. : 00 34+93 484 99 00 www.catalunyaturismo.com www.barcelonaturisme.cat
Disponible chez Grasset et en livre de poche. 2 Disponible chez Gallimard, collection “Imaginaire”.
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à l’ouest des Asturies Des 18 régions espagnoles, les Asturies sont l’une les plus confidentielles, vraiment attachantes. Cette petite principauté au nord de l’Espagne, située à environ 500 Km de Madrid, est entourée par la Galice, la Castille-Leon et la Cantabre. Un tiers de ce territoire est en espace Naturel Protégé. Tour d’horizon avec zoom sur la côte occidentale, méconnue.
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’où vient donc ce nom, Asturies ? Dès le paléolithique, avant la conquête romaine, la région était peuplée de tribus montagnardes d’origine celte, les Astures. En 1388, pendant la période de la Reconquista (reconquête contre l’occupant Maure), les Asturies deviennent le berceau de la monarchie espagnole. C’est ainsi que l’héritier de la couronne d’Espagne porte depuis le titre de Prince des Asturies. Une fondation portant ce nom décerne à Oviedo, capitale régionale, un prix prestigieux dans de nombreuses disciplines. Parmi les lauréats, citons Ingrid Betencourt en 2008, Woody Allen, qui possède aussi une statue de lui marchant dans une rue piétonne, et le plus connu des cinéastes nationaux : Pedro Almodovar. Si elle est chargée d’histoire, cette petite région, divisée entre partie orientale, centrale et occidentale, impressionne avant tout par ses beautés naturelles : vallées douces ou escarpées, côtes abruptes bordées de plages magnifiques. Le climat est océanique, humide, favorisant faune et flore. Il se prête à de belles découvertes toute l’année car les jours de canicule sont rares… Pour la beauté sauvage de son littoral et les influences celtes qui l’ont marqué, les Français qui en sont fans comparent parfois cette région à la Bretagne : En témoignent le cidre (non gazéifié), boisson vedette versée selon un rituel spectaculaire dans les innombrables Sidrarias installées le long des routes. Il y a aussi la gaita, une cornemuse à trois tubes accompagnant les danses populaires, avec tambour, accordéon ou clarinette. Mais là s’arrête la comparaison. Les Asturies sont dotées d’une identité et d’un patrimoine architectural et religieux vigoureux, principalement préroman.
Côté côte : la Costa Verde La côte occidentale, non moins belle que l’orientale, a longtemps gardé ses secrets. Ici, les toits sont plus sombres, vêtus d’ardoise, les villages baignent encore dans le jus de leurs traditions culturelles et gastronomiques. Abordons la, côté mer jusqu’à Gijon. Puis dans les terres, riches d’itinéraires de randonnée ou cyclotourisme. A Castropol, bordée par la rivière Eo, dont les deux rives marquent la limite entre Galice et Asturies, on pourra faire un agréable tour de l’estuaire en 45 minutes de bateau (5 € par personne). Pourquoi pas sur le bateau de Francisco ? Facile, tout le monde
le connaît sur le port. Ensuite, il faut découvrir Luarca, la « ville blanche », très appréciée par les Espagnols. Un charmant petit port niché dans de hautes falaises, bâti en S autour d’une rivière. Belle vue depuis la corniche dominant le cimetière marin où Luisa Maria, notre guide, romantique en diable, préférerait finir ses jours. Juste à côté, une série de panneaux en céramique décrit l’histoire de la ville et la saga des baleiniers. Plus loin, coincé au fond d’une vallée, le port de Cudillero, enserré dans une crique, s’achève par une longue rue en pente vers la mer. Vues depuis le belvédère, les maisons de toutes les couleurs accrochées aux collines donnent sa réputation à ce gros village, qui s’emplit chaque week-end d’Espagnols venus boire un verre ou dîner dans un des nombreux restaurants du port, près de la place en amphithéâtre, classée au patrimoine Unesco. Près du village, le restaurant Marino sert le merlu de ligne local (d’une qualité reconnue jusqu’à Madrid) nageant dans le jus d’une algue, ici accommodée de… 40 façons ! Superbe vue sur la plage située en contrebas à droite. Juste derrière, passe la voie ferrée de la ligne locale (compagnie FEVE), qui permet de découvrir la Costa Verde sans passer par la case voiture… Autre option : suivre à pied une étape du chemin de la côte vers Saint-Jacques de Compostelle, à environ 7 jours de marche de là.
Gijon, la plus grande ville Toujours sur les rivages du golfe de Gascogne, la ville de Gijón, 260 000 habitants, combine ambiance côtière et patrimoine architectural. La vieille ville est formée par la colline Santa Catalina et le quartier de Cimadevilla, l’une des principales attractions. Ici, en 2000, a été construit « l’Elogio del Horizonte », une oeuvre monumentale du sculpteur basque Eduardo Chillida, dont la forme en fer à cheval est celle d’une accolade : Gijon vous tend ainsi les bras ! De là, on savoure une vue imprenable sur Cimadevilla et la plage de San Lorenzo, desservie par 18 escaliers numérotés pour faciliter les
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rendez-vous. Entre la plage et le très chic port de plaisance, les rues concentrent vestiges romains du temps de l’empereur Auguste, manoirs et maisons de pêcheurs. Sur la Plaza Mayor, on peut contempler le bâtiment de l’Hôtel de Ville, avant de prendre comme tout le monde la Calle de Corrida, rue piétonne commerçante. Toute l’histoire régionale est contée dans le passionnant « Musée Ethnographique du Peuple des Asturies ». Les enfants apprécieront aussi le Musée de l’Hórreo (un drôle de grenier à grains sur pilotis) et celui de la Gaita (cornemuse). On pourra aussi visiter une curiosité immense : l’université professionnelle « La Laboral ». L’esthétique de cette « cité idéale » de briques rouges conçue en 1950 vaut le détour pour sa tour de 117 mètres, son église vertigineuse et la programmation culturelle de qualité de sa belle salle de spectacles rénovée.
Côté terre, randonnées tonifiantes Parmi les nombreux itinéraires possibles, il faut bien choisir : celui de la route romaine des Castros (camps fortifiés vieux de 1800 ans) est riche de 40 sites. Celui de Coaña est en excellent état, comme en témoignent les murs des nombreux logements circulaires, jadis couverts de toiture végétale et les rues pavées de larges dalles. Son centre d’interprétation est incontournable. Tout comme une visite à Taramundi (canton de Oscos) où fut crée en 1986 le premier hôtel de tourisme rural : La Rectoral. Bonne adresse que cette table (labellisée par les Mesas asturianas) dominant les monts Oscos au charme pastoral. Prenez le café sur la terrasse. Non loin, on visitera l’ensemble ethnographique Os Teixois : moulins, forge, pierre à aiguiser et mailloche, restaurés en 2002, fonctionnent de nouveau pour les visiteurs. A 15 kilomètres de là, à Santa Eulalia, l’hôtel rural Casona del Bosque de Pumares, pommeraie en français, où chaque détail a été personnalisé par les propriétaires, vous tend lui aussi les bras. Il sert de camp de base à une randonnée jusqu’à la belle cascade de la Seimeira, point de chute de cette asturienne itinérance.
Le Palacete de Peñalba : Fleuron d’architecture indiana Le long des côtes, de fantasques maisons dites casas indianas dominent la mer avec superbe. Elles furent construites par les Indianos, riches émigrés espagnols de retour des Amériques il y a un siècle. Et surprennent l’oeil non initié par leur exotisme
éclectique. C’est qu’elles sont de style distinct selon le pays sud-américain de l’indianao : Mexique, Costa-Rica, Argentine… Ces caractéristiques, on gagnera à les découvrir dans l’une des plus belles de ces casonas asturianas (label de qualité des demeures hôtelières) : l’hôtel Palacete de Peñalba. Deux petits palais conçus par un disciple de l’architecte Gaudi. Confortablement lové dans un canapé, nous feuilletons un beau livre qui leur est consacré dans l’exquis petit salon rouge du rez-de-chaussée ; avant d’aller faire un tour dans le jardin anglais (créé par le jardinier du roi asturien Alfonso XIII) donnant sur la mer et les monts d’Oscos. Cette adresse (tenue par une charmante dame de 71 ans, dont le portrait est peint dans l’entrée) se décline avec un restaurant sur le port. Un des meilleurs de la ville. www.hotelpalacetepenalba.com Tél. : + 34 985 636 125
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Carnet d’adresses Informations Office de tourisme espagnol
www.spain.info/fr/tourspain
Site des Asturies
www.infoasturias.com
Hôtel La Rectoral
www.larectoral.com
Centre asturien de Paris
www.centroasturianoparis.org
Hôtels de cachet
www.casonasturiana.es
Bonnes tables des Asturies www.mesadeasturias.com
2010, deux nouveaux bâtiments prestigieux Fin 2010, un Palais des expositions conçu par le plus fameux architecte espagnol du moment, Santiago Calatrava, sera achevé à Oviedo, capitale des Asturies. Et un Centre Culturel carrément conçu par le centenaire mythique constructeur de la ville de Brasilia, Oscar Niemeyer, verra le jour à Avilés. Objectif affiché : augmenter le rayonnement culturel, comme Bilbao a réussi à le faire avec son musée emblématique, conçu par Frank Gehry.
Le tourisme de bien-être
Une vaste gamme de produits est proposée aux Asturies dans les stations thermales du Talasoponiente de Gijón et la villa thermale de Las Caldas. Plongez-y sans modération !
Prix Prince des Asturies
www.fundacionprincipedeasturias.org
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Balades majorquines Reportage de Laurence Jehanno Prononcez le nom de “Majorque” et, aussitôt, vos interlocuteurs prennent un air pincé, légèrement dégoûtés, en pensant aux hordes de touristes nordiques, Anglais, Hollandais ou Allemands, avec leurs chopes de bières et leurs restaurants pleins de fish-and-chips ou de saucisses de Francfort. Pourtant, il existe encore une Majorque ignorée et délaissée par les touristes de masse. Pour l’atteindre, il vous faudra chausser vos bottines de randonnée et vous armer d’un peu de courage, mais la visite en vaut vraiment le coup. En route pour une balade insolite et sauvage au pays des oranges.
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T
out le nord-ouest de l’île de Majorque est bordé par une chaîne de montagne qui se situe dans le prolongement de la chaîne des Alpes vers l’Atlas marocain. Les paysans ont taillé des paliers dans la roche, créant des bandes de terres cultivables accrochées aux falaises.
La Sierra de Tramontana
C’est ici que les célèbres “frondeurs” majorquins exerçaient leur talent en chassant les oiseaux grâce à leurs frondes. Aujourd’hui, nombre de ces parcelles idéalement situées ont été rachetées par des étrangers, qui ont fait construire villas et piscines d’exception. La chaîne de montagne s’élève jusqu’à 1 445 mètres, au Puig Mayor, et c’est la région la plus arrosée de l’île, ce qui explique le paysage verdoyant qui caractérise ces collines escarpées.
Les oranges de Sóller
L’Espagne est sortie d’une longue période d’instabilité et de pauvreté, à la fin du XIXe siècle. Le déclin du pays avait commencé avec la perte des colonies sud-américaines, entre 1818 et 1830, suivie d’une grave crise dynastique entre partisans d’Isabelle II d’Espagne et de Don Carlos. Cette période de crise politique s’est accompagnée de graves difficultés économiques. Mais dans ce marasme, les commerçants majorquins ont réussi à tirer leur épingle du jeu en devenant les premiers négociants d’oranges.
La bourgeoisie européenne du début du XXe siècle commençait à désirer des fruits frais, plus ou moins exotiques, en toute saison. Parmi ces fruits de plus en plus recherchés, les oranges et les citrons méditerranéens, mais aussi les bananes et les ananas des Antilles. Dans ce contexte, les Majorquins se spécialisent dans le commerce des fruits, dont les fameuses “oranges de Sóller”. Autrefois, les oranges étaient emmenées directement vers la France ou Barcelone par bateau. Un petit chemin de fer qui mène de la vallée des oranges, à quelques kilomètres de la côte, a été construit en 1912 pour répondre aux besoins de développement économique de la ville. Ce train, l’un des derniers trains privés d’Espagne, principalement utilisé par les touristes est appelé “l’orange express”.
Le chemin des chèvres
Majorque a longtemps été une île de pirates et de contrebandiers. Petits, râblés et résistants, les contrebandiers majorquins parcouraient les sentiers escarpés sinuant le long des falaises. Ce chemin était également emprunté par des charbonniers, fabriquant du charbon de bois dans cette zone forestière, qu’ils amenaient ensuite jusqu’aux villages. Ils portaient des charges allant jusqu’à 80 kilos sur le dos et grimpaient, pieds nus ou équipés de simples sandales sur des chemins qui nous
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Incontournable Valldemossa Malgré les nombreux touristes qui visiteront certainement le monastère de Valldemossa en même temps que vous, ne faites pas l’impasse sur ce lieu incontournable. Niché au cœur d’une forêt dense qui en fait un îlot de fraîcheur durant les grandes chaleurs estivales, ses petites rues ont gardé tout le charme du village traditionnel. C’est dans ce monastère perché dans les collines, à 413 mètres du niveau de la mer, que George Sand et Frédéric Chopin vinrent passer un hiver désastreux, en 1838. Ce fut le début, pour le compositeur, d’une dégradation progressive de son état de santé, qui aboutit à son décès, dix ans plus tard. Mais pour les Majorquins, la ville est surtout le lieu de pèlerinage pour leur SainteCatalina, qui y naquit en 1533. Le monastère de la Chartreuse est un bâtiment froid, battu par les vents. On y visite la petite chambre où figure “le piano de Chopin”.
Le lendemain, la randonnée repart vers le nord, longeant la mer en traversant des forêts d’oliviers. On descend alors vers la plage de Cala Tuent. Une baignade dans ces eaux turquoises constitue la juste récompense des efforts consentis pour parvenir jusqu’ici. Surplombée par le Puig Mayor, la baie possède une jolie plage de sable fin. Les Majorquins appellent cette baie “Sa Calobra”, du nom de la crique formée au fond du torrent Pareis dévalant depuis le sommet de la montagne. C’est un des lieux les plus visités de l’île, pour sa beauté époustouflante. La route d’une vingtaine de kilomètres sillonne jusqu’au fond de la crique.
Le monastère de Lluc
paraissent à peu près impraticables aujourd’hui. Le petit sentier qui longe la côte du Juncar mène jusqu’à la vallée de Bàlitx. Une petite ferme fortifiée permet de passer la nuit et de reprendre des forces. Loin de la foule des touristes et des grandes villes de la côte, on retrouve ici la vraie vie majorquine. Un petit verre d’alcool local, la “hierbas”, en guise d’apéritif, quelques olives et du fromage, et nous voilà parés pour une soirée inoubliable.
Surplombant la crique enchanteresse de Sa Calobra, le monastère de Lluc s’élève à 400 mètres d’altitude. Le sanctuaire consacré à la Vierge Marie était le principal lieu de pèlerinage de l’île. En cas de grand malheur, de maladie incurable ou d’accident grave, on venait y faire pénitence, le plus souvent à pied ou dans de petites charrettes tirées par des ânes. Les Majorquins vénéraient l’image sainte de “la Mère de Dieu” de Lluc, icône sainte peinte sur un bois noirci et conservée dans le maître-autel de l’église du monastère. Aujourd’hui encore, le premier samedi du mois d’août, se déroule une grande procession appelée “marcha des Güell a Lluc a peu”, ce qui se traduit littéralement par “marche de Güell à Lluc à pied”. Ce pèlerinage profane est né en 1977, dans un bar de Palma. Le patron du bar Güell fai-
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sait la fête avec quelques clients lorsqu’un siphon (bouteille sous pression munie d’un petit poussoir) éclata dans les mains de sa jeune fille de six ans. Celle-ci fut miraculeusement indemne et Tolo Güell fit la promesse de faire le pèlerinage de Lluc en remerciement à la Vierge Les premières années, cette marche est restée un acte personnel et Tolo Güell fit ce pèlerinage accompagné par quelques amis seulement. Aujourd’hui, près de 50.000 personnes effectuent cette marche de 48 kilomètres, qui est devenue à la fois un exploit sportif et un acte d’affirmation de sa “mallorquitude”. Pour l’anecdote, la jeune fille de Tolo Güell est décédée d’une leucémie quelques années plus tard. La ville d’Escorca englobe le monastère de Lluc, mais aussi la crique de Tuent (Cala Tuent) et Sa Calobra. Il comporte également les quatre plus hauts sommets de l’île : le Puig Mayor (1445 m.), le Puig de Massanella (1364 m.), le Puig Tomir (1.102 m.) et le Puig Roig (1.003 m.) Le Puig Tomir est un but de randonnée abordable et nécessite environ 6 heures de marche, descente comprise. Au milieu de cyprès et de chênes verts, le sentier grimpe allègrement jusqu’à son sommet. On peut y bénéficier alors de l’un des plus beaux points de vue sur l’île.
Retour à Palma
Le voyage s’achève bientôt. La visite de Palma s’impose, malgré les touristes. Malgré la foule, ce retour à la civilisation paraît plus léger qu’à l’arrivée. La tête pleine de magnifiques paysages et de souvenirs intimes, on se prend à aimer cette île d’un œil nouveau et à rêver à la prochaine fois que nous foulerons ces terres hospitalières.
Renseignements pratiques
Office Espagnol du Tourisme : 43, rue Decamps – 75016 Paris Tél : 01 45 03 82 50
La Balaguère organise des voyages en groupe avec guide Renseignements au 05 62 97 46 46 A partir de 695 € par personne. 8 jours, 7 nuits, avec 6 jours de marche.
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La cathédrale de Palma de Majorque, appellée La Seu, est le deuxième plus grand édifice religueux en Espagne.
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Lisbonne au naturel Par Christophe Riedel
Lisbonne est belle, sa réputation n’est plus à faire. On sait moins qu’un détour dans sa région réserve bien des surprises aux amoureux de la nature. Nous avons découvert deux estuaires, celui du fleuve Tejo, à Lisbonne et celui du Sado à Setubal. L’occasion de faire la connaissance d’une colonie de 25 dauphins et de passer quelques jours dans l’archipel préservé de Berlenga.
L
e vaste estuaire face à la zone orientale de Lisbonne est appelé “Mar da Palha”, la mer de paille. Cette réserve naturelle qui abrite de nombreux oiseaux aquatiques, est située au nord d’Alcochete, constitue la zone humide la plus dense du pays et l’une des dix plus importantes d’Europe.
pour autant. On passe devant la Praça do Comercio (“la place du Commerce”, prolongement de la plus fameuse place de la ville : celle du Rossio). Puis le long du port et de ses docks multicolores. Quelques minutes plus tard, nous ateignons les lagunes loù vivent mille et une créatures sur échasses. A chaque arrêt, silence et observation, en une sorte de recueillement. Sur la rive gauche du Tage, on aperçoit des terrains fluviaux où sont élevés taureaux et chevaux pour les corridas portugaises (sans mise à mort, contrairement à l’Espagne). Aux périodes migratoires, l’estuaire peut accueillir 120 000 oiseaux. Des avocettes, qui forment une véritable concentration (20 % de la population d’Europe occidentale), des garces, des bancs de flamants roses… Une brève halte nous permet de découvrir l’ancien palais du Marquis de Pombal, aujourd’hui en ruine. Équivalent portugais du parisien Baron Haussmann, un siècle plus tôt, il a reconstruit Lisbonne après le tremblement de terre de 1755.
L’estuaire du Tage en speedboat
Bienvenue à Escaroupim plage
Une belle découverte consiste à remonter l’estuaire du Tejo en bateau speedboat sur 50 kilomètres pour une promenade de 2 heures. L’embarcadère se situe dans le quartier lisboète d’Alcantara, non loin du plus ancien des 2 ponts de Lisbonne, celui du 25 Avril. On ne peut pas le rater. C’est un gigantesque pont rouge métallique conçu par l’architecte du Golden Gate de San Franscisco. Une fois muni d’un gilet de sauvetage, assis à califourchon sur un boudin, les canots aux moteurs puissants démarrent, longeant d’abord Lisbonne et ses sites historiques. Un bonheur de glisse estivale, sans être éclaboussé
Cette plage fluviale se trouve à quelques encablures à peine de la région de Lisbonne. Quelques pêcheurs immobiles, une nuée enfants très mobiles y courent et plongent sans relâche. Escaroupim est aussi le nom du bon petit restaurant sur pilotis de spécialités régionales concoctées par de maternels gros bras en cuisine : anguilles, riz à la morue (bacalhau) ou au canard (pato)… En toile de fond, le Tage, des centaines d’oiseaux piaillant sur autant de saules pleureurs. En dessert, un buffet de douceurs typiquement portugaises (à base de jaunes d’oeufs, dont les religieuses ne savaient que faire après avoir empesé leurs cols avec les blancs) et d’amandes. Ensuite, café nonchalant sur la véranda face à l’une des innombrables îles aux oiseaux. En repartant, s’il fait trop chaud, il ne reste plus qu’à se tremper les pieds, voire le corps entier. Nous faisons escale sur la petite plage fluviale située près de là (de l’autre côté du Tage) avant de revenir vers Lisboa.
A chacun son rythme… Une autre façon d’observer quelques-uns des oiseaux venus passer l’hiver ici est de suivre les parcours pédestres permettant de surprendre d’élégants flamants roses prenant leur envol. Cette ode à la lenteur est tout le contraire du bateau rapide. Par ailleurs, nous vous conseillons d’emprunter le nouveau pont Vasco da Gama (construit en 1998 en hommage architectural aux voiles des navigateurs glorieux), qui enjambe une partie de la zone lagu-
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naire : des bancs de flamands sont visibles avant la traversée du fleuve. Si l’observation des oiseaux est une de vos passions, dans un rayon de 50 km vous attend la réserve naturelle du marais de Boquilobo. Egalement sur le Tage, elle héberge la plus grande colonie de hérons de la péninsule Ibérique. A ce titre, elle est classée par le Réseau des Réserves de la Biosphère par l’Unesco.
Trompeuses Tropiques : Arrábida Pour profiter d’une enceinte de végétation méditerranéenne, filez au sud de Lisbonne jusqu’au Parc Naturel de la forêt “Serra da Arrábida”. En bas de cette agréable pinède, qui fait penser à Menton ou à la côte italienne, se trouve une côte de plages de rêve comme Portinho d’Arrabida et ses voisines. Elles vous permettront de déguster une mer turquoise à l’aspect tropical trompeur… car la mer est froide ! Un peu plus loin, vous voilà arrivés à Setubal, ville de pêche et de conserveries de poisson située face à la Réserve Naturelle de l’estuaire du Sado, second fleuve portugais après le Tage. Elle compte également une grande diversité d’oiseaux, mais elle présente surtout une autre attraction non volante, mais de taille (450 kilos) : des dauphins rorqual (ceux de la série Flipper le dauphin) venant jouer près de votre bateau…
Sétubal, “j’en voyais partout dans les villages, mais elles avaient peut-être trop de mal à se nourrir. Aujourd’hui, on en voit surtout à la campagne et le long des routes.”A quelques kilomètres de là, randonnez sur la colline de la Serra do Louro, en passant par son moulin. Des promenades à dos d’âne sont possibles.
Les Cigognes de Comporta En Alentejo, au Sud de Lisbonne, les cigognes sont très souvent présentes, installées sur des clochers, des toits et même en haut des pylônes électriques. En particulier à Comporta, un village alentejan situé à 40 kilomètres de Sétubal. “Dans mon enfance”, se souvient Fernando, guide de l’office du tourisme de
Le restaurant Champanheria Située sur la principale avenue de Setubal, cette “champagnerie”tenue par un ex-ingénieur reconverti en cuisine et sa femme brésilienne, Rosemary, revisite la tradition d’une façon très créative et copieuse, autour d’un menu comptant 5 ou 10 entrées de tapas délicieux et inventifs. A tester : l’huître gratinée ou bien nature, mais servie chaude avec un jus de fruits de la passion. Ou encore la pomme au four fourrée à la saucisse, le vol-au-vent de gambas au muscat (moscatel) de Setúbal… Commandez les yeux fermés : tout est exquis, y compris la sangria blanche au vin pétillant local. Le patron, très volubile, parle un peu français. www.champanheria.pt Tél. : 00 35+ 126 52 20 996 Av Luisa Todi, 414
Carnet d’adresses
Office de tourisme de Lisbonne www.visitlisboa.com (cliquer sur “ Lisbonne région”) Le Tage en speedboat Water Experiences www.waterx.co.pt Tél. : 00 35+ 1 918 500 262 waterxbookings@netcabo.pt Restaurant Escaroupim Tel. : 00 35+ 1 263 107 332 La Côte bleue www.costa-azul.rts.pt
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Dauphins du Sado, dinosaures de Lourinho,
l’archipel de Berlenga On l’appelle la Costa Azul, la Côte bleue en portugais. 180 km de rivage au sud de Lisbonne. C’est ici que se jette le fleuve Sado et que vivent en liberté 25 grands dauphins. À bord d’un catamaran, nous avons pu les observer..
pas avant qu’il ne trouve un groupe de dauphins. Ils vivent souvent par bande de quatre ou cinq. Jumelles aux yeux, Pedro cherche intensément. Nous sommes déjà bien engagés dans l’estuaire vers le début du fleuve…
Cap sur les dauphins !
Les règles d’observation des dauphins sont très strictes car le bien-être et la conservation de l’espèce dépend de nos comportements. L’association Vertigem Azul respecte donc un code de conduite déontologique qui n’est pas toujours appliqué par les voiliers privés : Ne pas s’approcher trop près, ne pas chercher à les nourrir et rester au maximum une demi-heure. www.vertigemazul.com
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ous avons passé quelques jours dans la baie de Setúbal, une réserve naturelle près de Lisbonne. À l’embouchure du Rio Sado, vivent librement 25 grands dauphins de race rorqual, que l’on peut observer… en veillant à rester discrets.
Nous partons en mer Vertigem Azul, qui signifie ” Vertige bleu ”, est une entreprise d’observation des dauphins dans leur habitat naturel. Ses créateurs, Pedro Narra et Maria João Fonseca, sont deux scientifiques passionnés, qui, en 1998, ont décidé qu’ils ne passeraient pas ” 8 heures par jour dans un bureau, mais plutôt sur un bateau ! ” Tout a commencé avec un petit bateau semi-rigide et quelques touristes. Et presque dix ans plus tard, Pedro et Maria continuent de sortir en mer et d’émerveiller les amateurs de nature, mais désormais, à bord d’un catamaran. ” Cela permet de multiplier les points d’observation des dauphins, explique Maria. Ainsi, on peut les voir passer sous les filets entre les deux quilles du catamaran. ” La promenade marine va durer trois heures. Nous partons du port de pêche, sur une mer d’huile. Interdiction de parler à Pedro, qui est aux commandes. Tout du moins,
Après une demi-heure de silence, Pedro retire ses jumelles, fronce le sourcil et change de cap. ” Là ! On en voit sur la gauche ! ” Noirs, massifs, quatre dauphins apparaissent à 50 mètres de nous. Ces énormes mammifères pèsent 400 kilos en moyenne et mesurent jusqu’à 4 mètres de long. Pourtant, ils semblent légers comme des plumes. Les voilà qui sautent hors de l’eau, replongent, ressortent aussitôt, passent d’un côté du vaisseau, puis de l’autre… Tous les passagers courent d’un bout à l’autre du bateau, armés de leur appareil photo. Mais il est difficile de capturer autre chose que leur nageoire dorsale, tant ils sont rapides comme l’éclair. Conciliants, les dauphins nous montrent de temps en temps un bout de leur mâchoire souriante et leurs yeux ronds et rieurs. Pedro et Maria nous expliquent que le bateau les amuse, qu’ils aiment jouer autour. Mais il est très important de ne pas les approcher de près. ”Même s’ils semblent familiers et presque amicaux, insiste Maria, ils sont bel et bien sauvages.” Il ne faut en aucun perturber leur équilibre. ”Je crois qu’ils reconnaissent notre bateau, poursuit Pedro, mais nous, je ne pense pas. En revanche, Maria et moi, nous les connaissons bien. Nous leur avons d’ailleurs donné un nom à chacun. ”
Classes de mer Sur le retour, nous parlons de la pollution et du trafic maritime. Les pollutions ont certes diminué grâce aux lois devenues plus exigeantes. Mais les cargos sont toujours là, et les ferries, verts comme de gigantesques criquets des mers, passent toutes les demi-heures. ”Il y a 10 ans, se souvient Pedro, 33 dauphins vivaient dans la baie. Aujourd’hui, ils ne sont plus que 25”. Selon le scientifique, ils auront même disparu dans 20 ans, comme ont disparu leurs cousins de l’estuaire du Tage, le grand fleuve de Lisbonne. La réserve naturelle du Sado vient d’ailleurs de lancer en 2009 un programme de protection et d’étude des dauphins. Et chaque année, 2 000 écoliers, collégiens et lycéens étudieront en classe et sur l’eau les grands dauphins de la baie de Setúbal. Car qui connaît, aime et protège…
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24 heures à Berlenga Un archipel mystique
S
ituée à 80 kilomètres à l’ouest de Lisbonne, la réserve naturelle de l’archipel de Berlenga est accessible de mai à septembre. Située à 11 kilomètres de mer en face de la ville de Peniche, elle ne reçoit que 300 visiteurs par jour, afin de préserver l’écosystème. “Cette île est mystique” dit un jeune homme croisé là-bas. Accessible de mai à septembre à partir de Peniche en 45 minutes de bateau parfois agité à l’aller (car face mer). Un conseil : passez 24 heures sur place, le temps de s’imprégner de la force tranquille des lieux. Le bateau vous laisse au village des pêcheurs. On peut camper ou passer la nuit dans le cadre quasi-monastique d’une forteresse du seizième siècle, le fort Sao Joao Baptista. Ce logement spartiate vous mène hors du temps. Une fois que vous avez pris vos quartiers, hélez un pêcheur au pied du fort pour visiter les grottes qui traversent l’île de part en part. Puis montez en fin de journée le long des escaliers dans la falaise. En haut, c’est le royaume des oiseaux au soleil couchant, partez à gauche jusqu’au bout de l’île ou à droite vers le phare. C’est désert, solitude pleine comme rarement. Redescendez boire un verre au village des pêcheurs, puis mangez au fort dans une atmosphère de pension familiale. La nuit, la mer vous bercera. Le lendemain matin, nouvelle promenade du côté que vous n’aurez pas exploré la veille, déjeuner de poissons grillés au village des pêcheurs chez Marisol : un loup, un mérou, ou encore de bonnes sardines riches en magnésium. Si le corps vous en dit, faites une plongée dans les eaux cristallines. Puis retour en bateau vers Peniche sur le Julius, cette fois-ci au calme. Une fois à terre, pour rester en mer, remettez donc le couvert chez Estelas, le restaurant le plus récompensé. Suggestion : une caldeirada (bouillabaisse) à la lotte (tamburil), servie avec son foie. Exquis et rare comme Berlenga…
La route des dinosaures de Lourinha La région de Lourinhã, tout près de l’Atlantique, où encore aujourd’hui on peut se promener sur les plages de sable entourées de spectaculaires falaises, était appréciée par des dinosaures qui peuplèrent la Terre au Jurassique Supérieur. Venez découvrir cette histoire au musée de Lourinhã. I y a 150 millions d’années, la région Oeste était un grand bassin près de la mer avec beaucoup d’eau et de végétation : endroit idéal pour les dinosaures. C’est ainsi qu’est arrivée jusqu’à nous une concentration de 180 œufs fossilisés, le plus grand nid au monde, le seul avec des embryons. Une vraie rareté. L’histoire est racontée par les guides au Musée municipal de Lourinhã, la ville qui donna le nom à l’espèce identifiée ici : le Lourinhanosaurus. On peut visiter la région avec un guide pour interpréter les empreintes visibles sur de nombreuses roches. Le musée de Lourinhã a reconstitué des œufs pour le bonheur des enfants. Il est surtout reconnu pour sa collection de paléontologie et possède un des plus grands laboratoires de préparation de fossiles, un atelier et organise chaque année un concours international d’illustration de dinosaures. D’ailleurs, ils sont débordés par les demandes de stage d’étudiants pour l’été, ce qui ne vous empêche pas vos enfants étudiants de tenter leur chance en postulant. La Mairie et le Musée de Lourinhã organisent des circuits guidés avec réservation préalable.
Carnet d’adresses à Berlenga
Bateau Julius(conduit et construit par Julio) www.julius-berlenga.com.pt Où loger ? • Dans la zone de camping • Au Fort S. Joao Baptiste, 20 chambres : Réservations Tél. 00 35+ 1 91263 14 26 berlengareservasforte@gmail. com Chambres de 20 à 27 euros, Celles côté mer sont petites, mais taillées dans l’Histoire. Les meilleures sont numérotées de 1 à 4. • Pour plus de confort à l’hotel-Restaurant Mar e Sol, 5 chambres www.restaurantmaresol.com Site de la région de tourisme ouest de Lisbonne (Oeste) www.rt-oeste.pt
Mairie de Lourinhã : Tél. 00 35+ 12 61 410 100 mail :geral@cm-lourinha.pt Musée de Lourinhã : Tél. 00 35+ 12 61 414 003 Mail museulourinha@mail.telepac.pt
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Le Grand Bassin est un lac sacré semblable au Gange en Inde. Chaque année, des milliers de pèlerins viennent honorer Shiva. On dit que la déesse, en survolant l’île Maurice aurait été émerveillée par sa beauté. Elle versa une larme, qui forma cette étendue d’eau sacrée.
Galerie commerçante.
La production du thé Bois Chéri est ancestrale. Il existe des milliers d’arômes différents. Nous avons fait “la route du thé” avec visite des plantations et plongeon dans le passé colonial de l’île.
Carnets
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Douce et paisible île Maurice Un carnet de voyage réalisé par Eva Jérome “L’île Maurice est tout simplement enchanteuse... Laissez-moi vous transmettre, en image, un peu de sa magie.”
Petite pause sur la plage, où je trouve ce kiosque charmant. L’île se targue d’avoir les plus belles plages au monde. Et en effet...
A la manière des Locaux, de nombreux touristes s’essayent à la pêche au gros. Ils se mesurent alors aux barracudas, thons, requins, espadons, qui peuplent les eaux turquoise...
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Rencontre inopinée à l’heure où le soleil se lève... Nous avons passé quelques jours sur la sauvage île au cerf. Un véritable Eden.
La canne à sucre fait partie de l’Histoire de l’île. A ce mot des images de colons Blancs apparaissent, Des airs de chants d’exclaves...
Un “cardinal” bien culotté, venu picorer mon déjeuner. On l’appelle ici le “zozo banane”, friand qu’il est des insectes vivant dans les bananeraies.
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Livres PLANETE
Cet été, vacances obligent, nous vous proposons une sélection spéciale enfants pour compléter le guide Sept autour du monde. Voici les ouvrages à offrir de toute urgence à vos jolies têtes blondes...
La planète qui rétrécissait
Environnement & écologie Catherine Stern Actes Sud Junior avec l’aide de l’ADEME 304 pages. 25,00 €
Et si un livre ”écolo” était joli en plus ?
Comment la Terre va-t-elle pouvoir nourrir 9 milliards d’habitants d’ici 50 ans ? Est-ce que les Africains parviendront un jour à vivre correctement, sans être menacés par la famine ou les épidémies ? Le fossé entre les pays riches et pauvres ne cesse de s’agrandir au fil des années. Et l’émergence de pays comme la Chine, le Brésil ou l’Inde n’y changent rien. Ce petit livre est un essentiel pour comprendre les enjeux de la surpopulation, dans une forme rapide et agréable à lire. ÉQUIPE : Le Temps du Voyage est publié par les éditions Cabrera, SARL au capital de 5 000 € – Siège social : 17, rue Henry Monnier – 75009 Paris. Rédaction : 2, rue Victor Beausse – 93100 Montreuilsous-Bois. Téléphone : (33+) 01 48 57 35 87 – courriel : letempsduvoyage@yahoo.fr – site Internet : http://letempsduvoyage.canalblog.com Ont collaboré à ce numéro : Mathilde Bréchet, Julien Carrier, Geneviève Guihard, Laurence Jehanno, Christophe Riedel (textes et photos)– Carnet de voyage : éva Jérôme. Photos : Photo de couverture : Laurence Jehanno. p.4-5 : . p 6 - 7 : . p8 - 9 : . p 10 : . p 12 à 15 : . p 16 à 23 : . p24 - 25 : . p.28 : . p 30 : . p 31 : . p 34-35 : . p 38-41 : . Directrice de la publication : Mathilde Bréchet. Rédacteur en chef : Miguel Ramis. Régie publicitaire : Cabrera. Contact diffuseurs : CAD PRESSE - Patrick Didier : 09 60 42 36 47. Dépôt légal : juillet 2010. Création le 15 février 2008. Imprimé en France par Vasti-Dumas - ZA Malacussy - 42000 Saint-étienne. Imprim’Vert. Imprimé sur un papier respectant la gestion durable des forêts. Arctic Munken Print Classic. ISSN : 0000-0000. Commission paritaire en cours. Distribution Presstalis. La rédaction n’est pas responsable de la perte ou de la détérioration des textes et photos qui lui sont adressés pour appréciation. La reproduction de tout ou partie du contenu de ce magazine est strictement interdite.
Les éditions Actes Sud ont déjà publié plusieurs gros ouvrages qui permettent de découvrir la nature sous tous ses aspects : les forêts, la mer, les montagnes, les rivières… Chaque fois, les chapitres présentent de façon claire et concise un thème choisi et sont suivis d’expériences, de jeux et de propositions d’activités ludiques. Une façon parfaite pour apprendre en s’amusant. Le jury a couronné ce travail à l’occasion du nouvel ouvrage publié dans cette collection, précisément consacré à l’environnement et à l’écologie.
La planète en partage. Pays du Nord, pays du Sud. Textes de Carina Louart, illustrations de Marie de Monti Collection ”à petits pas” Actes Sud Junior 80 pages. 12,50 €
Une collection pour mieux comprendre la nature
Une nouvelle collection intitulée ”tothème” a choisi de présenter des sujets comme l’automobile, le moyen-âge, les religions ou l’environnement sous une forme originale et séduisante. Le coin du livre est arrondi harmonieusement, une fenêtre est découpée dans la couverture. En 60 fiches parfaitement documentées, on prend plaisir à lire et relire cet ouvrage. On peut parfois être beau mais loin d’être stupide. L’environnement Collection ”tothème” Jean-Baptiste de Panafieu Gallimard Jeunesse 96 pages. 13,90 €
Sauver la planète, ça commence maintenant ! Tous les matins, on se lève en se demandant quelle nouvelle catastrophe va bien pouvoir nous tomber sur la tête. Avec ce livre, arrêtez de vous poser des questions et agissez ! Il existe des dizaines de solutions pour changer notre mode de vie immédiatement. Dans ce grand livre généreux, soutenu par le Secours Populaire, Yann Arthus-Bertrand et Jean-Louis Etienne, entre autres, on vous propose d’agir tout de suite.
Livres-DVD Le Temps du Voyage - été 2010
Le grand livre pour sauver la planète Brigitte Bègue et Anne-Marie Thomazeau Rue du Monde 128 pages. 22,50 €
Et le gagnant est…
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Info ou Intox ? Marco Polo n’aurait jamais mis les pieds en Asie ! Découvrez le récit incroyable de l’explorateur et les arguments de ses détracteurs. Scoop : la terre serait ronde, les savants en sont persuadés ! Portrait : le mystère reste entier, quelle est la véritable identité de Christophe Colomb ? Cuisine : investissez dans les épices, l’ingrédient préféré des rois et cuisinez la pomme de terre à la manière des Incas ! Présenté à la manière d’un journal quotidien, Les explorateurs est une mine d’informations sur ces hommes qui ont fait notre histoire. Passionnant et brillant ! Les explorateurs Collection Le Journal de l’Histoire Céline Bathias-Rascalou et Rémi Malingrey, sous la direction de Dimitri Casali. Milan Jeunesse 64 pages. 14,50 €
Comme chaque année, nous avons été membre du jury au salon de la presse et du libre jeunesse à Montreuil. Lors de la dernière édition, un nouveau prix a été créé, celui du meilleur documentaire écologique pour les enfants. Le choix fut difficile, mais il fallait bien qu’un livre émerge de nos délibérations et c’est sur celui-ci que notre choix s’est porté. Tout comme dans le livre ”La planète en partage”, les auteurs se sont interrogés sur la capacité de notre planète à accueillir 9 milliards d’êtres humains. De façon très pragmatique et instructive, ce livre remet l’agriculture à sa juste place, c’est-àdire l’activité la plus importante de toutes pour l’humanité ! Les sujets s’appuient sur de superbes photos, accompagnées de textes ”succulents”. Entendez ”pleins de suc”, riches et accessibles. La dernière partie du livre permet d’approfondir les notions abordées dans les premières pages. Un livre essentiel pour nous aider à changer nos habitudes. Une seule Terre pour nourrir les hommes Florence Thinard Gallimard Jeunesse 128 pages. 19,95 €
DOCUMENTAIRES Demandez le journal !
Lauréat du prix de la presse des jeunes
Refugié Missak, une littérature engagée !
”Racontez une grande épreuve physique”. Le sujet de cette rédaction laisse Thiên An perplexe… Ce jeune garçon vietnamien vit avec son père dans le XIIIe arrondissement à Paris. Sa mère et ses frères sont restés là-bas, au Vietnam, attendant le bon moment pour fuir à leur tour. Quelle épreuve raconter, si ce n’est son terrible voyage vers la France, la traversée de la mer de Chine, la faim, la soif, les pirates et sa mère qui lui manque tant… Cet ouvrage fait partie de l’excellente collection de documentaires fictions des éditions Autrement, qui racontent, l’histoire de l’immigration en France à travers le portrait d’enfants. Thiên An ou la grande traversée Du Vietnam à Paris XIIIe Valentine Goby, Ronan Badel. Autrement 80 pages. 14,50 €
Cette année, le débat fut houleux au Salon du livre et de la presse Jeunesse à Montreuil. Qui de ces cinq livres passionnants, allait recevoir le prix du meilleur documentaire jeunesse ? Le jury, dont faisait partie Sept autour du monde, a finalement tranché, après une heure et demi de tractations. Et c’est Missak, l’enfant de l’Affiche rouge qui est sorti vainqueur. Ce prix est un choix de raison et de cœur. De raison car cet ouvrage est objectivement le meilleur : les textes simples, émouvants et poétiques de Didier Daeninkx nous racontent l’enfance et le destin bouleversants de Missak Manouchian, un Arménien exilé en France. Amoureux de sa terre d’adoption, il fait partie de ces immigrés qui sont entrés dans la résistance pendant la Seconde guerre mondiale. Ses amitiés, son amour et son combat pour la liberté sont illustrés avec grand talent par Laurent Corvaisier. Missak, ensuite, est un choix de cœur. Ce récit, une histoire vraie, nous rappelle que notre pays ne s'est pas construit uniquement avec des Français. Une partie documentaire, à la fin de l'ouvrage, retrace d’ailleurs l’histoire de Missak et des immigrés qui ont contribué à libérer la France occupée. Enfin, choisir ce très beau livre, signifiait pour nous, jury, récompenser l'audace et l'originalité éditoriales, mais aussi défendre le livre en tant que tel. Car toutes les technologies ne remplaceront jamais l’émotion que nous procure le papier… Missak l’enfant de l’Affiche rouge Didier Daeninckx et Laurent Corvaisier Rue du Monde 52 pages. 17,00 €
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Découvrir le monde et l’écologie à partir de 8 ans
SEPT
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Livres “Sept en France” (les premiers guides touristiques pour enfants à partir de 8 ans) o Sept en pays de Savoie 9,50 € o Sept en Limousin T.1 9,50 € o Sept en Limousin T.2 9,50 € o Sept en France, 9,50 € 500 lieux à découvrir + frais de port (hors-abonnements) > 2,00 €/exemplaire (France) > 3,00 €/exemplaire (international)
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