Lychnis fleur de coucou (Silene flos-cuculi) Nikon D610, Tamron 90 mm macro, à f/3,5, 1/1000 s, 400 ISO + diffuseur
La
Misja Smits
nature comme elle
respire Le nom de Misja Smits flottait déjà dans l’air, apparaissant çà et là au gré des festivals et des concours photo, quand une proposition de sujet est arrivée à la rédaction de Nat’Images. Il n’a pas fallu longtemps pour être à nouveau enivré par la macro douce et ciselée de la photographe néerlandaise… et de vouloir en savoir plus!
Lychnis fleur de coucou (Silene flos-cuculi) Nikon D610, Tamron 90 mm macro, à f/3,5, 1/1000 s, 400 ISO + diffuseur
La
Misja Smits
nature comme elle
respire Le nom de Misja Smits flottait déjà dans l’air, apparaissant çà et là au gré des festivals et des concours photo, quand une proposition de sujet est arrivée à la rédaction de Nat’Images. Il n’a pas fallu longtemps pour être à nouveau enivré par la macro douce et ciselée de la photographe néerlandaise… et de vouloir en savoir plus!
Nat’Images – Travaillez-vous toujours dans un magasin photo? Misja Smits – En effet, j’y travaille toujours; je m’occupe principalement de l’impression d’images de format normal à large en jet d’encre. Je travaille 34 heures par semaine, ce qui me laisse très peu de temps pour ma propre pratique. Cela signifie que je consacre tout mon temps libre, du printemps à l’automne, à la prise de vues sur le terrain. Je profite de l’hiver pour me replonger dans la moisson de l’année et faire le tri et le post-traitement à tête reposée. Cela fait de moi une photographe semi-pro, je suppose. De nombreux photographes expriment leur difficulté à vivre de leur pratique. Avoir une activité parallèle offre plus de libertés, moins de pression, estce la solution? Je suis très satisfaite de la manière dont je vis la photographie à l’heure actuelle. Si j’étais une professionnelle de la photo, je serais amenée à remplir certains contrats que je n’aurais pas forcément choisis. Je devrais avoir
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Nat’Images
une démarche purement commerciale, ce qui n’est pas ma tasse de thé. De plus, je n’aurais pas l’assurance d’un revenu suffisant et régulier. Et si les affaires marchaient correctement pendant un temps, rien ne me dit que cela durerait. Au final, je perdrais rapidement mon goût pour la prise de vue avec une telle pression. Et je veux absolument éviter ça! Quelles sont vos sources d’inspiration? De quels photographes vous sentez-vous proches? Internet me permet de découvrir de nombreux photographes dont le travail peut m’inspirer. Je citerais, par exemple, Étienne Francey, Tammy Bergström, Sandra Bartocha, Bastien Riu, Alessandra Meniconzi, Ines Mondon. En fait, je peux être inspirée par n’importe qui, tout dépend de mon état d’esprit du moment, de ce que je veux capter dans l’instant. Je suis aussi attirée par les peintres. Chagall figure parmi mes favoris. J’aimerais visiter plus de musées, voir plus d’expositions… J’admets que les occasions se font rares.
Page ci-contre–
Ophrys jaune (Ophrys sicula) Nikon D610, Tamron 90mm macro, à f/4,8, 1/640 s, 800 ISO
Ci-dessous–
Larve de symphyte (mouche à scie) Nikon D600, Tamron 90mm macro, à f/8, 1/80 s, 160 ISO + flash interne
Quelle valeur accordez-vous aux concours photo auxquels vous participez régulièrement? Au fil du temps, je me suis constitué un dossier “Favoris” sur mon ordinateur. J’y intègre les images au feeling. Quand je veux participer à un concours photo, je n’ai qu’à plonger dedans. En cas de doute, je demande conseil à mon compagnon (ndlr – Misja partage sa vie avec le photographe Edwin Giesbers). Mais plus j’évolue dans le monde de la photo, moins je donne d’importance à ces concours. C’est une bonne chose qu’ils existent et je suis ravi de toutes les récompenses que j’ai pu remporter jusqu’à maintenant. L’émulation avec d’autres artistes a été très inspirante elle aussi. Et cela permet d’attirer l’attention de la presse spécialisée, de déclencher la publication d’un article. Mais en ce qui me concerne, décrocher un prix est devenu moins important qu’à une époque. Cette année, par exemple, je n’ai participé à aucun concours. Un prix n’est rien d’autre que la reconnaissance d’un certain jury à un certain moment. Au bout du
Nat’Images – Travaillez-vous toujours dans un magasin photo? Misja Smits – En effet, j’y travaille toujours; je m’occupe principalement de l’impression d’images de format normal à large en jet d’encre. Je travaille 34 heures par semaine, ce qui me laisse très peu de temps pour ma propre pratique. Cela signifie que je consacre tout mon temps libre, du printemps à l’automne, à la prise de vues sur le terrain. Je profite de l’hiver pour me replonger dans la moisson de l’année et faire le tri et le post-traitement à tête reposée. Cela fait de moi une photographe semi-pro, je suppose. De nombreux photographes expriment leur difficulté à vivre de leur pratique. Avoir une activité parallèle offre plus de libertés, moins de pression, estce la solution? Je suis très satisfaite de la manière dont je vis la photographie à l’heure actuelle. Si j’étais une professionnelle de la photo, je serais amenée à remplir certains contrats que je n’aurais pas forcément choisis. Je devrais avoir
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une démarche purement commerciale, ce qui n’est pas ma tasse de thé. De plus, je n’aurais pas l’assurance d’un revenu suffisant et régulier. Et si les affaires marchaient correctement pendant un temps, rien ne me dit que cela durerait. Au final, je perdrais rapidement mon goût pour la prise de vue avec une telle pression. Et je veux absolument éviter ça! Quelles sont vos sources d’inspiration? De quels photographes vous sentez-vous proches? Internet me permet de découvrir de nombreux photographes dont le travail peut m’inspirer. Je citerais, par exemple, Étienne Francey, Tammy Bergström, Sandra Bartocha, Bastien Riu, Alessandra Meniconzi, Ines Mondon. En fait, je peux être inspirée par n’importe qui, tout dépend de mon état d’esprit du moment, de ce que je veux capter dans l’instant. Je suis aussi attirée par les peintres. Chagall figure parmi mes favoris. J’aimerais visiter plus de musées, voir plus d’expositions… J’admets que les occasions se font rares.
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Ophrys jaune (Ophrys sicula) Nikon D610, Tamron 90mm macro, à f/4,8, 1/640 s, 800 ISO
Ci-dessous–
Larve de symphyte (mouche à scie) Nikon D600, Tamron 90mm macro, à f/8, 1/80 s, 160 ISO + flash interne
Quelle valeur accordez-vous aux concours photo auxquels vous participez régulièrement? Au fil du temps, je me suis constitué un dossier “Favoris” sur mon ordinateur. J’y intègre les images au feeling. Quand je veux participer à un concours photo, je n’ai qu’à plonger dedans. En cas de doute, je demande conseil à mon compagnon (ndlr – Misja partage sa vie avec le photographe Edwin Giesbers). Mais plus j’évolue dans le monde de la photo, moins je donne d’importance à ces concours. C’est une bonne chose qu’ils existent et je suis ravi de toutes les récompenses que j’ai pu remporter jusqu’à maintenant. L’émulation avec d’autres artistes a été très inspirante elle aussi. Et cela permet d’attirer l’attention de la presse spécialisée, de déclencher la publication d’un article. Mais en ce qui me concerne, décrocher un prix est devenu moins important qu’à une époque. Cette année, par exemple, je n’ai participé à aucun concours. Un prix n’est rien d’autre que la reconnaissance d’un certain jury à un certain moment. Au bout du
Agrion élégant (Ischnura elegans) Nikon D610, Tamron 90mm macro, à f/3,5, 1/1000 s, 400 ISO + diffuseur
compte, le jugement le plus important, c’est le mien. Concrètement, sur le terrain, comment procédez-vous? Tout dépend du sujet que j’ai à traiter. Sur le terrain, il y a de nombreux facteurs à prendre en compte, certains plus importants que d’autres. Quand il s’agit de photographier des fleurs ou des insectes, je veille à ce qu’il n’y ait pas ou peu de vent. J’aime m’y consacrer tôt le matin à cause des ambiances si particulières. Je privilégie les journées ensoleillées, de sorte que si je conserve mon sujet à l’abri des rayons directs, le soleil permet d’obtenir des couleurs vives et chaudes aux premier et arrière plans. J’utilise un parapluie blanc qui me sert de diffuseur en cas d’éclairage trop dur. Je laisse parfois le soleil illuminer mon sujet par retroéclairage. En ce qui concerne les insectes, il s’agit d’avoir la bonne température. Le froid ne pose pas de problème, la chaleur si. Quand la température augmente, les insectes se réchauffent et
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Nat’Images
Bryum capillare Nikon D90, Tamron 90 mm macro, à f/4,5, 1/40 s, 400ISO + torche pour la lumière d’arrière-plan
Quand je ne suis pas à mon aise ou pressée par le temps, rien ne peut surgir de bon… J’ai besoin de m’acclimater au sujet avant que quelque chose de valable en ressorte à la prise de vue.” ne tiennent pas en place. D’ordinaire, c’est le moment pour le photographe d’arrêter et de se détendre. Pour les champignons, le vent n’est pas un problème. C’est dur de saisir les premiers rayons du soleil dans les sous-bois, c’est pourquoi je programme ce type de sujet en pleine journée et non le matin. Il fait souvent sombre dans la forêt en automne, il m’arrive alors d’utiliser une lampe torche pour éclairer un peu la scène. Les champignons ne sont pas toujours faciles à trouver. D’une année sur l’autre, la quantité peut varier du simple au double. Ils se
camouflent aussi parmi les feuilles tapissant le sol. Quelle est la clé d’une photo réussie? Le point le plus important réside sans doute dans mon intention, mon état d’esprit. Quand je ne suis pas à mon aise ou pressée par le temps, rien ne peut surgir de bon… J’ai besoin de m’acclimater au sujet avant que quelque chose de valable en ressorte à la prise de vue. Quand toutes ces conditions sont rassemblées, je peux envisager terminer une séance avec des photos satisfaisantes. Ce qui n’est pas toujours le cas.
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Agrion élégant (Ischnura elegans) Nikon D610, Tamron 90mm macro, à f/3,5, 1/1000 s, 400 ISO + diffuseur
compte, le jugement le plus important, c’est le mien. Concrètement, sur le terrain, comment procédez-vous? Tout dépend du sujet que j’ai à traiter. Sur le terrain, il y a de nombreux facteurs à prendre en compte, certains plus importants que d’autres. Quand il s’agit de photographier des fleurs ou des insectes, je veille à ce qu’il n’y ait pas ou peu de vent. J’aime m’y consacrer tôt le matin à cause des ambiances si particulières. Je privilégie les journées ensoleillées, de sorte que si je conserve mon sujet à l’abri des rayons directs, le soleil permet d’obtenir des couleurs vives et chaudes aux premier et arrière plans. J’utilise un parapluie blanc qui me sert de diffuseur en cas d’éclairage trop dur. Je laisse parfois le soleil illuminer mon sujet par retroéclairage. En ce qui concerne les insectes, il s’agit d’avoir la bonne température. Le froid ne pose pas de problème, la chaleur si. Quand la température augmente, les insectes se réchauffent et
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Bryum capillare Nikon D90, Tamron 90 mm macro, à f/4,5, 1/40 s, 400ISO + torche pour la lumière d’arrière-plan
Quand je ne suis pas à mon aise ou pressée par le temps, rien ne peut surgir de bon… J’ai besoin de m’acclimater au sujet avant que quelque chose de valable en ressorte à la prise de vue.” ne tiennent pas en place. D’ordinaire, c’est le moment pour le photographe d’arrêter et de se détendre. Pour les champignons, le vent n’est pas un problème. C’est dur de saisir les premiers rayons du soleil dans les sous-bois, c’est pourquoi je programme ce type de sujet en pleine journée et non le matin. Il fait souvent sombre dans la forêt en automne, il m’arrive alors d’utiliser une lampe torche pour éclairer un peu la scène. Les champignons ne sont pas toujours faciles à trouver. D’une année sur l’autre, la quantité peut varier du simple au double. Ils se
camouflent aussi parmi les feuilles tapissant le sol. Quelle est la clé d’une photo réussie? Le point le plus important réside sans doute dans mon intention, mon état d’esprit. Quand je ne suis pas à mon aise ou pressée par le temps, rien ne peut surgir de bon… J’ai besoin de m’acclimater au sujet avant que quelque chose de valable en ressorte à la prise de vue. Quand toutes ces conditions sont rassemblées, je peux envisager terminer une séance avec des photos satisfaisantes. Ce qui n’est pas toujours le cas.
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Comment avez-vous choisi votre matériel et comment a-t-il évolué? Quand j’ai commencé à photographier avec un reflex, j’ai choisi de m’équiper en Nikon parce que c’est ce que mon partenaire de l’époque avait. Quand j’ai rencontré Edwin, c’est ce qu’il utilisait aussi. Le cas échéant, cela permet de nous échanger des objectifs, des batteries, etc. Je suis passé du D70 au D80, puis au D90 avant de passer au “plein format” avec le D600 et le D610. Franchir le cap du 24 x 36 a été bénéfique. Je peux utiliser de plus hautes sensibilités. Plus de détails, moins de bruit : autant d’avantages pour les impressions grand format. Depuis le commencement, j’utilise un objectif Tamron 90 mm macro f/2,8. Cette optique a connu quelques évolutions au fil du temps, mais elle ne m’a jamais déçue. Elle est légère, précise et pas trop chère. Mon optique préférée sans aucun doute.
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Nat’Images
Comment gérez-vous la phase de postproduction? Je travaille en Raw et je traite principalement mes fichiers sous Lightroom avec quelques ajustements éventuels dans Photoshop. Il y a encore quelques années, je n’avais recours qu’à Photoshop. Désormais, je considère que Lightroom gère les fichiers bruts de meilleure manière tout en restant fidèle à l’original. Ma conception de la postproduction consiste à corriger quelques paramètres comme les courbes de niveaux, la balance des couleurs, la luminosité et la réduction du bruit. Les opérations que j’effectue n’ont rien d’exceptionnel mais ça reste une étape très importante qui ne doit pas être prise à la légère. C’est la dernière touche personnelle du processus de création d’une image. Qu’est-ce qui vous conforte le plus dans votre position de photographe? Les récompenses, les retours via les
Mycènes Nikon D610, Tamron 90mm macro, à f/4,5, 1/640s, 400 ISO + diffuseur
réseaux sociaux, vos proches, votre propre ressenti? Absolument pas les récompenses ni les retours sur les réseaux sociaux en tout cas! C’est très bien quand ces derniers tournent à mon avantage, il ne faut pas le nier, mais en pratique cette “satisfaction” est de courte durée et disparaît aussi vite qu’elle est apparue. J’aime l’idée d’un portfolio dans un magazine, parce que cela me situe en tant que photographe ayant plus d’une photo à son répertoire. Ça a plus de valeur pour moi qu’un prix dans un concours. Mais comme vous l’avez relevé, ce qui est important au bout du compte, c’est mon propre ressenti sur mon travail photographique. Quand je sens que j’évolue, que je vais de l’avant d’une manière ou d’une autre, que je ne reste pas sur mes acquis, cela me comble complètement. Et cela continuera tant que j’aurai le privilège de sortir au grand air pour profiter de la nature et faire les images que j’aime.
Le numérique a apporté quantité de changements, comment voyez-vous le futur de la discipline? Quelles en sont les limites selon vous? Le numérique m’a été bénéfique à plusieurs titres: le fait de contrôler en direct la netteté et l’exposition, de varier la sensibilité, etc. Pouvoir éditer les photos aussi. Et comme on n’arrête pas le progrès, d’autres changements sont à prévoir. Lesquels? Je ne sais pas, mais j’observe avec intérêt le développement des boîtiers hybrides, plus légers et moins encombrants que le traditionnel reflex. Ces nouveaux appareils sont très populaires et fonctionnent à merveille. Mon prochain achat concernera sûrement l’un d’eux et non plus un reflex. Le fait que de nombreuses personnes se mettent à la photo nature tient en partie à l’arrivée de ces nouveaux boîtiers qui ont leurs partisans et leurs détracteurs. Mais au final, l’appareil n’est qu’un outil. Le bon matériel est essentiel mais ne fait pas tout! L’image dépend de la personne présente derrière l’objectif.
j’ai toujours fait. On verra où cela me mène. Je n’ai pas de but particulier, j’espère juste pouvoir profiter de la nature et de la photographie tout au long de ma vie. Ah si, quand même: j’aimerais publier un nouveau livre. De l’eau a coulé depuis Small Surprising (ndlr – paru en 2011 en autoédition sur la plateforme Blurb) et ce serait un rêve qu’un nouvel ouvrage voie le jour dans un avenir proche. Cette fois-ci, je souhaiterais travailler de concert avec l’éditeur et un maquettiste pour faire les choses correctement. Mais comme je le disais, l’aspect commercial n’est pas mon fort. Un jour peut-être quelque chose, quelqu’un croisera mon chemin…
Et maintenant? Qui sait? Je suis mon cœur, comme
Nikon D610, Tamron 90 mm, à f/4,8, 1/640 s, 800 IS
Propos recueillis par Frédéric Polvet www.misjasmits.com www.facebook.com/misja.smits Ci-contre –
Chenille de grand sphinx de la vigne (Deilephila elpenor)
Ci-dessus–
Ci-contre–
Téléphores fauves (Rhagonycha fulva)
Orchis Italica
Nikon D610, Tamron 90mm, à f/3,5, 1/640 s, 800ISO
Nikon D610, Tamron 90 mm macro, à f/5,3, 1/800 s, 640 ISO
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Comment avez-vous choisi votre matériel et comment a-t-il évolué? Quand j’ai commencé à photographier avec un reflex, j’ai choisi de m’équiper en Nikon parce que c’est ce que mon partenaire de l’époque avait. Quand j’ai rencontré Edwin, c’est ce qu’il utilisait aussi. Le cas échéant, cela permet de nous échanger des objectifs, des batteries, etc. Je suis passé du D70 au D80, puis au D90 avant de passer au “plein format” avec le D600 et le D610. Franchir le cap du 24 x 36 a été bénéfique. Je peux utiliser de plus hautes sensibilités. Plus de détails, moins de bruit : autant d’avantages pour les impressions grand format. Depuis le commencement, j’utilise un objectif Tamron 90 mm macro f/2,8. Cette optique a connu quelques évolutions au fil du temps, mais elle ne m’a jamais déçue. Elle est légère, précise et pas trop chère. Mon optique préférée sans aucun doute.
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Comment gérez-vous la phase de postproduction? Je travaille en Raw et je traite principalement mes fichiers sous Lightroom avec quelques ajustements éventuels dans Photoshop. Il y a encore quelques années, je n’avais recours qu’à Photoshop. Désormais, je considère que Lightroom gère les fichiers bruts de meilleure manière tout en restant fidèle à l’original. Ma conception de la postproduction consiste à corriger quelques paramètres comme les courbes de niveaux, la balance des couleurs, la luminosité et la réduction du bruit. Les opérations que j’effectue n’ont rien d’exceptionnel mais ça reste une étape très importante qui ne doit pas être prise à la légère. C’est la dernière touche personnelle du processus de création d’une image. Qu’est-ce qui vous conforte le plus dans votre position de photographe? Les récompenses, les retours via les
Mycènes Nikon D610, Tamron 90mm macro, à f/4,5, 1/640s, 400 ISO + diffuseur
réseaux sociaux, vos proches, votre propre ressenti? Absolument pas les récompenses ni les retours sur les réseaux sociaux en tout cas! C’est très bien quand ces derniers tournent à mon avantage, il ne faut pas le nier, mais en pratique cette “satisfaction” est de courte durée et disparaît aussi vite qu’elle est apparue. J’aime l’idée d’un portfolio dans un magazine, parce que cela me situe en tant que photographe ayant plus d’une photo à son répertoire. Ça a plus de valeur pour moi qu’un prix dans un concours. Mais comme vous l’avez relevé, ce qui est important au bout du compte, c’est mon propre ressenti sur mon travail photographique. Quand je sens que j’évolue, que je vais de l’avant d’une manière ou d’une autre, que je ne reste pas sur mes acquis, cela me comble complètement. Et cela continuera tant que j’aurai le privilège de sortir au grand air pour profiter de la nature et faire les images que j’aime.
Le numérique a apporté quantité de changements, comment voyez-vous le futur de la discipline? Quelles en sont les limites selon vous? Le numérique m’a été bénéfique à plusieurs titres: le fait de contrôler en direct la netteté et l’exposition, de varier la sensibilité, etc. Pouvoir éditer les photos aussi. Et comme on n’arrête pas le progrès, d’autres changements sont à prévoir. Lesquels? Je ne sais pas, mais j’observe avec intérêt le développement des boîtiers hybrides, plus légers et moins encombrants que le traditionnel reflex. Ces nouveaux appareils sont très populaires et fonctionnent à merveille. Mon prochain achat concernera sûrement l’un d’eux et non plus un reflex. Le fait que de nombreuses personnes se mettent à la photo nature tient en partie à l’arrivée de ces nouveaux boîtiers qui ont leurs partisans et leurs détracteurs. Mais au final, l’appareil n’est qu’un outil. Le bon matériel est essentiel mais ne fait pas tout! L’image dépend de la personne présente derrière l’objectif.
j’ai toujours fait. On verra où cela me mène. Je n’ai pas de but particulier, j’espère juste pouvoir profiter de la nature et de la photographie tout au long de ma vie. Ah si, quand même: j’aimerais publier un nouveau livre. De l’eau a coulé depuis Small Surprising (ndlr – paru en 2011 en autoédition sur la plateforme Blurb) et ce serait un rêve qu’un nouvel ouvrage voie le jour dans un avenir proche. Cette fois-ci, je souhaiterais travailler de concert avec l’éditeur et un maquettiste pour faire les choses correctement. Mais comme je le disais, l’aspect commercial n’est pas mon fort. Un jour peut-être quelque chose, quelqu’un croisera mon chemin…
Et maintenant? Qui sait? Je suis mon cœur, comme
Nikon D610, Tamron 90 mm, à f/4,8, 1/640 s, 800 IS
Propos recueillis par Frédéric Polvet www.misjasmits.com www.facebook.com/misja.smits Ci-contre –
Chenille de grand sphinx de la vigne (Deilephila elpenor)
Ci-dessus–
Ci-contre–
Téléphores fauves (Rhagonycha fulva)
Orchis Italica
Nikon D610, Tamron 90mm, à f/3,5, 1/640 s, 800ISO
Nikon D610, Tamron 90 mm macro, à f/5,3, 1/800 s, 640 ISO
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