Bulletin d’information spécial de l’OMS au Sénégal sur la pandémie de COVID-19
ÉCHOVID-19 N°03 - 15 juin 2020
Situation épidémiologique (à la date du 15 juin 2020)
Source : Ministère de la Santé et de l’Action sociale
5 173 Cas confirmés
3 424 Guéris
1 684 Sous traitement
64 Décès
01 Évacué
52/79 Districts touchés
Le Chef du Poste de contrôle douanier de Salikénié (Kolda, Sud Sénégal), inaugurant une station de lavage des mains à pédale. © OMS
SYNERGIE OMS-OIM-HCR AUX FRONTIÈRES TERRESTRES DU SÉNÉGAL L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) et le Haut-Commissariat pour les Réfugiés (HCR) ont initié une mission conjointe de soutien aux autorités sanitaires et administratives des régions frontalières de Kolda, Sédhiou (Sud), Kédougou (Sud-Est) et Matam (Nord). Ces régions sont ouvertes sur 5 pays (Guinée, Guinée-Bissau, Gambie, Mali et Mauritanie). Ainsi, leurs points de passage terrestres pourraient favoriser l’introduction et la propagation de la COVID-19 ; ce qui rend vulnérables les communautés vivant de part et d’autre de ces frontières, ainsi que dans les zones urbaines reliées par les transports et le commerce. Dans la région de Matam, où le premier cas a été enregistré le 1er juin 2020, l’OMS, l’OIM et le HCR ont pris les devants. En accord avec le Ministère de la Santé et de l’Action sociale, les 3 agences des Nations Unies ont réalisé des supervisions aux points d’entrée officiels de Gourel Oumar Ly et de Matam, visité des sites aménagés pour la prise en charge extra hospitalière à Agnam et un site pour la mise en place d’un centre de traitement à Matam. Ainsi, les trois agences ont contribué à renforcer la riposte dans les 4 régions par l’appui aux activités de coordination ; la facilitation de sessions d’orientation et de sensibilisation pour les structures sanitaires aux frontières, les forces de Défense et de Sécurité et les acteurs communautaires ; la fourniture d’équipements et de matériels de protection et d’hygiène de base (masques, gants, détergents, thermo flash, gels désinfectants, récipients pour eau, stations de lavage des mains à pédale, aide-mémoires sur le lavage des mains) ; la démonstration de la prise de température et du port des équipements de protection individuelle. « La question des frontières était un gros souci pour nous » a déclaré le Docteur Amadou Yéri Camara, Médecin-chef de la Région de Sédhiou, comme soulagé par l’arrivée de la mission conjointe. OMS SÉNÉGAL - BP 4039 Dakar, Sénégal - Téléphone : +221 33 8695932 - E. mail : afwcosn@who.int 1
CONTEXTE
Situation épidémiologique toujours évolutive L’analyse de la situation de la COVID-19 au Sénégal montre qu’elle est toujours évolutive avec un total de 3 535 cas et 42 décès au 31 mai 2020, soit une moyenne hebdomadaire de 272 cas depuis le début de l’épidémie. Pour les 4 dernières semaines (du 04 au 30/05/2020), correspondant à 2 durées d’incubation, le nombre de cas notifiés dans le pays est de 2 353 cas dont 1 954, soit 83 % des cas, sont notifiés par les districts sanitaires de la région de Dakar. On note 33 décès durant la même période, soit 79 % du total des décès. Le taux d’attaque national est de 14 pour 100 000 habitants alors qu’il est de 51 cas pour 100 000 habitants dans la région de Dakar (soit 3,6 fois que le reste du pays). 33 décès sont notifiés durant la même période, soit une moyenne hebdomadaire de 8,25 décès.
Évolution hebdomadaire des cas et décès de COVID-19
Le Gouvernement assouplit les mesures restrictives Le Gouvernement du Sénégal a annoncé jeudi 04 juin 2020 plusieurs mesures d’assouplissement des restrictions mises en place depuis le 23 mars, dont la réduction de la durée du couvre-feu, désormais fixé de 23 heures à 5 heures. Le secteur des transports, sur lequel pesaient l’interdiction des déplacements d’une région à l’autre du pays et du transport interurbain, ainsi que la limitation du nombre de passagers à bord des véhicules, est aussi concerné par ces mesures, avec une reprise effective dès le 7 juin 2020. Cependant, la prise de température et la tenue d’un manifeste de bord sont obligatoires dans les différentes gares routières du pays.
bars et la fréquentation des plages, le Gouvernement recommande aux restaurateurs de privilégier les commandes en ligne pour éviter les rassemblements dans leurs espaces. Quant au port du masque, il demeure obligatoire ; de même que la distanciation physique minimale d’un mètre, dans tous les endroits publics. Il faut noter que la réouverture des classes prévue le mardi 02 juin a été reportée à une date ultérieure. La fermeture de l’espace aérien aux vols commerciaux a également été prolongée, jusqu’au 30 juin 2020.
Les autres secteurs concernés par la reprise des activités sont les restaurants et les salles de sports. Tout en maintenant l’interdiction d’ouverture des 2
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BON À SAVOIR ! Création de la Fondation de l’OMS pour les enjeux sanitaires les plus pressants. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) annonce la création de la Fondation OMS, organisme indépendant d’octroi de subventions qui appuiera les efforts déployés par l’Organisation pour faire face aux enjeux sanitaires mondiaux les plus pressants. De droit suisse, ce nouvel organisme va s’appuyer sur les orientations d’un groupe consultatif composé de spécialistes de la santé mondiale, de la philanthropie, de l’éthique et de la finance. Le Conseil de la Fondation en assumera toutes les responsabilités de gouvernance et examinera toutes les décisions stratégiques. Il en sera également l’organe suprême de décision. Compte tenu de la pandémie de COVID-19, la Fondation de l’OMS portera dans un premier temps son attention sur les situations d’urgence et la riposte aux pandémies. Elle entend également récolter et décaisser des fonds à l’appui de toutes les priorités de santé publique mondiale de l’OMS, conformément au programme général de travail adopté par les États Membres. Avec la Fondation de l’OMS, c’est une occasion exceptionnelle offerte à tous de façonner ensemble l’avenir de la santé mondiale.
souffrant de troubles mentaux préexistants. Le réseau de santé mentale et soutien psychosocial (MHPSS. net) est une plateforme globale pour connecter les personnes, les réseaux et les organisations, afin de partager des ressources et acquérir des connaissances liées à la santé mentale et au soutien psychosocial, à la fois en situations d’urgence et de mise à l’épreuve. Plus d’infos ici : https://app.mhpss.net/resources/ current-mhpss-emergency-responses/. Tabac et COVID-19. La journée mondiale sans tabac a été célébrée ce 31 mai 2020 dans un contexte de pandémie, une occasion de parler de tabagisme et COVID-19. Il a effectivement été constaté que le taux de mortalité est plus élevé chez des personnes traînant des pathologies comme les maladies cardiovasculaires, les maladies respiratoires chroniques, le cancer et le diabète. Le tabagisme figure en bonne place parmi les facteurs aggravant à toutes ces maladies, car il endommage les poumons et les autres parties du corps humain, ce qui contribue à augmenter le risque de contracter une forme grave de COVID-19 et d’impacter négativement le pronostic du patient. Le fait de porter souvent la main à la bouche en fumant et/ou en se partageant une chicha qui renferme des conduites d’eau, favorise la contamination à la COVID-19.
Ainsi pour faire un don ou entamer un partenariat stratégique à long terme, il suffit de prendre contact avec l’équipe à l’adresse partnerships@ L’Académie de l’OMS ouvre ses portes virtuelles. whfoundationproject.org. Dans le cadre de la lutte contre la COVID-19, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a mis Il est possible aussi de réaliser les dons en ligne sur en place une Académie. A cet effet, une application le site www.whofoundationproject.org ou de prévoir mobile d’apprentissage de l’Académie de l’OMS a été des dons individualisés en écrivant à donations@ spécialement développée pour les professionnels de whofoundationproject.org. Tous les dons faits à la santé. Grâce à cette application, les professionnels de Fondation de l’OMS sont déductibles des impôts dès santé pourront élargir leurs compétences pour lutter lors que la législation nationale concernée le permet. contre la COVID-19. A ce jour, plusieurs éléments https://www.who.int/fr/news-room/detail/27-05- d’informations utiles sur la COVID-19 développés 2020-who-foundation-established-to-support- par l’OMS sont disponibles directement sur cette critical-global-health-needs application ; ainsi que des conseils et des ateliers virtuels. L’objectif principal de cette application est Pour un investissement conséquent dans le d’aider les professionnels de santé dans la prise en domaine de la santé mentale. La pandémie charge des patients atteints de cette maladie et de les de COVID-19 démontre la nécessité urgente informer sur les manières dont ils peuvent et doivent d’augmenter les investissements dans les services de se protéger dans l’exercice de leur profession. santé mentale au risque d’une dégradation massive de la santé mentale des populations dans les mois à L’application peut être téléchargée via les liens directs venir. Des rapports indiquent déjà une augmentation suivants vers l’App Store d’Apple et le Google Play des symptômes de dépression et d’anxiété dans un Store, ou y en recherchant «WHO Academy». certain nombre de pays. Les groupes particulièrement exposés à la détresse psychologique liée à la COVID-19 comprennent les agents de santé, qui sont en première ligne, les enfants et les adolescents, les femmes, les personnes âgées et les personnes
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NOTRE ACTION Coordination • Installation du système de gestion de l’incident (IMS) dans la région médicale de Matam et dans les districts sanitaires de Matam, Ranérou, Thilogne et Kanel et évaluation du niveau de préparation de cette région à l’épidémie de COVID-19. • Participation aux réunions quotidiennes de l’IMS du niveau central et des régions médicales de Kaffrine, Kaolack, Matam, Saint-Louis, et Thiès. • Participation aux réunions des comités de gestion des épidémies aux niveaux national, régional et des comités communaux de lutte contre la COVID-19.
Surveillance épidémiologique • Soutien à 12 régions médicales et à leurs districts sanitaires pour les investigations et la recherche active des cas suspects de COVID-19. • Appui à la gestion quotidienne de la base de données nationale des cas confirmés et des sujets contacts. • Mission conjointe OMS-OIM-HCR au niveau des régions frontalières (Matam, Sédhiou, Kolda et Kédougou) pour renforcer la surveillance aux points d’entrée – Tanaff et Sénoba dans la région de Sédhiou, Gourel Oumar Ly dans la région de Matam, Guémédié dans la région de Kédougou et Salikénié dans la région de Kolda. • Formation du personnel des centres de santé de la région médicale de Matam sur l’utilisation des nouveaux outils de surveillance et la recherche active des cas de COVID-19. • Appui à la supervision des districts sanitaires des 14 régions médicales dans l’utilisation du DHIS2 Tracker pour la collecte et l’analyse des données.
Poste de contrôle de Guémédié, frontalier avec la Guinée, un des 07 points d’entrée officiels la Région de Kédougou, renforcé par l’OMS et l’OIM. © OMS
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Visite du point d’entrée de Gourel Oumar Ly (Région de Matam), en face de Kaedi du côté de la Mauritanie. © OMS
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NOTRE ACTION Prise en charge et prévention contrôle de l’infection (PCI) • Appui à l’élaboration de la procédure de prise en charge extrahospitalière des cas de COVID-19. • Formation de 51 formateurs en PCI en collaboration avec Médecins Sans Frontière (MSF), ALIMA et UNICEF. • Appui à la formation de 27 prestataires de soins de l’Hôpital Général IDRISSA POUYE de Grand Yoff. • Formation des enseignants de Dakar en vue de la sécurité sanitaires dans les écoles. • Formation du personnel des centres de traitement de la région médicale de Sédhiou. • Don de matériel (solution hydro-alcoolique) à la communauté de Thiénaba (District de Khombole - région de Thiès).
Session de formation de formateurs en prévention et contrôle de l’infection à Dakar. © OMS
A Thiénéba (Région de Thiès), M. El Hadji Diop (à d.), a reçu un don de solutions hydro-alcooliques pour son association. © OMS
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NOTRE ACTION Communication des risques et engagement communautaire (CREC) et Communication externe • Appui à la cartographie des partenaires de la région médicale de Dakar. • Formation de 49 volontaires de la Croix-Rouge de la région médicale de Kaolack sur les procédures opératoires normalisées de sécurité sanitaire à l’école. • Formation des acteurs de promotion de la santé des établissements scolaires de Dakar. • Formation en CREC de 60 journalistes de la région médicale de Dakar. • Participation de l’Incident manager du Bureau de l’OMS, à l’émission « Le Point Corona » de la TFM du 21 mai 2020. • Veille médiatique quotidienne.
Des journalistes de la Région de Dakar initiés à la Communication des risques et à l’engagement communautaire. © OMS
De gauche à droite, Dr Abdoulaye BOUSSO Directeur du Centre des opérations d’urgence sanitaire (COUS), Abdoulaye CISSÉ journaliste à TFM et Dr Mady BA Incident Manager OMS Sénégal, lors de l’émission «Le Point Corona» du 21 mai 2020. © OMS
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NOTRE ACTION Logistique • Appui logistique à la région de Sédhiou pour la mise en place de deux centres de traitement. • Formation du personnel et mise en place d’outils de gestion des stocks dans la région médicale de Sédhiou. • Facilitation de l’opérationnalisation de la Plateforme d’approvisionnement COVID avec nomination du coordonnateur et de ses adjoints.
Un des deux nouveaux centres de traitement de la Région de Sédhiou (Sud Sénégal) mis aux normes. © OMS
Amélioration du service de déshabillage du Centre de Traitement principal de Sédhiou. © OMS
Continuité des soins • Appui à l’élaboration des procédures opératoires normalisées pour une prise en charge adaptée des femmes enceintes, femmes allaitantes (FEFA) et des enfants atteints de la COVID-19. • Appui à l’élaboration des fiches techniques pour la prise en charge des groupes vulnérables (FEFA et enfants). 7
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QUESTIONS À…
Marie Khémesse NGOM NDIAYE, Directrice générale de la Santé : « L’OMS occupe une place importante dans le dispositif de riposte » Nommée à la tête de la Direction générale de la Santé (DGS) depuis octobre 2017, Dr Marie Khémesse NGOM NDIAYE est médecin principal de classe exceptionnelle, spécialiste en santé publique, environnementaliste, manager et spécialiste en suivi-évaluation. Mise au-devant de la scène par cette pandémie de COVID-19, elle préside le Comité national de gestion des épidémies (CNGE) et est le point focal national RSI (Règlement sanitaire international). Dr. Marie Khémesse NGOM NDIAYE est notamment chargée, à la tête de la DGS, de préparer, mettre en œuvre et assurer le suivi de la politique de santé. Parmi les nombreuses structures placées sous sa responsabilité, se trouve le Centre des opérations d’urgences sanitaires (COUS), pilier essentiel du dispositif de riposte. En sa qualité de présidente du CNGE, elle assure la coordination de la riposte. Entretien. collective avec les gestes barrières, de renforcer la prévention des personnes vulnérables notamment les personnes âgées et les personnes à risque porteuses de comorbidités pour lutter contre la survenue des cas graves, de renforcer les capacités de diagnostic avec l’introduction d’autres laboratoires décentralisés, de À ce jour (29 mai 2020), le mettre en œuvre des stratégies pour assurer la continuité Sénégal a enregistré 3 435 cas des services et de renforcer les équipes de recherche déjà confirmés de COVID-19 sur mises en place dans le CNGE avec un accent particulier plus de 50 000 tests réalisés. Nous avons un taux de sur les aspects éthiques. guérison de plus de 50 % et une létalité de 1,4 %. Douze L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) s’est régions sur les quatorze sont touchées. Il n’y a que les engagée dans la lutte auprès des États membres. régions de Kaffrine et Matam qui n’ont pas enregistré Qu’en est-il pour le Sénégal ? de cas malgré une recherche active effectuée (NDLR : Au Sénégal, le dispositif de riposte a inclus tous les Des cas de COVID-19 ont été enregistrés dans ces deux secteurs et l’ensemble des parties prenantes autour du régions après cet entretien). 3 cas confirmés sur 4 se CNGE. Naturellement, l’OMS en tant que chef de file trouvent dans la région de Dakar et plus de la moitié des partenaires dans le domaine de la santé occupe une des cas sont dans le département de Dakar. Enfin, sur place importante. Elle conseille le pays dans les stratégies les 79 districts sanitaires du pays, 40 ont enregistré des et l’appuie techniquement et financièrement. L’OMS cas, soit 51 %. permet d’échanger des informations et les expériences Mme la Directrice générale, le Sénégal a enregistré son premier cas de COVID-19 il y a trois mois. Peut-on avoir le point de la riposte apportée et les perspectives de la lutte ?
Les mesures mises en place au début pour réduire la contamination ont permis de circonscrire l’épidémie : fermeture des portes d’entrée aériennes, maritimes et terrestres, état d’urgence qui a permis l’interdiction des rassemblements de personnes, limitation des transports, le port de masque obligatoire et un couvre-feu sur l’étendue du territoire national de 20 heures à 06 heures du matin. Dans la stratégie de prise en charge, il y a la mise en place d’un centre de traitement dans chaque région pour les cas symptomatiques et les porteurs de comorbidités, des sites de prise en charge des cas graves dans trois régions (Dakar, Saint-Louis et Ziguinchor) et la prise en charge des cas extrahospitaliers.
avec la région africaine et sur le plan mondial.
Aujourd’hui quels sont les domaines dans lesquels vous auriez davantage souhaité l’intervention et/ou l’appui de l’OMS ?
L’OMS doit continuer son appui dans tous les domaines de la riposte depuis la coordination jusqu’à la sensibilisation et le plaidoyer. Cependant, certains domaines méritent une attention particulière comme la surveillance et le système d’information avec un focus sur la notification officielle des cas à l’OMS ; le laboratoire avec le renforcement des laboratoires régionaux pour une meilleure participation au RSS (Renforcement du Système de Santé) et pérenniser ainsi les actions ; les points Vu l’augmentation actuelle des cas communautaires et d’entrée et la gestion transfrontalière ; la communication l’assouplissement de certaines mesures, des stratégies de sur le risque ; la prévention et le contrôle de l’infection réadaptation sont à l’étude pour Dakar, Touba et Thiès. avec une gestion adéquate des déchets médicaux ; la Concernant les perspectives de la lutte, il s’agira pour recherche-action et la recherche opérationnelle pour une nous de maintenir la communication de risque et réorientation de nos activités de riposte, mais surtout la l’engagement communautaire pour l’acceptation capitalisation des bonnes pratiques et la documentation soutenue des mesures de prévention individuelle et globale de la riposte. 8
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ÉCHOS D’ACTEURS Dr. Amadou Yéri CAMARA, Médecin-chef de la région médicale de Sédhiou : « L’OMS nous a permis d’avoir un modèle d’organisation »
Dr. Aïchatou BARRY DIOUF, Médecin-chef de la région médicale de Kaolack : « Les experts de l’OMS participent à toutes nos réunions »
François NIAKH, Poste Douanes de Sénoba : «On entendait toute sorte d’informations»
Dr. Abdou Khadre SOW, pharmacien du district sanitaire de Sédhiou, Point focal Prévention et Contrôle de l’Infection (PCI) : « On a appris beaucoup de choses »
« Nous avons eu à envoyer une requête à l’OMS de manière globale bien avant d’avoir des cas. Et quand nous avons enregistré notre premier cas, l’OMS a eu à se déployer, comme elle sait si bien le faire en de pareilles situations dans les régions qui ont besoin d’aide. L’aide est surtout technique et a permis de mettre aux normes les structures sanitaires, notamment le Centre de traitement épidémiologique et le Centre de transit. Les experts de l’OMS nous ont donné aussi beaucoup de conseils par rapport à l’organisation du Centre de prise en charge extra hospitalière, pour respecter les différentes zones, notamment, et aussi l’organisation du travail pour faire en sorte qu’il n’y ait pas de risque d’infection. Mais en dehors de cela, l’OMS a accepté de financer la recherche des contacts, ce qui nous a permis de renforcer l’équipe de suivi des cas, sans compter la mise à disposition d’un expert en prévention et contrôle de l’infection.»
« Jusqu’à présent, on entendait toute sorte d’informations sur les comportements à adopter contre la COVID-19. Aujourd’hui avec cette formation, nous sommes sensibilisés sur comment nous protéger, comment protéger nos collègues, nos familles et consorts. Aussi, à l’endroit des usagers, une formation nous a été donnée sur comment les sensibiliser à porter un masque avant d’entrer dans le bureau des douanes ou s’ils sont juste de passage, sur la manière de le porter également. On va essayer de les sensibiliser sur la réalité de la maladie et sur les précautions à prendre. »
Ousmane SANÉ, Sous-préfet de Simbandi Brasso (ex Tanaff) : « OIM-OMS, une paire gagnante dans ce contexte »
« Je pense que cette synergie est naturelle. A mon avis, c’est quelque chose de nécessaire parce que l’OMS ne peut pas aller sans l’OIM. L’OIM non plus ne peut pas aller sans l’OMS dans ce contexte précis de lutte contre la COVID-19. C’est une synergie qu’il faut saluer, encourager et appuyer, parce qu’elles ont pratiquement le même objet, surtout dans le contexte actuel. C’est une bonne paire, une paire que je considérerais gagnante. En allant ensemble, on a de fortes chances d’atteindre les objectifs de cette lutte.»
« Nous avons accueilli une équipe de l’OMS juste quelques jours après qu’on ait enregistré notre premier cas de COVID-19. L’équipe s’est mise à la disposition de la région médicale et a pu s’intégrer facilement. C’est ainsi que les experts de l’OMS participent à toutes nos réunions et ont pu donc contribuer à la résolution des différents problèmes qui se sont posés de façon générale à l’équipe régionale. En plus de cela, ils nous ont aidé à la mise en place des IMS (système de gestion de l’incident) au niveau des districts sanitaires. L’IMS régional était déjà mis en place, mais ils nous ont aidé à apporter quelques correctifs, à parfaire l’organisation. Sur le terrain, ils nous ont grandement appuyé dans la recherche active des cas suspects au niveau des structures de santé, de même que dans l’identification de sites pour la prise en charge extra hospitalière. »
« Ces deux jours de formations ont été bénéfiques pour nous. On a appris beaucoup de choses car les gens pensent que tout ce qui est lié à la gestion des déchets et autres, ce sont des choses banales, mais c’est loin de l’être. C’est toute une organisation, c’est tout un système qu’on doit mettre en place pour éviter, par exemple, les maladies nosocomiales, tout ce qui est risque d’infection du personnel soignant. Avec l’OMS, on a essayé de mettre en place ce qu’on appelle le triage, aussi bien au niveau des postes que des centres de santé. Ce qu’on faisait avant, on peut l’appeler juste le dépistage. Maintenant avec le système de triage, dès l’entrée, en plus de la température prise avec le thermoflash, il y a toute une série de questions qu’on pose aux malades et en fonction des réponses données, on peut les classer en malade suspect ou non suspect. »
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ARRÊT SUR IMAGE
Détermination de l’expert PCI de l’OMS au Sénégal qui, sur le terrain, ne se départit jamais de son tapis de sol. Prêt à dormir à la belle étoile rien que pour appuyer dans la riposte à la COVID-19. © OMS
Après le passage des bottes et autres gants utilisés par le personnel soignant dans les centres de traitements par toutes les étapes de la décontamination, la nature finit le travail avec ce séchage au soleil. © OMS
Ont contribué à ce numéro Directrice de la publication : Lucile IMBOUA, Représentant Résident de l’OMS Rédaction Mady BA Rodrigue B. BARRY Mamadou BIAYE Mohamed Elimane LO Anaëlle ROUCOU Mor DIAW Yao BOSSOU
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Mahamadou TRAORÉ Ndella DIAKHATÉ Ibrahim Oumar BA Balla Mbacké MBOUP Mamadou NDIAYE Aliou DIALLO Abdoul Aziz GBAYA Amadou Touty NDIAYE Dickson MUKÉBA David HOUETO Obed IBILIABO Berthe NJANPOP
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