PPAAO Info n°03

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PPAAO Bulletin d'information trimestriel du Programme de productivité agricole en Afrique de l'Ouest

Sénégal N° 03 / Janvier - Mars 2017

RECONSTITUTION DU CAPITAL SEMENCIER 45 MILLE TONNES D'ARACHIDE ET 2845 TONNES DE RIZ PRODUITES DANS LE CADRE DU PPAAO/WAAPP

INTERVIEW

DOSSIER

PORTRAIT

Oumar Sané

Technologies diffusées dans le cadre du PPAAO

Peinda Guèye Cissé

Directeur de l’Agriculture « Notre partenariat avec le PPAAO/ WAAPP est fécond et parfait » p. 20

Un cabinet indépendant évalue l’impact p. 25

Une icône de la production de semences de riz en Afrique p. 12


Sacré Cœur 3 Pyrotechnie, Villa n° 117 BP : 5701 Dakar Fann Tél. 33 869 49 70 Fax : 33 867 41 26 waapp-ppaao.org/senegal/ facebook.com/ppaao.waappsenegal Bulletin d’information trimestriel du PPAAO/WAAPP (Janvier - Février - Mars 2017)

DIRECTEUR DE DIRECTEUR DEPUBLICATION LA PUBLICATION Mamadou MariétouNdiaye Diawara

mamadou.ndiaye@libertes-magazine.com mrdiawara@yahoo.fr

RÉDACTEUR ENEN CHEF RÉDACTEUR CHEF

BakaryHabibou Traoré Diallo Mamadou

bakary.traore@libertes-magazine.com habiboudiallo@live.fr

ADMINISTRATEUR GÉNÉRAL

ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO Bocar Alpha Kane

Bounama Dièye, Aminata Sow Kane, bocaralpha.kane@libertes-magazine.com Mamina Ndiaye, Mamadou Sagne, Oumar Sané, Babacar Sène ADMINISTRATRICE DÉLÉGUÉE Sacré Cœur, Ndéye Seyni Mboup Immeuble IPG seyni.mboup@libertes-magazine.com BP : 25407 Dakar-Fann RÉALISATION Tél : + 221 33 824 10 04 Mohamed Elimane Lô Fax : + 221 33 824 12 04 mohamedelimane@gmail.com contact@libertes-magazine.com ISSN 0000-0000

PHOTOGRAPHIE

Mamadou Habibou Diallo

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PPAAO INFO Sénégal


EDITORIAL

Janvier - Mars 2017

par Mariétou DIAWARA

Chers partenaires,

V

oilà déjà un an que naissait ce bulletin d’information. La communication étant pour nous un véritable intrant, nous la mettons au cœur de nos actions, en nous efforçant à assurer sa régularité et la qualité de son contenu.

Entre 2013 et 2014, notre participation à la reconstitution du capital semencier national a connu une progression significative.

Dans notre premier numéro, nous portions à votre connaissance que le nombre de bénéficiaires directs du PPAAO/WAAPP s’établissait à 423 752 en 2015, dont 38% de femmes. En fin 2016, ce chiffre est passé à 733 500, soit 98% de la cible de 750 000. Conformément à son objectif initial, PPAAO Info reste cet outil de vulgarisation et de capitalisation des acquis des producteurs obtenus grâce à notre accompagnement. Pour ce numéro-ci, nous vous relatons comme d’habitude des actualités bien fournies du programme. L’activité phare de ces derniers mois fut sans doute la 8ème mission conjointe Gouvernement/Banque mondiale (du 31 octobre au 7 novembre 2016), mission à l’issue de laquelle nos performances sont saluées par des bénéficiaires rencontrés à Essyl et à Badiate, villages de la commune d’Enampor (département de Ziguinchor), à Bamba Thialène (département de Koumpentoum), à Bambey, etc. Nous sommes restés sur ce crédo «parole aux bénéficiaires» en vous proposant un entretien avec le Directeur de l’Agriculture, M. Oumar Sané. Il dit toute sa satisfaction de collaborer avec le PPAAO/WAAPP. En avant-goût de cet entretien, nous le citons : « Notre

partenariat avec le PPAAO/WAAPP a permis d’homologuer au total 13 variétés d’arachide, 7 variétés de niébé, 3 variétés de mil, 6 variétés de sorgho, 16 variétés de riz, 6 variétés de sésame, 8 variétés de maïs et 1 variété de bissap ». Notre collaboration avec la Direction de l’Agriculture va se poursuivre avec la toute nouvelle « Stratégie de reconstitution du capital semencier 2016 – 2020 ». D’ores et déjà, nous vous proposons dans notre rubrique « Focus » un flashback portant sur la contribution du PPAAO/WAAPP au précédent programme national de reconstitution du capital semencier. A travers les tableaux récapitulatifs que nous mettons à votre disposition, vous remarquerez qu'en une année seulement, notre participation à la reconstitution du capital semencier national a connu une forte progression. Cela concerne le mil, le sorgho, le maïs, le riz, l’arachide et le niébé. Nous allons poursuivre sur cette lancée, en suivant scrupuleusement les objectifs nationaux définis par le Gouvernement du Sénégal. A cet effet, nous savons compter sur nos efforts conjugués pour vaincre le défi semencier, gage d’une agriculture durable et créatrice de richesses. Bonne lecture !

N°03 • JANVIER - MARS 2017

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SOMMAIRE

Janvier - Février - Mars 2017

05 ACTUALITÉS Appui et supervision du PPAAO/WAAPP La 8ème mission conjointe Gouvernement/ Banque mondiale salue nos performances Journée mondiale de l’Alimentation Le PPAAO parrain de l’édition 2016 COP 22 Le temps de l’action

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N°02

24 CHIFFRES CLÉS

Le PPAAO/WAAPP en décembre 2016 Technologies diffusées, projets de recherches financés, formations diplômantes

34 ZOOM SUR NOS

TECHNOLOGIES

Les arachides « rafeet car » et « amoul morom »

36 CONTRIBUTION

Production rizicole pluviale: le Sénégal à la croisée des chemins Par Mamina Ndiaye

38 TEMOIGNAGE DU MOIS

M. Arona Diop, Directeur du RESOPP

14 FOCUS RECONSTITUTION DU CAPITAL SEMENCIER La contribution du PPAAO/WAAPP


ACTUALITÉS

par Mamadou Habibou DIALLO*

APPUI ET SUPERVISION DU PPAAO/WAAPP La 8ème mission conjointe Gouvernement/Banque mondiale salue nos performances Et de huit (8) pour les missions conjointes Gouvernement/Banque mondiale. Celles-ci constituent un appui à la mise en œuvre de la deuxième phase du Programme de Productivité Agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO/WAAPP-2A Sénégal) et du financement additionnel. Du 31 octobre au 7 novembre 2016, la délégation a sillonné plusieurs localités du Sénégal pour passer en revue l’état d’avancement de la mise en œuvre globale du PPAAO/WAAPP 2A et du financement additionnel. Reportage dans quelques-uns des points visités.

L

e s bé n é f ic ia ir es p a rl e n t, l a d é l é gati o n é co u te e t p re n d n o t e. Nous s o m m e s à E s s y l , u n vi lla ge d e l a co m m u n e d ’ Enam p o r ( d é p a r te m en t de Zigu i n ch o r) . O n éc o u t e Ma rie Ma n ga , ri zi c ul t r ic e a u vi ll a ge d ’ E s s y l e t prési d e n te d u G ro u p em en t de pro m o ti o n f é m i n in e ( GPF) l o ca l : «Le s semenc e s m ’o nt p e r m i s d’avoi r un bo n re nd e m e n t en 20 15 . El l e s so nt d e très bo nne qual i t é e t v o n t contribue r à l ’at t e i n te de l’au t o suffi sanc e aliment ai re ». A sa su i te , d ’a u tre s b énéfici a i re s s ’e xprim en t . L e temp o e s t l e m ê m e : rien qu e d u bo n h e u r l es prend d e p u i s qu ’i l s o n t comm e n cé à u ti l i s e r l es tech no l o gi e s d u P PA AO / WAAPP. L e ch e f d u v il l a ge d ’ Essy l , Ju l i e n B a s s èn e lui-mê m e , gé n é re u x comm e pa s d e u x e n témoi gn a ge , d é cl a re q ue les ren d e m e n ts p o u va ien t être pl u s gra n d s s i la digue trave rs a i t to u t l e vi lla ge. C e l l e -ci e s t l o n g ue de 16 k m po u r l e m o m en t . Non lo i n d ’ E s s y l , à Ba di ate pré ci s é m e n t , voi ci A ï s s ato u G o u d ia b y en plei n ch a m p. Très enth ou s i a s m é e d e va n t ses vis i te u rs , e l l e i n f o r m e avoir s e m é l a va ri é t é d e r iz

d én o m mée S a hel s ur 0,5 hec t a r e. S el o n elle : « c e s n ou v e l l e s v a ri é tés s ont tr è s u ti l e s . E l l e s p ré se nte nt b e a u c ou p d ’ a v a n ta ge s , s u rtou t a v e c l ’ i ns u f f is a nc e d e s p l u i e s . C e tte a nné e , j’ e s p è re p l u s d e re nde m e nt. J e s a i s q u e j’ a u ra is de u x f oi s p l u s q u ’ e n 2015 », d itel l e. A Nia l o r, o ù l eu rs pas l es m èn en t , l es m e m bre s d e l a mis s io n en te n d e n t l e même so n d e clo che : r ien q u e d u b o n he ur av e c l ’ in t r o d uc t io n d e n o uv e lle s va r iét és d e seme n ce s e t l ’a d o p t io n d u s y s tè m e d e r iz ic u l t ur e in te n s iv e ( S RI ) . I l y a l à d e q u o i rav ir la c he f d e mis s io n , Mad am e A if a Fat imat a Ndo ye Nia n e : « No u s somme s c on te n te s d e v o i r de te lle s p e rf orm a n c e s » , d it-e lle . Elle l’est encore plus à l’étape de Tambacounda, à l’Est du pays. A Bamba Thialène précisément, département de Koumpentoum, la malnutrition des enfants recule grâce à la farine de céréales enrichies fabriquée par les femmes. Ces dernières racontent qu’en 2010, elles ont créé une Association des relais au service de leur poste de santé. Voyant leur dynamisme, le PPAAO/WAAPP les a appuyées en les formant à la transformation des céréales. Des connaissances qu’elles ont démultipliées auprès de leurs sœurs. Toutes ont trouvé

là un moyen d’améliorer l’alimentation de leurs enfants. Que dire également de ce qui s’accomplit à la station de Sinthiou Malème de l’ISRA . Ici, la délégation fait connaissance avec « Yaakar » et « Rafète Kaar », deux nouvelles variétés d’arachide aux noms évocateurs (espoir et beauté en wolof ). Les producteurs sauront ce qu’elles valent en termes de rendement dès le prochain hivernage. C’est le docteur Issa Faye qui l’annonce. Il est sélectionneur d’arachide au CNRA/ISRA de Bambey. Monsieur Faye explique que : « ce sont des variétés fourragères avec des rendements de deux à trois tonnes à l’hectare. Elles peuvent produire à l’hectare, trois tonnes de gousses et trois tonnes de fanes en hivernage. Et en contre-saison, on fait cinq tonnes par variété. Et elles ont un cycle de 90 jours », renseigne le sélectionneur d’arachide. Encore éblouie par tant de performances, l’agroéconomiste principale à la Banque mondiale Madame Aifa Fatimata Ndoye Niane, estime que « l’ISRA a abattu, à travers le Centre national de spécialisation qui va devenir un centre national d’excellence pour les pays

de la CEDEAO, un travail extraordinaire en générant ces nouvelles variétés ». Après le terrain, coup d’œil sur le tableau global des résultats. Le PPAAO/ WAAPP-2A connaît des résultats en constante progression pour sa quatrième année de mise en œuvre. Le projet a touché 733 500 bénéficiaires directs soit 98% de la cible de 750 000 en fin 2016. Le total de technologies générées est de 36, dépassant la cible de 26. Une superficie de 516 400 hectares a été couverte par les nouvelles technologies contre une cible de 400 000 hectares en fin 2016, soit un taux de réalisation de 129% et environ 610 277 producteurs/ transformateurs ont adopté les technologies du projet contre une cible de 360 000 en fin 2016, soit un taux de réalisation de 169%. Les productions de semences certifiées sont passées de 18 000 tonnes en 2014 à 24 600 tonnes en 2015/2016. Les superficies emblavées durant la campagne 2016/2017 se chiffrent à 22 500 ha. La dimension genre demeure satisfaisante avec 38% des bénéficiaires qui sont des femmes.

*Responsable de la communication PPAAO/WAAPP

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ACTUALITÉS

JOURNEE MONDIALE DE L’ALIMENTATION

Le PPAAO parrain de l’édition 2016 Le Sénégal a célébré le 17 octobre 2016 la Journée mondiale de l’Alimentation (JMA). Cette journée commémore la création en 1945 de l’Organisation des Nations-Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO). Elle a coïncidé cette fois-ci avec le 71éme anniversaire de la création de la FAO et l’Année internationale des légumineuses.

C

ette journée organisée sous l’égide du Ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural est à sa 36ème édition au Sénégal. Le thème de cette manifestation était : « le climat change, l’alimentation et l’agriculture aussi ». Ce thème met en relief la sécurité alimentaire, l’un des principaux enjeux du changement climatique. Il interpelle tous les secteurs. Il a pour objectif de mettre en exergue la nécessité de développer de nouvelles stratégies de production et de consommation adaptées au changement climatique pour garantir le développement du secteur agricole en général et de la sécurité alimentaire en particulier. Depuis 2002, notre pays s’est engagé dans un processus de décentralisation de l’organisation et de la participation, pour marquer le caractère populaire de la manifestation. C’est la raison pour laquelle la JMA a eu lieu à Bambilor, dans le département de Rufisque (Région de Dakar). Un choix qui se justifie par l’existence de zones à vocation agricole dans ce département. On y note les effets du changement climatique, notamment 6

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l’érosion côtière, la pollution industrielle et agricole, et l’existence de vastes étendues dans la zone agro écologique des Niayes, caractérisée par son microclimat favorable à une diversité d’exploitations agricoles. Le parrain officiel de cette 36ème édition de la JMA était le Programme de productivité agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO/ WAAPP) dont l’objectif est d’intensifier la production et l’adoption de technologies améliorées dans les filières prioritaires des produits agricoles de la sous-région et susceptibles d’accroitre à 6% le taux de croissance agricole dans les pays bénéficiaires. Egalement, le PPAAO/WAAPP travaille beaucoup sur les aspects de changement climatique. Présidant la cérémonie officielle des JMA au nom du Ministre de l’Agriculture et de l’Equipement Rural (MAER), le Directeur de Cabinet du Ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural, M. Lamine Lô a axé son allocution sur l’attention accordée au phénomène du changement climatique par son ministère.

Il nous faut une agriculture intelligente face au climat, qui s’inscrit dans la durabilité. Lamine Lô, Directeur de Cabinet du MAER


par Par Bounama DIEYE*

Lauréates du concours culinaire

C ’es t da ns ce s e ns que da n s l a mi s e e n œu v r e du Prog ra mme d e rel a nce e t d ’accé l é rati on d e la ca de nce de l ’Ag ri c ul ture s én ég a l ais e ( PR ACAS), vol e t agri c o l e du Pl a n Sé n é g a l Emerge nt ( PSE ) , l e mi n i s tè re le c o n s idè r e co mme un e don n é e e t n o n u n f a c t e u r à subi r. Il f a i t de l ’ u t il is ati on de s i n f o rm at io ns cl imati que s l a c en tral it é de s e s a c ti on s. De l ’av is M . L ô , « au mo me nt o ù l a ques ti on d e la sé cu rit é al im e n t a i re et n utrit io nne lle d e m e ure un e pri orit é , il no u s fau t a us s i un e a gr icu lt u re

int e llige n t e f a c e a u c l i ma t , q u i s’ ins crit d a ns l a d u ra b i l i t é ; e t le S é né g a l é t a nt d é j à d a ns ce t t e t raje c t o i re a v e c d e s inno vat ions t e c h no l o g i q u e s, vise d’ amb i t i e u x o b j e c t i f s claire me nt d é f i ni s so u s l’ imp u ls i o n d e l a v i si o n d e S o n Excel l e nc e M. Ma c k y Sa l l , Pré s ide nt d e l a Ré p u b l i q u e e t t radu it e à b ra s l e c o r p s p a r le Dr Papa Ab d o u l a y e Se c k , M inist re d e l ’ Ag r i c u l t u re e t d e l’ Equ ip e me nt Ru ra l , d é c l i né e dans le P l a n Sé né g a l E me r g e nt e t mis e e n œ u v re d a ns l e Pro gramme d ’ Ac c é l é ra t i o n d e

l a c a d e nc e d e l ’ Ag r i c u l t u re sé né g a l a i se » . L e d i s c ou r s d e M . L ô a é t é p r é c é d é p ar c e u x d u Pr é s id e n t d u Cons e i l d é p ar te m e nta l d e Ru f i s qu e , d u R e p r é s e ntan t d e l a FAO au S é né gal e t d u WA A P P/ P PA AO. Tou s s on t l ar ge m e nt r e v e nu s s u r l e s e n s d e l a Jou r né e m ond i al e d e l ’A l i m e ntati on qu i r e s te u n e tr i bu ne d e s e ns i bi l i s ati on d e s ac te u r s c onc e r né s . Ou tr e l a c é r é m oni e of f i c ie l l e à Bam bi l or, l e s ac ti v i té s o n t c onc e r né l a v i s i te d e s i te s

*Point focal Changement climatique PPAAO/WAAPP

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ACTUALITÉS

Visite exposition des femmes

agrico l e s ; l a v isi te de s s ta n ds d ’e xp o s it io n de produi ts e t t e chniq u e s ag ri col e s ; d es é change s c ul i n a i re s qui o n t m is e n co m pé ti ti on l e s gro u p e m e nt s f é mi n i n s de l a rég io n de D ak a r, pré cé dé s par l a f o r mat io n de s a c te urs; la t e nu e d ’ u ne c on fé re n ce s c i e nt if iq u e do nt l a pré si de n ce es t r e v e nu e au Mi n i s tè re d e l ’ E nv ir o nne me n t e t du Déve l o p p e m e nt dura bl e , e n c o n f o r mit é av e c l e th è me . L a p a r t ic u l a r it é ce tte a n n é e es t l a p e r t ine nce du ch oi x po r t é s u r l e PPAAO/WAAPP, q ui e s t v é r it a b l e me n t un outi l d e cr o is s a nce a gri col e e t de réd u c t io n de l a pa uvre té . Il s ’i ll u s t r e au Sé né g a l pa r l a pro m o t io n e t l a di ffusi on de t ec hno l o g ie s r e lati ve s a ux 8

PPAAO INFO Sénégal

fi l i è re s r e te nu e s qu e s ont l e s sys tè m e s d e p r od u c ti on à bas e de cé ré al e s s è c h e s ( m i l , m aï s , sorg h o e t f oni o) e t l e s c u l tu r e s a ssoci é e s ( ar ac h i d e ni é bé e t sé sam e ) , l e s p r od u c ti ons a n i ma l e s (v i and e e t l ai t) e t l e s fi l i è r e s h or ti c ol e s ( tom ate ma n g u e s e t oi gnons ) . Au Sé né gal , l e c h ange m e nt cl i matiqu e e t l e s p r obl è m e s e nvi ronne m e ntau x m e nac e nt sé ri e us e m e nt l ’agr i c u l tu r e , pri n ci p al e p ou r v oy e u s e d ’e mpl oi s e t gé né r atr i c e d e re ve n us . Pr è s d e 7 0 % d e l a popul ati on ac ti v e tr avai l l e nt da n s ce s e c te u r. L a s é c u r i té a l i me ntai r e e s t l ar ge m e nt tri buta i r e d e s s y s tè m e s a g ri cole s . D’où l a né c e s s i té d ’ un e r é e l l e p r i s e e n c h ar ge d e ce ph é n om è ne d e s c h ange m e nts

c l i m ati qu e s . Ce l u i - c i r eq u ie r t u ne bonne i d e nti f i c ati o n d e s p r obl è m e s e t s ol u ti ons , u n e c onc e p ti on d e p r ogr am m e s i nnovants p ou r d e s ap t it u d e s e t atti tu d e s ad é qu ate s v i s - à- v i s d e s ac ti v i té s qu oti d i e nne s c om m e c e l l e s r e l ati v e s au x be s oi ns c r u c ia u x d ’al i m e ntati on, d e p r od u c t io n s agr i c ol e s , af i n d e c onti n u e r à as s u r e r l e s f onc ti ons v i t a l e s e t p e r m ane nte s d e s c om m u n a u t é s . A u s s i f au d r ai t- i l ac c e p t e r d e p or te r d e s c h oi x i nnova n t s é gal e m e nt s u r d e s m od e s d e p r od u c ti on e t d e c ons o m m at io n m oi ns é m e tte u r s d e Ga z à E f f e t d e S e r r e à qu i on i m p u t e c e p h é nom è ne d e s c h ange m e n t s c l i m ati qu e s .


par Babacar SENE*

Ils ont dit... PATRICK DAVID

MARIÉTOU DIAWARA

Représentant de la FAO /Intérim au Sénégal

Coordonnatrice du PPAAO /WAAPP

« I l est av é r é au j ou rd ’ h u i qu e le cl i m at ch an g e et qu e c e ph é n om è n e po s e u n r i squ e su r l ’ ag r i cu l t u re et la sé cu r i t é al i m e nt a i re et nutri t i o n n e l l e d e s p op u la t i on s . Le s pe r t es d e p r odu ct i v i t é r é s u l t an t d e c e c han g e m e n t cl i m a t i q u e sont n e t t e m e n t s u scep t i bl es d’ a g g rav e r d e s cr i s e s alimen t ai re s r é cu r re n t es da ns la r é g i on s ah é li en n e où les po pu l at i o n s q u i p r odu i se n t l a m aj or i t é de la nour r i t u re s o n t l e s p l u s v u lnérab l e s . E n ta n t qu e par t e n a i res au dév e l oppe m e n t , n o u s nou s d e v o n s ( s y st è m es d e s Na ti on s Un i e s b ai l l eu rs et au tres ) d ’ accom pag n e r l es p a y s p ou r t ran s fo r m e r en ac tion s l e s e n g ag e m en t s p r is à Par i s l or s d e l a CO P 2 1 , n ot am m e n t c onc er n an t l ’ ag r i cu l t u re e t le c han g e m e n t cl i m a t i q u e . L a FAO accom pag n e da n s c e sens l e S é n é g al à t ra ve rs deux p r o j e t s e n t am é s e n

« Pa r ra p p o r t a u t h è m e , ‘l e c l i m a t c h a n g e , l ’a l i m e n t a t i o n , l ’a g r i c ul t ure a us s i ’, l e P PA AO / WA P P a s p é c i f i q ue m e n t f i n a n c é d e s p r o je t s d e re c h e rc h e q ui o n t p e r m i s d e p ui s 2 0 0 8 l ’h o m o l o g a t i o n d e 6 0 v a r i é t é s d ’a ra c h i d e s de niébé, de sésame, de mil, de maïs, de s o r g h o e t d e b i s s a p p l us p r o d uc t i v e s e t p l us a d a p t é e s a ux c o n d i t i o n s p é d o c l i m a t i q ue s a c t ue l l e s . Po ur l ’a n n é e 2 0 1 6 , un b ud g e t d e p r è s d e 1 2 8 m i l l i o n s d e FC FA a é t é a l l o ué , c e q ui a p e r m i s d e r é us s i r p l us i e ur s réalisations dont : - la formation, la sensibilisation e t l ’i n f o r m a t i o n d e s a ut o r i t é s a d m i n i s t ra t i v e s , des collectivités territoriales, des s e r v i c e s t e c h n i q ue s e t d e s a g r o p a s t e ur s s ur l e c o n c e p t d ’A g r i c ul t ure intelligente face au climat ; - la mise en place de plateformes départementales s ur l ’a d a p t a t i o n d e l ’A g r i c ul t ure i n t e l l i g e n t e f a c e a u c l i m a t : à c e jo ur s ur l e s 9 p l a t e f o r m e s mises en place dont l e s 6 l ’o n t é t é d a n s l e c a d re d u p l a n d ’a c t i o n c h a n g e m e n t c l i m a t i q ue d u P PA AO ; - l e re n f o rc e m e n t des capacités des a n i m a t e ur s e t jo ur n a l i s t e s d e 9 6 ra d i o s c o m m un a ut a i re s d u p a ys p o ur l a d i f f us i o n d e b o n n e s

2 0 1 6 , à s a vo i r ‘ I n t é g ra t i o n de l a rés i l i en c e c l i ma t i q ue da n s l a p ro d u c t i o n a g ro p a s t o ra l e p o u r l a s éc u ri t é a l i m e n t a ire da n s l e s z o n e s p a s t o ra l e s vu l n é ra bl e s à t ra ve r s l ’ a p p ro c h e des Ch a m p s E c o l e s Pa y s a n s ’ f i n a n c é p a r l e Fo n ds e n vi ro n n e m e n t m o n d i a l ( F E M) ; e t ‘A c t i o n c o n t re l a dés ert i f i c a t i o n ’, f i n a n c é p a r l e 1 0 éme Fo n ds e u ro p é e n p o ur l e dével o p p em e n t ( F E D ) e t m i s en œ u vre p a r l ’A g e n c e n a t i o n a l e de l a g ra n d e m u ra i l l e vert e ( A N G M V ) p o u r dép l o y er l a G ra n d e m u ra i l l e vert e d’ A f r i q ue a u S é n é g a l ; e t en p l u s jo ue r u n rô l e i m p o rt a n t d a n s l ’ a t t én u a t i o n d e s e f f e t s d u c h a n g em e n t c l i m a t i q ue e t p a rt i c i p e r d e m a n i è re s i g n i f i c a t i ve da n s l a rédu c t i o n d u g a s p il l a g e a l i m e n t a i re e t d e l a consommation en viande a u p ro f i t des l ég u m i n e us e s p l u s n o u rri s s a n t e s » .

DOUDOU NDIAYE Conseiller technique du Ministre de l’Environnement et du Développement durable, représentant le Ministre de l’Environnement et du Développement durable

« L e th è m e re t e n u po u r c ette an n é e ‘ l e cl i m at c hang e , l ’ al i m e n t at i o n et l’ ag r i cu l t u re au s s i ’ , tr ou v e t o u t e s a pe r t in e n c e da ns le su ccè s ob t e n u p a r l’ A c c ord d e Par i s l o rs de la CO P 2 1 , m ai s d é m o n t re ég alem e n t e t à su ffi s a n c e la p r i se d e con s ci e n c e r éelle e t cr oi s san t e de l a c ommun au t é m on d i a l e s u r c e g ra n d d é fi d u 2 1 ém e s i èc l e qu e c on s t i t u e l e ph é n o m è n e

des changements c l i m a t i q u e s . No u s a v o n s d é c l i n é l e t h èm e e n t ro i s s o u s - t h ém a t iq ue s q u i a dre s s e n t l es d é f i s a g ri c o l e s et a l i m en t a i re s , l a c a ra c t éri s a t i o n e t l e s ré p o n s es p o l i t i q u es , l e s s t ra t ég i e s d ’ a d a p t a t i o n /d’ a t t é n u a t i o n p o u r l a p ro du c t i o n a g ri c o l e e t l a s é c u ri t é a l i m e n t a ire » .

p ra t i q ue s d ’A g r i c u l t u re intelligente face a u c l i m a t e t un e l a r g e d i f f us i o n d e l ’i n f o r m a t i o n c l i m a t i q u e d a n s l e c a d re d e l a m i s e e n œ uv re d u p l a n d ’a c t i o n s c h a n g e m e nt s c l i m a t i q ue s ; - l ’o r g a n i s a t i o n d ’ u n atelier de sensibilisation e t d e p l a i d o ye r à l ’e n d r o i t d e s d é c id e u r s ( p a r l e m e n t a i re s , d é p u t é s e t c o n s e i l l e r s d u C ES E) , m a i re s , a ut o r i t é s a d m i n i s t ra t i v e s , d i re c t e ur s e t c h e fs d e s e r v i c e q ui a é t é p r é s i d é par le MAER. D a n s l e c a d re d u p r o j e t , un c e r t a i n n o m b re d e s t ra t é g i e s r é g i o n a l e s d o n t c e l l e re l a t i v e à « l ’a d a p t a t i o n a u changement climatique » o n t é t é d é f i n i e s e t s o nt e n t ra i n d ’ê t re m i s e s e n œ uv re e n c o l l a b o ra t i o n a v e c l a D i re c t i o n d e l ’A g r i c ul t ure q ui a s s u re e f f i c a c e m e n t l e p o i nt focal. J e re n o uv e l l e l ’e n g a g e m e n t d e l ’é q ui p e d u P PA AO / WA A P P- U C T F, l e s a g e n c e s d ’e x é c ut io n, l e s p a r t e n a i re s , à œ uv re r a ux c ô t é s d e s a c t e ur s e n g a g é s d a ns l e d é v e l o p p e m e n t r u ra l , p o ur l ’a t t e i n t e d e s o b je c t i f s d u P R AC A S a f i n d e c o n t r i b ue r à l ’é m e r g e n c e d u S é né g a l » .

*Propos recueillis par Babacar SENE, Membre du Comité d’organisation JMA

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ACTUALITÉS

COP 22 Le temps de l’action L’entrée en vigueur de l’accord de Paris est effective. Le 4 novembre 2016 restera gravé dans la mémoire de ceux qui se sont battus pour que l’humanité entière prenne conscience du danger qui pèse sur elle. Cette date marque « l’ouverture d’une voie à un avenir durable », mettant ainsi fin à « la marche vers une catastrophe climatique ». C’est ce que pensent la Secrétaire exécutive de la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC), Patricia Espinosa, et le président de la Cop 22, par ailleurs Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération du Royaume du Maroc, Salaheddine Mezouar. Selon eux, « son entrée en vigueur rapide est le signal politique clair que les nations du monde entier sont engagées pour une action mondiale décisive contre le changement climatique ».

L

a C O P 2 2 , org a n i sé e du 1 er a u 1 8 no v e m bre 2 01 6 à Mar r a ke ch , fut un ca dr e de pa r te n a ri at, d e p l a ido ye r e t d ’é ch a n ge s en t r e div e r s a c t eurs a ux i n t é r ê t s a u s s i dive rs que va ri é s. C ’es t v é r it ab l e m e n t l a C OP d e l ’a c t io n, s u it e à ce l l e de s n égo ciat io ns p o ur un Accord j uri diq u e t e nu e à Pa ri s e n d éce mb r e 2 01 5 . L e S é né g a l n’a p a s atte n du l ’ent r é e e n v ig u eur de l ’A cco r d de Par i s pour se la nce r da ns l a t r a je c toi re éc o no m iq u e r é s i l i e n te fa ce aux change me nts cl i mati que s d a ns l a m is e e n œuvre du Pl a n S éné g a l E m e r gen t (PSE). Ce q ui co nf ir me l a dyn a mi que en cl e nché e de p u i s l a C OP 21 e t l e s e nj e u x de l a C OP 22 q u i o nt r e t e n u l ’atte n ti on d es au t o r it é s s é n é g a l a i se s. L a pre u v e , c’e s t l e di scours du 10

PPAAO INFO Sénégal

Le Sénégal est parti à la COP 22 avec à son actif deux centrales solaires .

Pré si de nt d e l a R é p u bl i qu e e n ta n t qu e p r e m i e r né goc i ate u r du Sé n é gal p ou r d é f e nd r e l a posi ti o n d e l ’A f r i qu e e t f ai r e l e pl a i doy e r s u r l e f i nanc e m e nt. L e Sé né gal e s t p ar ti à l a COP 2 2 av e c à s on ac ti f d e u x ce n tra l e s s ol ai r e s e t a af f i r m é sa vol o nté d e l a m i s e e n œ u v r e e ffe c ti ve d e s a s tr até gi e gl obal e de mi x é ne r gé ti qu e . Notr e pays com p te r é al i s e r d ’ i c i à 2 01 8 s e p t au tr e s p r oje ts d ’é n e rg i e s ol ai r e e t é ol i e nne don t ci nq s e r ont op é r ati onne l s dè s l ’a n né e 2017. Tou t c e l a, y

c om p r i s m ê m e l e r e d é p l o ie m e n t e t l e r e nou v e l l e m e nt d u r é s e a u f e r r ov i ai r e , c ontr i bu e r a it s a n s nu l d ou te au x e f f or ts m o n d ia u x d e r é d u c ti on d e s é m i s s io n s d e gaz à e f f e ts d e s e r r e ( G E S ) . L e S é né gal a p ar ti c i p é à c e tt e COP av e c u ne f or te d é l é g at io n à l ’ i m age d e s p ay s d é v el o p p é s , av e c u ne p l u r al i té d ’ac t e u r s . I l e s t i m p or tant d e s ou l ig n e r l ’e ngage m e nt d e s au tor it é s s é né gal ai s e s p ou r av oi r c om p r i s l a s p é c i f i c i té d e l a qu e s ti on c l i m ati qu e d a n s l e d é v e l op p e m e nt ac tu e l e t f u tu r d e tou s l e s d om ai n e s d ’ i nte r v e nti on d e m aniè r e à i nte r nal i s e r l ’e ngage m e n t nati onal s u r l e c l i m at e t à tou te s l e s é c h e l l e s d ’ i nte r v e nti on. L’ i m p l i ca t i o n du P PAAO S é né ga l L e Pr ogr am m e d e Pr od u c t iv it é agr i c ol e e n A f r i qu e d e l ’ O u e s t


par Bounama DIÈYE*

( P PAAO / WA A PP) du Sé n é g a l , à t rave r s s o n Po int foca l C h a n ge m e nt cl im ati que , a pri s p ar t à ce tt e im por ta n te ren c ont r e s u r l e cl i mat. L e Po i n t f o ca l a é t é en ti è re me n t pri s e n char ge p ar l ’ Un i té de c o o rd inat io n t e chn i que e t f i d uc ia ir e ( U C T F) du PPAAO/ WAA PP du r a nt t o ute l a duré e d e la C O P 2 2 . C e f ut u ne o p p o r t u n i té offe r te d e c o m mu nicat io n e t de par t age s u r l e s ac ti on s e t l e s résult at s du p l a n d ’a c ti on s c h an ge m e nt s cl imati que s po r t ant s u r l a m ise à l ’é ch e l l e d es b o nne s p r at iq ue s d ’Agric u l t u r e int e l l i ge n te f ac e au cl imat ( A IC) mi s e n œuv re p a r l a D ir e c ti on de l ’A gric u l t u r e . Il es t im p o r t a nt é ga l e me n t d e s o u l ig ne r q u e l ors de l a « j o ur né e de l ’A g r i c ul ture » o rganis é e a u s t a nd du Sé n é g a l ,

l e Pl a n d ’ac ti ons c h ange m e nts cl i mati qu e s d u P PA AO a é té pré se n té au x v i s i te u r s . L e bu t de ce pl a n e s t d e r e nf or c e r l a ré si l i e nc e d e s p r od u c te u r s sé n é g a l a is d ans u n c onte x te de ch a n ge m e nt c l i m ati qu e à trave rs d e s s tr até gi e s d ’a da ptat i on e t d ’atté nu ati on. Impac t de l a CO P 2 2 A l ’occa si on d e notr e pa r ti ci pati on à l a COP 22, l a Pl ate form e CCA SA , c h ar gé e de l a mi s e e n œ u v r e d u Pl a n d ’a c ti ons c h ange m e nt cl i mati qu e d u P PA AO a s ai s i l e s oppor tu ni té s of f e r te s à c e tte re n con tre i nte r nati onal e . E l l e a n oué de s p ar te nar i ats e t d e s a xe s de col l abor ati on p ou vant a bouti r à d e s f i nanc e m e nts de proje ts p or tant s u r l a mi se à l ’é c h e l l e d e s bonne s prati que s d ’A I C au S é né gal . Toute foi s , i l e s t i m p or tant d e soul i g n e r qu e l a P l ate f or m e a soumi s d u r ant l a COP 22 u n

p r oje t à l ’ Or gani s ati on p o u r l a m i s e e n val e u r d u F l e u v e S é né gal ( OM VS ) e t u n ac c o r d d e f i nanc e m e nt d e 20 0 0 0 0 $ US e s t ac c or d é p ou r u n e i nte r v e nti on d ans l a val l é e d u F l e u v e S é né gal p ou r l a p ér io d e 2017- 201 8 . Et l a p ro ch a i ne CO P ? Dans l a p e r s p e c ti v e d e p r é p a r e r l a COP 23 p r é v u e à Bonn e n A l l e m agne e n nov e m br e 2 017 s ou s l ’é gi d e d e s I l e s F i d ji , t o u s l e s ac te u r s d oi v e nt s ’e nga ge r à m e ttr e e n œ u v r e l e s r e tom b é e s p os i ti v e s d e l a COP e t au s s i as s u r e r l ’e x é c u ti on au S én é g a l d e l a Contr i bu ti on d é te r m in é e au ni v e au nati onal ( CDN ) .

*Point focal Changement climatique PPAAO/WAAPP

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PORTRAIT

PEINDA GUÈYE CISSÉ

Une icône de la production de semences de riz en Afrique En décrochant en 1962 son diplôme de Comptabilité pratique à l’Institut international de Comptabilité et de Secrétariat de Paris, Peinda Guèye Cissé ne savait pas qu’elle allait plutôt exceller dans le domaine original de la production de semences de riz, devenant du coup la première Sénégalaise exportatrice de l’intrant numéro 1 de la culture de cette denrée de première nécessité.

L

e parcours de Peinda Guèye Cissé, Présidente de la Fédération de groupements et associations des femmes productrices de la Région de Saint-Louis «FEPRODES», ressemble à s’y méprendre à un véritable conte de fées. Celle qui était destinée à une carrière de cadre administratif et comptable dans des structures étatiques comme l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA) a finalement succombé avec bonheur aux sirènes de la production de semences de riz. Un métier assez original pour une femme de sa carrure. En fait, l’ex-chef du service administratif et comptable de l’ISRA de Saint-Louis a embrassé 12

PPAAO INFO Sénégal

le noble sacerdoce de productrice de riz depuis 1974. Quatre années après, elle est consacrée première femme productrice privée de semences de riz de la Vallée du Fleuve Sénégal. Avec une foi inébranlable en bandoulière et une rigueur chevillée au corps, elle multiplie alors les performances pour battre tous les records. Elue dès 1994 Présidente de l’Union nationale interprofessionnelle des semences et des plants du Sénégal-UNIS Zone Nord, Peinda Guèye Cissé commence alors à taper dans l’œil des organisations internationales qui s’occupent au quotidien des questions agricoles à travers le monde. C’est ainsi qu’elle participe régulièrement aux forums comme le colloque international sur : « Le riz, un enjeu scientifique, une économie mondiale » tenu du 06 au 08 octobre 1995 à Montpellier en France. Elle noue également une collaboration fructueuse avec l’ADRAO, l’ancêtre de l’actuel Africa Rice (Centre Africain du Riz) pour la conduite d’essais de nouvelles variétés de riz dont trois variétés aromatiques produites entre Saint-Louis et Matam. Des variétés qui ont finalement été présentées au Comité national d’homologation et validées.

Ambitieuse, l’ex-cadre administratif et comptable se plaît désormais très bien dans son nouveau milieu qui a fini de l’adopter. Elle se lance alors en 1997 dans l’exportation privée de semences de base de riz du label Sénégal, pour jeter les bases de cette culture en Mauritanie voisine. Une expérience assez enrichissante qui lui permet très vite d’être attributaire de l’appel d’offres de la Société mauritanienne SONIMEX pour la fourniture de 105 tonnes de semences certifiées de riz des variétés Sahel 108, 202, IR 1529 et JAYA. La République islamique de Mauritanie pouvait alors se lancer avec succès dans la production rizicole intensive. Ses affaires marchent à merveille et elle gagne l’appel d’offres de la FAO en semences de Riz destinées à la Guinée-Bissau. Elle va ainsi à la rescousse de ce pays miné à l’époque par la guerre, pour fournir 141 tonnes de semences de riz sous l’égide de la FAO. Le redémarrage de la production rizicole devient alors une réalité au pays d’Amilcar Cabral. Le succès de ces deux opérations effectuées dans deux pays limitrophes du Sénégal lui ouvre ainsi les portes de la consécration continentale. Peinda Guèye Cissé est élue en 1999 vice-présidente du


par Mamadou Habibou DIALLO

L’ex-chef du service administratif et comptable de l’Isra de Saint-Louis a embrassé le sacerdoce de productrice de riz depuis 1974.

Comité directeur de l’Initiative africaine pour le Riz (ARI). Cerise sur le gâteau, elle est élue en Tanzanie membre du réseau ROCARIZ lors du 1er Congrès africain sur le riz organisé par l’ex ADRAO devenue AFRICA RICE, une organisation dont elle est membre «Observateur» du Conseil des ministres des 28 pays adhérents. A ce titre, elle multiplie les visites d’échanges à travers le monde comme celle effectuée en septembre 2012 aux Philippines sous l’égide d’Africa Rice. Auparavant, elle a bénéficié d’une formation en Agroforesterie en novembre 2000 à la célèbre Université Ben Gourion de Bersheva en Israël. La visite d’exploitations agricoles israéliennes avait couronné ce programme alléchant. L’appétit venant en mangeant, la brave dame part à la découverte de la grande Amérique en 2003. Parrainée par l’USAID/COCHRAN, elle bénéficie d’une formation sur le compostage à l’Université de Tuskrgee en Alabama et de visites d’exploitations de producteurs de cinq Etats du Sud (Washington DC, Louisiane, Mississipi, Alabama et Géorgie).

En octobre 2013, Peinda est lauréate du « Prix Africain du Riz » lors du Forum Mondial de la Science rizicole tenu à Yaoundé au Cameroun, en présence de représentants de 61 pays. Cette femme a très tôt flirté avec le mouvement associatif. En effet, elle a été élue en 2007 Présidente du Comité d’Initiative des groupements de femmes rizicultrices d’Afrique de l’Ouest et du Centre, instance qui regroupe 17 pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre, partenaires d’Africa Rice. L’année suivante, en 2008, à Maputo, elle fait un plaidoyer remarquable en faveur des paysannes et paysans d’Afrique suite aux émeutes de la faim en 2006. Durant la campagne agricole 19931994 et en collaboration avec l’ISRA, la championne de la production rizicole a pu mettre sur le marché 33, 920 tonnes de semences de riz, toutes variétés confondues et 205, 040 tonnes de semence certifiées R1. La FEPRODES qu’elle préside travaille d’arrachepied pour la sécurité alimentaire des populations du nord du Sénégal.

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FOCUS

RECONSTITUTION DU CAPITAL SEMENCIER LA CONTRIBUTION DU PPAAO/WAAPP Depuis 2011, le PPAAO/WAAPP s’inscrit dans la politique du Gouvernement du Sénégal dans son objectif de reconstitution du capital semencier national. Le programme finance des projets de production de semences certifiées de céréales (mil, maïs, sorgho et riz) et de légumineuses (arachides et niébé). L’objectif général est de contribuer à la reconstitution du capital semencier national et favoriser les conditions d’une large diffusion et l’adoption des variétés améliorées générées et/ou diffusées par le PPAAO/WAAPP.


par Mamadou Habibou DIALLO


FOCUS

LE FNRAA Bras financier de la reconstition du capital semencier De façon spécifique, le programme œuvre à rendre disponibles des semences certifiées de mil, sorgho, maïs, riz, arachide et niébé pour les exploitations familiales du Sénégal et des pays de la région Afrique de l’Ouest. La production de semences certifiées est exécutée par le Fonds national de recherches agricoles et agro-alimentaires (FNRAA) à travers le financement de projets pour la production de pré-base, avec l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA) et de projets compétitifs pour la multiplication de semences.

D

u r ant l a p r em iè re p hase ( 2 008 2 012), le P PAAO / WAAPP a f i na n cé de u x p r oje ts d e p r odu c t i on de s em e n ce s c e r t i f ié e s . Le premier était p o ur l e s c é r é a l e s s èc h e s ( m i l , m a ïs e t s o r g ho) e n 2 01 1 / 2012 e t 2 01 2 / 2 01 3 e t le d e u xi è m e p our l ’ar a chi de e n 2 01 2 / 2 01 3. Concernant la d e u xi è m e p ha s e du p r og r a m m e , c i n q (5) p r oj e t s de p r oduc tion d e se m e n c e s de c é r é a l e s ( m i l , m a ïs , s o r g ho e t r i z ) e t de légumineuses (ar a c hi de e t n i é bé ) o nt é t é f i n a n cé s d o n t q u at r e ( 4 ) e n e x é c u t i on de p u is 2013 e t u n c i n q u i è m e q ui a d é m a r r é à p a r t ir de l a c o n t r e s a i s on c h aude d e 2014 . Po ur a s s u r e r l a d u ra b i l i t é , l e s q u at r e ( 4 ) p r oj e ts 16

PPAAO INFO Sénégal

Entre 2013 et 2014, on note une progression de la participation du PPAAO/ WAAPP dans la reconstitution du capital semencier national pour toutes espèces de 03 à 12%. de m ul tipl ic atio n de se m e nc e s f inancés pa r l e prog ramme sont por té s par l e s r ésea ux de s c oopé rativ es e t de s g roupe me nts prof e s s ionne l s d e produc te urs de se m e nc e s c e r tif iées appuyé s par l ’ASP R OD EB (2 9 c oopé rativ e s), le R ESOP P (28 ant ennes de c oopé rativ e s) e t l ’ANC AR (l e s OP des C L C OP au niv e au des c om mune s ). Sur l a bas e de s e s tim ations de s b e s oins nationaux en se m e nc e s , s i l a t ot a lit é de l a produc tion ob te nue avait é té c ol l e c té e , e l l e aura it pu pe rm e ttre de c ouv rir e n 2014

86% des besoins en semences pour le ma ïs e t 24% pour l ’a ra ch ide. En 2 013, le nivea u de collec t e des semences produit es da ns le ca dre du PPAAO/WAAPP ét a it en moyenne de 75%. En e ffe t , la collec t e pa r les coopérat ives a ppuyées pa r le progra mme de t out es les qua nt it és de semences produit es pa r leurs membres res t e encore un défi à rele ver. D’où la nécessit é d ’a ppuyer le sys t ème de collec t e pour leur perme tt re de disposer, à t emps oppor t un, du volume de fina ncement nécessa ire. En cela , pour encore a ppuyer le

sys t ème de pro d u c ti o n de semences, l e progra mme a m i s à la disposit ion d e s coopérat ives, u n f o n d s re volving de 2 0 0 0 0 0 000 FCFA. Ceci p a r l e bia is d ’un con trat ave c l ’ASPRODEB. L e f o n d s es t ut ilisa ble p o u r des besoins po n c tu e l s de t ra nspor t , d e condit ionnem e n t e t d e commercia lisati o n d e s produc t ions. L es t a blea ux c i -co n tre perme tt ent d ’a p p ré ci e r la cont ribut io n d u PPAAO/WAAPP à l ’e ffor t de recons t it ut ion d u ca pit a l semen ci e r. Ent re 2013 e t 2 014 , o n not e une progre s s i o n de la pa r t icipati o n sur la recons t i tu ti o n du ca pit a l sem e n ci e r nat iona l pour to u te s espèces de 03 à 12 % . Cependa nt pou r l e ma ïs, une ba is s e es t cons t at ée d u e proba blement a u p ro f i l de l ’h iverna ge qu i a ét é t rès ma uva i s d a n s cer t a ines zones .


par Mamadou Habibou DIALLO

Tableau 1 : Quantité de semences produites en 2011/2012

Tableau 2 : Quantités de semences produites en 2012/2013

Tableau 3 : Quantité de semences produites en 2013/2014

Tableau 4 : Quantité de semences produites en 2014/2015

Tableau 5 : Quantité de semences produites en 2015/2016

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FOCUS CONTROLE ET CERTIFICATION DES SEMENCES AU SÉNÉGAL

Comment la DISEM sépare le bon grain de l’ivraie ? Le contrôle et la certification des semences au Sénégal sont du ressort de la Division des Semences (DISEM) de la Direction de l’Agriculture. Elle s’en acquitte exclusivement pour ce qui concerne les semences de prébases, ou en collaboration avec les Directions régionales de Développement rural (DRDR) pour ce qui est des semences des catégories inférieures (bases et certifiées).

A

u S én ég a l , il es t d é so r m a is p o s s ib l e d e p r o d uir e d es s e men c es s el o n d e u x r éf ér en t iel s de sy s tè m e s d e cer t if ic at io n : CEDE AO o u O C D E . En e f f e t, e n j a nvi er 2014 , d at e de sa pa ru ti o n d an s l e Jo u r n a l Offi ci e l d e l a R é p ub l iq ue ( N° 677 1 d u 2 5 j a nvi e r 2014) , n o t r e pay s a a d o pté l e " Règ l emen t C/RE G .4 / 0 5 / 2 0 08 p o r t a n t h a rm o n i s ati o n d es r èg l es rég i s s a n t l e co n tr ô l e d e qual i té , l a ce r ti f i c at io n e t l a com m e rci a l i s ati o n d es s emen c es végé ta l e s e t p l a n t s d a n s l ’esp a c e CEDE AO -U E M OA - CI L S S " . Pa r ce t a c te , ce rè gl e m en t en t r é i mm é d i ate m e n t e n v ig u eu r es t de ve n u a l o rs a p p l ic a b l e d a n s tou t l e te rri to i re n at io n a l , perme tta n t a i n s i à n o s s emen c es cer t i f i é e s s o u s ce r ég im e d e ci rc u l e r d é s o rm a is l ib r emen t da n s l ’e s p a ce C E D E AO - U E M OA CILS S . A pa r ti r d e j a nvi er 201 6 , l e Sén é ga l e s t e n s u i t e d e v en u offi ci e l l e m e n t l e 5 9 èm e E t at mem bre d e l ’O C DE ( O r g a n is at io n de Co o pé rati o n e t d e D év e l o p pe m e n t éc o n o m iq ues) pou r l a ce r ti f i catio n va r iét a l e des s e m e n ce s , e n o p t a n t p o u r son a d h é s i o n à tr o is s y s t èmes : "Sys tè m e s C é ré a les" ( s emen c es d e ri z) , "S y s tè m e s Ma ïs " ( s emen c es de m a ï s ) e t "Sy s tèm es S o r g ho " ( sem e n ce s d e s o r g ho ) . A in s i, nos s e m e n ce s ce r t if iées s o u s c e référe n ti e l pe u ven t êt r e e x p o r t ées sur l e m a rch é i n t er n at io n a l d a n s 18

PPAAO INFO Sénégal

l ’en s emble d e s pays m e m bre s . L a d if f é re n ce e n tre le s d e ux r ég im es tie n t aux s tan d ard s o u n o r m e s d e co n trô le e t d e c er t if icatio n . L e s n o rm e s d e l ’ O CD E s o n t plus s é v è re s q ue c elle s d e la CEDE AO, n o t a m me n t e n te rm e s d e pure té d es s eme n ce s . Du re s te , le s c o n d it io n s d e pro d uc tio n , d e c o n t r ô le e t d e ce r tificatio n s o n t a ss ez s im ilaire s e t n o us le s

L a produc tion, le contrôle e t la cer tification des semences ont fa it l ’obje t d ’une règlementation s tric te au niveau de chaque pays. d év el o ppo n s ci-d e s s o us . C on d it i o ns de pro duct i o n Po ur p o r te r un pro gram m e d e p r o duc tio n d e s e m e n ce s c er t if ié e s , d e ux co n d itio n s so n t r e quis e s . D’abo rd , il faut d isp o s e r d ’un agré m e n t o u d ’ u n e ad m is s io n au co n trô le . E n d ’a utre s te rm e s , il s ’agit d e l ’a u to ris atio n d é liv ré e par l a D I S EM à to ut pro d uc te ur ( p er s o nn e phys ique o u m o rale ) r emp l iss an t le s critè re s e x igé s ( d isp o n ibilité d e te rre s ,

é quipe m e n ts , e tc.). L e s fo rm ulaire s à ce t e ffe t s ont d is po n ible s au n iv e au d es DRDR, chargé e s d e tran s m e ttre dans le s d é lais rè gle m e n taire s les d e m an d e s à la DISE M apr ès d e s e n quê te s pré lim in ai r es. L’agré m e n t d e pro d uc te u r s e m e n cie r e s t valable troi s (3) an s . En s uite , il faut d é clar er ses c ulture s à chaque cam pagne ou c ycle d e pro d uc tio n , aup r ès de la DISE M (s e m e n ce s d e pr éb ases) o u d e s DR DR (s e m e n ce s de b ases e t/o u ce r tifié e s ). L a d é clar ati on d e c ulture s s ’e ffe c tue s u r u n fo rm ulaire d is po n ible é g alement auprè s d e s DR DR e t d o it êtr e d é po s é e d an s d e s d é lais b i en é tablis s e lo n la s pé c ulat i on e t le c ycle d e pro d uc tio n . To ute s le s autre s co n d iti ons d e pro d uc tio n s o n t d é tai llées po ur chaque e s pè ce d an s les R è gle m e n ts te chn ique s anne xes (RTA ) d u R è gle m e n t s e menc i er co m m un autaire , co rre s p ondants aux RTP (R è gle m e n ts tec h ni q u es par tic ulie rs ) autre fo is de la lé gis latio n s e m e n ciè re nati onale. Il s ’agit d e s param è tre s su i vants: pré cé d e n t c ultural, is o lement, n o m bre d e co n trô le s , pur e té varié tale , é tat c ultural, état s an itaire , e tc. C o ndi t i o ns de co ntrô le L e co n trô le o u l ’in s pe c ti on des c ulture s s ’e ffe c tue e n appli c ati on d e la rè gle m e n tatio n , qu i a fix é po ur chaque e s pè ce les param è tre s à co n trô le r ai nsi que le s m o d alité s pratiq u es de m e s ure s d e s d its param è tr es.


par Mamadou SAGNE*

L’insp e c ti o n d e s c u lt ur es d o it être réa l i s é e p a r l e s c o n t r ô l eur s offi ci e l s e t qu a l i f i é s d e l a D I S E M ou des D R D R . To u te f o is, d es di spos i ti o n s d a n s l a l ég isl at io n a utoris e n t s o u s ce r t a in es conditi o n s l a d é l é gat io n d u contrô l e à d e s te ch n ic ien s a gréés ( TA ) o u co n t r ô l eur s a gréés ( C A ) , s o u s l a sup er v isio n des co n trô l e u rs o f f i c iel s . I l s doi ven t a l o rs f a i re l ’o b j e t d ’une é va l u ati o n ré g ul ièr e e t d ’un re c ycl a ge p é ri o d iq ue en vue de l e u r qu a l i f i c at io n p o ur conti n u e r à e xe rce r l a f o n c t io n d e tech nici e n a gré é . L es dé ta i l s co n ce rn a n t l es di fféren ts pa ra m è tr es c o n t r ô l és , les mé th o d e s e t l e s n o r mes d e contrô l e a u x ch a m p s s o n t r ep r is da ns le s RTA . L e res pe c t d e s rè gl es d e c ulture s e s t s a n c ti o n n é p o u r ch a que p a rce l l e s e m en c ièr e pa r la d é l i vra n ce d ’un b u l l e t in d ’h omo l o gati o n ( a p p el é a u s s i bulle ti n d ’a gré a ge ) , sig n if ia n t l a satisfa c ti o n pa r l e m u l t ip l ic at eu r des no rm e s d e co n tr ô l e a u x ch a mp s . A pa r ti r d e c e t in s t a n t , les réco l te s i s s u e s d e l a p a r c el l e semen ci è re s o n t a l o r s a ut o r is ées à être a ch e m i n é e s a u s ec c o ( pour l ’a ra ch i d e ) o u a u C T S ( Centr e d e Tri a ge d es S em en c es) pour l e s a u tre s e s pè c es , a f in d ’y subi r to u te s l e s o p ér at io n s de con d i ti o n n e m e n t j ug ées nécess a i re s e t i n d i sp en s a b l es pour l a ce r ti f i cati o n d es l o t s d e semen ce s p ro d u i ts . Cond i t i o n s de c e r t if ica t ion L a cer ti f i cati o n e s t l a sa n c t io n posi tive d u d é ro u l e m en t à s uc c ès des op é rati o n s d e p r o d uc t io n e t de c o n trô l e , atte s t a n t a in s i de la c o n f o rm i té d es s emen c es produi te s pa r ra p po r t a ux norme s é d i c té e s e n l a m at ièr e. L a cer ti f i cati o n i n te r v ien t a p r ès éch a nti l l o n n a ge o blig at o ir e,

a n a l y s es d e la qualité d e s l o t s t r iés e t n e tto yé s puis c o mp a r a is o n d e s ré s ultats o b t en u s aux n o rm e s d é fin ie s p o ur c ha q ue e s pè ce e t chaque c at égo r ie d e s e m e n ce s . L a c er t if i catio n e s t d o n c e f f ec t uée aprè s an alys e par le l a b o r at o ir e , e t s ’acco m pagn e d e l a d él iv r an ce d ’un e atte s tatio n d e c er t if ic at io n au pro d uc te ur e t d e l ’a p p o s it io n d ’é tique tte s s ur s e s s emen c es jugé e s apte s . L a c o u l eu r d e s é tique tte s d é pe n d d e l a c at é go rie o u d u n iv e au d e s s emen c es pro d uite s : - S em en c e s d e pré bas e s : co ule ur b l a n c he barré e d e v io le t s ur la d ia go n a l e ; - S em en c e s d e bas e : co ule ur b l a n c he un ifo rm e ; - S em en c e s ce r tifié e s d e 1 èr e r ep r o d uc t io n : co ule ur ble ue u n if o r m e ; - S emen c es ce r tifié e s d e 2 ème r ep r o d uc t io n : co ule ur ro uge u n if o r m e ; - S emen c es n o n ce r tifié e s d éf in it iv e m e n t : co ule ur gris e u n if o r m e (un ique m e n t po ur c er t if ic at i o n s o us le ré gim e d e l ’ O CD E ) . L a t a il l e d e s é tique tte s d e c er t if ic at i o n e s t n o rm alis é e e t

d é pe n d é gale m e n t d u s ys tème de ce r tificatio n . To ute s le s in fo rm atio n s uti les re lativ e s aux ré s ultats d ’analyses o u garan tis s an t la traçabili té d e s s e m e n ce s pro d uite s d oi vent ê tre re pris e s s ur l ’é tique tte : pro d uc te ur, lie u o u o rigin e des s e m e n ce s , pure té s pé cifiqu e, pure té varié tale , fac ulté ge rm in ativ e , te n e ur e n e au, date d ’an alys e , e tc. Se lo n le typ e d ’e m ballage , l ’é tique tte e s t soi t co llé e à l ’e x té rie ur, o u prise d an s la co uture d e l ’e m ballage. L’e m ballage pe ut co n te n ir u ne é tique tte in té rie ure d e taille plu s pe tite e t re pre n an t le s m ê mes in fo rm atio n s que ce lle s d e l ’é tique tte e x té rie ure . Ce r tai nes in fo rm atio n s pe uv e n t d ’ailleu r s ê tre im prim é e s s ur l ’e m ballage qui d o it co m po r te r le lo go du pro d uc te ur. L a pro d uc tio n , le co n trô le e t la ce r tificatio n d e s s e m e n ce s ont fait l ’o bje t d ’un e rè gle m e ntati on s tric te au n iv e au d e chaque pays . De s n o rm e s o n t é galement é té m is e s au po in t au n iv e au in te rn atio n al, po ur le co mmer c e o u le s é chan ge s rè gle m e n tés des s e m e n ce s .

* Chef de la Division des Semences (DISEM)

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INTERVIEW

par Mamadou Habibou DIALLO

NOTRE PARTENARIAT

AVEC LE PPAAO/WAAPP EST FÉCOND ET PARFAIT — OUMAR SANÉ, Directeur de l'Agriculture Très satisfait de la collaboration entre sa direction et le WAAPP, Monsieur Oumar Sané énumère ici nombre d’acquis et performances enregistrés dans ce cadre, dont justement la certification OCDE du système semencier sénégalais. Une expertise qui va bien servir à la toute nouvelle « Stratégie de reconstitution du capital semencier 2016 – 2020 ». Son coût est évalué à 14,8 milliards de FCFA. Quel bilan faites-vous du partenariat entre la Direction de l’Agriculture et le PPAAO/WAAPP à un an de la fin du projet ? Je considère que notre partenariat avec le PPAAO/WAAPP est fécond et parfait. Le projet contribue pour beaucoup à l’atteinte de nos objectifs surtout en matière de politique et de législation sur les semences et les engrais, d’infrastructures (laboratoires et unités de conditionnement), de changement climatique avec la mise en place de plateformes locales « changement climatique, agriculture et sécurité alimentaire (CCASA) et de la formation et de la diffusion de 20

PPAAO INFO Sénégal

l’information climatique. Si l’on se focalise sur la reconstitution du capital semencier, quels sont les résultats concrets enregistrés concernant le contrôle et la certification des semences ? La reconstitution du capital semencier est une priorité pour les autorités. C’est pourquoi, l’Etat dégage chaque année 5 milliards pour ce programme. Ainsi, le PPAAO, sur beaucoup de composantes, contribue à l’atteinte des objectifs et parmi les résultats obtenus après quelques années de réalisation, je peux citer sur le plan de la production, au cours de l’année 2016, la contribution à la production

de près de 100 T de semences de pré bases d’arachide et environ 50 T de pré bases de céréales (riz, maïs et niébé). Sur le plan des infrastructures, il y a l’équipement de sept laboratoires régionaux, la construction de magasins de stockage de semences pour des coopératives bénéficiaires. Exemple le magasin de Nganda. Sur le plan des équipements, nous avons l’acquisition et la mise en place de sept unités mobiles de conditionnement de semences dont une à l’ISRA. Sur le plan de la législation, nous pouvons noter l’accompagnement à


par Bounama DIEYE

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INTERVIEW l’accréditation ISTA du laboratoire national, l’élaboration de trois manuels de procédures de contrôle et de certification des semences, d’homologation et d’inscription des variétés au catalogue et un autre

capital semencier ? Depuis 2009, le PPAAO/WAAPP a permis d’homologuer au total 13 variétés d’arachide, 7 variétés de niébé, 3 variétés de mil, 6 variétés de sorgho, 16 variétés de riz, 6 variétés de

Avez-vous réfléchi sur les mécanismes de pérennisation des résultats obtenus après la clôture du programme ? Nous pensons que la mise en application complète de la règlementation semencière (redevances, cartes professionnelles, fonds semencier, sanctions, etc.) est un gage pour la pérennisation des résultats obtenus. Vous avez élaboré une « Stratégie de reconstitution du capital semencier 2016 – 2020 ». Quel a été le processus suivi pour élaborer cette stratégie ? Pour être en phase avec le Plan Sénégal Emergent, qui a pour volet agricole le PRACAS, il est défini pour la stratégie de reconstitution du capital semencier la vision suivante « Un système de certification des semences performant à l’horizon 2020, pour une agriculture émergente ».

d’import-export des semences. Sur le plan de la formation des acteurs, il y a le recyclage du dispositif des contrôleurs semenciers ainsi que des techniciens d’encadrement. Et sur le plan de la gouvernance de la filière, je vous ferez remarquer la redynamisation et l’animation du Comité national Consultatif des Semences et des Plants (CNCSP) par le financement de ses rencontres, notamment la réunion annuelle des semences, la réunion de validation des programmes et la réunion d’homologation ; mais également le financement de ses essais DHS. Comment appréciez-vous la stratégie déroulée pour l’atteinte des objectifs assignés à ce partenariat ? Je juge la stratégie déroulée satisfaisante. Toutefois, je souhaite une diligence dans la mise à disposition des moyens en allégeant les procédures. Quelles sont les variétés de semences qui vous ont le plus apporté de la satisfaction dans cette reconstitution du 22

PPAAO INFO Sénégal

sésame, 8 variétés de maïs et 1 variété de bissap. Selon les différentes écologies dans notre pays, toutes ces variétés contribuent donc à la reconstitution du capital semencier puisque permettant de répondre aux besoins des producteurs grâce à un portefeuille variétal élargi. Quels sont les défis qu’il faut encore relever pour arriver à un système de production des semences durable ? Il nous faut produire en quantité et en qualité des semences, en appliquant la législation semencière dans son intégralité, et en travaillant avec des professionnels semenciers sur tous les segments de la filière. Comment les producteurs apprécientils la mise à leur disposition des variétés de semences certifiées par la DA/ DISEM ? Les producteurs sont convaincus de la qualité de la semence certifiée. Les difficultés résident souvent sur leurs pouvoirs d’achat faibles au moment de la préparation de la campagne.

Le système de certification des semences est un système basé sur le respect de la législation semencière pour produire les semences certifiées grâce à l’interaction de trois éléments que sont la recherche avec ses méthodes de sélection des variétés performantes ; la production fonctionnant suivant des règles de production et comprenant la multiplication et la technologie ; et l’élément législation – contrôle & certification. Pour l’élaboration de la stratégie, nous avons suivi cinq étapes. Dans un premier temps, nous avons procédé à la préparation de la planification stratégique avec la Direction de l’Agriculture, qui a consulté les acteurs et mis en place le comité restreint qui a conduit les étapes 2, 3 et 4. L’étape 2 consistait à faire un diagnostic stratégique. A la troisième étape, nous avons procédé à l’élaboration et à la rédaction du premier draft de la stratégie. Par la suite, il y a eu l’étude et l’intégration de compléments à la stratégie, sa bonification en fait. La dernière étape et pas des moindres a été l’avis du Comité national


Consultatif des Semences et des Plants (CNCSP) et la validation de la stratégie par ses soins, sous la bienveillance du Ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural, qui préside ce comité.

Axe 5 : une lutte contre la concurrence déloyale des semences non certifiées; Axe 6 : un environnement favorable au financement ; et enfin l’Axe 7 : un renforcement du service de conseil agricole et rural.

Quels sont les axes de cette stratégie de reconstitution du capital semencier ?

Pour réussir un tel pari, il vous faudra renforcer, voire améliorer vos capacités organisationnelles et techniques. Qu’estce qui est prévu à cet effet ?

La stratégie repose sur cinq orientations stratégiques : Orientation 1 : Augmenter durablement la production de semences certifiées (OPS et ISRA) ; Orientation 2 : Renforcer la capacité opérationnelle du contrôle de qualité (SOC) ; Orientation 3 : Appliquer les textes en vigueur au Sénégal (SOC) ; Orientation 4 : Faciliter le financement des opérations de multiplication et de collecte &

Le Ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural, à travers la Fonction publique, a recruté 400 agents pour étoffer le dispositif de contrôle et de suivi. En plus de cela, il faut noter l’amélioration de l’environnement juridique, du système de certification, de la capacité de production de pré-base avec l’ISRA. L’accréditation de notre

Notre partenariat avec le PPAAO/WAAPP a permis d’homologuer au total 13 variétés d’arachide, 7 variétés de niébé, 3 variétés de mil, 6 variétés de sorgho, 16 variétés de riz, 6 variétés de sésame, 8 variétés de maïs et 1 variété de bissap

conditionnement ; Orientation 5 : renforcer les capacités du service de conseil. Je précise que sur les questions de durabilité des productions de semences, la stratégie prendra en compte l’ensemble des enjeux environnementaux du secteur de la production végétale, y compris les changements climatiques, pour assurer sa durabilité. Concernant les axes d’intervention, ils sont au nombre de 7, à savoir : Axe 1 : une utilisation des engrais conforme aux recommandations de la recherche; Axe 2 : des équipements et des infrastructures de conditionnement et de stockage pour les producteurs/ productrices grainiers agréés ; Axe 3 : une production de semences certifiées; Axe 4 : une capacité de contrôle semencier bien ajustée aux besoins ;

pays au système de certification est l’aboutissement de tout ce travail abattu. En perspective, le processus d’accréditation de notre laboratoire par l’ISTA est en cours ainsi que la construction de trois nouveaux laboratoires régionaux à Kédougou, Sédhiou et Kaffrine ; et la réhabilitation de cinq laboratoires régionaux par le PPAAO/WAAPP. Je signale que cette année, il est prévu l’élaboration de la politique semencière. Quels sont les axes de collaboration avec le PPAAO dans le cadre de cette stratégie de reconstitution du capital semencier ?

programme PPAAO/WAAPP, je note que le programme intervient sur les axes 2, 3, 4, 6 et 7 de la stratégie nationale de reconstitution du capital semencier. A combien estimez-vous vos besoins financiers pour exécuter ce programme ? Pour la mise en œuvre de ce programme, le plan d’action est évalué à 14,8 milliards sur 5 ans. Avez-vous trouvé le financement de ce programme ? Pour le moment, nous sommes en contact avec les partenaires au développement. Bien des programmes de reconstitution du capital semencier, avant celui-ci, ont été développés sans grands succès pourraient dire certains. Qu’est-ce que vous leur direz pour les rassurer quant à l’efficacité et l’efficience des actions prévues dans le cadre de cette stratégie ? Je ne suis pas d’accord quand on dit que le dernier programme n’est pas un succès car, le niveau d’exécution de la stratégie nationale pour les semences de pré-base est de 128% pour l’arachide, 241% pour le niébé, 817% pour le maïs, 20619% pour le mil, 1702% pour le sorgho, 95% pour le riz et 164400% pour le sésame. Pour les semences certifiées, il est de 125% pour l’arachide, 44,88% pour le riz, 401,74% pour le maïs, 26,26% pour le niébé, 165,33% pour le mil, 334,33% pour le sorgho, 276,66% pour le sésame. Ces résultats obtenus ces dernières années montrent qu’il n’y a pas d’échec. Au contraire c’est un succès total qui a été enregistré. En plus de cela, le Sénégal est accrédité par le système de certification variétale des semences de l’OCDE pour le maïs, le sorgho et le riz. Ce qui démontre la performance de notre système de contrôle et des efforts consentis par le gouvernement. Le Sénégal est le seul pays accrédité en Afrique de l’Ouest et le sixième pays africain à accéder à ce niveau de certification.

Au regard des réalisations du

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CHIFFRES CLÉS

PPAAO/WAAPP DECEMBRE 2016

TECHNOLOGIES DIFFUSÉES, PROJETS DE RECHERCHES FINANCÉS, FORMATIONS DIPLÔMANTES…

Nos actions en chiffres

36

technologies générées. Elles portent sur les filières céréales sèches (mil, maïs, sorgho, fonio) en termes de mise au point de nouvelles variétés performantes et de techniques et formules de fertilisation mais aussi sur l’arachide, le niébé, l’aviculture et la transformation agroalimentaire (mise au point de granulateur multifonctionnel, technique de panification avec incorporation de farine de sorgho sans tanin, …) etc. Les technologies relatives à la production agricole se traduisent par une augmentation de rendement de plus de 15% par rapport à la pratique paysanne.

10

nouvelles variétés d’arachide mises au point dont 07 homologuées par le CNCSP.

24

PPAAO INFO Sénégal

733 500 71 bénéficiaires (producteurs agricoles, éleveurs, aviculteurs, transformateurs, etc.) des activités et des réalisations du programme dont 38% sont constituées de femmes.

610 277

producteurs ou transformateurs ayant adopté au moins une des technologies générées et/ou diffusées dans le cadre du PPAAO/WAAPP.

projets de recherche ou de développement et diffusion de technologies à la demande financés et 07 projets de production de semences certifiées.

60

variétés de semences homologuées avec l’appui du PPAAO par le Comité National Consultatif des Semences et Plants (CNCSP).

410

femmes formées à l'ITA sur les technologies agroalimentaires.

516 422 250 ha de superficies couvertes par les technologies générées et/ou diffusées dans le cadre du PPAAO.

39 421

bénéficiaires des technologies importées dans les autres pays membres du PPAAO/ WAAPP.

bénéficiaires des formations diplômantes financées par le PPAAO. Il s’agit de 107 PhD ou Docteurs, 132 Masters, 8 ingénieurs et 3 DUT. Ce sont principalement des chercheurs des structures de recherche membres du CNS (ISRA, ITA) et d’étudiants.

AGENDA Du 08 au 15 mai 2017

9éme Mission d’appui et de supervision de la Banque mondiale et du PPAAO/WAAPP Mai 2017

Foire des semences à Kaolack


DOSSIER

TECHNOLOGIES DIFFUSÉES DANS LE CADRE DU PPAAO

Un cabinet indépendant évalue l’impact

Après quelques années de mise en œuvre de sous-projets de diffusion de technologies financés par le Fonds National de Recherche Agro-Alimentaire (FNRAA) dans le cadre du Programme de Productivité Agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO), l’Unité de Coordination Technique et Fiduciaire (UCTF) du PPAAO a commis les services d’un cabinet de consultants pour évaluer les effets et impacts découlant de leur mise en œuvre. Une synthèse des principaux impacts pour trois des technologies diffusées et des recommandations est relatée dans ce dossier.

N°02 • JANVIER - MARS 2016

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DOSSIER PAUVRETÉ EN MILIEU RURAL

La diffusion des variétés et itinéraires techniques de maïs, mil et sorgho améliore les conditions des ménages Dans le cadre du PPAAO, le FNRAA a financé 07 sous-projets de diffusion de variétés performantes de céréales sèches (mil, maïs et sorgho) et de bonnes pratiques de production dont 03 de petite diffusion et 04 de diffusion à grande échelle. Ces variétés et itinéraires techniques ont été diffusés pour contribuer à l’augmentation de la productivité agricole des filières céréales sèches. L’étude d’impact commanditée par le PPAAO a donné les résultats ci-dessous résumés.

L

es 07 sous-projets o n t pe r mis d e d i f f u s er d es s emen c es ce r ti fiées d e mil d e l a va r iét é S o un a 3, T h i a l a ck 2 , I C T P 8 203 e t SOSAT ; d e s s e men c es d e so r g ho , en l ’o cc u rre n ce l es n o u v el l es va rié té s gé n é ré e s p a r l e CNS à savo i r Fa o u ro u , Da r o u , Ng a n d a e t N gu i n th e ; e t d es s emen c es d e ma ïs d e s va ri é té s E a r l y T ha i e t Swan 1. Pour l e s p ro d u c te u r s b én éf ic ia ir es du P PA AO d i re c t emen t t o uc hés pa r l e s s o u s - pro j e t s f in a n c és, 5 9 % ont a d o p té d a n s leu r sy s t ème d e prod u c ti o n l e s var iét és d e ma ïs di ff u s é e s , 5 4 % po ur l es va r iét és de m i l e t 5 6 % po u r l es va r iét és d e sorgh o . L’a d o p ti o n d e s p a q u e t s tech n o l o gi qu e s d if f u s és p a r l e PPA AO, po u r l ’a m él io r at io n d e l a prod u c ti vi té d e s c ér éa l es s èc hes , es t u n m o y e n i m p o r t a n t d e l u tt e con tre l a pa u vre t é en mil ieu rura l grâ ce à l ’a ug men t at io n d e la pro d u c ti o n e t d es r e v en u s d es prod u c te u rs to u c hés . En e f f e t, po u r l e m a ïs, l es prod u c te u rs bé n éf ic ia ir es du P PA AO ay a n t a d o p t é l a va rié té E a rl y T h ai d if f us ée p a r le p ro gra m m e o n t a ug men t é leur s re n d e m e n ts d e 9 6 , 27 % . L’a m é l i o rati o n d e l a p r o d u c t io n

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PPAAO INFO Sénégal

Pour le maïs, les producteurs bénéficiaires du PPAAO ayant adopté la variété Early Thai ont augmenté leur rendement de 96,27%. a u n iv e au d e ce s pro d uc te urs d e ma ïs e t bé n é ficiaire s d e s t ec hn iq ue s d iffus é e s par le P PA AO a e n train é un e haus s e d u r e v en u qui s ’e s t trad uite par un e a m él io r atio n d e s co n d itio n s d e v ie d es m em bre s d u m é n age . En e ffe t, l es p r o d uc te urs bé n é fician t d e la va r iét é Early T haï d an s le cad re d e l a d i ffus io n d e te chn o lo gie s f in a n c é e s par le PPA AO o n t v u l eu rs d é pe n s e s e n s an té a ug mente r d e 5 8 8 6 F CFA e t l eu r s d é pe n s e s e n co n s o m m atio n a l im en taire d e 2 5 2 9 0 F CFA par in d iv id u m e m bre d u m é n age . D e même , po ur le m il, la s e m e n ce c er t if iée So un a 3 e t la n o uv e lle va r iét é T hialack 2 d iffus é e s par l es p r o je ts fin an cé s d an s le cad re d u P PAAO o n t un e ffe t po s itif à l a f o is s ur le s re n d e m e n ts , l a s it uatio n alim e n taire , le s d ép en se s e n é d ucatio n e t e n s an té

d e s m é n age s d e s pro d uc t eu r s bé n é ficiaire s . En e ffe t, le s pro d uc te urs ayant ad o pté la n o uv e lle varié t é de mi l T hialack 2 gé n é ré e par le C N S o n t augm e n té le urs re n dements. Co n ce rn an t l ’am é lio ration des co n d itio n s d e v ie d e s m emb r es d e s m é n age s d e s bé n é ficiai r es d e la varié té T hialack 2 , u ne augm e n tatio n d e 3 2 2 3 FC FA es t e n re gis tré e po ur le s d é penses en é d ucatio n po ur chaque indi vi du e n âge d ’alle r à l ’é co le , de 4392 F CFA po ur le s d é pe n s e s en s an té par m e m bre d u m énage. Sur le plan d e l ’am é lio rati on de la qualité d e la n utritio n e t de la s é c urité alim e n taire , la qu anti té d e v ian d e co n s o m m é e par tête a augm e n té d e 0,6 24 k g e t l ’in s é c urité alim e n taire a di mi nu é d e 13 % . Co n ce rn an t le s o rgho , une augm e n tatio n d u re n d e ment des bé n é ficiaire s d e la varié té Dar ou d e 6 9 % a é té o bte n ue . S u r le plan d e l ’am é lio ratio n d e s co ndi ti ons d e v ie d e s m e m bre s d e s ménages d e s bé n é ficiaire s d e la var i été Daro u, un e augm e n tatio n de 26% e s t e n re gis tré e po ur le s dépenses e n alim e n tatio n . L a quanti té de v ian d e co n s o m m é e a aug menté de 72%.


par Mamadou Habibou DIALLO

TABLE DE TRAITEMENT DE L’HUILE ARTISANALE Les bénéficiaires doublent leur capacité de production Cette technologie a été mise à la disposition des groupements de femmes transformatrices de l’arachide afin de réduire la teneur en aflatoxine. Le PPAAO, à travers deux sous-projets, a distribué trois lots de tables de traitement de l’huile artisanale d’arachide respectivement de 10, 61 et 29 unités.

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’é va l u ati o n d e l ’ im p a c t d e l a d i f f us io n e t d e l ’a d o pti o n d es d ix ( 10 ) pre m ièr es un it és a m o n tré d es e f f e t s b énéfiqu e s d e ce tte t ec hn o l o g ie a u ni ve a u d e s p o pu l at io n s b énéfici a i re s . Tous l e s gro u pe m e n t s , à l ’e xcepti o n d ’u n s e u l o n t a d o p t é la techn o l o gi e . L e s q u a n t it és d ’h ui le tra i té e e n tre 2014 e t 201 5 sont im po r ta n te s e t p r o c ur en t à ces gro u pe m e n ts d es r e v en u s sub s tan ti e l s qu i pe r m e tt en t a ux m e m bre s d ’a m él io r er l es condi ti o n s d e vi e d e l eur s ména ge s . En e ff e t, l a qu a n ti té d ’ huil e produ i te pa r l e s gro up em en t s es t pas s é e d e 15 5 4 6 l it r es en 2014 à 3 8 3 5 1 l i tre s en 201 5 , s o it une a u gm e n tati o n d e 14 6 ,7 % . De fa ço n s p é ci f i qu e , p o ur 201 5 , en mo y e n n e u n gro u p em en t b énéfici a i re a a u gmen t é s es q ua nti té s d ’h u i l e ve n d ues d e 696 litre s . C e l a e s t un e p r euv e de la vi ta l i té d e s gro u p em en t s e t de l ’in té rê t qu e l e s p o p u l at io n s atta ch e n t à l ’h u i l e t r a it ée à traver s ce tte te ch n o l o g ie. L es e ff e ts po s i ti f s d u p r o j e t se re flète n t é ga l e m e n t sur l es re venu s ti ré s d e l a q ua n t it é vendu e . E n e f f e t, l e c hif f r e d ’a ffa ire s ti ré d e l a v en t e d ’ hu il e produ i te pa r l e s gro up em en t s es t pas s é d e 2 84 8 2 25 F CFA en 2014 à 6 2 11 75 5 F CFA en 2015 s o i t u n e a u gm en t at io n d e 118 %. D e f a ço n s p é c if iq u e, p o ur 2015, e n m o y e n n e u n g r o up em en t b énéfici a i re a a u gmen t é s o n ch iffre d ’a f f a i re s ti r é d e l a v en t e d ’h ui le d e 12 6 5 5 1 F CFA . Ces résultats s o n t l a preuv e q ue la con s o m m ati o n d e l ’ hu il e tra i tée d a n s l e s zo n es d u p r o j e t

Le chiffre d’affaires tiré de la vente d’huile produite par les groupements est passé de 2 848 225 F CFA en 2014 à 6 211 755 F CFA en 2015 soit une augmentation de 118%. c o mm en c e à s upplan te r ce lle d e l ’ huil e s e g ga l n o n traité e . L es v en d eurs d e s lo calité s o ù l a t a b l e d e traite m e n t a é té in t r o d uit e , d an s le ur gran d e m a j o r it é, o n t ad o pté la v e n te d e l ’ huil e d ’arachid e traité e co n tre l ’a f l at ox ine po ur d e m ultiple s r a iso n s o b je c tiv e s . L e urs re v e n us o n t ét é a mé lio ré s , ce qui a e u d es e f f e t s po s itifs s ur le urs c o n d it io n s d e v ie e t ce lle s d e l eu r s f a m i lle s . Ils re n co n tre n t c ep en d a n t d e s d iffic ulté s re lativ e s à l ’a p p r o vis io n n e m e n t e n huile t r a it ée, a u prix d e ce tte huile q u i es t f o r te m e n t co n c urre n cé e p a r l ’ huil e s e gga l n o n traité e , au m a n q ue d ’e m ballage s . Co n c er n a nt le s co n s o m m ate urs en q uêt és , ils appré cie n t p o s it iv eme n t l ’huile traité e c o n t r e l ’a flatox in e . L e s rais o n s l es p l u s évo qué e s s o n t par o rd re d ’ im p o r t an ce : la m e ille ure s an té , l a m eil l eu re qualité d e l ’huile t r a it ée, l ’ hygiè n e e t le m e ille ur go û t . I l s d é plo re n t ce pe n d an t le c o û t él e v é par rappo r t à l ’huile s e g g a l n o n traité e (d iffé re n ce d e

100F à 2 00 F par litre ). Mai s m algré to ut ce la, ils pré fè rent co n s o m m e r l ’huile traité e pou r se pré s e r v e r co n tre le s m alad i es du es à la co n s o m m atio n d e l ’aflatoxi ne. L’e ffe t d e la pé re n n is atio n e t de l ’e x te n s io n d e l ’utilis atio n de la table d e traite m e n t d e l ’hui le d ’arachid e ar tis an ale s ur la c ulture d e l ’arachid e e s t proje té s ur un e pé rio d e d e 10 an s à par tir d e 2 017. Sur la bas e d ’ u n ce r tain n o m bre d ’hypo thè s es (02 k g d ’arachid e d é co r tiquée po ur 01 litre d ’huile traité e e t un e augm e n tatio n d e 3 00 t ab les par an n é e ), e n 2 02 6 , la quanti té d ’arachid e d é co r tiqué e utili sée s e ra d e 2 6 17 2 ,4 2 7 to n n e s . L a quan tité d ’arachid e d é co r tiq u ée co rre s po n d an t à ce lle e n coq u e à utilis e r e n 2 02 6 s e ra d e 3 9 258, 6 4 0 to n n e s . L a gé n é ralis atio n d e l ’utilisati on d e la table d e traite m e n t d e l ’huile d ’arachid e aura un e ffe t po s itif s ur l ’abs o rptio n d e la pro d uc tio n arachid iè re au plan n atio n al. L’ Etat tro uv e rait u n in té rê t é m in e m m e n t po s itif à gé n é ralis e r l ’utilis atio n d e la tab le d e traite m e n t d e l ’huile d ’ar ac h i de d u fait d e s e s e ffe ts po s itifs su r : la s an té d e s po pulatio n s rur ales qui co n s o m m e n t d e l ’huile segg al co n te n an t un taux im po r tant d ’aflatox in e , l ’augm e n tatio n d e la pro d uc tio n d ’arachid e au plan n atio n al, la v e n te des grain e s l ’arachid e qui re n contr e d ’é n o rm e s d iffic ulté s lo rs des cam pagn e s arachid iè re s an nu elles e t l ’augm e n tatio n d e s re v e nu s des tran s fo rm atrice s d e l ’arach i de e t le urs e ffe ts in d uits po s itifs su r les co n d itio n s d e v ie d e s po pulati ons rurale s e n te rm e s d ’alim e n t ati on, d ’é d ucatio n d e s e n fan ts , d e s é c urité alim e n taire , e tc.

N°03 • JANVIER - MARS 2017

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DOSSIER

La table de traitement de l’huile d’arachide et la décortiqueuse de fonio augmentent les revenus des femmes rurales Le PPAAO/WAAPP Sénégal a diffusé des technologies éprouvées cherchant à satisfaire des besoins des groupes vulnérables. Sur la panoplie de technologies et d’innovations diffusées par le programme face aux enjeux d’accroissement de la productivité agricole et de la résilience des populations, un bon nombre est sensible au genre. On peut en citer deux dont les effets immédiats sont très vite perceptibles. La table de traitement de l’huile d’arachide est une technologie qui a permis de mettre au point un mécanisme associé à l’attapulgite qui réduit de 90% l’aflatoxine contenu dans l’huile d’arachide produite artisanalement. Cette machine produit une huile comestible et sans danger sanitaire. 71 tables de traitement de l’huile d’arachide ont été mises à la disposition de femmes transformatrices au nombre de 5 808 dans le bassin arachidier. La quantité d’huile produite par ces groupements féminins est passée de 15 546 litres en 2014 à 38 351 litres en 2015. Pour cette même année, en moyenne un groupement bénéficiaire a augmenté ses quantités d’huile vendues de 696 litres. Les effets positifs du projet se reflètent également sur les revenus tirés de la quantité vendue. Le chiffre d’affaires tiré de la vente d’huile produite par les femmes est passé de 2 848 225 F CFA en 2014 à 6 211 755 F CFA en 2015 soit une augmentation de 118%. En moyenne, un groupement bénéficiaire a augmenté son chiffre d’affaires tiré de la vente d’huile de 126 551 F CFA. Ces résultats sont la preuve que la consommation de l’huile traitée dans les zones du projet commence à supplanter celle de l’huile d’arachide non traitée. Les consommateurs des localités où ces équipements ont été implantés apprécient positivement l’huile traitée contre l’aflatoxine pour les principales raisons suivantes : la meilleure santé, la meilleure qualité de l’huile traitée, l’hygiène et le meilleur goût. La décortiqueuse de fonio quant à elle est une technologie qui réduit la pénibilité du travail des femmes qui s’adonnaient manuellement aux travaux de décorticage. Le PPAAO/ WAAPP a assuré une diffusion de 86 unités au profit d’une centaine de femmes. Son introduction a permis de lever une des contraintes majeures au développement de la culture du fonio qu’est le décorticage et ainsi de booster la production de cette céréale. Mieux encore, les consommateurs des localités bénéficiaires apprécient fortement le fonio décortiqué par cette machine parce que, plus raffiné, plus propre et de meilleur goût que le fonio décortiqué de manière artisanale. La table de traitement de l’huile d’arachide et la décortiqueuse de fonio sont en train d’enclencher une révolution en matière d’obtention de produits de qualité (huile traitée) et d’allègement des travaux domestiques des femmes des zones Sud et Sud-Est du Sénégal (le fonio). En plus, elles procurent des revenus substantiels aux femmes qui les adoptent. Afin d’augmenter le taux de pénétration de ces technologies sur l’ensemble du pays, le programme PPAAO/WAAPP, à travers ses cellules Genre et Communication, anime régulièrement des foras en relation avec les chercheurs, les conseils agricoles et ruraux et les producteurs agricoles. Par Mme Sow Aminata Kane, Spécialiste en Genre PPAAO

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Pour une généralisation de l’usage de la table de traitement de l’huile d’arachide Pour la pérennisation et le renforcement des acquis du PPAAO dans le domaine du traitement et de la commercialisation de l’huile d’arachide, un certain nombre de leçons utiles sont notées par l’étude d’impact de la table de traitement de l’huile d’arachide.

L’absence d’un dispositif national efficace de pérennisation risque de compromettre les acquis du projet.

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l ressor t de l ’étude que les populations les moins ins truites (plus par tic ulièrement les femmes e t les jeunes) sont les plus impliquées dans les ac tivités de traitement e t de vente de l ’huile d ’arachide. L’utilisation de la technologie

es t par conséquent un moyen e fficace de lutte contre la marginalisation des femmes e t des jeunes. Elle es t aussi un moyen de fixer les populations dans leurs localités e t de réduire l ’émigration. L’évaluation révèle aussi que le traitement de

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DOSSIER l ’huile perme ttant l ’élimination de l ’aflatoxine es t un moyen e fficace pour l ’amélioration de la santé des populations. Cependant, sans l ’adoption d ’une s tratégie e fficace de généralisation de la technologie e t la réduc tion du coût, il sera difficile, au vu de la pauvre té qui sévit en milieu rural, d ’atteindre les objec tifs visés. Il s’agit d ’améliorer sa rentabilité pour les groupements afin de les encourager à poursuivre l ’ac tivité de traitement. Ici encore re vient la problématique de la sensibilisation. L es consultants du PPAAO affirment qu’un renforcement de la sensibilisation des populations sur les avantages de l ’huile traitée contre l ’af latoxine es t une condition nécessaire à la généralisation de la consommation de ce tte huile. L’utilisation de s tratégies qui perme ttent de toucher le plus grand nombre de groupements, de vendeurs e t de consommateurs créerait les conditions d ’une adoption maximale e t e fficace de l ’huile traitée. L’étude relève également que la disponibilité permanente des intrants (tables, attapulgite, pièces de rechange) dans les localités non loin des groupements es t indispensable pour assurer une continuité de l ’ac tion de tous les ac teurs pour éliminer ou tout au moins réduire les 30

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e ffe ts dévas tateurs de l ’aflatoxine. L e contrôle n’e xcluant pas la confiance, l ’étude recommande la mise en place d ’un dispositif permanent de mesure rigoureuse du taux d ’aflatoxine car les défaillances des tables peuvent se traduire par une ine fficacité dans la réduc tion du fléau. L’analyse démontre que l ’absence d ’un dispositif national e fficace de pérennisation risque de comprome ttre les ac quis du proje t. L’enjeu es t tellement impor tant pour le pays (lutte contre les maladies dues à la consommation de l ’aflatoxine, réduc tion significative des méventes

Les structures financières décentralisées doivent être mises à contribution pour accompagner la pérennisation en finançant l’acquisition des tables et des intrants. de l ’arachide dans toutes les localités, amélioration des conditions de vie des populations rurales sur tout des femmes e t des jeunes, réduction du chômage des jeunes, réduc tion des impor tations d ’huile raffinée, e tc.) qu’ils jugent nécessaire de me ttre

en place un programme multisec toriel impliquant différents sec teurs minis tériels tels que la santé, l ’éducation e t l ’agric ulture sans oublier les collec tivités locales. Sont de mise également, à leurs yeux, la facilitation de l ’accès au financement par les groupements e t les vendeurs pour assurer la pérennisation de la technologie. L es s truc tures financières décentralisées doivent être mises à contribution pour accompagner la pérennisation en finançant l ’ac quisition des tables e t des intrants (attapulgite, arachide en coque ou décor tiquée, emballages). Et pour maximiser la rentabilité de la technologie, l ’étude souligne que les groupements ont intérêt à traiter prioritairement leur propre arachide. Par conséquent, il es t impor tant pour ces groupements de disposer de capacités de fin ancement suffisantes des tinées à l'ac quisition d ’arachides en coques ou décor tiquées.


LUTTE CONTRE LA MOUCHE DE LA MANGUE

89% des producteurs ayant testé ces techniques les ont adoptées Grâce à deux sous-projets financés par le FNRAA dans le cadre du PPAAO/WAAPP, l’ANCAR a conduit la mise en œuvre de la diffusion auprès des producteurs et vendeurs de mangues quatre techniques de lutte contre la mouche de la mangue à savoir la technique d’élimination des mâles (ou piégeage) avec le « Malatrap », le traitement foliaire avec le « Success Appât », le traitement du sol avec un insecticide naturel à base de neem « Neemland Rakkal » et la prophylaxie sanitaire des vergers (nettoyage et entretien).

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e p re m ier so u s pro j e t e x éc ut é d a n s l a prem ièr e p ha se d u P PA AO a c o uv er t l a zo n e d es Niay es a l o r s que l e s e co n d a i n t ér es s é l a même zon e e t qu e l qu e s c o mm u n es d e l a rég i o n n atu re l l e d e l a Ca s a m a n c e. L es ré s u l tats d e l ’éva l uat io n révè l e n t qu e 89 , 9 % d es prod u c te u rs ay a n t t es t é c es tech n i qu e s l e s o n t a d o p t ées d a n s leur s y s tè m e d e p r o d u c t io n . L’a d o p ti o n d e ce s t ec hn iq ues a e f f e c ti ve m e n t p er m is à c es prod u c te u rs d e ré d u ir e l es per t e s d e p ro d u c t io n d e m a n g ue due s a u x d é gâ ts c a u s és p a r l a mou ch e e t a i n s i d ’a ug men t er l eur rend e m e n t d e p l us d e 02 t o n n es / h a . L’a m é l i o rati o n d u n iv ea u d e l a prod u c ti o n d e m a n g u es a en t r a in é pa r co n s é qu e n t u n e ha us s e d u re ve n u e t u n e a mél io r at io n d es con d i ti o n s d e vi e d es p a r t ic ip a n t s a ux s o u s p ro j e ts .

a c c r u e d e pro d uits alim e n taire s r ic hes e n pro té in e s co m m e la v ia n d e bo v in e (haus s e d e 6 ,1 kg ) d o nc le re n fo rce m e n t d e l a s éc u rité alim e n taire d e s m én a ge s .

d ’un e gé n é ralis atio n d u traite m e n t qui e s t d e l ’o rdr e de 2 ,8 m illiard s d e fran cs CFA su r la m ê m e pé rio d e , le bé n é f i c e s ’affiche rait à plus d e 57,2 m illiard s d e fran cs CFA .

En e f f e t, l ’a d o p tio n d es tech n i qu e s d e l u tt e c o n t r e la m o u ch e d e s m a n g u es s ’es t tra d u i te pa r l ’i nv es t is s emen t da n s l e ca p i ta l h u m a in d es mén a ge s ( h a u s s e d es d ép en ses en s a n té d e 2 8 0 00 F CFA e t en éducati o n d e 5 80 0 F CFA p a r i nd i vi d u e n â ge d ’ êt r e s c o l a r is é) ma is pa r u n e co n s o mm at io n

L es p r o je c tio n s faite s par le s c o n sul tan ts , s ur la pé rio d e 201 5 - 2 03 0, m o n tre n t que l a g én é ralis atio n d e la lutte c o n t r e la m o uche d e s m an gue s r a p p o r te rait aux pro d uc te urs un r e v e n u brut qui s ’é lè v e rait à 6 0 m illiard s d e fran cs CFA c o n s t a n ts . Si l ’o n d é d uit d e ce r e v en u brut le s co ûts ac tualis é s

L a gé n é ralis atio n d e ce tte lu tte po urrait aus s i av o ir un e ffe t po s itif e t s ign ificatif s ur les e x po r tatio n s d e m an gue s . En e ffe t, un e pro je c tio n s ur une quin z ain e d ’an n é e s (2 015 à 2 03 0) fait é v o lue r le s gains en fran cs co n s tan ts d e 0,7 m i lli ar d F CFA par an , s o it 10 m illiar ds d e fran cs CFA .

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DOSSIER

PRODUCTION ET COMMERCIALISATION DE LA MANGUE Comment améliorer les pratiques ? Pour garantir la pérennité et le renforcement des acquis du PPAAO enregistrés grâce au financement de deux sousprojets de diffusion de techniques de lutte contre la mouche de la mangue, les leçons apprises et les recommandations ci-dessous sont relevées par l’étude commanditée par le PPAAO et intéressent les producteurs et les vendeurs de mangues.

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o n ce rn a n t l es pro d u c t eur s, il es t ra p po r t é q u’ un i m po r t a n t t r ava il d e s e n s ib il isat io n es t re qu i s p o u r a men er l es prod u c te u rs à a cc ep t er q u e, b ien qu’e l l e s o i t re n ta b l e, l a ma n g u e a bes o i n d ’i nve s ti s s emen t s p o ur ra pp o r te r d ava n tage. A u s s i doi ve n t- i l s ê tre i n f o r més q u e ces i nve s ti s s e m e n t s s o n t à l eur por té e . C e l a co n s is t e sim p l emen t à clô tu re r l e s ve rger s, e f f ec t u er rég u l i è re m e n t d es o p ér at io n s de s a n i tati o n , p o s er d es p ièges con tre l a m o u ch e d es m a n g ues, e tc. B i e n qu e l a f il ièr e ma n g u e soi t m a i n te n a n t r ec o n n ue c o m me une o pp o r tu n i té d e b u s in ess pa r l e s p ro d u c te u r s, n o m b r e d ’en tre e u x n’o n t p a s en c o r e pri s co n s ci e n ce d es e f f o r t s q u e req u i e r t l ’e n tre ti en d ’ un v er ger pou r d o n n e r u n r en d emen t ma x i m a l . Un a u tre p ro bl è m e a u q u el es t con f ro n té e l a l u tt e c o n t r e l a mouch e d e s m a n g ues es t q u e l a proxi m i té ave c u n v er ger n o n tra ité f a i t qu e to u t es l es m o uc hes conve rge n t d a n s l e v er ger t r a it é. Pou r ga gn e r e n e f f ic a c it é, il fa ud ra i t tra i te r e n t ièr emen t a u moin s zo n e pa r zo n e. S eu l e u n e a c tio n co l l e c ti ve im p l iq u a n t t o u s les p ro d u c te u rs as s ur er a it à l a lutte co n tre l a m o uc he l ’e f f ic a c it é néce s s a i re p o u r l ’él imin er d u moin s l a co n te n i r s uf f is a m men t da n s d e s pro po r tio n s t el l es qu’e l l e n e co n s ti t ue p l us une m e n a ce s i gn if ic at iv e. Une s traté gi e s p éc if iq ue d e mob i l i s ati o n d e s o r g a n isat io n s loca l e s , d e re n f o r c emen t d e l eu r s ca pa ci té s e s t i n d i s p en s a b l e à l a réuss i te d ’u n e po l it iq ue e f f ic a c e de lu tte co n tre l a mo u c he. 32

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Pa r a il le urs , le s co n s ultan ts es t im en t qu’un autre ax e d ’ in t er ve n tio n d an s la filiè re d e v r a it ê tre un inv e s tis s e m e n t a c c r u d an s la tran s fo rm atio n d e s ma n g u e s . L e pro je t a fo rm é le s p r o d uc te urs à la tran s fo rm atio n d e m a ngue s e n pro d uits s é ché s , en v in aigre e t e n jus . Ce pe n d an t, d isen t - ils , s an s un appui à la c r éat io n d e pe tite s e t m o ye n n e s

La définition d’une politique nationale de lutte contre la mouche des mangues est une condition nécessaire et urgente pour assurer la continuité des efforts engagés par le projet. u n it és d e tran s fo rm atio n , l es f o r m atio n s d is pe n s é e s n e suf f ir o n t pas po ur v o ir é m e rge r u n t is s u d ’e n tre pris e s capable s d ’a j o u t e r d e la vale ur à la p r o d uc tio n d e m an gue s . Un v o le t imp o r t an t d ’un e n o uv e lle phas e d u p r o g ram m e d e v rait ê tre c o n s a c ré à la tran s fo rm atio n qui es t d e ve n ue un im pé ratif face à l ’e x t en s io n rapid e d e s s upe r ficie s

plan té e s e n m an guie rs e t au x pre m ie rs s uccè s d e la lutte c ontr e la m o uche d e s m an gue s q u i augm e n te n t s ubs tan tie llement la quan tité d e m an gue s produ i tes e t ache m in é e s s ur le m arch é. E n e ffe t, il e s t à crain d re que s an s un pro grè s d ans ce s e gm e n t d e la filiè re , la qualité e t le prix d e la mangu e bais s e ro n t s ubs tan tie llement, ré d uis an t fo r te m e n t le s r e venu s d e s pro d uc te urs . Un e te lle o rie n tatio n co n tribue rait fo r te m e n t à la cré atio n d ’emploi s e n m ilie u rural, n o tam ment c h ez le s fe m m e s e t d e s je un e s q u i sont m ajo ritaire s d an s le s ac t i vi tés de tran s fo rm atio n . De te ls e ffor ts v ie n d raie n t e n co m plé ment à ce ux faits par d e grandes un ité s agro alim e n taire s c omme l ’e n tre pris e KIR E NE, d ont le co rps d e m é tie r e s t la pr odu c ti on e t la co m m e rcialis atio n de l ’eau m in é rale , m ais s ’e s t lan c ée dans la pro d uc tio n d e jus d e mangu es s o us la m arque Pré s s é a. E n o utre , le cabin e t co mmi s par le PPA AO e s t co nvai nc u qu’un m e ille ur as s ain is sement e t un e m e ille ure o rgan isati on d u circ uit d e l ’e x po r tation co m plè te raie n t le s e ffo r ts pou r ré d uire le s pe r te s d e produ c ti on d ue s n o tam m e n t à la m ou c h e de m an gue s . L a m an gue s é négalai se a un e xce lle n t po s itio n nement s ur le m arché in te rn ational. Ce t avan tage co m paratif doi t ce pe n d an t ê tre d é fe n d u par u ne po litique appro prié e qui f avor i se à la fo is la pro d uc tiv ité e t la qualité . Se lo n l ’é valuatio n , la fili èr e m an gue d o it bé n é ficie r d ’ u ne atte n tio n par tic uliè re e t les m o ye n s n é ce s s aire s à s o n d é v e lo ppe m e n t id e n tifiés e t


mob i li s é s . E n e f f e t, à l ’ im a ge des sp é c u l ati o n s a p p uy ées p a r l e Mi nis tè re d e l ’A gri c ul t ur e e t d e l ’ Eq ui pe m e n t ru ra l d a n s l e c a d r e du pro gra m m e a gri c o l e, l a f il ièr e ma ngu e d o i t ê tre a p p u y ée. L es module s d e f o rm atio n d o iv en t me ttre l ’a cce n t s u r l a d ét ec t io n des ma n gu e s to u ch ées p a r l a mouche . D e l ’avi s d e s co n s u l t a n t s , d es i nitiati ve s d ’o rga n i sat io n s de pro d u c te u rs co m me l a COPRO M A N, d a n s un o b j ec t if de soli d a ri té e n tre c es a c t eur s de la fi l i è re , d o i ve nt êt r e encoura gé e s . D a n s c e c a d r e, il s ra ppor te n t ce té m o i g n a ge d e l a di rec tri ce d e l a C O PRO M A N : « Je v o ul ai s r é p o n d re à u n e interp e l l at i o n sur l a s o l i d a ri té . Cette e nt re -ai de e st i n d é n i a b l e . Celu i qui ac hè t e une c a rte d e membre l ai sse dans l e s c a i s s e s d e la coop é rat i v e 5 0 0 FC FA . C e tte somme aug m e nt é e d e s c o ti s a ti on s et des e nc ai sse m e nt s p e rm e t d e s ach ats g r o up é s à m o i n d re c o û t des pro dui t s de t raite m e n t a u p rè s de la S EN C HIM, o ù l e p ro d u i t est rec o nnu de m e i l l e u re q u a l i té . C’est ç a l ’i nt é r ê t de l a s ol i d a ri té » . L es e x pe r ts d é d u i s en t d e c e tt e a ffi rm ati o n qu e l ’a d hés io n a u x group e m e n ts d e pro d u c t eur s

a s s ur e a u m o in s la pé re n n is atio n d es t ec hn i que s d e lutte co n tre la m o uc he de s m an gue s . A c es r ec o m m an d atio n s s ’ajo ute c el l e d ’en c o urage r la re che rche s ur l a l u tt e bio lo gique co n tre l a m o uc he d e s m an gue s , n o t a mm en t av e c l ’utilis atio n d e s « c er at it is capitata » ain s i que d es f o u r mis ro uge s . En plus , la l utt e b io l o gique e s t co n d uite e n Ca s a m a n c e av e c d e s « lâche rs p a r a s it o ïde s », po ur co m battre l es m a l a d i e s d e s m an gue s ; ce la c o n f o r t e la n é ce s s ité d e re co urir à d ’a u t r es e x pé rie n ce s re s pe c tue us e s d es éq uil ibre s e nv iro n n e m e n taux . A us s i, l es in te r v e n tio n s d e l ’ Etat d a n s l a f iliè re m an gue d e vaie n t êt r e mieu x co o rd o n n é e s . A ce p r o p o s, l ’étud e attire l ’atte n tio n s ur l e f a it qu’au m o m e n t o ù le p r o j e t P PA AO e s t m is e n œuv re , l e min is t è re d u Co m m e rce e x é c ute d a n s l es m ê m e s z o n e s un autre p r o j e t q ui in clut la lutte co n tre l a m o uc he d e m an gue s d an s s es p r in c ipale s ac tiv ité s . Un e m eil l eu r e d iv is io n d u travail e n tre l es a c t eurs é tatique s pro d uirait d e meil l eurs ré s ultats à d e s co ûts m o in s él e v é s que lo rs qu’il y a d up l ic at io n d e s e ffo r ts . Un e a c t io n prio ritaire e s t la c r éat io n d e m agas in s d e ré fé re n ce

qui v e n d raie n t le s é quipe ments e t pro d uits utilis é s d an s la lu tte co n tre la m o uche . A c tue lle ment, d an s le s z o n e s d ’in te r v e n tion du pro je t, ils n e s o n t pas d is poni b les s ur le m arché . E n d é fin itiv e , l ’é tud e in d iqu e qu’il e s t n é ce s s aire d ’av o ir u ne co o rd in atio n n atio n ale v o ire sou s - ré gio n ale d e la lutte co n tr e la m o uche d e s m an gue s qui d éf i ni t le s s traté gie s , le s m o ye n s d ’ac ti on, la ré par titio n d e s tâche s e ntr e le s d iffé re n ts ac te urs , e tc. Il es t to ut aus s i im po r tan t d e d é fi ni r un e appro che d é co n ce n tré e af i n d e s ’as s ure r d e l ’im plicatio n à la fo is d e s s e r v ice s ré gio n au x e t d é par te m e n taux d e l ’ E tat e t de l ’e n gage m e n t d e s co lle c tiv ités lo cale s , d e s o rgan is atio n s de pro d uc te urs e t d ’autre s ac t eu r s lo caux d e van t ê tre im pliqués d an s la lutte co n tre la m o u c h e d e s m an gue s . L a d é fin itio n d ’ u ne po litique n atio n ale d e lutte c ontr e la m o uche d e s m an gue s e s t u ne co n d itio n n é ce s s aire e t urgente po ur as s ure r la co n tin uité des e ffo r ts e n gagé s par le pro je t.

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ZOOM SUR NOS TECHNOLOGIES

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CONTRIBUTION

par Mamina Ndiaye*

PRODUCTION RIZICOLE PLUVIALE Le Sénégal à la croisée des chemins La riziculture pluviale se concentre essentiellement dans les 03 régions administratives de la Casamance (Kolda, Sédhiou et Ziguinchor) et les régions de Fatick (départements de Fatick et Foundiougne) et Kédougou. Entre 2000 et 2011, la Casamance concentrait entre 95 et 98% des emblavures et depuis 2011, les superficies emblavées en riz ont augmenté dans les autres régions avec une proportion des emblavures entre 10 et 15%, selon les années.

D

epuis 2008, le Gouvernement met en œuvre le Programme national d’Autosuffisance en Riz, afin de réduire drastiquement les quantités importées et atteindre l’autosuffisance en riz vers 2017/2018 en misant à la fois sur l’augmentation de la production de riz irrigué et de riz pluvial dans les proportions respectives de 60% et 40%. Depuis la campagne agricole 2014/2015, beaucoup d’efforts ont été fournis en termes de disponibilité de semences de qualité et d’engrais, de conseil agricole et de dotation de matériel agricole de culture et post-récolte. Par conséquent des résultats intéressants ont été enregistrés en termes de production aussi bien pour la culture de riz irrigué qu’avec celle en pluvial. Le présent article met le focus sur la culture de riz pluvial qui possède encore une marge de progression énorme en termes de rendement en référence aux pays qui enregistrent les meilleures performances.

nauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) au profit des pays membres. Il bénéficie de l’appui financier de la Banque Mondiale. L'objectif de développement du PPAAO/WAAPP-2A est d'intensifier la production, la diffusion et l'adoption de technologies améliorées dans des filières prioritaires des produits agricoles des pays participants. Au regard de l’importance de la consommation du riz au Sénégal et des besoins exprimés par les producteurs, le PPAAO appuie le développement de la production rizicole. Les appuis sont multiformes et sont mis en œuvre à travers le financement de sous-projets relatifs à: •

la recherche pour l’amélioration des techniques culturales. Elle vise à mettre à la disposition des producteurs un paquet technique approprié et rentable économiquement et socialement. Les tests portent sur les modes de semis, les densités de semis et les doses d’engrais afin de formuler des recommandations en direction des producteurs ;

l’introduction de nouvelles de variétés de riz homologuées au Mali. Les essais sont conduits par l’ISRA avec la participation effective des producteurs afin qu’ils choisissent les variétés qu’ils jugent les « meilleures » sur la base des critères de rendements, de facilité dans les façons culturales et de la valeur organoleptique qu’ils évaluent eux-mêmes avec l’appui des chercheurs ;

la production de semences certifiées de riz. Pour ce faire, les producteurs sont formés sur les bonnes pratiques de production de semences. Pour la campagne agricole 2015/2016, les projets financés par le PPAAO ont permis la production de 24 611 tonnes de semences certifiées de riz, tous niveaux confondus ;

Graphique : évolution des superficies et production de la culture de riz pluvial entre 2000 et 2016 (Source : DAPSA).

Le PPAAO et la production rizicole au Sénégal Le Programme de Productivité Agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO/WAAPP) a été initié par la Commu*Agroéconomiste, Responsable technique du PPAAO/WAAPP – Sénégal

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la distribution à grande échelle de semences certifiées de riz avec les variétés Sahel et Nérica, d’engrais NPK et d’urée aux producteurs de riz au niveau des 02 zones de production de riz irrigué et pluvial ; la vulgarisation du système de riziculture intensive (SRI), depuis 2012, par le sous-projet SRI financé par le PPAAO et mis en œuvre par l’Agence nationale de conseil agricole et rural (ANCAR) au niveau de la zone pluviale (Bassin arachidier et Casamance). Plus de 5000 ha exploités suivant l’approche SRI durant la campagne agricole 2015/2016 avec des rendements de 3 à 4 tonnes, contre 1,2 à 1,5 tonnes/ ha avec le système de culture traditionnel ; la gestion durable des terres dont la récupération des terres rizicoles salinisées. La technique consiste à amender les rizières avec des apports de phosphates et coques d’arachide.

Par ailleurs, à travers l’ANCAR, le PPAAO a financé également l’acquisition de matériel agricole au profit des groupements de producteurs (motoculteurs rizicoles, semoirs, repiqueuses, rippers épandeurs, batteuses et décortiqueuses).

vallée ou de cultiver d’autres spéculations ; •

Rendre la riziculture pluviale « plus intelligente » pour espérer toujours caler le cycle de la culture dans un contexte de fluctuations et de mauvaise répartition de la pluviométrie. Pour cela, le conseil agricole et rural doit insister, entre autres, sur l’âge des pépinières qui doit être de 08 à 12 jours au lieu de 21 jours et plus, et recommander un repiquage impératif entre le 15 et 31 juillet de chaque année ;

Appuyer davantage les opérateurs semenciers en zones pluviales pour qu’ils puissent être plus professionnels à l’image de la Fédération des Producteurs du Bassin de l’Anambé (FEPROBA), de l’entente de Diouloulou et des privés déjà actifs, etc. ;

Organiser les producteurs autour des vallées pour arriver à un remembrement des parcelles trop morcelées, en s’appuyant sur la numérisation, afin d’optimiser l’utilisation du matériel agricole et faciliter la mise en relation des différents acteurs de la filière (producteurs, transformateurs et commerçants) ;

Arriver rapidement à l’avènement d’une interprofession forte du riz « avec un collège de producteurs de riz pluvial » ;

Renforcer les capacités des producteurs et du personnel de l’encadrement sur le terrain à travers l’information, la sensibilisation, les champs écoles et les écoles de formation dans les métiers de l’agriculture et de la recherche agricole ;

Densifier dans le sud du pays, le réseau des marchés1 hebdomadaires et permanents pour une économie rurale plus marchande avec des opportunités d’écoulement des surplus de la production agricole et des fruits forestiers mais aussi d’approvisionnement en denrées essentielles et en intrants et matériel agricoles ;

Faciliter le déplacement des populations grâce à des investissements publics et privés pour l’amélioration du réseau de routes goudronnées et de pistes de production et pour l’acquisition de moyens de transport surtout que le cheval, très utilisé en milieu rural au nord du pays, survit difficilement au sud.

Bases d’un développement durable de la production rizicole pluviale Il est noté un frémissement d’une lame de fond pour asseoir une riziculture pluviale plus productive. En effet, les producteurs sont conscients de la nécessité de disposer d’un matériel agricole et végétal approprié, d’un renforcement des capacités et d’opérer à des réajustements dans l’approche de la pratique de la culture du riz au regard du changement climatique. Les performances actuelles sont à consolider en mettant l’accent sur certains leviers. Entre autres, il s’agira de : •

Renforcer les équipements des producteurs en matériel agricole (tracteurs, semoirs, repiqueuses, batteuses, décortiqueuses, mini – rizeries, etc.) en mettant en place un mécanisme qui facilite leur acquisition par les producteurs individuels ou organisés à l’intérieur des communes ou des vallées ; Effectuer les aménagements des vallées qui permettent de recharger la nappe et stocker plus longtemps l’eau afin d’offrir à la culture la possibilité d’arriver à maturité dans un contexte de déficit des pluies. Ils permettent ainsi de stabiliser les rendements et de produire du riz en contre-saison en utilisant la variété Sahel 108, du fait de sa précocité. La double culture est effective dans de rares vallées comme à Bassaf (région de Sédhiou, commune de Koussi) où l’eau résiduelle permet aux producteurs d’emblaver en riz le tiers (1/3) de la superficie de la

1 Dans toute la région de Ziguinchor, il existe seulement les marchés de Ziguinchor, Bignona et Oussouye. N°03 • JANVIER - MARS 2017

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TÉMOIGNAGE DU MOIS

M. ARONA DIOP Directeur du RESOPP Né en 2002, le Réseau des Organisations Paysannes et Pastorales du Sénégal (RESOPP) comprend les coopératives rurales CORAD (Ndioum) ; COORAP (Pambal) ; COOPAM (Mbour) ; COOPAKEL (Louga) ; COOPAD (Sédhiou) ; COORDEC (Koungheul) et une coopérative d’épargne et de crédit COOPEC-RESOPP (dont le siège est à Thiès). 38

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« Le Réseau des Organisations Paysannes et Pastorales du Sénégal (RESOPP) a bénéficié d’un projet de production de semences de céréales et légumineuses financé par le FNRAA dans le cadre du PPAAO/WAAPP. Le projet a pour objectif d’améliorer l’offre de semences des nouvelles variétés de mil, sorgho, maïs et niébé dans le bassin arachidier et en Casamance. La zone d’action du projet s’étend sur 5 régions (Louga, Thiès, Kaffrine, Kaolack et Sédhiou) et concerne 167 villages. Ce projet a permis au RESOPP une augmentation significative de la production de semences de céréales et légumineuses au sein de notre réseau. En effet, nous sommes arrivés à une augmentation de 98% de l’offre par rapport à l’année 2012. Les producteurs membres du RESOPP ont produit 1429 tonnes de semences certifiées sur une superficie de

1.947 ha pendant les 3 années du projet. Grâce à ces nouvelles variétés, une augmentation de la productivité a été enregistrée pour toutes les spéculations. Si on prend l’exemple du sorgho avec la variété Darou, nous avons atteint des rendements de 2,5 à 3 tonnes à l’hectare dans la zone de Pointe Sarène (Mbour) sans fertilisation. Le RESOPP a réussi à gagner une part de marché nationale grâce à l’appui du PPAAO/WAAPP notamment à travers les subventions sur le niébé, le maïs et le mil. Les coopératives membres du RESOPP ont pu commercialiser toutes les quantités de semences de sorgho et de niébé produites, dans le pays et en Gambie. Cette activité de commercialisation des semences représente 75% des activités et génère plus de 80% du chiffre d’affaires des coopératives ».


REVUE DE PRESSE À LA UNE

La huitième mission d’appui Banque mondiale/Gouvernement du Sénégal

Introduction des variétés Nerica et Sahel : Les rendements de riz triplés en Basse Casamance

05 Novembre 2016 - Economie La huitième mission d’appui de la Banque mondiale et du gouvernement séjourne, depuis mardi dernier, dans la partie sud du pays pour voir l’état d’exécution des projets financés dans le Programme de productivité agricole en Afrique de l’Ouest (Ppaao-Waapp). Avec l’introduction des variétés de semence de riz (Sahel et Nerica), les rendements sont passés du simple au triple au grand bonheur des producteurs de Basse Casamance notamment ceux des communes d’Enampor, Tenghory. Essyl, un village de la commune d’Enampor (département de Ziguinchor). En cette période de l’année, un vent frais souffle dans cette partie de l’arrondissement de Niassya. La veille, quelques gouttes d’eau ont arrosé cette zone réputée pour sa production de riz. Les villageois peinent à sortir de leurs habitations après une fête de Toussaint qui s’est bien déroulée. Ils étaient censés attendre et accueillir la délégation de la huitième mission d’appui de la Banque mondiale et du gouvernement. Finalement, c’est au compte-goutte qu’ils arrivent à la place du village. Mais, ils ont exprimé leur satisfaction à la délégation qui séjourne, depuis mardi, dans la partie sud du pays pour voir l’état d’exécution des projets financés par le Programme de productivité agricole en

Afrique de l’Ouest (PpaaoWaapp). Ce village, comme celui de Badiate, situé non loin, fait partie des bénéficiaires du projet de diffusion, à grande échelle, des variétés Nerica et Sahel. Le projet (qui prend fin en octobre 2017) est financé par le Ppaao-Waapp à travers le Fonds national de recherches agricoles et agro-alimentaires (Fnraa) d’un montant de près de 350 millions de FCfa et exécuté par l’Agence nationale de conseil agricole et rural (Ancar). Ces variétés à haut potentiel de rendement se caractérisent par leurs cycles courts (90 jours pour la variété Sahel et 70 pour le Nerica). Grâce à leur introduction, les producteurs confrontés, depuis quelques années, à la rareté des pluies, voient leurs rendements augmentés considérablement. « Depuis le démarrage du projet qui a permis l’introduction de nouvelles variétés, il y a un grand engouement des populations. Nous avons touché 12. 000 producteurs », a déclaré Ibrahima Badiane, directeur de l’Ancar en Basse et moyenne Casamance. Selon Elizabeth Lankiane, technicienne à l’Ancar, avec l’introduction des nouvelles variétés de semences, les rendements sont passés du simple au triple. « Avec les variétés traditionnelles, les rendements étaient à 1,5 tonne à l’hectare. Grâce au projet, les producteurs obtiennent 5 à 6

tonnes à l’hectare », a expliqué Mme Lankiane. Rendements élevés « C’est un projet qui nous donne satisfaction. L’impact est énorme. Il a permis un changement de mentalité des producteurs qui sont passés d’une agriculture traditionnelle à celle moderne », s’est félicitée Mariama Dramé, directrice générale de l’Ancar. Elle a précisé qu’en 2015, certains producteurs ont obtenu des rendements de 8 tonnes à l’hectare. Du côté des producteurs, on salue l’introduction de ces nouvelles variétés de semences Nerica et sahel. Trouvée dans sa parcelle, Aïssatou Goudiaby cache mal sa satisfaction. Cette habitante de Badiate, un village situé près d’Essyl, a cultivé une parcelle de 0,5 hectare avec la variété Sahel. Elle soutient que ces variétés ont permis à beaucoup de familles d’atteindre l’autosuffisance alimentaire en riz. « Ces nouvelles variétés sont très utiles. Elles présentent beaucoup d’avantages, surtout avec l’insuffisance des pluies. Cette année, j’espère plus de rendement. Je sais que j’aurais deux fois plus qu’en 2015», a-t-elle dit aux membres de la délégation. Marie Manga, rizicultrice au village d’Essyl et présidente du Groupement de promotion féminine (Gpf) ne tarit pas d’éloges pour ces nouvelles variétés. « Les semences m’ont permis d’avoir un bon

rendement en 2015. Elles sont de très bonne qualité et vont contribuer à l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire », a déclaré Mme Manga. Le maire d’Enampor, Khalifa Bassène, et le chef du village d’Essyl, Julien Bassène, abondent dans le même sens. Selon M. Bassène, les rendements auraient dû être plus élevés si la digue d’une longueur de 16 Km dont une partie a été réalisée, avait traversé le village d’Essyl. L’édile d’Enampor a salué les efforts de la Banque mondiale et du Waap qui œuvrent, depuis quelques années, pour la modernisation de l’agriculture dans cette zone. A Nialor, village de la commune de Tenghory, dans le département de Bignona, les producteurs saluent également l’introduction de ces nouvelles variétés de semence qui ont permis d’augmenter la productivité. Après avoir écouté les bénéficiaires et les techniciens de l’Ancar, les représentants de la Banque mondiale ont exprimé leur satisfaction. « Nous sommes contentes de voir de telles performances », a commenté Aifa Fatimata Ndoye Niane, agroéconomiste, responsable du Ppaao-Waapp à la Banque mondiale. Bella Diallo du bureau de la Banque mondiale en République démocratique du Congo qui a fait le déplacement se dit agréablement surpris.

Aliou KANDE N°03 • JANVIER - MARS 2017

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REVUE DE PRESSE SENEGAL-AGRICULTURE

Vélingara : à Thianka, les femmes renouent avec la production de fonio

5 novembre 2016 Vélingara, 5 nov. (APS) - La culture et le décorticage du fonio sont devenus des activités agréables et partant moins pénibles pour les femmes du village de Thianka (Velingara), grâce à du matériel agricole offert par le Programme de productivité agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO). Ce matériel agricole a été remis aux populations locales, dans le cadre du projet de diffusion à grande échelle de la machine à décortiquer le fonio, financé à hauteur de 300 millions de francs CFA par le PPAAO. Le projet pour la redynamisation du fonio concerne les populations des régions de Kolda, Sédhiou, Tambacounda et Kédougou, des localités spécialisées dans la culture de cette filière. Au total, 80 machines seront distribuées à ces localités. Pour le moment, seuls 40 ont été attribués. Les localités bénéficiaires ont été sélectionnées grâce à une étude menée par l’Agence nationale du Conseil agricole et rural (ANCAR). Faisant partie des bénéficiaires de ces décortiqueuses à fonio, les femmes de Thianka ont exprimé leur joie à l’occasion

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d’une visite de terrain du PPAAOO/ WAAPP et de la Banque mondiale, dans le cadre de la 8ème mission sur la mise en œuvre du projet. D’ailleurs, c’est dans une ambiance festive et joyeuse, que la délégation composée de ces deux structures a été accueillie à l’unité de décorticage de fonio, par les populations qui ont tenu à remercier leurs hôtes. Prenant la parole, la présidente du GIE ‘’Sede Seda’’, Coumba Mané a vanté les mérites de la machine à décortiquer le fonio qui leur a été offerte et qui réduit de plusieurs heures leur corvée. ‘’La machine est utile pour nous. On pile le fonio à la main et cela nous prenait beaucoup de temps’’, a-t-elle rappelé. Quelque 50 femmes travaillent dans ce GIE, dont les membres viennent de 32 villages. Coumba Mané estime que les femmes ont encore besoin davantage de moyens financiers et de matériels agricoles. ‘’Nous avons eu l’année dernière une quantité importante de fonio et c’est cela que nous consommons jusqu’à présent. On n’a pas encore touché à nos récoltes

de cette année, et une seule machine ne suffira pas à tout décortiquer’’, déclaret-elle. Le coordinateur opérationnel du projet, Mamadou Diouf précise que la machine, qui a une capacité de décorticage de 50 kg à l’heure, est ‘’stratégique’’ pour les populations. Selon lui, elle est spécialement conçue pour le fonio. ‘’Autrefois, il fallait deux heures de temps pour décortiquer deux kilos et demi de fonio, en plus du temps qu’il fallait mettre pour enlever les cailloux, alors qu’aujourd’hui avec la machine, c’est rapide et c’est propre’’, a dit M. Diouf. En mai dernier, le directeur général de l’Office national de la formation professionnelle, Sanoussi Diakité, présentait ces décortiqueuses aux acteurs de la filière et aux autorités. Il avait laissé entendre qu’elles allaient mettre ‘’un terme à la longue pénibilité liée au décorticage. Pénibilité qui faisait que les producteurs ont tendance à abandonner cette céréale à haute valeur nutritive’’. SK/ASG


AGRICULTURE

"Yaakar et Rafète kaar", 2 nouvelles semences d’arachide à la disposition des producteurs dès 2017

5 novembre 2016

Sinthiou Malème (Tamba), 5

rendements de deux à trois

pour les producteurs, car

d’Afrique de l’Ouest, un travail

nov (APS) - Le Centre national

tonnes à l’hectare. Elles

on va les donner à des

extraordinaire en générant ces

de recherches agronomiques

peuvent produire à l’hectare,

multiplicateurs de semences,

nouvelles variétés’’.

(CNRA) de Bambey a mis

trois tonnes de gousses et trois

comme l’Association

Le défi, poursuit-elle, est

au point "Yaakar et Rafète

tonnes de fanes en hivernage.

sénégalaise pour la promotion

de multiplier ces nouvelles

Kaar", deux nouvelles variétés

Et en contre-saison, on fait

du développement par

semences et mettre des

de semences d’arachide à fort

cinq tonnes par variété. Et

la base (ASPRODEB) et

mécanismes pour qu’elles

rendement qui seront mises à

elles (variétés) ont un cycle

d’autres privés qui feront la

soient à la disposition des

la disposition des producteurs

court de 90 jour’’, a précisé

distribution’’, a-t-il dit.

producteurs et ainsi relever le

pendant l’hivernage 2017.

Issa Faye.

Pour sa part, l’agro-économiste

niveau de productivité qui est

L’annonce a été faite

Selon lui, "face aux

principale à la Banque

un défi majeur de la chaîne de

par le docteur Issa Faye,

changements climatiques,

mondiale, Ayfa Fatimata

valeur arachide.

sélectionneur d’arachide à

les nouvelles variétés doivent

Ndoye Niane, estime que ces

Ayfa Fatimata Ndoaye Niane,

l’ISRA de Bambey.

s’adapter dans la zone sud-est

variétés ‘’sont intéressantes

qui est chargée du PPAAO/

Le docteur Faye s’exprimait

du pays, notamment à Tamba

et répondent aux effets de

WAAPP, estime que les

lors d’une visite d’une

où il y a la réduction de la

changement climatique’’.

producteurs et les huileries ne

délégation composée des

pluviométrie’’.

Elle a promis que la Banque

pourront trouver des solutions

membres du Projet de soutien

Le docteur Issa Faye indique

va ‘’assurer sa diffusion le

à leur forte demande qu’à

à la productivité agricole en

que ces variétés, homologuées

plus rapidement possible au

travers l’amélioration de la

Afrique de l’Ouest (WAAPP)

par l’ISRA, ont d’abord été

bénéfice des producteurs’’.

productivité. Et elle juge que

et de la Banque mondiale à

testées en milieu paysan. ’’On

Mme Niane soutient

ces variétés sont prometteuses

la station de recherches de

aura avec elles, une bonne

que ‘’l’ISRA a abattu, à

dans ce sens.

l’ISRA, à Sinthiou Malème,

stabilité de rendement’’, a-t-il

travers le centre national

SK/ASG

près de Tambacounda.

ajouté.

de spécialisation qui va

‘’Ce sont des variétés

‘’En hivernage prochain, ces

devenir un centre national

fourragères avec des

variétés seront disponibles

d’excellence pour les régions

SK/ASG

N°03 • JANVIER - MARS 2017

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REVUE DE PRESSE

AGRICULTURE

Seuls 30% des besoins en semences d’arachide assurés (expert)

5 novembre 2016

Sinthiou Malème (Tamba), 5 nov (APS) - Le Sénégal assure seulement 30% de ses besoins annuels en semences estimés à 100.000 tonnes, a révélé, vendredi à Sinthiou Malème (Tamba), Issa Faye, chargé des recherches au Centre national de recherches agronomiques (CNRA) de l’Isra-Bambey. "Le pays a besoin 100.000 tonnes de semences par an, alors que la production est de 30%. Donc, il y a une marge importante qu’il faudra exploiter avec le privé", a-t-il dit, invitant ce secteur à investir dans ce domaine. Le docteur Faye s’exprimait lors de la visite de terrain d’une délégation composée des membres du Projet de soutien à la productivité agricole en Afrique de l’Ouest (WAAPP) et de la Banque mondiale dans le cadre de la 8ème mission pour la mise en œuvre 42

PPAAO INFO Sénégal

du projet. "On est disposé à accompagner le privé pour qu’il puisse produire des semences pour les vendre dans la sous-région. C’est un potentiel énorme", a-t-il souligné. Selon lui, l’ISRA a les capacités d’accompagner le secteur privé à ce niveau en proposant des semences pré-bases de qualité. "Nous lançons un appel auprès des privés pour leur dire que l’ISRA est prêt à les aider à augmenter leurs chiffres d’affaires", a-t-il ajouté. Le docteur Issa Faye révèle que l’ISRA a conçu sept nouvelles variétés dont "Yakaar et Rafète Kaar" en plus des 10 autres qui existaient déjà. "Ce sont des variétés de semences d’arachide à fort rendement et avec un cycle court de 90 jours", a-t-il dit.

Selon l’agroéconomiste principale à la Banque mondiale, Ayfa Fatimata Ndoye Niane, la production de semences intéressent les privés. Elle souligne que l’effort aussi mis du côté de la recherche pour que la production de pré-bases soit portée à un plus haut niveau. Même si 80 tonnes de pré-bases ont été produites et qu’on espère avec la contre saison arriver à 120 tonnes, la demande en semences reste encore très forte et il va falloir que le secteur privé s’implique, a-t-elle poursuivi. "Nous allons voir avec le WAAPP comment avoir un cadre de réflexion pour leur montrer les nouvelles variétés qui sont intéressantes pour eux", a-t-elle promis. SK/ASG


Riz : résultats convaincants sur un sol enrichi avec de l’arachide et du phosphate

6 novembre 2016

Djouroup (Fatick), 5 nov

(Diourbel), Niakhar et Fimela

du phosphate naturel et des

(APS) - Des résultats

(Fatick), Latmingué (Kaolack),

coques d’arachide. La culture

convaincants ont été notés

Diamagadio (Kaffrine),

y a connu une progression

Selon elle, les membres du

après des essais de culture

Méouane et Notto Diobass

normale, et la récolte pourrait

GIE ont bénéficié d’’une

de riz sur un terrain amendé

(Thiès).

donner plusieurs tonnes.

formation en technique de

avec des coques d’arachide et

Aissatou Faye.

compostage. ‘’Nous allons

du phosphate naturel à Fayil,

Il a pour objectif principal de

Par contre, sur l’autre

bientôt entamer la phase

un village de la commune de

"lutter contre la dégradation

parcelle non amendée, le

pratique. Nous souhaitons

Djouroup (Fatick).

des sols, d’accroître et de

développement des plantes

atteindre l’autosuffisance

soutenir la productivité

est lent. Selon le conseiller

alimentaire et valoriser le riz’’,

Ce test entre dans le cadre du

agricole, de protéger et de

agricole de l’ANCAR, Sonar

a-t-elle ajouté

Projet de diffusion à grande

remettre en état les fonctions

Dieng, sur cette portion de

échelle des technologies de

et services des écosystèmes

terre, le rendement espéré sera

gestion durable des terres,

dans les zones agro

faible.

mis en place par l’Etat du

écologiques prioritaires".

Sénégal, et de la lutte contre la salinisation des rizeries.

SK/ASG

‘’Nous n’avons jamais eu de Les représentants de l’Agence

tels résultats. Le sel nous a

nationale du Conseil agricole

beaucoup fatigués, mais avec

Le projet concerne huit

et rural (ANCAR) dans cette

le projet on a pu bénéficier de

communautés rurales du

zone ont effectué le test sur

digues anti-sel et contrôler la

bassin arachidier : Déaly

deux terrains salés. Sur la

teneur’’, a indiqué la trésorière

(Louga), Touba Mosquée

première parcelle, ils ont mis

générale du GIE ‘’Ndioctor’’, N°03 • JANVIER - MARS 2017

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REVUE DE PRESSE AGRICULTURE

La malnutrition, un vieux souvenir à Bamba Thialène grâce à la transformation des céréales

5 novembre 2016 Bamba Thialène (Tamba), 5 nov (APS) - La malnutrition des enfants est devenue un mauvais souvenir à Bamba Thialène, une localité du département de Koumpentoum (Tamba), grâce aux produits céréaliers transformés par les femmes. Les femmes de Bamba Thialène ont en effet créé en 2010, l’Association des relais du poste de santé de la localité. Celle-ci regroupe 14 villages, soit 30 membres dont trois hommes. Au début, l’objectif était de mener des sensibilisations dans le domaine de la santé. Touchée par la malnutrition des enfants de la localité, l’association a élargi ses activités à la production de céréales, grâce au soutien des autorités locales qui ont fourni des machines de transformation. Le Projet de soutien à la productivité agricole en Afrique de l’Ouest (WAAPP) a aussi fait bénéficier au groupe d’une formation en transformation de céréales, qu’elles ont pu démultiplier chez les autres mères, pour les aider à faire face à la

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malnutrition de leurs enfants. Pour l’infirmier chef du poste de santé de Bamba Thialène, Ibrahima Seck, le nombre de cas de malnutrition était ‘’énorme’’ et beaucoup d’enfants mourraient. ‘’Grâce à l’association qui a organisé des campagnes de sensibilisation et des démonstrations culinaires, la maladie a reculé’’, a-t-il assuré, lors d’une visite à Bamba Thialène d’une délégation du Projet de soutien à la productivité agricole en Afrique de l’Ouest (WAAPP) et de la Banque mondiale. ‘’Il faut chercher des sources de motivation pour ces femmes, car leur implication a eu un impact réel. Beaucoup de pas ont été franchis grâce à l’association’’, a-t-il dit. L’association a transformé en 2012, 14 tonnes de farines et 12 tonnes en 2013 et 2014. Les bénéfices ont été partagés entre elles, permettant permis l’achat d’une nouvelle machine et de payer les frais de réparation, selon la trésorière Awa Willane. ‘’Quand on dépistait, il y avait

beaucoup d’enfants mal nourris, ce qui faisait que nous produisions beaucoup de quantité, mais plus nous avancions, plus les enfants malades diminuaient’’, a-t-elle dit, tout en jetant un regard sur un groupe d’enfants bien portants, assis non loin d’elle. Profitant de la visite du WAAPP et de la Banque mondiale, Awa Willane a plaidé pour plus de moyens financiers et matériels (machines, emballages) pour l’association qui ravitaille tout le département de Koumpentoum. Des femmes de Bamba Thialène ont exprimé leur reconnaissance envers l’association qui, selon elles, a permis à leurs enfants de mieux se porter ‘’Mon premier enfant était malade mais, aujourd’hui, il se porte très bien de même que celle que je porte sur mon dos en ce moment’’, déclare Anna Top, tout en se retournant pour montrer le visage de sa fille endormie. SK/ASG


AGRICULTURE - EQUIPEMENT S

Casamance : à Essyl, Baasaf, Saré Demba Foréa, le matériel agricole du WAAPP fait le bonheur des femmes

08 Nov 2016 Economie Les femmes de Thiankan renouent avec la production de fonio Mobilisation exceptionnelle, jeudi dernier, au quartier Thiankan de la commune de Vélingara. C’était à l’occasion de la visite de la délégation de la huitième mission de la Banque mondiale et du gouvernement pour le Programme de productivité agricole en Afrique de l’Ouest (PpaaoWaapp). Ces femmes regroupées au sein du Gie « Séda-Séda », ont voulu, à travers cette mobilisation, remercier leur bienfaiteur qui a mis à leur disposition une décortiqueuse de fonio. Coumba Mané, la présidente du Gie et les membres ont battu le rappel des troupes. Tam-tam, violons, danses, rien n’a été laissé au hasard pour exprimer leur gratitude. Cette performante machine va

leur permettre de relancer la culture de cette céréale très prisée dans cette partie du pays. Avant, le travail du fonio était pénible, ont expliqué ces femmes. Elles comptent redoubler d’efforts et produire plus. Cette machine a été remise au Gie de Thiankan dans le projet de diffusion, à grande échelle, de la machine à décortiquer le fonio, financé à hauteur de 300 millions de FCfa par le Ppaao-Waapp, à travers le Fonds national de recherches agricoles et agro-alimentaires (Fnraa). Le projet pour la redynamisation du fonio concerne les régions de Kolda, Sédhiou, Tambacounda et Kédougou, des localités où cette céréale est cultivée. 40 machines ont été distribuées dans ces quatre régions sur un total de 80 prévues. La présidente du Gie «Séda Séda », Coumba Mané, a vanté les

mérites de la machine à décortiquer le fonio. «La machine est utile pour nous. Avant, on pilait le fonio à la main et cela nous prenait beaucoup de temps. C’est pourquoi, on avait presque abandonné la culture de cette céréale. Maintenant, on compte produire plus. Grâce au Waapp et à la Banque mondiale, on n’a plus faim. Nous sommes contentes », a déclaré Mme Mané. « Le Sénégal ne peut émerger sans l’agriculture. Cela passe par la culture de toutes les céréales, y compris le fonio », a-t-elle ajouté. Elle a précisé que près de 50 femmes travaillent dans ce Gie dont les membres viennent de 32 villages. Profitant de la visite de la délégation, elle a indiqué que les femmes ont encore besoin davantage de moyens financiers et de matériels agricoles. «L’année dernière, nous avions produit trois

tonnes de fonio que nous consommons jusqu’à présent. Nous n’avons pas encore touché aux récoltes de cette année. Cette machine ne pourra pas satisfaire toute la demande», a indiqué la présidente du Gie «Séda Séda ». Le coordinateur opérationnel du projet, Mamadou Diouf, précise que la machine a une capacité de décorticage de 50 kg à l’heure. Aliou KANDE Aliou KANDE

N°03 • JANVIER - MARS 2017

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REPORTAGE PHOTO 8ÈME MISSION DE SUPERVISION BANQUE MONDIALE

1. Vélingara (sud), avec les femmes utilisatrices de la décortiqueuse de fonio.

2. Décortiqueuse de fonio.

3. Femmes productrices de riz au village d'Essyl à Enampor (Zigunchor).

4. Le chef de village d'Essyl (d.) témoignant sur la machine décortiqueuse de riz.

5. Le Maire d'Enampor.

6. Décortiqueuse de riz.

7. Vistes de parcelles de riz.

8. Visite de parcelles de riz.

9. Parcelles de riz en basse Casamance.

10. Unité de transformation de produits agricoles, GIE Kandjibu, Ziguinchor.

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1. Echanges avec les femmes du GIE Kandjibu, Ziguinchor.

2. Prouits transformés du GIE Kandjibu.

3. Visite de parcelles de riz à Nialor (Ziguinchor).

4. Visite de parcelles de riz à Nialor (Ziguinchor).

5. Parcelles de riz à Nialor.

6. Parcelle de production de semences d'arachide, Sinthiou Malème, Tamba.

7. Des chercheurs de l'ISRA, à Sinthiou Malème (Tamba).

8. Sinthiou Malème, parcelles de production d'arachide.

9. Unité de fabrication de farine améliorée infantile, Bamba Thialène (Tamba).

10. 10 ha de riz sur terrain amendé avec des coques d'arachide à Fayil (Fatick).

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Produire plus et mieux, pour nous nourrir

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