ECHOVI-19_n°04

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Bulletin d’information spécial de l’OMS au Sénégal sur la pandémie de COVID-19

ÉCHOVID-19 N°04 - 02 août 2020

Situation épidémiologique (02 août 2020)

Source : Ministère de la Santé et de l’Action sociale

10 344 Cas confirmés

6 838 Guéris

3 296 Sous traitement

209 Décès

01 Évacué

63/79 Districts touchés

Visite conjointe OMS-Ministère de la Santé et de l’Action sociale à Saint-Louis. © OMS

SAINT-LOUIS OU L’EXEMPLE D’UNE ÉQUIPE SOUDÉE ET COORDONNÉE FACE À LA COVID-19 Visite conjointe de terrain pour l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et le Ministère de la santé et de l’action sociale du 1er au 4 juillet 2020 dans la région médicale de Saint-Louis. Durant cette visite, Dr. Lucile IMBOUA, Représentante Résidente de l’OMS au Sénégal, a pu apprécier le travail effectué sur le terrain et l’impact de l’appui des experts de l’OMS. Portant aussi la casquette de chef de file des partenaires du secteur santé, elle a pu constater la bonne mise en œuvre des activités réalisées dans cette région, notamment par l’OIM et le HCR. Accompagnée du Dr. Marie SARR DIOUF, Conseiller Technique du Ministre de la Santé, et du Dr. Seynabou NDIAYE, Médecin-chef de la région de Saint-Louis, Dr. IMBOUA a d’abord été reçue par le Gouverneur de la région, M. Alioune Aïdara NIANG. Une audience au cours de laquelle, Mme Fatoumata FALL, adjointe au gouverneur en charge du développement, a fait le point sur la gestion de la riposte à la COVID-19 dans la région ; en précisant le rôle de chaque acteur et de chaque secteur. La délégation a également rendu visite au Commandant de la Zone militaire Nord, le Colonel Amadou Moussa NDIR, et au Commandant de la Légion de Gendarmerie, le Colonel Papa Souleymane CISSÉ. Ces forces de défense et de sécurité sont aussi revenues sur leur rôle dans la lutte contre la COVID-19. L’ennemi étant particulier, il a fallu disposer, adapter et adopter de nouvelles armes, constituées du masque, du gel hydroalcoolique, du lavage des mains, et des gestes de prévention. A l’instar de l’Armée et de la Gendarmerie, la Police a aussi joué un rôle non négligeable dans la riposte. C’est une entité présente au point d’entrée de Rosso Sénégal avec aux commandes le Commissaire FAYE. La délégation a pu apprécier le travail coordonné entre la Police, les agents de santé et les acteurs communautaires, notamment lors de l’accostage du bac provenant de Rosso Mauritanie, avec à son bord 40 migrants sénégalais. Le Médecin chef du district de Richard Toll et le Commissaire FAYE sont montés à bord afin de briefer les migrants sur les différents éléments de la procédure d’entrée sur le territoire sénégalais. Toutes ces étapes, combinées à la participation aux réunions de coordination de la région médicale et du district de Saint-Louis, ont amené le Dr. IMBOUA, Représentante Résidente de l’OMS au Sénégal, à tirer un bilan satisfaisant de sa visite de travail. Mieux, elle se dit « impressionnée d’avoir vu une équipe soudée, travaillant en parfaite coordination, sous le leadership de M. le Gouverneur et de Mme le Médecin chef de région ». Quant au Dr. Marie Sarr DIOUF, elle a surtout apprécié positivement la contribution de l’OMS. «Depuis le début de l’épidémie, le Sénégal est appuyé par l’OMS et les partenaires. L’ensemble des régions du Sénégal a eu à bénéficier des appuis techniques de l’OMS, et cette visite de travail est une belle occasion pour les en remercier ». Au moment de quitter Saint-Louis Dr IMBOUA a mis l’accent sur les nouveaux enjeux qui se présentent aux acteurs de terrain. « Aujourd’hui, dira-t-elle, le défi principal, en cette période où les restrictions sont levées, est le réajustement des stratégies d’appui aux régions médicales et districts sanitaires ». OMS SÉNÉGAL - BP 4039 Dakar, Sénégal - Téléphone : +221 33 8695932 - E. mail : afwcosn@who.int 1


CONTEXTE

Augmentation rapide des cas et décès de COVID-19 au Sénégal Depuis le premier cas de COVID-19 enregistré au Sénégal le 02 mars 2020, la maladie ne cesse de progresser atteignant rapidement plus de personnes et causant plus de décès. De la semaine 10 (S10 correspondant au début de l’épidémie au Sénégal) à la semaine 16 (S16), l’évolution de la COVID-19 a été modérée avec un total de 368 cas pour une moyenne hebdomadaire de 53. Durant cette période le taux Évolution des cas de COVID-19 et décès, Sénégal de S10 à S31, 2020 d’attaque moyen hebdomadaire a été de 0,3 pour 100 000 habitants avec deux décès à la semaine 14 (S14), soit une létalité de 0,54%. Pour la période suivante allant de la semaine 17 à 31 (S17 - S31), l’épidémie a connu une évolution très rapide avec un cumul de 9 965 cas pour une moyenne hebdomadaire de 664 cas (soit 13 fois plus que la période précédente). Le taux d’attaque moyen hebdomadaire pour cette période est de 4 pour 100 000 habitants (soit 13 fois plus que la période précédente) avec un maximum de 28 décès à S27, soit une létalité moyenne de 2%. Le Sénégal a actuellement adopté de nouvelles stratégies visant à améliorer la prise en charge des personnes vulnérables ce qui dans les semaines à suivre, pourrait se traduire par une réduction des cas de décès au niveau national.

Le Gouvernement lève les mesures restrictives liées à la COVID-19 Dans un message adressé à la nation sénégalaise le 29 • La fermeture des marchés publics un jour par juin 2020, le Président de la République du Sénégal, semaine pour nettoiement reste en vigueur ; Son Excellence Monsieur Macky SALL a levé les mesures restrictives prises dans le cadre de la gestion de • Et en raison du risque élevé de propagation du virus qu’ils présentent, les lieux accueillant des activités la pandémie de la COVID-19. de loisirs à huis clos continuent de rester fermés. C’est ainsi que : Lors de cette même adresse à la nation, le Président de • L’état d’urgence et le couvre-feu y afférent ont été la République a rendu un vibrant hommage au corps levés le 30 juin 2020 à 23 heures ; médical, paramédical et a renouvelé son appui aux vaillantes forces de sécurité. « La maladie est toujours là • L’horaire de bureau qui était aménagé pour et la lutte continue » a prévenu le Chef de l’État. Ainsi, l’Administration de 9 heures à 16 heures depuis il appellera les élus locaux, les guides religieux et toutes l’allègement de l’état d’urgence en mai, est rétabli les autres sensibilités à continuer la sensibilisation dans sa séquence normale, de 8 heures à 17 heures, notamment dans le cadre communautaire. Encore une avec la pause habituelle de 13 heures 30 à 14 heures fois, il invitera les populations à ne pas stigmatiser les 30 ; malades et les guéris car cela contribue à ajouter de la souffrance à la souffrance... • Les frontières aériennes ont été réouvertes depuis le 15 juillet 2020 ; et les vols internationaux ont Il a aussi annoncé que l’État recrutera 500 médecins et repris selon un protocole sanitaire défini ; 1.000 agents professionnels de la santé sur la période 2020-2021, notamment des infirmiers et infirmières, • Les frontières terrestres et maritimes restent des sages-femmes, ainsi que des personnels de soutien. toujours fermées jusqu’à nouvel ordre ; S’agissant des médecins, la priorité sera accordée aux districts éloignés et aux spécialistes. 2

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BON À SAVOIR ! Critères de sortie d’isolement des patients de COVID-19. L’OMS a publié le 17 juin 2020 les « Critères de sortie d’isolement des patients atteints de COVID-19 », qui constituent une mise à jour des précédentes directives. Les critères mis à jour reflètent les récentes découvertes selon lesquelles les patients dont les symptômes ont disparu peuvent encore être positifs au virus COVID-19 pendant de nombreuses semaines. Malgré ce résultat, ces patients ne sont pas susceptibles d’être contagieux et de transmettre le virus à une autre personne. (Disponible ici en Anglais : https://bit.ly/390zr6M) Publication d’un catalogue du Système mondial d’approvisionnement d’urgence (COVID-19). Ce catalogue publié le 18 juin 2020 par l’OMS répertorie tous les dispositifs médicaux, y compris les équipements de protection individuelle, les équipements médicaux, les consommables médicaux, les dispositifs à usage unique, les dispositifs de laboratoire et de test qui peuvent être demandés via le portail global d’approvisionnement COVID-19 (Télécharger le catalogue en Anglais : https://bit.ly/3h0lecX) Mister Bean rejoint la guerre contre COVID-19 ! Un dessin animé a été développé par l’OMS en partenariat avec Project Everyone et Tiger Aspect Productions, pour rappeler au public de continuer à prendre des précautions afin de prévenir l’infection et la propagation de la COVID-19. Le personnage de dessin animé de réputation mondiale, Mister Bean a été mis à contribution pour partager de manière comique des messages de prévention contre la maladie à coronavirus 2019 (Vidéo disponible ici en Anglais : https://bit.ly/2ZuTiIk)

En finir avec les idées reçues Peut-on porter un masque quand on fait de l’exercice physique ? Il ne faut PAS porter de masque quand on fait de l’exercice physique car les masques peuvent réduire l’aisance respiratoire. La transpiration peut entraîner une humidification plus rapide du masque, rendant la respiration plus difficile et favorisant la croissance des micro-organismes. Pendant l’exercice physique, la principale mesure de prévention consiste à garder une distance physique d’au moins un mètre avec les autres.

Les chaussures sont-elles un vecteur de propagation du virus à l’origine de la COVID-19? La probabilité que le virus à l’origine de la COVID-19 se propage par les chaussures et infecte ainsi les gens est très faible. Par mesure de précaution, en particulier dans les foyers où des nourrissons ou de jeunes enfants rampent ou jouent à même le sol, vous pouvez laisser vos chaussures à l’entrée. Cela aidera à empêcher les contacts avec des saletés ou des déchets ramenés sous les chaussures.

L’utilisation prolongée de masques médicaux, dès lors qu’ils sont correctement portés, N’ENTRAÎNE PAS d’intoxication au dioxyde de carbone ni de manque d’oxygène. L’utilisation prolongée de masques médicaux peut être inconfortable, mais elle n’entraîne ni intoxication au CO2 ni manque d’oxygène. Au moment de porter un masque médical, veillez à ce qu’il soit correctement ajusté et qu’il soit suffisamment serré pour vous permettre de respirer normalement. Ne réutilisez pas un masque à usage unique et changez-le dès qu’il s’humidifie. Les masques médicaux (aussi appelés masques chirurgicaux) sont plats ou plissés. Ils se mettent en place à l’aide de sangles ou disposent de lanières qui se glissent derrière les oreilles (Source : OMS) 3


NOTRE ACTION Coordination • Installation du système de gestion de l’incident (IMS) des régions médicales de Fatick, Kaffrine, Ziguinchor, et de leurs districts sanitaires (Foundiougne, Diffior, Diakhao, Gossas, Koungheul, Diouloulou, Ziguinchor, Oussouye, Thionck Essyl et Bignona) ; • Évaluation de la riposte dans le district sanitaire de Khombole (région médicale de Thiès), le district sanitaire de Ziguinchor et la région médicale de Matam, permettant d’identifier les gaps par domaine d’intervention et de partager les recommandations de l’OMS ; • Mission d’appui à l’IMS de Saint-Louis et au district sanitaire de Richard Toll pour renforcer la fonctionnalité de l’IMS et ses capacités d’intervention dans la riposte ; • Participation aux missions de supervision nationale dans les régions de Diourbel et de Matam sur la réponse régionale à la pandémie de COVID-19 ; • Formation des forces de défense et de sécurité des frontières de Matam, et de relais communautaires du poste de santé de Soubalo sur le contrôle des voyageurs en provenance de la Mauritanie ; • Participation à la supervision nationale du site de prise en charge extra hospitalière de la base militaire de Thiès et du Centre de traitement de l’hôpital régional de Thiès ; • Visite de travail de la Représentante de l’OMS et du Conseiller Technique du Ministre de la Santé et de l’Action sociale dans la région de Saint Louis.

Formation des agents de la police de frontières de Matam et de relais communautaires sur les stratégies de lutte contre la COVID-19, avec remise de matériels de base. © OMS

Surveillance épidémiologique • Évaluation du dispositif de surveillance dans le district sanitaire de Koungheul (région médicale de Kaffrine) et appui au personnel du poste de santé de Sobel (District sanitaire de Koungheul) pour la gestion des cas suspects; • Briefing des membres de la région médicale de Ziguinchor et de ses districts (Ziguinchor, Oussouye et Diouloulou) sur les nouvelles directives nationales de surveillance épidémiologique ; • Formation de 26 agents de forces de défense et de sécurité, de la base navale d’Élinkine (Région médicale de Ziguinchor), et des points d’entrée de Mpack et Séléty ; des relais communautaires et des agents de la CroixRouge sur la PCI et le contrôle aux points d’entrée ; • Participation à l’évaluation des points d’entrée de Rosso et Goxxu Mbacc (région médicale de Saint-Louis) en collaboration avec l’OIM et le HCR ; • Appui technique pour le contrôle sanitaire aux points d’entrée de Rosso et Diama, frontaliers avec la Mauritanie; • Facilitation de la formation du personnel de santé des entreprises agro-industrielles de la région de Saint-Louis sur la gestion de la COVID-19 ; • Appui à la mise en place d’un système de gestion des alertes entre les écoles et les postes santé de la région de Diourbel, le renforcement des investigations et le suivi des contacts. 4

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NOTRE ACTION

Contrôle, enregistrement, screening et prélèvement pour test labo COVID-19 au point d’entrée de Rosso. © OMS

Prise en charge et prévention contrôle de l’infection (PCI) • Formation des formateurs en PCI des agents de santé des districts de la région médicale de Matam, de Kaffrine et de Fatick.

Démonstration habillage et déshabillage des Équipements de protection individuelle (EPI) partiels et complets à Fatick. © OMS

Stage pratique de PCI à l’hôpital de Matam dans le cadre de la formation des agents de district. © OMS

Formation des acteurs de la riposte à Kaffrine contre COVID-19 sur la PCI. © OMS

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NOTRE ACTION Prise en charge psychosociale • Formation de 82 acteurs communautaires et de bénévoles de la Croix-Rouge sénégalaise (CRS) à la Prise en Charge Psychosociale, dans la région Médicale de Thiès et de 70 acteurs communautaires et bénévoles de la CRS de la région médicale de Ziguinchor ; • Animation d’un groupe de parole des soignants du CTE de Guéréo, en appui à la Cellule de Coordination psychosociale de la Région Médicale de Thiès.

Une des sessions de formation de 82 acteurs communautaires et bénévoles de la Croix-Rouge en prise en charge psychosociale. © OMS

Communication des risques et engagement communautaire (CREC) et Communication externe • Appui à la revue des stratégies et des interventions communautaires pour la riposte à la pandémie de COVID-19; • Participation à la caravane de sensibilisation sur la Covid-19 dans le district sanitaire de Kanel (région médicale de Matam) ; • Appui à la révision/ adaptation des plans de communication des 12 districts de Dakar avec les responsables Éducation et Information Pour la Santé (EIPS) ;

Révision du plan CREC du Centre de Santé de Yeumbeul (Région de Dakar), avec les Responsables d’Éducation pour la Santé de cette structure. © OMS

• Formation en CREC des membres de l’Association des femmes médecins du Sénégal ; • Sensibilisation de 4621 personnes sur les mesures barrières lors de la distribution des vivres à Kaolack. 6

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NOTRE ACTION Logistique • Appui à l’aménagement d’un site de prise en charge extra hospitalière dans la région médicale de Kaolack ; • Appui à la région médicale de Kaffrine pour la mise aux normes du Centre de traitement épidémiologique (CTE) de l’hôpital régional et de 4 sites de prise en charge extrahospitalière (Kougheul, Malem Hodar, Birkelane) ; • Appui à la région médicale de Thiès pour la mise en place d’un CTE à la Maison d’arrêt et de correction de Thiès.

Le CTE dans l’enceinte de l’Établissement public de santé (EPS) de Kaffrine mis aux normes avec le soutien de l’OMS. © OMS

Le Capitaine Famara SECK, Médecin chef de l’Administration pénitentiaire suivant les explications de notre expert en logistique, avant l’installation d’un CTE au sein de la Maison d’arrêt et de correction de Thiès. © OMS

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QUESTIONS À…

Abdoulaye DANFA, Responsable technique de la cellule prise en charge psychosociale de la région de Thiès : «Nous collaborons avec l’OMS pour le bien être des personnes affectées » Médecin psychiatre au Centre de santé mentale Dalal Xel de Thiès, Dr. Abdoulaye DANFA, est aussi le Coordonnateur de la cellule régionale de prise en charge psychosociale dans le cadre de la riposte à la COVID-19.

Quelles sont les difficultés et les points de satisfaction du travail que vous avez eu à mener jusqu’à présent ? Notre travail est essentiellement orienté vers une double prise en charge. Il s’agit tout d’abord de prendre en charge les impacts psychologiques liés à la COVID-19 par la réassurance, l’écoute active, les groupes de parole, l’entretien individuel, afin de permettre l’expression des ressentis, la verbalisation des contenus psychiques. Quelle est l’importance d’un Ensuite, il nous faut prendre les besoins professionnel de la prise en charge sociaux exprimés d’abord au niveau régional psychosociale dans cette pandémie de la puis au niveau central. COVID-19 ? Actuellement, pour être en phase avec les Si on part de la définition de la santé donnée par l’OMS, qui est l’état de bien être complet physique, psychique et social, ne consistant pas en une absence de maladie ou d’infirmité, l’état de santé de l’être humain peut être atteint dans ces trois dimensions (physique, psychique et sociale). Ces trois dimensions de l’être humain sont susceptibles d’être atteintes par des situations de catastrophes, entraînant des perturbations physiques, psychiques et sociales. La COVID-19 est une maladie nouvelle, inconnue, de transmission rapide et potentiellement mortelle. Elle atteint donc l’être humain dans son fonctionnement physique, psychique et social ; d’où l’existence de répercussions non seulement organiques, mais aussi psychologiques (stress, angoisse, stigmatisation, rejet, troubles comportementaux et émotionnels) et sociales.

nouvelles stratégies gouvernementales (confinement à domicile des contacts, des cas asymptomatiques), nous mettons à contribution les acteurs communautaires, les leaders religieux, en les capacitant dans la prise en charge psychosociale. Aujourd’hui donc, si on doit tirer un élément de satisfaction de tout cela, c’est surtout l’engagement des personnels de santé, de la communauté auprès des personnes affectées par la COVID-19. Quant aux difficultés, elles concernent essentiellement le déficit en ressources humaines, en appui logistique et financier. Vous travaillez avec des experts de l’OMS, en quoi consiste leur apport et comment se passe la collaboration sur le terrain ?

L’apport des experts de l’OMS peut se résumer à mon sens à deux niveaux : un appui logistique et financier ; ensuite une meilleure orientation des programmes Pour rétablir la santé psychique et sociale d’action opérationnelle avec l’apport de des personnes affectées par la COVID-19 leur expertise dans le domaine de la prise en (cas positifs, malades, des contacts, charge psychosociale. intervenants, décideurs…), il est important que les professionnels du psychosocial La collaboration se fait dans le sens d’une leur apportent soutien émotionnel, complémentarité et d’un esprit d’équipe pour le bien être des personnes affectées par psychologique et matériel. la COVID-19. 8

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ÉCHOS D’ACTEURS Abdoulaye VILANE, Maire de Kaffrine après la formation sur la CREC : « La palme revient à l’OMS » «Je suis subjugué et je voudrais vous encourager. Je voudrais remercier le Ministère de la Santé et de l’Action sociale, remercier aussi tous les partenaires. Mais la palme revient à l’OMS, en tout cas pour nous à Kaffrine. A toutes les étapes, nous les avons sentis, vus et communié avec eux […] Nous voudrions leur dire que l’humanité leur sera reconnaissante. Les missions que vous exercez, les efforts que vous fournissez peuvent paraître ingrats par moment, parce que c’est contraignant, coûteux. C’est risqué même. Mais ce que vous faites, d’une manière ou d’une autre, a toujours un impact positif sur la marche de l’Humanité vers un mieuxêtre, un bien-être »

Dr. Seynabou NDIAYE, Médecin chef de la région médicale de Saint-Louis : « L’appui technique des partenaires a été très important» « Nous tenons à remercier tous nos partenaires techniques et financiers. L’OMS étant chef de file des partenaires, nous tenons à ce que Mme la Représentante qui nous a fait l’honneur de cette visite de travail, transmette ces remerciements. L’appui technique (des partenaires) a été très important pour la prise en charge de cette épidémie au niveau de la région de Saint Louis. Cela nous a permis de mieux aborder la gestion de la lutte contre la COVID-19 ».

Dr. Seynabou BA, membre de l’Association des femmes médecins du Sénégal : « La CREC est une notion que nous venons de découvrir» « La CREC est une notion que nous venons juste de découvrir au niveau de l’Association des femmes médecins et nous y avons trouvé d’autres mécanismes qui, nous le pensons, pourront nous aider à aller au-devant des communautés pour amener leur engagement dans la lutte, amener leur engagement dans la prévention face à cette pandémie. Grâce à l’OMS et au CLNS (Ndlr : Conseil national de lutte contre le Sida au Sénégal), nous avons pu faire cette première formation que nous pensons pouvoir démultiplier avec d’autres groupes de femmes médecins et d’autres groupes d’organisations de la société civile ».

Fatoumata FALL, Adjoint au Gouverneur de la région de Saint-Louis, chargé du Développement : « Depuis le premier cas, l’OMS est à nos côtés » « L’OMS est un de nos partenaires privilégiés. Depuis qu’on a identifié le premier cas suspect au niveau de la région de SaintLouis, l’OMS nous a envoyé un de ses experts qui participait régulièrement aux réunions du Comité régional de gestion de la COVID-19. Au-delà de cet aspect, à chaque fois que la région médicale faisait une expression de besoin, l’OMS nous envoyait un appui, qui se manifestait d’abord par la mise à disposition de matériels, mais aussi et surtout par l’appui technique, la prise en charge des cas, ainsi que la mise aux normes du comité technique. Et jusqu’à présent, cet accompagnement se poursuit et se fait sentir. Nous leur en sommes reconnaissants et je sais que cela se passe ainsi dans toutes les régions du Sénégal ».

Alassane CISSÉ, journaliste, président de l’Association des journalistes en santé, population et développement (AJSPD) : « Cette formation démontre l’importance de la communauté » « Nous nous félicitons de l’initiative de l’OMS et du SNEIPS pour cette formation en CREC des membres de l’Association des journalistes en santé, population et développement. Nous avons beaucoup appris lors de cette formation sur comment communiquer, comment amorcer certains sujets dans ce contexte de la COVID-19. Et pour obtenir l’engagement communautaire, l’expert de l’OMS a eu à démontrer que l’information doit quitter la base pour le niveau central. Il faut que la communauté soit impliquée, il faut qu’elle soit à la base de la solution ».

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PERSONNAGES DE L’OMBRE DU BUREAU OMS SÉNÉGAL

Ndèye NGOM DIAW

Une actrice clé du système Dans l’ombre des épidémiologistes, des communicants et des autres experts de l’OMS déployés sur le terrain, se trouvent des femmes et des hommes qui œuvrent aussi pour la riposte à la COVID-19. Parmi eux, Mme Ndèye NGOM DIAW, chargée de la logistique, de l’approvisionnement et des voyages au bureau de l’OMS Sénégal. Ayant intégré le bureau en 2004, elle s’est retrouvée à ce poste clé de chargée de la logistique au cours de l’année 2010. Aujourd’hui, elle a pour mission, d’assurer l’approvisionnement au bureau du Sénégal et de ceux des pays voisins (Gambie, Mauritanie, Guinée, Guinée Bissau). Dans le domaine de la logistique, elle reçoit les commandes et les achemine vers les différentes structures (laboratoires ou hôpitaux). Mme DIAW, comme elle est communément appelée par ses collègues, s’occupe également de la gestion des voyages aussi bien à l’intérieur du pays qu’à l’international. Avec la fermeture des frontières aériennes ces derniers mois, elle s’est appesantie sur le déploiement du personnel et des consultants de l’OMS dans les différentes régions du Sénégal. Mais cette situation n’a en rien réduit son rythme de travail, surtout en cette période de pandémie. « La gestion de l’épidémie d’Ébola nous a permis de mieux appréhender cette pandémie de COVID-19 » confie-t-elle, pour illustrer sa bonne gestion de l’urgence et le surplus de travail. Des tâches qu’elle abat avec entrain en gardant le sourire.

Ont contribué à ce numéro Directrice de la publication : Lucile IMBOUA, Représentante Résidente de l’OMS Rédaction Mady BA Rodrigue B. BARRY Mamadou BIAYE Mohamed Elimane LO Anaëlle ROUCOU Mor DIAW 10

Yao BOSSOU Mahamadou TRAORÉ Ndella DIAKHATÉ Ibrahim Oumar BA Balla Mbacké MBOUP Mamadou NDIAYE Aliou DIALLO Abdoul Aziz GBAYA Amadou Touty NDIAYE Dickson MUKÉBA David HOUETO Obed IBILIABO

Berthe NJANPOP Gorgui Bâ TOURÉ Ndèye Maguette NDAW Boris H. DEGAULLY Fama NDIAYE Licka DIÈYE DIAMBO

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