N°3 J U I N 2014
DAPTONE SUPER SOUL REVUE PORTRAIT UNE JOURNÉE DE RÊVE MONTREUX JAZZ STORY 1976 FLASHBACK
Charles Bradley Montreux Jazz Festival 2011
Concentrated watercolors, water-based acrylics, and water
Everywhere is Art
Simply look a little deeper
That is what artists do. They look beyond the expected, often finding inspiration in surprising places. At UBS, we apply a similar kind of attitude to everything we do. It is through this search for deeper meaning that we are able to discover new and interesting perspectives. These, in turn, allow us to uncover new investment opportunities for our clients. It is in this spirit that we support Art Basel in Basel, Miami Beach and Hong Kong – the premier art shows for modern and contemporary works. It is just another way of showing that everywhere is, in fact, art. UBS is the global Lead Partner of Art Basel. ubs.com/art
Š UBS 2014. All rights reserved.
ÉDITO MATHIEU JATON, CEO MONTREUX JAZZ FESTIVAL
A QUELQUES BRASSÉES DU FESTIVAL, CE NUMÉRO MONTE LE VOLUME. LE NOUVEAU MONTREUX JAZZ CAFÉ AT MONTREUX PALACE EST À L’ORÉE DE SON OUVERTURE, ET NOS ESPRITS SONT DÉJÀ SAOULS DE SOUL.
Jonathan Batiste and Stay Human, Montreux Jazz Club, 2013
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os équipes courent actuellement dans tous les sens pour rassembler les briques et les détails précieux aux fondations de cette 48 e édition: planifier, organiser, imaginer tous les scénarii possibles afin que dans nos salles, de l’Auditorium Stravinski au Montreux Jazz Club, en passant par la Rock Cave, le Chalet d’en bas et bien sûr les quais, votre venue au Festival soit chaque fois une journée de rêve. Un morceau de fiction.
EDITO. This issue turns up the volume, with the Festival mere days away. The new Montreux Jazz Café at Montreux Palace is about to open, and we are already getting into a soul groove. Right now, our team members are busy assembling every precious brick for the foundations of the 48th edition of the Festival. We are planning, organizing, and imagining every possible scenario in our different venues, from the Auditorium Stravinski to the Montreux Jazz Club by way of the Rock Cave, the Chalet d’en bas and the lakefront promenades. Our goal: that every time you visit the Festival will be a dream day, a historic event, a story-book experience.
Si l’on parle de «fondations» et «d’histoire», comment ne pas saluer la soul, qui brûle les pages du magazine au moment où l’exposition Great Black Music impregne la Cité de la Musique à Paris. Cette musique afro-américaine que Claude Nobs chérissait tant s’incarne cette année encore dans des évènements majeurs comme la venue exceptionnelle de Stevie Wonder mais aussi de la Daptone Super Soul Revue. Fruit du célèbre label new yorkais, ce brasier scénique sera attisé le 14 juillet par Sharon Jones et Charles Bradley...
And speaking of “foundations” and “history”, we could not fail to honor soul, burning up the pages of our magazine when, in Paris, the Great Black Music exhibit has taken over the Cité de la Musique. This African-American music so beloved of Claude Nobs is at the heart of major Festival events like the exceptional concert by Stevie Wonder, and also the Daptone Super Soul Revue. This project of the famous New York label will set the Festival on fire on July 14th, with Sharon Jones and Charles Bradley lighting the match.
Et puis pourquoi pas un Japan Day le 11 juillet, tiens, pour célébrer nos relations jazziques avec ce pays ami du Festival et de la Suisse depuis 150 ans? Montreux cultive et cultivera encore ces projets très spéciaux, car ils cimentent des instants inoubliables.
And while we’re at it, why not a Japan Day on July 11th? We can celebrate our musical ties to that country, a friend to the Festival – and, for 150 years now, to Switzerland! These very special projects are a fundamental part of Montreux now and forever, because of the unforgettable memories they forge
An updated Festival programme iS enclosed iN this edition of Montreux Jazz Magazine.
IMPRESSUM published by FONDATION DU FESTIVAL DE JAZZ DE MONTREUX, 2M2C, AV. CLAUDE NOBS 5, 1820 MONTREUX, WWW.MONTREUXJAZZ.COM CONTACT PRESSE@MJF.CH // RÉDACTION MONTREUX JAZZ FESTIVAL COMMUNICATION DEPARTMENT, DAVID BRUN-LAMBERT, SALOMÉ KINER, CHRISTOPHE PASSER-L’HEBDO // traduction JAMES TARPLEY // DESIGN alafolie.Ch // PHOTOLITHO IMAGES 3 // PRINT MUSUMECI S.P.A. // photos COVER FFJM-D. Balmat / P.3 FFJM-D. BALMAT / P.4 DR, S. Nomura / P.5 AEDAS INTERIOR / P.8 Daptone Records / P.9 P. McGeiver / P.10 FFJM-V. Bailly / P.12 C. Ceresole / P.14 Sony Music, L. Graca / P.15 F. Jaquenod / P.16 ET 17 DR / P.18 G. Braunschweig GM Press / P.19 G. Braunschweig GM Press, D. Pitt / P.21 DR / P.20 DR, D. Benoit-Roux / P.21 C. Ceresole, Cauboyz / P.22 L. Brownlee, MUSIKVERTRIEB, B. Peverelli, U. Gruber, T. Barnes / P.24 MONTREUX JAZZ CAFé, PARIS / P.26 Cité de la Musique de Paris, DR
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JAPAN DAY ABOUT US
LE 11 JUILLET SERA NIPPON: POUR LE 150 E ANNIVERSAIRE DES RELATIONS DIPLOMATIQUES ENTRE LA SUISSE ET LE JAPON, UN «JAPAN DAY» TOUT MONTREUSIEN SERA CÉLÉBRÉ, AVEC UN IKEBANA DE MUSICIENS.
Shohachi Sakai, President & CEO Montreux Sounds Entertainment Japan & Mathieu Jaton, CEO Montreux Jazz Festival, 2013
Hiromi Uehara, en trio le VENDREDI 11 juillet au Montreux Jazz Club
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ette initiative commune du Festival, de Blue Note Tokyo, de Montreux Sounds Entertainment et de l’ambassade du Japon cristallise des années de relations avec ce pays féru de jazz. Tout commence à la fin des années 80, sur un élan visionnaire de Claude Nobs: Sony vient filmer en haute définition les concerts de Montreux. Le rêve s’incarne avec la venue de Shohachi Sakai, manager de Sony à l’époque. La magie montreusienne opère, et la diffusion est un succès international. Dès 1998, le Montreux Jazz Festival aura son jumeau au Japon.
JAPAN DAY. CELEBRATE JAPAN ON 11 JULY: For the 150th anniversary of diplomatic relations between Switzerland and Japan, a Montreux-style “Japan Day” will featurE an array of Japanese artists.
This joint initiative of the Festival, the Blue Note Tokyo, Montreux Sounds Entertainment, and the Japanese Embassy represents many years working with jazz-crazy Japan. It all began in the late 1980s with one of Claude Nobs’ visionary ideas, when he invited Sony to film Montreux concerts in high definition. The dream became reality when Shohachi Sakai Les artistes de ce Japan Day risquent bien de of Sony came to Montreux. Montreux’s inimitable faire fleurir les cerisiers une seconde fois... magic took hold, and the broadcast was an interHiromi Uehara aimante l’attention, furie sur national success. Starting in 1998, the Montreux Un «Japan Day» les touches en même temps qu’elle mimique, Jazz Festival’s Japanese cousin was born. tout montreusien joueuse, en contrôle total de son piano. Au parc sera célébré le 11 juillet. Vernex, un certain big band aurait ravi Claude The artists for Japan Day might just make the Nobs: le Blue Note Tokyo All Star Jazz Orchescherry trees blossom a second time! You can’t tra dirigé par Eric Miyashiro reçoit en guest star take your eyes off Hiromi Uehara as her fingers la chanteuse de bossa nova nippo-brésilienne Lisa dance on the keys–at once playful and in total control of her instrument. The Parc Vernex will swing to a big Ono. Tomoyasu Hotei signait le thème de la «bataille sans honneur ni humanité» dans Kill Bill, il électrisera Music in band that Claude Nobs would have adored: directed by Eric the Park. Quand on pense qu’il était la guest star des Rol- Miyashiro, the Blue Note Tokyo All Star Jazz Orchestra will ling Stones sur leur tournée japonaise... On peut transpirer à showcase Japanese-Brazilian guest star Lisa Ono. Tomoyasu l’aise, loin d’avoir fait le tour des festivités. Hotei, author of Kill Bill’s “Battle Without Honor or Humanity” (and guest artist for the Rolling Stones’ Japanese tour!) will electrify Music in the Park. All this and more await you in Montreux on July 11th!
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MONTREUX JAZZ CAFÉ ABOUT US
LE «MONTREUX JAZZ CAFÉ AT MONTREUX PALACE» OUVRE SES PORTES LE 26 JUIN PROCHAIN, SUBLIMANT LE LIEN HISTORIQUE ENTRE LE FESTIVAL ET L’ÉTABLISSEMENT HÔTELIER QUI A LOGÉ LES PLUS GRANDS ARTISTES DEPUIS 1967.
Montreux Jazz Café AT MONTREUX PALACE, 2014
Funky claude’s baR AT MONTREUX PALACE, 2014
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Enfin! Le voilà bientôt en son pays!» Le Montreux Jazz Café at Montreux Palace cristallise une histoire unique, celle du Festival, intriquée depuis ses origines avec le rayonnement du Fairmont Le Montreux Palace. Dans ce joyau architectural de tradition et d’élégance construit en 1906, les artistes du Festival trouvent une tranquillité rare et, à l’instar d’un Vladimir Nabokov, goûtent à l’inspiration d’une vue sidérante sur la Riviera. B.B. King, James Brown, David Bowie, Miles Davis, Roberta Flack, Leonard Cohen, Joe Cocker, Santana, Grace Jones... Ces noms résonnent encore dans les couloirs, entre les vocalises matinales de Randy Crawford, les gammes de Prince sur le piano du lobby ou les fringales nocturnes de Quincy Jones pour le poulet épicé. Ce dernier est d’ailleurs devenu l’un des plats emblématiques de la carte du Café de Montreux, au même titre que la salade de pommes de terre et cervelas, l’un des plats favoris de Claude Nobs.
MONTREUX JAZZ CAFÉ. “MONTREUX JAZZ CAFÉ AT MONTREUX PALACE” OPENS ITS DOORS ON JUNE 26 TH, HONORING THE HISTORIC TIES BETWEEN THE FESTIVAL AND THE HOTEL THAT HAS HOSTED ITS GREATEST ARTISTS SINCE 1967. “Finally coming to its home country!” The Montreux Jazz Café at Montreux Palace is the result of a unique history. Since its very beginnings, the Festival has been entwined with the Fairmont Le Montreux Palace. In this elegant jewel of the highest architectural traditions, constructed in 1906, the Festival’s artists have always found a rare kind of tranquility that is the soul of Swiss hospitality. These artists, like Vladimir Nabokov, have been inspired by the breathtaking beauty of the Swiss Riviera. B.B. King, James Brown, David Bowie, Miles Davis, Roberta Flack, Leonard Cohen, Joe Cocker, Santana, Grace Jones... Their names still echo in the corridors, between early-morning vocals from Randy Crawford, Prince’s scales on the lobby piano, and even Quincy Jones’ late-night snacks of spicy chicken. In fact, that’s also one of the trademark offerings on the menu at the Café in Montreux, along with the potato and cervelas (swiss sausages) salad, one of Claude Nobs’ favorite dishes.
Cette enseigne d’une centaine de places sera particulièrement marquée par les goûts du fondateur du Festival. Elle mêlera l’atmosphère feutrée des clubs de jazz à une esthétique plus montagnarde. Objets de collection, archives audiovisuelles et photos en noir et blanc incarneront un demisiècle de concerts. Ce 5 e Montreux Jazz Café s’apprête à devenir une étape touristique et gastronomique pour qui souhaitera s’imprégner de l’ADN de la manifestation tout au long de l’année.
The 100 seats establishment will clearly be stamped with the style of the Festival’s founder, with a fusion of cozy jazz clubs and the chalet esthetic, objects from Claude’s private collection, audiovisual archive footage, and black and white photos that immortalize memories from a halfcentury of world-class concerts. This 5th Montreux Jazz Café will become a landmark destination for anyone wishing to get a taste of the Montreux Jazz Festival experience, and to dive in its history, all year round
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SOUL POWER! PORTRAIT / DAVID BRUN-LAMBERT
«THE DAPTONE SUPER SOUL REVUE» CLÔT SA TOURNÉE EUROPÉENNE D’ÉTÉ AU MONTREUX JAZZ FESTIVAL. UN ÉVÉNEMENT QU’ÉVOQUENT LES DEUX FIGURES TUTÉLAIRES DU LABEL DE BROOKLYN: SHARON JONES ET CHARLES BRADLEY.
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a soul music n’a jamais connu de fin. Depuis son apparition aux Etats-Unis au cours des sixties, cette incarnation moderne du rhythm’n’blues s’est irrésistiblement perpétuée jusqu’à aujourd’hui. Hier, Amy Winehouse offrait une vision rénovée de la soul à l’aune de thématiques contemporaines. Aujourd’hui, le label de Brooklyn Daptone Records s’applique à imaginer un futur à une tradition musicale fondée sur l’énergie et la spontanéité.
SOUL POWER! “The Daptone Super Soul Revue” is closing out their European summer tour at the Montreux Jazz Festival. The event stars two of the Brooklyn label’s most famous artists: Sharon Jones et Charles Bradley. Soul music is eternal. Since its inception in the US in the sixties, this modern incarnation of R&B has continued to thrive right up to the present day, with artists like Amy Winehouse serving up an updated vision of soul coupled to contemporary themes. Now it is the Brooklyn label Daptone Records that is crafting the future of this musical tradition founded on energy and spontaneity.
Créé en 2001 par les musiciens Gabriel Roth et Neal Sugarman, Daptone est demeuré fidèle aux canons esthétiques de la soul des origines: enregistrement sur bande analogique, arrangements et orchestrations rutilants, présence efficace et bienveillante d’un groupe «maison», The Dap-Kings, octet de rang déjà croisé sur six titres de l’album Back to Black de Winehouse. En outre, et depuis 2002, le gang accompagne la pétulante Sharon Jones, héritière naturelle des légendes Aretha Frankin et Tina Turner.
Created in 2001 by musicians Gabriel Roth and Neal Sugarman, Daptone hews faithfully to the esthetics of early soul music. Daptone features analog recording, dazzling arrangement and orchestration, and the stylings of their very own “house” band: The Dap-Kings, with eight top-notch artists who contributed to six of the tracks on Winehouse’s Back to Black. La soul ne peut Since 2002, this ensemble accompanies the pas mourir. amazing Sharon Jones, natural heir of legends Charles Bradley like Aretha Franklin and Tina Turner.
Inspirée par les trajectoires désormais mythiques des plateformes Stax ou Tamla-Motown, Daptone dessine ainsi à l’heure du 2.0 les contours d’une soul music moderne, rénovant au passage la tradition des «revues » autrefois chères à Berry Gordy ou James Brown. Avec la «Super Soul Revue», le label lance cet été ses plus fins limiers sur les routes d’Europe: Sharon Jones & The Dap-Kings, Charles Bradley, Antibalas, Sugarman 3 ou Saun & Starr achèveront cette tournée menée entre sueur et fureur au Montreux Jazz Festival le 14 juillet. Une apothéose annoncée qu’évoquent les vétérans Sharon Jones et Charles Bradley réunis à l’occasion d’une interview croisée.
Inspired by the path blazed by the now legendary Stax and Tamla-Motown, Daptone reveals to the 21st century a thoroughly modern soul music, along the way bringing back into the spotlight the “Revue” tradition in the style of Berry Gordy and James Brown. The label hits the roads of Europe with a “Super Soul Revue” made up of their finest artists: Sharon Jones & The DapKings, Charles Bradley, Antibalas, Sugarman 3, and Saun & Starr. This frenetic, energetic tour will take its curtain call at the Montreux Jazz Festival on 14 July. Sharon Jones and Charles Bradley got together with us to talk about this experience.
Hier Raphael Saadiq ou Amy Winehouse. Aujourd’hui les artistes de Daptone Records. Peut-on selon vous parler de «Renaissance soul»? Sharon Jones: Pour moi la soul c’est la musique du présent. Depuis vingt ans que je la chante, la soul est toute ma vie. Je la vois comme une essence, quelque chose que l’on ressent, qui vient directement du cœur. En ce sens, la soul concentre l’éventail des émotions humaines: joie, tristesse, colère, enthousiasme. Bref, la soul, c’est la vie!
First Raphael Saadiq and Amy Winehouse, and now the artists of Daptone Records–Do you think we should be talking about a “Soul Renaissance”? Sharon Jones: For me, soul is the music of the present. I have
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Charles Bradley, 2013
Charles Bradley: La soul ne peut mourir, elle est un principe qui se perpétue de génération en génération. L’expression la plus simple et directe de l’âme humaine. Chez moi, elle s’exprime aussi par l’énergie. Grâce à elle, je peux attraper le public et créer un dialogue privilégié avec lui.
been singing soul for twenty years–it is my entire life. I see it like an essence, something you feel, that comes straight from the heart. That means that soul carries with it the whole panoply of human emotions: joy, sadness, anger, enthusiasm…Basically, soul is life!
Vous sentez-vous inscrit dans une tradition? SJ: Complètement! A ce titre, je pense même que Daptone est le Motown d’aujourd’hui! De quoi s‘agit-il? D’artistes de grands talents soutenus par un label indépendant qui possède une vision intransigeante de l’excellence musicale. Chacun d’entre nous est sous haute influence artistique. Pour ma part: Aretha Franklin. Quand je chante, je crois que je la convoque et qu’elle s’exprime un peu à travers moi.
Charles Bradley: Soul is eternal, it’s a principle that is passed down from generation to generation. It’s the most simple and direct expression of the human soul. For me, it’s also expressed by energy. Thanks to soul, I can grab the audience and have a real dialog with them. Do you feel like you are part of a tradition? SJ: Absolutely! In fact, I also think that Daptone is the Motown of today! What is it? Talented artists supported by an independent label with an uncompromising vision of musical excellence. We each have lofty artistic influences: mine is Aretha Franklin. When I am singing, I feel like I am channeling her, and that she is sort of expressing herself through me.
CB: Je crois qu’il n’est pas nécessaire de jouer du rhythm’n’blues pur et dur pour être soul. Aujourd’hui, on perçoit la soul dans des chansons où le beat est rapide, où les textes sont plus rappés que chantés, où les machines remplacent souvent les instruments. Mais si on tend l’oreille, pas de doute: c’est bien l’héritage soul qui sous-tend ces chansons et grâce à elle que ces titres nous touchent tant.
CB: I don’t think you have to play hardcore rhythm and blues to be soul. Today, people find soul where there’s a fast beat, where the words are rapped more than sung, where machines often replace instruments. But if you listen carefully, there’s no doubt about it: it really is the heritage of soul that underlies these songs, and it’s thanks to that fact that we are so deeply touched by them.
Comment envisagez-vous ce «Super Soul Revue European Tour»? SJ: D’abord comme un événement majeur dans l’histoire de Daptone. Que sur une même scène soient à la fois réunis Antibalas, Spaceman 3 ou Charles Bradley, c’est tout à fait unique!
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Sharon Jones, 2013
How do you envisage this “Super Soul Revue European Tour”? SJ: First of all, as a major event in the history of Daptone. Bringing together Antibalas, Sugarman 3, and Charles Bradley on a single stage is absolutely unique! I don’t know what’s going to happen during these concerts, but if we look at the quality of the artists that have been assembled, I think that this tour is definitely going to set the bar really high in terms of musical quality and energy.
J’ignore ce qui va se passer durant ces concerts. Mais si l’on observe la qualité des artistes réunis, je crois que cette tournée fera très certainement date en terme de qualité musicale et d’énergie. CB: J’aime l’idée que Sharon et moi soyons les «anciens» de ce super groupe multi générationnel. On s’inspire les uns les autres constamment. Pour le reste, le mot d’ordre sera «éclatons-nous!».
CB: I like the idea that Sharon and I are the “seniors” in this Si vous deviez interpréter sur la scène du Montreux Jazz super multigenerational group. We are all constantly inspirFestival une chanson d’un artiste qui a marqué l’histoire du ing each other. Our motto is simple: “Have fun!” Festival, quelle serait-elle? SJ: Tant d’artistes prodigieux ont créé la légende If we asked you to perform a song at Montreux by du Montreux Jazz Festival! Qui choisir? Peutan artist who has really made their mark on the être James Brown. Et si je devais reprendre une Festival, which would you choose? Daptone de ses chansons, je crois que du fait de mon SJ: So many incredible artists have contribest le Motown histoire personnelle ce serait «Say It Loud (I’m uted to the mythic Montreux Jazz Festival! d’aujourd’hui. Sharon Jones Black & I’m Proud)». Who would I choose? Maybe James Brown. And if I had to cover one of his songs, I think that due to my own life story it would be “Say It Loud (I’m Black & I’m Proud)”.
CB: Moi aussi, je choisis James Brown! Cet homme a été un cadeau de dieu fait au monde. Aucune musique ne me touche plus que la sienne. C’est la raison pour laquelle je la perpétue aujourd’hui à ma manière. Une chanson? «It’s A Man’s Man’s Man’s World» s’impose!
CB: I would choose James Brown too! That man was God’s gift to the Earth. No music touches me more than his does. That’s why I keep his music alive in my own way. One song? “It’s a Man’s Man’s Man’s World” is the obvious choice!
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UNE JOURNÉE DE RÊVE MONTREUX JAZZ STORY / SALOMÉ KINER
CECI EST UNE FICTION INSPIRÉE DE FAITS RÉELS, OU EN PASSE DE LE DEVENIR… LE 9 JUILLET PROCHAIN.
Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant D’une femme inconnue, et que j’aime, et qui m’aime Et qui n’est, chaque fois, ni tout à fait la même Ni tout à fait une autre, et m’aime et me comprend...*
J
’attends Michaël. C’est un rituel. Tous les ans, nous nous retrouvons dans les premiers jours de juillet. Nous laissons les impératifs ordinaires et les obligations contractuelles. Nous nous donnons rendez-vous sur ce qu’hier encore nous appelions la Grand Rue, et qui est aujourd’hui drapée dans l’hommage mémoriel à l’éternel enfant du pays: l’avenue Claude Nobs. 500 mètres de bitume qui cristallisent désormais 47 éditions du Montreux Jazz Festival. Sous les pavés, le mythe...
UNE JOURNÉE DE RÊVE. This story was inspired by true events–or ones that will come true on the 9th of July…
Oft do I dream this strange and penetrating dream: A woman unknown, whom I love, and who loves me, Who each time changes not, nor yet holds steady but loves me well, and knows me as I am...*
Assis à la terrasse du Montreux Jazz Café, je regarde et j’écoute s’affairer les petites mains: le roulis des flightcases qu’on décharge sur le quai. La percussion douce des escar-
I’m waiting for Michaël. It’s a ritual. Every year, we meet up early July. We put aside our daily duties and contractual obligations. Our rendezvous spot was still called the “Grand Rue” just a year ago, and it now revels in the memory of the region’s favorite son as the “Avenue Claude Nobs.” 500 yards of asphalt in which 47 editions of the Montreux Jazz Festival have already left their mark & dwell.
pins qui courent accueillir les artistes. Le jargon des hommes en noir qui scandent des instructions techniques. A Montreux, la cadence du Festival est d’abord celle qui s’échappe du souffle chaud de ceux qui le rendent possible. La grande, celle des artistes et des scènes, cette Dame fiévreuse, sommeille encore.
Seated on the Montreux Jazz Café terrace, I watch and absorb the music of many hands at work: the roll of flight cases being unloaded at the dock…the gentle percussion of heels striking as they run to welcome artists…the lingo of men in black shouting out instructions for complex tasks...
Michaël est en retard. Il n’arrivera pas avant quelques heures. Je traverse la rue et rejoins le Petit Palais pour goûter les nourritures spirituelles. Une édition du Montreux Jazz Festival n’est pas complète sans passer par la case workshops. J’ai l’embarras du choix dans la programmation à venir: la carte blanche de Moderat, le road trip de Manu Katché ou les guitares magnétiques de l’azéri Natiq?
In Montreux, the rhythm of the Festival is set by the teams of hard-working men and women who make it possible. The core cadence, that of the artists and the stages, is like a that febrile Lady who slumbers still.
Michaël est retenu à Genève. Je descends l’attendre sur le frais des pelouses.
Michaël is running late. He won’t arrive for a few hours. I cross the street and enter the Petit Palais to broaden my horizons. No edition of the Montreux Jazz Festival is complete without at least a couple workshops. The programme is so rich that I am stuck for choice: the carte blanche for Moderat, the road trip with Manu Katché, or the spellbinding guitars of Natiq?
Music in the Park: la scène de mon adolescence. Combien de jeunes talents n’ai-je pas découvert ici? Combien d’amis musiciens ne suis-je pas venu soutenir, lorsqu’ils donnèrent les premiers d’une longue série de concerts? Tremplin précieux pour la jeune scène suisse, le parc Vernex est un coin de verdure où viennent s’alanguir les premiers flâneurs.
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Kim Gordon, Bad Bonn Düdingen, 2012, par Catherine Ceresole
Michaël is delayed in Geneva. I head down to wait for him on the cool lawn. Music in the Park: the stage of my teen years. How many young talents have I discovered here? How many musician friends have I come to support, as they were giving their first in a long series of concerts? Parc Vernex is a green oasis that calls to leisurely wanderers–and an invaluable springboard for young Swiss artists.
C’est là que je la vois pour la première fois. Je rêvasse sous le soleil de 16 heures quand m’éblouissent subitement les reflets de sa peau cuivrée. Elle part dans un grand rire – ce genre de cascade de gorge qui résonne dans le cœur et vous tombe droit sur les tripes. Sonné, je m’appuie sur mes coudes pour la chercher du regard: elle a disparu. Certains instincts vous font lever et marcher. A ce moment précis, je sais qu’il me faut à tout prix la retrouver. Je veux entendre sa voix, je veux carresser ses cheveux; je veux connaître son prénom.
That’s where I see her for the first time. While slumbering in the afternoon sun, I am suddenly blinded by the light off her bronzed skin. She lets out a huge laugh–the kind that pours out of your throat, resonates in your heart, and hits you right in the gut. Stunned, I rise to my elbows to try and spot her, but she has vanished. Certain instincts can make you get up and walk. At that very moment, I know that I must find her again, at any price. I want to hear her voice; I want to stroke her hair; I want to know her name.
Est-elle brune, blonde ou rousse? Je l’ignore.*
Je sais sa peau cuivrée et son rire profond. J’ai deux indices, et douze heures devant moi. Je commence par remonter les quais. Porté par les volutes exotiques des cuisines du monde, je me sens comme un prince cherchant sa reine de Saba. J’arrive aux marches du Chalet d’en bas. Ce labyrinthe de verre et de bois m’appelle en clignotant. Au détour d’un objet, d’un disque, d’une anecdote, j’apercevrai peut-être le regard de mon mirage ensoleillé.
Her locks brown, blonde or red? I know not. *
I know that her skin is bronzed, and her laugh deep. I have two clues, and twelve hours ahead of me. I start by heading up the lakefront. Lifted by the aromas of world cuisine, I feel like a prince seeking his Queen of Sheba. I arrive at the steps to the Chalet d’en bas. This shining labyrinth of glass and wood calls to me. Perhaps I will glimpse my sun-kissed mirage next to an artifact, a record, an anecdote.
Et pour cause: Beauty lies in the eye, proclame Catherine Ceresole. Après le Centre Culturel Suisse à Paris, et le Musée de l’Elysée à Lausanne, elle expose dans ce lieu intimiste 35 ans de rock underground. Loin des clichés, c’est au Chalet d’en Bas que l’histoire se raconte: la bande-son des 126 légendes immortalisées par la photographe démontrent que les scènes d’hier gardent une place prépondérante dans les musiques actuelles.
Sure enough: “Beauty lies in the eye”, proclaims Catherine Ceresole. After the Centre Culturel Suisse in Paris, and the
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Musée de l’Elysée in Lausanne, she is showcasing some 35 years of underground rock in the Chalet d’en bas. This intimate space does not recount clichés, it recounts history: the soundtracks of 126 legends immortalized by Catherine’s photography demonstrate that yesteryear’s stages play a predominant role in today’s music. The proof? It’s nearly time to go cheer the newfound complementarity of OutKast. 20 years after their beginnings, this incredibly creative duo will shake the paint off the walls of the Auditorium Stravinski. They’re the headline act for Wednesday, July 9th: if I must see them somewhere, it can only be here.
La preuve, c’est bientôt l’heure d’aller applaudir la complémentarité retrouvée d’OutKast. 20 ans après leurs débuts, le duo fantasque, dopé à la créativité, va faire suer les murs de l’Auditorium Stravinski. Et puis c’est la tête d’affiche de ce mercredi 9 juillet; si je dois la revoir, ce ne peut qu’être ici. Le public frétille sous la douche vitaminée des géants du rap. Et c’est là, en plein Dirty South, que je l’aperçois à nouveau. Elle danse au-dessus des flammes de «Ms. Jackson». Elle a le port de tête puissant et cadencé, une silhouette futuriste dans sa robe bariolée. Je l’appelle dans une langue inventée, un mélange de crunk et de jazz. Mais la chanson s’arrête à peine qu’elle a déjà disparu dans la foule fiévreuse...
The audience is fizzing under the high-voltage deluge of these rap gods. And it’s there, smack dab in the Dirty South, that I spot her once more. She is dancing over the flames of “Ms. Jackson”. Her bearing is forceful and energetic, her silhouette futuristic in her colorful dress. I call to her in an invented language made up of crunk and jazz, but the song has barely ended before she has disappeared back into the feverish crowd...
Engourdi et comme envoûté, je descends les étages et la suis à tâtons. Elle m’introduit dans l’écrin feutré du Montreux Jazz Club, qui sublime la virtuosité du grand Jack DeJohnette. Je voulais le calme après la tempête – j’allais connaître la transe. Cachée derrière les lourds rideaux de velours rouge, elle fait trembler les tentures au rythme des percussions mélodiques. Elle dégage une aura magnétique, et vole la vedette à l’artiste - nous ne sommes pas plus de 300, mais nous n’avons d’yeux que pour elle.
Reeling, my head heavy, I feel my way downstairs, following her blindly. She leads me into the cozy hush of the Montreux Jazz Club, rendering sublime the virtuosity of the great Jack DeJohnette. I’m looking for the calm after the storm, and what I get is a trance. Hidden behind the thick red velvet curtains, she’s shaking them with the rhythm of melodic percussion. Her aura is so electrifying that she steals the thunder of the artist: there are less than 300 of us, but we only have eyes for her.
Je sors à temps de ma torpeur pour courir à la Rock Cave. Le canadien Timber Timbre, celui qui nous arrache et les larmes et le cœur, chante son dernier album en forme de message: Hot Dreams, sussurre-t-il, et ces notes suaves éclairent mon rêve à moi comme une lune rouge dans la nuit montreusienne.
I emerge from my torpor just in time to run to the Rock Cave. Canada’s Timber Timbre, heartbreaker and tearjerker, is singing his latest album in the form of a message: Hot Dreams, he whispers, and his smooth notes light up my dream like a red moon in Montreux’s night sky.
Et pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a L’inflexion des voix chères qui se sont tues *
Je sors de cette parenthèse chimérique. Les quais grouillent de festivaliers en goguette. Partout, ce ne sont qu’ivresses joyeuses et rires déployés. Je colle son souvenir au visage des autres, mais ce n’est jamais elle. Je suis mélancolique et heureux à la fois: si ce n’était qu’un rêve, au moins l’aurai-je vécu. Ce fut une compagnie idéale – séduisante en diable, complexe et profonde.
And her voice - her distant, calm deep voice is the echo of beloved voices that are with us no more * I head outside to find the promenades crawling with starryeyed festivalgoers. I find nothing but high spirits and lively
OutKast, le mercredi 9 juillet 2014 à L’Auditorium Stravinski
Timber Timbre, le mercredi 9 juillet 2014 à LA Rock Cave
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Montreux Casino, 1969
laughter. I compare my memory to each face I see, but it is never her. I feel at once melancholy and joy: even if it were only a dream, at least I experienced it. She made perfect company: seductive as the devil, complex and profound. I’m lost in the clouds of these cryptic musings when I realize someone is calling to me. It’s Michaël! He has just seen the Goldfrapp concert, and his head is still bobbing to the heavenly waves of their electronic ballads. We share a bite on a terrace. The lake reflects a fiery glow from the town lights. He speaks to me, like one possessed, about the gracefulness of English voices, of Alison Goldfrapp’s and the even more febrile voice of Hannah Reid, vocalist of London Grammar. We have a few drinks while singing the praises of these spectral muses – his and mine, the movers and the shakers.
Je suis perdu dans le nuage ouaté de ces songes sybillins quand j’entends qu’on m’appelle. C’est Michaël ! Il vient d’assister au concert de Goldfrapp, et ses yeux voguent encore sur les vagues célestes de leurs ballades électroniques. Nous partageons une assiette sur une terrasse. Le lac brasille sous les feux nocturnes et la lumière des villes. Il me parle, obnubilé, de la grâce des voix anglaises, d’Alison Goldfrapp à celle, encore fébrile, d’Hannah Reid, la chanteuse de London Grammar. Nous buvons quelques verres en chantant les louanges de ces muses spectrales – les siennes et les miennes; celles qui proposent, celles qui disposent. Nous sommes toujours hypnotisés par nos découvertes respectives lorsque Michaël me propose d’aller jeter un œil aux Aftershows du Lab.
We are still under the spell of our respective discoveries when Michaël suggests checking out the Aftershows at the Lab. I have never been superstitious, but I am hardly inside the venue when Kaytranada, a young Canadian beat maker phenom, plays a sexy Teedra Moses remix: “Just wanna be your girl”...
Je n’ai jamais été superstitieux, mais j’ai à peine le temps de prendre mes marques que le canadien Kaytranada, jeune beatmaker surdoué, lance un remix sexy de Teedra Moses. «Just wanna be your girl»... Et c’est ici que je comprends: elle est partout, et nulle part. Elle a tous les visages et aucun à la fois. Elle est langoureuse et rythmée. Elle vient d’ailleurs, mais elle vit ici, maintenant, et pour dix jours encore. Elle est comme les rêves: elle habille la vie. Elle porte mille noms; elle en supporte peu; on l’appelle Musique.
And then I get it: she is everywhere, and nowhere. She has every face, and is faceless. She is languorous and jazzed up. She comes from elsewhere, but she lives here, now, and for ten more days. She is like dreams: she dresses up life. She bears a thousand names, and she bares all: we call her Music
* extraits de «Mon rêve familier» (Paul Verlaine, 1866)
* from ”My familiar dream” (Paul Verlaine, 1866)
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CET ÉTÉ, LE NOIR ET BLANC EST ÉLÉGANT. HIER COMME AUJOURD’HUI NOS AFFICHES VOUS HABILLENT À BON ESCIENT.
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48TH MONTREUX JAZZ FESTIVAL Avec sa classe épurée, la première affiche en 3D du Festival décline – sur vous aussi – sa touche minérale, non sans rappeler la topographie singulière entourant Montreux. Retrouvez ce design signé Yoann Lemoine – Woodkid sur scène – dans la collection 2014 du Festival, disponible dès le mois de juin! Avec: linge de bain en coton / T-shirt gris ou blanc / sweat à capuche / coque iPhone / tasse / affiche sérigraphiée The classily minimalist first-ever 3D Festival poster’s image has a mineral feel to it–even when you wear it!–and calls to mind the inimitable landscape of the Montreux region. This artwork by Yoann Lemoine (aka Woodkid) adorns a number of items from the 2014 collection, available starting in June! Choose from the following: cotton bath towel / T-shirt (white or gray) / hooded sweatshirt / iPhone skin / mug / poster silk-screened
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LEGENDARY POSTER Comme un écho vintage à la collection 2014, cette nouvelle collection basée sur l’affiche de l’édition de 1971, conçue par Bruno Gaeng, ravive un design intemporel! Elle sera disponible dès le mois de juin et comprendra les articles suivants: T-shirt noir / débardeur pour femme / sac vintage / coque iPhone / affiche sérigraphiée The 2014 collection offers an echo of yesteryear with a set of new products that bring back to life the timeless artwork from Bruno Gaeng’s 1971 Festival poster. Available starting in June: T-shirt (black) / women’s tank top / vintage bag / iPhone skin / poster silkscreened
MUSICIQ «Vous êtes le plus calé en musique? Prouvez-le!» Le jeu de quiz ultime au succès international arrive à point nommé pour le Festival dans sa version musicale! Doté de 400 questions à choix multiples, des 60’s à nos jours, incluant bien sûr des incontournables du Festival, il ravira tous les amoureux de musique. Disponible dès le 4 juillet en librairies et magasins de jeux. “Think you’re a music genius? Prove it!” The international quiz-game sensation’s musical version arrives just in time for the Festival! With 400 multiple-choice questions from the 1960s to today, including many Festival mainstays, MUSICIQ will be a hit with any music lover. Available starting July 4th in bookstores and games stores.
Montreux Jazz Festival Fragrances Respirez, vous serez inspiré! 3 bougies aux parfums s’accordant à autant de styles de musique. Vous êtes plutôt Rock? Allumez la bougie noire aux odeurs boisées. Le Jazz vous fait vibrer? La bougie rose est faite pour vous. Quant à la sobriété de la bougie beige, elle accompagnera vos sessions Blues. Breathe in the inspiration! 3 candles with fragrances keyed to musical styles. Rock your thing? Light up the black candle with wood aromas. Jazz get you going? The pink candle is for you! The beige candle’s calming tones are perfect for your Blues sessions.
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BACK TO 1976 FLASHBACK / CHRISTOPHE PASSER
CE FUT L’ANNÉE DE LA SORCIÈRE. BIEN SÛR, IL Y AVAIT GETZ OU LEONARD COHEN, SARAH OU LIGHTFOOT. MAIS RIEN NE POUVAIT PRÉPARER À CETTE LIBERTÉ BOULEVERSANTE, CETTE COLÈRE VÉRITÉ, L’UN DES PLUS GRANDS CONCERTS DE L’HISTOIRE DU FESTIVAL: GLOIRE À NINA SIMONE.
Nina Simone, Montreux Casino, 1976
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rôle d’idée, cet été-là. Montreux perd son jazz. Sans doute agacé par les puristes – déjà – qui reprochent à la manifestation d’accorder trop de place au rock, à la pop ou au blues, Claude Nobs rebaptise l’affaire «Montreux International Festival». C’est chic, mais bon, cela durera deux ans et puis retour en fanfare de la note bleue dans l’intitulé: le «Montreux Jazz Festival» est déjà imprimé dans la mémoire collective. On ne joue pas avec ses racines.
BACK TO 1976. It was her year. Of course, there was Getz, Leonard Cohen, Sarah, and Lightfoot. But nothing could have prepared us for that dizzying freedom, that righteous anger, one of the greatest concerts in the history of the Festival: the glory of Nina Simone. That summer, a strange idea: Montreux lost its jazz. Probably already irritated by the purists who were complaining that the event involved too much rock, pop, and blues, Claude Nobs changed the name to the “Montreux International Festival”. OK, fine –it lasted two years, and then the original name was back with great fanfare. “Montreux Jazz Festival” was already inscribed in collective memory: you don’t play around with your roots.
D’autant que 1976 est un grand cru, côté jazz: Art Blakey et ses Messengers marchent sur la ville et font un triomphe. Mais aussi Stan Getz, venu avec l’immense Billy Hart aux tambours, et surtout sa majesté Sarah Vaughan. On dit majesté car c’est une reine, mais aussi parce qu’elle impressionna Nobs : «Le jour où je suis allé la chercher, je tremblais
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Sarah Vaughan, Montreux Casino, 1976
Gordon Lightfoot, Montreux Casino, 1976
de la tête aux pieds. Et puis nous avons roulé depuis Genève, le long du lac, il faisait beau, la lumière était magique». Le spectacle le fut aussi.
That doesn’t mean that 1976 was a bad year for jazz: Art Blakey and his Messengers took the town by storm. And there was also Stan Getz, with the incredible Billy Hart on drums. And above all the majestic Sarah Vaughan, a veritable queen of the stage, and who really made an impression on Claude Nobs: “The day I went to get her, I was trembling all over. And then on the ride from Geneva, along the lake, it was a gorgeous day, the light was magical”. The show was, too.
Et Leonard Cohen. Et encore Eric Burdon - quel chanteur! -, l’homme des Animals, voix sauvage, blues et électrisante. Et enfin un prince, Gordon Lightfoot. Il est un peu oublié, aujourd’hui. Cette délicatesse folk, venu des mille traditions populaire du Canada, a donné pourtant un artiste si rare, des
And Leonard Cohen. And Eric Burdon, an incredible singer– the vocalist of the Animals, with a savage, electrifying blues voice. And then a prince of a musician, Gordon Lightfoot. Somewhat forgotten today, his delicate folk stemming from the rich traditions of Canada made him a unique artist, with his refrains like a soothing balm for human sadness. In Mais c’est le 3 juillet qui fut le jour de la sorcière. Montreux, he sang one of the most beautiful songs Elle et son piano. Elle qui devait jouer une petite ever, which was later recorded by Johnny Cash: demie-heure. Elle qui est à cette époque à un “If You Could Read My Mind”. That song is still Ce qui se passe moment un peu perdu de sa carrière, entre reverberating in the souls of everyone lucky le 3 juillet 1976 à Montreux est deux compagnies de disque, deux aventures, enough to be there that day... beaucoup plus deux mondes. Elle qui fait ses caprices, éviqu’un concert. demment, réclame une montre de luxe en plus But on July 3 rd it was Nina Simone’s turn. A sorde son cachet. Et cette drôle d’ambiance dans la ceress and her piano, scheduled for a mere thirty salle, alors. Un silence fasciné, un silence de danminutes. At the time her career was foundering a ger. Oui, elle fait un concert tellement bouleversant, bit, she was between record companies, between relatellement dense et tendu, si imprévisible, qu’il se met en place tionships, between worlds. She was capricious, as expected, comme une drôle de trouille. Que se passe-t-il? La voilà qui and insisted on a luxury watch as a bonus. The ambiance in se lève, rit d’elle-même et avec le public, elle invective et dit the room was strange, curiosity mixed with a sense of danla douleur en même temps, elle est la guerrière et l’enfant. ger. In fact, her concert was so unsettling, so powerful and Jusqu’où va-t-elle aller? tense, that everyone felt a strange kind of fear. What was refrains comme des caresses sur les tristesses humaines. A Montreux, il chanta ainsi l’une des plus belles chansons du monde, qui fut reprise ensuite par Johnny Cash: «If You Could Read My Mind» résonne encore dans les âmes de ceux qui eurent la chance d’être là.
going on? Then she rose to her feet, laughed at herself, and brought the audience along with her as she simultaneously cried out and recounted her pain, at once warrior and child. Just how far could she go?
Ce qui se passe le 3 juillet 1976 à Montreux est beaucoup plus qu’un concert. Nobs passera le reste de sa vie à en montrer les images à ses amis, aux artistes, au monde entier. Le DVD existe désormais. Et ce qui fait monter l’émotion forte encore, c’est d’y voir ce miracle conservé, ce visage qui vous broie. Ca commence, vous regardez, elle chante, elle vous aimante aussitôt, elle commence «Wish I Knew How It Is To Feel Free» et vous pleurez, vous avez avez envie de lui crier des merci et de l’amour en répétant son nom: Nina Simone.
What happened in Montreux on July 3rd, 1976 was much more than a concert. Claude Nobs spent the rest of his life showing the images to his friends, to artists, to everyone. Now there is a DVD. And what still conjures powerful emotions is seeing that miracle, that incredible visage, preserved for all time. It starts, you’re watching, she’s singing, and suddenly she has you. She starts into “I Wish I Knew How It Would Feel to Be Free” and you’re crying, you feel the need to shout your thanks and your love and to chant her name: Nina Simone
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TRAIN À GRANDE VIRTUOSITÉ TGV LYRIA & MONTREUX JAZZ FESTIVAL
LE PARTENARIAT PRIVILÉGIÉ DE TGV LYRIA AVEC LE MONTREUX JAZZ FESTIVAL CONTINUE DE SE CONSTRUIRE. AUJOURD’HUI, LE «LYRIACORNER» EST UNE NOUVELLE ÉTAPE À PARIS GARE DE LYON POUR LES VOYAGEURS DES LIGNES INTERNATIONALES.
Montreux Jazz Café & TGV Lyria
Lyria Corner, Montreux Jazz Café Gare de Lyon, 2014
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ès son arrivée au Montreux Jazz Café, ouvert en novembre dernier en gare de Lyon, le voyageur est choyé: un accueil dédié est proposé aux détenteurs d’un billet Lyria Flex de 1ère classe, dont une collation sucrée ou salée avant qu’ils n’embarquent pour la Suisse. Les voyageurs disposent également d’un accès Internet Wi-Fi gratuit.
MUSIC ON RAILS. The special partnership between TGV Lyria and the Montreux Jazz Festival conti nues to grow. The Lyriacorner is the newest stop for international travelers at the Paris Gare de Lyon station.
Holders of a 1st class Lyria Flex ticket will find a special welA bord de ses trains, Lyria propose à ses clients une ambiance come at the Montreux Jazz Café at the Gare de Lyon, which musicale de choix. Cinq voitures-bar sont désormais habil- opened last November. In addition to complimentary Wi-Fi lées aux couleurs du Montreux Jazz Café, tapissées des por- internet access, they will be treated to a sweet or savory traits d’artistes convoquant l’histoire du Festival. Comme snack before they board their train for Switzerland! s’ils y étaient déjà, les voyageurs peuvent profiter de leur trajet pour plonger dans les archives On board their trains, Lyria offers a choice musides concerts du Festival, consultables sur des cal ambiance to their guests. Five bar cars Un partenariat écrans tactiles. have been redesigned as rolling Montreux privilégié qui Jazz Cafés, complete with portraits of artists continue de se Un moment privilégié pour découvrir ou evoking Festival history. Travelers will feel construire. redécouvrir la ville de Montreux et ses envilike they have already arrived in Montreux as rons, une destination aux paysages à couper le they dive into special access to the Festival’s souffle! concert archives via touchscreens. There is no better time to discover–or rediscover–Montreux and its region, with breathtaking scenery just waiting for you!
Toutes les informations sur www.tgv-lyria.com
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LE CHALET D’EN BAS MONTREUX JAZZ FESTIVAL 2014
C’EST LE HAUT LIEU MUSÉAL DU FESTIVAL. ENTRE DISPOSITIFS INTERACTIFS, VALORISATION DES PRECIEUSES ARCHIVES ET EXPO PHOTO TRÈS ROCK’N’ROLL, LE CHALET D’EN BAS EST L’AVATAR D’UNE HISTOIRE VIVANTE ET TECHNOLOGIQUE.
Cat Power, Montreux Jazz Lab, 2013, par CATHERINE CERESOLE
Jerry Léonide active la structure lumineuse créée par Cauboyz, 2014
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n 2014, la logique interactive l’emporte. Les archives de Montreux sont un trésor que le Chalet d’en bas dynamise en ravivant par exemple les vestiges du célèbre Casino dans le projet d’envergure réalisé par l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL) en charge de la numérisation de ce patrimoine reconnu en 2013 par l’UNESCO: ce dispositif d’écoute inédit reproduira dans un espace confiné le son et l’atmosphère d’un des premiers lieux mythiques du Festival, qui brûla en 1971...
LE CHALET D’EN BAS. MONTREUX’S MODERN MUSEUM: WITH INTERACTIVE EXHIBITS, ACCESS TO THE PRECIOUS FESTIVAL ARCHIVES, AND A ROCKIN’ PHOTO COLLECTION, THE CHALET D’EN BAS EVOKES A LIVING, HI-TECH HISTORY. This year, interactivity is the watchword. The Montreux Jazz Festival archives are a veritable treasure, and the Chalet d’en bas brings them to life. The Swiss Federal Institute of Technology (EPFL) in Lausanne, charged with the digitalization of this cultural heritage recognized by UNESCO in 2013, has recreated the famous Montreux Casino through a special project: this unique audio setup reproduces in a small space the sound and ambiance of one of the first legendary venues of the Festival, destroyed by fire in 1971.
L’EPFL a également développé une technologie de parapluies sonores: un veritable bain de musique à deux ou trois, pour qui souhaitera littéralement se plonger dans les concerts de l’époque. Participation oblige, les visiteurs pourront enregistrer les traces de leur passage dans une cabine récolteuse d’anecdotes.
The EPFL has also invented a new “sonic umbrella” technology that allows two or three people to inundate themselves in music, literally diving into concerts of the past. This also has a participatory element: visitors can make a record of their experience in a dedicated memory cabin.
La Montreux Jazz Artists Foundation, curatrice du Chalet d’en bas, a également souhaité exhiber des disquettes d’enregistrements inédits qui activent un piano Disklavier. Enfin, non loin de la structure lumineuse avec les noms des artistes du Festival réalisée par Cauboyz, un autre mur accueillera la grisante exposition de la photographe suisse Catherine Ceresole, Other Music. Exposée l’an passé au Centre Culturel Suisse de Paris, cette collection de 126 photographies de pur grain rock rassemble les instants de concerts capturés par l’acuité de l’artiste depuis les années 70.
The Montreux Jazz Artists Foundation, responsible for the Chalet d’en bas, also wished to showcase never-beforeheard floppy disks that activate a Disklavier piano. Nearby the Cauboyz creation - a luminous wall of artists performing this year at the Festival - sits another wall exhibiting Other Music: a collection of heady images by Swiss photographer Catherine Ceresole. This collection, showed last year at the Centre Culturel Suisse in Paris, comprises 126 rock-n-roll photographs featuring moments captured from concerts since the 1970s by the artist’s amazing eye.
Entrée gratuite tous les jours de 16h à minuit.
Admission is free. Open daily from 4pm to midnight
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LE SAVIEZ-VOUS? MONTREUX JAZZ FESTIVAL 2014
QUELQUES FAITS INÉDITS ET ANECDOTES QUI FONT LA DIFFÉRENCE POUR CETTE 48 E ÉDITION… DID YOU KNOW?. Some fun facts about this year’s acts…
Archive
13.07 Montreux Jazz Lab Le légendaire groupe trip-hop a sélectionné un nombre restreint de dates pour présenter son nouveau projet: un nouvel album intitulé «Axiom» accompagné d’un film de 40 minutes.
Damon Albarn
17.07 Auditorium Stravinski Le leader de Blur et de Gorillaz a lui-même demandé à venir jouer à Montreux pour présenter son dernier album solo. The leader of Blur and Gorillaz personally asked for a slot at this year’s Festival to showcase the material from his latest record.
The legendary trip-hop group have scheduled a limited number of dates to present their new project, a 40-minute film and accompanying album entitled “Axiom”.
Stephan Eicher
12.07 Auditorium Stravinski «From Montreux with Love»: un retour attendu et émouvant, avec orchestre s’il-vous-plait! “From Montreux with love”: we’ve been waiting a long time for an emotional return. And with an orchestra!
Dave Holland Neil Cowley Trio
08.07 Montreux Jazz Club Le trio de l’époustouflant pianiste et compositeur d’exception Neil Cowley sort son 5e album ce printemps. The trio lead by dazzling pianist and outstanding composer Neil Cowley releases its fifth album this spring, Touch and Flee.
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15.07 Montreux Jazz Club L’un des géants du jazz est de retour au Club avec son projet Prism. Celui que Miles désigna pour l’accompagner n’était venu que deux fois à Montreux, la dernière en 2002. The jazz giant will return to the Club with his latest project, Prism. The multiinstrumentalist was hand-picked by Miles Davis. He has only played Montreux twice; the last time was in 2002
+41 21 989 33 11 – info@laprairie.ch – www.laprairie.ch
TARTARE DE SAUMON À LA CARTE
FRAIS ET DÉLICAT, CE METS D’INSPIRATION NORDIQUE RAVIT LES PAPILLES – ET LES MÉNINGES, PARAÎT-IL! À DÉGUSTER DANS TOUS LES MONTREUX JAZZ CAFÉ ACCOMPAGNÉ D’UN GUACAMOLE RELEVÉ. DÉLICE D’UN SOIR D’ÉTÉ!
SALMON TARTAR. This fresh and delicate recipe with a Scandinavian flair will get your tastebuds and your brain cells buzzing! Try it IN EVERY Montreux Jazz Café, along with a spicy guacamole. DELIGHT OF a summer evening!
RECETTE / RECIPE Tartare de saumon / Salmon tartar 100 g de saumon de Norvège / Norwegian salmon 10 cl d’huile d’olive extra vierge / extra virgin olive oil 1/2 citron vert / of a lime 5 g de sel / salt 1 pincée d’aneth / pinch dill Guacamole maison / Homestyle guacamole 2 avocats bien mûrs / ripe avocadoes 1 tomate / tomato 1 oignon moyen / medium onion 1/2 citron vert / of a lime 1 gousse d’ail / clove garlic Quelques gouttes de Tabasco® / A few drops of Tabasco® 1 pincée de sel / pinch salt
PRePARATION
PRÉPARATION Tailler le saumon frais en tranches épaisses puis en bâtonnets et enfin en dés, avec un couteau à lame lisse. Pour l’assaisonnement, mélanger avec le saumon l’huile d’olive, l’aneth et le jus de citron vert. Garder au frais.
With a smooth-bladed knife, slice the fresh salmon into progressively thinner lengths, then dice. Combine the salmon with the olive oil, dill, and lime juice. Place in the refrigerator. Blanch the tomato in boiling water for 30 seconds, rinse in cold water, peel, and dice. Finely chop the onion and garlic. Cut the avocadoes in half and peel then lengthwise. In a salad bowl, mash the avocado with a wooden utensil. Incorporate the lime juice, garlic, onion, and tomato. Season with salt and a few drops of Tabasco®. Place in the refrigerator for approximately 2 hours.
Ébouillanter la tomate 30 secondes, la passer sous l’eau froide, l’éplucher et la couper en petits dés. Couper très finement l’oignon et l’ail. Couper les avocats en 2 et les éplucher dans le sens de la longueur. Dans un saladier, écraser la chair des avocats avec un ustensile en bois. Incorporer ensuite le jus du citron, l’ail, l’oignon et la tomate. Saler et ajouter quelques gouttes de Tabasco®. À placer au réfrigérateur environ 2 heures.
presentation Place guacamole in a verrine and cover with salmon. Garnish with several cherry tomato halves, some breadsticks, and a dusting of paprika. Serve with a seasonal salad and mixed sprouts
présentation Napper le fond d’une verrine de guacamole et y déposer le tartare de saumon. Décorer de quelques tomates cerises coupées, piquer quelques gressins sur le coté et saupoudrer le tout d’une pincée de paprika. À servir avec une salade de saison et un mélange de germes de salades.
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To make your next event unforgettable, just look out the window‌ Naturally, it’s Montreux.
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GREAT BLACK MUSIC ZOOM / DAVID BRUN-LAMBERT
UNE EXPOSITION MONUMENTALE À LA CITÉ DE LA MUSIQUE DE PARIS CONTE LA SAGA DES MUSIQUES NOIRES DANS LE MONDE.
Great Black Music à la Cité de la Musique de PARIS, 2014
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usqu’au 24 août prochain, la Cité de la Musique de Paris propose une plongée au coeur d’une épopée artistique parmi les plus singulières menées au cours du XXe siècle: le développement des musiques noires dans le monde. Intitulée Great Black Music, cette exposition audacieuse imaginée par Marc Bénaïche, le fondateur du média consacré aux cultures du monde Mondomix, retrace en six étapes intéractives et sur huit cent mètres carrés cette aventure sidérante qui vit «des descendants d’esclaves créer des musiques par lesquelles se sont ébauchées les fondations d’une identité américaine originale, selon son concepteur.» Des modes d’expressions nouveaux qui, par la suite, ont engendré un marché culturel et façonné des pans de la culture populaire contemporaine. Retournés en Afrique, ces courants ont alors également accompagné la décolonisation du Continent et révélé des créateurs de premier plan. De la tragédie de l’esclavage au blues rural du Delta, des galaxies musicales africaines traditionnelles à leurs incarnations contemporaines, des idoles Fela Kuti ou Bob Marley
GREAT BLACK MUSIC. A monumental exhibit recounts the saga of Black music throughout the world. From now until 24 August, the Paris Cité de la Musique is offering an in-depth look at one of the most singular artistic epics of the 20th century: the development of Black music all over the world. Marc Bénaïche, founder of the media outlet Mondomix–specializing in world culture–put together this audacious show entitled Great Black Music. The exhibit recreates an incredible adventure through six interactive stages covering 800 square meters. In the words of the exhibit’s creator, the show follows “the descendants of slaves creating musical forms which formed the foundations of a new American identity.” These new modes of expression later created cultural exchanges and resulted in large segments of contemporary popular culture. These currents made their way back to Africa, where they were part of the decolonization process, and revealed first-order creative talents. From the tragedy of slavery to the rural blues of the Delta, from the traditions of African music to their modern incarnations, from idols like Fela Kuti or Bob Marley to the ghetto rap of the American “Dirty South”, Great Black Music presents a brand new perspective on the cultural heritage of the now-global phenomenon of Black music.
au ghetto rap du «Dirty South» américain, Great Black Music offre un panorama inédit à ce jour d’un patrimoine musical «noir» désormais mondial. «Great Black Music», Cité de la Musique, Paris, jusqu’au 24 août. www.citedelamusique.fr
«Great Black Music», Cité de la Musique, Paris, until 24 August. www.citedelamusique.fr
James Brown, Say It Loud I’m Black and I’m Proud, 1968
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