5 minute read
Un autre moment de vérité
Un autre moment de vérité
Il y a plusieurs années, j’ai appris une autre leçon inoubliable sur la façon dont mes idées fausses sur Dieu m’empêchent de profiter des avantages d’une véritable connaissance de lui. Notre église de Santa Cruz, en Californie, a connu une expansion considérable. Comme pour toute organisation en croissance, des difficultés sont survenues en lien avec cette croissance. Le nombre de personnes qui répondaient à l’appel de la Parole de Dieu dépassait la capacité d’accueil de l’église. Nos ressources avaient atteint leurs limites. La pression pour apporter des réponses aux multiples questions était devenue écrasante. Mon emploi du temps était surchargé, entre les réunions de la campagne de financement, la gestion quotidienne de l’église et la préparation des messages pour les cultes qui comptaient un nombre toujours plus grand de personnes. Les jours de la semaine n’étaient qu’un flot d’activités du matin au soir. En toute honnêteté, face aux demandes et aux pressions devenues incessantes dans cette période de forte croissance de l’église, j’ai dû lutter pour ne pas tomber en dépression. Extérieurement, je donnais l’impression d’être enthousiaste et de réussir, mais intérieurement, je vivais de douloureux moments de désespoir.
Et, comme si cela ne suffisait pas, le projet de construction pour agrandir l’église a été retardé par des ordonnances municipales et des questions financières. Il semblait que tant de choses allaient mal durant cette période, les petits comme les gros problèmes s’accumulaient. La plupart des gens n’avaient pas conscience de l’ampleur de ces problèmes, mais je ne pouvais m’empêcher de penser que Dieu se serait occupé de les régler si seulement j’avais mieux géré les choses de mon côté. Je croyais que tout le poids du ministère de l’église reposait sur mes épaules et je supposais à tort que les problèmes étaient le résultat d’erreurs que j’avais commises ou de manquements dans mon leadership.
Je «connaissais» une grande partie du contenu de ce livre. Je croyais et comprenais certaines idées au sujet de Dieu. J’avais même expérimenté l’impact spirituel de ces principes dans ma vie. Mais il
y a une différence entre comprendre intellectuellement les attributs de Dieu et les laisser orienter la façon dont vous vivez votre vie. La vérité avait besoin d’être assimilée. Comme nous tous, j’étais «en construction», et Dieu était (et est) loin d’en avoir fini avec moi. J’avais encore certaines idées fausses à son sujet qui avaient besoin d’être clarifiées. Les circonstances que je vivais, tout comme celles que chacun de nous vit, étaient simplement une autre occasion pour Dieu de m’enseigner quelque chose de plus profond sur lui-même. Cela semble si évident aujourd’hui, mais à l’époque, j’étais démoralisé, hésitant, sceptique et totalement épuisé.
Un jour, tout s’est précipité. J’étais assis seul dans mon bureau avec le sentiment accablant que tout dépendait de moi. J’étais épuisé et découragé, et je me demandais honnêtement si je pouvais continuer. Alors que je criais à Dieu pour obtenir un peu de soulagement, j’ai remarqué un cadeau qui avait été placé anonymement sur mon bureau par un membre de l’église: un cadre contenant le texte de Sophonie 3.17, un verset quelque peu obscur de l’Ancien Testament. À travers mes larmes, j’ai lu les mots et ai eu le sentiment que la voix de Dieu me parlait directement:
L’Éternel, ton Dieu, est au milieu de toi un héros qui sauve. Il fera de toi sa plus grande joie. Il gardera le silence dans son amour, puis il se réjouira à grands cris à ton sujet.
J’ai soudain eu l’impression que Dieu était là, dans la pièce, avec moi. J’ai ressenti sa puissance et j’ai été convaincu qu’il pouvait apporter une résolution complète à tout ce qui m’oppressait. Mieux encore, je ressentais la joie et le plaisir absolu que je pouvais lui procurer, quelle que soit ma façon d’agir dans cette situation. Il a passé outre mes insuffisances et mon manque d’assurance pour mieux m’étreindre. Je l’imaginais se réjouissant et chantant à mon sujet comme une mère qui est éblouie par son rôle de mère. À mesure que je prenais conscience et étais rempli de la joie de Dieu, le travail dans lequel j’étais engagé ou les obstacles que je rencontrais me semblaient soudain beaucoup moins importants. Alors que Dieu
m’enlevait ce poids de mes épaules, je me suis mis à sourire en reconnaissant simplement que je n’étais pas censé le porter.
Avec le recul, je me rends compte que mes idées préconçues sur Dieu étaient encore bien présentes. J’avais vu Dieu comme quelqu’un qui distribuait des récompenses aux «bons» chrétiens et imposait une discipline écrasante aux «mauvais». Lorsque les choses n’allaient pas bien dans ma vie, je supposais que c’était parce j’avais fait quelque chose de mal. Pendant la première décennie de mon ministère, mes perceptions erronées de Dieu ont fait de moi quelqu’un de très motivé mais enclin à l’addiction au travail. Chez toute personne mue par la performance, est enraciné profondément le sentiment que son identité est déterminée essentiellement par ce qu’elle fait. Alors que le verset que je venais de lire envahissait mon cœur et mon esprit, l’Esprit de Dieu a fait en sorte que ma perception de Dieu change, et que mes performances se dissocient de mon identité. Comme une lumière qui s’allume dans ma tête, j’ai soudain compris que l’amour de Dieu et la joie qu’il éprouve pour moi n’avaient absolument rien à voir avec mon travail ou mes performances.
J’ai alors commencé une toute nouvelle relation avec le Christ. J’ai pris conscience que Dieu est vraiment de mon côté... qu’il se réjouit vraiment à mon sujet. Pour la première fois depuis longtemps, j’étais capable de séparer mes performances de ce que Dieu pensait de moi. J’étais libre de faire de mon mieux et de lui faire confiance pour le reste. Tout a commencé par ce changement subtil dans ma perception de Dieu. Sa Parole a supprimé certains filtres qui avaient obstrué en moi une juste vision de lui.
Dans les semaines et les mois qui ont suivi, je me suis plongé dans cette nouvelle perception de Dieu. J’ai exploré dans les Écritures les passages décrivant Dieu comme le Père céleste qui non seulement m’aime, mais se soucie profondément de chaque petit détail de ma vie. Avec beaucoup d’attention, il veille sur chacun de mes mouvements. Il n’intervient peut-être pas toujours comme je le voudrais, mais il est toujours présent et concerné.
Une chose singulière s’est produite à la suite de cette expérience. Plus j’apprenais la vérité sur Dieu, plus je sentais que notre relation se renforçait. Et tout cela parce que je remettais en question mes