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Une image plus claire
– Je me sentais si mal à l’aise avec toi que j’avais l’impression de ne jamais pouvoir être moi-même en ta présence. Comme nous terminons notre dernière année, et que je me sens un peu triste à ce sujet, je voulais juste t’en parler ouvertement.
J’aurais voulu fuir tellement j’étais abasourdi par tout ce que je venais d’entendre. Puis, passée ma profonde stupéfaction, j’ai finalement éclaté de rire tout en lui disant: – Tu dis que, moi, je t’ai intimidée! Mais c’est moi qui étais intimidé par toi! Chaque fois que j’essayais de dire quelque chose, les mots sortaient de travers.
Nous avons tous les deux bien ri, et à partir de ce jour, Denise et moi sommes devenus de bons amis.
Je n’oublierai jamais le fait que mes suppositions et mes idées fausses sur Denise ont constitué une barrière dans notre relation. Nos perceptions inexactes de l’un et de l’autre ont empêché le développement d’une amitié. En effet, l’amitié et les encouragements mutuels que nous aurions pu partager pendant ces deux années ont été de ce fait compromis; tout cela parce que j’avais une perception déformée de Denise, et qu’elle avait une perception déformée de moi.
Une image plus claire
La leçon que j’ai apprise avec Denise a une application au niveau de notre foi en Dieu et dans la manière dont nous le percevons. Notre perception de Dieu façonne notre relation avec lui, et l’appréciation que nous pensons qu’il a de nous détermine la qualité de notre intimité avec lui. Beaucoup d’entre nous se sont fait une image de Dieu à partir d’impressions qu’ils ont recueillies tout au long de leur vie. De façon consciente ou inconsciente, les personnes de notre entourage ont influencé notre perception de Dieu, qu’il s’agisse de notre famille, des enseignants que nous avons eus, de nos amis ou des membres de notre église. De plus, l’environnement culturel nous envoie des messages sur la façon de percevoir ou concevoir Dieu.
D’une certaine manière, chacun d’entre nous a été affecté par cette influence, et cela a pu engendrer l’élaboration d’une image déformée de Dieu. Si nous le voyons comme un gendarme impulsif, nous nous tiendrons toujours sur nos gardes. Si nous le voyons comme un juge vengeur, nous nous sentirons toujours coupables. Si nous le voyons comme un père apathique, nous aurons du mal à croire qu’il nous aime. Si nous pensons qu’il est comme nous, nous serons probablement complaisants face à nos péchés. Mais ces images un peu stéréotypées ont-elles une part d’exactitude? Se pourrait-il qu’elles ne soient pas du tout exactes? Il est certain que des perceptions erronées de Dieu créent des barrières dans notre relation avec lui. Ainsi, les relations d’amitié et d’amour que nous pourrions partager avec notre Père céleste, ainsi que l’encouragement qui en résulte, ne se concrétisent jamais, tout cela à cause d’idées fausses sur lui.
Cette dynamique liée à la perception est également vraie pour toutes nos relations. En effet, nos relations se forment à partir des perceptions que nous avons les uns des autres. La façon dont nous voyons quelqu’un est primordiale dans une relation, tout comme la façon dont nous pensons que l’autre nous voit. Nos perceptions influencent ensuite la façon dont nous agissons les uns envers les autres. Je pensais que Denise ne m’aimait pas. Je pensais que je n’étais pas à la hauteur. Et ces croyances erronées l’emportaient sur le fait qu’elle ait une très haute opinion de moi, simplement parce que je supposais que ce n’était pas le cas. Sur la base de ces croyances, j’avais pris ma décision: puisqu’elle ne m’aime pas, je ne vais pas essayer d’apprendre à la connaître. J’ai ainsi agi en fonction de ma perception de Denise et de ce que je croyais qu’elle pensait de moi plutôt que selon la réalité et la vérité.
Posons-nous alors ces trois questions importantes:
Comment percevons-nous Dieu? Quelle appréciation pensons-nous qu’il a de nous? Comment ces perceptions affectent-elles notre relation avec lui?