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1 • Tout est dans la façon de voir les choses
CHAPITRE 1
Tout est dans la façon de voir les choses
Au milieu de ma deuxième année d’études supérieures, une étudiante nommée Denise a été transférée dans le campus où j’étudiais. J’étais chrétien depuis environ trois ans. Je grandissais spirituellement et je voulais être aussi fidèle que possible en saisissant toutes les occasions d’apprendre ou de servir. Enthousiaste et motivé, j’avais commencé à assumer des rôles de direction dans le cadre d’un ministère chrétien au sein du campus. Dès son arrivée, Denise s’y est intéressée et s’est impliquée dans les événements liés à ce ministère. Immédiatement après l’avoir rencontrée, j’ai commencé à me sentir intimidé vis-à-vis d’elle. Tant ses compétences que ses agissements m’impressionnaient fortement.
Je ne savais pourquoi, mais je me sentais très mal à l’aise avec elle. Elle semblait tellement équilibrée et organisée que j’étais sûr qu’elle remarquerait immédiatement mes insécurités et mes luttes. Je craignais de lui faire une mauvaise impression. Je voulais tellement qu’elle m’apprécie que j’ai cessé d’être moi-même et me suis figé. Je ne voulais pas me ridiculiser. Je me concentrais nerveusement pour m’assurer que je ne disais rien de stupide qui pourrait passer pour de l’ignorance spirituelle. Le résultat, bien sûr, a été que je n’ai plus
dit grand-chose. Ce n’était pas un début très prometteur pour une amitié.
Durant les mois qui ont suivi, j’ai vu Denise s’épanouir avec grâce et humilité alors qu’elle apprenait à connaître les autres étudiants. C’est avec habileté et sans effort apparent qu’elle prenait la direction de certaines activités dont les études bibliques pour les femmes. Son avis était toujours sollicité au sein du ministère sur le campus lorsque certaines décisions importantes devaient être prises.
Pendant toute cette période, je souhaitais qu’elle me connaisse un peu plus et que nous devenions amis; nous tombions d’accord sur tellement de choses. J’avais un très grand respect pour elle. Cependant, dès que j’ai voulu m’ouvrir à elle sur mes insécurités, il est devenu difficile de lui montrer mon vrai visage. Je me sentais de plus en plus intimidé en sa présence. Dès que j’étais près d’elle, j’étais paralysé. Lorsque je la voyais lors d’une étude biblique, dans une réunion d’équipe ou simplement sur le campus, j’avais toujours du mal à trouver quelque chose à dire qui aille au-delà du bavardage superficiel et de la politesse. Et quand je parvenais à lui parler, j’étais généralement si tendu que je paraissais stupide. Au lieu de se rapprocher de moi, elle semblait plutôt s’éloigner de plus en plus. J’étais sûr que la mauvaise impression qu’elle avait de moi ne faisait qu’empirer. J’étais convaincu que tout ce que je faisais lui confirmait que j’étais peu reluisant spirituellement.
Pendant deux ans, j’ai entretenu une relation superficielle avec cette fille que je tenais pourtant en très haute estime. Extérieurement, les autres ne remarquaient rien. Nous faisions tous deux partie de l’équipe de direction de ce ministère chrétien qui se portait bien. Intérieurement, pourtant, je me sentais toujours très mal à l’aise. Les autres me percevaient comme quelqu’un d’assez calme, alors qu’au fond je me démenais pour ne pas laisser paraître les tensions qui m’agitaient. J’étais en tout cas très heureux que Denise soit une chrétienne aussi mature, car j’imaginais, si cela n’avait pas été le cas, qu’elle se serait quelque peu moquée de moi derrière mon dos avec ses amis.