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Le voile est levé
Le voile est levé
Lors de notre dernière année d’études, Denise a eu besoin que quelqu’un la conduise un soir à Wheeling, une ville située à environ trente minutes du campus. Elle s’est adressée à moi et m’a demandé de façon très gracieuse comme à son habitude: «Est-ce qu’éventuellement tu pourrais me conduire à Wheeling?»
«Bien sûr», ai-je répondu sans réfléchir. D’ordinaire, j’aurais été heureux d’offrir à quelqu’un de le conduire quelque part, a fortiori à une jolie étudiante chrétienne et engagée, mais une fois assis dans ma petite Coccinelle verte, j’ai commencé à me sentir mal à l’aise. Nous avions devant nous des kilomètres de routes tortueuses et sinueuses, il n’y avait pas d’échappatoire. C’était pire qu’un rendez-vous arrangé. Ma Coccinelle ne m’avait jamais paru aussi petite.
Pendant les dix premières minutes, nous étions plongés dans un silence gênant. Alors que mes mains moites s’agrippaient au volant, je cherchais désespérément une phrase cohérente à prononcer. Je me disais que Denise devait probablement s’efforcer de trouver un sujet de conversation qu’elle pourrait partager avec le benêt mutique qui se trouvait à côté d’elle, et elle devait certainement regretter de s’être adressée à moi.
Finalement, elle a brisé la glace en disant: – Chip, j’aimerais bien partager quelque chose avec toi, c’est possible? – Vas-y, ai-je répondu, soulagé qu’elle prenne les devants. – Il y a quelque chose qui, je pense, a été un obstacle dans notre relation ces deux dernières années, a-t-elle commencé.
Oh, ai-je pensé, maintenant elle va enfin me dire ce qu’elle pense de moi. – Tu sais, a-t-elle poursuivi, j’ai vu Dieu te faire grandir ces deux dernières années. Tu t’es vraiment investi dans le ministère auprès des hommes. Seulement voilà, je ne sais pas si cela t’est déjà arrivé, mais dès la première fois où je t’ai rencontré, j’ai été vraiment intimidée par toi.
Je n’en croyais pas oreilles...