DU 15 AVRIL AU 15 MAI 2013 CENTRE DES ARTS & DE LA CULTURE PALAIS DES RAÏS
BASTION 17
République Algérienne Démocratique et Populaire Ministère de la Culture Cette exposition est organisée par le Centre des Arts De La Culture du Palais des Raïs au Palais 17
Comité d’organisation
CATALOGUE
M. Antri Azzedine
Textes
M. Bouassel Youcef
M. Ameziane Ferhani Mme Fanny Ouhania Gillet Mme Laggoune Nadira
Directeur du Centre des Arts et de la Culture du Palais des Raïs
Conservateur
M. Grid Ali Scénographe
Conception du catalogue M. Krinah Mourad
Suivi et coordination du catalogue Assa Conseil
Traduction des textes M. Acherchour Moussa Couverture : Clin d’œil à Rosie de Riveter (J. Howard Miller).
Crédits Photographiques
Mars -Avril 2013
M. Zoubir Hellal ©
Mon corps n’est pas un champ de bataille1
protester. Sans dresser un tableau sombre de la condition féminine, c’est à travers des figures résistantes mais aussi faillibles que Hellal Zoubir rendait compte d’une réalité où s’exprime la complexité des rapports humains.
En utilisant la photographie, Hellal Zoubir met pour la première fois en scène des femmes réelles, du commun. Non que l’artiste ne se soit jamais intéressé à elles. Dans ses précédents travaux, l’image de la femme était liée à des personnages fictifs ou semi-fictifs issus de la tradition poétique locale (Le Mariage de Tanina, 2006) ou de la geste littéraire (Abla dans la série Antar, 2011). L’artiste prenait soin d’inscrire la mémoire d’un patrimoine commun dans le contexte d’une Algérie contemporaine, non sans un certain humour. Mais cet apparent détachement énonçait la conscience aigüe des réalités sociales qui l’entourent. Abla, héroïne farouche et rusée du Roman d’Antar, redevenait femme ordinaire sous le regard de l’artiste-forte, fragile, offerte ou déterminée ; Tanina, la « femme-phénix » symbole de grâce et de pureté, est celle qui finit dévorée par son compagnon pour avoir osé
C’est dans un esprit similaire que la galerie de portraits photographiques nous donne à voir des femmes de milieux et parfois d’origine différents. Saisie dans un même geste de puissante détermination à s’imposer dans la société actuelle, cette posture ne manque pas d’évoquer le personnage publicitaire de Rosie the Riveter (« Rosie la riveteuse ») imaginé durant la Seconde Guerre Mondiale par J. Howard Miller pour encourager les femmes américaines à participer à l’effort de guerre. Cette propagande patriotique ne visait pas seulement à combler un manque laissé par les hommes partis au front mais à souligner l’importance du rôle des
1 En référence au travail de l’artiste Barbara Kruger (Untitled) Your body is a battleground (1989).
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femmes dans la vie socio-économique de leur pays. La fortune de cette image, devenue icône féministe, ne lasse pas d’alimenter les débats postmodernes. Ce type de campagnes volontaristes qui tendait à masculiniser l’apparence de la femme, seul compromis possible pour une pleine participation à la vie active dans un espace public hypersexué, nous permet d’observer à quel point les
rapports de domination et les systèmes de représentation qui en découlent sont d’une actualité prégnante. Tout en tordant le cou à certains préjugés visant les sociétés musulmanes, le travail de Hellal Zoubir tend à montrer que la dimension humaine reprend ses droits dans un contexte où le corps de la femme demeure objet d’importants enjeux socio-politiques.
FANNY GILLET
Fanny Gillet est doctorante au Centre d’histoire sociale de l’islam méditerranéen (CHSIM) de l’EHESS. Bénéficiaire d’une bourse de recherche pour le programme « Recherches et mondialisation » au sein du Centre Georges Pompidou en 2011, ses travaux portent sur l’analyse de la création plastique dans l’Algérie post-indépendante. Elle a publié Les Artistes algériens pendant la guerre d’Algérie : entre quête de reconnaissance et construction d’un discours esthétique moderne , Textuel, n° 63, 2010 et Pratique artistique et régime de l’image dans l’Algérie postcoloniale : 1962-1965, Quaderns de la Mediterrània, n° 15, 2011 (http://www.iemed.org/publicacions/quaderns/15). à venir : Lieux de résistance, lieux de négociation dans l’Algérie postindépendante (1962-1988) : pour une pratique des arts dans l’espace public , Cahiers du GREMAMO.
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Nous sommes beaucoup plus moins fortes que vous !
péjoratif quand il est plutôt de ceux qui pensent que le véritable humour ne consiste pas à « rire des autres » mais à rire « avec les autres ». Et il s’y emploie à travers ses créations artistiques, sollicitant la complicité du regardant. En fait, la dérision qu’il pratique est celle du regard critique. Elle n’est pas là pour se moquer des gens ou des situations mais pour se moquer de la façon de voir les choses. Ce faisant, sa dérision devient elle-même une façon de voir, une conception du monde, sinon une philosophie, le rendant apte à assumer la qualité de « dériseur », ancien substantif tombé en désuétude.
Décidémment, Zoubir Hellal ne cessera pas d’étonner. Quoi de plus normal pour un artiste qui a développé depuis les années quatre-vingt une démarche créative fondée sur la dérision. Quelle étrange chose, dans les catégories de l’humour, que la dérision ! Insaisissable à maints égards, elle s’inscrit sur un registre subtil. La subtilité, voilà l’autre concept cher à Zoubir Hellal qui a décidé d’explorer les fragiles limites qui bornent les certitudes entre elles. Avec ces deux balises, mouvantes au possible, il est clair que l’artiste ne s’est pas choisi une voie facile et il ne s’est visiblement pas voué à charmer les collectionneurs, du moins les plus nombreux d’entre eux, qui cultivent le convenu et le joli.
Quant à la subtilité, elle est d’abord une conséquence de la dérision, en ce sens qu’aucune dérision ne peut se développer sans subtilité. Et Zoubir Hellal semble la percevoir et la pratiquer sur deux territoires. Le premier est celui de l’incertain car il demeure profondément convaincu que, pour les humains, il n’y a de véritable vérité que dans la recherche de la vérité. Le deuxième territoire de la subtilité serait,
Parlons d’abord de la dérision chez lui. Dans la plupart des dictionnaires, cette notion est liée à celle du mépris et elle est même souvent rattachée à la « raillerie », soit le fait de se moquer — d’ailleurs souvent méchamment — des autres. Mais l’on verrait mal Zoubir Hellal s’engager sur un terrain aussi
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pour lui, celui du raffinement ou de la finesse, là où régnerait le véritable ordre de la beauté, tout en nuances, sans codification esthétique préconçue, ouvert aux aventures créatrices. Il ne se préoccupe pas de la réception de ses travaux par les autres, craignant de se soumettre, par anticipation, à des goûts formatés ou des tendances. Tout cela est bien risqué pour la carrière d’un artiste mais, sur ce point-là, il s’est prémuni en poursuivant une carrière d’enseignant à l’ecole nationale supérieure des Beaux-Arts d’Alger — qu’il a achevée — et en réservant sa destinée d’artiste à un exercice forcément aléatoire mais libre.
les anglicismes ne deviennent la forme du nouveau) le « culturisme », nom bien plus poétique que celui signifiant la « construction du corps », comme si le corps humain était un objet assimilable à une bâtisse ou un quelconque objet. Nous avons placé « modèle » entre guillemets car les jeunes filles et jeunes femmes qui se sont prêtées à cette « performance » ne sont pas restées passives. Elles ont, à l’évidence et au contraire, participé activement au projet, avec même un enthousiasme et un amusement non déguisé, quasi théâtral. Elles semblent avoir compris d’emblée la dérision recherchée par Zoubir Hellal, sans qu’il ait eu besoin, sans doute, de les orienter ou de leur expliquer les tenants et aboutissants de son initiative. Entre le sourire, le rire contenu, le regard malicieux, l’air bravache ou sérieux, triomphaliste même, leurs visages expriment une gamme étendue d’expressions qui, dans leur variété, expriment pourtant toutes un même message. Elles semblent dire, notamment aux hommes : « Rassurezvous, nous ne faisons que nous amuser. Nous n’avons nullement l’intention de vous concurrencer au plan de la force physique. » Cela dit, elles suggèrent qu’elles disposent aussi de leur propre force.
Avec « Forza Femina », il nous étonne encore. C’est la première fois, à notre connaissance, qu’il sort de ses toiles et de la peinture pour engager un travail centré sur la photographie. Nous savions qu’il pratiquait cette discipline, mais de manière confidentielle et sporadique, peut-être encore pour des travaux de recherche. Jamais encore il ne s’était publiquement manifesté avec ce médium. Mais si la technique et le support ont changé, la démarche de l’artiste demeure la même. Là encore, il convoque la dérision, poussant ses « modèles » féminins à faire état de leur force physique en affichant leurs muscles, les amenant à emprunter des poses de bodybuilding, soit ce que l’on nommait auparavant (avant que
Elles nous ont d’ailleurs fait penser à cette étude médicale internationale, réalisée il y a plusieurs décennies (et dont nous ne disposons plus des
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références, excusez-nous), qui avait établi que si la force physique pure était réservée aux hommes, les femmes disposaient, pour leur part, d’une force particulière liée à l’endurance. Les expériences montraient qu’une femme était incapable de soulever un poids donné élevé mais qu’un homme était incapable de soulever des dizaines de fois des fractions de ce même poids. L’image des villageoises allant plusieurs fois par jour rapporter de l’eau de la fontaine, réalité encore présente aujourd’hui dans le monde mais aussi dans quelques lieux isolés de l’Algérie, en est une illustration. En d’autres termes, la concentration élevée de la force masculine est brève tandis que l’exercice d’une force féminine moindre est plus durable et étalé dans le temps. Ce résultat, inscrit dans les répartitions génétiques, relève cependant aussi du conditionnement social et culturel engagé dès les premiers âges. L’acquis vient, en quelque sorte, renforcer et décupler l’inné.
pas ridicules, vous n’avez pas besoin de montrer votre force ! Elle existe bien et nous la considérons. » Un tel propos prend du sens sur toute la planète et, en Algérie, où l’expression dissuasive de la force physique demeure encore très présente dans la société, par exemple dans les conflits du trafic automobile, il devient sociologiquement intéressant. La valeur ancestrale de la « redjla », que l’on traduit très improprement par « virilité », alors qu’elle renvoie avant tout à un code d’honneur et, quasiment, à une attitude chevaleresque dans toutes les circonstances et adversités de la vie, a été passablement dévoyée par la dissolution de repères séculaires. Plus que la force, la « redjla » distinguait le courage et dans le courage, elle distinguait la défense de ce qui est juste. En codifiant l’expression de la force masculine, la tradition était encore plus moderne que ce que l’on considère faussement comme la modernité, puisqu’elle associait indissolublement valeurs physiques et morales.
Mais les expressions et attitudes des « modèles » de Zoubir Hellal semblent moins portées sur une évaluation comparative des forces que sur la manière dont les hommes l’expriment. En reprenant les gestes mâles d’expression de la puissance physique — les plus connus et les plus universels —, elles adhèrent alors complètement à l’approche de dérision de l’artiste. On les entend presque dire : « Hé, frères hommes, ne soyez
La célébration du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie a été l’occasion, même de manière insuffisante, de mettre en valeur la contribution des Algériennes à la libération du pays. La pièce de théâtre El Djamilate, écrite par Nadjet Taïbouni et mise en scène par Sonia en est une belle illustration. Cette contribution donc, qui remonte loin dans l’histoire, a donné des exemples édifiants de la force féminine, en tant qu’endurance
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et résistance, jusqu’à l’héroïsme et l’épopée.
une femme de revendiquer également la force de la séduction.
D’une manière amusante, les Forza Femina de Zoubir Hellal viennent suggérer ce dévoiement de la « redjla », réduite souvent aujourd’hui à de piètres démonstrations de muscles, plus exacerbées encore par la frustration générée par une nouvelle force : celle de l’argent qui devient progressivement l’étalon de réussite, l’idéal de vie…
En poursuivant sa démarche centrée sur la « dérision subtile » — pour en joindre les deux bouts — Zoubir Hellal nous offre une galerie de portraits à bien des égards étonnante et émouvante, vouée aussi à nous faire réfléchir sur les apparences. Il poursuit là le travail qu’il avait entrepris, en peinture, autour de « Antar et Abla », couple légendaire du patrimoine arabe qu’il avait magnifié tout en le confrontant aux changements sociaux historiques dont le moindre n’est pas, en tout cas en Algérie, l’entrée des femmes dans des métiers aux lourdes exigences physiques.
Une dernière « leçon » de ces photographies : elles viennent nous montrer que, même en s’exprimant sur le registre de la force, les « modèles » conservent toute leur féminité, loin des images de femmes bodybuildées qui nous parviennent parfois via les médias. En hidjab ou sans, aucune d’elles, en effet, n’a tenté de réduire ou de gommer les divers éléments de cette féminité, comme pour souligner qu’il ne s’agissait pas d’imiter les hommes mais seulement d’exprimer un potentiel physique qui n’empêche pas
Il vient ainsi nous entraîner sur un nouveau bousculement de catégories dites établies et refléter ce que la société charrie de changements. N’est-ce pas là le rôle de l’artiste, encore que la notion de « rôle » puisse être restrictive ? Mais nous nous comprenons...
AMEZIANE FERHANI
Auteur & journaliste
Alger, le 2 mars 2013
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« J’ai regardé tes photos mais, malheureusement, je n’arrive pas à écrire : je crois que c’est parce que je suis sur pleins de choses en même temps et apparemment ça perturbe mais aussi je pense que les « figures » que tu as photographiées sont tellement familières que ça me perturbe aussi... enfin je pense que c’est les deux en même temps. » Nadira Laggoune
Critique d’art & commissaire d’exposition
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ZOUBIR
Hellal Mahmoud Moussedak Designer plasticien Né le 21 septembre 1952 à Sidi Bel Abbès
éducation
« La porte de l’Algérie » stade de Bari, pour les Jeux méditerranéens (1998). Coordinateur des études d’aménagement de la première ligne du métro d’Alger (1982-83) et reprise de l’étude d’aménagement – étude de la station Jardin d’essais, et conseiller artistique pour l’ensemble des stations du métro 1re ligne (2005-2006), avec le designer Hacène Chayani et l’artiste Salah Malek.
Primaires : à Oran, école Maraval et à Alger, école de la rue du Divan. Secondaires : lycée Okba, Alger, Artistiques secondaires à Alger, ecole nationale d’architecture et des BeauxArts, section Beaux-Arts (CAFAS 1970). Artistiques supérieures à Paris, Ecole nationale supérieure des arts décoratifs, diplôme d’Etat de décorateur- spécialité en architecture aménagement (1973). Artistiques postgraduées : Université de Paris-VIII, diplôme d’études approfondies en arts plastiques, sous la direction du professeur Edmond Couchot (1988), et à Alger, magistère en histoire et théorie de l’art sous la direction du professeur Mahfoud Kadache (2002).
Expositions (1970- 2011) Exposition collective et de groupes – des « 35 » & « Essebaghine » en Algérie (Oran, Alger, Timimoune…) et à travers le monde (Nouakchott, Casablanca, Madrid, Séville, Salamanque, Marseille, Tour d’Aigues, Paris, Moscou, Belgrade Caracas, Tripoli, Budapest, Pécs,… Participe aux Biennales de Tunis, Le Caire, Téhéran, Ankara, Saint-étienne. Expositions individuelles à Alger (au Ccwa, à la galerie Esma) et à Clermont-Ferrand (Musée d’art Roger Quillot, Musée national Nasr-Eddine Dinet…
Activités artistiques Fresque du Tunnel des facultés en association avec l’artiste Salah Malek (1985…), aménagement du pavillon algérien à la foire de Lausanne (1982-83).
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Prix, distinctions & collections
l’Enseignement supérieur (1983), dirige la réforme de l’enseignement artistique par l’introduction du système des volets d’études, d’un nouveau cursus, par la création du Diplôme supérieur d’études artistiques (DESA), participe activement à la mise en place d’un enseignement de post graduation artistique. Membre du conseil d’administration de l’Eme (Entreprise nationale de menuiserie et d’ébénisterie) de Sidi Moussa (1990-92). Directeur du département arts plastiques au Commissariat de l’année de l’Algérie en France (2001- 2003). Membre du Conseil national des arts et des lettres (2012). Commissaire d’exposition : Design maghrébin et photographies contemporaines arabes, Alger capitale de la culture Arabe (Alger 2007) ; Designers à la Dar Abdeltif (Alger 2008) ; Design africain et art contemporain au 2e Festival panafricain (Alger 2009) ; Designers algériens au Mobil’Art (Paris 2012).
Prix du Président de la République algérienne, médaille d’argent (Bilan de l’art contemporain à Dallas, Etats-Unis), prix Joan-Miro (Madrid, Espagne), prix spécial du jury (Ankara, Turquie), 2e prix de peinture de la ville d’Alger… Œuvres aux Musées des Beaux-Arts d’Alger & d’Oran et Salvador-Allende (Chili), à la Médiathèque de Miramas (France), figure dans de nombreuses collections privées en Algérie et à l’étranger...
Autres activités Enseignant de design (1977-2010), chef de département (1979-82), directeur des études (1982-86), sous-directeur chargé des affaires pédagogiques à l’ecole supérieure des Beaux-Arts d’Alger, (1986-92), participe activement au développement de l’Ecole pour sa mise sous tutelle pédagogique du ministère de
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جوائز وتكريمات ومجموعات
البيداغوجية في المدرسة العليا للفنون الجميلة بالجزائر ( ،)1992-1986وشارك بكثافة في تطوير المدرسة بوضعها تحت الوصاية البيداغوجية لوزارة التعليم العالي ( ،)1983وأشرف على إصالح التعليم الفني بإدخال نظام الدراسات والمناهج الجديدة، وساهم بفعالية في إنشاء الشهادة العليا للدراسات الفنية ( ،)DESAوفي إقامة طور ما بعد التدرج في الفنون. عضو في مجلس إدارة المؤسسة الوطنية للنجارة بسيدي موسى (.)1992-1990 مدير قسم الفنون التشكيلية في محافظة «سنة الجزئر بفرنسا» (,)2003-2001 محافظ معرض :تصميم وتصوير الجزائر عاصة الثقافة العربية ،الجزائر 2007؛ التصميم والفن األفريقي المعاصر في المهرجان الثقافي األفريقي الثاني -الجزائر .2009
جائزة رئيس الجمهورية ،المدالية الفضية (حصيلة الفن المعاصر في داالس ,الواليات المتحدة) ،جائزة خوان ميرو (مدريد ،اسبانيا)، جائزة لجنة التحكيم الخاصة (أنقرة ,تركيا)، الجائزة الثانية للرسم لمدينة الجزائر... أعمال في متاحف الفنون الجميلة في الجزائر العاصمة ووهران وسلفادور الليندي (شيلي)، وفي مكتبة ميراماس (فرنسا) ،وهو مذكور في العديد من المجموعات الخاصة في الجزائر والخارج...
أنشطة أخرى درس التصميم بين 1977و .2010رئيس ّ قسم ( ،)1982-1979مدير الدراسات ( ،)1986-1982ونائب مدير مكلف بالشؤون
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زبير هالل مصدق مصمم تشكيلي ّ
من مواليد 21سبتمبر 1952في سيدي بلعباس
دراسته
في معرض لوزان (« ،)1983-1982باب الجزائر» ملعب باري ،ألعاب البحر األبيض المتوسط (، )1998 منسق دراسات في تهيئة أول خط مترو الجزائر ( )1983-1982واستئناف دراسة التهيئة لمحطة حديقة التجارب ،ومستشار فني لجميع محطات المترو ()2006-2005 مع المصمم حسن شياني والفنان صالح مالك.
االبتدائي في وهران والجزائر العاصمة ومدرسة مرفال ،مدرسة شارع الديوان الثانوي ،ثانوية عقبة الثانوية ،الجزائر، الثانوية الفنية في الجزائر ،المدرسة الوطنية للهندسة المعمارية والفنون الجميلة ،قسم الفنون الجميلة (، )CAFAS 1970 الدراسات الفنية العليا في باريس ،المدرسة الوطنية لفنون الديكور ،شهادة دولة مصمم ديكور تخصص في المعمار والتهيئة العمرانية (، )1973 الدراسات العليا الفنية ،جامعة باريس الثامنة ،دبلوم دراسات عليا في الفنون التشكيلية ،تحت إشراف البروفسور ادمون كوشو ( ، )1988وفي الجزائر ،ماجستير في التاريخ ونظرية الفن تحت إشراف األستاذ محفوظ قداش (.)2002
معارضه ( )2010 - 1970معرض جماعي ولمجموعتي « »35و الصباغين في جزائر (وهران ،الجزائر العاصمة ،تيميمون )...وعبر العالم (نواكشوط والدار البيضاء ومدريد ،واشبيلية ،وساالمانكا، مرسيليا ،تور داق ،باريس ،موسكو ،بلغراد، كاراكاس ،طرابلس ،بودابست ،بيكس...، وشارك في بينالي القاهرة ،تونس ،وطهران، أنقرة ،وسانت اتيان .معارض فردية في الجزائر (في المركز الثقافي لوالية الجزائر وأروقة عصمة) وفي كليمون فيران (متحف الفنون روجيه كيو).
أنشطته الفنية جدارية النفق الجامعي بالتعاون مع الفنان مالك صالح ( ،)...1985تهيئة الجناح الجزائري
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- « Abla bel ballon maricaniya », impression et acrylique sur toile, 66x90 cm, 2011. - « Abla el vote », impression et acrylique sur toile, 68x90 cm, 2011. - « Abla forssa », impression et acrylique sur toile, 68x90 cm, 2011.
«عبلة بالبالون ماركانية» انطباعي وأكريليك.2011 ، سم90x66 ،على قماش ، انطباعي وأكريليك على قماش،» «عبلة الفوت.2011 ، سم90x68 ، انطباعية وأكريليك على قماش،» «عبلة الفوت.2011 ، سم90x68
«شاهدت صورك ،لكني لألسف لم أجد فرصة للكتابة .أظن أن ذلك راجع ألني منشغل بأشياء ُ كثيرة في وقت واحد ،ويبدو أن ذلك يعيق العمل .لكن من جهة أخرى أرى أن «الوجوه» التي صورتها أليفة إلى درجة أنها تعرقلني أيضا .في نهاية األمر ،أظن أن اإلثنين معا». ّ
نذيرة لعقون
ناقدة فنية ومحافظة معارض
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تجسيدها لمبدأ القوة ،احتفظت بكل أنوثتها، وال تشبه في شيء تلك النساء «الكاملة األجسام» التي تأتينا أحيانا عبر وسائل اإلعالم. متحجبات كانت أو غير متحجبات ،فلم تحاول واحدة منهن محو عناصر األنوثة التي تكونها، في داللة على أنهن ال يقصدن تقليدي الرجال بقدر ما يريدن أن يعّبرن عن طاقة جسدية ال تمنع المرأة من التمتع بقوة اإلغراء.
جميع القيم األصيلة .الرجلة بمفهومها الحقيقي تعني الشجاعة ،وفي الشجاعة نميز الدفاع عن الحق .ومن هذا المنطلق .إن التقنين الذي وضعه األولون للقوة الذكرية يبدو أكثر حداثة مما نسميه حداثة في أيامنا خطأ، والتي تخلط بين القيم الجسدية والمعنوية. كان االحتفال بالذكرى الخمسين الستقالل الجزائر مناسبة ولو غير كافية إلبراز دور النساء الجزائريات في تحرير الوطن .ومن أجمل النماذج التي شاهدناها مسرحية «الجميالت» ،من تأليف نجاة طيبون وإخراج صونيا .هذا الدور الذي يعود إلى الماضي السحيق ،أعطى لنا أمثلة حية للقوة النسائية، في الصمود والتحمل ،وفي البطولة والمالحم.
في مسعاه المتركز على «السخرية النافذة»، يقدم لنا زبير هالل مجموعة مدهشة ومثيرة من البورتريهات ،تدعونا أيضا يكمل العمل للتأمل في المظاهر .وهو بذلك ّ الذي أنجزه بالرسم حول «عنتر وعبلة»، العاشقين األسطوريين المأخوذ من التراث العربي ،اللذين احتفى بهما ووضعهما في قلب التحوالت االجتماعية التاريخية ،ليس أقلها ،في الجزائر على األقل ،دخول المرأة فضاءات عمل تستلزم شروطا بدنية قاسية.
يأتي «فورزا فيمينا» لزبير هالل لتكشف ،في قالب ساخر ،عن التشويه الذي لحق بمفهوم «الرجلة» ،الذي صار مختزال في أيامنا في استعراض العضالت التي يزيد من توتيرها صعود قوة جديد ،هي قوة المال التي أصبحت شيئا فشيئا مقياس النجاح ،والمثل األعلى في الحياة...
بهذا يقودنا إلى زحزحة جديدة للقيم يجره المجتمع من المؤسسة ويعكس ما ّ تغيرات .أو ليس ذلك هو دور الفنان ،بالمعنى الضيق للكلمة؟...
وآخر «عبرة» نستقيها من هذه الصور :هي أنها تبيّـن لنا بأن «النماذج» وبالرغم من
أمزيان فرحاني كاتب وصحافي
الجزائر 2 ،مارس
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الخالصة تبقى حكرا على الرجل ،إال أن المرأة تتمتع بقوة خاصة تتعلق بالقدرة على التحمل. وبينت التجارب بأن المرأة ال تقوى على رفع ثقل معين ،وأن الرجل ال يقوى على رفع أجزاء من ذات الوزن عشرات المرات .ولدينا مثل على ذلك في النساء القرويات ،في عدد من دول العالم وفي بعض المناطق النائية في الجزائر ،الالئي يذهبن ويجئن عدة مرات في اليوم لجلب الماء من عين القرية .بتعبير آخر ،إن التركز العالي لقوة الرجل وجيزة ،في حين أن المرأة تمارس قوتها في مدة زمنية أطول .هذه الميزة المندرجة في التقسيم الوراثي ،ناتجة أيضا عن التهيئة االجتماعية والثقافية التي يتلقاها الفرد في سنوات عمره األولى .ذلك أن المكتسب يدعم ويضاعف ما هو الفطري عند هذا الفرد.
ومن الرسم لهيتم بفن التصوير .كنا نعرف أنه يمارس هذا الفن لكن بصورة ظرفية وألغراض تتعلق ببحوثه .لكنه لم نعهده أبدا بهذه اآللة التي أخذ يصور بها ويتفنن بها. تغيرت التقنية واألداة ،لكن األسلوب الفني بقي هو نفسه .وبهما يستحضر نفس السخرية التي «نماذجه النسائية دأب على مداعبتها ،دافعا ّ الستعراض قواتها البدنية بإظهار عضالتهن، في وضعيات رياضيي كمال األجسام ،أو ما يسمى باالنكليزية «بناء األجسام» ،كما لو أن جسم اإلنسان شيئا يشبه بناية أو أي شيء آخر. وضعنا «نماذج» بين مزدوجين ،ألن الفتيات اللواتي عرضن أنفسهن لهذا العمل ،لم يبقين جامدات .بل شاركن بفعالية في المشروع، بل وبنوع من الحماس وانشراح ظاهر، وشبه مسرحي .كما لو أنهن أدركن من األول السخرية التي يسعى إليها زبير هالل، من دون أن يشعر بحاجة ألن يوجههن أو يشرح لهن كل حيثيات مبادرته .بين البسمة والضحكة المكبوتة والنظرة الماكرة والجادة، المتحدية حتى ،تعبر وجوههن عن مجموعة واسعة من التعابير التي تعبر كلها ،مع ذلك في تنوعها ،عن نفس الرسالة .كأننا بهن يقلن للرجال خاصة« :اطمئنوا ،نحن هنا نلعب فقط. فليس في نيتنا قط أن ننافسكم في القوة البدنية» .ما يعني أن ليدهن قوتهن الخاصة.
يبقى أن التعابير والمواقف التي نجدها في «نماذج» زبير هالل ال عالقة لها بأي مقارنة للقوة بقدر ما تعني بالكيفية التي يعبر عنها الرجال .فبتبني اإلشارات الذكورية المعروفة عالميا للتعبير عن القوة البدنية ،فهن يشاركن الفنان سخريته مشاركة كاملة .نخالهن يقلن: «يا إخواننا ،ال تكونوا بلهاء ،لستم بحاجة إلظهار ونقدرها ».كالم له قوتكم ! فهي موجودة، ّ مغزى في عالمنا وفي الجزائر حيث ال تزال القوة البدنية حاضرة جدا في المجتمع ،مثلما نشاهد ذلك في المشاجرات التي تندلع بين أصحاب السيارات ،ولعل ذلك يفيدنا لفهم الظاهرة من الناحية السوسيولوجية .إن صفة «الرجلة» التي يفسرها البعض خطأ على أنها «الفحولة» ،بينما هي في األصل تعني الرجولة بمعنى المروءة ،تم تشويهها بعدما انحلت
هذا يذكرنا بدراسة طبية دولية أجريت قبل عشرات السنين (نعتذر إن كنا نفتقد ألي مرجعية عنها) أثبتت بأن القوة البدنية
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نحن أقل قوة منكم بكثير!
الطريقة التي يُنظر بها إلى األشياء .وهي مع ذلك تتحول هي بحد ذاتها إلى نظرة وإلى تصور للعالم ،بل وفلسفة تمنحه األهلية الالزمة لتحمل دور «الساخر».
اعتاد زبير هالل أن يدهش جمهوره ،وهذا ليس أمرا غريبا عند فنان دأب منذ الثمانينات على نهج إبداعي قائم على السخرية .السخرية من مفهومها الحاد والنافذ الذي قد يفلت من األبصار .والذي يالزم رؤية زبير هالل، في استكشافه للحدود الرفيعة التي تحد األيقنة التي تفصل بينهما .بهذين المعلمين، المتحركين ،يتضح أن الفنان لم يختر الطريق السهل ،ولم يسع إلبهار هواة جمع اللوحات ،أو على األقل غالبيتهم الذين تستهويهم األشياء المألوفة والجميلة.
أما الدقة والنفاذ فهما قبل كل شيء نتيجة للسخرية ،ذلك ألن السخرية ال يمكن أن تتطور من دونهما .والواضح أن زبير هالل يمارسها في ميدانين .الميدان األول هو ميدان انعدام اليقين ،لكونه متيقنا تمام اليقين بأن ال حقيقة عند البشر سوى في البحث عن الحقيقة .الميدان الثاني ،هو ميدان الرقة والجمال ،من دون تقنين مسبق ،ومفتوح للمغامرات اإلبداعية .ال يأبه بنظرة اآلخرين إلى أعماله ،خشية من أن يخضع مسبقا ألذواق منمطة أو إلى اتجاهات معينة .كل هذا وارد في مسيرة أي فنان ،لكن في هذه النقطة ،تحصن منذ أن زاول مهنة التعليم في المدرسة الوطنية للفنون الجميلة بالعاصمة ـ وأتمها ـ واختار الممارسة الحرة والعفوية في نشاطه الفني. بعمله الجديد «فورزا فيمينا» ،ال يزال يدهشنا. ألول مرة ،على حد علمنا ،يخرج من لوحاته
لنتكلم أوال عن السخرية عنده .نعلم أن هذه الكلمة ،في معظم القواميس ،تقرن باالزدراء وحتى بالهزل والهزء باآلخر .لكننا ال نتصور أن يرض زبير هالل بسلوك هذا الدرب، ألنه من الذين يرون بأن السخرية الحقيقية ال تتمثل في «الضحك من اآلخرين» ،وإنما الضحك «مع اآلخرين» .يمارس ذلك من خالل إبداعاته الفنية ،ملتمسا في ذلك تواطؤ الناظر .ذلك أن السخرية التي يمارسها هي سخرية النظرة النقدية ،وليست للسخرية من الناس أو من أوضاع ،وإنما للضحك من
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يبرز كذلك البعد اإلنساني في سياق ال يزال فيه جسد المرأة موضوع رهانات اجتماعية وسياسية هامة.
عالقات الهيمنة وأنماط التمثيل المنبثقة منها، عن الوضع الراهن .إن العمل الذي يقوم به هالل زبير ،فضال عن انتقاده لبعض األحكام المسبقة السائدة في المجتمعات اإلسالمية،
فاني جيلي أوهنية
فاني جيلي باحثة في مركز التاريخي االجتماعي لإلسالم المتوسطي التابع لمدرسة الدراسات العليا في العلوم االجتماعية .وتحصلت على منحة بحث لبرنامج «البحوث والعولمة» لدى مركز جورج بومبيدو عام .2011أعمالها تتمحور حول تحليل اإلبداع التشكيلي في جزائر ما بعد االستقالل. أصدرت «الفنانون الجزائريون خالل حرب الجزائر :بين البحث عن االعتراف وبناء خطاب جمالي حديث» ،مجلة « ،»Textuelالعدد ،2010 ،63و»الممارسات الفنية ونمط الصورة في جزائر ما بعد االستقالل ،»1962-1965 :مجلة « ،»Quaderns de la Mediterràniaالعدد .2011 ،15 ()http://www.iemed.org/publicacions/quaderns/15 وسيصدر لها قريبا« :أماكن المقاومة وأماكن التفاوض في جزائر ما بعد االستقالل (:)1962-1988 من أجل ممارسة فنية في الفضاء العمومي» ،دفاتر «مجموعة البحث حول المغرب والشرق األوسط» GREMAMO
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جسدي ليس ساحة 1 للمعركة
يتجلى فيه تعقد العالقات اإلنسانية. من هذه الزاوية يعرض رواق البورتريهات المصورة نساء من أوساط وأحيانا من ّ مشارب مختلفة .هذا المشهد الذي يعكس قوة العزيمة لدى المرأة إلثبات وجودها في المجتمع المعاصر ،يوحي لنا بالشخصية اإلشهارية المعروفة «روزي الريفتر» التي ابتدعها ج .هوارد ميللر خالل الحرب العالمية الثانية ،لتشجيع النساء األمريكيات على المشاركة في جهد الحرب .لم يكن الهدف من هذه الدعاية القومية سد العجز الذي تركه الرجال الذين ذهبوا إلى جبهة القتال فحسب، وإنما أيضا للتأكيد على أهمية دور النساء في الحياة االجتماعية واالقتصادية ببلدهن .وال تزال هذه الصورة ،التي أصبحت رمزا للنضال النسائي ،تغذي األحاديث والنقاشات في عصر ما بعد الحداثة .إن هذا النموذج من الحمالت الدعائية التي تظهر المرأة بوجه ذكوري، وهو الحل الوحيد لتحقيق المشاركة الكاملة في الحياة العملية في فضاء عمومي يطغى عليه عنصر الذكر ،يبّين لنا إلى أي مدى تعّبر
يصور هالل في استعماله لفن التصوير، ّ زبير ألول مرة نساء حقيقيات من الحياة العادية .ليس ألن الفنان لم يهتم بهن قط .في أعماله السابقة ،كانت صورة المرأة مرتبطة بشخصيات خيالية أو شبه خيالية نابعة من التراث الشعري المحلي (زفاف تنينة)2006 ، أو من السيرة األدبية (عبلة في سلسة عنتر، .)2011وكان الفنان حريصا على إدراج ذاكرة التراث المشترك في سياق جزائر معاصرة ،بأسلوب ال يخلو من السخرية .غير أن االنفصال الظاهر يّنم عن إدراك حاد بالواقع االجتماعي الذي يحيط به .فمثال عبلة، البطلة المستميتة والمليئة بالدهاء في رواية عنتر أصبحت امرأة عادية من منظار الفنان ـ قوية وضعيفة ،مستسلمة أو مصممة .أما تنينة« ،المرأة العنقاء» ،رمز الجمال والصفاء، في النهاية يأكلها صاحبها لمجرد أنها تجرأت على التعبير عن تذمرها .لم يكن هدف هالل زبير أن يرسم لوحة قاتمة عن وضعية المرأة ،لكنه استطاع من وجوه مقاومة ومع ذلك معرضة لالستسالم ،أن ينقل لنا واقعا
1نسبة إلى عمل الفنانة بربارا كروجر ،الذي يحمل عنوان« :جسدك ساحة معركة» (.)1989
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الجمهورية الجزائرية الديمقراطية الشعبية وزارة الثقافة هذا المعرض منظم من طرف مركز الفنون والثقافة لقصر الرياس بحصن 17
لجنة التنظيم
الدليل
السيد عنتري عز الدين
النصوص
مدير مركز الفنون والثقافة لقصر الرياس
السيد بوعاسل يوسف
محافظ
السيد غريد علي
السينوغرافيا
السيد امزيان فرحاني السيدة فاني جيلي اوهنية السيدة نذيرة لعقون تصميم الدليل السيد مراد كريناح متابعة وتنسيق الدليل أسا لإلستشارات ترجمة النصوص السيد اشرشور موسى حقوق الصور
مارس -افريل 2013
© السيد زبير هالل
من 15افريل الى 15ماي 2013
مركز الفنون والثقافة قصر الرياس حصن 17