PICTURIE GENERALE - REVUE DE PRESSE

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AlgérieNews

Culture - 16 janvier 2013

«Picturie générale» à l’école Artissimo L’art comme un vitriol ! L’acte de créer émane d’une interrogation tenace, se révèle dans l’anxiété du geste puis se laisse admirer à travers la sublimation d’un doute. Si les arts plastiques en Algérie ont longtemps souffert de leurs certitudes, le moment semble venu où une « horde » d’affranchis se met à esquisser les traits d’une nouvelle ère. Treize artistes participent à l’exposition « Picturie générale », visible à l’école d’art Artissimo jusqu’au 21 janvier. Chacun obnubilé par un questionnement et la quête d’un mode d’expression original, ils offrent un ensemble de propositions artistiques qui, loin de converger vers ce que l’on appelle un «style» ou une «tendance» génériques, se confrontent comme des microcosmes épars et paradoxalement harmonieux. Si la notion du thème tend à limiter la liberté de l’artiste dans une exposition collective, « Picturie générale » échappe à cette méchante globalisation, sans doute grâce à sa démarche foncièrement « libertaire » dont le seul mot d’ordre semble être « créer en rupture avec tout le reste»! La plupart des participants ont formulé et respecté ce pacte tacite, d’autant plus que la thématique choisie par chacun d’entre eux se révèle être un simple prétexte pour laisser parler un talent audacieux, voire irrévérencieux, jeté comme une météorite dans la paisible scène artistique algérienne. Syncopes visuelles Photographe et graphiste d’une fraîcheur étourdissante, Walid Bouchouchi est aussi un malin pourfendeur qui, dans le rejet de toute sophistication du discours pictural, nous propose de l’art à l’état brut. Sa série de photographies «Prêt à voir» est un choc visuel pernicieux qui provoque un questionnement éthique sur le rapport à l’image. Six portraits volontairement caricaturaux reprennent les principaux symboles du «Printemps arabe». A l’entrecroisement de l’icône et de la publicité mensongère, que vous pouvez acheter à 100 dinars l’échantillon, ces figures «emblématiques» sont revisitées par Walid qui, lui aussi, hésite entre la dérision et le respect ! A travers le regard pénétrant d’un jeune homme braquant sur vous un pistolet et le visage clownesque d’un autre criant dans un mégaphone, une armée d’idées, de concepts et de sémiologie variable se cache derrière l’image, suscitant plusieurs degrés de compréhension, voire un flou total quant à l’intention première de l’artiste. Il faudra sans doute renoncer à interroger Walid Bouchouchi (comme tous les autres exposants) sur sa démarche pour pouvoir apprécier l’œuvre dans son entière ambiguïté puisque l’on sait aujourd’hui que le pire ennemi de l’art est son explication ! Même suggestion pour le travail de Mourad Krinah, «[They] Occupy Algiers», un papier-peint lancinant disputé par des centaines de flics antiémeutes parfaitement identiques, qui de loin apparaissent comme une texture géométrique abstraite puis se révèlent, à la façon d’un trompe-l’œil, à mesure que l’on se rapproche du mur et que l’on découvre ces régiments de policiers, portant le masque des Anonymous et occupant l’espace public. L’ironie est évidente : l’artiste détourne le slogan de la nouvelle protestation mondiale qui, en Algérie, devient le mot d’ordre d’une flicaille disséminée dans les rues à chaque fois que la société civile veut en prendre possession. La manière dont Mourad a choisi de composer son «papier-peint» renvoie irrésistiblement à une sorte de propagation bactériologique tant le jeu espiègle de démultiplication des visages et la symétrie de l’ensemble font penser à un virus scruté par un microscope !


Corps transcendés Toujours dans l’allégorie et l’humour parfois noir, Hichem Belhamiti joue sur les perceptions à travers ses deux tableaux exposés dans deux salles différentes. Le premier, « Altiou-Zoom » est un gros plan banal sur une conduite souterraine. C’est en découvrant le second, intitulé simplement «Altiou» que l’on découvre le fin mot de l’histoire : c’est un autoportrait de l’artiste, coiffé d’un tarbouche et portant un couffin vide, la bouche grande-ouverte sous ce même tuyau, essayant de choper au vol une toute petite goute de pétrole, sur un fond jaune rempli de dollars ! Ici, le discours est clair, voire un peu trop direct, mais c’est encore le langage plastique qui fait la différence : audelà de la misère d’un peuple riche, on voit surtout le trait singulier de l’artiste qui compense la vacuité du propos par la complexité de la composition. Dans un tout autre registre, Seïf El-Islam Azzouz nous fait pousser un «ouf !» de soulagement puisqu’à l’heure où l’on commence sérieusement à désespérer de voir du Nu dans la création contemporaine algérienne, le voilà qui nous offre deux magnifiques tableaux dont l’esthétique tire sa force d’un retour vers un trait épuré et d’une approche cathartique. Alors que la représentation du corps souffre du double joug de la modernisation frénétique des modes d’expression qui caractérise l’art contemporain d’un côté, et de la pudibonderie ambiante régnant à la fois sur l’esprit du public et celui de l’artiste sombrant parfois inconsciemment dans l’autocensure, il devient de plus en plus évident aujourd’hui que non seulement le Nu ne se démodera jamais, mais qu’il peut aussi générer une multiplicité d’interprétations tout à fait contemporaines. C’est le cas du dyptique «Non-voyeurisme » de Seïf El-Islam qui redessine le corps de la femme comme une entité idyllique, le sort de la classique et usante étiquette subversive pour le plonger dans une atmosphère apaisée, comme pour ramener la vision porté par l’art sur la chair à une certaine sérénité, traduite ici par les couleurs pastelles et les lignes vacillantes. Il ne faut pas rater non plus l’œuvre désormais incontournable de Mehdi Djellil, dont nous avons encensé la démarche unique sur ces colonnes ; celle de Walid Aïdoud qui propose un faux-plafond sur lequel est imprimé son autoportrait ; les peintures lancinantes de Adel Bentounsi qui réinvente le monde des idées ; le «budget» sarcastique de Djamel Agagnia qui démontre la médiocrité presque comique du salaire minimum garanti (SNMG), etc. «Picturie générale» est l’événement majeur de ce début d’année, tant il regroupe tous les ingrédients d’une création digne de ce nom : indépendance totale sur le plan de l’organisation, fraîcheur et insolence artistique, propositions nouvelles qui n’ont pas peur de prôner une rupture radicale avec «les anciens» et, surtout, des talents que l’Algérie n’a pas vu grandir et qui aujourd’hui s’apprêtent à transformer le paysage, à coup de vitriol et de caresses ! Sarah Haidar


EL WATAN le 05.01.13

ARTS ET LETTRES

Arts plastiques. Artissimo accueille des expositions Cimaises à l’école Créée en l’an 2000, Artissimo est devenue la première (et la seule ?) école d’art privée en Algérie à avoir été agréée par l’Etat, depuis 2002, en tant qu’institution de formation professionnelle. A ce titre, elle dispense des formations en arts appliqués, communication visuelle et décoration qui débouchent sur des diplômes ou des qualifications. Dans ce cadre, elle forme des infographistes, photographes, web designers, céramistes, décorateurs… Son offre pédagogique comprend également la formation continue sous forme de cursus à la carte destiné à des personnes déjà en activité. De plus, Artissimo abrite des ateliers d’initiation artistique sous forme de cours libres ouverts aux enfants comme aux adultes désireux de découvrir ou de maîtriser, à titre personnel, différentes disciplines comme la musique (éveil, piano, guitare, violon, chant, chorale), l’expression plastique (dessin et peinture), la danse (classique, moderne, orientale-maghrébine, salsa…) ou le théâtre. D’autres arts et activités sont actuellement prévus dans le développement pédagogique de l’Ecole qui a vu, depuis sa création, son effectif d’élèves se multiplier par cinq. Très tôt, la directrice de l’établissement, Zafira Ouartsi-Baba, a senti la nécessité, en complément de la mission de formation, d’une action culturelle qui s’est traduite par des rendez-vous divers : conférences, tables rondes, concerts, journées d’études, etc. Depuis décembre dernier, ce deuxième volet d’Artissimo s’est vu enrichir par des expositions d’art. C’est le peintre Arslane, également professeur à l’Ecole nationale supérieure des Beaux-arts d’Alger et, par ailleurs, comédien bien connu, qui a inauguré cette nouvelle activité en présentant (du 14 décembre 2011 à aujourd’hui) ses peintures récentes. Il sera relayé par une exposition collective au titre original, «Picturie générale» (11-21 janvier), conçue par Mourad Krinah et Sofiane Zeggar. Treize artistes y participent. Outre les précités, on y verra les œuvres (peintures, dessins, vidéos) de Djamel Agagnia, Walid Aïdoud, Seïf el Islem Azzouz, Hicham Belhamiti, Adel Bentounsi, Zineddine Bessaï, Walid Bouchouchi, Fatima Chafaâ, Assila Cherfi, Mehdi Djelil et Rafik Khacheba. Leur nombre est-il un clin d’œil au nouvel an ou un simple hasard ? En tout cas, ils incarnent bien une nouvelle génération d’artistes qui souffrent, davantage que leurs aînés, d’un cruel manque de visibilité, en dépit d’un potentiel créatif fort. Pour Zafira Ouartsi-Baba, il s’agit de «mettre en valeur la scène artistique algérienne, à la fois jeune et confirmée». Notre interlocutrice ajoute : «Etant un lieu de formation à l’art, nous nous devons d’accueillir les différentes expressions artistiques, au profit de nos élèves, enfants et adultes, qui n’ont pas toujours le temps de courir les expositions. Et donc, pourquoi ne pas en faire profiter aussi le public et l’environnement ?» En art comme ailleurs, qui peut le moins peut le plus. Vernissage, vendredi 11 à 17h30. Artissimo, 28 rue Didouche Mourad, Alger. www.artissimo-dz.com Samir Hadj-Alloua


EL WATAN le 13.01.13

Galerie Artissimo. Exposition « Picturie générale » : attention talents insolents Vendredi soir, à l’Ecole d’arts portant bien et beau son nom, Artissimo, à Alger, régnait un je ne sais quoi dans l’air… du temps. Et pour cause ! Une exposition collective montrant et démontrant le talent avéré de jeunes plasticiens, designers, graphistes et autres vidéastes y a été étrennée. Ils sont jeunes. Ils sont créatifs. Ils ont du talent à en revendre. Et ils représentent la nouvelle «sensation» artistique. Aussi, il faudra compter avec eux. Ils s’appellent Fatima Chafaâ, Seïf El Islem Azzouz, Djamel Agagna, Walid Aïdoud, Hicham Belhamiti, Adel Bentounsi, Zineddine Bessaï, Walid Bouchouchi, Assila Cherfi, Mehdi Djelil, Rafik Khacheba, Mourad Krinah et Sofiane Zouggar. Des Beaux-aristes excellant chacun dans son registre. Aussi, l’école Artissimo, qui est désormais aussi une galerie, s’est défaussée du carcan routinier, aseptisé et conventionnel. Et ce, en créant un univers pluridisciplinaire, juvénile, frais et inédit à la manière de la Factory, très chère à Andy Warhol, où se croisaient Basquiat, Lou Reed ou encore Debbie Harry du groupe Blondie. Là, lors de cette exposition intitulée «Picturie générale» — une contraction de picture (image) et épicerie —, on pouvait croiser les aînés des artistes exposants, comme Boucetta Mustapha, Arezki Larbi, Boudia, Nedjaï, Amar Bouras, ou encore le poète et journaliste Abderrahmane Djelfaoui. Venus encourager la relève. Du coup, on est transporté dans une ambiance «clubbin’» et cercle des poètes (retrouvé) ici, une live vidéo diffusant sur un écran géant des images régies par le bruit des visiteurs. C’est l’installation Noise de Sofiane Zouggar. Plus on fait du bruit, plus les images s’accélèrent. C’est l’art visuel interactif. « C’est un support artistique contemporain. C’est une live vidéo qui, à la base, était une installation sonore diffusant des images de Ghaza, Syrie, Libye… C’est le public qui gère la projection en émettant un son ou un bruit. Le thème Noise (bruit) est contre la propagande et manipulation des médias… », commentera Sofiane Zouggar. Noise a déjà été présenté à Nothingham (Royaume-Uni) lors du World Event Young Artists en septembre 2012. Contre l’intox des médias Là, Fatima Chafaâ exhibe, à même le parquet, 22 poupées-drapeaux des pays arabes, décrivant un cercle, avec au centre une balance : celle de la justice (ou injustice). «J’ai représenté chaque pays arabe par une poupée et son emblème, où chaque peuple revendique plus de justice…», expliquera-telle. Son autre travail porte sur la photo : «L’intitulé est l’Illusion. Une symbolique entre le croissant, l’étoile et des poupées confectionnées fixées en instantané. C’est le ou les printemps arabes par opposition à notre pays qui a vécu cela avant les autres». Là-bas, Seïf El Islem Azzouz décline un trait subtil, délicat et stylisé, car il a l’œil compas pour ne pas dire l’œil design. Il signe deux toiles de nus : Non voyeurisme I et II : « Mon trait basique est le bleu. J’ai voulu me démarquer du trait érotique. Donc, un trait atténué. Je me suis interrogé : est-ce qu’on peut voir le corps de la femme autrement loin d’un regard libidineux. Ici, les gens ont bien accueilli ces toiles. C’est la première fois que j’expose cela.» Non voyeurisme I s’est vu coller un sticker A. Cela veut dire qu’il est réservé (pour un achat). De bon augure ! Walid, graphiste, présente un


«story-board» expressif et éloquent, ne laissant guère indifférent. Et ce, entre emballage plastique, clichés et étiquettes sur le fameux vert studio utilisé pour les effets spéciaux : «Mon installation est baptisée Prêt à voir et en filigrane, c’est le printemps arabe.» Dans la même trajectoire, Benhamiti Hichem dénonce à travers un tableau allégorique le profit de la manne pétrolière au détriment du peuple. Sarah El Hamed, directrice artistique et consultante auprès de l’Ecole Artissimo, indiquera à propos de l’exposition «Picturie générale» : «C’est un support d’autodérision portant sur la société de consommation, les nouveaux médias, les stéréotypes, le contexte socio-économique algérien. Un témoignage actuel. Et puis, nous avons là un vivier de jeunes artistes. On aimerait développer ce genre d’initiatives». Attention : l’abus de la consommation de l’art n’est pas nocif à la santé ! K. Smail


L’EXPRESSION

Mercredi 09 Janvier 2013

MOURAD KRINAH CO-CONCEPTEUR DE L’EXPO PICTURIE GÉNÉRALE À L’EXPRESSION « Les médias sont la Bible d’aujourd’hui » « Concevoir l’expo comme une supérette où le public, en se baladant, tombe sur des « produits » divers » Une exposition collective de la scène artistique émergente sera inaugurée du 11 au 21 janvier prochain, à l’espace Artissimo, sis à 28 rue Didouche Mourad, Alger. Cette expo dévoilera une production riche et variée utilisant tous les supports et tous les médias actuels: peinture, installation, graphisme, photographie... Elle verra la participation de Djamel Agagnia, Walid Aïdoud, Seïf El Islem Azzouz, Hicham Belhamiti, Adel Bentounsi, Zineddine Bessai, Walid Bouchouchi, Fatima Chafaa, Assila Cherfi, Mehdi Djelil, Rafik Khacheba, Mourad krinah et Sofiane Zouggar. Plus d’une douzaine d’artistes plasticiens, qui évoluent dans les sphères artistiques parallèles font le bonheur de l’art contemporain algérien, parfois à l’étranger, mais souffrant souvent de manque de visibilité au pays. D’où l’idée sans doute de cette expo originale. Diplômé des beaux-arts, le trentenaire Mourad Krinah, a à son actif, de nombreuses expos. Il est par ailleurs, membre actif du Box 24, espace de diffusion et de production artistique. Des «Artistes d’ avant -garde» mus par un engagement créatif sans faille. Une philosophie existentialiste, qui tire sa sève de l’amour de l’art sans arrière-pensée idéologique ou propagandiste derrière. «Une union qui se veut plus spirituelle et intellectuelle.» Ce Box 24 est constitué d’un groupe de jeunes artistes contemporains algériens qui tentent tant bien que mal, de faire oeuvre de création en Algérie depuis trois ans déjà. Et ils le font assez bien... Mourad Krinah est le co-concepteur du projet «Picturie générale». Il nous parle de cette expo qui vaudra assurément le déplacement... L’Expression: Tout d’abord, pourquoi cette expo et le nom surtout qui sonne comme une déformation fantaisiste de Alimentation générale? Mourad Krinah: Le nom «Picturie Générale» est un jeu de mots comme tu peux l’imaginer entre «Picture» et «épicerie». Nous avons d’abord imaginé le nom en arabe «mawad fanniyya 3amma», puis nous avons essayé de trouver une traduction qui soit drôle et assez fidèle. J’estime personnellement que l’humour est une arme assez redoutable surtout dans un univers connu pour son sérieux et son esprit élitiste comme celui de l’art. La Picturie Générale aussi, parce que nous avons imaginé l’expo comme une supérette où le public, pas forcément connaisseur, se balade nonchalamment et tombe sur des «produits» divers et sur différentes choses. Pourquoi l’expo se tient-elle cette fois à Artissimo (non pas au Box 24, Ndlr)? Le choix d’Artissimo... En fait, l’idée de l’expo est née de la rencontre de deux volontés: d’abord, celle de Mme Zafira Baba-Ouartsi, directrice de l’espace Artissimo, qui voulait donner une nouvelle orientation à son école en créant un pôle de création et de diffusion artistique (ateliers, exposition... mais aussi débats et conférences) et en second lieu, la notre. On a vu par exemple la tenue en 2012 du workshop Warachate animé par Karim Sergoua et Sarah El Hamed, et l’exposition Horizon & Papillon d’Arslane. D’un autre côté, nous cherchions un espace différent des galeries habituelles et qui accueille d’habitude toute sorte de profils (amateurs, enfants, etc.). Mme Zafira Baba-Ouartsi a accepté tout de suite d’accueillir notre projet, et de notre côté, nous avons été séduits par l’espace,


du fait de sa division en plusieurs salles, ce qui nous permet de créer différentes ambiances et d’établir un jeu-labyrinthe avec le spectateur qui se balade à sa guise dans les différents espaces. Peux-tu m’expliquer la démarche de ton expo qui consiste, me disais-tu, à utiliser les supports médias, notamment les journaux à dessin artistique? Je pense que les médias sont la Bible d’aujourd’hui: l’art de la tradition, du moins en Histoire de l’art, tirait son inspiration des récits mythologiques, historiques ou bibliques. L’art contemporain coïncide avec l’émergence des médias de masse (la télévision surtout). L’intérêt que porte le public aux icônes médiatiques (acteurs, musiciens, politiciens, etc.) est quasi religieux! Roland Barthes avait déjà analysé cela dès les années cinquante-soixante dans son livre «Mythologies» (à propos de la Citroën DS notamment). Les artistes ont tout de suite exploité ce phénomène (Warhol, Lichtenstein)... Aujourd’hui, le matraquage médiatique autour de certaines actualités pousse les artistes à exploiter ces images archi connues (WTC, mort d’El Gueddafi, par exemple). D’un côté, pour dénoncer cet état de fait, et d’un autre côté, pour détourner ces messages et leur donner un sens autre: dérision, activisme, etc. Un mot un peu sur le choix des autres participants à cette expo, comment s’est faite la sélection? Il existe une grande part de subjectivité dans la sélection des artistes. Ce sont en grande partie des individus qui se connaissent depuis l’Ecole des beaux-arts, qui se respectent et qui ont cette volonté de confronter leur univers à celui des autres. D’un autre côté, nous avons tenté d’approcher différents profils pour avoir un aperçu assez fidèle des préoccupations conceptuelles ainsi que des approches techniques de notre génération. Et même s’il n’existe pas de thème générique à l’exposition, il en ressort un fil conducteur qui est, d’une part, l’intérêt pour l’actualité nationale et internationale (mouvements contestataires, mutations socio-culturelles, conflits, etc.), et d’autre part, l’expérimentation technique liée aux nouveaux médias de création artistique tels que la vidéo, le son ou l’art numérique. Sont-ce des expos inédites, nouvelles donc ou déjà exposées par ailleurs? Eh bien, oui! Il s’agit exclusivement des oeuvres inédites réalisées spécialement pour la Picturie Générale. Il existe deux projets qui ont été retravaillés pour l’évènement: l’installation Mezzane de Fatima Chafaa et la vidéo-installation Noise de Sofiane Zouggar, sinon, le reste n’a jamais été montré ailleurs. Une dernière question: qu’en est-il de la participation des artistes du BOX 24 à Marseille-Province 2013? Ont-ils été contactés? Une polémique fait état de la négligence des artistes plasticiens d’ici au détriment de ceux de la diaspora, est-ce vrai? Concernant MP13, je pense que les choix reviennent aux commissaires des expositions programmées. Je ne pense pas que les artistes locaux aient une visibilité assez forte pour participer à ce genre d’évènements, même si plusieurs ont déjà des expériences assez riches à l’étranger. Je pense aussi que le choix des artistes de la diaspora est assez logique: issus des deux cultures, ces artistes traitent souvent des thématiques liées à l’immigration, à la double culture, etc. Des thèmes qui, on doit le reconnaître, sont favorisés par le monde de l’art occidental lorsqu’il s’agit d’artistes arabes, musulmans ou du Sud en général. O. HIND


L’EXPRESSION

Samedi 19 Janvier 2013

EXPOSITION PICTURIE GÉNÉRALE À ARTISSIMO La dérision pour p(e)anser le monde

13 jeunes artistes en herbe dont des beaux-artistes (designers, graphistes, vidéastes etc) présentent leurs oeuvres jusqu’au 21 janvier. A ne pas rater! L’art contemporain ne diffère pas tant d’un autre, sauf peut-être quand il convoque le jeu par sa façon intelligente, histoire de conceptualiser une idée, non plus sous son aspect des plus classiques contemplatifs, mais profond et abstrait. La nouvelle scène artistique algérienne, loin d’opposer une nette rupture avec ceux que les moins de 30 ans appellent «les vieux» trace plutôt doucement, mais sûrement son sillon dans ce paysage qui souffre surtout de manque de visibilité et de moyens. 13 jeunes artistes en herbe dont des beaux-artistes (designers, graphistes, vidéastes etc) soutiennent la relève de demain en poursuivant la mission de leurs aînés, menée de main de maître par le fameux groupe Essebaghine dans les années 2000. Si le groupe, lui, a explosé, ses dissidents n’ont pas disparu pour autant, mais continuent à prodiguer leurs conseils à cette nouvelle génération qui, parfois tend, par moment, à surpasser le maître. De la fraîcheur, de l’insolence, de la gaieté dans la teinte et les idées pleine la tête, mais sans se départir de la rigueur du sujet décliné parfois avec fragilité, tantôt avec agilité ou légèreté. Tels sont les caractéristiques de ces artistes qui exposent actuellement dans le nouvel espace fraîchement ouvert à l’espace Artissimo sis 28 rue Didouche Mourad. Quand on franchit la porte, il y a un sentiment qui vous prend, qui se ressent immédiatement, c’est cette dualité sereine et naturellement harmonieuse qui est établie entre l’accord ottomanien de l’architecture de l’appartement et les toiles viscéralement et résolument contemporaines accrochées à ses cimaises. Le nom de l’expo? Picturie Générale, contorsion sémiologique pour dire tout le poids de la consommation «visuelle» qui prévaut dans nos sociétés dites modernes. L’art n’y échappe pas. En accaparant l’actualité ambiante, il nous racontera, lui aussi, via son médium propre, l’ère du temps, les guerres, le Printemps arabe, la misère sociale et sa répercussion chez l’individu ou le tout-microsome social qui nous entoure. Ici, Djamel Agagnia passe de la peinture à tout à fait autre chose. Dans cette installation déclinée sur trois lignes, l’artiste sous-tend la paie du smicard (18.000 DA) divisée en 600 DA jour, par cet étalage de ce qu’un foyer moyen peut acheter comme denrée alimentaire durant un mois. De l’absurde teinté d’humour comme l’est aussi ce tableau de Adel Bentounsi qui dessine une explosion de joie, appelé tout bonnement «feu d’artifice». Son personnage, qui tend à se multiplier dans ses tableaux, a pourtant souvent la figure placide, sans trop d’expression sur le visage, ce qui pousse à croire qu’au final, ne sont ici que l’expression d’un amas de rêveries et de projections de désirs comme dans ce tableau où l’anarchie des idées est convoquée comme autant de revendications légitimes par le citoyen algérien à plus de droit et de liberté ici-bas... Dans «Les hommes naissent d’une femme» Mehdi Jellil, qui n’a pas peur de voir grand (sa toile est immense) a choisi d’emblée de jouer avec les symboles de la mythologie comme le saltimbanque, le bouffon du roi, pour donner à voir un cadre des plus décalés où se meuvent, où flottent, tout en évanescence, des joyeux lurons ou des petits lutins scabreux et dérisoires, histoire de ne pas trop prendre au sérieux ce monde si grave qui nous entoure, tout en dénonçant «sa face hideuse, cochonne» qui tire sa sève du pouvoir dans la masse. Idée presque rejointe par Mourad Krinah qui, dans son double papier peint, traduit son travail par «(They) Occupy Algiers», nous met en garde avec perspicacité contre le pouvoir hégémonique de la police qui tend parfois à se substituer au dieu de la morale. Souvenez-vous de leur multiplication


dans la rue... Le visage du célèbre personnage du sublime film Vendetta est planqué ici derrière le visage de chacun de ces policiers laissant entrevoir en filigrane un détournement flagrant et pas si innocent que ça, portant le fameux masque des Anonymous et en accaparant tout l’espace public, ces hommes en bleu incarnent cette icône au pouvoir démesuré. Une belle fresque en tout cas au milieu de laquelle on découvre, comme pour conjurer le sort, ce tableau signé Hicham Belhamiti où un vieux monsieur, comme déconnecté de ce contexte idéologique, aspire juste à vivre et à pouvoir faire nourrir ses enfants. Le vieux monsieur, le couffin à la main, les yeux rivés, impuissant, sur ce robinet de pétrole passant au-dessus de sa tête, n’aspire qu’à en goûter un peu et faire sonner, ne serait-ce qu’une miettel’argent de ces pétrodollars dont notre pays regorge pourtant. Un pays riche de ses habitants, mais aussi par sa manne pétrolière mal répartie. L’Algérien connu pour ses blagues est d’autant plus un félin qui parvient toujours à retomber sur ses pattes et rire de tout. C’est le cas de le dire avec Walid Bouchouchi qui parvient à nous soutirer un franc sourire à la vue de son expo dont le sujet porte, lui, sur le Printemps arabe et son instrumentalisation par les médias à sensation. Walid questionne le sens qu’on peut porter sur le monde aujourd’hui. A l’intérieur de plusieurs sachets, des photos de l’artiste prises en différentes postions avec, à la main, soit un mégaphone, soit une pancarte sur laquelle est écrit «dégage» en arabe ou encore tenant un bidon d’essence. Ces photos, sur fond vert et placardées sous sachet, son vendues à 100 DA l’unité. Là encore une fois, l’artiste parvient à juxtaposer dans notre esprit la marchandisation de la photo-souvenir qu’on vend pour le bien-être du tourisme dans le monde et ces images choc que l’on voit à la télé avant de zapper rapidement sur le reste. Intitulée «Prêt-à-voir», cette installation photographique comme édulcorée et rehaussée d’une mise en scène évidente, mais décalée qui tranche avec la brutalité immédiate des infos, donne à réfléchir sur cette surenchère du pouvoir de l’image sur «le vrai», car touche à l’humain dans ce qu’il y a de plus éthique et rationnel, loin du phantasme qu’essaie de vendre l’info... Dans un autre registre, tout aussi pertinent, Seïf El-Islam Azzouz, sans vouloir forcer le trait donne à ressentir dans son dyptique «Non-voyeurisme», cette espèce d’aliénation de nous-mêmes par la force d’engrangement d’images subliminales dont fait l’objet la femme. Bien que le trait épuré de ces silhouettes féminines renvoit immanquablement au style de cet artiste maudit, l’Autrichien Egon Schiele, il y a ici, dans ce corps totalement nu, mais dénué de regard, une sorte de tentative non encore aboutie de vouloir imposer le corps de la femme dans nos sociétés misogynes. Un corps fier et altier qui devrait passer justement de ce bleu de la colère au rose pêche de la sérénité, les deux tons usités dans ces deux tableaux de Seïf El Islam Azzouz. Comme nous l’aurons constaté, l’art c’est l’idée, mais aussi la forme par laquelle on veut conduire jusqu-au boutisme sa réflexion, en laissant l’autre ouvert à de multiples interprétations. C’est là où réside le génie de l’art contemporain. Un jeu auquel vous devriez vous soumettre allègrement... Car seul l’imaginaire compte de ce côté-ci. Faites donc un petit tour à la galerie de l’école Artissimo, vous ne regretterez pas d’être passé. Et plongez dans le monde magique de ces apprentis sorciers du paradoxe de l’inaudible... un monde ne se raconte pas, mais se laisse regarder... Qui se laisse penser par des artistes qui savent aussi le panser, autrement! O. HIND


www.arabismo.org 6 février 2013

Picturie Générale, e gli artisti algerini si scatenano

Si è concluso il 21 gennaio scorso ad Algeri l’evento artistico del momento : tredici giovani esordienti, del collettivo Box 24, hanno esposto le loro opere allo spazio “Artissimo”, una scuola d’arte e galleria fondata nel settembre scorso. Già il titolo della manifestazione Picturie Générale (gioco di parole derivante dall’arabo mawad fanniyya ‘amma, vale a dire “prodotti artistici generali” , tradotto con una contrazione del termine inglese picture e del francese épicerie-drogheria) è una chiara provocazione in chiave ironica verso l’universo talvolta serioso ed elitario dell’arte. La nuova vitalità dell’arte nei paesi arabi ha preceduto le rivolte sociali, senza esservi per forza associata. Allo stesso tempo i giovani artisti hanno potuto acquisire una maggiore visibilità grazie alla Pimavera araba, diventata per certi versi un nuovo marchio sul mercato dell’arte contemporanea. Installazioni, foto, video, pitture: usando un linguaggio comune a tutti gli artisti odierni, anche quelli algerini si servono di tutti i registri e della sperimentazione tecnica legata ai nuovi media di creazione artistica.”Oggi il martellamento mediatico su alcuni eventi di attualità porta gli artisti a sfruttare queste immagini famose (l’attacco al World Trade Center del 2001, la morte del leader libico Gheddafi, ecc…) da un lato per denunciare questo stato di cose, dall’altro per modificare i messaggi che veicolano dando loro un altro senso: derisione, attivismo, e così via”, dichiara Mourad Krinah, uno degli artisti organizzatori dell’esposizione. Una mondializzazione che unisce l’attenzione per l’attualità internazionale agli aspetti del proprio vissuto sociale e politico. La serie di fotografie Prêt à voir, presentate da Walid Bouchouchi, ad esempio, vuole essere una riflessione etica sul rapporto con l’immagine : sei ritratti caricaturali riprendono i principali simboli della primavera araba. L’opera sarcastica di Djamel Agagnia 30 jours, 18.000 dinars dimostra l’irrisorietà del salario minimo garantito, mentre Occupy Algiers, di Mourad Krinah, mostra in una tessitura geometrica astratta dei gendarmi tutti uguali, in fila, ma col volto di Anonymous. Allora il movimento contestatario mondiale trasposto in Algeria diventa un’occasione di repressione del dissenso. L’Algeria, all’avanguardia sulla scena artistica araba fino agli anni Ottanta, quando alle prime rivolte è seguito il trauma della guerra civile, è rimasta ai margini della recente ondata politica. La volontà di cambiamento delle nuove generazioni tuttavia persiste, e si esprime anche nell’arte. In un paese dove non vi sono gallerie, dove la promozione della cultura è quasi assente, e dove non esiste un vero mercato capace di sostenere i giovani talenti, eventi di questo genere sono un segnale di rottura col passato. La speranza è che che tali tendenze non durino il tempo di una stagione ma che suscitino l’interesse degli attori culturali negli anni a venire: l’arte rappresenta sempre l’ultimo bastione contro tutti gli estremismi e i pregiudizi. Sara Alianelli


reporters

Jeudi 21 février 2013

Mourad Krinah, commissaire de l’exposition « Picturie générale » : «Petite superette de quartier de l’art » Une exposition intitulée « Picturie générale » se tient jusqu’au 21 janvier au sein de l’école Artissimo. Regroupant 13 jeunes artistes issus de l’école des Beaux-arts d’Alger, elle propose des tableaux et des installations empreintes de modernité. Corruption, Printemps arabe, barrages de police, Smig, habitat précaire… telles sont les thématiques des œuvres exposées et qui se veulent proches des préoccupations quotidiennes de l’Algérien moyen. Mourad Krinah, commissaire de l’exposition, nous en dit plus… Reporters : Picturie générale est l’intitulé de votre exposition. à quoi fait-il référence ? Mourad Krinah : Au départ, c’était en arabe « mawad fanniya ‘ama ». C’est un peu par ironie envers le marché de l’art… Ce que nous proposons, ce sont des choses toutes simples à la portée de tout le monde, un peu comme une superette. Ce n’est pas un magasin de luxe, mais la petite superette de quartier où les gens se baladent. Il s’agit donc d’un jeu de mots entre « alimentation générale et épicerie » et puis « picture » (image en anglais). Une manière de dénoncer la marchandisation de l’art ? Non, on ne dénonce pas. Au contraire, on rigole. C’est de la dérision uniquement. Mais si on a choisi ce mode d’exposition, c’est pour toucher un autre public. Quand vous êtes artiste, vous avez un peu marre de recevoir toujours les mêmes gens qui sont du domaine, qui s’intéressent à l’art… Bref, les connaisseurs. On voulait aussi s’ouvrir à des gens qui n’ont rien à voir avec ce milieu. C’est aussi intéressant de connaître la manière de voir de ce public. Pourquoi avoir exposé dans l’école Artissimo ? On a pris attache avec la direction de l’école Artissimo pour monter ce projet et elle a accepté. Comme vous pouvez le voir, il y a des enfants qui circulent et qui font leurs cours de danse ou de piano entourés par nos travaux. C’est un espace ouvert. On touche un public plus large et moins « habituel ». Quels sont les retours de ce public ? Le rapport entre l’artiste et le public, c’est une question de référence. Plus vous avez les mêmes références, plus la lecture de votre œuvre est fidèle à ce que vous avez imaginé. Après, en tant qu’artiste, on apprend beaucoup de ce que les gens pensent, de leur manière de voir votre travail. Cela ouvre à un autre regard. Lors du vernissage, les artistes étaient là pour discuter et échanger les points de vue. Après, on attend de voir la médiatisation. Parce que, vous savez comment ça se passe. Dès qu’il y a un article, un nouveau public prend connaissance de l’expo, c’est un va-et-vient. La critique d’art est-elle suffisamment présente en Algérie ? La critique existe quand il y a production. Ce qui manque par contre, c’est la publication. D’abord, on n’a pas de revues ou de magazines d’art et très peu de livres de critiques d’art sur l’art algérien. Les artistes n’ont pas de retour en dehors de l’exposition. On discute avec des spécialistes, des théoriciens, mais il faut vraiment publier.


www.vyniculture.com Février 2013

Alger : « Picturie Générale », ou comment nourrir son esprit du 11 au 21 janvier « Picturie Générale », l’évènement artistique incontournable de ce début 2013, met en lumière les travaux de la jeune scène artistique contemporaine algérienne. Nos jeunes artistes exposent à l’espace Artissimo, le temps de quelques semaines et ce, à partir du vendredi 11 janvier jusqu’au 21 du mois. Cette exposition dont le commissaire est Mourad Krinah, nous rappelle de par son intitulé nos très célèbres « alimentations générales », ce lieu où on trouve diverses choses, parfois même peu probables. L’idée est en effet de démontrer la richesse et la diversité de la création émergente algérienne à travers les différents supports utilisés tels que la peinture, les installations, le graphisme ou la photographie. Au total, treize artistes participants qui se positionnent en un carrefour : d’une part, leur prise de conscience des courants artistiques internationaux et d’autre part le regard qu’ils portent sur notre environnement et notre société, donnant ainsi une dimension particulière et une pertinence certaine à l’art algérien actuel. Ces artistes cherchent à interpeler, apporter une réponse esthétique et thématique aux différentes interrogations posées. Il s’agit donc d’une présentation d’œuvres nous interpelant sur des thématiques diverses de notre société telles que la corruption abordée par Zineddine Bessaï, la problématique du salaire minimum traitée par Djamel Agagnia ou encore la mutation de notre société, thème traité par Assila Cherfi. Des thématiques plus globales sont également abordées telles que la manipulation médiatique ou le « Prêt-à-voir » de Walid Bouchouchi ou alors « Illusion » de Fatima Chaffa qui aborde la crise identitaire observée dans le monde musulman. Tant d’autres artistes seront au rendez vous, vous avez donc jusqu’au 21 pour y faire un tour, un détour, un passage presque obligé pour encourager cette jeune création et participer à l’émergence d’une dynamique culturelle et artistique algérienne. Liste des artistes présents : Djamel Agagnia Walid Aidoud Seif El Islem Azzouz Hicham Belhamiti Adel Bentounsi Zineddine Bessaî Walid Bouchouchi Fatima Chafaa Assila Cherfi


Mehdi Djelil Rafik Khacheba Mourad Krinah Sofiane Zouggar Informations à avoir : Adresse : 28, Rue Didouche Mourad, Alger. Vernissage : Vendredi 11 janvier à 17H30. yasmine zisane


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