N° 200 I Décembre 2019 I 2€ I J193 I ISSN 1146-2930
GRAND ANGLE
Depuis 20 ans, MSF en campagne pour l’accès aux médicaments essentiels
LES MÉDICAMENTS NE DEVRAIENT PAS ÊTRE UN LUXE
ÉDITO SOMMAIRE Dr Mego Terzian Président de Médecins Sans Frontières
« Il y a 20 ans, MSF devient prix Nobel de la paix. » Il y a 20 ans, le 10 décembre 1999, MSF se voyait remettre le prix Nobel de la Paix. En nous récompensant, le comité du prix Nobel déclarait ainsi en substance soutenir une action humanitaire indépendante et impartiale, rapide et efficace, et capable de mobiliser l’opinion publique face aux exactions et aux situations d’injustice. C’est dans cette veine que nous avions d’ailleurs saisi la tribune offerte par le prix Nobel pour dénoncer les bombardements de l’armée russe qui pilonnait alors la population civile à Grozny, en Tchétchénie. C’est aussi dans cette veine que nous nous étions alors lancés dans un combat de longue haleine : l’accès aux médicaments essentiels. À cette époque, sur le terrain, les malades du VIH/sida, du paludisme, de la tuberculose mouraient faute d’accès à des traitements adaptés, et MSF se mobilisa, aux côtés d’autres acteurs de la société civile, pour que les efforts de recherche et développement des entreprises pharmaceutiques bénéficient aux populations des pays les plus défavorisés, et pour faire baisser les prix des médicaments. Depuis, d’immenses progrès ont été accomplis, en ce qui concerne par exemple l’accès aux traitements VIH/sida, tandis que la nature des combats a évolué : dans de nombreux domaines, les inégalités d’accès aux traitements qui frappaient les populations des pays en développement touchent désormais celles des pays plus riches. Dans ces contextes où la réalité des malades d’ici rejoint celle des malades là-bas, il nous faudra inventer des formes de mobilisation et d’action pour réduire ces nouvelles lignes de fracture.
MER MÉDITERRANÉE
REGARD
Les opérations de secours de l’Ocean Viking
Des soins de santé mentale pour la communauté yézidie
EN APARTÉ
Cet hiver, devenez hébergeur solidaire !
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GRAND ANGLE
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LE LAB
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Depuis 20 ans, MSF en campagne pour l’accès aux médicaments essentiels
Une réponse d’urgence pour l’épidémie d’Ebola : la CUBE
EN QUESTION
Il y a 20 ans, le prix Nobel de la paix était attribué à MSF
Encart Portfolio Encart VPC Les coûts de création, production et envoi du journal MSF infos s’élèvent à 0,55 €.
Directeur de la publication : Dr Mego Terzian • Directrices de la rédaction : Anne-Lise Sirvain, Claire Magone • Rédaction : Pierre-Yves Détré • Création : Anne-Sophie et Caroline Bérard • Graphisme et Fabrication : tcgraphite • Imprimeur : SIB Imprimerie, Zone industrielle de la Liane, B.P. 343, 62 205 Boulogne-sur-Mer Cedex • Photos : Couverture : MSF ACCESS CAMPAIGN - P2 : MSF - John Wessels - Antoine Kremer/MSF - Patrick Robert - P3 : Hannah Wallace Bowman/MSF - Alessandro Serranò - Laurin Schmid - P4 : Christian Schwetz - P5 : MSF - Susanne Doettling / MSF - P6 : MSF - Yann Libessart / MSF P7 : Emilienne Malfatto - P8 : Aurélie Baumel - P10 : Bruno Fert - P11 : MSF - Barbara Sigge - P12 : Igor Barbero /MSF - 14 avenue Jean-Jaurès, 75019 Paris – Tél. : 01 40 21 27 27 • N° de commission paritaire : 0623H83241 2 I MSF INFOS I Décembre 2019
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Certifié PEFC pefc-france.org
MER MÉDITERRANÉE 24 SEPTEMBRE (Messine) 16 OCTOBRE (Taranto)
Italie (Sicile)
Les opérations de secours en mer Méditerranée centrale
20 SEPTEMBRE
(Pozzallo)
Italie
SAR zone italienne
Malte
(Lampedusa)
Tunisie
Nous avons repris la mer début août 2019, en partenariat avec SOS MÉDITERRANÉE, à bord de l’Ocean Viking.
30 OCTOBRE
Transfert des rescapés du 19/09 aux autorités maltaises
23 AOÛT
14 SEPTEMBRE
Transfert aux autorités maltaises
Transfert aux autorités italiennes 9 SEPTEMBRE
19 SEPTEMBRE
Transfert à l’Ocean Viking 34 personnes
35 personnes 13 OCTOBRE 102 personnes
12 OCTOBRE
SAR zone maltaise
74 personnes
9 AOÛT
« J’ai passé quatre jours en mer avant d’être 8 SEPTEMBRE secouru. Le fond du bateau a craqué le jour 50 personnes où nous avons quitté la Libye. Personne n’a dormi parce que nous avons dû vider l’eau à l’aide d’un bidon de carburant. Nous avons manqué 18 SEPTEMBRE de nourriture et d’eau après le premier jour. 73 personnes Un homme était tellement désespéré qu’il a sauté par-dessus bord et nous avons dû l’aider à remonter dans le bateau. On avait si peur, tout le monde pensait qu’on allait mourir. »
SAR zone libyenne
85 personnes
17 SEPTEMBRE 61 personnes
10 AOÛT
17 SEPTEMBRE
85 personnes
48 personnes 11 AOÛT 81 personnes 18 OCTOBRE
Tripoli
104 personnes
Eaux territoriales libyennes
12 AOÛT
105 personnes
Libye
Opérations de sauvetage effectuées par l’Ocean Viking
Un jeune Soudanais de 17 ans
Sauvetage d’embarcation isolée Débarquement des naufragés Transfert de naufragés
SAR
Zones de recherches et secours (Search and rescue) Rotations de sauvetage
Garde-côtes libyens à la manœuvre
Débarquements dans des ports sûrs
En juin 2018, la zone de responsabilité des secours libyens est étendue. Les garde-côtes libyens peuvent désormais intercepter des bateaux dans les eaux internationales, aux abords de Malte et de l’Italie. À l’intérieur de ce secteur, ils sont responsables de l’organisation et de la coordination des secours en lieu et place des Italiens. Lorsque les garde-côtes libyens interceptent les naufragés, ils les ramènent dans des ports en Libye où ils sont généralement conduits dans des centres de détention.
Un sauvetage en mer n’est complet que lorsque toutes les personnes à bord sont débarquées dans un lieu sûr. Il s’agit d’un endroit où la sécurité des survivants n’est pas menacée, où ils peuvent bénéficier d’une assistance humanitaire, et où ceux qui ont besoin d’une protection internationale peuvent demander l’asile auprès des autorités compétentes. Parmi les ports les plus sûrs, ceux de Malte et d’Italie sont les plus proches.
NOMBRE DE MORTS ET DISPARUS RAPPORTÉ AU NOMBRE DE PERSONNES ARRIVÉES PAR LA MER EN EUROPE Nombre d’arrivées (1)(2)
2019 78 000 1 078 2018 140 000
Mortalité en hausse Depuis 2015, le nombre de personnes qui tentent la traversée de la Méditerranée ne cesse de diminuer mais la proportion de gens qui meurent en route ne cesse d’augmenter (cf. graphique).
2017 185 000
Morts et disparus en mer Méditerranée (2) (1) Les réfugiés et les migrants arrivant par mer en Italie, en Grèce, en Espagne, à Chypre et à Malte. (2) Estimations et non proportionnel
2 277 3 139
2016 370 000
Source : HCR - Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés
5 096
2015 1 000 000
3 771
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Retrouvez toute l’actualité de nos missions sur www.msf.fr I 3
GRAND ANGLE
En 2001, MSF s’associe à des mouvements de la société civile qui réclament des traitements pour les personnes infectées par le VIH/sida, notamment en Afrique du Sud.
DEPUIS 20 ANS, MSF EN CAMPAGNE POUR L’ACCÈS AUX MÉDICAMENTS ESSENTIELS Le 15 octobre 1999, Médecins Sans Frontières se voit attribuer le prix Nobel de la paix et décide d’utiliser la récompense pour donner le coup d’envoi à une initiative baptisée : Campagne d’Accès aux Médicaments Essentiels (CAME). Cette campagne est conçue comme une riposte à l’injustice dont les équipes MSF sont alors témoins : le manque criant d’accès à des traitements vitaux pour les malades des pays du Sud, dans un contexte de panne de la recherche et du développement sur les maladies tropicales (cf. encadré DNDi). Retour sur quelques-unes des batailles menées par la CAME depuis 20 ans pour rendre accessibles les prix des nouveaux médicaments et des vaccins en s’attaquant notamment à la question des brevets, des monopoles et des règles du commerce.
Dans les années 90, les équipes de MSF ne parviennent pas à traiter certains de leurs patients atteints par des maladies infectieuses comme la tuberculose, le paludisme, ou par des maladies tropicales négligées : les nouveaux médicaments ou ceux disponibles sont alors hors de portée, inefficaces, toxiques, voire simplement inexistants. Pour expliquer cette rupture d’accès aux médicaments pourtant vitaux, le président de MSF international déclarait lors de la remise du prix Nobel de la paix : « Ces traitements ne sont pas disponibles soit parce qu’ils sont trop chers, soit parce que leur production a été arrêtée car elle n’était pas rentable, soit enfin parce que la recherche et le développement de nouveaux traitements est au point mort. Cette défaillance du marché est notre prochain défi ». La Campagne d’Accès aux Médicaments Essentiels (CAME) était officiellement lancée. 4 I MSF INFOS I Décembre 2019
LA BATAILLE POUR LES TRAITEMENTS CONTRE LE VIH/SIDA Le véritable baptême du feu de la CAME reste aussi à ce jour son combat le plus emblématique : l’accès aux traitements contre le VIH/sida pour les populations des régions du monde les plus défavorisées. À la fin des années 90, les soignants MSF ne peuvent offrir que des soins palliatifs aux malades du VIH/sida qui meurent alors en très grand nombre, notamment en Afrique où l’épidémie s’étend alors à toute vitesse. Les trithérapies à base d’antirétroviraux sont pourtant disponibles depuis 1996, mais à
En 1996, une année de trithérapie coûte entre 10 000 $ et 12 000 $ et les groupes pharmaceutiques refusent catégoriquement de baisser leurs prix ou d’autoriser la production de génériques.
« L’apparition de médicaments génériques sur le marché s’accompagne d’une baisse radicale du coût des traitements. »
un coût exorbitant : une année de traitement coûte entre 10 000 $ et 12 000 $ et les groupes pharmaceutiques refusent catégoriquement de baisser leurs prix ou d’autoriser la production de médicaments génériques.
MSF, à travers la CAME, se rapproche d’États comme le Brésil ou la Thaïlande, qui tentent d’élargir l’accès aux médicaments couverts par des brevets dans les pays à niveau intermédiaire, et de s’allier à des associations de malades et à des organisations militantes. La mobilisation porte alors ses fruits : les règles de propriété intellectuelle dans le domaine du commerce des médicaments deviennent plus favorables grâce à la conférence de Doha en 2001, qui affirme le droit des États à prendre des mesures pour protéger la santé publique et assouplit les conditions de production et d’importation des médicaments. L’Inde, qui possède à la fois d’importantes capacités de production de médicaments génériques, et une législation très stricte en matière d’attribution de brevets, devient ainsi, au début des années 2000, « la pharmacie des pays en développement ». L’apparition de médicaments génériques sur le marché s’accompagne d’une baisse radicale du coût des traitements : les trithérapies contre le VIH sont désormais disponibles sous forme générique et leur prix tombe au-dessous de 100 $ par an et par patient.
C’est ce qui a poussé la CAME à exhorter Pfizer et GSK à réduire le prix du PCV à 5 $ par enfant pour trois doses, pour tous les pays en développement, et pour des organisations humanitaires comme MSF : sit-in, pétitions, actions de mobilisation, lobbying ayant contribué à l’adoption en mai 2015 d’une résolution à l’Assemblée Mondiale de la Santé exigeant la transparence autour des mécanismes de fixation de leur prix : GSK et Pfizer ont fini par déclarer qu’elles feraient bénéficier les organisations humanitaires comme MSF du PCV au prix mondial le plus bas lors de crises humanitaires. Une victoire partielle, puisque, les deux compagnies refusent toujours d’élargir cette offre aux pays à revenus intermédiaires.
QUAND L’ABUS DE BREVET NUIT GRAVEMENT À LA SANTÉ
de malades de l’hépatite C dans le monde
La crise de l’accès aux médicaments et de l’innovation médicale ne s’observe plus uniquement dans les pays en développement : les quelque 70 millions de malades de l’hépatite C, une maladie prévalente dans le monde entier, en ont fait les frais ces dernières années. Jusqu’en 2014, les seuls traitements disponibles contre l’hépatite C étaient longs et compliqués, et le taux de guérison très faible. L’arrivée d’un nouveau médicament sur le marché en 2014, promet alors de changer la donne : le Sofosbuvir permet de réduire la durée de traitement et produit des taux de guérison de plus de 90 % contre 50 % auparavant.
56 000 e
Mais les laboratoires continuent à essayer de restreindre l’accès aux médicaments génériques. Ainsi, en 2006, la société pharmaceutique Novartis intente une action en justice contre le gouvernement indien pour qu’il assouplisse ses critères de brevetabilité des médicaments. Une campagne de la CAME organisée en réaction à cette action juridique recueille près d’un demi-million de signatures et la justice déboute le laboratoire. MSF et la société civile continuent encore à se mobiliser dans le cadre de la campagne « Hands Off Our Meds » [Ne touchez pas à nos médicaments] qui dénonce les attaques de l’Union Européenne, des États-Unis, de la Suisse et du Japon (où siègent les principales multinationales pharmaceutiques) contre la législation indienne en matière de brevets.
le coût du traitement de 12 semaines contre l’hépatite C, en Europe.
EN 2015, MSF RÉVÈLE QUE LE COÛT DE LA VACCINATION DES ENFANTS DANS LES PAYS LES PLUS PAUVRES A ÉTÉ MULTIPLIÉ PAR 68 DEPUIS 2001, ET QUE DE NOMBREUX PAYS NE PEUVENT PAS SE PERMETTRE D’ACHETER LES NOUVEAUX VACCINS, TRÈS CHERS.
L’INJUSTE PRIX DU VACCIN CONTRE LE PNEUMOCOQUE En 2015, MSF révèle que le coût de la vaccination des enfants dans les pays les plus pauvres a été multiplié par 68 depuis 2001, et que de nombreux pays ne peuvent pas se permettre d’acheter les nouveaux vaccins, très chers. C’est notamment le cas du vaccin contre le pneumocoque (PCV), qui permet de prémunir les enfants contre certaines formes de pneumonie, première cause de mortalité infantile dans le monde. Une véritable opacité entoure la façon dont le prix du vaccin est fixé par les entreprises pharmaceutiques GSK et Pfizer, qui détiennent alors le monopole sur sa fabrication : les prix des vaccins sont tenus secrets, certains États sont mêmes contraints de signer des clauses de confidentialité. Cette opacité met les pays et les organisations humanitaires en position de faiblesse lors des discussions autour des prix avec les fabricants, et entraîne des situations absurdes : des pays dits à revenus intermédiaires paient le PCV plus cher que les pays riches, et les écarts de prix sont de 1 à 30 parfois !
70 millions
▲ La campagne « A Fair Shot » de MSF appelle Pfizer et GSK à réduire le prix du vaccin contre la pneumonie à 5 $ par enfant. En 2016, un prix de 9 $ par enfant est offert aux organisations humanitaires, pour utilisation en cas d’urgence. suite page 6
La panne de la Recherche et Développement pour les maladies négligées : MSF crée le DNDi En 2003, MSF crée le DNDi (Drugs for Neglected Diseases initiative), un organisme de Recherche et de Développement (R&D) qui se consacre au développement de nouveaux traitements pour certaines des maladies les plus négligées du monde et responsables du décès de plusieurs centaines de milliers de personnes chaque année. En s’associant à des laboratoires pour exploiter des molécules « abandonnées » ou utilisées dans d’autres domaines que le médical, le DNDi s’attaque au modèle de la R&D dans ce domaine et démontre ainsi qu’il est possible de réduire de façon significative les coûts de R&D annoncés par les laboratoires. Retrouvez toute l’actualité de nos missions sur www.msf.fr I 5
GRAND ANGLE
Si le producteur du médicament Sofosbuvir (Gilead) accepte de signer des accords autorisant des fabricants de génériques indiens à produire le médicament et à l’exporter dans les pays pauvres, il exige en revanche de négocier le prix pour les pays à revenus intermédiaires, où vivent environ 50 millions de personnes atteintes d’hépatite C. Ainsi, parce que Gilead a le brevet, il impose le prix de vente. Celui-ci va jusqu’à 56 000 € pour un traitement de 12 semaines en Europe, quand des études ont démontré que la fabrication du médicament coûte moins de 1 euro par comprimé. Gaëlle Krikorian, responsable de la CAME chez MSF résume la situation : « MSF a pu élargir la prescription du traitement pour les personnes vivant avec l’hépatite C dans les pays comme le Cambodge et l’Inde uniquement une fois que les génériques de qualité à des prix raisonnables ont été disponibles. Mais là où les prix sont exorbitants, les pays en rationnent l’accès, empêchant des milliers de personnes d’être correctement soignées. Imaginez la colère des patients en Europe à qui l’on explique que leur foie n’est pas encore suffisamment nécrosé pour qu’ils puissent bénéficier d’un traitement contre l’hépatite C ! »
GAËLLE KRIKORIAN, RESPONSABLE DU PROGRAMME SUR L’ACCÈS AUX MÉDICAMENTS CHEZ MSF
RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE À Bria, ville de 90 000 habitants, il n’y a aucun infirmier et sagefemme locaux, et 44 000 personnes vivent encore dans un camp enclavé. En avril dernier, MSF était la première ONG à se rendre de nouveau dans Nzako, à 90 km de Bria. Cette ville de 10 000 habitants a été complètement détruite et sa population traumatisée par les violences entre groupes armés pendant trois ans. Entre janvier et juin 2019, MSF a hospitalisé près de 1 500 enfants et dispensé plus de 35 000 consultations dans Bria et sa région. 6 I MSF INFOS I Décembre 2019
En 2017, MSF s’est ainsi engagée pour la première fois dans une action d’opposition contre ce brevet en Europe. « La révocation du brevet [du Sofosbuvir] permettrait de lever le monopole en Europe, ouvrant la voie à l’accès à des versions génériques et abordables. Cela enverrait aussi un signal fort aux autres pays pour qu’ils contestent des brevets injustifiés quand la santé et la survie des populations est en jeu » conclut Gaëlle Krikorian. En septembre 2018, l’Office Européen des Brevets a annoncé le maintien du brevet de Gilead sur le Sofosbuvir : une déception pour les organisations de la société civile et les millions de malades en attente de traitement.
Pour en savoir plus sur l’évolution des combats de la CAME : www.msfaccess.org
« MSF a pu élargir la prescription du traitement pour les personnes vivant avec l’hépatite C dans les pays comme le Cambodge et l’Inde uniquement une fois que les génériques de qualité à des prix raisonnables ont été disponibles. Mais là où les prix sont exorbitants, les pays en rationnent l’accès, empêchant des milliers de personnes d’être correctement soignées. »
EN BREF
« Imaginez la colère des patients en Europe à qui l’on explique que leur foie n’est pas encore suffisamment nécrosé pour qu’ils puissent bénéficier d’un traitement contre l’hépatite C ! »
En 2013, au Soudan du Sud, dans le camp de réfugiés à Yida, où beaucoup d’enfants mouraient d’infection respiratoire, MSF a dû négocier de longs mois un accès à des vaccins contre le pneumocoque.
SYRIE À la suite de l’intervention militaire turque et en raison de l’extrême volatilité de la situation dans le nord-est de la Syrie, MSF a pris la décision de suspendre la majorité de ses activités et d’évacuer de la région tout son personnel international. Des équipes mobiles continuent de dispenser des soins dans des camps de déplacés et des centres de santé, en soutien à des structures médicales dans la province d’Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie.
FRANCE En 2018, 40 000 jeunes sont entrés sur le territoire français et seuls 17 000 ont été reconnus mineurs non accompagnés par les départements, et placés auprès de l’Aide Sociale à l’Enfance. Après avoir formulé un recours en justice, nombreux sont ceux qui voient finalement leur minorité reconnue. Retrouvez le rapport de la Mission France sur notre site internet : msf.fr
GRÈCE
Le 29 septembre 2019, sur l’île de Lesbos, en Grèce, un incendie s’est déclaré dans le camp de Moria, dans lequel s’entassent 13 000 personnes dans un espace prévu pour 3 000. Selon les autorités, une femme afghane est décédée.
BURUNDI « L’Arche de Kigobe » est un centre de traumatologie créé par MSF pendant la crise qui a secoué le Burundi en 2015. Aujourd’hui, le centre s’occupe principalement des victimes d’accidents de la route, ainsi que des personnes souffrant de brûlures et de violences sexuelles. Le nombre de patients est passé de 200 par mois à près de 2 000.
REGARD
Depuis décembre 2018, dans le district de Sinjar (nord-ouest de l’Irak), nous proposons des soins de santé mentale à la communauté yézidie irakienne persécutée pendant des années par l’État Islamique.
« Depuis les massacres de 2014, je me sens nerveuse, effrayée, mal à l’aise et en colère. Je pense constamment à ceux qui sont morts, à ceux qui ont émigré. Certains de mes fils vivent maintenant à l’étranger, et c’est difficile d’être séparés. »
Femme yézidie de 60 ans, de retour dans sa ville natale après le départ de l’État Islamique de la ville en 2015. Retrouvez toute l’actualité de nos missions sur www.msf.fr I 7
LE LAB
À VOIX HAUTE Bangladesh : après deux ans d’exil, aucune solution en vue pour les réfugiés rohingyas. « L’histoire se répète avec les Rohingyas et ils restent oubliés. Il faut faire en sorte qu’ils ne reçoivent pas seulement de la nourriture et de l’eau, mais qu’ils aient aussi un avenir. » Arunn Jegan, coordinateur d’urgence pour MSF au Bangladesh Aurélie Godard, Médecin réanimatrice
« JE N’AI PAS DE MOTS. J’ÉPROUVE JUSTE LA DOULEUR DE TOUTES LEURS SOUFFRANCES. » Maria-Christina
« C’est une atrocité en matière de respect des droits humains et personne ne semble s’en soucier. » Claire
« SANS SOLUTION EN VUE DANS UN AVENIR PROCHE OU LOINTAIN, QUE VONT FAIRE CES PAUVRES GENS ? ET QU’AURAIENTILS FAIT SI DES ORGANISATIONS COMME MSF N’AVAIENT PAS ÉTÉ LÀ POUR OFFRIR UN SOUTIEN QUOTIDIEN ? » Dominique
« Je fais un don à MSF chaque mois. Ce n’est pas grand-chose mais quand je lis ces histoires... Quelles autres choses pratiques pouvons-nous faire pour aider ces gens à trouver un peu de bonheur ? » Valentin
Cette rubrique est la vôtre ! Réagissez et partagez votre point de vue sur les actualités de MSF. Écrivez-nous : msfinfos@paris.msf.org Suivez-nous :
8 I MSF INFOS I Décembre 2019
« En seulement quelques heures, il est possible d’avoir des chambres pour soigner les premiers cas. » « La Chambre d’Urgence Biosécurisée pour Épidémies (CUBE) est mobilisable pour toutes les épidémies au sens large. C’est la première fois qu’elle est utilisée dans le cadre de la fièvre hémorragique Ebola, dans le centre de traitement Ebola (CTE), à Béni, en République démocratique du Congo. La CUBE présente un énorme avantage car elle est déployable pour des situations d’urgence : en seulement quelques heures, il est possible d’avoir des chambres pour soigner les premiers cas. Un autre point positif de la CUBE est la combinaison intégrée à la paroi transparente dans laquelle il y a ce que l’on appelle “le petit bonhomme” grâce auquel le personnel médical peut faire un certain nombre de choses dans la CUBE sans avoir à enfiler un Équipement de Protection Individuel (EPI). Grâce à cette innovation, il est possible de procéder à des gestes simples comme mettre le capteur sur le doigt du malade quand il a bougé, lui tenir la main quand il a besoin de soutien psychologique, remettre le masque à oxygène quand il s’est déplacé… Il reste encore à travailler à des améliorations pour qu’elle soit davantage utilisée par les équipes nationales et nous étudions des solutions pour adapter le dispositif de la chambre afin de faciliter certaines opérations telles que les perfusions ou les échographies. »
UNE RÉPONSE D’URGENCE POUR L’ÉPIDÉMIE D’EBOLA : LA CUBE Entre 2014 et 2016, l’Afrique de l’Ouest connaît la plus grave épidé mie d’Ebola avec plus de 11 000 morts. Face à l’ampleur de la crise, l’Alliance pour l’Action Médicale Internationale (ALIMA) développe une solution technique pour mieux adapter la prise en charge des patients. Testée pour la première fois auprès de patients atteints
Protéger les équipes des risques de contamination
par Ebola, en République démocratique du Congo, la Chambre d’Urgence Biosécurisée pour Épidémies (CUBE) est une tente de 9 m2, facilement déployable, qui permet de rendre la réponse internationale aux urgences sanitaires plus agile et mieux acceptée par les communautés locales.
Améliorer la qualité de prise en charge du patient
En cas d’épidémie d’Ebola, le risque de contamination est important, il est donc prioritaire de veiller à la sécurité des équipes. Pour ce faire, il est nécessaire d’isoler les patients dans des centres de traitement Ebola (CTE) et d’enfiler des Équipements de Protection Individuels (EPI) pour prodiguer l’ensemble des soins nécessaires.
Avec la CUBE, on renverse le paradigme traditionnel : ce n’est plus le personnel soignant qui est doté d’un équipement de protection mais le patient infecté. La chambre permet de libérer les gestes du soignant en protégeant le patient à l’intérieur d’un environnement biosécurisé.
UN CENTRE DE TRAITEMENT EBOLA (CTE)
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Les CTE sont souvent mal perçus par la population car ils impliquent des protocoles stricts d’isolement. Or l’arrivée précoce d’un patient augmente considérablement ses chances de guérison. Dans un CTE classique, le personnel soignant doit revêtir un Équipement de Protection Individuel (EPI) afin de pouvoir intéragir avec les patients. Ces équipements sont encombrants et limitent la capacité du soignant à prodiguer des soins rapprochés ainsi que le temps passé auprès des patients. Ils renforcent également le sentiment d’isolement du patient.
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Le principal avantage technique du dispositif réside dans les 2 demicombinaisons, intégrées aux parois transparentes. Grâce à elles, le soignant peut pratiquer des soins invasifs sans passer par une laborieuse phase d’équipement de l’EPI. Autre avantage : le patient peut communiquer avec l’extérieur, ce qui facilite le suivi psychologique et le contact permanent avec la famille.
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CARACTÉRISTIQUES : - 1 CUBE : 9 m2 - Facilement transportable : 290 kg - Rapidement déployable : montée en 90 minutes
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EN APARTÉ
Legs Partenariat et donations
Livre et exposition
La donation temporaire d’usufruit (DTU)
L’exposition REFUGE poursuit sa route !
Vous êtes propriétaire d’un bien produisant un revenu, vous pouvez en donner l’usufruit à un organisme d’intérêt général habilité à recevoir des libéralités, tel que Médecins Sans Frontières, tout en en conservant la nue-propriété. Votre donation temporaire d’usufruit en faveur de MSF doit remplir les conditions suivantes : ● faire l’objet d’un acte notarié ; être effectuée pour une durée minimum de 3 ans* ; ● porter sur des actifs contribuant à la réalisation de l’objet de l’organisme bénéficiaire ; ● préserver les droits de l’usufruitier qui dispose des pouvoirs d’administration du bien. ●
Un avantage fiscal pour le donateur… En effectuant une DTU au profit de MSF, vous bénéficiez d’une économie d’impôt au titre de l’Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI) et / ou de l’impôt sur le revenu. Si vous êtes assujetti à l’Impôt de Solidarité sur la Fortune : pendant toute la durée de votre donation, la valeur du bien immobilier donné n’entre plus dans le calcul de l’assiette de votre IFI. En faisant une donation temporaire d’usufruit avant le 31 décembre 2019, vous bénéficierez d’une économie sur votre IFI 2020. Si vous êtes assujetti à l’impôt sur le revenu : les revenus dont vous faites don à MSF n’entrent plus dans votre revenu imposable. … et des moyens financiers supplémentaires pour MSF En nous consentant une DTU, vous nous donnez immédiatement des ressources supplémentaires pour financer nos actions sur le terrain et offrir des soins aux plus vulnérables.
Devenez ambassadeur de MSF au sein de votre entreprise pour nous aider à collecter des dons En tant que donateur, vous savez que vos dons sont essentiels pour agir. Mais vous ne savez peut-être pas qu’il existe de nombreuses manières de mobiliser votre entreprise. Pourquoi ? arce que des entreprises souhaitent p s’engager sans parfois savoir vers quelle cause se tourner ; ● parce qu’elles soutiennent souvent des projets chers à leurs collaborateurs ; ● parce que l’engagement de l’entreprise renforce la cohésion interne, le lien avec ses clients, etc. ●
Comment ? Quelques idées simples et solidaires : rganiser une collecte de dons auprès o des collaborateurs ; ● reverser un don pour chaque produit ou service vendu ; ● participer à une course au profit de MSF ; ● mettre en place l’arrondi en magasin ou sur la vente en ligne ; ● transformer un cadeau d’entreprise en don pour MSF pour remercier de façon solidaire ; ● vous pouvez imaginer d’autres projets. ●
« Depuis 2 ans, participer aux 20 km de Paris est un vrai rendez-vous pour nos collaborateurs et nos clients. Pour chaque kilomètre parcouru, ODDO BHF reverse 10 € à Médecins Sans Frontières. C’est un moment formidable pour cultiver l’esprit d’équipe et d’entraide dans lequel nous travaillons » Christophe Roux, Coordinateur du fonds de dotation ODDO BHF Agir pour Demain
* Vous retrouvez la pleine propriété de votre bien à l’issue des 3 ans.
Votre contact : Catherine Béchereau Responsable philanthropie et libéralités Tél. : 01 40 21 56 88 catherine.bechereau@paris.msf.org 10 I MSF INFOS I Décembre 2019
Le photographe Bruno Fert raconte l’exil en montrant les intérieurs où vivent les populations migrantes, de leur arrivée en Europe jusqu’à leur installation dans de véritables logements pérennes.
Votre contact : Mathilde Rivoire Tél. : 01 40 21 57 45 mathilde.rivoire@paris.msf.org Plus d’infos www.msf.fr « Agir avec votre entreprise »
Informations pratiques : Date : Exposition du 13 janvier au 16 février 2020 Lieu : Grilles de l’Hôtel de Ville de Paris 4 rue de Lobau, Paris 75004
Cet hiver, devenez hébergeur solidaire ! « Accueillons », le réseau d’hébergement solidaire créé par Médecins Sans Frontières et Utopia56, a déjà permis d’héberger 72 mineurs migrants non accompagnés grâce à la solidarité de 164 familles. Pourtant, à l’approche de l’hiver, ces jeunes particulièrement vulnérables sont encore des milliers à vivre dans la rue sans aucune protection, attendant la reconnaissance de leur minorité par un juge des enfants. Avec « Accueillons », deux à trois familles hébergent un jeune durant des périodes d’un mois chacune, ce qui offre une stabilité au jeune et une flexibilité aux familles. Les suivis juridique et médical du jeune sont assurés par MSF, et l’accompagnement des familles par « Accueillons». En Bretagne, Occitanie, Île-de-France, Hauts-de-France et Centre-Val de Loire, nous recherchons de nouvelles familles prêtes à ouvrir leur porte et à offrir un temps de répit à ces jeunes.
Plus d’informations : hebergementsolidaire.msf.fr
Boutique solidaire Profitez des promotions de fin d’année ! Du 2 au 19 décembre, votre Boutique Sans Frontières vous propose des promotions en ligne ! Vous retrouverez notre sac à dos recyclé, le sapin géant à colorier OMY, nos articles signés Les Déglingos ainsi que certains produits des précédentes collections. Pour transmettre vos vœux à vos proches, pensez également à nos trois collections de cartes de vœux réalisées par des photographes professionnels de renom : Adam Gibbs, Bruno Morandi et Michael Poliza. En faisant vos achats sur la boutique MSF, vous soutenez directement nos actions sur le terrain auprès des populations privées d’accès aux soins. Merci de votre solidarité !
EN QUESTION COMMENT MSF A RÉAGI À L’ATTRIBUTION DU PRIX NOBEL DE LA PAIX ?
Rony Brauman, Directeur de recherche au Centre de Réflexion sur l’Action et les Savoirs Humanitaires (CRASH) Il y a 20 ans, le prix Nobel de la paix était attribué à MSF. Quels ont été les débats déclenchés par l’attribution de ce prix et quels arguments ont conduit à accepter la récompense ? Les équipes de Médecins Sans Frontières ont été dans l’ensemble très heureuses de recevoir cette distinction, il suffit pour le constater de regarder les images tournées dans les locaux de l’association lors de l’annonce de la nouvelle. Cela étant, il y a eu des discussions, des oppositions. Le président de la section française lui-même était partagé. Cette consécration n’était-elle pas un piège ? L’esprit contestataire que MSF cultive n’allait-il pas être étouffé par ce prix ? Allions-nous rejoindre les rangs des notables de l’humanitaire avec cette médaille accrochée à notre revers ? Ne donnerions-nous pas une belle preuve de notre indépendance d’esprit en le refusant, à la manière de Sartre dédaignant le prix Nobel de littérature ? Telles étaient, en résumé, les questions et objections qui ont traversé MSF à ce moment, auxquelles se rajoutait le sentiment d’un malentendu, celui d’un MSF qui serait un acteur de paix alors que nous nous vivons plutôt comme un acteur de la guerre - un acteur pacifique, certes - et non comme des faiseurs de paix. Ces débats ont été assez rapidement tranchés, MSF a accepté le prix en considérant que la force - toute symbolique - qu’il nous conférait, mais aussi la somme d’argent qui venait avec, pouvaient être mises au service de ceux que nous aidons. La conviction que nous étions assez forts pour éviter le piège de la notabilisation l’a emporté.
En quoi MSF serait-elle un instrument de la paix ?
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Comme je le disais, cette question a été l’une de celles posées comme une objection. Notre action est dirigée vers les conséquences des conflits (soins aux malades et blessés de guerre, aide aux populations déplacées, etc.) et non vers
leurs causes. C’est le jury Nobel qui a fourni la réponse, en insistant sur l’exemple d’humanité que donnent les équipes humanitaires œuvrant sur les théâtres de guerre, sur la possibilité offerte par les humanitaires - en l’occurrence MSF - de rapprocher les belligérants à la faveur de secours non partisans, c’est-à-dire adressés à toutes les victimes. Mais aussi, et il y avait là un malentendu, en prônant un devoir d’« ingérence » sur lequel MSF était plutôt critique, en tout cas dans sa version militarisée. Nous avions d’ailleurs publié dans le journal Le Monde une mise au point sur cette question sensible. Reste que les arguments du jury Nobel avaient leur valeur, analogue à ceux qui avaient été avancés pour le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), deux fois titulaire de ce prix dans son existence.
La récompense a servi à donner officiellement naissance à la Campagne d’Accès aux Médicaments Essentiels (CAME). Comment et pourquoi est-ce que l’on a fait ce choix ? La CAME rassemblait l’ensemble du mouvement MSF dans un projet commun visant à réduire, si peu que ce soit, le fossé Nord-Sud en matière d’accès à des médicaments d’importance vitale, notamment les ARV (anti-rétroviraux) indispensables à la survie des patients vivant avec le VIH et les antipaludéens. La lutte contre les effets de cette injustice s’inscrivait sans difficulté dans l’esprit de cette distinction, même si elle n’était pas directement visée par le Nobel. De plus, c’était aussi une occasion de rappeler que la guerre n’est pas notre seul théâtre d’opérations, la réponse aux épidémies et les soins médicaux prodigués à des populations vulnérables constituant une part importante de nos activités. Retrouvez toute l’actualité de nos missions sur www.msf.fr I 11
Soudan du Sud Elizabeth, traductrice médicale de MSF, se tient près du lit d’une nouvelle maman à la maternité de l’hôpital MSF d’Ulang, au Soudan du Sud.
OUI, JE VEUX FAIRE UN DON RÉGULIER DE : 7 EUROS PAR MOIS 10 EUROS PAR MOIS (2,5 euros par mois après réduction fiscale)
MANDAT DE PRÉLÈVEMENT SEPA EN FAVEUR DE MÉDECINS SANS FRONTIÈRES
Association reconnue d’utilité publique - 14-34 avenue Jean-Jaurès - 75 019 PARIS • ICS : FR32ZZZ193046 Objet du mandat : soutien régulier aux actions de Médecins Sans Frontières Type d’encaissement : récurrent • Référence Unique du Mandat*. * Celle-ci me sera communiquée dès l’enregistrement de mon mandat.
VOS COORDONNÉES J193CMXX Nom / Prénom : ..................................................................................................................................................................................................................................................................................... N° : ........................ Rue : .........................................................................................................................................................................................................................................................................
15 EUROS PAR MOIS
Code Postal : ................................................. Ville : ............................................................................................................................................................................................................................
20 EUROS PAR MOIS
LES COORDONNÉES DE VOTRE COMPTE.
.............. EUROS PAR MOIS (montant à votre convenance)
En 2019, tout don versé à Médecins Sans Frontières ouvre droit à une réduction d’impôt de 75 %, dans la limite de 546 euros de don, 66 % au-delà. Renvoyez ce bulletin daté et signé dans une enveloppe sans l’affranchir à Médecins Sans Frontières - 14-34 avenue Jean-Jaurès - 75 019 PARIS
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