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D’UN JOUR Supplément spécial du journal L’Alsace, réalisé par des lycéens.
Ne peut être vendu
J1J fête ses 20 ans Près de 28 000 lycéens ont participé à l’opération Journaliste d’un jour depuis son lancement en 1995. Ceux des lycées Fustel de Coulanges et Émile Mathis étaient ravis de découvrir leur journal à la sortie des rotatives de « L’Alsace », à Mulhouse, en 2010. Archives T.G
20E ANNIVERSAIRE Éditorial Excellence et longévité Pour ses vingt ans, Journaliste d’un jour s’est vu offrir un magnifique cadeau : le Prix mondial du jeune lecteur dans la catégorie « Excellence – Longévité » décerné par l’Association mondiale des journaux et éditeurs de presse. Le prix sera remis le 24 novembre à Bali en Indonésie lors du Sommet mondial du jeune lecteur. L’intitulé du prix résume on ne peut mieux l’aventure de Journaliste d’un jour. « Jeunes lecteurs » d’abord. Ils sont près de 28 000, lecteurs certes mais surtout acteurs, à avoir contribué au succès de l’opération depuis que « L’Alsace » s’y est associée en 1995. 1 500 lycéens l’an dernier, répartis sur cinq grandes villes alsaciennes : Mulhouse, SaintLouis, Colmar, Sélestat et Strasbourg. Rassurant, en ces temps difficiles pour la presse, de constater que l’intérêt pour la chose écrite reste fort. Excellence ensuite. Car les articles qui sont rédigés, les pages qui sont confectionnées, les journaux qui sont distribués, le sont avec un souci constant de s’ancrer dans la réalité. Une réalité qui exige l’excellence. Excellence des thèmes abordés dans les articles, faute de quoi ils ne sont pas lus. Excellence dans la fabrication et la distribution des journaux, car à quoi sert de faire le meilleur des articles s’il ne rencontre pas son lecteur ? Longévité enfin. 20 ans : nous n’osions pas penser aussi loin au début du projet, mais force est de constater qu’édition après édition, Journaliste d’un jour s’est installé comme un rendez-vous incontournable du début de l’année lycéenne. Autant que la longévité, c’est le tour de force que représente la confection d’un journal de 32 pages, cinq jours durant, avec des jeunes gens certes enthousiastes et motivés mais vierges de toute expérience en matière de presse, qu’il faut souligner. Jamais une page, jamais un article n’a fait défaut. Cela est dû à l’engagement des équipes de « L’Alsace », journalistes en première ligne, auxquels se sont joints ces trois dernières années ceux des DNA, mais encore au soutien indéfectible de nos partenaires, trop nombreux pour être cités tous, au premier rang desquels il faut toutefois mentionner l’Éducation nationale, la Région Alsace, les Villes participant à l’opération, le Crédit mutuel, la SNCF… Toutes ces énergies rassemblées augurent favorablement de l’avenir. En route donc pour de nouvelles et belles années de J1J. Christian Battesti
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Philippe Richert: «Décrypter et partager l’actualité» Partenaire de Journaliste d’un jour depuis 1995, la Région Alsace a donné à près de 28 000 lycéens l’opportunité de vivre une aventure unique. Témoignage du président Philippe Richert, fervent défenseur de l’opération. Philipe Richert, vous êtes président du conseil régional, fidèle partenaire de Journaliste d’un jour (J1J) depuis son lancement en 1995. Pourquoi avoir décidé de pérenniser ce soutien au fil des années ? Le soutien de longue date de la Région Alsace correspond à la reconnaissance de l’intérêt de cette opération. Dans ce cas précis, la Région est concrètement dans une de ses priorités, à savoir la formation, la jeunesse et l’emploi qui représente plus de 40 % de notre budget. Une de nos priorités est d’offrir aux jeunes l’opportunité de découvrir des métiers. Journaliste d’un jour en est le parfait exemple. Cette opération permet aux lycéens de se familiariser avec les contraintes importantes liées à cette profession, d’être immergés une journée dans l’univers de la presse. Cette approche est aussi l’occasion pour les jeunes de travailler sur les exigences du délai, du contenu et, entre autres, du bouclage. Grâce aux journalistes de « L’Alsace », ils vivent au quotidien le bonheur d’écrire l’actualité avec l’importance de la comprendre, la décrypter pour mieux la partager. Un vrai challenge pour ces jeunes ! J1J est une vraie aventure qui leur donne l’opportunité de vivre quelque chose d’exceptionnel. Enfin, la presse en général rencontre certaines difficultés, il est important d’être à ses côtés. Les sources d’information sont de plus en plus nombreuses, il est impératif de soutenir la presse quotidienne régionale dans son territoire. Soutenir un certain pouvoir économique. À 18 ans, l’âge des lycéens qui participent à J1J, quel lecteur de presse étiez-vous ? À cet âge-là, j’étais interne à l’école normale d’instituteur et je n’avais pas la possibilité d’accéder à des quotidiens. Mes lectures étaient essentiellement
Philippe Richert : « J1J donne aux jeunes l’opportunité de vivre quelque chose d’exceptionnel. » Photo Anne Thiébaut
composées de livres scientifiques, d’ouvrages sur les grands enjeux de société ou les découvertes. J’ai toujours suivi l’actualité, surtout les événements de Mai 68 et je me souviens d’avoir écouté les reportages consacrés au Tour de France à la radio. Un grand moment !
J’aurais aimé interviewer Jean Rostand ou Marie Curie Chaque année, un groupe de lycéens vous interviewe dans le cadre de J1J. Leurs questions sont-elles pertinentes ? Ils s’intéressent à la collectivité, aux dossiers en cours, sont extrêmement bien informés et curieux. Il y a un monde entre le niveau de connaissance des jeunes d’aujourd’hui par rapport à celui de mon époque. C’est éblouissant ! Et cela se vérifie dans tous les domaines. C’est toujours un réel bonheur de rencontrer ces jeunes. Ils sont gourmands de connaissances et il faut voir à quelle vitesse ils les emmagasinent. Si vous aviez eu l’opportunité de participer à J1J, qui auriezvous aimé interviewer ? Des chercheurs, des savants, des hommes et des femmes qui tout au long de leur existence n’ont eu de cesse de faire avancer la recherche. J’aurais aimé
interviewer des personnages comme Jean Rostand ou Marie Curie qui m’ont toujours beaucoup impressionné. Des personn e s e m b lé m a t i q u e s, to u t comme les Prix Nobel alsaciens, Jean-Marie Lehn pour la chimie, et Jules Hoffmann dans le domaine de la médecine. Du 6 au 10 octobre, la 20e édition de J1J mettra à l’honneur des associations caritatives. De quels moyens dispose la Région pour aider les nécessiteux ? La Région est intervenue récemment en apportant son aide à la Croix-Rouge à la suite d’inondations en Europe de l’Est. La Région apporte son soutien via l’IRCOD (Institut régional de coopération et de développement), une association qui rassemble près de 100 collectivités territoriales. Elle participe aux côtés d’autres institutions et associations alsaciennes à des actions de coopération dans les pays du Sud. La Région est également aux côtés de tous les Alsaciens, et met en place des actions solidaires, lorsqu’une catastrophe les frappe sur le territoire. Dans ces cas-là, la solidarité est une priorité. Propos recueillis par Anne Thiébaut FÀ VOIR Une exposition dédiée au 20e anniversaire de Journaliste d’un jour sera inaugurée, lundi 6 octobre, à la Maison de la Région à Strasbourg.
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Nadia Micheneau : « Une opération unique en France » Nadia Micheneau, quand vous êtes-vous lancée dans l’aventure J1J ?
bwiller. Cette année, EuropaPark nous rejoint en tant que partenaire.
Tout a commencé en 1995 autour d’un groupe de travail belge. L’opération avait une dimension européenne et le journal « L’Alsace » intégrait le dispositif. Nous étions les seuls groupes de presse en France avec la Voix du Nord à se lancer dans l’aventure. Très vite aussi nous nous sommes retrouvés seuls à la poursuivre. Depuis, je n’ai cessé d’appartenir à l’organisation de cette manifestation qui aujourd’hui reste unique en France.
J1J fête cette année ses 20 ans. Avez-vous des souvenirs marquants d’opérations antérieures ?
Quel est votre rôle dans l’organisation de cette opération ? J1J reste un projet d’entreprise ou tous les services du journal sont impliqués autour d’un même événement. Je suis chargée du projet J1J, soutenue par Anne Thiébaut pour la coordination des sites rédactionnels, et Jérôme Stumbé qui est technicien de maintenance informatique. La coordination et l’opérationnel font partie de ma mission. Je mets en scène les différents acteurs (services rédaction, technique, développement) et les divers aspects de l’opération (partenariats, candidatures, logistique). Combien de temps en amont se prépare J1J ? À l’issue de la remise des prix qui se déroule tous les ans au mois de novembre, une réunion de débriefing interne est organisée. Celle-ci a pour but d’acter la
Chargée de promotion à « L’Alsace », Nadia Micheneau supervise l’opération J1J depuis son lancement en 1995. Photo Darek Szuster
reconduction de l’opération programmée l’année suivante début octobre. Dès lors, le processus organisationnel se remet en marche.
Nos partenaires sont fidèles et nous les en remercions Qui sont vos interlocuteurs ? Je suis en relation avec tous les partenaires et tous les acteurs de l’opération : les professeurs, les élèves, les différentes équipes du journal. Qui sont les principaux partenaires de cette opération ? Nos partenaires sont fidèles et nous les en remercions. Depuis l’origine, ils nous permettent de
faire vivre Journaliste d’un Jour. Parmi les plus grands : La Maison de la Région Alsace, le Crédit Mutuel, le TER Alsace, L’Académie de Strasbourg, ainsi que les villes partenaires. Nous remercions également les réseaux urbains, les sites d’accueil médiathèques et bibliothèques des villes partenaires pour leur fidélité ainsi que les cafés Yack, les boissons Pinto, les Grandes sources de Wattwiller et la corporation des boulangers du Haut-Rhin et Bas-Rhin. Il est important de préciser que les DNA ont intégré le dispositif en 2012. Des liens pédagogiques forts ont également été tissés avec l’école internationale Tunon de Strasbourg, l’école d’art de Mulhouse le Quai ainsi que le lycée des métiers de l’hôtellerie et de la restauration Storck à Gue-
Chaque année comprend son lot d’anecdotes et de souvenirs. Quelques-uns m’ont effectivement marquée : en 1995 s’est déroulée la première fête finale européenne au Zénith, à Lille, avec le groupe Boney M. En 1999, L’Alsace d’un Jour a été déposé à L’Élysée, une initiative appréciée par le chef de l’État Jacques Chirac. En 2011, la rencontre d’un jeune Afghan du lycée Stoessel avec Hervé Ghesquière, ancien otage en Afghanistan et parrain de l’opération. Enfin, cette année est couronnée de succès puisque J1J remporte le Prix mondial du jeune lecteur à l’occasion de ses 20 ans d’existence. Propos recueillis par Anne Thiébaut
En chiffres H 100 000 exemplaires de L’Alsace d’un jour imprimés et distribués le lendemain matin par les lycéens. H 1 500 lycéens alsaciens de terminale de l’enseignement général, technologique et professionnel. H 40 classes issues de lycées professionnels et d’enseignement général du Haut-Rhin et du Bas-Rhin. H 20 trophées seront remis le jeudi 20 novembre au complexe Kinépolis de Mulhouse.
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« J1J est un challenge fédérateur pour les lycéens » Frédéric Grandgeorge, comment avez-vous découvert J1J et depuis quand participezvous à cette opération ? Je connais J1J depuis longtemps car j’ai enseigné au lycée Lavoisier à Mulhouse pendant 9 ans où des collègues participaient à l’opération. En arrivant sur Strasbourg, au lycée Pasteur, j’ai sauté sur l’opportunité d’y participer avec une classe de terminale ES. Avec ma collègue de sciences économiques et sociales, nous inscrivons deux classes chaque année, depuis 8 ou 9 ans. Pourquoi cette opération a-t-elle du succès auprès des lycéens ? C’est, à mon avis, une opération très originale qui mélange de façon harmonieuse le monde de l’éducation et le monde professionnel. Se mettre dans la peau d’un journaliste, rien qu’une journée, est intéressant pour les élèves, et découvrir leur production par eux-mêmes, après l’impression le jour même, a un côté vraiment magique. D’autre part, le fait de se sentir investi d’une mission, car leur travail a des conséquences sur la qualité du journal dans son ensemble, est important puisqu’ils savent que d’autres jeunes, dans toute l’Alsace, contribuent le même jour à la production du journal. Quels sont les atouts pédagogiques d’une telle manifestation ?
Frédéric Grandgeorge est professeur de sciences économiques et sociales au lycée Louis Pasteur de Strasbourg. Photo Dominique Gutekunst
Les atouts sont nombreux. Il s’agit d’abord, dans le cadre d’une dynamique de classe, de participer à un challenge extrascolaire qui, en début d’année, est souvent très fédérateur. Pour nous, enseignants, cela permet de vivre des moments importants et de mieux apprendre à connaître nos élèves dans un autre contexte (fatigue, urgence, prise de décisions, responsabilités, autonomie…). Enfin, pour leur orientation, se confronter à un univers professionnel est une bonne occasion de se projeter dans leur future vie active. Avez-vous gagné des prix ? Dans quelles catégories ?
Ça, c’est la cerise sur le gâteau puisque chaque année nos élèves ont remporté de nombreux prix, peut-être un peu plus souvent en marketing qu’en rédaction. J’ai du mal à lister tous ces prix tellement ils ont été nombreux ! Le fait de connaître la manifestation est toujours un petit plus au départ pour aider les élèves, et en plus d’année en année, on a toujours envie de faire mieux, ce qui, à force, fait monter la barre assez haut ! Un reportage en particulier vous a-t-il marqué ? Pourquoi ? J’ai souvenir il y a quelques années de filles de première qui, malgré toutes les difficultés,
avaient réussi à passer outre les agents de Jamel Debbouze, pour le contacter, obtenir des billets pour son spectacle et aller l’interviewer dans sa loge. Elles en avaient gardé un souvenir fantastique. Sinon, en marketing, une opération humanitaire avec la Croix-Rouge à Sélestat ou encore des judokas qui avaient installé des tatamis au Centre Halles pour distribuer L’Alsace d’un jour et organiser des combats, sont des événements qui restent gravés dans ma mémoire. Parmi tant d’autres, tant chaque année il en ressort des émotions fortes ! Propos recueillis par Anne Thiébaut
Pour les responsables des sites rédactionnels, J1J c’est…
Valérie Bapt, journaliste à Strasbourg.
Catherine Chenciner, journaliste à Sélestat.
Thierry Martel, journaliste à Colmar.
François Fuchs, journaliste à Mulhouse.
Jean-Christophe Meyer, journaliste à Saint-Louis.
« Une matinée TGV »
« Le plaisir de transmettre »
« L’urgence du métier »
« Un regard plein de fraîcheur »
«L’origine de ma vocation»
« J1J, c’est une matinée TGV, le confort en moins. On ne se connaît pas, on travaille pour la première fois ensemble, et en un temps record, il faut fabriquer ensemble un journal. J1J, c’est une courte mais intense et riche tranche de vie avec des jeunes pour leur faire toucher du doigt le métier de journaliste. Énervements, rires, échanges fructueux avec les profs, et des reportages qui réservent d’agréables surprises. »
« J1J, c’est le plaisir du travail collectif. En plusieurs années de participation, j’ai le souvenir de lycéens qui se sont trouvés le bec dans l’eau le matin même et sont repartis, sans se démonter, en quête d’une nouvelle idée et d’un rendezvous. J’ai aussi pu mesurer l’implication des enseignants auprès de leurs élèves. J1J, c’est aussi, le plaisir de transmettre ce qu’on sait et d’avoir en retour un autre regard sur notre métier. »
« J1J, c’est une formidable occasion pour les lycéens de découvrir l’urgence du métier de journaliste : caler une interview, vérifier les informations, rédiger son article avec un timing serré avant de livrer sa prose à un relecteur impitoyable. C’est aussi le plaisir, pour certains, de voir leur travail récompensé par un prix. Surtout, c’est, pour les journalistes encadrants, se confronter à un regard neuf, frais, sans les a priori et automatismes. »
« J1J, c’est un échange avec des lycéens motivés qui nous apportent un regard plein de fraîcheur. Ils nous permettent de rester en prise avec leurs préoccupations. Ils nous font découvrir des initiatives, des gens, des tendances. Les jeunes et leurs enseignants nous amènent parfois, par leurs réflexions, leurs questions, à nous interroger sur notre façon de travailler, sur nos choix. »
« J1J, c’est pour moi, en quelque sorte, l’origine de ma vocation de journaliste. Alors que j’avais tout juste terminé mon premier stage d’observation, après avoir passé le baccalauréat, le responsable de J1J, Bernard Hamann, m’a demandé d’assister le journaliste qui avait en charge le site de Sélestat. Ce devait être en 1997. Quelques années plus tard, quand j’ai été nommé à SaintLouis, j’ai retrouvé avec plaisir l’ambiance de J1J : géniale mais sacrément physique. »
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Cinq rédactions temporaires Durant une semaine, les classes de lycéens participant à l’opération Journaliste d’un jour prendront quotidiennement leurs quartiers dans une des cinq salles accueillant les rédactions temporaires. C’est là qu’ils se réuniront pour lancer leur journée de reportage à l’heure du petit-déjeuner. C’est dans ce « camp de base » qu’ils se retrouveront ensuite en fin de matinée pour rédiger leurs articles et sélectionner les photos, puis envoyer le tout au siège de « L’Alsace », où se fera la mise en page. Voici un tour d’horizon des lieux en images, entre Strasbourg, Sélestat, Colmar, Mulhouse et Saint-Louis.
La rédaction de Strasbourg sera accueillie par la Maison de la Région Alsace, comme ces dernières années. Photo Jean-Marc Loos
La bibliothèque municipale de Mulhouse accueillera J1J pour la deuxième année. Photo Denis Sollier
La rédaction colmarienne de J1J s’installera dans la médiathèque Edmond Gerrer. Photo Hervé Kielwasser
La médiathèque de Saint-Louis sera investie par les lycéens du secteur des Trois-frontières. Photo Denis Sollier
À Sélestat, les lycéens s’installeront dans la médiathèque intercommunale. Photo Thierry Gachon
20E ANNIVERSAIRE Fabien Rouschop : « Ce n’est pas un hasard si j’ai fait J1J » Journaliste d’un jour à 17 ans, le rôle semblait parfaitement coller à la peau de Fabien Rouschop. Avec du recul, cela paraît même évident : « Disons que ce n’est pas un hasard si j’ai fait J1J. J’appartenais à l’époque à la rédaction du journal de mon lycée, Amélie Zürcher à Wittelsheim. » Coup de chance alors lorsqu’il apprend que son établissement, où il suivait une première scientifique, a été retenu pour participer à l’opération Journaliste d’un jour. Trois options se sont alors offertes au lycéen : écrire et distribuer le journal, mener une opération de communication avec la radio Europe 2 ou passer une journée en reportage avec France 3 Alsace. « La dernière proposition m’a tout de suite fait rêver », confie Fabien Rouschop. « Avec deux autres garçons, on est partis un matin en train à Strasbourg rejoindre un journaliste de France 3. On l’a accompagné dans les Vosges du Nord, dans une clinique pour animaux blessés. Il y avait des vautours de Rocamadour qui ont la particularité de se blesser en atterrissant et auxquels il fallait mettre des chaussons. C’était un sujet super sympa ! », se souvient-il.
« Je n’avais pas peur de poser des questions » Le reportage a été réalisé en équipe, mais Fabien a pu apporter sa touche personnelle en prêtant sa voix pour les commentaires. « Je n’avais aucune expérience dans l’audiovisuel à ce moment-là, mais j’aimais ça, c’est quelque chose que j’ai adoré faire. J’étais déjà sûr de moi et je n’avais pas peur de poser des questions. » L’expérience a été d’autant plus marquante pour le lycéen qu’à la fin de la semaine, face aux autres apprentis journalistes télé, Fabien et son équipe remportent le prix du meilleur reportage.
Le journaliste, aujourd’hui âgé de 32 ans, constate pourtant que ce n’est pas l’expérience J1J qui l’a conduit à ce qu’il est devenu. « Je ne crois pas que je voulais être journaliste en première, admet-il, je suis devenu correspondant du journal « L’Alsace » plus tard, en terminale, après avoir rencontré Patrice Barrère, le chef de l’agence de Wittelsheim. » Le jeune correspondant a écrit des articles sur l’actualité du lycée puis, de fil en aiguille, sur d’autres sujets : « C’est vraiment à ce moment-là je crois que j’ai voulu devenir journaliste. » Si le journalisme était bien sa voie, Fabien Rouschop n’a pas pour autant percé dans la télé. « Trois ou quatre ans après, pendant mes études de journalisme à Bordeaux, je me suis rendu compte que je n’accrochais pas du tout avec la télé. J’avais mûri ma vocation et j’ai remarqué que j’étais clairement fait pour la radio. » Fraîchement diplômé, le jeune homme travaille pour Radio France, multiplie les expériences, part en Afrique-du-Sud réaliser un documentaire télé, avant de se poser à « L’Alsace » et de travailler pour le service multimédia puis le service des sports. Depuis 2007 dans les locaux du journal, Fabien Rouschop a vu défiler de nombreux lycéens participant à J1J. Une question lui revient chaque année : « Comment l’opération fait-elle pour remporter un si vif succès ? » La réponse lui paraît alors clairement : « Quand tu vois leur enthousiasme et leur façon de vouloir bien faire… Si, ne serait-ce qu’un sur trente décidait après cette journée de lire le journal, de l’acheter ou de devenir journaliste, alors je me dis qu’on a raison de faire ça et de continuer », sourit-il. Et si la principale vocation de J1J était de créer des vocations ? Fabien Rouschop en serait très content. Morgane Schertzinger
Ancien J1J devenu journaliste à « L’Alsace », Fabien Rouschop a interviewé Claude Bourgeois, directeur artistique de la Foire aux vins de Colmar. Archives Vanessa Meyer Wirckel
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Élise Reitzer : « C’était inédit, j’ai eu une chance inouïe ! »
Élise Reitzer travaille au sein du cabinet du président de la Région, Philippe Richert. Photo Anne Thiébaut
À 17 ans, Élise Reitzer a eu l’occasion de découvrir la Belgique et ses pays voisins grâce à l’opération Euro-Reporter, organisée par « L’Alsace ». « C’était un peu particulier cette année-là, raconte la jeune femme. J’étais allée au lycée Jean-Jacques Henner d’Altkirch m’inscrire en terminale, et quand j’ai déposé mon dossier, on est venu me dire que la personne en charge du CDI voulait me parler. » Élise Reitzer ne s’attend pas à ce que le lycée lui avoue avoir pensé à elle pour participé à l’opération EuroReporter avec pour destination, au choix, l’Europe du Nord ou le Portugal, pour réaliser des reportages. « J’ai écrit une lettre de motivation en postulant pour ce qu’on appellerait l’Europe du Nord, à savoir Lille, Bruxelles, Lièges, Londres. C’était inédit ce qui m’arrivait, je me disais, j’ai une chance inouïe ! », se souvient-elle.
« Une expérience qui m’a beaucoup servi dans la suite de mes études » L’aventure débute pour elle au siège du journal à Mulhouse, un jour de l’été 1998. « Je me suis retrouvée là-bas avec tous les autres jeunes qui participaient à l’opération », résume Élise Reitzer. Puis direction Lille où, avec Amélie, une camarade alsacienne, elle rejoint un groupe d’apprentis journalistes belges et hollandais qui, comme elles, participent à l’opération. « On proposait des sujets sur des choses qui nous intéressaient pendant nos visites », explique la jeune femme qui se souvient de ses premiers articles portant sur « une usine de traitements de déchets en Belgique et sur un vignoble anglais du sud de Londres. » De cette expérience hors du commun Élise Reitzer garde surtout
en mémoire « l’amitié qui s’est scellée entre tous ces jeunes, en dépit de la langue de chacun. » Mais aussi les compétences acquises, telles que la prise de notes : « C’est une expérience qui m’a beaucoup servi dans la suite de mes études, reconnaît-elle, notamment pour mon mémoire sur les Palestiniens vivant à Jérusalem-Est, lors de mes enquêtes de terrain et les séries d’entretiens que j’ai menés avec des personnalités ou des gens dans la rue. » Changement de décor à la rentrée pour Élise Reitzer, revenue de son périple européen, plein d’étoiles dans les yeux. « En terminale, j’apprends qu’une classe de BTS du lycée participe à l’opération Journaliste d’un jour, sourit-elle, Je ne voulais pas manquer ça ! ». La lycéenne demande à rejoindre ses aînés pour une journée, non pas pour écrire des articles, mais pour faire la promotion du journal. « On devait se rendre à un endroit avec beaucoup de passage. Avec la classe on est allé à SaintLouis, là où des frontaliers circulent tous les jours. On a accroché une banderole sur le pont au-dessus de l’autoroute avec inscrit dessus J1J Achetez votre journal. » Après de longues études l’ayant conduite en Espagne et en Palestine, Élise Reitzer a posé ses valises à Strasbourg. Depuis un an et demi, la jeune femme travaille au sein du cabinet du président Philippe Richert à la Région. Un poste qui l’amène à organiser l’événement Journaliste d’un jour. « C’est un hasard incroyable, remarque-t-elle. Ça m’a fait sourire l’année dernière lorsque l’on m’a dit à la Région que c’est un des principaux projets jeunesse de l’année. » Du 6 au 10 octobre, Élise Reitzer accueille les 250 jeunes participants à l’opération à la Maison de la Région. Un « beau clin d’œil » à ses expériences passées. M.S
20E ANNIVERSAIRE Manuel Absolu : « Faire du journalisme un jour mon métier » Six ans se sont écoulés depuis que Manuel Absolu a participé avec ses camarades du lycée Zürcher de Wittelsheim à l’opération Journaliste d’un jour. Les souvenirs sont « assez flous » mais le jeune homme âgé de 23 ans se rappelle avoir mis les pieds dans l’univers d’un métier qui le faisait déjà rêver. « Ce n’était pas du tout la première fois pour moi, explique-t-il. J’étais intéressé par le journalisme depuis quelque temps déjà. J’avais fait un stage bénévole d’un mois quand j’étais en troisième au collège à l’agence de « L’Alsace » à Thann. »
« Apprendre à développer ses capacités rédactionnelles » Confiant au moment d’aborder cette journée hors du commun pour un lycéen, Manuel Absolu choisit de traiter un sujet portant sur son autre passion : le sport. « On avait fait un sujet sur les paris sportifs en ligne. Comme c’était assez nouveau à l’époque, on s’est demandé comment les bureaux de tabac réagissaient, s’ils perdaient des clients etc. C’était intéressant ! », poursuit-il. Comme celle des journalistes, la journée des lycéens participant à l’opération est millimétrée et organisée. « Le jour J, on est allé avec la classe de première ES à Mulhouse. On avait chacun préparé nos questions par rapport à notre sujet au siège du journal le matin avant de partir sur le terrain. Puis on est allé en ville pour poser nos questions avant de revenir au journal pour écrire notre article. » Accompagnés de photographes, car « le
sujet n’était pas facile à illustrer », les apprentis journalistes n’ont eu qu’à se concentrer sur l’écriture de leur papier. Correspondant pour le journal depuis sa première expérience en stage, Manuel Absolu avoue ne rien avoir découvert de nouveau : « Je pense que cette journée a vraiment pour but d’apprendre à écrire, à développer des capacités rédactionnelles, note-til, c’est ce que je savais déjà faire auparavant grâce à mon stage. » Arbitre international de tennis depuis 2012, Manuel Absolu n’écrit plus qu’occasionnellement pour les pages Sports du quotidien. Après le lycée, le jeune homme s’est laissé guider par sa passion pour l’arbitrage qui le conduit aujourd’hui sur les plus grands courts du monde entier. « Je suis arbitre depuis que j’ai 16 ans et, après le bac, à part le journalisme, je n’avais pas très envie de faire de longues études, plaisante-til. Après avoir été cinq mois en fac d’économie à Strasbourg, j’ai arrêté. Je me suis alors lancé à fond dans le tennis et j’ai passé les échelons. » Jusqu’au jour où un journaliste lui parle d’une école à Paris réservée aux sportifs de haut niveau voulant suivre une formation. Manuel Absolu postule avec l’espoir de pouvoir mener de front ses deux passions. « J’essaie de faire les deux, l’arbitrage et le journalisme, encore le plus longtemps possible, admet-il. C’est une chance pour moi d’être dans cette école. Je me suis inscrit dans l’optique de faire du journalisme un jour mon métier. » Pour l’heure, s’il devait y avoir balle de match entre le journalisme et l’arbitrage, Manuel Absolu n’accorderait de point à aucun des deux côtés. Morgane Schertzinger
Originaire de Wittelsheim, Manuel Absolu est arbitre international de tennis depuis 2012. Photo Jean-François Frey
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Cloé Maurer-Alberts : « Une expérience qui permet de mûrir »
Après avoir suivi une CAP esthétique, la Mulhousienne Cloé MaurerAlberts travaille désormais dans la restauration. DR
Le monde du journalisme, Cloé Maurer-Alberts baignait déjà dedans bien avant de participer à Journaliste d’un jour. « J’ai toujours vécu dans cet univers grâce à ma maman [journaliste au Journal des enfants N.D.L.R.] », explique la jeune femme âgée de 23 ans. « J’ai trouvé ça sympa de contribuer au journal, de faire autre chose avec le lycée, en dehors des cours et des sorties scolaires traditionnelles. Ça apportait quelque chose de nouveau », explique-t-elle. L’expérience lui semble déjà lointaine et les souvenirs plutôt flous. Mais c’est avec le sourire et une pointe de nostalgie que Cloé se remémore cette période pendant laquelle elle était scolarisée au lycée professionnel Charles Stoessel à Mulhouse. La jeune femme y a suivi un BEP maintenance avant d’enchaîner sur un bac professionnel en dessin industriel. En 2009, pendant sa première année de bac, son professeur de français propose à la classe de prêter leur plume au journal « L’Alsace » le temps d’une journée. « Le prof et le responsable du CDI nous ont inscrits à Journaliste d’un jour. Nous nous sommes ensuite répartis en groupe pour traiter chacun un sujet », se rappelle Cloé. « Avec mon binôme, on avait interviewé un homme qui avait entraîné Chuck Norris, sourit-elle avant d’avouer, c’est surtout lui qui avait posé les questions, puis on a écrit l’article ensemble. J’ai davantage participé à la distribution du journal qu’à l’écriture en fait. » Cette parenthèse journalistique n’a pas changé la jeune femme, naturellement très à l’aise quand il s’agit d’aborder des gens ou de discuter avec eux. « Ce n’était pas difficile pour moi au lycée d’aller vers les gens, confie-t-elle. En revanche,
l’expérience Journaliste d’un jour a sans doute permis à d’autres personnes de mûrir, de se forcer à aller voir les gens, ce que je trouve plutôt bien. » Cloé avoue garder un bon souvenir de ses deux participations à l’événement. Mais s’il y a bien un moment que la jeune Mulhousienne garde en mémoire, c’est la remise des prix : « Plus que la journée à proprement parlé, c’est de revoir les autres lycées et tous les jeunes rassemblés qui m’a plu. C’était intéressant de découvrir ce qu’on fait les autres et de pouvoir se raconter chacun son expérience. »
« Nous avons tous changé de filière professionnelle ! » Une expérience éphémère qui a le mérite d’encourager, selon Cloé, des lycéens dans cette voie : « J’aime bien le concept de Journaliste d’un jour, et tant que ça continue ça peut peut-être aider des personnes qui aiment le journalisme, de voir ce que c’est exactement et de se lancer là-dedans ; c’est bien ! », sourit la jeune femme, portant un regard bienveillant sur l’événement. Pour autant, la journée dans la peau d’un spécialiste de l’info n’a pas été « une révélation » pour Cloé et ses amis de lycée. « Tous ceux avec qui je suis encore en contact et moi-même, nous avons tous changé de filière professionnelle ! », plaisante-t-elle. La jeune femme a d’ailleurs toujours su rebondir professionnellement, suivant ses choix et ses envies. Après le lycée, Cloé a changé d’air pour s’installer à Strasbourg et suivre un CAP esthétique. Aujourd’hui, la jeune femme travaille dans la restauration à Mulhouse. M.S
Planning d’une « journée type » 7 h 15
7h
Accueil et petit-déjeuner
Photo de groupe
7 h 45
Départ des équipes de promotion
8h
13 h 10 h 30
Conférence de rédaction
Restauration sur place
Retour des journalistes de reportages
14 h
Retour des équipes de promotion et collecte des rapports d’activité
18 h
15 h
Temps libre
Impression de « DEF d’un Jour » et réception au centre d’impression de Mulhouse
20E ANNIVERSAIRE
Quelques souvenirs laissés par 28 000 J1J
J’AI TROUVÉ MA VOIE.- Dans une classe de bac pro, ce n’est pas toujours évident de trouver des vocations de journalistes. Mais
des élèves savent tirer profit de toutes les expériences. Un J1J d’une classe de bac pro a ainsi décidé de faire un papier sur un chantier de rénovation. De retour à la « rédaction » après son reportage, il était enchanté : « Je sais maintenant ce que je veux faire. J’ai vu travailler des installateurs sanitaires. C’était super. Je veux apprendre ce métier ». J1J mène à tout, même à motiver un futur artisan. UNE BONNE DÉGUSTATION.Un trio de lycéens avait décidé de faire un papier sur une cave vinicole. Voir comment se déroulent les vendanges. De retour de reportage, ils étaient hilares : « C’était super, on a tout visité ». Question du responsable de site : « Vous avez choisi l’angle de votre papier ? » Pas de réponse, des ri-
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Repères H 1988 : création de journaliste d’un jour, opération lancée par le groupe de presse belge « Vers l’Avenir ». H 1995 : le journal « L’Alsace » rejoint l’opération à laquelle participaient alors 11 quotidiens dans toute l’Europe. H 1996 : 19 quotidiens et quatre radios et télévisions participent à J1J en Europe. Fête finale de l’opération à Namur en Belgique. L’Alsace d’un jour devient transfrontalier avec des Régioreporters qui sont envoyés à Freiburg à Bâle. J1J fait ses premiers pas sur le web. H 1997 : douze quotidiens participent encore à l’opération. La fête finale a lieu à Strasbourg. H 1999 : J1J avec « L’Alsace » devient une exclusivité en France. H 2006 : 1 500 lycéens participent à L’Alsace d’un jour qui passe en format tabloïd. H 2014 : J1J fête ses 20 ans et obtient le Prix mondial du jeune lecteur qui sera remis le 24 novembre au sommet mondial du jeune lecteur à Bali en Indonésie.
AVENTURE COLLECTIVE.- Se lever aux aurores, prendre le train, se rendre avec toute la classe sur le site rédactionnel. Réaliser une séquence de page dans la matinée, finir la journée en visitant le centre d’impression de « L’Alsace » à Mulhouse et assister à la sortie du journal que l’on a écrit dans la journée : une belle aventure collective. « J1J me permet de créer une dynamique dans la classe dès le début de l’année », nous ont confié de nombreux professeurs. Certains ajoutent même : « Des élèves se révèlent lors de l’opération, avec d’autres qualités que les seuls critères scolaires. Cela leur permet de se valoriser différemment, de prendre confiance en eux ». ORGANISATION.- Certains lycées ont joué J1J à fond. Comme ce lycée de Strasbourg qui s’était organisé en véritable rédaction. Les lycéens avaient désigné leur rédacteur en chef pour la séquence de page qui leur était attribuée. « Je suis votre interlocuteur exclusif, » avait précisé cette rédactrice en chef lycéenne au responsable de site en début de matinée. C’est elle qui avait fait le plan de page avec les différents sujets traités, réparti les articles et les photos. Et effectivement tout au long de la journée elle a joué son rôle à la perfection. Le professeur a simplement supervisé le tout avec une grande discrétion, satisfait des initiatives de ses élèves.
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res : « On a pu déguster les vins directement dans la cave, au tonneau… » L’écriture de l’article était devenue alambiquée… DÉSESPOIR ET TROPHÉE.- Un lycéen était particulièrement angoissé. Son rendez-vous de reportage a été annulé au dernier moment. Que faire ? C’était l’époque des derniers essais nucléaires français dans le Pacifique. Il a alors l’idée de faire une tournée téléphonique des viticulteurs alsaciens pour voir l’impact de ces essais français sur les ventes de vin d’Alsace dans le monde. Il se met au travail, prend des notes, rédige son article. Du beau travail spontané, intéressant. Le jury lui a décerné finalement le prix du meilleur article. Bernard Hamann
Les secrets du jury Chaque année, à l’issue de l’opération, le jury se réunit pour attribuer les trophées. Crise d’angoisse pour certains chefs d’établissements qui tiennent à avoir un trophée de plus dans leur lycée. Comment se déroule ce jury ? Nous n’avons rien à cacher. Pas de sombre calcul commercial. Nous avons même ouvert ce jury à des professeurs désignés par le rectorat. La réunion du jury est un grand moment au sein de notre rédaction. Les journalistes présentent les papiers et photos qu’ils ont remarqués en cours de semaine. Puis le débat, souvent assez vif, est ouvert. Chacun devenant l’avocat des papiers qu’il a sélectionnés. Après deux, voire trois heures de discussions, la liste des trophées est établie et la soirée se termine généralement autour de la table d’un resto mulhousien.
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Jérôme Stumbé : « Des élèves techniciens sous pression » Jérôme Stumbé, depuis quand participez-vous à l’opération Journaliste d’un jour ? À mon embauche dans l’entreprise en qualité de technicien de maintenance informatique, l’une des premières missions que l’on m’a confié était l’opération L’Alsace d’un jour que l’on appelle J1J en interne. Cela fait maintenant 14 ans que j’interviens pour le côté technique et, au fil des années, mon implication s’est enrichie en ajoutant l’aspect téléphonie et de la mise en page à celui de l’informatique. Quel est votre rôle avant, pendant et après l’opération ? Avant l’opération, je me charge de la préparation du matériel, de la gestion de l’installation des lignes téléphoniques, de la rédaction et la modification des documentations de travail pour les élèves ainsi que de la formation des élèves techniciens. Pendant J1J, j’assure la gestion des flux de données (textes et photos), la mise en page des articles, le suivi de la production jusqu’à l’impression, l’archivage des données. Depuis 2 ans, je suis membre du jury au sein duquel j’apporte mon ressenti en tant que lecteur lambda. Après Journaliste d’un jour, j’assiste au débriefing en vue de l’amélioration et de l’évolution de l’opération. Le moment est alors venu de stocker du matériel et de prendre un peu de repos. J1J est une opération des plus intéressantes et enrichissantes humainement mais elle demande énormément d’énergie ! Combien de postes sont dé-
Technicien de maintenance informatique, Jérôme Stumbé est chargé de la préparation des 30 postes mis à la disposition des lycéens. Photo Darek Szuster
ployés sur les cinq sites rédactionnels ? Actuellement, six postes sont mis à la disposition des élèves. Cinq pour les élèves rédacteurs et un pour les élèves techniciens, soit un total de 30 postes pour l’ensemble de l’opération. De quel matériel disposent les lycées qui participent à cette opération ? Une nouveauté fera son apparition cette année. En effet, des portables seront disponibles sur le site de Colmar. Sur les autres sites, nous restons sur des postes de bureau traditionnels. L’opération nous permet de montrer aux jeunes que la course au matériel dernier cri n’est pas indispensable pour travailler, mais nous ne restons pas
sourds aux progrès technologiques. Nous les intégrons progressivement en fonction de leur pertinence économique. Qui sont les jeunes techniciens présents sur chacun des sites, comment sont-ils formés et quelles sont leurs missions ? Depuis maintenant quelques années, des élèves du lycée professionnel Charles Pointet de Thann, accompagnés de leurs professeurs, me secondent pour la partie technique sur les sites. Avant l’opération, ils viennent se former une journée sur le matériel et les logiciels utilisés. Cela leur permet d’avoir pour certain un premier contact avec le monde du travail et de se retrouver « sous pression » avec des responsabilités. En effet, les
élèves J1J réalisent un journal en un laps de temps très court et en cas de problème technique, ils doivent réagir au plus vite. Il est hors de question de ne pas faire de publication. Que représente pour vous J1J ? Cette opération me permet de changer du train-train quotidien de la maintenance informatique mais aussi de transmettre un savoir-faire à d’autres. C’est très intéressant et cela me permet de voir l’évolution des comportements chez les plus jeunes. Un souvenir marquant ? Il y a 3 ans, le bruit strident fait par la « porteuse » au moment de la connexion surprenait les élèves. En effet, utiliser un modem 56k au temps de l’ADSL c’est surprenant mais cela fonctionnait ! Propos recueillis par Anne Thiébaut
Dimension multimédia H Des PC déployés sur tous les sites rédactionnels et connectés à la rédaction au siège. H Un concours vidéo avec un trophée dédié à ce support lors de la remise des prix. H La mise en ligne des vidéos sur YouTube. H La création d’une page Facebook Communauté J1J. H Le développement éditorial de J1J sur le site www.lalsace.fr H La mise à disposition du Journal d’un jour au format numérique PDF à tous nos partenaires.
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À l’issue de la remise des prix, la fête battait son plein en 2001 à la discothèque le Chalet. Archives Thierry Gachon
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En 2004, les lauréats ont reçu leurs prix à la discothèque Planet Discopolis de Bartenheim. Archives Jean-François Frey
20 trophées pour 20 ans
Un premier prix et peut-être le début d’une belle carrière. Archives Dareck Szuster
Voici la liste des trophées qui seront remis le jeudi 20 novembre au Kinepolis de Mulhouse : Trophées de la communication.- Trophée du lancement J1J ; trophée de la diffusion ; trophée de l’action commerciale ; trophée de l’innovation ; trophée de la communication ; trophée de la promotion territoriale ; trophée de la communication web. Le prix spécial du jury : trophée marketing et image.
Les élèves du lycée Stoessel de Mulhouse, et leur professeur Angelo Roncari, ont déjà été récompensés. Ils ont reçu en avant-première les tee-shirts confectionnés pour les 20 ans de J1J. Photo D.S
Trophée de l’assistance technique. Trophées de la rédaction.- Trophée de l’illustration ; trophée de la photo ; trophée de l’interview ; trophée de l’article en allemand ; trophée du dynamisme rédactionnel ; trophée de l’article web ; trophée de l’actu ; trophée du Crédit Mutuel ; trophée de la Région Alsace ; trophée de la meilleure vidéo. Le grand prix du jury : trophée du meilleur article.
Un prix qui met du baume au cœur. Archives Thierry Gachon
Les J1J brandissent leurs trophées à la Fonderie, à Mulhouse. Archives Darek Szuster
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20 années d’opérations marketing originales Pendant que les uns écrivent pour l’édition du lendemain, les autres distribuent les journaux gratuits conçus la veille. Une opération marketing qui demande de l’imagination et de l’initiative. Vingt années de surprises, de jeunesse et de joie vivre où se sont déployés dans nos rues de multiples talents les uns plus surprenants que les autres. Toujours avec le sourire et dans la bonne humeur, les lycéens ont distribué des milliers d’exemplaires de J1J comme autant de clins d’œil avec des informations de qualité.
En version acrobatique, devant le temple Saint-Etienne de Mulhouse, en 2013.
En 2010, version costumée dans les rues de Colmar pour les lycéens du CFA de Rouffach. Archives Vanessa Meyer Wirckel
En 2009, à Altkirch avec Norbert de l’Amour est dans le pré. Archives Denis Sollier
Archives Darek Szuster
En 2009, tapis rouge et défilé de mode devant les Halles à Strasbourg. Archives Dominique Gutekunst
Version 2 CV décapotable pour ces passionnés de vieilles voitures à Colmar, en 2012. Archives Hervé Kielwasser
Servi avec des légumes en 2007 à Sélestat. Archives T.G
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