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T E N N I S
MERCREDI 12 OCTOBRE 2016
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Classements 2017
Une saison en trompe-l’œil
N°13 français, Pierre-Hugues Herbert est, comme l’an dernier, le fer de lance du tennis alsacien, même si son classement 2017 du simple ne prend pas en compte ses principaux faits d’arme de l’année, notamment sa victoire en double à Wimbledon aux côtés de Nicolas Mahut. Photo AFP/Glyn Kirk
Jean Deutsch
On ne va pas se mentir : il n’y a pas vraiment de quoi sauter au plafond à la lecture du classement 2017 des compétiteurs alsaciens. Pour une raison simple : alors que le nombre de joueurs classés avait augmenté d’un gros millier entre 2015 et 2016, il a perdu 223 unités entre 2016 et 2017. L’an dernier, ce boom s’expliquait par la réforme des 12 ans, les joueurs de cette génération héritant de leur premier classement officiel. Désormais, ces jeunes - moins nombreux - ne parviennent plus à compenser une désaffection certaine pour la compétition, constatée dans la plupart des tournois, dans toute l’Alsace et tout au long de l’année. Moins de classés, cela signifie d’abord moins de joueurs engagés dans les tournois et plus de difficulté pour les clubs à former des équipes en interclubs. « J’ai l’impression que les tournois ne sont plus vraiment considérés comme avant, notamment par les jeunes joueurs, estime Laetitia Farza, responsable du classement à la Ligue d’Alsace (LAT) et, par ailleurs, juge-arbitre de plusieurs épreuves dans le Bas-Rhin. Aujourd’hui, les gamins jouent leur match pour soigner leur classement, pas pour gagner une coupe ».
Un système absurde sans bonus L’instauration, la saison dernière, de trois classements intermédiaires a également pesé dans cette désaffection pour les tournois, notamment pour ceux placés en fin de saison : « Plusieurs joueurs m’ont dit qu’ils ne s’inscrivaient plus aux tournois en septembre parce qu’ils avaient peur qu’une ‘’contre’’ vienne gâcher leur bilan », ajoute Laetitia Farza.
Le plus grand mal fait aux tournois a sans aucun doute été la suppression, il y a quelques années, du bonus réservé au vainqueur. Sans cette carotte, le joueur peut même se tirer une balle dans le pied en… réalisant des perfs. C’est ce qui est arrivé à Yvan Luttenauer-Thomann, qui était certain de passer négatif après avoir réalisé plusieurs perfs à -4/6 en 2016, mais qui pointe une nouvelle fois à 0 en 2017. Ses perfs ont simplement été minorées par le fait que ses adversaires sont descendus à -2/6, notamment en raison de… leurs défaites contre Yvan Luttenauer-Thomann ! C’est tout l’absurde de la situation : sans bonus pour une victoire finale, les perfs d’un joueur peuvent se retourner contre lui… « Les joueurs alsaciens de 2e série ont également souffert du fait qu’ils ont souvent affronté les mêmes joueurs en Alsace. Évoluer ainsi en circuit fermé a tendance à minorer les perfs », analyse la responsable des classements à la LAT.
Herbert n°2 mondial, n°13 français Pour ce qui est du plus haut niveau, le classement national souffre également du fait d’être une photographie sans doute incomplète : Pierre-Hugues Herbert, passé de 12e à 13e français, et Albano Olivetti, relégué de 1re série, pourraient probablement prétendre à un meilleur classement dans un mois, quand la saison ATP sur dur indoor sera terminée. Et puis, il est difficile de traduire le sacre en double à Wimbledon de « P2H » et sa 2e place mondiale de la spécialité dans la pyramide nationale. Ce qui prouve qu’il est bon, parfois, de ne pas accorder trop d’importance à ce classement… si attendu chaque année.