LE JOURNAL DES EXPOSITIONS Novembre 2007 Musée dauphinois • Grenoble Numéro 12 L’actualité Édito
Eugénie Goldstern 1884-1942
Être ethnologue et juive dans l’Europe alpine des deux guerres
À Chambéry, Marseille, Paris et Grenoble, des musées se sont associés au musée autrichien d’ethnologie de Vienne pour révéler la figure de cette ethnologue en quête des sociétés traditionnelles alpines, de leurs spécificités et de leur universalité. L’exposition et les ouvrages qui paraissent à cette occasion proposent une belle rencontre avec cette femme au destin tragique, disparue à 58 ans au camp d’extermination de Sobibor en Pologne.
Eugénie Goldstern nous attend à Bessans. Nous sommes en 1913. C’est son premier séjour (elle en fera trois) dans ce village de HauteMaurienne, terrain d’étude pour sa thèse. C’est elle qui nous guide dans l’exposition et qui nous introduit dans la communauté villageoise. « Ce qui
s’offrait à moi, c’était un tableau des plus vivants, des plus alertes, actifs, enjoués. Les va et vient pour descendre le foin alternaient avec l’animation joyeuse des équipées en luge(…) jusqu’à une heure avancée de la nuit, continuaient de résonner rires et chants de tous les âges réunis pour filer ensemble ». Dans cette première partie de l’exposition, nous partageons avec la jeune ethnologue la vie hivernale des montagnards, attachant comme elle de l’importance aux choses ordinaires : la cuisson du pain, la religion, les enterrements, les baptêmes, les pratiques magiques qui subsistent. On pénètre la maison bessanaise qu’elle compare à l’habitat de certaines régions de la Russie, des Balkans ou encore de l’Italie du nord et dans laquelle on constate l’intelligente et vitale cohabitation des hommes et des animaux. On s’attarde sur les objets du quotidien,
D’une exposition à l’autre Elle avait passionnément envie de faire de l’ethnographie mais elle était jeune, elle était femme et elle était juive. Autant de raisons, dans l’empire austro-hongrois finissant, qui auraient dû le lui interdire au début du XXe siècle. Mais contre vents et marées, elle y est parvenue, en s’inscrivant à l’université de Neuchâtel puis de Fribourg où elle soutient avec succès une thèse sur le village savoyard de Bessans. Elle a séjourné là plusieurs fois pour étudier, en le partageant, le mode de vie de ses habitants. Mais elle doit le quitter en 1914 tandis que la guerre éclate. Puis c’est dans la région d’Abtenau, au Lammertal, en Autriche, qu’elle reprend malgré tout ses recherches. Elle continue en Suisse et notamment dans le Val Müstair puis recommence en Italie, en Val d’Aoste et dans le Piémont. Aucun autre ethnographe n’aura travaillé sur autant de terrains de recherches dans l’ensemble de l’arc alpin. Elle ne cesse par ailleurs de photographier et de collecter des objets pour le Musée Suite en page 2
leur usage, leur forme, leur histoire, leur symbolique. Ainsi ces très beaux récipients à sel en forme de poules. Ou encore ces petits bénitiers, sujets de prédilection des artistes bessanais (étonnement productifs), qui étaient habituellement placés sur le devant du lit-clos, dans le logis-étable ; ces statues polychromes en bois peint qui représentent les différents saints-protecteurs ; enfin, œuvre la plus singulière de cette sculpture, le diable à quatre cornes qui, aux dires des Bessanais, a été imaginé comme croquemitaine pour enfants pas sages. Pour observer, comprendre et nous restituer si bien le fonctionnement de cette communauté, Eugénie Goldstern « s’est introduite avec habileté dans la familiarité des gens du pays, dont elle a capté la confiance, malgré le caractère méfiant de ces montagnards ».
En parlant d’elle ainsi, Paul Girardin, son directeur de thèse, souligne la méthode tout à fait novatrice de la jeune ethnologue.
Une démarche novatrice Eugénie note, dessine, photographie, enregistre les témoignages comme personne ne l’a fait auparavant. Mais surtout elle s’immerge dans la communauté, pratiquant avant l’heure « l’observation participante ». « J’ai eu très à cœur de me rapprocher des gens du pays » dit-elle en commençant sa
thèse. La considération qu’elle porte à ceux qu’elle interroge n’est alors pas si commune. Certes Arnold Van Gennep qui lui avait désigné Bessans comme terrain d’étude, connaissait déjà la nécessité de savoir « parler en égal avec un berger, un forgeron, une fermière… » mais cette attitude est rare
au tout début du XXe siècle. L’ethnologie n’est encore qu’une pratique de cabinet. Partout où elle enquête, Eugénie n’aura pourtant de cesse de considérer ses informateurs comme des « experts » de leur propre connaissance, sans jamais se départir de la distance dont témoignent ses observations rigoureuses.
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C’est certainement sur la base de cette confiance et de ce respect qu’elle a pu collecter à Bessans un grand nombre d’objets. Des objets qu’elle déposera comme l’ensemble de ses recherches au Musée du folklore autrichien à Vienne et qui sont présentés en France pour la première fois dans le cadre de l’exposition.
Mais qui est Eugénie Goldstern ? Qui est cette jeune femme de 29 ans qui décide de passer l’hiver à Bessans, en 1913, au cœur des Alpes françaises ? Qui est cette chercheuse intelligente et cultivée qui parle presque toutes les langues : l’allemand, le français, le russe ukrainien, le polonais, l’italien, le yiddish ? Née en 1884 à Odessa, dans l’empire tsariste, dernière de treize enfants, Eugénie Goldstern est issue d’une famille libérale, juive et aisée qui s’installe à Vienne en 1905 pour fuir les pogroms. Auditrice libre des cours d’ethnographie du professeur Michael Haberlandt, co-fondateur de l’Österreichisches Museum für Volkskunde, c’est à Neuchâtel en Suisse qu’elle s’engage dans des études d’ethnographie, près de son maître le professeur Arnold Van Gennep. Dès la fin de la guerre, en 1918, elle reprend ses recherches et rejoint, à Berne, le professeur Rudolf Zeller, titulaire de la chaire de géographie, avec qui elle souhaite passer son doctorat. Mais c’est à Fribourg qu’elle achève et qu’elle soutient sa thèse avec succès en 1920, sous la direction du professeur Paul Girardin, l’un des pères de la géographie humaine.
d’ethnologie autrichienne de Vienne surtout. Et tout ce qu’elle a fait, écrits, photos et objets, se trouve conservé sans pour autant qu’une évaluation complète n’en ait encore été tentée. Cette jeune femme opiniâtre, modeste, sensible et compétente, fut il est vrai trop vite bâillonnée par l’antisémitisme jusqu’à disparaître dans la Shoah en juin 1942. C’est l’histoire de cette femme et son œuvre surtout, que le Musée dauphinois, après le Musée savoisien, présente de novembre 2007 à juin 2008. Réalisée par ces deux musées avec la collaboration confiante du Musée d’ethnologie autrichienne de Vienne et le concours du Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée, cette exposition propose aussi un regard sur le mode de vie des Alpins avant que d’irréversibles bouleversements n’interviennent. L’équipe du Musée dauphinois est fière de l’édition pour l’occasion des Œuvres complètes d’Eugénie Goldstern, pour la première fois réunies et traduites de l’allemand. Recourons une fois encore à l’image de l’iceberg pour observer qu’à la partie visible, l’exposition, en correspond une autre, immergée, considérablement plus importante, faite de recherches documentaires, de travaux scientifiques, de rencontres, d’échanges, de contributions, de publications… Invisible au visiteur, cet ensemble est pourtant bien là. Ses acquis sont conservés au musée, prêts à de nouvelles valorisations. L’exploration de l’œuvre d’Eugénie Goldstern et de ses travaux sur la maison notamment, ont provoqué le rapprochement de plusieurs chercheurs à travers les Alpes, suisses, italiens et français. Nous observons avec eux qu’une synthèse des travaux existant sur la maison et ses fonctions, dans les six pays alpins, est à faire. De là pourrait bien naître le projet d’une nouvelle exposition d’intérêt euro-alpin. Nous serions alors heureux d’annoncer qu’elle eût pour point de départ, au-delà des guerres et de leurs trop longues séquelles, la découverte d’une œuvre, celle d’Eugénie Goldstern. Jean-Claude Duclos Conservateur en chef, directeur du Musée dauphinois
La recherche des origines Mais retrouvons-la sur le terrain dans la deuxième partie de l’exposition. À partir de 1918, Eugénie entreprend de nouvelles recherches, notamment autour du jouet, qui la conduiront du Valais italien au Lammertal autrichien en passant par le Val Münstair suisse. Personne d’autre n’avait multiplié jusque-là autant de terrains d’étude sur l’ensemble de l’arc alpin ! Ces choix sont guidés par l’intérêt qu’elle manifeste pour les zones frontières, propices aux échanges, aux emprunts et aux transitions. Ici encore, Eugénie observe. Elle questionne les enfants qui jouent, les écoute. Elle est frappée par leur imagination débordante autant que par leur désir d’imiter les pratiques du monde des adultes, celles de l’élevage par exemple. Elle note que ce sont surtout les anciens qui fabriquent ces jouets. Que parfois ces derniers ne sont rien d’autre que des objets de la vie quotidienne, comme ces salières en forme d’oiseau ou ces lampes à huile. Son intérêt pour les jouets ne l’écarte pas d’autres champs de recherche comme celui de la maison ou de l’objet d’art populaire. Elle attire ainsi notre attention sur ces fuseaux sculptés avec finesse, présents d’amour du gars à la jeune fille, ces bâtons à encoche et livres d’alpage ou encore ces luges sculptées dont les patins sont des os de chevaux, tous apportent la preuve que l’objet appartient à la culture matérielle d’un peuple et qu’il témoigne de son évolution.
Une œuvre interrompue Mais l’aventure s’interrompt. Eugénie Goldstern est rattrapée par l’Histoire. La dernière partie de l’exposition est consacrée à la société viennoise dans laquelle elle cherche à évoluer, et à l’effervescence intellectuelle qui
la caractérise au tout début du XXe siècle avant que le climat social et politique ne se dégrade. La montée du nazisme, des thèses racistes et de la judéophobie vont mettre un terme aux travaux et à l’œuvre de l’ethnologue. Les relations qu’elle entretient avec l’Österreichisches Museum für Volkskunde s’estompent progressivement, jusqu’à s’interrompre définitivement en 1930. Son dernier ouvrage, Animaux-jouets des pays alpins, paraît en 1924 et son dernier don, trois animaux-jouets slovènes, date de 1930. Comme tous les Juifs de Vienne, elle devra s’installer dans le ghetto et en 1941, porter l’étoile jaune. D’abord internée dans un camp de regroupement des environs de Vienne, sa trace disparaît le 14 juin 1942, dans un convoi parti de la gare de Vienne pour Sobibor où elle partage le sort des Juifs d’Europe arrêtés par les nazis.
Une recherche en devenir Au cours des années 1980, engagés dans leur travail de mémoire, les Bessannais redécouvrent ses études. Ils sont aujourd’hui rejoints par les ethnologues confrontés à la relecture de l’histoire de leur discipline. Klaus Beitl, Franz Grieshofer et Margot Schindler, qui se sont succédés jusqu’à maintenant à la tête de l’Österreichisches Museum für Volkskunde de Vienne, ont précieusement conservé le fonds qu’elle a constitué. Une exposition et un colloque lui ont été consacrés à Vienne en 2004. Plusieurs chercheurs, en France et en Suisse, n’ont longtemps connu de ses travaux que sa thèse sur Bessans. Mais faisant suite à un colloque à Grenoble en 2002 puis à un séminaire à Paris, en 2006, cette exposition, la première qui lui soit dédiée en
France, vient combler le retard. Sa préparation a permis d’apprécier son œuvre, dans son étendue et sa profondeur. Loin, très loin d’être isolée, cette œuvre s’est poursuivie, parfois même à l’insu de ceux qui la prolongent. La pensée, les choix et les questionnements de Eugénie Goldstern font d’elle une anthropologue d’aujourd’hui en qui beaucoup d’autres se reconnaissent.
L’exposition Après avoir été présentée au Musée savoisien de Chambéry du 31 mai au 5novembre 2007, l’exposition est livrée au public à Grenoble au Musée dauphinois du 24 novembre 2007 au 30juin 2008.
Les publications Eugénie Goldstern, 1884 -1942 Être ethnologue et juive dans l’Europe alpine des deux guerres Ouvrage préparé par Jean-Claude Duclos et Audrey Lutin, en partenariat avec le Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée, le Musée savoisien et l’Österreichisches Museum für Volkskunde de Vienne. Co-édition Musée dauphinois/ Musée savoisien. Mai 2007. 128pages. 13 € Eugénie Goldstern 1884 -1942 Ethnologue de l’arc alpin. Œuvres complètes traduites de l’allemand par Mireille Gansel Ouvrage préparé par Jean-Claude Duclos et édité par le Musée dauphinois dans la collection Le Monde alpin et rhodanien.
L’interview
Hommage à une femme d’exception À la demande du Musée dauphinois, deux comédiens, Nicole Vautier-Brisa et Michel Ferber, sous la direction de Jean-Vincent Brisa, redonnent la parole à Eugénie Goldstern dans l’exposition qui lui est consacrée. Telle une apparition, Nicole Vautier surprend les visiteurs sur leur parcours incarnant Eugénie, restituant ses souvenirs. Une visite théâtralisée de l’exposition tout autant qu’un hommage pudique enfin rendu à une femme d’exception.
Visites théâtralisées de l’exposition Les jeudis 13 décembre 2007, 17 janvier, 7 février, 13 mars 2008 à 20h30 Pour tout public dans la limite des places disponibles Durée : 1h30.Tarif : 3,80 € Inscription obligatoire au 04 57 58 89 26 Mercredi 12 Mars 2008 à 19h30 Pour les étudiants Renseignements et inscriptions : Tramway nommé culture au 04 56 52 85 22 ou jeveuxdelaculture@grenoble-universite.fr Remerciements aux ateliers Marianne, à Mathilde Brette et à Catherine Calixte pour les costumes.
Que vous inspire le personnage d’Eugénie Goldstern ?
C’est une femme très attachante même si l’on a très peu d’éléments sur sa vie privée. La tâche qu’elle a entreprise – ses recherches ethnologiques dans les Alpes – est colossale, mais ce qui force le respect c’est son courage. Entreprendre le voyage de Vienne en Autriche jusqu’à Bessans, village de Haute-Maurienne, relevait à l’époque d’une forme d’héroïsme ! D’autant qu’il n’a pas dû être facile pour cette étrangère – viennoise de surcroît – d’être acceptée par la population et de parvenir à en récolter les témoignages et les objets culturels. Eugénie m’est apparue d’emblée douée d’une grande simplicité humaine pour gagner la confiance des villageois, d’une grande humilité aussi. En même temps, je perçois un personnage désincarné, éloigné de la réalité ; notamment par l’étrange attachement qu’elle porte à l’antisémite Arthur Haberlandt, directeur du musée de folklore autrichien de Vienne dès 1924. Elle traverse une époque tumultueuse, inquiétante pour le moins, sans paraître mesurer ou même percevoir l’horreur qui se profile. Plusieurs épisodes de sa vie révèlent un souci
constant de stricte observation de son environnement, sans que rien ne semble avoir de prise sur elle.
Coup de projecteur De quelles façons allez-vous intervenir ?
Les textes que nous lirons sont tous extraits des travaux d’Eugénie Goldstern. J’incarne son fantôme déambulant à travers les espaces de l’exposition, m’attardant ici et là sur un épisode de sa vie ou sur un point particulier de son enquête. Michel Ferber ponctue mes lectures de courts intermèdes pour resituer dans l’existence d’Eugénie le passage évoqué. Nous avons opté pour une mise en scène dépouillée pour laisser parler les textes, seul un halo de lumière plongera sur nos personnages. Ce rôle inhabituel, un peu déroutant, me séduit même s’il n’est pas facile à jouer ! Je me suis autorisée une liberté, celle d’introduire un texte de Charlotte Delbo, tiré de son ouvrage Aucun de nous ne reviendra, pour marquer une rupture, celle du départ d’Eugénie en camp de concentration. Sinon, ma balade reprend les temps forts de l’exposition, de son séjour à Bessans, en passant par sa collecte d’animaux-jouets, ses relations avec les Haberlandt (père et fils), la légende de Twardowski (le Faust polonais), la montée du nazisme à Vienne, son déplacement dans le Val Müstair et l’évocation de son arrestation. La visite se termine sur les interrogations du récitant : l’œuvre scientifique d’Eugénie Goldstern trouve-t-elle aujourd’hui la reconnaissance de ses pairs ? Une invitation à trouver les réponses dans la dernière partie de l’exposition. Tandis qu’Eugénie repart sur la pointe des pieds…
Résister, militer Ainsi que les visiteurs de Rester libres ! l’ont constaté, l’exposition s’achève sur une évocation des causes d’aujourd’hui, à travers la présentation de quelques figures de la militance iséroise, pour mettre en évidence le lien qui va de l’engagement individuel à l’engagement collectif. Le témoignage des six militants qui apparaît sur autant d’écrans vidéo ne constitue pourtant qu’une infime partie de ceux qui furent recueillis pendant la préparation de l’exposition.
En effet, vingt-cinq personnes – huit militantes et dix-sept militants – ont été filmées, à raison de deux à quatre heures chacune. Archivés et retranscrits, ces témoignages composent, outre une précieuse base de données pour les fonds de la Maison des Droits de l’Homme (MDH), une image à l’instant des militantismes d’aujourd’hui en Isère. A noter aussi qu’ils s’inscrivent dans une histoire locale dont la référence la plus fréquente est la Résistance. Si bien que se dégage, dans ce département, une figure de résistantmilitant ou chez les plus jeunes de militant-résistant, particulièrement bien cernée dans la publication par l’anthropologue Bernard Doray. Car le premier volet de l’opération
Résister, militer – puisque l’idée s’est rapidement imposée de la nommer ainsi – est un ouvrage qui propose, à l’image de la dernière partie de l’exposition Rester libres !, une exploration des formes d’engagements en présence, tant au niveau collectif, par les associations qui les portent, qu’au niveau individuel, grâce au corpus des témoignages recueillis. C’est ainsi qu’aux côtés des meilleurs passages des vingt-cinq témoignages – le cœur de l’ouvrage – et de fiches qui tentent une synthèse de chacune des causes évoquées, figurent les analyses d’un politologue, d’une économiste et d’un anthropologue. Une chronologie détaillée complète ce livre, le premier jamais encore édité sur le militantisme en Isère. Le deuxième volet est la base de données, établie peu à peu durant ces dernières années, à partir des coordonnées des associations qui défendent les droits fondamentaux en Isère. Leur nombre est impressionnant : 850 et pas moins de 150 sections, soit un millier de références au total, accessibles et exploitables avec un moteur de recherche, dès décembre 2007, sur le site www.resistance-en-isere.fr.
Le dernier élément du triptyque est un film réalisé par Michel Szempruch.
Ce dernier a bien sûr abondamment puisé dans les soixante heures de témoignages filmés évoqués plus haut mais le groupe de travail composé d’universitaires et de militants qui a conseillé cette réalisation a émis le souhait que des militants plus jeunes y apparaissent. Le souci était en effet d’éviter de cantonner le militantisme isérois dans une histoire révolue mais de montrer comment il perdure et se manifeste aujourd’hui. Michel Szempruch a donc repris sa caméra et filmé sur le vif, chez des agriculteurs, des lycéens ou des syndicalistes des scènes et des témoignages d’une vive actualité. Le tout compose un film de 52 minutes dans lequel apparaît une image réconfortante de l’humanité iséroise, décidément engagée dans une démocratie participative, réactive et combative, toujours prête à agir dès que les libertés sont menacées. Dans le prolongement de l’exposition Rester libres !, l’opération Résister, militer, vient nourrir à point nommé la réflexion lancée en 2001 par le Conseil général de l’Isère dans le cadre du projet de Maison des Droits de l’Homme. Six ans après la demande de l’exécutif, une vingtaine de rencontres publiques sur des questions aussi fondamentales que l’abolition de la peine de mort, les religions, la bioéthique, la justice ou la laïcité, un site internet et un bulletin (Résistance & Droits de l’Homme), une collection (les cahiers de la MDH), des expositions sur la Colombie, la Tchétchénie, l’immigration algérienne, l’Argentine ou, très récemment, les chômeurs, un dispositif est mis en place, prêt à de multiples développements. Au Conseil général, désormais, de donner un futur à ce projet culturel et scientifique né et nourri au sein du Musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère, avec la contribution du Musée dauphinois.
En bref Les Êtres fantastiques du Dauphiné enfin réunis Pendant plus de vingt-cinq ans, depuis 1951, Charles Joisten a mené en Dauphiné et Savoie des recherches intensives sur les traditions orales. L’intégralité des récits recueillis dans les départements de l’Isère, des Hautes-Alpes, de la Savoie et de la Drôme est désormais publiée. Une base de données exceptionnelle dont la portée dépasse largement l’ancienne province du Dauphiné. Les thèmes véhiculés par ces récits transmis localement appartiennent en effet à un fonds commun narratif qui s’étend à l’Europe et jusqu’au monde entier. Le corpus dauphinois a été relié au monumental catalogue international, le Motif-Index, l’insérant ainsi dans le patrimoine narratif de l’humanité. Êtres fantastiques. Patrimoine narratif de l’Isère. Éd. Musée dauphinois, 2005. 576 pages, 40 € Êtres fantastiques. Patrimoine narratif des Hautes-Alpes. Éd. Musée dauphinois, 2006. 608 pages, 45 € Êtres fantastiques. Patrimoine narratif de la Drôme. Éd. Musée dauphinois, 2007, 256 pages, 30 € Editions préparées par Nicolas Abry et Alice Joisten.
Des travaux enfin terminés Du 2 juillet au 30 octobre dernier, d’importants travaux de mise en sécurité ont exigé la fermeture temporaire des expositions. L’accès au site de Sainte-Maried’en-Haut a pu être maintenu pendant toute cette période, ce qui a permis notamment au public touristique de découvrir l’ancien couvent, la chapelle et les terrasses ombragées. Les espaces d’exposition du Musée dauphinois sont désormais tous rouverts à la visite. Il était temps de pouvoir cheminer à nouveau dans Gens de l’alpe et de voir ou de revoir, avant qu’elles ne disparaissent, Êtres fantastiques ou Rester libres !
Musées en devenir A l’invitation du Musée dauphinois, de la Fédération des écomusées et des musées de société et de l’Observatoire des politiques culturelles, de nombreux professionnels – 270participants – sont venus les 4 et 5 mai 2007 contribuer à la réflexion proposée : Musée et sociétés, aujourd’hui. Dernier événement des manifestations du centenaire du Musée dauphinois, ce colloque réunissait historiens, directeurs de musées, sociologues, ethnologues, philosophes, professeurs, élus, venus confronter leurs points de vue sur
Le courrier J’ai trouvé l’exposition Êtres fantastiques plus orientée adultes qu’enfants. Je suis venue avec six enfants qui ont préféré « les gens des Alpes ». Avec un nom pareil, j’attendais quelque chose de plus au niveau des enfants. Cordialement ■ Bénédict Comme son sous-titre peut le laisser entendre, l’exposition Etres fantastiques – De l’imaginaire alpin à l’imaginaire humain, n’a pas été spécialement conçue pour les enfants. A l’exception des très jeunes, nombre d’enfants l’ont pourtant appréciée et notamment dans le cadre de visites et d’ateliers appropriés, tant signalés dans le programme de la saison (diffusé gratuitement à l’accueil du musée), que sur son site internet, www.muséedauphinois.fr. L’exposition Gens de l’alpe a par contre fait l’objet, comme vous avez pu le remarquer, d’aménagements, de manipulations et de
textes destinés précisément aux plus jeunes. Très déçue de ne pas avoir pu écouter la chorale de Gières ce jour ? Je suis étonnée de la modalité d’attribution des billets. Il serait souhaitable que le principe soit le même pour chacun des concerts donnés et non pas changeant comme cela est manifestement le cas. Votre personnel est débordé, agressé (et cela est dommage mais compréhensible) et ne répond plus aux questions. Veuillez revoir votre organisation ! La règle est simple et figure sur le programme de ces concerts gratuits, donnés en Isère dans le cadre de « Musiques au cœur des musées ». La chapelle de Sainte-Maried’en-Haut ne pouvant accueillir plus de 120 personnes, 120 billets sont délivrés une heure avant le concert, soit à partir de 16h. Les personnes qui arrivent
après la 120e ne peuvent donc pas y assister et sont souvent mécontentes. Nous le regrettons beaucoup mais comment faire autrement ? Rester libres ! : Très surprise que vous n’ayez pas abordé la lutte anti-Minatec… La lutte anti-racisme est-elle plus consensuelle ? Bizarre d’après le thème de votre exposition… ■ Fanny Minatec menacerait-il la liberté des Isérois ? Rien de tel n’est prouvé, bien au contraire. Les nanotechnologies, qui suscitent par contre des craintes, font actuellement l’objet d’études approfondies. Attendons d’en connaître les résultats et de savoir si les mesures qui seront prises suffiront à éviter les risques. En l’absence de connaissances suffisamment précises, le musée peut difficilement évoquer les causes les plus récentes sans risquer de prendre parti ; c’est la raison pour laquelle il s’abstient, pour
la nécessaire évolution que doit connaître l’institution muséale à l’aune des mutations sociales les plus récentes. Riche d’idées et de propositions, cet échange va faire l’objet d’une publication. La parution des actes du colloque Musée et sociétés, aujourd’hui est en effet annoncée pour le début de 2008.
Une donation exceptionnelle Le Musée dauphinois vient de recueillir la donation Roger Allegret. Cet éditeur parisien, collectionneur et bibliophile, décédé en juillet 2006, était très attaché à l’Isère, berceau de sa famille. En 2005, il avait contacté le Musée dauphinois pour lui proposer la donation de sa collection exceptionnelle sur le Dauphiné, fruit de cinquante années de collecte de documents aujourd’hui rares et précieux. Cet ensemble réunit 3000 livres et périodiques, notamment des ouvrages du XVIIe siècle, plusieurs manuscrits sur le Dauphiné, des ouvrages richement reliés ; 400estampes et affiches, des cartes postales et des archives (qui seront versées aux Archives départementales). Respectant le vœu de Roger Allegret, sa famille vient de confier sa collection au Musée dauphinois.
des visiteurs ne pas mettre en péril sa crédibilité. On se perd souvent ! Pourquoi ne pas améliorer la signalétique ? ■ J.-P. Vous mettez le doigt sur un point sensible ! Nous sommes en effet conscients des difficultés que rencontrent les visiteurs à s’orienter dans les couloirs et les escaliers de cet ancien couvent du XVIIe siècle, transformé en musée dans les années 1960. Plusieurs signalétiques ont été mises en place mais force est de reconnaître que le problème demeure. Nous en testons une nouvelle en ce moment en espérant qu’elle soit plus efficace que les précédentes. Serait-il possible qu’une exposition permanente des meubles Hache soit organisée ? Je crois savoir que le Musée dauphinois possède une collection de ces meubles suffisante pour satisfaire la
curiosité des nombreux visiteurs qui s’attendent légitimement à en voir dans cet endroit. ■ Bruno F., Paris Nous avons déjà répondu à cette question en indiquant qu’il n’y a pas d’exposition permanente au Musée dauphinois mais des expositions de plus ou moins longue durée, régulièrement renouvelées. En relançant périodiquement l’attention sur des thèmes très divers, cette « politique muséographique » permet d’entretenir une fréquentation suffisante et un dialogue réel avec la population locale, ce qui est notre principal objectif. Les meubles provenant des ateliers des Hache conservés au Musée dauphinois, réapparaissent par ailleurs régulièrement, tant dans ses expositions que dans les présentations des musées départementaux. Notons aussi qu’ils sont très peu nombreux et ne représentent qu’une infime partie de ceux qui furent présentés dans les
expositions consacrées aux ébénistes Hache. La majorité des pièces présentées provenait en effet de collections particulières. Une exposition (Rester libres !) très réussie sur un thème qui peut parfois être difficile à aborder. Un bémol sur les écriteaux jaunes qui détruisent l’argumentaire par un discours peu construit. Merci pour cette exposition intéressante et qui, je l’espère, augurera de la création de la maison des droits de l’homme. ■ Mathias P. Deux textes commentent chaque partie de Rester libres ! Le premier, sur fond gris, dit ce que l’histoire établit sur les faits évoqués et le second, sur fond jaune, ce que la mémoire véhicule à propos des mêmes faits. C’est l’un et l’autre qu’il faut confronter : l’histoire et la mémoire. Si, comme vous l’observez, l’un des textes semble « détruire l’argumentaire » de •••
••• l’autre c’est parce que la mémoire et l’histoire ne coïncident pas en l’occurrence. Quant au «discours peu construit », nous prenons acte en précisant qu’un texte d’exposition doit être court et concis si l’on souhaite qu’il soit lu et ne permet pas de longs développements. L’expo Rester libres ! au 1er étage nous invite à une surprise inédite et technologique : « LE THEATRE DU TEMPS », durée : 35 mn. Tout étudiant en histoire se doit d’en découvrir les sept inter venants en taille réelle. Une remarquable réalisation. ■ Un visiteur drômois Si les remarques ici reprises des visiteurs du Musée dauphinois comportent de nombreuses critiques, il n’en est pas de même de la grande majorité des autres qui, comme celle-ci, sont enthousiastes et laudatrices. Remerciements à ce visiteur drômois dont l’avis récompense les efforts de tous ceux, acteurs, metteur en scène, vidéastes, informaticien, éclairagiste, technicien… grâce auxquels «le théâtre du temps» fut réalisé. Exposition de Pascale Violland très agréable, j’ai beaucoup aimé le rapport avec la nature… Visite très calme et instructive ! On reviendra pour les expositions après l’été. ■ Gwen et Steph. Remerciements aux visiteurs de l’été qui, comme Gwen et Steph, n’ont pas été trop déçus de trouver les expositions fermées (pour cause de travaux) mais ont su tirer profit de ce qui leur était proposé et notamment de la présentation que Pascale Violland y faisait de ses œuvres. Très émouvants ces voyages que nous font faire ces boutons, avec la petite histoire cousue avec ! Félicitations. ■ B. Remerciements aussi à celles et ceux qui ont participé à l’opération menée par La Mercerie dans le cadre des journées du patrimoine, détournées pour cette fois au profit du matrimoine. Ainsi que Michel Jannès qui l’animait, l’avait prévu, les boutons ont bien délié les langues. Une belle expo sur les êtres de folklore qui vivent toujours dans nos cœurs et – qui sait ? – sur la terre. On aurait aimé en savoir encore plus et on peut juste regretter quelques cartels mal éclairés, difficile à lire. Très belle scénographie par ailleurs. ■ E. Propice à l’évocation des êtres fantastiques, le faible éclairage de l’exposition peut nuire en effet à la lecture de quelques cartels. L’équilibre est très difficile à trouver mais nous ne désespérons pas de présenter de belles scénographies où tous les cartels soient lisibles. Pour en savoir plus, par ailleurs, reportezvous à la publication qui prolonge l’exposition mais aussi aux trois volumes que nous venons d’éditer sur les Êtres fantastiques du Dauphiné (Cf. “En bref ” de ce numéro).
Soirées
Quand les étudiants prennent
le chemin du musée Prenez les préoccupations récurrentes d’un musée : porter à la connaissance du plus grand nombre son existence et sa programmation, attirer de nouveaux publics, tenter de les fidéliser...
Prenez les missions et les objectifs d’une université soucieuse des pratiques culturelles de ses étudiants : favoriser la réflexion et la concertation avec les acteurs culturels, encourager les découvertes culturelles sur le campus et en ville… Ajoutez une cogitation intelligente et novatrice sur la forme que peut prendre la rencontre entre ces partenaires et les modalités de l’offre qui peut être faite aux étudiants... Considérez la dimension festive et unique de l’échange... Parfois, l’étudiant arrive vite mais il peut aussi mettre des années avant de se décider… Ne pas se décourager, attendre Quand l’étudiant arrive s’il arrive Observer le plus profond silence Attendre qu’il entre et fermer doucement la porte... Ils sont venus nombreux en cette année 2006/2007 ! Le centenaire fut un joli prétexte pour imaginer de belles rencontres avec Un tramway nommé culture, partenaire fidèle et très précieux de Grenoble Universités. Ainsi cette
soirée d’hiver qui a permis de découvrir à la tombée de la nuit, le site de SainteMarie-d’en-Haut, et privilège rare, de pénétrer en compagnie des scénographes un chantier d’exposition en cours. Ce fut au printemps le tour des conteurs du campus de nous surprendre, en nous restituant les travaux encadrés par le Centre des Arts du récit, écho naturel donné à l’exposition consacrée aux Êtres fantastiques. Mais on gardera aussi en mémoire les paroles passionnantes échangées avec Guy Caussé (Médecins du Monde), Fernand Garnier (Créarc) et Michel Szempruch (Repérages) autour des résistances contemporaines et des Droits de l’Homme, à l’occasion de l’exposition Rester libres ! Le programme 2008 ? Les comédiens Nicole Vautier et Michel Ferber vous donnent rendez-vous le 12 mars pour vous faire découvrir l’œuvre et le parcours étonnant de Eugénie Goldstern : une visite théâtralisée au cœur même de l’exposition. Et puis, nous prendrons tous de la hauteur le 23 avril, pour partir sur la trace des Premiers bergers des Alpes et de leurs troupeaux. Des Monts Zagros aux hauts plateaux du Vercors, Régis Picavet, préhistorien et co-responsable des fouilles de la Grande Rivoire en Isère devrait nous proposer une belle virée en altitude... ■
La prochaine exposition
Premiers bergers des Alpes A l’aide des données archéologiques les plus récentes, la prochaine exposition du musée tentera de répondre à la question de savoir quand et comment les premiers éleveurs apparaissent en montagne. Des Monts Zagros aux hauts plateaux du Vercors, on prendra de la hauteur pour fouler les grands espaces d’altitude sur la piste des troupeaux et de leur bergers… L’exposition Premiers bergers des Alpes pourrait bien faire tomber quelques idées reçues. Ainsi les animaux de nos alpages ne seraient pas originaires des Alpes, ni même d’Europe. Mais ils seraient arrivés sur notre territoire, déjà domestiqués, accompagnant des populations humaines venant du Proche-Orient... L’exposition nous conduira vers des contrées très lointaines, exactement au sein du croissant fertile, sur les rives du Tigre, du Jourdain et de l’Euphrate. Il y a près de 15 000 ans, au moment du dernier réchauffement climatique, des hommes qui vivaient là depuis des millénaires en nomades collecteurs, subsistant de la chasse, de la pêche et de la cueillette, vont en l’espace de 4 000 ans construire des villages en dur, pratiquer l’agriculture et enfin domestiquer les premiers animaux de rapport (chèvres, moutons, vaches). Les populations humaines les impliquent à tous les stades et à tous les niveaux de la vie: pour l’alimentation, le transport, le travail, l’artisanat et le prestige que leur possession procure. Ces bouleversements qui ont porté le nom de «Révolution néolithique » amènent une transformation radicale des mentalités et des façons de vivre au sein de
l’environnement. Ces populations vont progressivement se déplacer vers l’Europe de l’ouest, au nord par la plaine du Danube, au sud le long des rives méditerranéennes et diffuser sur leur chemin plantes, animaux, céramique et pratiques culturelles. C’est ainsi qu’elles rencontrent, en Europe de l’ouest, vers 5 500 ans avant J.-C., les populations locales de chasseurs-cueilleurs. Etonnemment, et c’est l’une des questions soulevées par l’exposition, il ne semble pas que ces populations se sédentarisent au contact des populations migrantes. Les populations chasséennes qui vivent au cours du Néolithique continuent de circuler à la manière de pasteurs nomades, avec leurs troupeaux, évoluant à différentes altitudes et sur tout leur territoire en fonction de leur calendrier culturel. Les grottes sont utilisées comme bergeries saisonnières et forment les relais de ce réseau pastoral. La révolution néolithique ne serait donc pas linéaire, ni la sédentarisation caractérisant cette période jusqu’à maintenant, systématique, tout du moins au Néolithique moyen. Ce n’est qu’à l’Âge des Métaux que l’on retrouve nos repères et les leçons bien apprises de nos livres d’histoire. Alors seulement en effet s’implantent dans les plaines et de manière globale des groupements d’habitations, signe que les populations se fixent. En altitude, on aménage des bâtiments dédiés à l’élevage (enclos de grande taille pour d’importants troupeaux et cabanes pastorales) dont les ruines sont encore visibles aujourd’hui dans le Vercors ou en Chartreuse. C’est durant cette période qu’apparaissent les moutons à laine, fruits d’une longue sélection humaine. Leur prospérité sera de longue durée car à la période romaine, les textes des auteurs antiques mentionnent cette production comme l’une des principales ressources gauloises. Le territoire fait alors l’objet d’aménagements et d’une spécialisation des productions, inscrites dans des échanges
commerciaux à travers tout l’empire romain. Poser la question des origines du pastoralisme revient ainsi à interroger notre rapport à l’environnement. Et à mettre en évidence comment, des débuts de la domestication il y a 10 000 ans à l’Antiquité, des savoir faire pastoraux se sont diffusés et transmis pour constituer aujourd’hui les paysages et les fondements de l’identité alpine.
Des rendez-vous à venir Aux origines du pastoralisme alpin Des rendez-vous à venir Un livre, un film... Aux origines du pastoralisme alpin Le Temps retrouvé Un livre, un film... Le Temps retrouvé
Premiers bergers des Alpes à partir du 11 avril 2008
Êtres fantastiques, de l’imaginaire alpin à l’imaginaire humain jusqu’au 7 janvier 2008
Rester libres ! Les expressions de la liberté des Allobroges à nos jours jusqu’au 30 juin 2008
LE JOURNAL DES EXPOSITIONS Numéro 12 • Novembre 2007 Directeur de la publication Jean-Claude Duclos Coordination Marianne Taillibert assistée de Agnès Perrière Rédaction Marianne Taillibert et Agnès Perrière Conception graphique Hervé Frumy Réalisation graphique Francis Richard Crédit photographique Denis Vinçon, Musée dauphinois, Eugénie Goldstern, Österreichisches Museum für Volkskunde de Vienne Imprimerie des Deux-Ponts, Bresson / Tirage 10 000 ex. Dépôt légal : 4e trimestre 2007 • ISSN en cours.
Musée dauphinois Ouvert tous les jours sauf le mardi de 10h à 18h, du 1er octobre au 31 mai et de 10h à 19h, du 1er juin au 30 septembre 30 rue Maurice Gignoux 38031 Grenoble cedex 1 Téléphone 04 57 58 89 01 Télécopie 04 76 87 60 22 w w w. m u s e e - d a u p h i n o i s . f r
L’entrée dans les musées départementaux est gratuite