La Loire et ses moulins

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LA LOIRE ET SES MOULINS L’eau fut pendant longtemps - avec le vent - la source d’énergie la plus accessible. Les moulins à eau furent les premières « machines », indispensables pour produire la farine nécessaire au pain quotidien. Si les moulins à farine étaient les plus nombreux, d’autres servaient à forger, fouler les draps, fabriquer le papier, scier le bois… Les moulins à eau fixes (les moulins terriers) étaient construits sur les berges des rivières. Mais sur les cours d’eau indociles, comme la Loire, les crues dévastatrices et les grandes variations du niveau de l’eau rendaient impossibles ce type d’édifices. D’autres solutions techniques ont alors prévalu : les moulins-bateaux puis les moulins pendus construits contre un pont ou sur une chaussée. Et, plus tardivement, sur les coteaux du Val de Loire, dans les clairières de la forêt d’Orléans et en Beauce, ce sont les moulins à vent qui prédominèrent. Omniprésents dans le paysage pendant des siècles, ils ont profondément marqué l’imaginaire. La disparition des moulins a suscité, au cours du 20e siècle, un regain d’intérêt. De nombreuses associations ont alors œuvré pour les préserver et les étudier. Parallèlement à ce souci de conservation, ont émergé, pour la production d’électricité, des solutions innovantes comme les hydroliennes et les éoliennes. Elles apparaissent aujourd’hui comme les modernes successeurs des moulins traditionnels.


DU BLÉ AU PAIN

Le pain a longtemps été la clé de la subsistance. Obtenir une farine de qualité était donc un enjeu crucial. Pendant des siècles, le pain a représenté l’essentiel de l’alimentation. Aux 1 8 e et 1 9 e siècles, la ration moyenne de pain se situe entre 750 g et 1 kg par personne et par jour, avant de baisser régulièrement au 20 e siècle. Le pain était déjà le principal aliment dans l’Egypte ancienne. Les Grecs, consommateurs de galettes et de bouillies, découvrirent le pain des Egyptiens et l’adoptèrent avant d’en transmettre le goût aux Romains et aux Gaulois. Le pain est produit à partir de céréales réduites en farine, d’eau, de levain et de sel. Cependant, toutes les céréales ne conviennent pas à la fabrication du pain. Le blé est ainsi considéré comme le plus apte à donner un pain de bonne qualité. L’épeautre (variété de blé ancien) a longtemps été utilisé pour la confection du pain avant d’être, au cours du Moyen Âge, supplanté par d’autres céréales : le froment (ou blé tendre), le seigle, l’orge et l’avoine. L’épeautre et le seigle, supportant un climat rigoureux, sont cultivés dans le nord de la France. Au sud, c’est l’orge qui domine. Après l’an 1 000, le froment s’impose petit à petit. Il constitue avec le seigle les « bons blés », destinés aux pains des hommes. Le pain à base de froment, le pain blanc, était réservé aux plus riches. L’orge et l’avoine, appelés les « gros blés », étaient surtout utilisés mélangés avec le froment ou le seigle. Lors des disettes au Moyen Âge ou sous l’Ancien Régime, l’orge a souvent remplacé le blé mais il donnait un pain de moindre qualité.


Les graines de céréales se composent de trois parties distinctes : l’enveloppe ou écorce (appelée le son pour le blé), l’amande et le germe. Ces graines sont moulues pour faire de la farine. Tout l’art consiste à enlever au grain son écorce, sans le réduire en poudre, ni échauffer la farine. La mouture (manière de moudre les grains) est pendant longtemps pratiquée d’« un seul trait ». Les grains sont ainsi moulus en une seule fois. Depuis le 1 6 e siècle, il était en effet interdit de remoudre le son, « attendu qu’il serait indigne d’entrer au corps humain ». Cela avait l’inconvénient de perdre une partie notable de gruaux (les grains grossièrement moulus débarrassés du son). Ils partaient alors pour l’alimentation du bétail. Au 1 8 e siècle, le procédé de mouture va pourtant s’améliorer. En 1 740, le remoulage est autorisé et le rendement en farine s’en trouve fortement augmenté. Mais repasser les gruaux entre les meules impose des tris supplémentaires et un blutage (fait de tamiser la farine à l’aide d’un blutoir ou bluterie) de plus en plus perfectionné. Au 1 9 e siècle, la mouture bénéficie de nombreux perfectionnements et innovations. Les procédés et le matériel employés deviennent de plus en plus complexes, l’automatisme va s’imposer, permettant d’obtenir des farines de qualité uniforme. Le pain a longtemps été la clé de la subsistance. Obtenir une farine de qualité était donc un enjeu crucial.

Psaultier de Lutrell

manuscrit enluminé vers 1 320-1 340 Scène de moisson au Moyen Âge.

coll. British Library, © British Library


DE LA MEULE AU MOULIN Le mot moulin dérive du mot latin mola, la meule. Pour écraser les grains de céréales, les procédés ont varié au cours des âges : en utilisant un mortier et un pilon, à l’aide d’une molette sur une pierre creuse (comme chez les Egyptiens et les Grecs anciens) ou au moyen d’une meule, par rotation continue. La meule est d’abord mue par la force humaine (moulin à bras) ou animale (moulin à manège). Le moulin à eau apparaît par la suite. C’est la première machine mise en mouvement par une énergie naturelle. Majoritairement utilisé pour moudre la farine, le moulin désigne à la fois les appareils destinés à moudre le grain et le bâtiment où ils sont installés. Le mouvement de la roue est transmis aux meules par l’arbre-moteur qui porte le rouet (une deuxième roue munie de dents). Le rouet entraîne à son tour une cage à barreaux, la lanterne. L’engrenage rouet/lanterne est, jusqu’au 1 9e siècle, commun à tous les moulins. Il permet de démultiplier le mouvement, faisant tourner plus rapidement les meules.

meules lanterne

rouet roue à aubes

Les moulins comportent une ou plusieurs paires de meules, composées d’une meule Mécanisme d'un moulin hydraulique © A. Chatton / MML supérieure, nommée volante ou tournante, placée au-dessus de la meule dormante ou gisante. La tournante moud le grain contre la meule inférieure, grâce à la pression qu’elle exerce sur le grain et à son mouvement de rotation qui emporte le grain du centre vers la périphérie. L’espace entre les deux meules est réglable en fonction de la finesse de la mouture voulue. La qualité de la farine et donc du pain dépend en grande partie de la qualité des meules. Pour les meules, la pierre idéale doit être à la fois solide, dure et souple. Ces pierres se retrouvent dans des gisements déterminés.


Le site de meulières le plus renommé est celui de la Ferté-sous-Jouarre, en Seine-et Marne. De nombreux sites sont toutefois exploités dans le bassin de Loire : en amont, dans la Nièvre ou en Saône-et-Loire, comme en aval, dans la Vienne par exemple (autour de Châtellerault, dans la forêt de Moulière en Poitou…). Le site de Cinq-Marsla-Pile (près de Tours) est un des principaux centres de production. Le transport des meules se fait par fardiers (charrettes à roues très basses) jusqu’au cours d’eau le plus proche tel que la Loire pour Cinq-Mars-la-Pile ou la Vienne pour Châtellerault. Mais, les moulins ne font pas uniquement tourner des meules. Plusieurs innovations techniques, entre les 11 e et 1 3 e siècles, permettent aux moulins de répondre à tous les besoins industriels. Ils peuvent ainsi commander un arbre à cames (axe muni de coins en saillie) qui soulève et laisse tomber : roue à aubes - des pilons pour broyer les écorces de chêne utiles au tannage des peaux (moulins à tan), arbre à cames - de puissants marteaux pour battre le minerai (moulin à fer) - de lourds maillets de bois (moulin à foulons) pour fouler les tissus afin de les assouplir et de les dégraisser (moulin à drap), et, à partir du 1 4 e siècle, pour écraser marteaux les fibres des étoffes (moulin à papier). Le va-et-vient des scies peut aussi être actionné par le moulin. Mécanisme d'un moulin à foulon © A. Chatton / MML

Meule reposant dans le lit de la Loire près d'Orléans cliché Y. Dufour 201 6 © Y. Dufour


ZOOM

sur ...

1 0, 1

5 mè

tres

Loire

(sens du courant)

Plan de répartition des meules découvertes à Bannay.

Relevé: A. Dumont, Ph. Moyat, G. Lemaire (INRAP), modélisation : Ph. Moyat


Le site de Bannay (Cher) Au cours de l'été 2011 , près du village de Bannay (Cher), un canoéiste repère plusieurs meules posées au fond de la Loire. Annie Dumont, archéologue du DRASSM, organise alors une campagne de prospection et d'étude du site de 201 2 à 201 5. Dix-sept meules ont été retrouvées, pour la plupart enfouies sous le sable. Elles sont parfaitement alignées sur trois rangs, se chevauchant pour certaines. Cette disposition particulière fait penser à une cargaison perdue par un bateau de transport. Les meules étaient souvent transportées sur la Loire comme en attestent les nombreux actes de péage décrivant le tarif des meules percées ou non percées dès le 1 6 e siècle. On ne connaît pas pour le moment le site d'extraction mais plusieurs carrières meulières ont été identifiées en amont de Bannay, à la Fermeté et Imphy, à Druy-Parigny (près de Nevers) ou Moussy (près de la Charité-surLoire). L'étude de ces meules est difficile du fait de leur poids et de l'environnement fluvial mouvant. Toutefois, en 201 5, une meule a pu être extraite et analysée par un pétrographe qui les a datées du haut Moyen Âge : elles auraient donc été extraites entre le 5 e et le 8 e siècle. De nouveaux éléments recueillis par les archéologues ont permis depuis de conclure que ce site n'était pas le fruit d'un naufrage. Ces meules étaient sans doute disposées sur un "chantier" (lieu de stockage sur les berges hautes en attente de chargement). Un évènement climatique soudain tel qu'une crue ou un effondrement de la berge serait donc à l'origine de leur perte.

Meule reposant dans le lit de la Loire près de Châteauneuf-sur-Loire

cliché Y. Dufour 201 6 © Y. Dufour


MOULINS À EAU

MOULINS BATEAUX OU MOULINS À NEF

Pendant des siècles, leur mobilité sur le fleuve fut leur principal atout. La Loire connaît de grandes variations du niveau de l’eau, entre les basses eaux l’été et les crues qui atteignent plusieurs mètres l’hiver ou au printemps. Il est donc difficile d’y implanter des moulins sur ses rives. Pour permettre aux moulins de suivre les changements de niveaux, plusieurs solutions techniques ont émergé. L’une d’elles est le moulin-bateau ou moulin à nefs. Selon la légende, il aurait été inventé à Rome au 6e siècle. Sur les rives de la Loire, il ne serait mentionné qu’aux environs de l'an mil. Les moulins-bateaux se composent généralement de deux embarcations : le bac, le plus large, qui porte les mécanismes (engrenages et meules abrités dans une cabane) et la foraine, le bateau soutenant l’extrémité de l’arbremoteur. La roue se trouve entre les deux bateaux. Il existe également des moulins flottants à un seul vaisseau muni de deux roues latérales. Ce type de moulin, très présent sur la Seine, reste inhabituel sur la Loire. Il semble que le moulin à deux vaisseaux ait été plus efficace et plus stable.

Vue de Tours, depuis le Nord et étude de pont (détail).

attribué à Louis de Lincler dessin sur vélin 2 e moitié du 1 7 e siècle

coll. et © The Morgan Library & museum

Accrochés aux piles des ponts ou ancrés en eau libre, les moulins-bateaux sont maintenus à l’aide de chaînes ou de cordages par trois points d’attache. Peu coûteux à fabriquer, leur grand avantage est d’être mobile afin de profiter au maximum du courant. Ils ne sont toutefois pas en mesure de fonctionner lors des crues, des gelées ou de la sécheresse. En période estivale, le niveau de l’eau peut très fortement baisser. Pour canaliser l’eau vers les roues des moulins, les meuniers construisent des bâtis ou roulis : des sortes de digues composées de pieux, de branches, de pierres et de terre. Ces ouvrages peuvent atteindre plusieurs dizaines ou centaines de mètres de longueur. Les moulins-bateaux sont nombreux aux abords des grandes villes. Ces dernières fournissent, en effet, les piles des ponts pour l’amarrage mais plus que tout une clientèle populeuse, consommatrice de farine et de pain.


L’installation des moulins-bateaux, comme pour tous les moulins, est soumise à autorisation et au paiement de taxes, les eaux appartenant au roi ou aux seigneurs riverains des cours d’eau. Les moulins-bateaux ont la particularité de pouvoir appartenir à plusieurs co-propriétaires : bourgeois, abbaye, seigneur et même meunier. Pour son service, le meunier perçoit un droit de mouture et paie un bail à ses propriétaires. La Loire et la Maine (à Angers tout particulièrement) comptent pendant des siècles des moulins-bateaux. Il en est de même sur l’Allier. Inversement, ils semblent avoir été absents sur le Cher et d’autres affluents : dans un chenal plus étroit, les moulins-bateaux ont sans doute plus de mal à s’établir. Avec leurs dimensions appréciables, près de 8 m de long, les moulins-bateaux encombrent le chenal des cours d’eau. C’est pourquoi, ils sont en butte, dès le 1 6 e siècle, à l’opposition des bateliers et de leur puissante organisation, la Communauté des Marchands, puis de l’administration à partir du 1 9 e siècle. Ils leur reprochent de causer des naufrages et de gêner la navigation. Les conflits s’amplifient avec l’intensification du transport fluvial. Le nombre de moulins-bateaux diminue au cours du 1 8 e siècle et décline rapidement avant de disparaître dans la 1 ère moitié du 1 9 e siècle. Carte du cours des rivières de Loire et d'Allier depuis Orléans (détail)

Mathieu 1 727/1 730 En aval de la ville de Moulins, sur l'Allier, sept moulins bateaux à double roue à aubes sont amarrés aux berges.

coll. Ecole nationale des ponts et chaussées, © ENPC


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La chaussée des Treilles vers 1 21 0

Hypothèse de restitution d'après les travaux de Christian Cussonneau

© A. Chatton / MML


Les moulins bateaux des Treilles (Angers) Vers 11 70, Henri II Plantagenêt, roi d'Angleterre et comte d'Anjou, décide l'aménagement d'un site en amont de la ville d'Angers, sur la Maine. Le site des Treilles est, dès son origine, voué à la meunerie et aménagé pour cela. Une turcie (digue submersible implantée dans le lit du fleuve), appelée Turcie de Boisnet, est construite pour retenir et diriger les eaux basses et moyennes de la Maine vers les moulins-bateaux installés à cet effet. En période de crue, les eaux passaient au-dessus du barrage et les moulins étaient simplement déplacés. La turcie, partant de la rive droite, descendait en biais dans le lit de la rivière sur près de 600 mètres. Elle obliquait ensuite perpendiculairement au courant pour former une chaussée qui rejoignait la rive gauche. Dans cette chaussée étaient percés des pertuis (ouvertures) derrière lesquels étaient postés les moulins-bateaux. Une porte marinière avait également été aménagée côté rive gauche pour limiter les inondations en amont et permettre la navigation et le passage des bateaux. En 11 81 , Henri II fait don du site à l'Hôtel-Dieu Saint-Jeanl'Evangéliste pour subvenir aux besoins des pauvres et des malades. Toutefois, l'ouverture de la porte marinière rendait difficile l'utilisation des moulins-bateaux. Rapidement, ils furent remplacés au milieu du 1 3 e siècle par des moulins pendus installés sur un tablier de bois, ce qui permettait, par ailleurs, un meilleur écoulement des eaux.

Vue du sous-gravier qui permet de diriger le flot et d'éviter l'érosion du lit sous la force du courant.

© A. Chatton / MML


MOULINS À EAU MOULINS PENDUS

Leur roue mobile peut monter ou descendre, s’ajustant à la hauteur de l’eau. Les moulins pendus sont signalés sur la Loire au 1 3 e siècle. Comme les moulins-bateaux, ils sont adaptés aux fortes fluctuations du niveau du fleuve. Ils sont construits à un niveau supérieur à celui des crues ordinaires et la roue est manœuvrable sur une grande hauteur. Le moulin peut être bâti sur un ouvrage spécifique, la chaussée. Celle-ci, contrairement au pont, ne traverse pas forcément le cours d’eau. Les chaussées des Treilles et du Barreau à Angers étaient construites l’une en face de l’autre sur la rive de la Maine et furent réunies à la fin du 1 5 e siècle pour former un passage pour les piétons et les animaux de bât. Le moulin peut également s’appuyer contre un pont préexistant. Dans certains cas, il prend en partie appui sur les piles du pont. La plupart des grandes villes ligériennes dotées de ponts en possèdent. Blois comptait cinq moulins pendus dit royaux, Tours, six moulins sur le seul pont d’Eudes, Amboise, sept sur son pont des moulins… Sur la Maine, trois moulins sont attestés sur les Grands ponts de la ville d’Angers. Il en est de même sur le Cher...

Veüe de la Ville et du chasteau des Ponts de Cé

Louis Boudan aquarelle 1 695 © Gallica BnF.fr / Bibliothèque Nationale de France

Construits sur un pont ou une chaussée, les moulins pendus présentent toujours la même structure en trois parties : des supports, généralement en chêne, appelés paux, forment les travées supportant une plate-forme. Sur cette plate-forme repose la maison contenant les mécanismes. Sous le toit se situent les greniers destinés à conserver les grains et la mouture. Disposée sous le moulin, la roue est placée dans un cadre de bois qui peut être levé ou descendu grâce à des vérins. Un système d’engrenages transmet le mouvement rotatif depuis la roue jusqu’aux meules.


Comme pour les moulins-bateaux, les meuniers utilisent des digues canalisant les basses eaux vers les moulins. Certains aménagements, colossaux, exigent un investissement important. Aux Ponts-de-Cé, le roulis fait entre 1 ,5 et 2 km de long. Les trois ponts des Ponts-de-Cé, enjambant la Loire et le Louet, ont porté jusqu’à vingt-deux moulins pendus au 1 6 e siècle. Au 1 7 e siècle, les mauvaises conditions climatiques provoquèrent une augmentation des crues et des embâcles abîmant voire détruisant les structures fragiles des moulins. Le coût de leur entretien et la concurrence des moulins à vent accentuent le déclin des moulins pendus à partir du 1 7 e siècle et leur disparition totale vers 1 850. Démolis au fil des siècles, les vestiges des moulins subsistent longtemps au fond des eaux. Ils servent de point de fixation au sable et aux alluvions, formant des îles. De nombreuses îles seraient ainsi artificielles, sur la Loire (Saumur, Montjean-sur-Loire, Blois ou Orléans) comme sur ses affluents (à Ballan-Miré ou à Montrichard sur le Cher). Moulin de Boutet (Châtre-sur-Cher) cliché Huron photographie 1 904

coll. MML, © MML


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Champtoceaux vers 1 400

Hypothèse de restitution d'après les travaux de Christian Cussonneau

© A. Chatton / MML


Les moulins pendus de Champtoceaux Les moulins pendus de Champtoceaux sont situés sur la berge sud de la Loire, au pied du coteau où avait été édifiée une puissante forteresse par les comtes d'Anjou et les ducs de Bretagne. Il s'agit donc probablement du moulin seigneurial. Ce moulin est un grand moulin pendu à deux voies, comme il en existait à Montjean ou à Chalonnes-sur-Loire. Son histoire est lacunaire, les archives de la seigneurie ayant disparu. Toutefois des sondages archéologiques effectués en 1 998 ont déterminé qu'il avait été construit en deux phases, la première arche au cours du 1 3 e siècle, la deuxième plus tardivement ; les pieux de fondation ayant pu être datés de la période 1 384-1 388. L'édifice est disposé perpendiculairement au lit du fleuve, possédant trois piles à avant-becs, la première venant s'appuyer sur le coteau. L'ensemble, long de 40 mètres, était vérins meules surmonté par un bâtiment percé de nombreuses baies, servant de lieu de travail et d'entreposage. Les avants-becs permettaient certainement de forcer le courant sous les roues à aubes qui grande couronne pendaient entre les piles. Une chaussée, située à l'angle nord-est semble avoir existé, bien que détruite aujourd'hui. Elle détournait et captait les basses eaux pour envoyer le plus d'eau possible vers les moulins. Un pertuis servant de passage marinier devait se situer légèrement en amont dans la digue.

lanterne vanne

Eclaté du mécanisme d'un moulin pendu: on distingue la cage maintenant la roue et le système de vérins pour règler la hauteur.

© A. Chatton / MML


MOULINS À EAU MOULINS TERRIERS

Etablis sur toutes les rivières, ce sont les premières « usines ». Le moulin à eau apparaît au Proche-Orient, sous l’Antiquité, et son usage se diffuse dans l’Empire romain. Son fonctionnement est d’ailleurs décrit par l’architecte romain Vitruve, au 1 er siècle avant J.-C. Il connaît, au Moyen Âge, une nouvelle phase d’expansion liée à l’accroissement de la population et de ses besoins. Le moulin terrier ou moulin fixe est construit sur les berges des rivières. La nature du cours d’eau (largeur, débit, pente) détermine l’implantation du moulin et le type de roue motrice. Dans le bassin ligérien, les roues sont verticales. Elles peuvent capter l’eau de trois façons : par le dessous (roue à pales), sur le côté ou par le dessus (roue à augets ou à pots recevant l’eau dans sa partie supérieure). Pour s’assurer une bonne hauteur d’eau et obtenir un bon rendement, des barrages sont édifiés sur les cours d’eau afin de dévier tout ou une partie des eaux vers les moulins. La majorité des cours d’eau, même les plus modestes, sont aménagés. Ces équipements rendent les moulins à eaux plus coûteux à construire et à entretenir. Seul le propriétaire d’un fief (généralement le seigneur laïc ou religieux) peut l’assumer financièrement. En contrepartie, le seigneur impose à tous l’obligation de venir moudre au moulin et perçoit un droit de mouture. Ce monopole s’appelle la banalité et s’exerce dans un périmètre d’une lieue autour du moulin (la banlieue). D’abord nécessaire, la banalité devient une contrainte, le monopole nuisant au progrès, facilitant la fraude et les prix élevés. La banalité prend fin, avec les autres privilèges, au moment de la Révolution française. C’est désormais l’administration qui va régler tout ce qui est relatif aux cours d’eau. Et devant la prolifération des moulins (chacun étant maintenant libre d’en construire un), une réglementation plus sévère va voir le jour au cours du 1 9 e siècle.


Le moulin, et plus spécifiquement le moulin à eau, est une véritable « usine » capable de tout traiter. Il peut d’abord et surtout moudre les céréales mais aussi scier le bois et les pierres (moulin à scier), aiguiser les outils et les armes (moulin à aiguiser), battre le métal (moulin à fer) ou fouler les étoffes (moulin à foulons) pour les vêtements ou le papier. Sa fonction n’est toutefois pas immuable. Son usage peut changer avec la situation économique, le progrès. Au 1 8 e siècle, le moulin se modernise avec l’ajout d’une deuxième voire d’une troisième roue. Il s’agrandit avec des étages spécialisés : un pour le moteur, un pour les meules, un autre pour le blutage (pour tamiser la farine). Mais c’est au 1 9 e siècle qu’il connaît ses plus profondes mutations. Le progrès industriel et technique, la découverte de nouvelles énergies viennent peu à peu supplanter l’eau. Les moulins peu productifs (les petits moulins à eau mais aussi les moulins à vents) disparaissent. Seuls résistent les moulins à eau qui ont pu se développer, produire davantage pour moins cher et exporter plus loin.

Psaultier de Lutrell (détail) manuscrit enluminé vers 1 320-1 340

Représentation d'un moulin terrier associé à une pêcherie coll. British Library, © British Library


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Notre-Dame du Marillais vers l'an mil

Hypothèse de restitution d'après les travaux de Yann Viau © A. Chatton / MML


Les moulins de Notre Dame du Marillais Au cours de l'été 2006, des vestiges de meunerie hydraulique du haut Moyen Âge ont été fouillés près de la commune du Marillais, à 40 km à l'ouest d'Angers. Le site se situe à la confluence de l'Evre et de la Loire, et se présente comme un delta, quatre bras enserrant trois îles. Les fouilles ont permis de mettre au jour un canal d'amenée dont les rives ont été aménagées avec des pieux de chêne, reliés par des clayonnages de branches d'orme et de saule. L'emplacement du moulin reste inconnu à ce jour. Il est d'ailleurs fort probable que plusieurs moulins se soient succédés sur ce site du 7 e siècle jusqu'à son abandon au 11 e siècle. Plus de 250 pièces en bois ont été retrouvées. Des pales, un élément de courbe de roue à aubes, un fragment de rouet et une demi-roue ont été retrouvés. Ces restes permettent d'envisager l'existence au 1 0e siècle, d'une roue hydraulique de près de 2 mètres de diamètre. Le site était également associé à des activités de pêcherie, puisqu'une nasse à poissons en bon état a été extraite des sédiments. L'existence de ces aménagements hydrauliques est sans aucun doute à mettre en rapport avec la fondation, au 6 e siècle, à quelques centaines de mètres, de l'Abbaye de Saint-Florent-le-Vieil. La présence de cette congrégation religieuse a vraisemblablement engendré ces divers aménagements ainsi qu'un développement de l'activité économique.


MOULINS À VENT Avec leurs formes si diverses d’une région à l’autre, ils ont marqué durablement la mémoire collective. Il est difficile d’établir avec exactitude l’origine du moulin à vent. Il s’agirait, pour les moulins à axe horizontal, d’une invention de l’Occident médiéval. Les premières mentions datent de la fin du 1 2 e siècle. C’est alors la grande époque de la féodalité : le seigneur règne en maître sur ses terres et sur la population qui y vit. Il y exerce son droit de ban, contraignant ses sujets à utiliser son moulin, son four, son pressoir… et percevant pour cela une redevance. Dans les premiers temps, le moulin à vent déroge à la banalité car initialement, le droit féodal n’incluait pas le vent. Cet oubli est par la suite « réparé » mais les moulins à vent non-banaux furent malgré tout nombreux.

rouet arbre-moteur

lanterne

Pour la plupart, les moulins à vent servent à moudre la farine. Le mouvement des ailes se transmet à la meule grâce à l’arbre-moteur. Sur cet arbre est fixé un rouet dont les dents (alluchons) entraînent un engrenage, la lanterne. C’est la lanterne, montée sur l’axe de la meule tournante, qui la fait bouger.

meules

Si les moulins à eaux sont largement plus répandus que les moulins à vent, certaines provinces ligériennes font exception. D’après le recensement des moulins à blé établi en Mécanisme d'un moulin à vent © A. Chatton / MML 1 809, les moulins à vent sont en effet majoritaires en Loire-Atlantique (en pays nantais), dans le Maine et Loire (sur les coteaux angevins dominant la Loire) et dans le Loiret (dans le Val orléanais, les clairières de la forêt d’Orléans et en Beauce). Ils sont moins présents dans le Blésois et rares en Touraine. Selon les régions, les moulins à vent se démarquent par une grande diversité de formes. Au nord de la Loire, prédomine le moulin sur pivot. Il se concentre en région Centre (en Beauce notamment) et en Anjou où on le nomme chandelier. Si ses dimensions varient d’une région à l’autre, il se compose invariablement d’un piédestal fixe sur lequel repose


et pivote une cage ou cabine. La cabine se divise en deux étages : un pour la réception de la farine et le blutoir (servant à tamiser la farine) et un second pour la paire de meules et le mécanisme. Le moulin-tour est l’autre grand type de moulins. Bâtis en pierre, ils sont plus coûteux à ériger. Dans le bassin de Loire, ils adoptent une forme cylindrique et se concentrent surtout dans le Cher, en Anjou et en Loire-Atlantique. Entre Ancenis, Nantes et Cholet sont ainsi rassemblés les plus nombreux et les plus hauts moulins-tours de France. Certains moulins, enfin, sont fortement associés à une région. Ainsi, le moulin-cavier est indissociable de l’Anjou où il abonde (des exemples isolés existent tout de même en Indre-et-Loire, en Mayenne, dans la Vienne ou le Loiret). Il apparaît tardivement, vers le 1 6 e siècle. Il est constitué de trois parties : un tertre maçonné au sol (cette partie peut être souterraine), une tour conique et une cabine ou hucherolle (comparable à celle d’un moulin sur pivot). Le cavier a l’avantage de prendre le vent le plus haut possible. Très présent dans l’imaginaire collectif, le moulin à vent a inspiré l’art populaire comme les arts savants. Singulier, il est aussi difficile à gouverner, le meunier se doit d’être vigilant. Météorologiste par nécessité, il doit pourvoir prédire le temps, « sentir » le vent afin d’orienter au mieux les ailes et d’y adapter la surface de la toile.

Moulin de Saint-Benoît-sur-Loire carte postale cliché Humbert, éd. Mahy début du 20 e siècle coll. MML, © MML


ZOOM sur ... moulin Moireau (détruit en 1 841 )

moulin Desbois

(démonté en 1 861 , réédifié à Guilly, aujourd'hui moulin de Bel-Air))

moulin Marois

(détruit en 1 821 )

moulin Parisis

moulin Grivot

(détruit en 1 821 )

(détruit en 1 876)

moulin Boitard

(détruit en 1 862)

moulin Charrier (détruit en 1 875)

Châteauneuf-sur-Loire vers 1 770

Hypothèse de restitution d'après les travaux de Gérard Grange © A. Chatton / MML


Les moulins à vent de Chateauneuf sur Loire Traversé par le Grand chemin de Briare à Angers, le bourg de Châteauneuf-sur-Loire est situé à une vingtaine de kilomètres en amont d'Orléans dans un méandre de Loire. Le bourg comptait un peu moins de 3000 habitants à la fin du 1 8 e siècle. La population était principalement constituée de mariniers, de pêcheurs bien sûr, mais aussi de cultivateurs, beaucoup de vignerons, des commerçants et des meuniers. En 1 770, l'administration des Ponts et Chaussées projette d'aligner le Grand chemin. Un plan d'aménagement est dessiné qui apporte beaucoup de renseignements sur la localité en 1 770. On constate que pas moins de 1 8 moulins sont établis à Châteauneuf, la grande majorité se situant autour du carrefour dit de la Croix de Pierre. Le nombre de moulins atteindra son maximum en 1 834, avec 22 moulins à vent en activité. Les moulins étaient installés sur le coteau qui surplombe la Loire pour profiter des vents provenant de la mer. Tous sont des moulins sur pivot, destinés à la mouture de la farine. Un rapport de 1 794 précise: « Farine: assez belle, 1 ère qualité. Avec un vent favorable, chaque moulin en produit 30 quintaux en 24h. Il n'y a ordinairement en cours de l'année que les deux tiers en activité. La rareté des grains en est la cause principale...». Les deux derniers moulins castelneuviens, les moulins Thévard et Preteux seront détruits en 1 908. Un seul moulin subsiste aujourd'hui: le moulin Desbois, construit au début du 1 8e siècle sur le clos du Morvant. En 1 861 , il est racheté par un habitant de Guilly qui le fait démonter et reconstruire à son nouvel emplacement, près du hameau de Bouteille au bord de la Loire. Le moulin prend le nom du site et devient le moulin de Bel-Air. Il cessera toute activité au début de la Première Guerre mondiale. Il a depuis été restauré et reste le dernier témoin des moulins sur pivot du Loiret.


LE MOULIN

UN PRINCIPE EN CONSTANTE ÉVOLUTION

Au cours du 1 9 e siècle, plusieurs inventions viennent tirer parti de la force motrice du vent, non pour moudre le grain mais pour pomper l’eau ou produire de l’électricité. Ces « nouveaux moulins » reçurent des noms variés. Le terme d’éolienne, employé pour la première fois au début du 1 9e siècle s’impose notamment avec l’invention d’Ernest-Sylvain Bollée. Fondeur de cloches au Mans, il inventa une éolienne (brevetée en 1 868 puis en 1 885) destinée à faire fonctionner des pompes à eau. Elle se compose d'une roue orientable à pales métalliques montée sur un support. Près de 350 emplacements d'éoliennes Bollée ont été répertoriés. Elles sont localisées surtout dans le Val de Loire (Indre-et-Loire, Loir-et-Cher, Maine-et-Loire et Loiret) mais aussi dans la Sarthe ou en Eure-et-Loir. Produites entre 1 874 et les années 1 920, elles furent concurrencées par d'autres éoliennes comme la pompe agricole américaine, dite « moulin américain ». Le terme « éolienne » rentra progressivement dans le vocabulaire commun, au cours du 20 e siècle. Assez paradoxalement, il renvoie aujourd’hui à une énergie renouvelable considérée comme « nouvelle ». Comme le vent, l’énergie hydraulique est abandonnée à la fin du 1 9 e siècle pour la production de farine. Elle trouve néanmoins d’autres usages. De nombreux moulins à farine vont ainsi se transformer en « usine électrique », fournissant les villages environnants. Les besoins en électricité augmentant, le pays connaît dès le début et tout au long du 20 e siècle un développement important des ouvrages hydroélectriques. Les centrales hydroélectriques exploitent l'énergie hydraulique comme le faisaient les moulins à eau mais en étant beaucoup plus puissantes. De nos jours, l’hydroélectricité est la troisième source de production d'électricité en France et les installations hydroélectriques sont de tailles et de puissances très diverses.


Hydrolienne fluviale Société Hydroquest dessin numérique 201 4 © Hydroquest

L’emploi de l’énergie hydraulique continue d’être l’objet de constantes innovations techniques. En 201 4, une hydrolienne fluviale (turbine hydraulique utilisant l'énergie cinétique du courant comme une éolienne le fait avec le vent) a été installée sur la Loire, au cœur d’Orléans, à la fois dans un environnement urbain et une zone protégée « Natura 2000 ». Cette hydrolienne expérimentée pendant quatre ans, a été raccordée en 201 5 au réseau électrique. Ce type d’installation présente l’intérêt de ne pas nécessiter de chute d’eau et son impact environnemental reste faible (contrairement aux centrales avec leur barrage).

Pendant des siècles, le moulin fut le centre nerveux des activités industrielles et alimentaires. Entre le 11 e et le 1 3 e siècle, l’accroissement du nombre de moulins et leurs multiples usages ont rendu possible une première transition énergétique. D’évidence, leurs avatars modernes, éoliennes comme hydroliennes, contribuent à celle du 21 e siècle… Champ d'éoliennes

Andrew Xu photographie 201 5 © Creative Commons


LA DISPARITION DES MOULINS ET LEUR SAUVEGARDE

A la Révolution, meuniers et particuliers érigent de nouveaux moulins, profitant de l’abolition des droits d’eau et de vent. La concurrence se développe et favorise un progrès constant, dans l’aménagement du moulin comme de la mouture. Le mode de transmission séculaire par rouet et lanterne évolue. Au cours du 1 9 e siècle, des moulins adoptent le système mis au point par l’américain Oliver Evans. Il permet à une seule roue d'entraîner plusieurs paires de meules, grâce à un assemblage de charpente qui les supporte (le beffroi) et à des mécanismes à engrenages, désormais en fonte. D’autres choisissent la transmission par courroies, plus souple mais plus coûteuse. La roue est également sans cesse optimisée pour obtenir un meilleur rendement. Elle est malgré tout remplacée au cours du 1 9 e siècle par la turbine (totalement immergée dans l’eau, elle fonctionne par tous les temps). Au début du 1 9 e siècle, la propreté des grains s’améliore également à l’aide de trieurs ou de nettoyeurs. Les meules se perfectionnent pareillement. Ce qui n’empêche pas leur remplacement progressif par des cylindres de métal ou de porcelaine. Vers 1 875, les cylindres d’Autriche-Hongrie envahissent le marché. Ils donnent une farine fine et blanche et permettent d’économiser à la fois de la main-d’œuvre et de l’énergie. Les blutoirs traditionnels sont, eux, supplantés à partir de 1 887 par une autre invention hongroise : le plansichter. Ce dernier repose sur le principe ancien du tamis à main, l’oscillation manuelle étant ici mécanisée. La minoterie moderne (moulin industriel) s’équipe ainsi de turbines, de cylindres et de plansichters. Puis, la turbine, toujours dépendante des variations du climat, est détrônée par les moteurs artificiels (fonctionnant à la vapeur, au gazogène, au diesel puis à l’électricité).


A cela s’ajoute une règlementation de plus en plus sévère. Le décret-loi du 30 octobre 1 935 vient poser les fondements de l’organisation professionnelle de la meunerie. Les petits moulins à faible contingent (quota de production) ne peuvent se moderniser du fait de la limitation de la production et des prix bas. Les moulins traditionnels disparaissent au profit de plus gros. De 50 000 moulins à eau en 1 850, on passe à moins de 1 5 000 en 1 931 . Aujourd’hui, la meunerie française compte 400 moulins environ. Des milliers de moulins ont donc disparu ou simplement perdu leur fonction première, devenant des restaurants ou des habitations. Certains ont pu être sauvés grâce à l’action de particuliers, d’associations ou de municipalités. Un premier mouvement de sauvegarde naît dans l’entre-deux-guerres. Il se réactive dans les années 1 960, avec notamment le recensement complet des moulins à vent qui aboutit à des demandes de protection. L’Association Française des Amis des Moulins (AFAM) est fondée en 1 965, suivie une décennie plus tard par la création d’associations régionales, puis locales : ARAM Anjou (1 975), ARAM Beauce (1 977), ARAM Touraine (1 978)... En 2002, vingt associations régionales et départementales se regroupent au sein de La Fédération Des Moulins de France (FDMF). Ces associations œuvrent à la sauvegarde, à la restauration et à la valorisation des moulins.

Moulin-pivot de Bel-Air à Bouteille (Loiret) 201 9 © A. Chatton / MML


LA LOIRE ET SES MOULINS Cette exposition a été rendue possible grâce à la générosité de nombreux prêteurs institutionnels et privés : - Archives départementales du Loiret - Archives départementales du Maine-et-Loire - Collectionneurs privés - Département du Maine-et-Loire, Conservation départementale du patrimoine – Musées - Société Hydroquest - Gnis Orléans - Médiathèque d’Orléans - Musée Marine de Loire en Anjou, Saint-Clément-des-Levées - Monsieur Yves Dufour, membre de la FAL (Fédération Archéologique du Loiret) - Moulin d'Edmond, Charbonnières-les-Varennes - Musées d’Angers - Musées de Laval - Musées du Mans - Musées d’Orléans - Musée de la Marine de Mindin, Saint-Brévin-les-Pins - Musée de l’Artisanat Rural Ancien, Tigy Nous leur exprimons ici toute notre gratitude. Cette exposition a été réalisée par la Ville de Châteauneuf-sur-Loire et le musée de la marine de Loire, avec le concours des services techniques et administratifs municipaux. Nous tenons également à remercier de leur soutien le Département du Loiret et l’Etablissement public Loire.


Réalisation et graphisme: Anthony Chatton / MML 201 9 tous droits réservés.


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