Spécial Semaine de la presse à l’école- 32 pages Partenaire de la
L’info pacifiste : www.mvtpaix.org La paix en mouvement
3,20 euros
/ N° 550 / Mars 2010
éduquer à la Paix
Dossier (P.13 - 21)
Guinée Et maintenant ? (P.25)
Cinéma Invictus (P.30)
Palais du Peuple à Conakry.
© Cédric Lambrecht
REGARD SUR...
2
N° 550 - Mars 2010 - Planète PAIX
« La lutte contre l’impunité est une condition de la paix ». C’est ce qu’ont exigé les milliers de participants à la manifestation parisienne du samedi 6 février à l’appel du Collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens.
Jean - Marie Collin* lors de la table ronde sur “ Les enjeux du TNP et le Tour de France de l’abolition ’’, au cours du Conseil national du Mouvement de la Paix, le 30 janvier 2010. * Expert consultant, directeur de France Parlementaires pour la non - prolifération.
© Mvt Paix / Christophe Cuniet
Photo Andre Alain
Photo Andre Alain
DR
Samedi 20 février, un groupe de pacifistes a mené une action de désobéissance civile sur la base aérienne de Kleine Brogel ( Belgique ) sur laquelle sont entreposées des bombes nucléaires américaines. Quelque 40 clowns sont entrés sur le site et ont mené une inspection : photos et vidéos des infrastructures dans lesquelles sont dissimulées les armes nucléaires... Cette action s’inscrit dans le cadre de la préparation à la Journée internationale d’actions contre les armes nucléaires du 3 avril prochain. Ce jour, des actions massives et ciblées auront lieu dans tous les pays européens où sont entreposées des armes nucléaires.
Sommaire Planète Paix n°550 - Mars 2010
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l’Édito
actualitÉ
Vidéo surveillance ou Culture de Paix
P.6-7
Loppsi II
P.7
Rien ne remplace l’humain La société de la Peur
Culture de Paix avec un Conseil régional P.8
Peace and PACA
P.9
Histoire
Agir sur les causes de la violence
D
La bombe atomique française a 50 ans
10
ans ce monde où la violence surgit trop fréquemment dans le quotidien, où elle semble un recours facile, du moins pour le plus fort, tant qu’il l’est, le rejet de la violence est unanime. Mais comment combattre la violence, s’attaquer à ses causes ?
Campagne P.10
Mobilisations ...
Désarmement nucléaire, dans l’air du temps ? P.11 2000 Japonais à New - York !
13
dossier P.14-15
éducation à la paix
Violences dans et autour de l’école Art et pédagogie
P.18
éducateurs à la Paix
P.20
Coopération
P.21
Galerie « L’Art et la Paix », pour quoi faire ?
Préoccupations d’hier et d’aujourd’hui En route pour l’éducation à la Paix
22
Référence
24
mondialiser la paix
P.22
Des outils pour cultiver la Paix
éric Biesse, rédacteur en chef de Planète Paix.
‘‘ les guerres prenant
Unesco
P.24
naissance dans
Guinée
P.25
l’esprit des
P.26-27
hommes, ...
De nouveaux enjeux pour la Paix Et maintenant ? Rwanda
Revirement diplomatique Aide au développement
P.27
Afghanistan
P.28
Palestine
P.29
De mauvais élèves
Un mauvais mariage et beaucoup d’enterrements Un stade de foot sur une colline
30
’’
culture
Cinéma
P.30
Livre de lilian thuram
P.31
Invictus Le sport peut - il servir la paix ? Faiseurs d’Humanité
Mensuel édité par le mouvement de la paix 9, rue Dulcie September, 93400 Saint-Ouen Tél. 01 40 12 09 12 Fax : 01 40 11 57 87 planete.paix@mvtpaix.org
Directrice de publication : Annie Frison. Rédacteur en chef : Éric Biesse. Conception maquette : Chérif Beldjoudi. Rédacteur - graphiste - maquettiste : Hugues Le Roy. Comité de rédaction : Evelyne Aymard, Éric Biesse, Nicole Bouexel, Ben Cramer, Jacques Le Dauphin, Arielle Denis, Pierre Villard. Photos et illustrations : Tous droits réservés. Photos de Une : © Pawel Ryszawa / Banksy ; Photo Guinée : Soman, GNU Free Documentation License ; © Spyglass Entertainment / Warner Bros. Ont participé à ce numéro : Raoul Alonso, Nadia Bennad, éric Biesse, Marie - Hélène Bourdier, Laurent Brunel, Florence Castandet, Arielle Denis, Jean - Pierre Dussaud, Philippe Fossat, François Gagnaire, Jacques Le Dauphin, Ousmane NDiaye, Yves Renoux, Jean Ridoux. Gestion des abonnements : Nassera Macrez, tél. 01 40 12 09 12. ISSN 1773-9241. Numéro de commission paritaire : 0709G85601.
Reprises bruyamment dans les média, les solutions proposées reposent souvent sur la répression et donc l’usage de la force. Une forme d’œil pour œil qui nécessite des moyens policiers et armés colossaux. Pourtant d’autres solutions existent. Certes imparfaites, souvent minimisées et trop peu exploitées, mais elles ont déjà fait preuve d’efficacité. Qu’il s’agisse d’actions menés par des ONG, ou des grands organismes internationaux, comme l’ONU ou l’Unesco, ou encore des actions collectives comme des marches silencieuses, des échanges culturels, la démonstration est faite que l’on peut résoudre des conflits de façon non - violente. L’histoire contée par Clint Eastwod dans «Invictus» en est un exemple1. Sur ce point, les acquis sont d’une importance capitale, éduquer à la paix et à la non violence est primordial. Comment ? En agissant sur les causes des violences. Au lieu d’investir dans des armes toujours plus coûteuses et meurtrières, investissons dans la connaissance, celle de l’autre, celle du monde qui nous entoure, défendons l’égalité, la justice, toutes les valeurs des droits humains, et ainsi, ensemble nous combattrons efficacement la violence. Sans faire d’angélisme, car nul ne peut affirmer que toute violence sera éradiquée, la seule issue viable et pérenne pour sortir des cycles d’usage de la violence c’est de cultiver la Paix. Notamment par l’éducation, par l’entrée dans les programmes scolaires de la Culture de Paix. La Journée Internationale de la Paix, chaque 21 septembre, la semaine pour le désarmement, la journée du refus de la misère, etc, sont autant d’appuis pour prendre conscience de cet impératif : « les guerres prenant naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix .» 2 éric Biesse 1 - Voir en pages 31 et 32 2 - Extrait du préambule de l’acte constitutif de l’Unesco adopté à Londres le 16 novembre 1945.
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C’EST VOUS QUI LE DITES
Cher PP, Excellente la première page du numéro de janvier avec le mur de fusées. Ma petite fille, qui est une artiste, l’a reproduite sur une toile qui fait 3 m de long … Ce sera la toile du fond de notre stand du Mouvement de la Paix de Vénissieux au salon Primevère puis dans les autres stands que nous animerons cette année. Je ne manquerai pas de vous envoyer une photo de cette œuvre sur notre stand. Merci Arlette Cavillon Bonjour Bravo pour votre dossier du mois de février sur l’égalité hommes - femmes et pour votre éclairage sur « la domination mascu-
Opinions, Suggestions, Observations ! Envoyez-nous vos messages pour qu’ils soient diffusés dans le journal et sur le site Internet du Mouvement www.mvtpaix.org. écrire à : Mouvement de la Paix 9 rue, Dulcie September, 93400 Saint-Ouen. Courriel : planete.paix@mvtpaix.org Les réflexions suivantes sont destinées au débat et n’engagent donc que leurs auteurs.
line ». a propos de la dictature du paraître, j’avais apprécié le film « les jolies choses » réalisé par G. Paquet - Brenner d’après le roman du même titre de Virginie Despentes et où Marion Cotillard, dans son rôle énonçait ceci : « Après des siècles d’interdiction de montrer, femmes sommées d’exhiber qu’elles ont bien tout aux normes, qu’elles se sont calibrées, voilà mes jambes interminables, glabres et halées, mon ventre plat, nombril percé, mes seins énormes, fermes et moulés, mes cils sont longs, mes cheveux brillants. Consternation ! Sur un ton de connivences amusées, foison de petits conseils pour être une putain à la page, et se mêlant de tout, que tout rentre dans les cases et comment il faut jouir, se teindre jusqu’au poil pubien, et comment on doit être du dedans au dehors. Ton faussement débonnaire, propagande imbécile ; pour être comme il faut. » Cordialement Jérôme
Réponses au Jeu n°3 1- Où a été formulé le concept de « Culture de la paix » en 1989 ?
QCM
?
a) Côte d’Ivoire Le concept de Culture de la paix a été formulé par le Congrès international sur la Paix dans l’esprit des hommes, qui s’est tenu à Yamoussoukro en Côte d’Ivoire, à la fin de la Guerre Froide en 1989. Pour la première fois, l’objectif en vue duquel avait été fondée l’Organisation des Nations Unies, l’abolition de la guerre, devenait accessible. 2- Sachant que 70 dollars, soit 47 euro, correspondent aux dépenses militaires de la France par habitant, quelle est la moyenne des dépenses militaires par habitant de la planète ?
d) 202 dollars, soit 135 euro Référence : étude 2008 du Stockholm International Peace Research Institute ( Sipri ), qui est un institut d’études stratégiques fondé en 1966. 3- Date de la création du Mouvement de la Paix :
c) 1948 L’initiative revient au résistant Yves Farge avec Raymond et Lucie Aubrac, Charles Tillon, l’Abbé Boulier, le Pasteur Bosc, Eugénie Cotton, Emmanuel d’Astier de la Vigerie et Frédéric Joliot - Curie.
ça se passe près de chez vous Exposition « 60 ans d’histoire du Mouvement de la Paix » du 15 mars au 2 avril 2010, Maison de Quartier de Méan à Saint - Nazaire ( 44 ). Le Comité Nazairien du Mouvement de la Paix présente dans trois Maisons de Quartier de Saint - Nazaire 15 panneaux d’exposition sur l’histoire du Mouvement de la Paix de 1949 à 2009. Le Mouvement de la Paix est né en 1948, pour s’opposer aux guerres, à l’arme nucléaire et soutenir une forme de relations internationales fondées sur la justice, la démocratie et la coopération entre les peuples … Documents, photos, affiches, textes, tracts, articles de presse, illustrent cette histoire et l’action du Mouvement de la Paix à Saint - Nazaire. De l’appel de Stockholm aux dernières manifestations contre la guerre en Afghanistan, en passant par la guerre d’Algérie et les grandes mobilisations contre les SS20 et les Pershing, c’est plus d’un demi - siècle de luttes pour la Justice et la Paix qui est évoqué. Conférence - débat « Lien santé - conflits » vendredi 26 mars 2010, à la Mairie du 13eme arr. de Paris ( 75 ), place d’Italie à 18 h 30. Soirée avec Abraham Behar, Président de l’Association des médecins français pour la prévention de la guerre nucléaire, avec le parrainage de l’Université Populaire de la Culture de la Paix, organisée par le Comité du Mouvement de la Paix 12 - 13 - 14. Six soirées - débat sur le désarmement nucléaire en Seine - Saint - Denis ( 93 ). En prévision de la Conférence d’examen de révision du TNP qui aura lieu à l’ONU à New - York en mai, dans le cadre du partenariat entre le Conseil Général de Seine - Saint - Denis et l’IDRP, cinq soirées - débat sont projetées. Elles seront organisées de concert par 4
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l’IDRP et les comités locaux du Mouvement de la Paix. Dans chaque débat : l’introduction se fera par une projection audio - visuelle commentée. Un spécialiste de ces questions sera présent dans chaque rencontre pour répondre aux questions. Tremblay - en - France, le 23 mars 18 h 30, salle des associations au Vieux Pays ; Blanc - Mesnil, le 24 mars 18 h 30, Salon de réception de l’Hôtel de ville ; Drancy le 29 mars à 18 h salle Louis Meret ( près de la Mairie ) ; Aubervilliers le 30 mars 18 h 30 salle Renaudie ( métro Fort d’Aubervilliers ) ; Saint - Ouen le 14 avril 18 h 30 Salle Barbara ( derrière la Mairie ) ; Bagnolet, le 11 mai. Soirée publique « Désarmement nucléaire et Traité de Non - Prolifération » jeudi 1er avril à 20 h 30 école supérieure de commerce, 4, Bld Trudaine à Clermont - Ferrand ( 63 ). Organisée par les Amis du Temps des Cerises dans le cadre d’un cycle de conférences hebdomadaires sur l’actualité de la société. Ces rencontres ont lieu tous les jeudis. Infos : 04.73.92.13.45. Conférence - débat « Accidents nucléaires et réchauffement climatique » mardi 6 avril 2010 à Sciences Po, 57, rue Saint - Guillaume Paris 7eme ( 75 ) à 19 h 15. Avec Abraham Behar, Président de l’AMFPGN et Ben Cramer, polémologue et journaliste. Avec le parrainage de l’Université Populaire de la Culture de la Paix. Organisation : Conseil Parisien du Mouvement de la Paix.
EN EXPRESS ...
REPÈRES ...
Participer pour désarmer
à voir La Bombe de Peter Watkins L’histoire : une bombe atomique soviétique s’abat en Angleterre. à partir de cette hypothèse faite dans le contexte de la Guerre Froide, Peter Watkins imagine les conséquences immédiates de l’attaque, l’éventualité et les conditions d’une survie. Ce film est tout simplement la plus grande fiction jamais réalisée sur la guerre atomique. L’aspect documentaire abouti en fait l’un des meilleurs du genre et c’est aussi certainement la raison pour laquelle ce film a été interdit d’antenne pendant plus de 20 ans, alors qu’il s’agissait d’une commande de la BBC. 40 ans après sa réalisation, « La bombe » n’a rien perdu de sa force, pamphlet politique impitoyable.
élise Bourdier, éducatrice en maternelle, se rendra en mai prochain, pour la 3eme fois au siège de l’ONU, à l’occasion de la Conférence de révision du TNP *. Planète Paix : à quoi sert de participer au rendez - vous du TNP et qu’en attends - tu ?
à lire Rapport Goldstone Après l’offensive guerrière de l’armée israélienne contre Gaza, l’Organisation des Nations Unies a décidé d’une enquête internationale, menée par le juge sud africain Richard Goldstone. Celui - ci a conclu à la gravité des violations du droit international et à des actes pouvant être assimilés à des crimes de guerre, voire des crimes contre l’humanité … Le journal « L’Humanité » en publie l’essentiel, ainsi que ses conclusions dans un petit livre préfacé par Stéphane Hessel, ancien ambassadeur, où il dit « Pour un français d’origine juive qui a accueilli la création de l’état d’Israël en 1948 comme une nécessité inévitable, après l’effroyable destruction des Juifs d’Europe, constater comment se comporte cet état 61 ans après, est particulièrement douloureux, personnellement insupportable ». Rapport Goldstone publié par le journal L’Humanité, 11 euro
Jeune Français innocent, 25 ans, prisonnier politique d’Israël depuis 2005 w w w.sa lah-ha mou ri.fr
5 ans de trop ! Pour obtenir la libération, de Salah, découpez et envoyez cette carte T au Président de la République
Salah Hamouri
IMAGE DU MOIS
Elise Bourdier : Participer à ces délégations permet à la fois de se rendre compte du fonctionnement des institutions internationales et du potentiel qu’elles ont, mais aussi de peser sur les événements. C’est quelque chose que j’ai vraiment ressenti en 2005, en sentant la volonté des puissances nucléaires de faire échouer la Conférence de révision du TNP et en voyant à quel point l’ambassadeur de France était mal à l’aise face à la pression de l’opinion publique que l’on représentait. Je suis persuadée que la présence de pacifistes du monde a été utile. Pour cette année, j’attends que ce soit un moment fort, qui permette tant de renforcer les liens entre pacifistes du monde entier ( notamment entre jeunes avec la Rencontre internationale de Jeunes qui y aura lieu ) que de voir enfin se concrétiser une amorce du désarmement nucléaire mondial, notamment avec, je l’espère, l’adoption d’un calendrier de désarmement contraignant. * Conférence de révision du Traité sur la Non - Prolifération des armes nucléaires ( TNP ). Le TNP a été reconduit pour une durée indéterminée en 1995, et depuis cette date, sont organisées des conférences d’examen tous les cinq ans.
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actualité Vidéo surveillance ou culture paix
Rien ne remplace l’humain La sécurité est au centre des préoccupations
Planète Paix : Pourquoi, comme vous l’affirmez, avez - vous choisi la promotion de la Culture de paix plutôt que celle des caméras de vidéo - surveillance ?
© Patrick Massaïa
Daniel Fontaine : Un des axes majeurs de la Culture de mais, dans le la Paix c’est qu’il faut prévenir les conflits plutôt que d’essayer bourdonnement d’en gérer les conséquences. La Culture de la Paix, c’est égaledes informations ment privilégier le dialogue. La en continu, technologie, quel que soit son raffinement, n’est pas un outil revient souvent de dialogue, seul l’humain a M. Daniel Fontaine, cette capacité. Or, la vidéo - surune approche Maire d’Aubagne. veillance est au mieux un outil répressive. pour identifier des auteurs de crimes ou de délits, un outil qui favorise l’anonyPourtant, certains mat, entérine la délation, l’espionnage constant et insidieux. élus, comme
à Aubagne, apportent d’autres réponses.
A contrario, l’échange est une des autres valeurs de la Culture de la Paix. Celui des regards est l’exact opposé du principe de la vidéo - surveillance, qui déshumanise encore la relation du citoyen à la collectivité. La Culture de la Paix se conçoit comme un tout, et place les rapports humains au
centre de ses préconisations. Ce n’est pas un hasard. Censée rassurer, l’omniprésence des réponses technologiques est un facteur majeur du repli sur soi, individuel ou collectif, qui porte en germe tous les conflits.
Planète Paix : Les citoyens n’attendent - ils pas de leurs élus des mesures concrètes visant à leur sécurité ?
D.F : La tranquillité publique est une des premières exigences du citoyen, et c’est tout naturel. Mais comme pour les établissements scolaires, ou les trains, rien ne remplace l’humain, le dialogue, la persuasion. Ce sont ces réponses que nous travaillons ici, en concertation avec la population, notamment dans nos ateliers de veille civique. L’augmentation du nombre des éducateurs de rue, les missions de prévention confiées à la police municipale, le développement d’un groupe très dynamique d’éducateurs et enseignants pour la Culture de la Paix vont dans le même sens. Nous avons mis à profit la gratuité de nos transports publics pour développer des actions de médiation et d’animation dans les bus, nous renforçons nos effectifs pour le sport de proximité … C’est du concret, et cela a, je crois, un impact décisif qui nous permet de présenter des taux de délinquance
EN SAVOIR PLUS Site de la Ville d’Aubagne ( 13 ) : www.aubagne.fr
Monsieur le Président de la République,
Courrier
Depuis 5 ans, Salah Hamouri, jeune Français de 25 ans est en prison en Israël. Il n’a tué personne, n’a commis aucun délit. Il a pourtant été condamné à 7 ans par un tribunal militaire d’occupation israélien, tribunal illégal et aux sentences illégitimes par définition.
dispensé d’affranchissement
Il est en prison pour raison politique : il refuse l’occupation de la Palestine. C’est son droit et c’est à son honneur. Sur toute la planète, il est le seul Français en prison pour motif politique ! Depuis 5 ans vous refusez de demander sa libération !
M. le Président de la République
De plus, malgré toutes les demandes de sa mère, native de Bourg-en-Bresse, mais aussi de dizaines de parlementaires de tous bords politiques, vous refusez obstinément de recevoir sa famille. Vous avez pourtant reçu les familles de tous les Français se trouvant en difficulté à l’étranger, dont les parents de Gilad Shalit.
Palais de l’Élysée 55 rue du
Cette discrimination est inacceptable.
Département
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Signature
Siret 325 281 749 000 11
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Saint-Honoré
75008 PARIS
Par l’envoi de cette carte, je vous demande instamment de mettre fin à cette injustice profonde, de recevoir la famille de Salah et d’exiger avec elle la libération de leur fils, qui est un de nos compatriotes. Nom, prénom, profession
Fbg
Infos et soutiens : Pour rester informer sur la situation de Salah Hamouri et apporter votre soutien, consultez le site du Comité national de soutien : www.salah-hamouri.fr ainsi que sur le blog : soutiensalahhamouri.overblog.com
© Patrick Massaïa
actualité
La Ville d’Aubagne a mis à profit la gratuité de ses transports publics pour développer des actions de médiation et d’animation dans les bus.
largement inférieurs à ceux des communes comparables. C’est du concret, mais ça ne serait pas compris si nous ne travaillions pas parallèlement à tout ce qui relève de la justice sociale et de la solidarité.
Planète Paix : Ne vous sentez - vous pas isolé dans votre choix ? Comment inoculer le remède de la Culture de paix ?
D.F : Isolé, on le paraît forcément quand on prône des solutions à contre - courant d’une propagande. Mais il semble que le courant qui nous entraîne depuis un certain nombre d’années, celui du tout répressif, de la défiance par rapport à l’autre, ne soit pas porteur de grands progrès pour la société, et c’est un euphémisme. Le choix que nous faisons, comme d’autres communes, de privilégier les réponses humaines, plutôt que la technologie, est conforté par des résultats que nous observons jour après jour. Je crois que ce choix - là est beaucoup plus conforme aux attentes qu’expriment les gens pour un autre type d’organisation humaine, une autre société. La Culture de la Paix a cette vocation - là, même si elle est encore trop méconnue. Notre pays a adopté les résolutions de l’ONU qui la définissent sans pour autant faire l’effort de les traduire dans ses propres actes. C’est une idée neuve à l’échelle de l’Histoire, et si elle trouve toute sa justification au niveau local, au quotidien, c’est certainement parce qu’elle porte en elle une dimension authentiquement universelle. Propos recueillis par Laurent Brunel
Loppsi II :
La société de la peur Le projet de Loi d’Orientation et de Programmation pour la Performance de la Sécurité Intérieure.
L
OPPSI 2 a été adoptée le 16 février dernier à l’Assemblée nationale. « Un projet de société où l’absurde le dispute à la paranoïa » selon le Syndicat de la magistrature, qui fait suite à la LOPSI I ( 2002 - 2009 ) calquée sur les lois - cadres promulguées dans de nombreux pays après les attentats du 11 septembre 2001. Fourre - tout sécuritaire et répressif, on y distingue une ligne de force : l’extension des pouvoirs de justice et de police et le contrôle renforcé des citoyens dans tous les domaines. Cela va de l’espionnage des ordinateurs de tous les « suspects » de terrorisme, de pédophilie ou de favoriser l’entrée d’un étranger, à l’extension du pouvoir des polices municipales ou privées « dans des domaines où certaines compétences peuvent être partagées, voire déléguées par l’état », en passant par la multiplication des caméras de vidéo - surveillance de 20.000 caméras à 60.000 en 2011, ou le couvre - feu pour les mineurs de moins de 13 ans ... Pour la Ligue des Droits de l’Homme, cette loi est un « saut » vers « une société de la surveillance, du soupçon et de la peur ». La logique du texte est « claire », critique la Ligue, « il s’agit de renforcer, d’intégrer et de concentrer tous les instruments disponibles de fichage, de traçage et de contrôle social. » Arielle Denis N° 550 - Mars 2010 - Planète PAIX
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actualité Culture de Paix avec un conseil régional
Peace and PACA de région Provence - Alpes Côte - d’Azur, contribue à faire connaître la Journée internationale de la Paix instituée par l’ONU. Cette collectivité territoriale, pour le Printemps des lycéens et apprentis , met en pace diverses initiative afin d’informer sur l’éducation à la Culture de Paix.
EN SAVOIR PLUS Site de la Région Provence - Alpes - Côte - d’Azur : www.regionpaca.fr 8
N° 550 - Mars 2010 - Planète PAIX
L
e succès de la Journée Internationale de la Paix dans cette région se mesure entre autres par le nombre d’associations, d’élu ( e ) s, de syndicats, de comités d’entreprises, de citoyennes et citoyens qui ont grossi les rangs à l’Hôtel de Région PACA, le 21 septembre 2009, Sapho, marraine de la Journée du 21 septembre à l’hôtel internationale de la Paix et des jeunes venus danser autour d’elle ... de région ! Cette volonté d’éducation à la paix se façon transversale, ces éléments essentiels que retrouve aussi dans les conventions de vie lycéensont la tolérance, le pacifisme, la fraternité et nes. Celles - ci ont depuis 4 ans un thème « culture faire le choix de soutenir les projets courageux et de Paix » régulièrement choisi par les établissehumains sur notre territoire et renforcer la colments. Fruit du travail et de la constante obstilaboration avec des acteurs associatifs comme le nation de Catherine Lecoq, élue communiste à la Mouvement de la Paix » affirme Catherine Lecoq. Culture depuis 2004. Une élue qui a à cœur ( si Et l’élue précise « Ce problème est un problème la majorité actuelle est reconduite ) de continuer politique que nous devons travailler comme tel ! à travailler au sein du Conseil régional sur cette Les choix budgétaires exorbitants qui sont alloués question essentielle qu’est le règlement pacifique à l’armement nucléaire au détriment des besoins des conflits. Catherine Lecoq souhaite densifier sociaux de notre pays sont pour nous une quesla mise en perspective des initiatives pour la paix tion cruciale ». partout en région. DR
L’Hôtel
Dans cette optique de paix, le Conseil régional s’engage à tout faire dans la région pour que le Président de la République soutienne la convention d’abolition des armes nucléaires à la conférence de révision du TNP1 en mai à l’ONU. Actuellement, la France traîne les pieds sur ces questions ! Pourtant, le désarmement nucléaire constitue une obligation juridique internationale prévue par l’article 6 du TNP et rappelée par la Cour internationale de justice de La Haye. Un dynamisme régional qui se traduit notamment par le départ de 125 personnes du Mouvement de la Paix et des Cheminots pour la Paix de Paca sur les 200 en France qui se rendront à l’ONU à New - York en mai prochain pour défendre ces positions. Autre point de cette dynamique : le Conseil régional PACA s’inscrit dans le projet de Marseille Provence culture 2013 afin que la culture de Paix y soit en bonne place. Il aidera les associations d’éducation populaire à développer leurs projets. « Il faut, dans les établissements scolaires dont nous avons la charge, insuffler encore plus de
La Région PACA défend les couleurs de la Paix, à l’image de l’islamologue Jacques Berque, qui était aussi un grand ami de Marseille et qui dans sa leçon de clôture au Collège de France en 1981 affirmait : « J’appelle à des dialogues, fussent - ils conflictuels, à condition qu’ils soient pertinents, au lieu de la réciproque ignorance. J’appelle à des Andalousies 2 toujours recommencées dont nous portons en nous à la fois les décombres amoncelés et l’inlassable espérance ». R.M. 1 - TNP : Traité de non - prolifération nucléaire. 2 - L’Andalousie connaît à partir du début du huitième siècle et pendant près de huit siècles l’explosion d’une civilisation unique, non - violente, qui rayonne sur toute la région et même au - delà. Sous domination islamique, deux civilisations se découvrent, l’une occidentale et l’autre orientale. Elle devient le centre des arts et des industries, le phare des sciences et des lettres. Ses universités à Cordoue, Séville et Grenade sont le lieu de rencontre d’étudiants, de savants et hommes de lettres venus d’Orient et d’Occident.
actualité Histoire
La bombe atomique française a 50 ans au matin, la France fait exploser sa première bombe atomique dans le Sud algérien. Baptisée « Gerboise bleue » cette bombe représente en puissance trois fois celle d’Hiroshima. « Hourra pour la France ! Depuis ce matin elle est plus forte et plus fière » réagit le Général De Gaulle, alors président de la République.
EN SAVOIR PLUS Site de l’Association des Vétérans des Essais Nucléaires : www.aven.org
L
a nouvelle fut ressentie dans l’opinion comme une prouesse technique qui, conjuguée avec la décision de la France de retrait des forces militaires intégrées de l’OTAN, marquait une volonté d’émancipation de la tutelle des états - Unis. On se garda d’évoquer les conséquences directes de cette explosion, à savoir l’exposition aux radiations des militaires français sur place et des populations vivant à proximité. Cette chape de silence a duré cinquante années sous le prétexte du « secret défense ». Silence aussi sur la contamination des sols, car même enterrées sous le sable de Reggane, les émanations radioactives demeurent mortelles. Alors aujourd’hui des voix s’élèvent pour que cet anniversaire soit commémoré. Peut - on célébrer une explosion qui a ouvert la voie à l’accumulation d’armes atomiques ? Certes cette accumulation fut moins importante que celle des deux grands durant la Guerre Froide, mais significative tout de même. Quel justificatif de la possession de telles armes fut avancé ? Le rôle des armes nucléaires était de dissuader un éventuel agresseur, l’URSS durant la Guerre Froide, de porter atteinte aux intérêts vitaux du pays. Suivant la doctrine française l’arme nucléaire évite la guerre par la menace de dommages inacceptables. Elle évitait aussi de se ranger sous le parapluie nucléaire américain. D’ailleurs le terme de force de dissuasion a remplacé celui de force nucléaire y compris dans les textes officiels. On notera que tous les présidents depuis Charles De Gaulle, ont fait de la force de dissuasion la pierre angulaire de la sécurité française. Le dernier en date, Nicolas Sarkozy, s’adressant au personnel des forces nucléaires françaises a déclaré « vous êtes l’assurance vie de la France ». La part importante que représente le nucléaire militaire
DR
13 février 1960,
dans le budget de la défense ( 20 % en moyenne constante ) atteste de cette continuité. Le fait que le concept de dissuasion, d’assurance vie, soit partagé par les états détenant actuellement l’arme nucléaire ne saurait servir d’alibi, car il renforce encore le paradoxe qu’il recouvre. En effet si c’est une assurance vie pour ces pays, qu’en est - il pour tous les pays qui en sont dépourvus ? Une telle argumentation ne peut que renforcer la prolifération contre laquelle on prétend se protéger. Autre argument avancé, lors d’études consacrées à la question on trouve l’idée que l’arme nucléaire a garanti par l’équilibre de la terreur 50 ans de paix et que son absence ramènerait un demi - siècle en arrière. Dans un monde régi par les jeux incertains des équilibres de puissances qui ont conduit à deux guerres mondiales, c’est un argument spécieux car invérifiable et centré sur un narcissisme occidental. Comme on le voit la commémoration n’est pas de mise, sauf à justifier l’existence des armes nucléaires et leur constante modernisation, comme pour la France le missile M51. Si on doit souffler des bougies, ce sera lorsque ces armes disparaîtront de la surface du globe, une voie pour laquelle la France devrait s’engager. Ce serait répondre à un souhait exprimé fortement au sein de la population française et au - delà. Jacques Le Dauphin, directeur de l’IDRP
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campagne M o b i l i s at i o n s p o u r l ’ a b o l i t i o n d e s a r
Désarmement nucléaire, dans l’air du temps ? En mai 2010 s’ouvrira la Conférence d’examen
Panète Paix : Après l’échec de la conférence d’examen du TNP de 2005, comment voyez - vous celle de 2010 compte tenu de la situation internationale actuelle : risques de prolifération et volonté politique de désarmement de certains États ?
du TNP.
Juan José Gomez Camacho : Le Mexique estime que cette conférence d’examen aura états les lieu dans un contexte L’ambassadeur Juan José Gómez Camacho. d’optimisme, généré plus en par les déclarations publiques de certains acteurs mapointe pour jeurs de l’arène internationale, et abolir l’arme par certains efforts internationaux pour faire, encore une fois, du dénucléaire, ce sarmement nucléaire, une question centrale. C’est un moment rendez - vous est très important pour profiter de crucial. C’est le l’opportunité de cette ouverture et pour avancer vers notre objeccas du Mexique, tif principal : parvenir à un monde exempt d’armes nucléaires. très actif parmi
J.J.G.C : Mon pays accorde la plus haute priorité à la Conférence d’examen du TNP de 2010. Nous espérons que les états - parties vont convenir de mesures concrètes visant à renforcer le Traité, réaffirmant l’importance de maintenir un équilibre des trois piliers du désarmement ( la non - prolifération, le désarmement, et l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire ), ainsi que la promotion des 13 « mesures concrètes » 2 en vue
les états membres des zones dénucléarisées. Rencontre avec Juan José Gomez Camacho, ambassadeur du Mexique auprès de l’ONU.
EN SAVOIR PLUS Site de la campagne ICAN - France : www.icanfrance.org Site du mouvement Global Zero : www.globalzero.org/fr Site du Mouvement de la Paix : www.mvtpaix.org 10
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P.P : Pensez - vous que l’issue des nouveaux accords Start entre Russes et Américains, les deux principales puissances nucléaires, influera sur cette conférence ?
UN Photo / Eskinder Debebe
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Pour les
P.P : Quels sont les espoirs de votre pays ?
Felipe Calderón Hinojosa ( au centre ), président du Mexique, lors du Sommet du Conseil de sécurité sur la non - prolifération nucléaire et le désarmement qui a adopté à l’unanimité la résolution 1887 ( 2009 ), exprimant la détermination du Conseil de sécurité de créer les conditions d’un monde sans armes nucléaires.
J.J.G.C : Absolument. Il s’agit d’un des signaux positifs qui ont influencé le contexte international. Mais ce n’est pas le seul. Le président Felipe Calderon a participé au Sommet du Conseil de sécurité sur le désarmement et la non - prolifération en septembre 2009, et le Mexique a travaillé activement lors de la négociation et pour l’adoption de la résolution 1887 1 ( 2009 ). Le Sommet et la résolution approuvée à cette occasion sont des événements historiques importants qui doivent être mis à profit. La résolution doit être appliquée immédiatement et les États doivent évaluer sa mise en œuvre l’année prochaine. Un autre événement qui, nous l’espérons, pourra contribuer positivement à la Conférence d’examen du TNP est le Sommet sur la sécurité nucléaire qui se tiendra à Washington en avril.
du désarmement nucléaire mondial, décidées en 2000, telles que la négociation d’un traité sur les matières fissiles dans le cadre de la Conférence du désarmement, d’un instrument contraignant sur les garanties négatives de sécurité, et l’élaboration de mesures de confiance et de transparence prises, en particulier, par des États dotés d’armes nucléaires. Entretien réalisé par Nadia Bennad 1 - Résolution 1887 adoptée par le Conseil de sécurité des Nations unies le 24 septembre 2009 2 - Lors de la conférence de révision de 2000 du Traité de non - prolifération nucléaire, les États membres se sont engagés à accomplir treize étapes considérées comme nécessaires à la mise en œuvre d’un processus de désarmement général et complet. Cela engage bien sûr les puissances nucléaires.
campagne m e s nucl é a i r e s
© Gensuikyô
2000 Japonais à New - York ! à quelques semaines de la Conférence de révision du TNP, les
Planète Paix : Qu’attendez - vous de la Conférence de révision du TNP ?
Yayoi Tsuchida : Je ne sais pas quel pourra être le résultat de la Confépacifistes rence, mais j’espère qu’il y aura des avancées vers un accord d’interjaponais sont diction complète et d’élimination déterminés des armes nucléaires. Un tel traité interdirait leur développement masà faire sif, leur stockage, leur utilisation et Yayoi Tsuchida, l’industrie d’armement nucléaire. entendre le responsable du secteur Lors de la prochaine conférence international des message des de révision du TNP en mai, les Gensuikyô. mouvements de paix et les ONG du Hibakushas 1. monde entier seront unis pour inciter les gouvernements à ouvrir des négociations Yayoi Tsuchida, en faveur de la Convention sur les armes nucléairesponsable des res 3. Quelques personnes disent que ce sera difficile mais nous sommes encouragés par le soutien Gensuikyô 2, grandissant à cette convention aussi bien au niveau gouvernemental qu’associatif. Aucun traité répond à nos tel que l’interdiction des mines antipersonnelles questions et ou des bombes à fragmentation 4 n’a vu le jour sans l’implication des ONG et la pression de l’opitémoigne de cette nion publique. Ainsi, à New - York, nous montrerons, tous ensemble, notre formidable optimisme mobilisation. afin d’obtenir l’abolition des armes nucléaires.
EN SAVOIR PLUS Les 6 et 9 août 1945, deux bombes atomiques étaient larguées sur les villes de Hiroshima et Nagasaki. Les deux villes sont détruites, 140.000 personnes tuées sur le coup. Soixante ans après, ces deux villes voient encore leur population souffrir et mourir des causes de ces bombardements. Les enfants et petits - enfants des survivants, les « Hibakushas », sont touchés par des malformations et des maladies. Site des Gensuikyô : http://www10.plala.or.jp/antiatom/ en/index.html
P.P : Comment mobilisez - vous les Japonais ?
Y.T : à l’heure actuelle, environ 1.500 Japonais participeront à notre délégation. En ajoutant les personnes issues d’autres organisations, ce sont près de 2000 Japonais qui se rendront à New - York. Parmi eux une centaine de survivants de la bombe atomique se déplaceront à New - York pour raconter leurs tragiques histoires. Par ailleurs, nous avons recueilli bien plus de 4 millions de signatures sur la pétition réclamant le lancement des négociations pour un traité d’interdiction et d’élimination des armes nucléaires. à travers cette pétition, je trouve que, peut - être grâce à Obama ou à la Corée du Nord, la question des armes nucléaires est devenue plus familière pour les Japonais. Et ces personnes sont persuadées qu’en faisant entendre leurs voix, ils peuvent influencer les politiques. Ainsi, le changement de
gouvernement japonais est une victoire du peuple. Lors de cette campagne de signatures, beaucoup de collectivités territoriales, incluant les maires, ont coopéré pour le recueil de signatures parmi la population.
P.P : Que prévoyez - vous de faire à New - York ?
Y.T : Nous sommes très enthousiastes pour prendre part au programme commun des ONG « Abolissons les armes nucléaires ! ». Nous participerons à la manifestation et au rassemblement du 2 mai : nous sommes enchantés de marcher avec vous et nos autres partenaires étrangers à Manhattan. Les membres de notre délégation recueilleront des signatures dans les rues de Manhattan. Ils ont beaucoup d’idées pour collecter des signatures là - bas. Par exemple, en portant des kimonos japonais, en jouant de la musique, en chantant, en portant les banderoles qu’ils auront confectionnées, etc. Le moment que nous attendons tous est lorsque nous remettrons les signatures au TNP et à l’ONU. Auparavant, au moment du départ pour New-York des signature, nous organiserons une cérémonie pour cet acheminement et rencontrerons le Ministre des Affaires étrangères japonais. En plus de nos actions communes, la délégation des Gensuikyô organisera un symposium international à l’église Riverside dans l’après - midi du 3 mai en invitant les ambassadeurs des pays non - alignés et du Nouvel Agenda : nous discuterons de l’orientation que devrait prendre la Conférence de révision du TNP et de ce que les ONG devraient faire. Le 4 mai, nous organiserons une rencontre internationale de jeunes « Débarrassons - nous des armes nucléaires ! », un rassemblement de femmes, des réunions de syndicalistes, de professionnels de la santé, de professeurs, etc. Propos recueillis par François Gagnaire 1 - victimes d’Hiroshima et Nagasaki. 2 - ONG japonaise. 3 - Convention d’élimination des armes nucléaires promue par la campagne ICAN. 4 - Traité entrant en vigueur en août 2010 ( annonce des Nations Unies faite le 16 février 2010 ). N° 550 - Mars 2010 - Planète PAIX
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© Activestills
ça bouge
Un jeune palestinien se tient devant un militaire israélien près du mur de séparation construit sur les terres du village de Bil’in. Activestills, est une organisation israélienne de photographes qui agissent avec les Palestiniens non - violents : http://www.activestills.org
France - Israël Cisjordanie
Paris soutient la résistance populaire non - violente de Bil’in et appelle Israël à libérer les personnes arrêtés. « Nous appelons Israël à respecter le droit de manifester pacifiquement et à libérer les responsables palestiniens de la campagne de Bilin qui ont été récemment arrêtés … La France a toujours manifesté sa solidarité avec les habitants de ce village et ceux qui les soutiennent dans leur combat pacifique pour faire respecter leurs droits. Le choix de la non - violence est la seule manière possible de progresser vers la paix », a affirmé un porte parole du Ministère des Affaires étrangères. Cette initiative diplomatique française fait suite à une intervention des organisations de la Plate - forme des ONG françaises pour la Palestine. En effet, en réponse à une demande initiée par le Mouvement de la Paix, le 17 février une délégation des ONG était reçue au Ministère. Au cours de cette rencontre, les délégués de la Plate - forme pour la Palestine ont demandé une intervention de la France en faveur de la résistance non - violente. En réponse, le Ministère des Affaires étrangères a publié un communiqué de soutien, et a annoncé que le Consul Général de France se rendrait à la Conférence internationale de Bil’in sur la résistance non - violente. 12
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Territoires palestiniens : 5 ans de résistance non – violente
Vendredi 19 février, pour le 5eme anniversaire de la résistance populaire non - violente contre le mur et la colonisation il y avait 2 à 3.000 manifestants à Bil’in. 1.725 manifestations tous les vendredis, malgré les gaz lacrymogènes faisant des blessés toutes les semaines, malgré les arrestations, bien qu’Abdullah Abu Rahma, coordinateur du Comité populaire soit en prison depuis décembre. Cette persévérance est en train de gagner : ce sont maintenant de nombreux villages qui organisent leurs actions et on manifeste aussi à Jérusalem - Est. Toutes ces action sont soutenues maintenant par un réseau international !
Haïti - Brésil : pour l’éducation
Le Brésil a fait un don de 400.000 de dollars US afin de financer l’un des trois projets de l’UNESCO destinés à reconstruire le système éducatif haïtien. Ce don permettra de financer une formation aux enseignants afin qu’ils puissent fournir un soutien psychosocial aux élèves traumatisés par le tremblement de terre du 12 janvier. Ce don, en faveur d’un projet qui bénéficiera à 110.000 élèves de l’enseignement secondaire et supérieur, a été annoncé par le ministre des Affaires étrangères brésilien, Celso Amorim, à la suite d’une réunion avec la Directrice générale
de l’UNESCO, Irina Bokova, le 1er février dernier. Sur les quelque 1.500 établissements scolaires visités jusqu’ici dans les zones les plus sévèrement touchées d’Haïti, seuls 85 ont été relativement épargnés. Le vaste effort de reconstruction exigera des travailleurs qualifiés. C’est pourquoi l’UNESCO s’efforce de développer l’enseignement et la formation techniques et professionnels à destination des jeunes, favorisant ainsi l’embauche de ces derniers tout en leur permettant de prendre part à cette entreprise.
Bolivie : Réferendum mondial
Un Référendum mondial et une Conférence alternative mondiale des Peuples sur le Changement Climatique. C’est ce que propose le Président de la Bolivie, Evo Morales. Cette consultation auprès des peuples du monde a pour but « d’obtenir un accord qui puisse sauver la Terre - Mère des abus du Capitalisme ». « Vu que nous avons de profondes divergences entre présidents, consultons le peuple et faisons ce qu’il nous dit » affirme le Président de la Bolivie. De la proposition aux actes, une pétition est maintenant en ligne sur internet * et un sommet alternatif aura lieu du 20 au 22 avril prochain. * http://portalmre.rree.gov.bo/ cumbre/Referendum.aspx
Iran : Appel pour un étudiant
Mohammad Yussef Rachdi a été arrêté par les agents du Ministère de Renseignement, au domicile de son père le 27 novembre 2009, dans la ville de NowShahr. L’unique nouvelle que ses amis ont réussi à faire parvenir à son père est qu’il a commencé une grève de la faim dans le centre de détention des Renseignements généraux du département de Mazandaran ! Mohammad Yussef Rachdi est un militant étudiant de gauche de l’université Amir Kabir de Téhéran. Il a joué un rôle important lors des protestations contre la visite d’Ahmadinéjad. Depuis cette visite, il a été suspendu de ses études. Pendant le discours d’Ahmadinéjad il avait brandi une pancarte sur
laquelle on pouvait lire : « Président fasciste de la République, le polytechnique n’est pas ta place ! »
Togo : Une nouvelle mascarade en perspective
Dans la perspective de l’élection présidentielle au Togo, diverses organisations françaises *, s’inquiètent du respect de la démocratie et appellent l’Union européenne et la France à ne pas cautionner une élection qui ne serait pas démocratique et transparente et à prendre des mesures afin de prévenir toute dérive violente du régime en cas de contestations. Depuis la mort, en 2005, du général Eyadéma resté 42 ans au pouvoir, les Togolais sont appelés aux urnes pour la deuxième fois. La précédente élection, en avril 2005, avait intronisé Faure Gnassingbé ( fils du précédent ), à l’issue d’un coup d’état électoral et d’une répression féroce, faisant selon l’ONU entre 400 et 500 morts et environ 40.000 réfugiés. C’est ce même régime qui organise aujourd’hui l’élection présidentielle. Or celui - ci met tout en œuvre afin que Faure Gnassingbé se maintienne au pouvoir. C’est pourquoi ces organisations françaises, dans un communiqué rappellent : « l’élection présidentielle togolaise constitue une occasion pour les autorités françaises de rompre avec une politique de validation d’élections frauduleuses ou de prise de pouvoir antidémocratique comme elles l’ont fait durant l’année 2009 avec le coup d’état à Madagascar, l’élection d’un putschiste en Mauritanie, l’élection présidentielle truquée au Congo - Brazzaville, le coup d’état électoral au Gabon ou encore le coup d’état constitutionnel au Niger. Cette année 2010, durant laquelle les autorités françaises entendent achever la rénovation des relations entre la France et l’Afrique, ne peut s’ouvrir sur une nouvelle validation d’un coup d’état électoral au Togo. » * Survie ; Cédétim ; Mouvement de la paix ; Peuples solidaires ; le Collectif de solidarité avec les luttes sociales et politiques en Afrique ; Assez de coups d’état ; Afrique en luttes ;NPA ; Fédération des Congolais de la Diaspora ( FCD ) ; Les Verts ; Union des Populations du Cameroun ( UPC ).
Photo : AustralianMelodrama
DOSSIER
éduquer à la Paix
• éducation à la Paix Violences dans et autour de l’école • Art et pédagogie Galerie « l’Art et la Paix », pour quoi faire ? • éducateurs à la Paix Préoccupations d’hier et d’aujourd’hui • Coopération En route pour l’éducation à la Paix
Spécial
Panneau de signalisation à Summer Hill, Sidney ( Australie ), à la limite de Marrickville et d’Ashfield, proclamant cette dernière « zone non - guerrière ».
Que faire face à la violence ? Comment mieux préparer à l’avenir ? La Décennie 2001 - 2010 de la Culture de la paix et de la non - violence a permis une avancée significative dans le domaine de l’éducation à la paix aussi bien dans le nombre d’institutions, d’associations et de personnalités qui se sont impliquées que dans la diversité des initiatives qui se sont développées. En octobre dernier à la Conférence générale de l’UNESCO une recommandation a été présentée appelant à renforcer les activités sur la culture de la paix. Ce dossier fait le point pour informer, éveiller des vocations et permettre de nouvelles avancées. Comme le clame le préambule de l’UNESCO : « les guerres naissent dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes qu’il faut ériger les barrières de la paix ». Eduquer à la paix ce n’est donc pas un luxe, c’est une nécessité pour un monde de paix, pour la survie même de l’humanité tant l’accumulation d’armes met la planète en danger. Pour cela il faut faire preuve de courage et d’imagination. L’éducation à la paix : allons - y, ensemble ! N° 550 - Mars 2010 - Planète PAIX
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dossier éducation à la Paix
Violences dans et autour de l’école Sur ce sujet d’actualité, la Semaine de la presse à l’école est l’occasion, pour nous, mensuel pacifiste, de faire le point sur la façon dont il est traité médiatiquement, alors que les racines, les conditions d’apparition de ces violences sont complexes et profondes.
EN SAVOIR PLUS Site du Mouvement de la Paix : www.mvtpaix.org Ministère de l’éducation nationale : www.education.gouv.fr 14
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I
l nous faut distinguer la violence qui a lieu aux abords des établissements scolaires et la violence dans l’enceinte de l’établissement. De même, la violence entre élèves et celle résultant de l’intervention d’éléments extérieurs, allant jusqu’à l’intrusion dans des classes ne sont pas du même ordre. Distinguons ce qui est violence causée par des jeunes et ce qui est violence causée par des adultes, souvent en liaison avec des trafics délictueux dans les quartiers, ou bien violence par des parents et des familiers à l’encontre d’éducateurs pour des conflits dits « scolaires » qu’un médiateur, une entrevue, une explication écrite ou verbale auraient dû éviter. Distinguons les violences liées à des jeux dangereux dans la cour, de celles causées par des discriminations inadmissibles, des bizutages délictueux dans certains internats ou à l’entrée de certaines classes, dont les auteurs sont abusés par les tenants de pseudo traditions autoritaires et sexistes. Soulignons aussi la violence des images reçues par les élèves dans les films, les jeux et clips vidéos, les séries télévisées. Les stéréotypes les plus éculés dominent les personnages et leurs motivations dans certaines publications visant le public jeune. N’oublions pas la multitude d’exemples de délits, tricheries, violences, sexisme et discriminations dans la société, l’économie, la vie familiale ou professionnelle, qui perturbent l’efficacité de l’éducation des jeunes au respect de l’autre, au vivre ensemble et à la résolution non - violente des conflits. N’oublions pas l’effet négatif des cas de défaillances ou d’abus de pouvoir de la part des institutions de la République qui devraient être exemplaires, qu’elles soient scolaires, administratives, judiciaires ou policières. Chacune de ces circonstances mérite une analyse, une approche et un traitement spécifiques, certains spécialistes disent « à la carte » ou « sur mesure ». Mais dans chaque cas, la dimension éducative est primordiale que ce soit pour la prévention, la détection des situations de souffrance, de nécessité de soins, la médiation, la résolution du conflit, la compréhension des éléments indispensables à la vie en commun qui ont été ba-
Investir dans l’éducation, la paix, la non - violence
foués, l’acceptation de la sanction juste et la reconstruction de la personne. En même temps, des insuffisances du système éducatif sont dénotées avec constance: manque de personnels de surveillance, d’assistance sociale, de médiation ; suppressions de postes d’enseignants, de remplacements, insuffisance de formation initiale et continue pour affronter les difficultés nouvelles des métiers de l’enseignement et de l’éducation, manque de stabilité des équipes pédagogiques liées à la précarité d’un fort pourcentage des emplois. De même, la médecine scolaire, les psychologues - conseillers d’orientation, l’éducation artistique, l’éducation physique et sportive sont menacés. Les salles d’études, les bibliothèques - documentation, les foyers et clubs d’animation et d’activités culturelles sont en recul. La taille inhumaine de certains collèges et lycées ne fait qu’aggraver ces difficultés avec de moins en moins d’adultes disponibles pour les besoins des jeunes en termes de références, de conseils et de recours de proximité.
21 septembre
1 jour pour la Paix ?
© Mvt Paix
© Thomas 2009
Le 21 septembre 2010 : pour une grande Journée internationale de la paix dans le monde.
est la réponse d’avenir pour la Jeunesse, et non l’emballement sécuritaire
Pourtant, la hausse de la fréquence des violences scolaires n’est pas statistiquement établie même si elles font des « unes » très vendues. En revanche, il est établi qu’un acte grave peut se produire occasionnellement dans quasi n’importe quel établissement, mais aussi que 50 % des incidents sont dénombrés dans 10 % des établissements dont on constate de façon significative qu’ils sont situés dans les secteurs cumulant les difficultés sociales, la désespérance du chômage des jeunes et des parents, le recul des services publics de tous ordres, l’isolement par la pauvreté des transports en commun, le retard dans les équipements sociaux, culturels et sportifs. La fin de la carte scolaire a nui fortement à la mixité sociale dans l’école de ces zones, quand il en subsistait encore, aggravée aussi par la disparition sur ce périmètre de certaines spécialités et options de formation. à l’image de la société actuelle, il y a réellement, chez certains jeunes, un recul du « vivre ensemble », du respect d’autrui, une remontée du chacun pour soi et de la volonté de domination machiste, une recherche accrue du « paraî-
tre » et de l’argent facile, donc délictueux. Mais les généralisations sur « la violence des jeunes » sont injustes et relèvent de cette défiance que l’on connaît en France depuis des décennies à l’égard des générations montantes. La globalité des jugements portés par une partie des médias et les secteurs les plus rétrogrades marque la réticence à laisser toute leur place et le plein accès aux responsabilités, pour les nouveaux diplômés, les nouveaux qualifiés, les nouveaux acteurs de la vie sociale, les nouvelles ambitions de la majorité des jeunes.
Le 21 septembre est l’occasion pour les peuples de dire non aux armes, non aux guerres, oui à la vie, oui à la paix. Le 21 septembre est Journée internationale de la paix depuis l’année 2001 par décision de l’Assemblée Générale de l’ONU du 28 septembre 2001 ( résolution 55 / 282 ). Auparavant, et depuis 1981, cette Journée internationale de la paix ( résolution 36 / 67, 30 novembre 1981 ) avait lieu le 3eme mardi de septembre, jour d’ouverture de la session ordinaire de l’Assemblée Générale des Nations Unies. Depuis cette date, malgré le silence de beaucoup de décideurs et de médias, la Journée de la paix gagne en ampleur et en intensité. Cette année 2010, elle sera au coeur de la mobilisation pour « les objectifs du millénaire pour le développement ». Pour plus d’infos, pour des idées, consulter les sites : www.21septembre.org www0.un.org/fr/events/peaceday/
La réponse fondamentale réside dans l’investissement éducatif, l’effort d’éducation, en particulier l’éducation à la paix et à la résolution non violente des conflits. La réponse réside aussi dans une richesse nouvelle, nécessaire, de la vie associative qu’elle soit ludique, sportive, culturelle, formatrice. La réponse ne peut résider dans une approche « sécuritaire » de la place des jeunes dans les localités et encore moins dans l’école. Raoul Alonso
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Poster carricature offert par Delgé et Planète Paix à l’occasion de la Semaine de la Presse à l’école 2010.
dossier
L’éducation à la Paix
art et pédagogie
Galerie « l’Art et la Paix » pour quoi faire ? à l’aube de notre XXI
eme
siècle, associer l’art et l’éducation à la Paix est encore plus une nécessité. à l’heure de la mondialisation, dans le bouillonnement des échanges, ouvrir l’esprit aux cultures, au sensible, à la prise de conscience du rôle de la création, est un outil précieux.
EN SAVOIR PLUS Site de la galerie L’Art et la Paix : www.mvtpaix.org/creation-paix/ galerie/galerie.php
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L
a galerie l’Art et la Paix a été créée il y a 50 ans, à l’initiative du Mouvement de la Paix avec l’aide de nombreux artistes dont Pablo Picasso. Le savoir s’inscrit dans le temps à la façon d’une conquête permanente et les vécus sont « organisateurs » d’apprentissages sur de multiples plans, sensibilités affective et artistique comprises. Toute approche d’oeuvre de créateur induit la confrontation de ressentis, permet de débattre sur les « grandes questions » de notre temps et, par là, « fabrique » de la culture de paix. Elle stimule les aptitudes à la controverse, la dérision, l’humour, à une saine insolence, à la prise de conscience de la folie de certains de nos actes – l’arme nucléaire entre autres ! Travailler à partir d’œuvres de Taillandier, Pignon, Ouzani, Lurçat … avec « le Totem de l’Amitié » * de Guédon, les « Carnavals », les « Colombes » ou les « Rondes » de Picasso, dans la perspective de cet « apprentissage qui mène au bout du monde » dont rêvait Jaurès, est DR possible dès le plus jeune âge. Le Totem de l’amitié, d’Henri Guédon. Mener à bien ces moments Une invitation à travailler sur la diversité, l’amitié ... d’éducation où le ferment sarents, que l’évidence de la diversité ne pourra se lutaire de l’imagination est à l’œuvre, peut contrebalancer la nocivité des ima- vivre que pour ce qu’elle est : la source même de ges matraquées d’une société lisse à l’ambition de l’humanité, son essence ; c’est apprendre à veiller pacotille qui nous imposent sournoisement des à ce que la dignité de celle - ci ne soit flouée pour personne. C’est approcher des pouvoir - vouloir modes de vie. Découvrir « La Guerre » et « La Paix » de Pi- choisir, et donc contribuer à structurer des apcasso, « Aux Soldats de l’An II » de Gosselin, ou ports précieux à la Culture de Paix. « La Coupe du Monde de Rugby » de Clarke … Marie - Hélène Bourdier c’est lutter contre la consigne dominante implicite : « consommez ce qu’il faut pour être pareils * cf. illustration. les uns aux autres » ; c’est permettre de côtoyer des productions et des individus tellement diffé-
F C N S E C
n e i d i t o u q u a x i a p a l e n i l c é D Le C
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Shakira et Obama pour l’éducation !
En décembre dernier, lors d’un discours à l’université d’Oxford, Shakira lançait un appel à Obama en déclarant : « notre mission pour une paix mondiale consiste à envoyer 30.000 éducateurs en Afghanistan et non pas 30.000 soldats », faisant référence à la décision du Président américain d’envoyer 30.000 hommes supplémentaires début 2010. Elle faisait ensuite part de son souhait : « En 2010, il faudrait que le monde de l’éducation devienne bien plus important que le monde de la domination ». Sa demande a - t - elle été entendue ? Pas sûr, toutefois l’interprète d’origine libano - colombienne a récemment rencontré le Président Obama et le Vice - Président Biden à la Maison Blanche afin de discuter de l’éducation !
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La star latina, très connue pour son implication dans la cause des enfants, et qui a même fondé une association pour développer des programmes pour les enfants défavorisés a affirmé à sa sortie du Bureau Ovale : « Nous avons convenu qu’investir dans nos enfants était la meilleure stratégie afin de booster une économie, combattre la pauvreté et promouvoir la sécurité et la paix ». Et d’ajouter : « Nous travaillerons étroitement avec le Président et son équipe afin d’appliquer sa vision des choses aux Latinos, aux enfants des états - Unis et partout dans le monde ».
Un outil de prévention des conflits
L’éducation à la paix vise à inculquer, notamment aux enfants, des valeurs universelles et des comportements, tels que la dignité, l’égalité, la liberté, la justice, la sécurité, la responsabilité, la solidarité
et la démocratie. Ces valeurs transcendent les préoccupations locales et nationales dans la quête de la solidarité universelle. L’éducation pour une culture de la paix et de la non - violence poursuit des objectifs tels que : respecter la vie et la dignité de chaque être humain sans discrimination ni préjugé ; pratiquer la non - violence active, partager son temps et ses ressources matérielles ; défendre la liberté d’expression et la diversité ; promouvoir une consommation responsable.
Unesco
Fondée en 1945, L’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture est une agence spécialisée des Nations Unies. L’UNESCO s’emploie à créer les conditions d’un dialogue entre les civilisations, les cultures et les peuples, fondé sur le respect de valeurs partagées par tous. C’est par ce
dialogue que le monde peut parvenir à des conceptions globales du développement durable intégrant le respect des droits de l’homme, le respect mutuel et la réduction de la pauvreté. Les principaux axes d’action de l’Unesco sont : - l’égalité entre les sexes ; - assurer une éducation de qualité pour tous ; mobiliser le savoir et la politique scientifiques au service du développement durable ; - promouvoir la diversité culturelle, le dialogue interculturel et une culture de la paix ; - édifier des sociétés du savoir inclusives grâce à l’information et à la communication. Le siège de l’Unesco se situe en France, à Paris, et l’organisation dispose d’un réseau de bureaux qui lui permettent d’être présente dans une cinquantaine de pays à travers le monde. N° 550 - Mars 2010 - Planète PAIX
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dossier
L ’ éduca t i
éducateurs à la paix
Coopération
Préoccupations En ro d’hier et aujourd’hui l’éduc Depuis longtemps, éducateurs, pacifistes mènent des actions d’éducation à la paix. Ils prônent le développement d’une culture de la paix dans la société et l’instauration d’une éducation à la Paix dans tout le système éducatif avec des sujets et des pédagogies spécifiques, du préscolaire à l’Université.
EN SAVOIR PLUS Site de l’AIEP : http://iaewp.org Site de la Journée internationale de la Paix : www.21septembre.org 20
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n effet, l’école est le lieu essentiel de l’enseignement des savoirs et des savoir - faire, mais aussi un moment privilégié de l’éducation et de la socialisation des jeunes, de leur expérimentation particulière d’un « vivre ensemble », dans la mixité, la laïcité, avec le respect des valeurs fondamentales de la République et l’enrichissement réciproque par la diversité des origines et des cultures. L’éducation nationale, ses enseignants et ses personnels éducatifs ont donc une responsabilité première dans cette avancée vers la culture de la paix. Mais elle n’est pas le seul acteur éducatif pour la jeunesse. Les familles, les artistes, les associations sportives, les animateurs de quartier, les mouvements et les media pour la jeunesse, etc, ont aussi une responsabilité d’éducation à la paix dans leur influence formatrice. L’éducation à la Paix n’a pas à être une discipline particulière d’enseignement, même si des savoirs spécifiques, des notions et des techniques sont à connaître et à faire connaître tant pour les jeunes que pour les formateurs et les éducateurs. Elle devrait pénétrer tous les actes d’enseignement et d’éducation. Elle doit sensibiliser aux enjeux de la culture de la Paix, du quartier à la planète. à cet égard, la proclamation, pour les années 2001 - 2010, par l’Assemblée Générale unanime de l’Onu, de la Décennie de la Culture de la Paix et de la non - violence en faveur des enfants du monde, a créé un nouvel élan pour les éducateurs du monde entier. Il faut absolument continuer sur cet élan au - delà de 2010, en liaison avec l’Unesco qui a des responsabilités de mise en oeuvre. La déclinaison de cette Culture en huit thèmes essentiels * a permis d’approfondir son contenu, de l’élargir, de la valoriser aux yeux de tous et de montrer qu’elle concerne tous les domaines de la vie sociale, économique, politique et environnementale, mais aussi de la vie comportementale personnelle, familiale et relationnelle. Des actions et des initiatives communes, des concertations, des rencontres ont rassemblé des éducateurs, des enseignants, des mouvements pacifistes, antiracistes, féministes, sociaux et alter mondialistes, des associations de jeunesse. En France et au niveau international, des structures ponctuelles ou des réseaux plus pérennes se sont mis en place pour maintenir des contacts, animer la Décennie, travailler avec les commissions Unesco et susciter des Rencontres. Dans tous les continents le phénomène est le même. Des Conférences mondiales ou continentales, se sont régulièrement tenues, par exemple à Paris en 1992 puis 2000. à cette occasion, le mouvement international “ Teachers for Peace ’’ ( Enseignants pour la Paix ) a été honoré comme “ Messager de la Paix ’’ par l’Onu. Depuis son Congrès mondial de 2004 au Mexique, il s’est transformé en une Association Internationale des éducateurs à la Paix ( A.I.E.P. ) que l’Unesco a agréée comme organisation en relation opérationnelle avec elle. L’AIEP participe également aux Forums Sociaux et s’inscrit dans le vaste élan international pour exiger et bâtir un « autre monde » de paix, de justice et de culture de paix. Jean Ridoux, Président de l’AIEP Raoul Alonso, Vice - Président exécutif de l’AIEP * Voir en page 22 « Références » les 8 thèmes déclinés par l’Onu pour la Culture de la Paix.
Né en 1928, l’Office Central de la Coopération à l’Ecole ( OCCE ) rayonne sur toute la France. Objectif : mettre en place dans les écoles, collèges et lycées des actions propices à l’éducation à la Paix, pour que enfants et jeunes deviennent des citoyens responsables et solidaires.
EN SAVOIR PLUS Fédération nationale de l’OCCE : 101 bis rue du Ranelagh 75016 Paris. Tél. : 01 44 14 93 30 E - mail : federation@occe.coop Site Internet : www.occe.coop
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ute pour ation à la Paix
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es objectifs sont clairs : « L’école, de la maternelle à l’université, a pour finalités le développement de la personne et la formation du citoyen. » Reconnue d’utilité publique et agréée au titre des associations complémentaires de l’école, cette association loi 1901 proclame : « Le citoyen est conscient de ses droits et de ses devoirs, s’implique dans la vie de la cité et coopère avec d’autres aux transformations nécessaires de la société. » Il prône la participation des élèves aux instances de gestion et de concertation et des valeurs comme l’écoute, le respect de l’autre, le partage des savoirs et des responsabilités, l’entraide, la solidarité, l’autonomie. L’OCCE est présente à l’école Jean - Jaurès de Garges - lès - Gonesse ( 95 ), grâce à l’implication d’enseignants dans l’organisation d’échanges internationaux propices à l’éducation à la Paix. Le projet L’organisation coopérative se mène sur le thème de l’eau. Ici, les élèves de Bellevue, école marocaine du Moyen - Atlas ( Maroc ), d’une école ou d’un établisaccueillent leurs correspondants de l’école de Garges - lès - Gonesse . sement scolaire s’articule autour d’un projet d’école, ou Autre action, éco’coop, l’Agenda 21 des coopératives scolaires d’établissement, impliquant les élèves, une équipe d’enseignants ca- promeut le développement durable. Théa agit pour le développepable de coopérer avec les parents et d’autres partenaires. « L’école ment à l’école de l’éducation artistique du théâtre et de la danse. peut ainsi devenir un lieu de vie démocratique, où chacun pourra 2010 est aussi l’occasion de fêter les 20 ans de la Convention Ins’épanouir, apprendre, se former et réussir. » ternationale des Droits de l’Enfant, auquel se réfère l’OCCE dans
L’OCCE propose des initiatives nationales. « étamine » fait vivre l’aventure de l’écriture et de la lecture coopératives. Les livres écrits seront lus par des enfants d’autres écoles. Ou encore la semaine de la coopération à l’école chaque année, depuis 2001 qui se déroule cette année du 22 au 26 mars. « Lire et écrire des images », festival vidéo scolaire assure, depuis 1988, la promotion et la diffusion de productions d’élèves, de la maternelle au lycée. Une bonne manière d’éduquer au langage audiovisuel. « à l’école, comme au jardin », développe des actions d’apprentissage par le jardinage, avec chaque année l’organisation du Concours annuel des écoles Fleuries.
son projet éducatif et de société qui aide également des projets d’échanges internationaux solidaires Autant d’actions et d’orientations qui s’inscrivent pleinement dans l’éducation à la citoyenneté et à la paix.
L’OCCE en chiffres L’Office Central de la Coopération à l’Ecole ( OCCE ) fédère la vie et l’action pédagogique de la plupart des coopératives scolaires et d’un grand nombre de foyers coopératifs de collèges et de lycées. L’OCCE réunit au sein de sa fédération 50.000 coopératives scolaires représentant 4.560.000 adhérents, affiliés à 101 associations départementales réparties sur tout le territoire national.
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campagne références
La Culture de la paix : qu’est - ce que c’est ?
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elon la définition des Nations Unies, la Culture de la paix est un ensemble de valeurs, attitudes, comportements et modes de vie qui rejettent la violence et préviennent les conflits en s’attaquant à leurs racines par le dialogue et la négociation entre les individus, les groupes et les états ( résolutions des Nations Unies A / RES / 52 / 13 : Culture de la paix et A / 53 / 243 : Déclaration et Programme d’action sur une Culture de la paix ). Pour que la paix et la non - violence prévalent, il nous faut : - renforcer une culture de la paix par l’éducation ; - promouvoir le développement économique et social durable ;
- promouvoir le respect de tous les droits de l’homme ; - assurer l’égalité entre les femmes et les hommes ; - favoriser la participation démocratique ; - développer la compréhension, la tolérance et la solidarité ; - soutenir la communication participative et la libre - circulation de l’information et des connaissances ; - promouvoir la paix et la sécurité internationales.
« Les guerres prenant naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix … » Acte constitutif de l’UNESCO, 1945.
Des outils pour cultiver la paix
La Mallette de la Paix
C
ette mallette est un outil pédagogique original et complet, destiné à de très nombreux publics : écoles, collèges et lycées, centres aérés et de loisirs, mais aussi colonies de vacances, ludothèques, centres pour adolescents, comités d’entreprise, etc. Conçue et distribuée par le Mouvement de la Paix, elle contient des jeux de société pour favoriser la connaissance, la réflexion, le calcul ( jeu de la Colombe et jeu d’Awélé ), des films, des livres et de nombreux textes ayant pour thème la Paix et pouvant donner lieu à de multiples activités : chant, réflexion littéraire, jeux de rôles, une bibliographie, etc. La Mallette est fournie avec deux demi - journées de formation de ses futurs animateurs, assurées par des personnes du Mouvement de la Paix * d’Île - de - France. Une revue trimestrielle destinée à un échange d’informations entre les divers utilisateurs est en cours d’étude ainsi que la création d’un blog. Florence CASTANDET * Association reconnue d’éducation populaire.
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N° 550 546-547 - Mars - Novembre/Décembre 2010 - Planète PAIX 2009 - Planète PAIX
Des livres pour aller plus loin « Histoires vraies des violences à l’école » par Francis Lec et Claude Lelièvre, Ed. Fayard – 08 / 2007 – 20 euro. Trop souvent, la violence à l’école est considérée comme un phénomène récent, concentré dans certains établissements dits « sensibles », un phénomène qui serait « à la marge » et le fait de « marginaux ». L’investigation historique révèle le contraire. De plus, il est urgent de prendre toute la mesure du problème, d’autant plus qu’il s’est déplacé ces dernières années sur le terrain juridique. à travers les très nombreuses histoires de violences scolaires d’antan, d’hier et d’aujourd’hui, évoquées dans ce livre, les auteurs entendent rappeler que le saccage du matériel, le tabassage des professeurs ou les coups de couteau ne sont pas l’apanage de notre modernité. « L’éducation et la paix » par Maria Montessori, Ed. Desclée de Brouwer – 08 / 2001 – 18,30 euro. Entre 1932 et 1939, Maria Montessori a proposé une série de conférences sur les liens entre l’éducation et la paix en soutenant l’idée d’une réforme sociale constructive. C’est tout un idéal humaniste qui anime son combat, où l’éducation s’étend au - delà du purement scolaire pour transformer la civilisation et améliorer l’homme à travers l’enfant. Le texte éclaire l’effort de Maria Montessori pour sensibiliser l’opinion internationale à l’importance de l’éducation de l’enfant afin de créer une culture de la paix qui soit enracinée dans l’homme dès les premières années de sa vie.
JEUX n°4 ! — Spécial semaine de la presse !!! Gagnez un t-shirt ou faites gagner un abonnement
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?
Questions à choix multiples, pour chaque question cochez la ou les bonnes réponses
Pour gagner *, répondez aux questions et renvoyez vos réponses par courrier, avec vos coordonnées et celles de la personne ou de l’établissement bénéficiaire de l’abonnement gratuit ( Nom, Prénom, adresse, Tel. ), à : Mouvement de la Paix – 9 rue Dulcie September – 93400 Saint Ouen
1 - Nom de la bombe atomique qui a explosé à Hiroshima : a) Fat man
b) Little Boy
c) Big Brother
d) Little Sister
2 - Combien y - a - t - il eu de bombardements nucléaires en temps de guerre ? a) 1
b) 2
c) 3
d) 4
3 - E ntre quels états ou dans quelle ville y - a - t - il des murs ou des barrières séparant 2 états en 2009 ? a) Israël et Territoires palestiniens c) Berlin Est et Berlin Ouest
b) Espagne et Maroc d) états - Unis et Mexique
b) Bamako
c) New - York
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4 - E n mai prochain se tiendra la conférence de révision du Traité de non prolifération nucléaire ( TNP ). Dans quelle ville se tiendra - t - elle ? a) Paris
6 mois
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d) Dubai
5 - E n 2001, alors que commence la décennie internationale pour la culture de la non - violence et de la paix, l’Assemblée générale de l’ONU fixe la date de la Journée internationale de la Paix. Quel est cette date ? a) 14 juillet b) 11 novembre
c) 21 septembre
d) 8 mars
* Les 100 premières personnes dont les bonnes réponses seront parvenues au magazine gagneront un t-shirt ( dans la limite des stocks disponibles ) ou feront gagner à la personne de leur choix 6 mois d’abonnement à Planète Paix.
Réponses du Jeu n°3 en page 4.
On peut agir sur les causes des guerres et des violences… … surtout si on les connaît Abonnez-vous à ‘‘Planète Paix’’ Une information différente, une liberté d’expression, sans discours formatés
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mondialiser la paix Unesco
© Eric Biesse
De nouveaux enjeux pour la Paix Si l’éducation est un outil majeur pour construire la paix, elle est aussi devenue une cible spécifique dans les conflits. Pour l’Unesco 1, il est temps de repenser notre manière de construire la paix. EN SAVOIR PLUS Site de l’Unesco : www.unesco.org 1 - L’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture ( UNESCO ) a été créée en 1945 pour édifier la paix par la coopération internationale dans les domaines de l’éducation, des sciences et de la culture. 2 - « L’éducation prise pour cible 2010 ». Dans cette étude, l’auteur Brendan O’Malley, chercheur et journaliste britannique, souligne l’utilité que pourrait présenter la création d’un observatoire mondial consacré à ces agressions. 3 - Décennie internationale pour une Culture de Paix et de Non - Violence au profit des enfants du monde ( 2001 - 2010 ) adoptée par l’Assemblée Générale des Nations Unies, pour laquelle l’Unesco fut chargée de coordonner et d’initier des activités.
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Irina Bokova à l’occasion du lancement de l’Année internationale du Rapprochement des cultures au siège de l’Unesco.
L
e nombre des attaques commises au nom de motifs politiques et / ou idéologiques contre des enseignants, des élèves, des établissements scolaires est en hausse, selon une étude de l’UNESCO publiée le 10 février sous le titre « Education under Attack 2010 » 2. Entre janvier 2007 et juillet 2009 des agressions contre le secteur de l’éducation ont été enregistrées dans au moins 32 pays. Bien souvent, en s’attaquant à l’institution éducative, il s’agit de s’en prendre à l’état. à l’inverse, il peut s’agir pour certains états ou organisations paramilitaires de neutraliser des opposants réels ou supposés en s’en prenant à des universitaires notamment. Pour l’Unesco, il existe de nouvelles causes de conflits et de violences. Ces menaces contemporaines contre la paix comprennent notamment le terrorisme, les conflits sur l’eau douce, et l’augmentation de la violence dans de nombreux points du globe. Afin d’aborder et de désamorcer ces menaces à la paix plus efficacement, l’attention doit être accordée à l’importance du dialogue et de la compréhension dans toutes les sphères de la vie. C’est un moyen de parvenir à une culture de paix dans un monde de diversité croissante. C’est sans doute la raison pour laquelle l’année 2010 a été désignée par l’ONU : « Année internationale du Rapprochement des cultures », pour laquelle l’UNESCO a été désignée comme chef de file. Sur cet enjeu de dialogue et de compréhension, le bilan de la « Décennie internationale pour une Culture de la paix et la non - violence au profit des enfants du monde » 3 peut apporter un éclairage. La connaissance de l’autre, tout comme l’accès aux besoins humains essentiels également évoqués comme nouvelle source de tension, étaient déjà des éléments clés de cette décennie. Ce programme se conclut cette année, et l’UNESCO va
La nouvelle étude ‘‘ démontre que l’éducation
peut devenir un terrain d’affrontement âprement disputé entre groupes opposés. L’éducation, dans le sens plein du terme, est un domaine qui doit être protégé de la violence politique, militaire et idéologique et, dans le même temps, qui doit constituer un cadre protecteur pour tous les élèves au sens large, en faisant progresser leur bien être et leur développement intellectuel, social, économique et émotionnel.
’’
Commentaire de la Directrice générale de l’Unesco, Irina Bokova, au sujet de L’éducation prise pour cible 2010. entreprendre une consultation avec l’ensemble de ses partenaires pour évaluer les principales réalisations qui ont été menées, les obstacles rencontrés, ainsi que les meilleures pratiques qui pourraient être généralisées à l’avenir. Un bilan nécessaire pour que l’éducation soit une force pour la paix, à condition que les états membres s’engagent réellement en faveur de l’éducation à la paix et investissent dans la réalisation des objectifs qui découleront de ce bilan. E.B.
mondialiser la paix Guinée
Et maintenant ? d’un Premier Ministre de transition issu des rangs de l’opposition, Jean - Marie Doré et la promesse d’élection dans six mois et voilà l’enthousiasme, diplomatique notamment, qui reprend. Mais c’est mal connaître la Guinée que de s’y fier !
EN SAVOIR PLUS Le site du journal Respect Mag : http://www.respectmag.com/ L’association Survie qui informe sur la politique de la France en Afrique : http://survie.org/ Un site d’informations sur l’actualité en Guinée : http://www.guineenews.org/
L
a Guinée est un pays qui se méfie de l’espoir. Et à raison. Jugez - en ! Août 1958, l’espoir d’une Afrique libre s’élève dans un stade à Conakry. Sékou Touré se lève, au nom de tout un peuple, pour dire au Général De Gaulle : « nous préférons la liberté dans la pauvreté à la richesse dans l’esclavage ». Le pays arrache l’indépendance. Belle promesse de lendemains qui chantent. Banbetto, quartier populaire de Conakry. Mais le héros devint l’opposition démocratique, est bien placé sous la vite tyran. Le reste ne fut que sang et larmes. surveillance des caciques 1 du régime militaire. 1984 : le dictateur meurt. L’espoir est de retour. Le Six militaires dans le gouvernement de transition peuple crie démocratie. La sodaltesque fomente et aux postes clés. Le général Mamadou Toto Caun putsch. Un vieux bidasse sans relief, ni promara est confirmé au poste de ministre d’État de jet ( autre que de garder le pouvoir ) s’installe. Le la Sécurité et de la Protection civile alors qu’il est Général Conté est moins sanguinaire certes, mais cité dans le rapport de l’Onu sur les massacres du champion du pillage économique. 2008 : le pilleur, 28 septembre 2008. comme le tyran, meurt au pouvoir. L’opposition Seule éclaircie, le « Conseil national de tranpolitique médiocre et enlisée dans ses querelles sition », créé le lundi 8 février, pour remplacer byzantines laisse la place à un autre « militaire », l’Assemblée nationale dissoute. Il est dirigé par Daddis Camara. Le masque démocratique de Dadla syndicaliste - opposante, Rabiatou Sérah Diallo. dis Camara tombe très vite. Il tire sur le peuple. Maintenant, l’issue de la transition dépend granLe 28 septembre au stade de Conakry, 157 persondement de sa volonté et de sa capacité à travailler nes sont tuées et plus de 1.200 sont blessées selon avec le Premier Ministre Jean - Marie Doré ... pour les organisations locales de défense des droits hufaire le poids face aux militaires. Ce qui ne sera mains. Fin 2009 : révolution de palais sanglante. pas facile, car l’armée guinéenne est traversée par Son « complice », Sékouba Konaté alias le ‘‘ Tigre ’’ des luttes de pouvoir, minée par la corruption et en sort gagnant. Comme toujours, il dit vouloir des liens incestueux avec les narcotrafiquants. rendre le pouvoir aux civils. Qui est dupe ?! Doré est face à l’histoire. Même s’il ne semble pas en avoir saisi la mesure. En effet, le Premier Ces gestes d’ouverture sont à prendre avec cirMinistre refuse de faire clairement le deuil de sa conspection. Ce n’est plus une question d’espoir candidature aux présidentielles. Or la dernière mais bien de maintenir la pression sur les putsdéclaration de Ouagadougou interdit au Premier chistes. La France s’est empressée, non seulement Ministre de transition de participer à la présidende lever les sanctions, mais de reprendre la coopétielle. Pour une fois, en Guinée, la balle est dans ration militaire ( ! ) et civile. Fort imprudemment le camp d’un civil … pour le moins ! Certes l’accord de Ouaga remet Ousmane NDiaye l’opposition démocratique dans le jeu politique Journaliste à Respect Mag et ouvre un relatif espace d’expression, il n’en de1 - Un cacique, mot d’origine aztèque emprunté au meure pas moins que les militaires font la pluie et le beau temps sur le terrain. Le nouveau premier taïno, renvoie à un mode de gestion politique despotiministre de transition, Jean - Marie Doré, issu de que de notables puissants et de potentats locaux. N° 550 - Mars 2010 - Planète PAIX
Photo Hervé Tilly
La nomination
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mondialiser la paix Rwanda
Revirement diplomatique À l’occasion du déplacement de Nicolas Sarkozy à Kigali le 25 février, l’association Survie décrypte ce qui constitue « un profond revirement de la diplomatie française dans la région des Grands Lacs », et tient à alerter l’opinion sur le fait que ce revirement reste fort éloigné
P
ar ce rapprochement avec le Rwanda, entamé il y a deux ans et consacré par cette visite, la diplomatie française vise trois objectifs : -la réintégration de la France dans les nouveaux partenariats économiques et industriels de la région ; -le règlement définitif de l’accusation de complicité de génocide pesant sur elle et quelques uns de ses hommes politiques et de ses militaires ; -enfin l’affirmation d’une « rupture » avec certains réseaux traditionnels de la Françafrique. Les diverses étapes du rapprochement entre les deux pays ont été l’objet d’une négociation serrée entre les deux États, dont l’un des enjeux majeurs fut l’accusation de complicité de génocide des Tutsi du Rwanda pesant sur la France ( 1 ). Il est à redouter que l’arrangement trouvé se contente au mieux d’une excuse officielle et solennelle ou de la reconnaissance d’erreurs de la France diluées au sein de celles de la communauté internationale.
En aucun cas, une simple contrition orale ne pourrait suffire à mettre sous le boisseau ce qui demeure comme l’un des plus grands scandales de la Veme République. Le soutien politique, militaire, financier de la France à un gouvernement génocidaire ne peut se dissoudre dans de quelconques excuses. La solennité d’une déclaration ne peut se substituer au nécessaire débat qui doit être mené dans notre pays sur sa politique en Afrique, et sur le rôle de son armée au Rwanda en 1994, comme en cinquante ans de présence sur le continent. En effet, en 2009, malgré un volontarisme de façade de l’élysée, les termes de la cooptation de
d’une véritable réforme de la politique de la France sur le
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Copyright : association Survie
continent.
Aide au développement
De mauvais élèves
A
la France sur des gouvernements profondément anti - démocratiques n’ont guère évolué ( Cameroun, Congo - Brazzaville, Mauritanie, Madagascar, Gabon, Niger, etc ). Le rapprochement Paris - Kigali s’inscrit dans cette filiation, car il pèse sur Paul Kagamé de graves soupçons sur le rôle tenu par son pays dans les conflits du Kivu voisin depuis 1998, ainsi que sur les nombreuses entraves à la démocratie relevées sous son autorité au Rwanda. Il apparaît donc que ce « dégel » entre les deux pays ne s’encombre d’aucune condition démocratique. En revanche, il vise une nouvelle fois à positionner la France et ses entreprises dans la compétition internationale qui se joue pour l’accès aux ressources naturelles de la région, au mépris de la justice pour les victimes du génocide et des autres crimes commis.
De ce fait, Survie tient à prévenir des risques de la normalisation en cours, qui pourraient s’assimiler à une amnistie mutuelle pour des crimes imprescriptibles, hors de tout contrôle des peuples concernés et sans tenir compte de l’intérêt des populations de la sous - région ( 1 ) Si la complicité française dans le génocide du Rwanda en 1994 reste un sujet tabou, inexorablement, la vérité sur le rôle de la France au Rwanda fait son chemin … De l’appui de la France aux dirigeants d’un régime dont l’hostilité aux Tutsi allait jusqu’à appeler à leur extermination, jusqu’à la production du témoignage de Georges Ruggiu, animateur belge de la radio des Mille collines. Condamné à douze ans de prison par le Tribu,al Pénal International pour le Rwanda (TIPR), il a témoigné de la présence de mercenaires étrangers aux côtés de hauts gradés de l’armée rwandaise ( documents tirés de l’ombre par le journaliste Benoit Collombat de France Inter ). De nombreuses questions restent donc posées.
EN SAVOIR PLUS Livre : « Rwanda 1994 », de l’association Survie Cette brochure est un support de sensibilisation du grand public au dernier génocide du 20eme siècle et au combat de l’association Survie contre l’oubli, le négationnisme et pour la vérité sur l’implication de la France. Disponible chez les libraires et sur http://survie.org/
lors que 25 milliards de dollars supplémentaires d’aide au développement avaient été promis pour l’Afrique, seuls 12 milliards devront probablement parvenir aux pays de ce continent pour 2010. C’est ce qu’ont affirmé, lors de la présentation du rapport1 de l’OCDE2 à Paris le 17 février, Angel Gurría, Secrétaire général et Richard Carey, Directeur de la Coopération pour le Développement de l’organisation. Certes, l’aide aux pays en développement va atteindre des niveaux record mais, ce sera moins que les aides promises par les principaux donneurs. Même si une majorité de pays respectera ses engagements, les résultats insatisfaisants de plusieurs grands donneurs signifient qu’il y aura un manque à gagner significatif, selon cette étude de l’OCDE2. Parmi les mauvais élèves, on retrouve notamment : la France, l’Allemagne, l’Autriche, le Portugal, la Grèce et l’Italie. Ces pays s’étaient engagés à atteindre un objectif minimal d’aide de 0,51% de leur Revenu National Brut (RNB). Or la France ne devrait pas verser plus de 0,46% de son RNB et l’Allemagne 0,40%. à l’opposé, certains pays vont dépasser cet objectif. C’est le cas de la Suède, avec une proportion d’Aide au Développement de 1,03% de son PNB. Pour lutter contre la pauvreté, les inégalités, et plus largement œuvrer à la construction d’une paix durable, il est fondamental que les états respectent leurs engagement et donnent une nouvelle impulsion aux politiques d’aide au développement. E.B. ( 1 ) étude estimative fondée sur les prévisions nationales de budget consacré à l’aide pour 2010 et sur les estimations de RNB prévisionnelles. ( 2 ) Organisation de coopération et de développement économiques.
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mondialiser la paix Afghanistan
Un mauvais mariage et beaucoup d’enterrements La nouvelle stratégie des états - Unis et de leurs alliés en Afghanistan c’est : de nouvelles offensives militaires et le dialogue avec les chefs de guerre. Pourtant, sous la pression des opinions publiques, différents chefs d’état évoquent des « dates de retrait ». Voici quelques arguments pour les encourager à passer à l’acte.
EN SAVOIR PLUS Site du Mouvement de la Paix : www.mvtpaix.org Site du Collectif Otan - Afghanistan www.appelotanafghanistan.org 28
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’abord, il y a urgence, les Afghans sont soumis à d’horribles souffrances. La famine gagne, les « dommages collatéraux » tuent des milliers de civils ( 2.400 en 2009 ), les bombardements quotidiens sur le Pakistan accélèrent sa déstabilisation, des centaines de milliers de personnes s’entassent dans les camps de réfugiés ou tentent de fuir vers l’Europe. Et des soldats comme ces quarante Français tués, laissent partout des familles au désespoir. Pourquoi cette guerre ? En 2001, après les attentats du 11 septembre, le président des états - Unis, foulant le droit international, a lancé cette équipée pour déloger Ben Laden et le régime des talibans qui abrite Al Qaeda. Cette expédition a vite perdu son sens premier : le régime des talibans est rapidement renversé et Ben Laden et son groupe se volatilisent.
Le pompier pyromane Le terrorisme islamiste, lui, prospère, mais pas dans les pays occidentaux. Ses cibles sont presque toujours dans les pays musulmans. Depuis 2001, les victimes du terrorisme islamiste sont cent fois plus nombreuses dans les pays musulmans tandis que les attentats en Occident se comptent sur les doigts d’une main. Quel est le meilleur argument de l’islamisme radical pour justifier la terreur et appeler à l’avènement de régimes islamistes ? Dénoncer les régimes corrompus qui s’allient avec « l’infidèle » massacreur des musulmans. La guerre d’Afghanistan, comme celle d’Irak et du Proche - Orient, alimente l’islamisme radical, qu’il soit politique ou armé, et déstabilise le monde musulman. Que font donc les armées occidentales enlisées dans ces guerres insensées ? Elles justifient la colère de millions d’Afghans et de musulmans qui, s’ils ne partagent pas les projets des terroristes islamistes, souffrent des méfaits des états - Unis et de leurs alliés : pays occupés, massacres, bavures, soutien aux régimes corrompus ... Belle promotion de la modernité, de la démocratie et des Droits de l’homme ... Cette guerre produit du terrorisme et ce sont les habitants des pays mu-
sulmans qui en pâtissent le plus ! Les armées françaises, états - uniennes, britanniques, etc, ne sont pas en train d’amener les Droits de l’homme et de la femme : elles mettent le feu à la planète !
S’allier avec le diable ? Pour tenter de sortir du piège afghan, c’est désormais officiel : on né - go - cie. Les auteurs des pires atrocités de la guerre civile, les actuels chefs de guerre, sont désormais les futurs alliés pour « stabiliser » le pays. On connaissait les vice - présidents Mohammad Qasim Fahim et Karim Khalili, mais qui aurait pensé à Hekmatyar ? Cet ex - favori des services secrets US contre les Soviétiques, a été classé en 2001 « terroriste international ». Mais, depuis quelques mois et alors qu’il a tué 10 soldats français en août 2008, son nom circule comme futur collaborateur ... Quelle injure aux victimes, à la raison, au Droit ! On veut remettre entre les mains des chefs de guerre ce pays meurtri qui risque de se morceler en « fiefs » ! Ces fondamentalistes médiévaux préparent un bel avenir aux Afghans : la guerre civile et la Charia la plus stricte du monde. Et ils enverront le message suivant au monde entier : le terrorisme est un bon business ! C’est à cela qu’il faut mettre fin : la corruption, l’impunité, la guerre et le terrorisme, en s’attaquant à leurs racines. Exactement l’inverse de ce qui est fait. Arielle Denis
mondialiser la paix Palestine
Un stade de foot sur une colline nord de Jéricho, est un village où tout projet de construction est interdit par l’armée israélienne. Loin de se décourager, les habitants déploient des trésors d’inventivité et relèvent le défi de se construire un stade. EN SAVOIR PLUS Quelques infos sur la résistance non - violente dans la vallée du Jourdain : www.jordanvalleysolidarity.org
© : Jordan Valley Solidarity / Chris
Toutes les infos sur le village de Bil’in : www.bilin-village.org
Al - Zubeidat, 2009.
l faut de la ténacité et de la persévérance aux habitants de ce village de la vallée du Jourdain pour niveler la colline afin de créer un terrain de football, à moins de 100 mètres de la colonie israélienne illégale de Argaman. Al - Zubeidat, est situé en partie en « zone C » ( 1 ) sous contrôAl - Zubeidat, 2009. le israélien, et est soumis à l’arbitraire des règles imposées par les occupants : entraves à la liberté de circulation ou à l’accès à l’eau, interdiction des nouveaux bâtiments ( alors que les colonies se sont développées à grande vitesse ) destructions de maisons et expulsions de familles. Le village héberge maintenant près de 1.800 membres issus de la même Hamula ( clan ), à l’origine bédouine, réfugiés en 1948 de Beer al - Sabe aujourd’hui ville israélienne de Beer Sheva. En 2008 le maire de Zubeidat avait déclaré qu’il n’était pas décidé à devenir de nouveau un réfugié. Et aujourd’hui, avec le mouvement de résistance populaire en Cisjordanie, initié dans le village de Bil’in ( 2 ), et le soutien international, l’espoir renaît dans cette vallée du Jourdain. Au village, les responsables, confrontés au problème du désœuvrement et de l’absence de perspective des jeunes, ont décidé de construire ce stade de foot et ont pour projet d’avoir une équipe de haut niveau. Lorsqu’il sera terminé, il y aura une aire de jeux et un terrain de football pour le club des jeunes de trois équipes, ( enfants, jeunes et adultes ) qui sont déjà considérées comme étant « les meilleures » dans la vallée. Pour tromper l’armée israélienne et contrer la violence des colons tout en menant à bien leur projet, les habitants de Zubeidat organisent les travaux les samedis, jour de Shabbat pour être plus tranquiles et ont déniché un vieux bulldozer et des camions. La dimension prévue pour ce stade est de 10.000m2. En 2009, lors de la visite d’une délégation de pacifistes français, les travaux commençaient ( cf Planète n°542 mai 2009 ). Cette année, une nouvelle délégation du Mouvement de la Paix se rendra sur place à l’occasion de la Conférence internationale sur la Résistance
© : Jordan Valley Solidarity / Chris
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Al - Zubeidat, au
non - violente qui se déroule à Bil’in. Une opportunité pour constater de visu où en est ce stade de Zubeidat, l’impact de l’usage de la non - violence dans le quotidien de ces Palestiniens. ( 1 ) Selon les accord d’Oslo I et II, qualifiés « d’intérimaires » qui devaient évoluer pour arriver à la création et l’autonomie de l’état palestinien, la Palestine est divisée en 3 zones : la zone A sous contrôle de l’Autorité palestinienne ( uniquement sur les question d’éducation, de santé, d’état civil, de transport et de sécurité intérieure ) ; la zone B où les Palestiniens doivent partager le contrôle avec les forces israéliennes ; la zone C dite « militaire et sensible » sous contrôle israélien. ( 2 ) La cinquième conférence annuelle de Bil’in sur la résistance populaire non - violente aura lieu du 21 au 23 avril 2010 dans ce village de Cisjordanie situé à 15 km à l’ouest de Ramallah.
En Palestine, pas encore d’état mais une fédération de foot affiliée à la FIFA ! La Palestine est affiliée à la Fifa ( Fédération internationale de Football ) depuis 1998. Une équipe palestinienne participe à des compétitions officielles depuis 2008 ( match contre la Jordanie à Jérusalem mais ne s’est pas encore qualifiée au niveau international ). Le championnat de première division a repris en Cisjordanie après 8 ans d’interruption. Un championnat a actuellement lieu entre les différentes équipes de Cisjordanie.
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culture Cinéma
Invictus à celles et ceux qui sont révoltés par la banalisation du racisme dans les débats pseudo démocratiques, révoltés par la paranoïa sécuritaire, par les camps de rétention, la course aux armements et les agressions impérialistes ...
L
e film de Clint Eastwood qui nous raconte l’histoire de la lutte de Mandela pour contribuer à sortir le peuple d’Afrique du Sud de l’apartheid sera une bouffée de plaisir. Le choix d’une politique de réconciliation que Mandela développe, y compris en prison, dans un climat, fabriqué politiquement, de haine entre les communautés, n’est malheureusement pas toujours compris par son entourage politique. À son arrivée à la présidence de la République, Mandela ne licencie personne, les proches de Mandela et l’ancien personnel doivent comprendre le caractère artificiel de leurs oppositions. Mandela se promène en ville ou entre dans un stade sans crainte, refusant le climat de peur, liant des amitiés. Mandela se préoccupe de la situation de famille d’un de ses anciens gardiens de prison. L’apartheid s’exprime aussi dans la pratique sportive par une séparation raciste entre le rugby, sport des Blancs, et le football, sport des Noirs, Mandela considère donc que la réconciliation politique passe aussi par la réconciliation dans le sport, cette option politique étant particulièrement pertinente dans la mesure où le sport est une activité collective très populaire et très médiatisée. Seul contre tous ses partisans, Mandela demande à ce que l’équipe nationale de rugby, autrefois symbole de l’apartheid, continue à s’appeler l’équipe des Springboks. Dans le cadre de la préparation du Mondial de rugby, il invite à la Présidence le capitaine de l’équipe et il se rend aux séances d’entraînement. Les Springboks acceptent de faire de l’animation sportive dans les ghettos noirs et intègrent un joueur noir. La vic-
Certes, Eastwood n’évoque pas ou peu certaines péripéties rencon du Monde 1995, tel l’aquatique demi - finale face au XV de France … l’essence de cette histoire, les faits qui font de cette Coupe du mon
toire des Springboks devient l’espoir des Blancs comme des Noirs. Les opinions et les attitudes racistes, par la médiation du sport, se transforment en attitudes de compréhension et de confiance. La domestique noire devient l’amie de la famille. Blancs et Noirs fraternisent en écoutant la finale du Mondial. On se prend à rêver que ces expériences de fraternité constituent l’amorce d’une union contre la domination abstraite du profit et de la concurrence, domination qui n’existe que grâce à la division communautariste ou à la division politique. J - P. D
Le sport peut - il Cette question, posée sous l’angle de la réconciliation après l’apartheid en Afrique du Sud dans « Invictus », Photo FSGT
est aussi le principal but de la FSGT *…
La boxe non violente ... Le jeu c’est de faire biper la cible de l’adversaire sans se faire toucher. La boxe n’est plus une entreprise de destruction du cerveau adverse, mais l’art de toucher sans démolir. Ici, au camp de réfugiés de Tulkarem ( Cisjordanie ) en juillet 2009.
EN SAVOIR PLUS Site de la FSGT : www.fsgt.org 30
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ix années de projets continus en France bien sûr mais aussi en Palestine et en Algérie, et plus de trente années d’expérience en foot à 7 joueurs auto - arbitré nous inspirent les réponses suivantes. Pour que la culture sportive soit vraiment le vecteur de la Culture de Paix et de non - violence que nous voulons il faut travailler dur, innover beaucoup. Il faut s’émanciper du modèle qui domine partout dans le monde et plus encore dans les pays et les milieux les plus démunis. Ce modèle est basé sur le culte du résultat à tout prix, la sélection des meilleurs et l’élimination des moins forts. Bien trop souvent ce sport est une machine à fabriquer des perdants. Imaginez la violence faite à un petit garçon qui ne rentre presque jamais sur le terrain de foot et fait banquette au prétexte qu’il n’est pas assez bon pour faire gagner son équipe. Imaginez la violence faite au milliard de filles de par le monde qui ne peuvent pas jouer au sport pour des prétextes tous plus mauvais les uns que les autres. Imaginez la violence insidieuse faite aux chômeurs quand un club peut dépenser l’équivalent de milliers d’emplois pour s’offrir une star
Livre
© 2009 Warner Bros
Faiseurs d’Humanité Lilian Thuram publie « Mes étoiles noires » 1
trées par les Boks sur la route de la victoire de la Coupe … Mais le rugby n’est pas le sujet du film et il nous conte de la plus belle de toutes.
Extrait de la Charte du Manden Toute vie ( humaine ) est une vie. Il est vrai qu’une vie apparaît à l’existence avant une autre vie, Mais une vie n’est pas plus ancienne«, plus respectable qu’une autre vie, De même qu’une vie n’est pas supérieure à une autre vie.
Les chasseurs du Mandé – Mali – 1222 - 1226
servir la paix ? du football. Il faut prendre de la distance vis à vis de la fascination exercée par le « téléspectacle » mondialisé du sport. Il faut savoir que c’est une gigantesque machine à convertir les émotions du spectacle et les résultats sportifs en autant de positions pour renforcer les pouvoirs politiques et économiques en place. Toute cette violence accumulée ne va pas dans le sens de la paix. Si nous voulons que le sport soit utile à la paix, il faut proposer des pratiques sportives alternatives. Notre idéal d’un sport pour la paix pourrait se rassembler dans la formule suivante : « En sport, quand tous les enfants jouent, le monde gagne » ... « et la paix progresse ». Si la formule est simple, sa mise en oeuvre est audacieuse. Pour proposer des activités qui n’oublient personne, filles et garçons issus de tous milieux, il nous faut faire appel à la créativité et nous débarrasser de nos stéréotypes sans oublier qu’à la base de chaque sport il y a d’abord un jeu. Mais évitons l’angélisme et les illusions, il n’y aura pas d’effet magique, ni de miracle. Si le sport a des vertus pacificatrices il n’aura que les vertus qui s’enseignent et se travaillent sans complaisance et avec obstination. Yves Renoux
à
travers plus de 30 portraits, le champion du monde de football français et antillais Lilian Thuram redonne perspective à l’Histoire de l’humanité. La plus ancienne femme connue dans l’histoire humaine, Lucy, avait la peau noire. Les révolutionnaires de 1789 sont les héritiers des chasseurs du Manden, au Mali, qui ont déclamé une Déclaration des Droits de l’Homme … en 1222. Un des grands pharaons avait la peau noire. Lilian Thuram ébranle le premier de la classe abreuvé au sein de « nos ancêtres les Gaulois ». Desmond Tutu, Nelson Mandéla, Aimé Césaire … et la couleur de peau n’a rien à envier à la discrimination des sexes. C’est une princesse angolaise, Zingha, qui incarne la résistance à l’envahisseur portugais ; Dona Béatrice a été la Jeanne d’Arc du « Kongo ». Et une esclave émancipée, Phillis Wheatley, a ouvert le grand livre de la poésie américaine. « La discrimination positive et la réparation » ne sont pas son eau bénite. « Au moment où on pratiquait l’esclavage dans les Antilles, il y avait le servage à Paris, et ça ne concernait pas les Noirs. Esclavage et servage renvoient tous deux à la même notion, l’exploitation de l’homme par l’homme ». Les victimes sont des deux côtés de chaque mur : belle histoire de Culture de paix. Lilian Thuram appelle à prendre parti, un parti commun : « Chacun des personnages de mon livre quitte son état de victime, dépasse sa couleur de peau pour arriver à lutter contre les injustices. Les victimes s’apitoient trop sur leur sort et attisent le mépris, voire la haine de l’autre. Surtout, elles recherchent forcément des coupables. Et le cycle ne peut que recommencer » 2.
« Le monde est dangereux à vivre. Non pas tant à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire. » En paraphrasant Albert Einstein, Lilian Thuram prend place dans la résolution des conflits d’aujourd’hui ; la Culture de la Paix fonde à la fois racines et avenirs communs. P.F 1 - Mes étoiles noires, de Lucy à Barack Obama, de Lilian Thuram. Éditions Philippe Rey. 18 euro. 2 - Entretien Mina Kaci – Humanité du 23 / 01 / 2010
* Fédération Sportive et Gymnique du Travail. N° 550 - Mars 2010 - Planète PAIX
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