Rapport de stage au LAUA

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langages, actions urbaines, altérités

RAPPORT DE STAGE du 17 juin au 13 septembre 2013

Noëmie Martin

sous la direction de Elisabeth Pasquier et le suivi de Pauline Ouvrard



SOMMAIRE

REFLEXIONS INTRODUCTIVES 5

Parcours préliminaire Progression des recherches, évolution de la problématique Les lieux de la recherche, observation des pratiques professionnelles

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EXPLORATION DE LA VILLE NEOLIBERALE 9

Ebauche d’article sur le MIPIM Bibliographie Entretien Analyse de documents et problématisation

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SUIVI DE L’ACTUALITE TURQUE

Revue de presse A propos de Gezi, les événements dans leurs fondements

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HYPOTHESES DE CROISEMENT 99



REFLEXIONS INTRODUCTIVES

Parcours préliminaire

Mener un parcours recherche s’est imposé assez rapidement, le poursuivre après le diplôme, ou même sa validation et inscription officielle, moins. Le chemin semblait tout tracé, la destination reste floue. L’amour des livres m’a conduite avec assez d’évidence vers la voie littéraire, excluant de fait les autres possibilités. Ce qui n’est pas le cas des études d’architecture, envisagées presque par défaut, afin de se confronter au monde concret, à de nouveaux univers construits et autant d’histoires qui s’écrivent. La difficulté à se projeter dans cette réalité, dans ce futur bâti et béton, a sûrement participé à me faire manquer les inscriptions et m’obliger à patienter une année à l’université. Perspective qui n’était pas sans me déplaire, imaginant la faculté comme une immense bibliothèque; passage obligé vers l’âge adulte, un sas vers quelque chose de plus déterminant, et intimidant. J’aurais aimé m’inscrire dans toutes les

disciplines de sciences humaines proposées, j’ai finalement arrêté mon choix sur la sociologie. Enthousiasmée par la nouveauté, assidue et intéressée, j’aurais volontiers poursuivi si l’on m’avait démontré la possibilité d’en faire un métier.

Mais me voilà en entretien d’entrée à l’école d’architecture de Nantes avec sans doute les deux professeurs les plus sociologues que l’on puisse y trouver donc, j’y vais. J’essuie quelques échecs, toujours en enseignement de projet, les cours théoriques m’étant bien davantage avantageux. Les notes de chaque examen sur table me rassurent : mon brillant passé scolaire n’est pas enterré. En conception architecturale, les premières phases sauvent régulièrement l’ensemble : analyse et intuition font partie de mon bagage littéraire.

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de s’attacher à l’essentiel. Difficile d’ailleurs parfois de savoir ce qui est essentiel. On laisse trop rapidement de côté ce qui est encombrant : c’est notamment le cas des compte-rendus d’observations et des entretiens, rapidement incorporés dans le travail final et finalement laissés à distance.

Après un peu plus de trois ans, je termine ma Licence en stage dans une agence tout en rédigeant le Mémoire Vive, rétrospectif et perspectif. Moment réflexif sur mon parcours étudiant, c’est le lieu d’énonciation de mon intérêt privilégié pour la recherche urbaine. Cet intérêt devient engouement suite à la rencontre avec Istanbul. Ma première année de Master en Erasmus dans cette ville n’aura pas été particulièrement riche sur le plan scolaire, mais l’expérience d’une vie nouvelle et, je persiste à le croire, d’une ville singulière, réveille mes ambitions. Il devient nécessaire de pouvoir fixer quelque chose de ce qu’il s’y joue, d’essayer de comprendre cette ébullition confusément ressentie, éventuellement. Le mémoire de Master en est évidemment l’occasion. Il prend alors une dimension légèrement supérieure au fort intérêt que je lui portais pourtant déjà. Finalement, l’opportunité d’un stage dans une structure de recherche à Istanbul apporte le surplus d’évidence nécessaire pour que je m’engage dans un Master teinté “recherche”.

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Progression des recherches, évolution de la problématique Pouvoir enfin consacrer la majeure partie de mon temps à un objet de recherche personnellement choisi m’a procuré une grande satisfaction. Se donner les moyens de s’y intéresser intensément et passionnément était le but de mon déplacement à Istanbul. Cette particularité du travail à l’étranger, plus encore hors l’Occident, n’est pourtant pas sans inconvénient. C’est évidemment la barrière de la langue et globalement, la difficulté de compréhension : différences culturelles, méconnaissance de la complexité historique et politique. Et après la phase de terrain, la précipitation dans la mise en forme du travail, dans la rédaction, provoque alors des raccourcis maladroits qui glissent vers l’ethnocentrisme. En dehors de ces complications spécifiques à l’étranger, c’est également la découverte à tâtons de la nébuleuse économique et financière. Difficile alors, avec la volonté de respecter les dix mois impartis,

Ces regrets, émis juste après la soutenance et au début de ce stage au laboratoire de recherche ouvraient nécessairement mon travail vers son prolongement. C’est d’abord l’envie de creuser ce sujet et, puisque je suis de retour à Nantes, de le questionner d’une manière plus internationale, mais aussi nantaise et ainsi d’échanger avec d’autres chercheurs concernés au laua. C’est l’opportunité de bénéficier des visites et observations précédentes de la scène du MIPIM, évoquée dans mon mémoire, par des chercheurs du laboratoire. Le projet est alors d’inscrire le développement urbain stambouliote dans des processus globaux, dans sa cristallisation qu’offre le salon immobilier. Dans le même temps, c’est l’éclatement des protestations autour du parc Gezi et de la place Taksim, et la propagation d’un mouvement politique contestataire bien plus large. Impossible de s’en détacher. On ne quitte pas Istanbul si facilement. Ainsi Istanbul, après avoir été un élément motivant majeur pour mon mémoire, reste un terrain privilégié pour les différents sujets abordés pendant mon stage, concernant les problématiques de la ville néolibérale.


Le droit à la ville est certainement un des enjeux principaux des révoltes de juin. Dans Le Capitalisme contre le droit à la ville1, David Harvey fait référence à Robert Park, pour qui la ville constitue « la tentative la plus constante, et dans l’ensemble la plus réussie, faite par l’homme pour refaire le monde dans lequel il vit conformément à son désir le plus cher. Mais, si la ville est le monde tel que l’homme l’a créé, elle est aussi le monde dans lequel il est dorénavant condamné à vivre. Ainsi, indirectement, et sans percevoir clairement la nature de son entreprise, en faisant la ville, l’homme s’est refait lui-même. »2 Ce qui explique d’abord l’importance du droit à la ville comme droit à nous changer nous même et à agir sur la société, comme droit collectif plutôt qu’individuel. Mais aussi, par effet ricochet que ceux qui font la ville la font à leur image. N’est-il pas alors déterminant de savoir qui fait la ville ? C’est ce que je me suis attachée à étudier pendant mon stage : comprendre les systèmes d’acteurs responsables de la transformation urbaine, non pas les architectes et urbanistes, mais ceux pour qui ceux-là travaillent. C’est-à-dire les élus politiques, certes, mais aussi les promoteurs et les investisseurs. La scène du MIPIM est censée représenter les acteurs les plus influents de ce milieu, par le décryptage de son organisation, de son fonctionnement, ses codes, événements, des projets qui y sont mis en avant et des sujets de 1 HARVEY David , Le Capitalisme contre le droit à la ville : Néolibéralisme, Urbanisation, Résistances, Editions Amsterdam, Paris, 2011. 2 Robert PARK, On Social control and collective behavior, Chicago University Press, 1967, p.3

prédilection des conférenciers, en m’appuyant sur les travaux de recherche en sociologie des élites (car, ce n’est pas un secret, il s’agit des élites), l’idée était de brosser un tableau des fabricants de ville, de leurs valeurs et de celles qu’ils injectent donc - volontairement ou non – dans les productions urbaines. Le résultat est ici très partiel, l’ampleur du sujet ne correspondant évidemment pas à un stage de deux mois. Pourtant, la curiosité que continue de susciter le sujet, l’intérêt nourri pour Istanbul et son actualité, me poussent à envisager des possibilités pour la poursuite de cette recherche. Le chemin que je prends me semble parfois mener vers la thèse avec évidence, pourtant celle-ci reste une éventualité intimidante, une ambition non assumée.

Les lieux de la recherche, observation des pratiques professionnelles Le stage au laboratoire est censé être une première expérience de la recherche en tant que pratique professionnelle. Le LAUA en est un exemple, l’IFEA un autre. Avoir eu l’opportunité de fréquenter deux structures de recherche différentes m’aura permis d’avoir une plus large idée de ce que représente l’activité de recherche. J’avais déjà décrit l’Institut Français des Etudes Anatoliennes dans mon mémoire, en tant que cadre de recherche. Ces principales caractéristiques comme structure publique française détachée à Istanbul étaient de regrouper diverses disciplines autour du même intérêt pour la Turquie. L’inter-disciplinarité est donc de mise, et la complicité de fait, entre des personnes partageant le style de vie des expatriés, un héritage culturel commun et une même curiosité pour une culture étrangère. Bien sûr, les chercheurs permanents de 7


l’Institut sont souvent également professeurs dans des universités ou écoles d’Istanbul. Mais l’IFEA est principalement une structure d’accueil, sa mission étant de faciliter les travaux de recherche français sur la région anatolienne. Ainsi, formellement et fondamentalement, c’est une grande maison, animée des va-etviens de personnes différentes mais liées par un intérêt commun. Le laboratoire de sciences sociales de l’école d’architecture de Nantes est en bien des points différents. Pourtant, c’est également une structure publique, dont les chercheurs permanents exercent pour la plupart une activité pédagogique. Mais cette fois-ci, c’est celle-ci qui est le fondement du laboratoire. Il est alors de manière évidente un lieu de travail, inscrit dans l’environnement de l’administration scolaire. Le partage de l’espace répondant de la logique scolaire, égalitaire, influence la nature des échanges entre individus : de bureau à bureau, tandis que les espaces communs restent résiduels. Bien que cette distribution corresponde plutôt bien à l’effacement de la hiérarchie au sein du laboratoire, le manque d’usage des espaces partagés et de flexibilité peut nuire à des échanges plus spontanés et informels. Le lien unissant les différents acteurs du LAUA est celui des champs disciplinaires de l’architecture et de l’urbanisme. Cette communauté d’intérêt reste évidemment riche et variée, malgré des sujets d’études moins larges que ceux couverts par l’IFEA. Et si les échanges s’inscrivent de manière plus institutionnalisées, souvent dans le cadre pédagogique, ils sont 8

également plus évidents. L’inter-disciplinarité n’est pas l’heureuse conséquence d’une coprésence, mais une nécessité pour couvrir le champ des études urbaines. Les deux structures de recherche pratiquées sont donc bien différentes, malgré un intérêt partagé pour les études urbaines et une inter-disciplinarité affirmée. Mais plus que croisement des disciplines, les échanges entre chercheurs, entre étudiants, sont encouragés, ce qui constitue d’après moi une des richesses fondamentales de ces lieux. La recherche doit de toute évidence éviter de s’isoler. Ainsi, il serait certainement bénéfique de favoriser les échanges entre structures, comme j’ai eu la chance de faire et comme j’aimerais avoir la possibilité de les continuer si j’étais amenée à poursuivre mes études.


EXPLORATION DE LA VILLE NEOLIBERALE

Ebauche d’article sur le MIPIM en co-rédaction avec Pauline Ouvrard

Le travail de lectures générales sur la ville néolibérale et d’étude de la scène du Marché International des Professionnels de l’Immobilier trouve essentiellement sa formulation dans cet article en cours. Pauline Ouvrard, diplomée d’architecture et doctorante en sociologie, a encadré mon travail de mémoire et également suivi mon stage au laboratoire. Elle a participé au MIPIM 2013 avec l’Espace Métropolitain Loire Bretagne, ce qui offre une nouvelle perspective à l’image dessinée dans mon travail de mémoire. L’écriture d’un article sur cet événement et sa publication nous paraît importante voire nécessaire dans la mesure où la littérature sur le sujet est quasiment inexistante, malgré son importance.

Nous avons ensemble organisé le plan de cet article et nous sommes distribué ses différentes parties. Pauline a davantage matière à couvrir le récit de l’événement dans son déroulement, son observation ; tandis que ma connaissance d’Istanbul me permet la description du développement de l’urbanisation en terrain néolibéral. Seules deux parties sont entièrement rédigées, mais l’esquisse de plan des autres chapitres permet éventuellement de compléter sa compréhension.Cet article doit encore être nourri de l’entretien effectué avec des responsables de la communication et du marketing à Nantes Métropole Développement, partiellement retranscrit un peu plus loin. Il pourra également être remanié selon d’éventuelles autres opportunités, entretiens et l’éventuelle visite d’un autre salon de l’immobilier.

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Pour qui s’intéresse au développement des villes, à leur expansion et transformation, le Marché International des Professionnels de l’Immobilier (MIPIM) présente un panel quasi exhaustif de l’activité constructrice – du moins sa partie institutionnalisée. A en croire les divers témoignages, aucun acteur de l’urbanisme ne peut échapper à cette foire internationale. D’après l’organisation, 52 000 visiteurs venus de 80 pays sont venus se presser au Palais des Festivals de Cannes en 2013. Sur 40 000m² d’espace d’exposition, ils ont pu rencontrer 2 000 sociétés, parmi lesquelles on compte en plus grand nombre les investisseurs suivis de tous les services qui leur sont nécessaires (consulting, gestion de portefeuille, courtage). Les promoteurs, groupes hôteliers et commerciaux n’arrivent qu’ensuite. Mais aussi, les villes, régions et autres territoires sont de plus en plus représentés, les grands projets urbains et territoriaux davantage visibles. Le MIPIM s’affiche ainsi comme une vitrine de la production urbaine mondiale où les réseaux professionnels internationaux se fixent. Malgré cela, les stands européens sont largement majoritaires, avec en tête de lice, la France : on est à Cannes quand même ! Cela ne permet pourtant pas d’affirmer un potentiel leadership, car sur cette même scène cohabitent avec ces innombrables participants du vieux continent, des géants encore en développement dont la croissance absorbe une majeure partie des capitaux.


Janeiro, Berlin ou Rome est crucial, car il leur confère un énorme avantage économique sur Baltimore, Liverpool, Essen, Lille ou Glasgow. Pour ces villes-ci, tout le problème est d’élever leur degré de capital symbolique et d’accroître leurs marques de distinction afin de mieux asseoir leur prétention à l’unicité, source de rentes de monopole. »1 Les villes de l’Espace Métropolitain Loire Bretagne capitalisent bien peu de marques de distinction pour se distinguer dans une foire internationale, ce qui les obligent à parier sur le collectif. Introduction/ « Un pour tous, tous pour un » C’est particulièrement la situation de la Turquie, pays invité d’honneur de l’édition 2013, et plus précisément d’Istanbul, première capitale d’Europe en termes de prévisions d’investissements. S’étendant sur 100 km d’Ouest en Est, peuplée de quelques 16 millions d’habitants, la mégapole a bien peu de points communs avec nos territoires locaux. Pour peser dans l’économie mondiale, il ne suffit plus ici pour Nantes de s’associer à SaintNazaire pour former une métropole, mais d’inventer un ensemble à l’échelle régionale, celui de l’Espace Métropolitain Loire Bretagne : de Brest à Angers, en passant par Rennes, il compte un peu plus de 2 millions d’habitants. Tous se réunissent sous un même label afin de faire poids dans la masse. Car le problème est bien là : comment se rendre visible quand on est presque anonyme ? David Harvey en parle : « Le capital symbolique collectif attaché à des noms et des lieux comme Paris, Athènes, Rio de

A l’inverse, les différents stands visibles au pavillon Turc se focalisent sur Istanbul, car la mégapole fait exactement partie de ces poules aux œufs d’or, rayonnante, attrayante et prometteuse. La diversité présente sur un immense territoire comme la Turquie s’efface alors. Dans un souci d’efficacité, on mise tout sur un seul cheval. Au risque que la caricature l’emporte, l’image est plus forte. Celle-ci est d’ailleurs dangereusement accaparée par des groupes privés, tels Ağaoğlu. Ce puissant promoteur stambouliote se positionne en ambassadeur de la Turquie, reprenant sur son stand une phrase de Napoléon Bonaparte : « si le Monde était un unique pays, Istanbul en serait la capitale. » Il déclare par ailleurs à propos de l’ouverture d’un bureau immobilier à Dubaï qu’il ne s’agit pas de « vendre des maisons » mais « d’offrir des opportunités […] d’investissements en Turquie », « nous servirons de notre plein gré d’ambassade. » Les autres sociétés ici en 1 HARVEY David, Géographie de la domination, Les Prairies ordinaires, 2008.

représentation semblent également se soumettre à un intérêt supérieur : national. Özen Kuzu (président du groupe de promotion immobilière Kuzu) déclare par exemple « plutôt que d’introduire chaque projet individuellement, promouvoir Istanbul et la Turquie sera plus profitable. » Le stand ou la personne d’Ali Ağaoğlu apparaît par ailleurs sur la plupart des clichés de l’événement dans les communications sur la Turquie, et notamment aux côtés du Maire d’Istanbul lors de la cérémonie d’ouverture. La connivence entre la sphère privée et celle publique est forte, les intérêts vraisemblablement communs. Et en effet, malgré la présence de plusieurs hommes politiques turcs de haut rang (le Premier Ministre, Ali Babacan, et le Maire d’Istanbul, Kadir Topbaş pour ne citer qu’eux), les institutions publiques ou organisations gouvernementales n’occupent nul stand. La représentation de la Turquie est entièrement laissée à des groupes privés, de promotion immobilière notamment.

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1/ La ville à vendre. Marketing territorial, Espaces témoins - Emplacement et taille des stands .représentation .l’importance se compte-t-elle en m², emplacements stratégiques Ağaoğlu reconnu comme le plus ‘grand’ participant du MIPIM, occupant une surface de 350m² : « leading role in introducing Turkey » 1000m² sont attribués à la Turquie dans son ensemble .répartition dans l’espace des stands. Le pays à l’honneur a-t-il besoin de cette pub. - Aménagement et décor, identité et distinction .utilisation des particularismes régionaux, folklorisation : huîtres et muscadet vs café et loukoum (et pourquoi pas cidre et crêpes vs rakı et kebab?) utilisation de la culture locale avec approximation, voire abusive : localisation des projets des promoteurs de Konutder sur la carte d’Istanbul plutôt fantaisiste, spectacle de danses de la Mer Noire en ouverture (une des régions les moins dynamiques de Turquie) devant le stand d’Ağaoğlu ouvertement stambouliote, service de thé à la menthe (traditionnel dans les pays arabes, pas en Turquie où l’on boit du thé noir), il ne manque que les danseuses du ventre. - Beyond l’immobilier gadgets/ les hôtesses/ oeno-urbanisme/ robot/ ludique/ happening

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2/ Mise en réseau, Networking - Remobiliser les forces vives, renforcer le mileu .temps fort commun, rassemble les acteurs du territoire pour une occasion spéciale .cohabitation de réseaux d’échelle différentes qui sont en coprésence. Crée un ensemble malgré l’hétérogénéité des participants ? Production d’un milieu : l’événement cristallise la coprésence des différents domaines, différents corps de métiers qui participent de la coproduction de la ville. Le MIPIM accélérateur, cristallisateur .« on voit les copains » In /off. Se rencontrer autrement/ un petit côté « fête de l’huma ». Les à côtés de MIPIM - ‘En être’, maîtriser les codes (lissage des pratiques) .codes vestimentaires/ cartes de visites/ loterie/ « flasher les étiquettes » échanges de bonnes pratiques - Cercles professionnels, cercles mondains ? .exister dans le réseau se monnaie/ sélection par le haut (prix des inscriptions particulièrement élevé) .VIP (espaces privé/ invitations) soirées .quelles élites ?


3/ La circulation des modèles : un urbanisme globalisé, vers le « Wahou urbanism » Puisque l’on vient au MIPIM pour exhiber ce qu’on est et ce qu’on fait, afin de décrocher ou officialiser de nouveaux contrats, les territoires participants sont peut-être les premiers à se positionner sur la ligne de départ. Ils ne laisseront pas une miette au hasard pour arriver en bonne place ou au moins rester dans la compétition. La mise en concurrence des territoires est ici palpable : la profusion des offres les oblige à une plus grande efficacité dans leur communication.

tain crédit aux différentes formes urbaines. Le statut le plus prestigieux est sans doute celui de la ville globale, malgré la description qu’en fait Saskia Sassen3, parasitée des travers et contradictions du néo-libéralisme. Mais puisque cette ultime étape de développement d’une ville n’est pas accessible ni même souhaitable pour tous, les villes moyennes misent sur d’autres labels tels que la maintenant célèbre ville créative conceptualisée par Richard Florida, mais aussi l’inévitable ville durable ou encore ville ludique, etc. L’ambition turque est de compter Istanbul parmi les villes globales, se dotant par exemple d’un nouveau centre d’affaires, Centre Financier International à mi-chemin entre ceux de Francfort et Dubaï. Nantes a, elle, clairement fait le choix de la ville créative. Par défaut ou non, il s’agit maintenant d’un réel engagement, qui doit porter ses fruits : Machines de l’Île, Estuaire et Voyage à Nantes sont autant d’opportunités pour appâter des investisseurs et faire apparaître des potentialités.

Il s’agit d’abord de se situer parmi des figures et des modèles internationaux de ville, de manière à se rendre facilement identifiable par tous, de donner des signes clairs aux investisseurs. Toujours dans une logique de marketing, la nécessité est de dégager une identité compétitive (competitive identity2). En dehors du capital symbolique contenu dans certains noms de villes, l’accès à certains standards, l’entrée dans certaines catégories, assurent un cer-

La diffusion de modèles ne concerne pas seulement des types de villes. Plus généralement, les outils de fabrication de la ville circulent à travers des événements comme le MIPIM, en tant que lieu et moment d’exhibition et d’échange, et finissent par s’homogénéiser. C’est d’ailleurs vraisemblablement le principal impact de ces foires internationales, avant la circulation des capitaux et l’accélération du développement urbain. Pour la société de promotion immobilière turque Sinpaş, avoir

2 ANHOLT Simon, « Place Branding : Is it marketing, or isn’t it ? », in Place Branding and Public Diplomacy, vol. 4 [éditorial], 2008.

3 SASSEN Saskia, The Global cities, Princeton, Princeton University Press, 1991.

un stand au MIPIM n’est pas nécessaire, mais ils ne peuvent s’épargner la visite, afin d’analyser la situation et « rester dans le coup »4. Pour Nantes Métropole, l’édition 2005 lui aura par exemple permis de jauger la superficie adéquate d’un programme de bureaux « pour exister parmi les métropoles mondiales qui comptent »5. Mais au-delà de comparaisons pratiques, d’étalonnages, les « bonnes pratiques » à adopter concernent principalement des outils managériaux, des montages financiers, des structures entrepreneuriales. On remarque notamment la domination croissante du marché par de vastes et puissantes holdings, très présentes et visibles dans une foire comme le MIPIM, où chaque mètre carré de vitrine compte et se paie au prix fort. La variable économique excluant de fait les plus petites sociétés de la surface d’exposition, on a ici majoritairement affaire à des entreprises polyvalentes, regroupant diverses activités : investissement et promotion immobilière, consulting et courtage,... La multiplication des compétences allant de pair avec la propagation géographique des sociétés. Celles-là mêmes qui, de par leurs capacités à gérer des opérations sur différentes phases de la conception et production, ainsi que grâce à leur puissance économique, sont plus à même d’accéder à 4 Entretien avec Anıl Özdemir, représentant marketing et ventes internationales, réalisé dans le cadre du Mémoire « Marketing urbain à Istanbul. De quoi Bosphorus City est-il le nom ? » 5 DEVISME Laurent, DUMONT Marc, ROY Elise, « Le jeu des ‘’bonnes pratiques’’ dans les opérations urbaines, entre normes et fabrique locale », in Espaces et sociétés, n°131, 2007, pp. 15-31.

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d’importants marchés comme ceux des grands aménagements urbains. Sur la scène du MIPIM où s’affichent de plus en plus les autorités urbaines ou territoriales, on assiste alors à une certaine privatisation de la conception et production urbaine, privilèges accordés à des outils comme les Partenariats Public-Privés6. En définitive, le but ici est la rentabilisation de la fabrique de la ville. La valeur marchande supplante la valeur d’usage : il semblerait que, dorénavant, un bon projet soit un projet rentable, et un immeuble, d’abord un produit immobilier. La société urbaine est de plus en plus dépendante des investisseurs et donc dominée par la sphère financière. Cette « colonisation des mondes vécus par les conceptions gestionnaires et managériales du social […] laisse entendre que l’organisation urbaine et les formes de gouvernement qui leur correspondent ne seraient plus aujourd’hui qu’affaire de (“bonne”!) gestion. » (Devisme, Dumont, Roy, 2007), la fabrique de la ville telle qu’elle se dessine au MIPIM est bien plus politique et économique que sociale. Ainsi, les projets exposés par les promoteurs présents répondent à des exigences de rentabilité économique. Il s’agit d’abord de trouver des investisseurs, investisseurs qui ne s’intéressent pas tellement aux caractéristiques physiques des bâtiments mais à leurs caractéristiques financières (Baraud-Serfaty, 2008). Pour autant, on ne peut évacuer la 6 MBOUMOUA Irène, ÖZDIRLIK Burcu, « Privatisation de la production urbaine : un modèle urbain en circulation dans les contextes de Birmingham et d’Istanbul », in Lieux Communs, n°14, novembre 2011.

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question de la forme aussi simplement : les opérations immobilières rentables, ou du moins considérées comme telle à leur conception, suivent certains modèles. La voie la plus rapide et sans doute la plus empruntée pour y arriver est celle de la production en série : la commercialisation de lots standardisés, pauvres architecturalement parlant, déconnectés de leur site d’implantation, mais efficaces et peu risqués. Ces projets ne sont pas remarquables, ils sont presque invisibles, mais l’urbanisation de nos territoires en est essentiellement composée. Ils sont l’antithèse des manifestes architecturaux, pourtant également prisés par les investisseurs. Ceux-ci cherchent à se faire remarquer par tous les moyens, techniques et financiers, et avant tout grâce à la signature d’une pointure internationale, crédit incontestable et garantie de réussite. On se les arrache et on sait pourquoi : l’effet Guggenheim a fait ses preuves. En dehors de ces deux classiques est apparue il y a plusieurs années, comme réponse à la perte de repères inévitablement généré par l’étalement urbain, une nouvelle figure tout aussi internationale, celle du parc urbain en tant que caricature, ou au mieux ersatz, de ville. Celui qui ponctue la suburbanisation proliférante informe d’îlots interconnectés via les infrastructures (auto)routières, mais détachés de leur environnement immédiat. Ces enclaves en général hautement sécurisées renferment à peu près tout le nécessaire à la vie urbaine : d’abord les logements – ce sont les gated communities, les commerces, services et divertissements – ce sont les shopping mall, mais également des complexes de bureau. De

plus en plus, ces différentes composantes de l’urbain sont programmés dans des méta-ensembles présentés comme des « centres de vie » (lifecenter), permettant à ses visiteurs d’en devenir des résidents permanents, avec la promesse d’échapper au stress mégapolitain. Développées par de puissantes holdings ou des associations de deux ou trois sociétés, ce sont des villes dans la ville, mais des villes privées ; restant alors sous leur contrôle, elles sont des investissements maîtrisables, des produits sûrs. Cette conception ultime de l’urbain qu’est la ville-archipel est une conséquence directe et mise en abyme de la globalisation en tant qu’espaces privilégiés interconnectés dominant un océan de particules peinant à émerger, noyées dans la masse. A l’échelle internationale, culminent quelques puissances installées de longue date formant un réseau d’influences solide, sur lequel viennent se greffer nombre de territoires en développement, de mégapoles dynamiques. Celles-ci tendent vers un standing international, partageant les valeurs néolibérales du système économique mondial. Elles se construisent alors dans l’exhibition de leur puissance économique nouvelle. C’est notamment l’exemple de Dubaï, modèle de succès pour nombre de villes, parmi lesquelles Istanbul. Ville de fantasmes, où les plus riches assouvissent leur désirs de démesure, « Dubaï est le prototype de la ville post-globale, dont la fonction est plutôt d’éveiller des désirs que de


résoudre des problèmes... »7 cite Mike Davis. Des adjectifs exprimant la folie et divers superlatifs qualifient ainsi avec aplomb les projets principaux de mégapoles appelées à gérer des millions d’habitants. La soif de reconnaissance du progrès accompli, de la puissance conquise, et de l’accession au statut de ville-monde, de ville qui compte, encourage des extravagances qui, reflets de la compétition internationale, adoptent des codes et des valeurs partagés. Peu de place ici pour les spécificités locales, la richesse patrimoniale, reléguées au statut de curiosité touristique.

7 Parole de Georges Katodrytis, urbaniste, dans Mike DAVIS, Daniel B. MONK, Paradis infernaux. Les Villes hallucinées du néo-capitalisme, Les Prairies ordinaires, Paris, 2008 [1ère édition The New Press, New York, 2007]

concerne d’abord la mode mais aussi l’immobilier, ainsi pouvait-on gagner pendant l’édition 2011 du festival, en votant pour la plus belle vitrine, une maison dans la toute nouvelle et clinquante gated community Bosphorus City !

Les MIPIM Awards : Bosphorus City « Allez vite voir Istanbul, avant que la ville ne ressemble à Dubaï... » titrait le magazine en ligne Slate.fr, en juillet dernier8. En effet, les révoltes de cet été n’avaient pas pour seul objet le parc Gezi mais nombre de projets pharaoniques dont la nécessité paraît bien discutable d’un point de vue citoyen : un 3e pont suspendu sur le Bosphore, le plus large du monde et aux pylônes les plus hauts du monde, un 3e aéroport, le plus grand du monde, et le seul visible depuis la Lune ou encore un canal doublant le Bosphore jouxté de villes nouvelles. Au-delà des projets de développement, cette politique urbaine affecte les pratiques culturelles et sociales : le consumérisme ambiant ne concerne pas que le budget municipal ou gouvernemental. On pense par exemple au Istanbul Shopping Fest, copie conforme du Dubaï Shopping Festival. Le succès de ce dernier, premier du genre et existant depuis 1996, a suscité l’enthousiasme d’Istanbul, organisant sa propre version à partir de 2011. Cette conception décomplexée voire festive de la consommation 8 Ariane BONZON, Yoann MORVAN, « Allez vite voir Istanbul, avant que la ville ne ressemble à Dubaï... », in Slate.fr, mis en ligne le 20.07.2013 [URL : http://www. slate.fr/story/75413/istanbul-urbanisme ]

Il est alors remarquable de retrouver, deux ans plus tard, Bosphorus City aux MIPIM awards, élu Meilleur projet turc. Déjà récompensée par deux European Property Awards en 2011 pour son architecture mais, plus notable, sa gestion marketing, l’adoubement par le jury du MIPIM formule sa consécration. Constitué de directeurs de sociétés de consulting, de promotion ou d’investissement immobilier, d’un architecte et d’un homme politique, les MIPIM awards récompensent « l’innovation et l’excellence » dans 8 catégories de projets, ainsi que le prix du public, un prix spécial et, l’année passée, le prix du meilleur projet turc. Les projets primés représentent alors une certaine conception de l’idéal architectural et, par extension, urbain, que les plus puissants acteurs de la ville travaillent à diffuser. Dès lors, Bosphorus City est un modèle à considérer, un exemple à suivre. Vaste résidence privée et sécurisée de 2 800 logements, construits sur près de 250 000 m², Bosphorus City est ,au choix, un gros morceau de ville ou une petite ville de, potentiellement, 10 000 habitants. La taille de l’opération semble être un premier facteur de rentabilité, nécessaire aussi pour pouvoir respecter le seuil de densité minimum tout en ménageant des espaces extérieurs aménagés : propre de la gated community de standing. 15


Bosphorus City fait ainsi partie de ces villes dans la ville, îlot connecté à la ville-archipel par de lourdes infrastructures. A 40 kilomètres du centre historique, c’est-à-dire pas si loin, malgré le réseau de transports publics en expansion, l’automobiliste reste roi et le piéton, une bizarrerie encore difficilement prise en compte dans les plans d’aménagement. La mobilité inconfortable et laborieuse du piéton dans les périphéries urbaines explique à elle seule l’essor de la forme du parc urbain. Leur prolifération rend à présent nécessaire les stratégies de distinction. Et c’est là où Bosphorus City est gagnante. Première résidence à thème de Turquie, sa prétention est de reproduire les qualités du Bosphore et de ses quartiers historiques : l’âme d’Istanbul. Le pari est risqué, impossible même. Le résultat est là : un canal de 700 mètres de long bordé de répliques de villas ottomanes9, entourées de différentes tours et barres de logements, plus ou moins réussies. La réalité économique de la promotion immobilière contraint la reproduction de cette architecture spécifique à une ostensible simplification dans le dessin et à une dévaluation du choix des matériaux. Pourtant, l’image reste forte, réveillant les fantasmes d’un empire puissant, d’un orientalisme triomphant. Un effort particulier est apporté aux espaces extérieurs mais sans grande conviction. L’intention est bonne, mais l’inévitable standardisation exclue les initiatives habitantes postérieures, empêche toute empreinte singulière. 9 les yalı.

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Du T1 (de surface cependant supérieure à 60m²) à la villa de plus de 700m², les logements proposés concernent des publics variés. Si les pavillons se vendent autour d’un million d’euros, la location d’un appartement de type 1 excède de peu 400€, soit le même prix que le centre-ville gentrifié. Presque tous les appartements ont été vendus, et ce, dans un temps record, villas en tête. Pourtant plus de 30 % de la résidence restent inoccupés, distinction encore accordée aux villas. Il apparaît finalement que ces pavillons ne sont pas moins des produits immobiliers d’investissement que des logements. La pratique est courante et nul n’en paraît surpris. Les habitants de Bosphorus City comme les administrateurs de la résidence connaissent les règles du jeu et ne s’étonne pas de l’état perpétuellement vacant de ces appartements. Nul n’est dupe, habiter un de ces prétendus yalı n’est pas souhaitable : il est préférable de contempler le spectacle depuis les étages d’une tour plutôt que de vivre parmi ce décor, en constante représentation.


Bibliographie

BARAUD-SERFATY Isabelle, « Capitales et capitaux. Vers la ville financiarisée ? », in Le Débat, n°148, janvier-février 2008. BOLTANSKI Luc, CHIAPELLO Eve, Le Nouvel esprit du capitalisme, Gallimard, Paris, 1999. CLUZET Alain, « La ville sur le marché », in Ville libérable ou ville durable, Editions de l’Aube, 2007, pp.47-52 DAVIS Mike, Les Paradis infernaux : les villes hallucinées du néo-capitalisme, Les Prairies ordinaires, 2008. DAVEZIES Laurent, La Crise qui vient : la nouvelle fracture territoriale, Le Seuil, 2012. DEVISME Laurent, DUMONT Marc, “Les métamorphoses du marketing urbain”, in EspacesTemps.net, Mensuelles, 04 février 2006. URL : http://espacestemps.net/document1831.html DEVISME Laurent, DUMONT Marc, ROY Elise, « Le jeu des ‘’bonnes pratiques’’ dans les opérations urbaines, entre normes et fabrique locale », in Espaces et sociétés, n°131, 2007, pp. 15-31 DOLLÉ Jean-Paul, Métropolitique, Editions de la Villette, Paris, 2002. DOLLÉ Jean-Paul, L’Inhabitable capital, Editions Lignes, 2010. HARVEY David, Géographie de la domination, Les Prairies ordinaires, 2008.

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Entretien

08.10.2013 / avec Pauline Ouvrard

Nantes Métropole Développement _ Pôle marketing communication Richard HAMON, chef de mission Bernard ROSE, chargé de mission événementiel Présentations respectives Déroulement de l’entretien Parcours et formation vers le secteur du marketing territorial évolution de leur position Nantes Atlantique Développement Rôle et liens avec Nantes Métropole, pôle métropolitain, EMLB Histoire du marketing territorial à Nantes, les autres événements (MAPIC) adaptation du support et du contenu selon événements ? Structuration du pôle communication à Nantes coopération, sous-traitance, avec d’autres agences ? Relations avec les autres territoires : benchmarking, circulation des pratiques (séminaires, formations...) Rayonnement français / européen / mondial ? La commande / Liens avec la municipalité, la région qui sélectionne les projets à exposer ? Moments d’intensification selon calendrier politique ?

Le MIPIM : avant / pendant / après En amont Inscriptions : quand ça ? Coût d’organisation, de participation ? Qui finance ? Subventions de l’Etat pour encourager leurs territoires à entrer dans la compétition ? définition de l’EMLB : depuis quand ? Pourquoi ? Comment ? Préparation du stand : comment on décide de l’emplacement et de la surface de chacun ? Pendant Invitations sur autres stands ? Evénements, conférences, petits-déjeuners, soirées... ? Logistique / Observation des autres stands, analyse de la situation Stratégies pour attirer visiteurs ? Répartition des rôles entre différents acteurs, participants/organisateurs : ceux qui reçoivent, ceux qui visitent / consignes et coordination La Turquie : perception du pays à l’honneur, des MIPIM awards Comment se fait le choix du pays invité d’honneur ? Quel sentiment face aux concurrents internationaux ? Le grand / le petit ?

Les retombées Quels enjeux ? Quels objectifs ? Développements de partenariats avec autres villes ? Ce qui se joue avant, pendant, après ? Quand se passe la majeure partie des négociations ? Relations aux marques territoriales (Nantes Just Imagine) Diffusion de l’événement, communication (photos...) Discussion / Questions de point de vue Evolutions dans les manières de présenter les projets ? Dans les participants ? Définition du marketing territorial : évolution de la notion selon eux Quelles sont vos références, votre livre de chevet en matière de marketing territorial ?

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Retranscription partielle 02:35 Bernard Rose « Est-ce qu’on commence par la genèse de la participation au MIPIM, auquel cas on va très très loin et là Richard va m’arrêter très vite parce que j’ai pas envie de faire l’historique là ça va être catastrophique, euh, on est quand même bientôt à vingt ans de participation au MIPIM hein, quand je dis ‘‘on’’ c’est... » Richard Hamon : « vous avez un guide dans vos... » 03:15 B.R. « Bon, pour faire très court, effectivement, euh... la... l’agence euh... de développement économique euh... nantaise, à l’origine ce qui s’appelait Nantes Atlantique Développement (courte interruption de R.H.) qui existait, qui existe depuis 1990 euh... bon la ville de Nantes à l’époque, et donc, dont les services économiques ont été intégrés au... ont donc été intégrés à cette agence, bon je passe un peu les détails hein, en terme de personnel, les mises à disposition et caetera, en tous cas c’est devenu vraiment. C’était la ville de Nantes, hein, je dis bien. Entre 90 et 95, Nantes et Saint Nazaire, très naturellement euh... ont participé à beaucoup de choses ensemble, concernant la participation sur des salons, parce que la structure Nantes Atlantique Développement, euh... là aussi y avait une histoire qui venait de la ville de Nantes, avait donc, dans le service économique euh... y avait pas vraiment de cellule marketing, on peut pas dire ça, mais y avait là, en tous cas, comme beaucoup de villes le faisait déjà y a une vingtaine d’années, participer à des salons, et généralement des salons, plutôt des salons territoire euh... la création d’entreprises, le salon Entreprendre, bon, par exemple. Voilà, on retrouvait différents acteurs locaux hein, comme le Département et la Région avec qui on pouvait travailler. Bon, tout ça a évolué, l’agence de développement économique Nantes Atlantique Développement euh... est devenu beaucoup plus, réellement une agence, hein avant c’était l’émanation d’une direction du ? comme ça s’appelait à l’époque, ça ne s’appelait même pas développement économique, euh, je ne sais même plus le nom. Et... naturellement, Nantes et Saint Nazaire euh... par la volonté politique, à l’époque hein, des élus euh... essayaient de, de traduire ce qui déjà existait de, peut-être pas déjà de la Chambre de Commerce,

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à propos de l’actuelle agence Nantes Métropole Développement : genèse, évolution des statuts et des actions, histoire de la coopération entre les villes de Nantes et Saint Nazaire, autour des salons professionnels, notamment du MIPIM


à propos du parcours de Bernard Rose à Nantes Métropole Développement : genèse, évolution des statuts et des actions

c’était pas déjà le cas, mais du Port par exemple, de traduire euh... de traduire cette dynamique, cette stratégie euh... de métropole Nantes Saint Nazaire. Donc là est né, euh, les services communication des villes ont... ont créé cette... comment dire, ont mis en place cette stratégie puis, tout naturellement, ce sont dit, bah (…) les salons c’est l’occasion effectivement, de s’afficher, y a eu une grosse campagne dès 95, donc on y arrive, euh... qui s’appelait ‘‘Nantes, l’effet côte ouest’’, voilà. Et, déjà, Nantes et Saint Nazaire faisaient des choses ensemble hein, on pourrait parler de ce qu’on faisait avant, dans les années 90, mais là, on s’est dit bah le MIPIM, c’était à la demande, sur la proposition du... du CINA, le Crédit Immobilier Nantes Atlantique euh... qui... a proposé en fait, aux villes d’être présentes conjointement. Donc c’était une participation, premier MIPIM euh... ville de Nantes, ville de Saint Nazaire - y avait pas de CARENE, y avait pas de Nantes Métropole hein - le CINA et la Chambre de Commerce. Je me souviens très bien du premier, c’était un budget divisé par quatre, point. Bon euh... Je me souviens encore du montant d’ailleurs, c’était 200 000 Francs. (sourires) Bref. » R.H. « On est plus dans ces... attends, t’imagines ? 4 000 euros. » B.R. « Ouais. Ah oui oui, là tu multiplies par, par 10. Bon, donc ça veut dire que... ça veut dire que... j’essaie là... bon, je ne m’attendais pas à faire tous ces détours, pour faire court là-dessus. Bon euh donc voilà, premier MIPIM, 95... alors que non, en fait le tout premier, réellement, ville de Nantes tout seul et Chambre, c’était 1994, mais bon, est-ce qu’on va en parler... (…) Mais, celà dit, notre inscription ça va être la, ça va être la vingtième (en cœur avec R.H.), la vingtième année quand même ! Bon. Euh... Nantes Saint Nazaire ‘‘l’effet côte ouest’’, ah, alors bon... je vous passe les détails, avec campagne de presse et tout, ça passait à la télé, on a fait des... bon. Et... MIPIM, MIPIM alors évidemment, tout de suite là, euh, je ne suis pas spécialiste de l’aménagement du territoire, hein, bien sûr, mais je peux quand même vous dire qu’à cette époque-là, Saint Nazaire préparait... préparait... euh... son second souffle, de Saint Nazaire, c’est-à-dire Ville Port etc, et que, entre 95 et 2000, ça a été, bon y a eu l’apothéose hein, en 2000, c’était l’époque aussi de ? Etc. Bon voilà, Nantes préparait tout doucement euh... » R.H. « ...le projet Île de Nantes. » B.R. « le projet Île de Nantes qui, dont on parlait pas beaucoup hein, à cette époque-là. Voilà. Alors le parcours, bon le parcours, s’il faut vous répondre sur mon parcours euh... c’est ça que vous voulez... » Pauline Ouvrard « Oui, c’est ça, ça nous intéresse. » R.H. part chercher des cafés, B.R. assure faire plus rapidement B.R. « Alors, je suis un ancien de l’agence, effectivement, j’étais déjà Ville de Nantes euh... depuis... bien avant et j’ai été affecté au service développement économique en 87 où, où tout de suite on m’a dit bah... les salons c’est quelque chose qui commençe à exister euh... ça t’intéresse de faire ça ? Et, j’ai monté toute cette euh... comment dire, oui, y a la stratégie mais surtout tout ce qui va avec, bon, comment on fonctionnait, alors on faisait ça de manière très empirique, enfin, très très, très simple au départ hein, des petits stands parapluies, des petites choses comme ça, vous voyez ce que je veux dire hein. Et puis très... très... à un moment je me suis rapproché des services techniques de la Ville de Nantes qui étaient... des ateliers municipaux qui euh, eux faisaient des salons parce que les villes déjà en faisaient elles-mêmes, les services communication participaient à des salons, ça, ça commençait. Donc, nous euh... en tant qu’agence de la ville, eh ben on a... on a pu travailler avec les services de la ville également, voilà, donc conjointement, c’était la Ville. Bon, tout ça, ça a permis de faire tout un tas de salons, on va pas en parler là parce que ce serait un peu long, y en a eu beaucoup quand même ! Et, toujours Nantes Saint Nazaire. Alors, si quand même, salon nautique, salon de l’aéronautique, salon de la navale, euh... salon de... l’industrie agroalimentaire, voilà. Vraiment, c’était du Nantes Saint Nazaire à 100 %. Euh... 98 – là on pourrait passer beaucoup de temps là-dessus mais on va peut-être pas le faire – euh, 98... création de l’agence d’agglomération, euh moi personnellement, alors vu que c’est la question, j’étais donc Ville

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de Nantes 87, mis à disposition auprès de Nantes Atlantique Développement dès 90 avec tout le personnel du développement économique de la Ville qui était mis à disposition auprès de l’agence. Mis à disposition ça, ça veut dire quelque chose hein, mis à disposition c’est vraiment très très parlant quoi, c’est-à-dire que le statut change pas, on est vraiment mis à dispo, point. Euh... 95, pardon, il a fallu pour des raisons juridiques et autres que le personnel qui accepte de rester soit détaché. Voilà donc détachement. Alors, à chaque fois il en est parti un petit peu hein (rires), mais bon. Et 98, 98 là c’est la création de l’agence, là aussi je vais pas m’étendre, qui s’appelait ADEAN, Agence de Développement Economique de l’Agglomération Nantaise, qui ne s’appelle pas comme aujourd’hui, alors c’était plus Nantes Atlantique Développement, c’était ADEAN, c’était un nom, enfin, c’est un nom qui, qu’on utilise toujours dans le milieu de l’agence hein, ça existe toujours... » R.H. « Oui oui, ceux qui ont connu cette histoire, ouais... » B.R. « Enfin, ça, ça... ça a pas changé quoi, les statuts. Bon, voilà alors 98, gros gros gros gros... enfin bouleversement, tout le personnel retourne à la Ville de Nantes, dans un service qu’on appelle euh, qu’on a appelé service économique de la Ville quoi, on s’est retrouvé à quelques uns... bref, ça s’est un peu éclaté dans d’autres structures mais tout le personnel de la ville y est retourné. Euh, on garde de côté le boulot de chargé de mission pour le compte de l’agglomération, bon. Ça s’appelait toujours pas Nantes Métropole Développement bien sûr, ça ça s’est appelé comme ça longtemps après en fait, 2003 hein... Donc voilà, alors euh... cette structure euh... était réduite à une douzaine de personnes et... puis, qu’est-ce que je veux dire d’autre, euh... on arrive au MIPIM quand même. Donc en fait le MIPIM a commencé en 95, ça a continué euh... sous... même si c’était pas le même nom, hein, pour l’agence. Et qu’est-ce qui a changé après, voilà, euh... moi j’ai continué personnellement quelque chose qui paraît assez, assez compliqué à faire euh... - là y a eu un élu qui s’appelle ? Maréchal qui nous a beaucoup aidé là-dessus - de continuer à travailler tout en étant agence de développement économique de l’agglomération, de travailler avec la Ville de Nantes. La Ville de Nantes, aujourd’hui on y revient puisque les services sont mutualisés, à l’époque ça paraissait incongru pour certains. Enfin, ça veut dire que, ça veut dire qu’on a... contractualisé quelque part en fait euh... l’agence reversait euh à la Ville de Nantes, ce qu’il fallait. Certains trouvaient que ça marchait trop bien donc il fallu qu’on arrête, bon. Euh... Voilà, c’est... Je ne sais pas si on peut en dire beaucoup plus, c’est... personnellement je suis passé de mis à disposition à détaché, et puis pour des raisons euh, personnelles, depuis pas très longtemps, depuis 2007, j’ai intégré enfin l’agence comme tout le monde. » R.H. « T’es devenu statutaire. » B.R. « Bon, pour moi ça n’a pas tellement d’importance mais puisque vous posez la question, je vous le dis. Donc j’ai fait tous les... Tout en étant encore en disponibilité de la Ville de Nantes. Jusqu’à la retraite probablement puisque, puisque ? Bon et alors, le MIPIM. » P.O. « Excusez-moi, et vous êtes issus de quelle formation initiale ? » B.R. « Ah ! Bonne question, ça. Euh... certainement très atypique par rapport à la plupart des postes... enfin, atypique, je sais pas si c’est le mot atypique, mais en tous cas, plus formé sur le tas on va dire hein, puisque euh... après euh... Ma formation à l’origine ? C’est assez vieux hein, je ne pensais pas vous raconter tout ça (rires) euh... Bac scientifique, pour finir, entré à la Ville de Nantes euh à l’âge de 19 ans et puis, après avoir fait un peu de droit euh... bah, j’ai fait du droit, enfin droit administratif, et puis euh... et puis et puis euh... j’ai fait pendant une dizaine d’années, une douzaine d’années, gestion du personnel. Avant d’aller en 87 au développement économique. La communication, c’était pas du tout, y avait pas de service, je crois même que SciencesCom n’existait même pas, si ? » R.H. « En quelle année ? » B.R. « 87. »

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formation initiale et parcours préliminaire de Bernard Rose


R.H. « Ben je l’ai fait en 94, je pense que... » B.R. « ça commençait. » R.H. « Ça a du commencer dans les années 85... » B.R. « Oui oui, c’est ça. Voilà. Bon, alors donc en fait, en fait disons que... sans passer par l’école effectivement, en passant directement par le... je dirais par le... par l’événementiel, euh... j’ai remonté un petit peu, peut-être pas, certainement pas jusqu’au B.A.-BA, ah certainement pas non ! Mais, grâce à l’événementiel quoi. J’ai fait... un peu ça à l’envers quoi. Puisque, puisque l’événementiel bah... ça m’obligeait forcément à acquérir certaines bases euh... en communication et, voilà. Voilà. Donc salon, salon à 100 % euh pff... Voilà le parcours quoi. » P.O. « D’accord. Euh... » B.R. « Je sais pas si c’est clair... »

formation et parcours professionnel de Richard Hamon

à propos de la communication et du marketing

14:20 P.O. « Si si, très clair. Peut-être qu’on peut passer à vous (s’adresse à R.H.) avant de revenir sur le MIPIM... » R.H. « Ok. Euh... Bah moi je suis moins ancien que Bernard dans cette fonction. Je vais peut-être revenir juste un peu... Donc j’ai euh... J’ai un profil de communicant moi, j’ai eu un... un Bac littéraire en 89 ou 90 je ne sais plus, ensuite j’ai passé et obtenu un BTS en communication des entreprises, à Rennes. Puis j’ai fait un second cycle en communication à SciencesCom à Nantes et avec une spécialisation en communication interne, qui n’avait pas de rapport avec ce que je fais aujourd’hui. Et euh... je suis parti à Paris, j’ai travaillé pendant un an à la direction de Bricomarché, direction de Bricomarché euh... à Paris. Pour le compte de tous les Bricomarchés de France où je produisais des journaux d’entreprise. Produit de communication corporate. Après un an, je suis parti, et je suis allé au comité central d’entreprise d’Air France, où je m’occupais de la communication économique et communication sur les loisirs, parce que c’est un énorme service interne, près de 200 personnes, qui a défrayé la chronique un peu récemment. Et là, j’y ai passé six ans. Donc je suis arrivé en 2004 à l’agence, en remplacement d’une personne qui partait, et dont la mission principale consistait à créer les supports, les conduits de communication dans le cadre des salons professionnels, c’était une partie de mon activité mais ça représentait bien, euh, 40 voire 50 % de mon temps de travail. Et à côté de ça, je gérais l’ensemble des supports de comm’ liés au site web, aux supports d’édition, donc j’ai fait ça pendant... enfin, j’ai occupé cette place de chargé de mission en communication jusqu’il y a trois ans, donc de 2004 à 2010. Et depuis trois ans maintenant, j’occupe la fonction de chef de mission, un peu grandiloquent mais pour dire que je suis responsable de la, de la, la partie marketing communication, peut-être on parlera après de marketing mais j’ai un profil de communicant... et de plus en plus, cette petite particule ou cette, cette, ce mot qui vient s’associer à communication prend de l’importance, le marketing avec euh... beaucoup de précautions que j’y mets mais euh... voilà, cette activité se développe et c’est une façon d’appréhender les choses différemment, y compris pour moi qui vient du, de la communication c’est-à-dire la production de contenu et d’une stratégie communicante et un peu moins participative ou le client n’est pas forcément au centre du dispositif. Donc, voilà en résumé mon parcours et le fait qu’on travaille... qu’on ait beaucoup travaillé ensemble depuis 2004, avec Bernard. »

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17:15 P.O. « D’accord. Très bien, eh bien merci pour cette première présentation, est-ce que, avant d’en venir au MIPIM, on pourrait revenir un petit peu sur les différentes missions que peut avoir Nantes Métropole Développement, on va dire... en ce moment en fait, les différents chantiers ? » R.H. « Ouais. » B.R. « Faut peut-être d’abord dire à quoi sert l’agence, quoi. Ces principales missions, c’est ça hein ? C’est une mission de euh... Mais ça tu, tu, tu vas dire mieux que moi Richard hein ? » R.H. « Ouais ? Oh bah je sais pas hein ! Bon, allez je m’y colle. Ben, euh... y en a trois en fait, hein. On a une mission de... Enfin, y a une finalité, c’est euh... c’est développer l’implantation et le développement d’entreprises sur le territoire pour créer de l’emploi. Ça c’est la première. Et y a trois euh... ben ça sous-tend trois activités : l’accompagnement des entreprises - qui ont des projets, la promotion du territoire - là on est sur l’information et la promotion économique, ce qui sous-tend l’action sur les salons professionnels – et puis l’animation des acteurs économiques, c’est-à-dire que, une fois que les entreprises sont là, on accompagne, on permet la mise en relation des entreprises qui viennent de s’installer avec des personnes qui sont déjà présentes, donc on favorise l’intégration post-implantation. Donc, principalement trois missions. On est structurés, on est donc 18 à l’agence, structurés en deux pôles mais... ça c’est l’histoire, mais on tend à développer une activité transversale. Un pôle entreprise - avec des personnes qui sont... qui font de l’ingénierie d’implantation - quand un porteur de projet sonne à notre porte, on va le chercher, on l’accompagne dans son... sa localisation, son identification de bureaux, de solutions d’hébergement, dans l’accompagnement de ses salariés... et ensuite on passe sur tout ce qui fait sa... son intégration, donc la communication sur son implantation, la mise en réseau avec des personnes qui peuvent lui être utiles pour accélérer son développement. Donc, un pôle entreprise et puis un pôle marketing communication, qui fait de la communication et la promotion commune pour l’ensemble de l’agglomération nantaise. Puisque le volet communication en direction des entreprises, notamment à l’extérieur de notre territoire est peu ou pas développé par le service communication de l’agglomération qui est essentiellement une communication citoyenne. Donc ce rôle-là nous est dévolu. Et puis... Et donc un pôle communication marketing que j’anime avec une personne spécifiquement en charge de la réalisation des salons, quand on dit la réalisation, c’est euh... on a une particularité (…) on internalise, y compris en matériel, la réalisation des stands. Donc c’est... ce... ça on le fait pour notre compte mais au-delà de ça on le fait pour le Pôle Métropolitain Loire Bretagne qui nous confie la responsabilité, l’organisation de la conception, de la réalisation de tous les aspects logistiques (…) Ce qui est un peu une spécificité, donc carrément, puisqu’il y a peu de structures qui internalisent, ça c’est lié à la présence de Bernard... » B.R. « C’est l’histoire en fait, hein. C’est l’histoire qui fait que... ça c’est passé comme ça depuis le début et puis que ça s’est conforté. Euh... Je voudrais juste rappeler, juste que l’agence, effectivement, qui est une association, je sais pas si vous savez tout ça mais... association financée presque essentiellement par la collectivité Nantes Métropole, mais quand même, y a... c’est pas que symbolique, c’est quand même important aussi de le dire, j’ai pas les chiffres précis, mais au conseil d’administration, au siège également, des noms de la Chambre de Commerce, d’entreprises, de la Chambre des Métiers, de la Région, de la Loire-Atlantique, de la CARENE à Saint Nazaire... voilà, ça c’est juste hein... ce fonctionnement un petit peut... » R.H. « C’est un fonctionnement associatif qui associe effectivement tous les acteurs du territoire, au départ parce qu’il y avait aussi beaucoup de représentations croisées. Et donc, 18 personnes, un budget de... de 2 millions d’euros et... si on compte ça sur les salons, ce qu’on réalise c’est que dans ces 2 millions d’euros, on a qu’une faible partie qui est dédiée aux salons finalement, que le cadre dans lequel on travaille à l’échelle Loire Bretagne, c’est quand on conventionne avec nos partenaires, ce sont des conventions bilatérales qui font que

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mission et activités de Nantes Métropole Développement

structure, statuts, partenaires


finalement, le budget ne représente qu’un peu moins de 100 000 euros en dotation... » B.R. « Ah, si tu comptes la comm’ on est à un peu plus... 100 – 150 quand même, 130... » R.H. « Le budget finalement attend 600 000 euros, à l’année, avec nos partenaires qui... » B.R. « Ouais... Largement même. On doit être pas loin de 700. » (…)

à propos du MIPIM, des stratégies de communication et des objectifs

24:30 R.H. « Une parenthèse mais, de projets urbains, ou d’une thématique purement immobilière, le MIPIM s’est transformé en grosse vitrine des villes donc, bah c’est là qu’on peut parler de marketing territorial. Les villes affichent des projets mais par-delà euh... un positionnement, avec un effet très marqué, très marqueté qui a été initié par les villes... les villes anglo-saxonnes ou scandinaves, et donc tout le monde est rentré dans ce filtre-là et euh... mais l’objectif quand même final, c’est bien de rencontrer des investisseurs auxquels on va présenter des projets sur lesquels des opportunités à moyen ou à long terme vont se développer, et on recentre forcément, systématiquement, le sujet sur les projets porteurs, projets d’importance que sont l’Île de Nantes pour Nantes et puis tous les projets liés à Ville-Port à Saint Nazaire. Donc euh... Mais y a eu ce filtre entre temps, assez communicant et marketing qui s’est développé et... beaucoup de villes, toutes les villes françaises s’y sont mises (…) Le mérite c’est que... en France, c’est que... d’une logique co... d’une logique institutionnelle, on est arrivé maintenant à se projeter... à mettre le client ou la personne à qui on a affaire au cœur de notre préoccupation et donc on efface le... les clivages organisationnels au profit d’une image, d’une ville, qui transcende un peu les partenariats. Donc la logique des co-affichages, des logos, dans le stand s’est effacée au profit d’une communication qui n’a... vers laquelle ou à laquelle souscrivent les partenaires. C’est le mérite qu’on peut y voir, après, quand on regarde la réalité des choses ce qui fait venir les gens c’est les opportunités d’affaires. » (…)

à propos de la constitution du Pôle Métropolitain Loire Bretagne

32:58 P.O. « ...Comment vous expliquez le fait que ça ait pris, enfin que ça ait pris entre ces cinq villes, au final que le réseau se soit constitué, que ça ait permis de constituer un ensemble de communication ensemble, pour reprendre aussi ce que vous disiez tout à l’heure sur le fait que l’ensemble des villes françaises s’y sont mises au final peutêtre de manière séparée, et pourquoi Nantes - Saint Nazaire ça aurait pris et... » B.R. « Pourquoi ça a pris ? Bah... Je sais pas, enfin, y a plusieurs explications, mais à mon sens c’est d’abord, y a une cohérence de... c’est la Bretagne élargie quoi (rires). D’ailleurs, ça s’appelle Loire Bretagne. (…) Mais euh... finalement, bon, y a pas Le Mans, euh... quelque part, bah Nantes... bah Nantes a toujours été en Bretagne, euh... historiquement, donc Saint Nazaire, forcément quoi. Donc, à part Angers, alors pourquoi Angers ? Moi j’essaie d’avoir une explication comme ça hein ? J’essaie de dire que... Angers, alors je me souviens très bien... c’était en 2006-2007, le maire de Saumur à l’époque passe sur notre stand et... enfin c’est une anecdote qui est assez... et qui les gens de Angers : ‘’Tiens ! Angers, vous êtes avec Nantes finalement.’’ Parce qu’ils avaient essayé de les ramener avec eux dans leur pôle - qui va de la ville de Saumur jusqu’à Orléans je crois. Donc le maire disait ‘’tiens, Angers, pourquoi vous êtes pas venus avec nous, c’est Loire...’’ Alors, moi j’ai pas l’historique, hein. Pourquoi Angers euh... bah parce que c’est la même région déjà, Pays de la Loire. En tous cas, pourquoi ça se passe bien ? Bah, parce qu’il y avait un réseau, effectivement, des villes de l’Ouest (…) qui reste quand même, bah qui était déjà... qui avait permis de créer des liens. Alors après, je pense que tu le diras mieux... plus en

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détail que moi, quelle est la cohérence, c’est ça la question hein... En fait c’est la cohérence de beaucoup de choses. » R.H. « Je pense qu’il y a, y a... bah y a une proximité géographique même si on est à 300km de Brest, et une volonté politique au départ qui est portée. C’est une réalité, c’est pas une gouvernance qui existe, y a pas de... de... de représentation politique qui fixe un cap avec une feuille de route hein, c’est pas ça. Donc, y a... y avait un réseau pré-existant, tu l’as dit justement Bernard, un réseau qui existait qui faisait que le... le terrain, le terreau... les gens se connaissaient. Donc y a une volonté politique et ensuite, d’un point de vue purement opérationnel et dans l’action, y a eu une confiance réciproque qui s’est constitué et, on fait rien dans ces métiers, en tous cas dans ce type d’action, mais j’ai envie de dire c’est presque... c’est presque une leçon d’existence ou de vie, c’est parce qu’on s’est bien entendu et qu’on a su travailler en confiance, et que chacun a réussi à comprendre que l’intérêt était de dépasser le cadre strict de sa métropole pour promouvoir un projet développement du grand Ouest avec des valeurs qui sont quand même communes. Et on a réussi à... on est passé d’une, d’une, d’une... de quelque chose qui était assez peu formalisé en terme de contenu, juste une volonté de faire les choses ensemble, et qui a été assez vite loué, hein, par les villes françaises qui nous observaient aussi, parce qu’on était les premiers, la première coopération à... » B.R. « Enviés, pour certains. » R.H. « à... à évoluer, enfin à être présente au SIMI1. Les Belges ont beaucoup regardé parce qu’ils sont assez portés sur la... sur ces... sur ces aspects-là, euh... les coopérations entre les villes, et donc ils sont venus nous interroger sur la façon dont ça s’était produit. Je crois que c’est aussi une volonté de... des gens de faire ensemble et ce qui a aboutit plus récemment à... à un concept un peu marketing qu’on a appelé ‘’Loire Bretagne, the good tempo’’ qui est une expression d’un positionnement qu’on a travaillé ensemble y a... y a... ça fera deux ans en juillet prochain, ça fait un an et demi. Euh... autour de trois valeurs qui sont, enfin de trois... axes qui nous... qui nous distinguent : une dynamique hein, une dynamique de territoire et de projet, une dynamique démographique, des projets euh... quand même qui... des villes qui sont en développement, pour l’essentiel ; un équilibre... qui est un équilibre à la fois économique, qui est vrai sur une partie des villes mais qui a l’échelle du grand Ouest se... se complète. Des villes plus industrialo-portuaires, des villes de services comme Nantes, comme Rennes, comme Angers, et Brest et Saint Nazaire plus sur des filières liées à la mer ou à l’agroalimentaire pour Brest. Donc un... un équilibre économique euh... environnemental et social, hein, aussi. Et ce sont des points sur lesquels on s’appuie pour se différencier. Et le troisième aspect, c’est une culture collaborative qui s’appuie déjà sur le fait, ben, qu’on est à cinq, donc c’est un premier exemple de... d’une... capacité à travailler ensemble, qui paraît, aujourd’hui, qui nous paraît évidente mais qu’est pas... qui n’était pas si évidente que cela, y a des coopérations métropolitaines qui ont du mal à vivre. Et on a fait une petite étude l’an passé et on a un programme de salons où on est présents à géométrie variable, mais... sur le MAPIC2, sur le SIMI, sur le MIPIM, sur le SITL3 aussi, maintenant. Avec Saint Nazaire et le Port. Donc il y a quatre... y a quatre salons... » B.R. « ...développement durable on peut le dire parce que Polytech... » R.H. « Oui, voilà, quatre, cinq salons où on retrouve tout ou partie de ces partenaires. Et... ça, ça existe pas ailleurs. Donc c’est pas qu’on est meilleurs que les autres, c’est juste que, je pense, la... il y a une cohérence... certainement... il y a une cohérence géographique, même si encore une fois, entre Angers et Brest euh... on ne parle pas forcément du même pays, mais une communauté de point de vue, plus sur la façon de développer les villes, au moins. Et c’est des villes qui... qui... qui ont une façon de se développer qui est plutôt basée sur 1 Salon de l’IMmobilier d’Entreprise, à Paris. 2 MArché international Professionnel de l’Implantation Commerciale et de la distribution, à Cannes. 3 Salon International du Transport et de la Logistique, à Lyon.

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concept marketing ‘‘Loire Bretagne : the good tempo’’


le long terme avec un indice de cohésion sociale qui est plus fort qu’ailleurs donc... quand le discours des élus porte et qu’il s’écoute euh... y a quand même une proximité de... de point de vue et de stratégie. Ensuite... eh ben voilà, ça explique déjà beaucoup de choses. » (…)

rôle de Nantes Métropole Développement dans PMLB

intérêt à s’unir pour exister à plus grande échelle

41:00 R.H. « C’est pas pour se mettre sur la photo mais c’est vrai que... (…) on a une structure qui est dédiée donc qui est force de proposition. Je ne sais pas si les choses se passeraient de la même façon si on travaillait, les cinq villes travaillaient avec une agence de consultants, une agence qui fait de la communication puisque, à longueur d’année, on fait une veille sur les projets des uns et des autres et on est force de proposition, donc sur le stand, sur le contenu, sur les animations et donc on doit... nous quand on travaille pas pour Nantes, on travaille pour le pôle Loire Bretagne. Et donc, si tant est qu’il y est des divergences de points de vue, on est censé mettre du nôtre pour les gommer ou pour rapprocher les gens autour d’une volonté. Donc ça... ça, ça... ça vaut... ça vaut du temps et ça permet de... ouais, c’est atypique mais c’est tout l’intérêt de notre métier aujourd’hui c’est que... alors parfois on se... on se dit mince, on aimerait qu’il y ait plus de choses qui émergent dans la discussion, et on est obligés d’arriver maintenant, contrairement au début, avec des propositions, propositions d’un plan d’action. Au départ on se voyait, on disait ‘’ben voilà, que va-t-on faire au SIMI, que va-t-on faire à tel endroit’’, maintenant on arrive avec des propositions et on en discute. Parce que la chance aussi c’est que... ben c’est un... c’est-à-dire qu’on est un peu des enfants gâtés, on a une structure, une agence j’entends, qui peut mettre une personne et demie, et on va en mettre une demie de moi donc, deux personnes sur une année à la... au pilotage de ces actions et, alors que les autres villes n’ont pas forcément la structure. La ressource humaine, je parle de la CARENE, je parle de Brest, je parle de Rennes qu’est pas forcément très bien doté en promotion économique, Angers c’est différent puisqu’ils ont une agence telle que la nôtre (...) » B.R. « (…) Alors que Rennes, Brest, Saint Nazaire, c’est vraiment la collectivité, c’est comme ci ici, enfin Nantes Métropole, le service économique, ça existe quand même, euh... voilà. Donc, ils n’ont pas de temps à y consacrer, déjà les réunir... les réunir tous les deux mois c’est déjà compliqué hein. (…) Ils font ça à la marge quoi. En fait on travaille pour eux quoi. Je paraphrase ce que tu dis mais on travaille pour eux... Bah voilà, l’avantage pour nous... on n’est pas... on n’est pas ni des mécènes ni des philanthropes, c’est juste que – enfin, je crois, je vois ça comme ça – c’est juste que si on devait faire ça tout seul, parler de Nantes tout seul, d’abord on ferait qu’un salon ou deux par an au lieu d’en faire cinq, et puis euh... et puis, à mon avis hein, ça nous rapporterait pas plus. On serait perdants. » R.H. « Je crois qu’aussi le... le... la mutualisation des besoins... la mutualisation non pas des besoins mais des moyens forcément, arrange tout le monde. Je crois qu’il y a aussi un... une cohérence du grand Ouest à exister au moins à échelle nationale. Et si on dépasse le cadre des frontières françaises, euh... le grand Ouest c’est... quand on prend un peu de recul, c’est... c’est peu de chose mais c’est déjà une cohérence géographique, une ouverture sur la façade atlantique, un point d’ouverture sur l’Europe, qui représente un intérêt, enfin qui peut représenter un intérêt, pour les investisseurs. Quand on zoome sur les cinq villes, il faut qu’elles aient chacune une notoriété déjà forte, ce qui n’est pas le cas de Nantes, ce qui... enfin on parle un peu de la région Bretagne, presque Brest est peut-être plus connu à l’étranger que Nantes... » B.R. « Même Saint Nazaire, même Saint Nazaire. Ça dépend dans quel milieu, bien sûr hein. Je parle du grand public. »

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45:16 P.O. « Donc en fait le fait de faire alliance, si je parlais de la compétitivité territoriale qu’il peut y avoir aussi, il y a une concurrence parfois, est-ce que, on peut dire, l’union fait la force ?... » R.H. « Moi je pense qu’on peut le dire (…) On nous serine parfois sur la compétitivité entre les territoires, je pense que la coopération à toutes les échelles peut avoir un sens. Un sens à l’échelle nationale ou y compris à l’échelle internationale. Je suis surpris de voir que des villes ne capitalisent pas sur les jumelages qu’elles ont tissé avec les villes de façon très très ancienne, et qui suppose des échanges académiques, des échanges touristiques et qui pourrait déboucher aussi sur des échanges économiques. » B.R. « On l’a fait ça, à une époque. » R.H. « Et... ce... Je veux dire par là que la compétition, là, elle a peut d’intérêt. Donc, en termes de représentation, et là, on est parti d’un objectif de promotion, on est aujourd’hui passé à un objectif de prospection (...) » (…) 50:45 B.R. « Y a eu des années MIPIM qu’ont été un peu creuses, hein, faut bien le dire... 2007-8... Pour pleins de raisons, hein, je vous le dis comme ça, ça me vient à l’esprit, si ça vous intéresse. Pour pleins de raisons, nous étions avec Saint Nazaire, simplement, et on s’est posé deux trois fois la question de se dire ‘’pff, qu’est-ce qu’on fout là’’, quoi. Saint Nazaire avait plus grand chose à dire, Nantes avait pas encore suffisamment de choses à... à montrer. C’était en plus le... le... l’immobilier flambait. Ça, avant la crise, hein, l’immobilier flambait et le MIPIM a accueilli de plus en plus de... de... d’étrangers, enfin... » R.H. « On n’était plus chez nous, merde ! (rires) » B.R. « de plus en plus d’international, pardon, et surtout, et les... le pavillon de France était complètement délaissé. Je dis bien délaissé, quoi hein. On a eu des années dures : 2006-7-8. Euh... ça a été... ça a été de mémoire, pas l’apothéose mais... pas l’apothéose parce que c’est pas le terme mais le haut de la... c’est l’année 2008 je crois qu’ils sont passés, franchement hein, le chiffre m’est resté en tête, 38 000 accrédités. 36 ou 38. (discussion avec R.H.) Attends, c’était n’importe quoi, parce que les... les Russes... Dubaï... venaient, une ville venait à 50 quoi, 50. Y avait plus d’hôtels, y avait plus rien, c’était, c’était la guerre quoi. Nan mais, je pense qu’il y a eu 38 000. Mais ça a duré une fois, deux fois, et pouf ! c’est descendu à... à... 22-23 000. Enfin, ça a été... Y avait plus d’hôtels à Cannes à 50km. Donc, là on s’est dit ‘’bon, bah... qu’est-ce qu’on fait là’’, quoi. Et... bon, bah heureusement, le Reed MIDEM s’est aperçu de... de l’erreur. Et puis surtout les Russes ont commencé... Enfin, y a eu... Oui, c’est ça, enfin, y a eu moins... Bah la crise a fait que... » R.H. « Y a eu une ré-implication aussi... » B.R. « Ça s’est calmé, quoi. » R.H. « Y a un point qu’est important au MIPIM aussi, c’est l’implication des élus, quoi. Si y a pas de portage politique, les opérateurs privés s’intéressent moins. Et donc, y a eu... pendant deux ans, en tous cas pour Nantes et Saint Nazaire c’était en partie vrai aussi, y a eu un... ouais, un désintérêt pour ces manifestations et donc on nous l’a reproché à nous, à l’agence, très directement. Et donc, on l’a mal pris mais on s’est un peu reposé des questions aussi. Et donc bah voilà, maintenant, demain, on va pas attendre qu’on vienne nous chercher, on va proposer, on va être beaucoup plus proposants. C’est-à-dire un programme d’animations, parce que ça part de ça hein... Les élus ne viennent pas pour serrer des louches, ils viennent à un moment donné pour causer dans le poste. Pour promouvoir une stratégie, ou un projet. Et donc à partir du moment où on a repris un peu la main, on l’a plus lâchée et puis on a réussi à associer... et puis Rennes en 2010, 2011 pardon, c’est là que... ça a

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MIPIM, années creuses : noyés dans la marée internationale

de l’importance du portage politique


franchement rebasculé et ce... Donc voilà, c’est cet aspect, il est pas négligeable parce que... le MIPIM, je sais pas, vous l’avez vu, analysé (…), donc c’est vrai, c’est un peu spécial, c’est une grande kermesse, c’est un... difficile de... y a pas d’équivalent, hein, ailleurs. Donc il y a malgré tout et toujours, une animation qu’il faut... qui doit permettre qu’on s’intéresse à notre stand, chaque stand, avant de se poser la question des affaires qu’on peut y faire. Il faut donner envie, c’est un minimum. » (…)

appréhender l’échelle internationale

renouvellement et fidélité des interlocuteurs

56:40 R.H. « (…) parce que le SIMI était à la bonne échelle pour eux. Alors que le MIPIM est devenu quelque chose, pfiou, un petit peu... » P.O. « Ben justement, c’est une question qu’on voulait vous poser parce que sans doute, y a eu une évolution d’échelle aussi... » B.R. « Ouais donc il était grand temps qu’on puisse le faire comme on l’a fait cette année. C’est-à-dire de le faire, euh... » P.O. « ...de changer vous aussi d’échelle. » R.H. « Ah oui. C’est vrai que... c’est un concert... on est dans un salon international, avec des échelles de valeurs qui sont pas du tout comparables, des projets qui sont... » P.O. « ...des modes de production de la ville qui sont pas du tout comparables, non plus. » R.H. « C’est vrai, oui. » P.O. « des projets urbains. Et donc, ça, comment vous l’appréhendez, cette situation ? » R.H. « Eh bien, on s’en accommode. C’est-à-dire que c’est vraiment des écosystèmes qui euh – ce terme-là est un peu galvaudé – bref, des mondes qui se... qui pour partie ne côtoient pas. Donc on est sur... On est aussi... Y a l’image, l’effet d’image est important. Dans le sens que, on parle beaucoup d’attractivité internationale et la réalité c’est que, bien des villes ne déploient pas forcément une stratégie qui soit très maîtrisée pour se faire connaître. Et là, il y a 20 000 visiteurs, personnes, dont une bonne partie sont des décideurs, des personnes qui, d’un point de vue économique, représentent un poids, un facteur de prescription. Et donc... sur l’investissement – par exemple je pourrais parler pour le cas nantais – l’investissement d’image internationale, de promotion économique, c’est pratiquement un des seuls levier sur lesquels elle agit. Vous ne verrez jamais d’achat d’espace dans les journaux économiques européens ou mondiaux. On va parler de la culture nantaise. Donc le MIPIM est un moment où les projets nantais peuvent être portés à l’attention d’un public international. Mais on se rend compte - parce qu’on développe des outils qui sont en langue anglaise et en langue française – quand on cible et qu’on envoie le programme de nos animations aux étrangers, alors on voit un intérêt parce qu’on a le taux d’ouverture des messages, on a quelques indicateurs qui font que, on mesure un intérêt. Mais en réalité, les gens qui viennent nous voir sont très peu... enfin sont très peu internationaux. Ça représente peut-être 15-20 % de notre public. 80 % des gens qui viennent nous voir sont des porteurs de projet qui sont français. » P.O. « Oui... et qui sont déjà... enfin qui font partie de votre réseau de... » R.H. « Euh... Ça dépend, ils peuvent être... » P.O. « des gens que vous avez eu peut-être déjà l’occasion de rencontrer ou qui ont... » R.H. « Oui, oui, c’est... bah on a une... fidélité des gens qui viennent nous voir. Euh... Mais y a toujours 30 ou 40 % de nouveaux entrants. Sur les rendez-vous qu’on fait - les rendez-vous de prospection, l’an passé - parce que c’était la deuxième fois qu’on en faisait - on avait euh... on avait quand même 60 % de renouvellement des ren-

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dez-vous. Donc l’intérêt est... Y a toujours des nouveaux entrants, et l’intérêt pour les villes qu’on représente ne se, ne se... pour l’instant, ne s’étiole pas. La question c’est, si on réfléchit bien, dans une stratégie de promotion internationale, on peut se demander pourquoi on attire pas plus. C’est ce facteur là qu’on ne voit pas progresser forcément. Et euh... c’est, je pense, parce que les villes ne se posent pas toujours les bonnes questions. C’est tout l’enjeu de demain, comment développer l’internationalisation des... de ces villes, si c’est l’effet recherché. Au-delà de l’image, hein, ben... ça suppose certainement d’associer mieux les... les liens d’affaires... les liens économiques, d’affaires, académiques, politiques, qui peuvent déjà exister, qui peuvent se renforcer entre les villes et travailler certainement plus sur la coopération que sur la compétition comme vous disiez. Là ça me paraît être un peu un... une façon de dire ‘’c’est la guerre’’, bon... On va faire la guerre et puis on va... Enfin, c’est... On voit assez rapidement les limites de ce raisonnement. Il me semble. Mais c’est vrai, le MIPIM, c’est une grande kermesse. » (…) 01:03:30 B.R. « (…) Tout ça pour dire quoi, bah voilà, y a quand même beaucoup de villes, alors si... bon Nantes et Saint Nazaire pendant très longtemps, c’était pas ridicule, pas plus ridicule, enfin je veux me moquer de personne hein, mais je veux dire de villes de moindre importance qui étaient présentes depuis très longtemps. Alors euh... je sais pas, Montpellier. Bon. Et... Voilà, donc justement, être présent c’est parce que, parce que bah la palette française est quand même là et puis bon, que le grand Ouest n’y soit pas... bah il manque un peu quelque chose quoi. Bon, disons que Nantes et Saint Nazaire ont un peu porté à bout de bras ce grand Ouest pendant très longtemps. Il était grand temps de passer la main pour pleins de raisons, d’abord financières et puis bah simplement... Je crois que paradoxalement, on est plus visibles peut-être maintenant que... Le fait d’être à cinq on est plus visibles euh, individuellement. Que tout seul. On l’a vu, hein, les années 2007, 2009 (…) ça devenait difficile, on nous voyait plus vraiment, à la fin ça devait frustrant. Donc, ne pas y être – parce que je sais, peut-être vos questions sous-tendaient éventuellement quel intérêt à y être, hein, c’est ça ? » P.O. « Oui, même si bon, j’en vois bien un mais j’aimerais vous l’entendre dire ! » B.R. « Donc voilà, on se fait nous même un peu du mal en le disant mais effectivement, on se pose cette question hein. Tout est rapport, tout est histoire de rapport euh... d’investissement par rapport aux retours, parce qu’il y a aussi, hein. Si on a dépensé tout seul, 200 000 euros pour y aller, ben on se disait, ‘’va falloir qu’on en ramène du business’’ hein. » R.H. « Mais c’est vrai que l’effet induit de notre présence euh... bon bah après y a des éléments quantitatifs hein, enfin quantitatifs et qualitatifs. Quand on peut... Alors, sur la période plus récente, à partir de 2004, l’intérêt... le lancement de l’Île de Nantes a débouché sur des opérations de consultations promoteurs-investisseurs et dès lors qu’elles ont été présentées au MIPIM y a eu euh... sur la première année de consultation, y a eu 20 à 25 dossiers et je crois que la SAMOA était assez surprise de l’intérêt que ce projet revêtait au moins à l’échelle française. Y a eu un intérêt pour ce projet qui était vraiment un beau projet, au-delà de la France. Donc, y a eu un intérêt, une qualité des candidatures et depuis ce moment-là, la notoriété du projet s’est développée. Et en France, elle est évidente et à l’étranger... aussi je crois. Elle s’est bien développée. Le pôle d’affaires Euronantes, c’est à une moindre mesure, donc ça a été lancé en 2005 euh... mais malgré tout, y a par exemple un opérateur qu’on avait rencontré il y a trois ans au MIPIM, la société Gotham, un investisseur, a investi sur le pôle d’affaires Euronantes, ben 8 millions d’euros. J’étais pas censé le dire... En tous cas il a investi une somme importante sur le portage... alors sur un centre commercial, qui se développe à Malakoff, ça c’est vu, et puis demain, sur

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raisons et intérêts à une participation au MIPIM


tout le portage des... des... des pieds d’immeubles, en commerce, avec la collectivité pour qu’il ait euh... une programmation qui soit homogène. C’est-à-dire qu’on ne retrouve pas deux alimentaires, deux pressings l’un à côté de l’autre. Donc ça c’est de... c’est du MIPIM. Y en a eu d’autres, y a le centre Regus c’est des contacts qu’on a eu au MIPIM. Donc c’est des projets, y en a pas 40, en tous cas ceux qu’on peut analyser, qu’on connaît, forcément on le... on le sait et puis après... quel est le... le... Y a le programme Cent ans d’ailleurs, enfin le, le Skyline, dont l’investisseur est espagnol, c’est des gens qui ont été rencontrés... dont les relations d’affaires se sont tissées au MIPIM entre le promoteur et le... et puis l’espagnol. Le promoteur c’est Bouygues. Donc, ça fait des... Oui, y a des aspects tangibles et puis y en a d’autres qui le sont moins. Mais sur les années où y avait moins de monde, on a toujours eu, malgré tout, entre 20 et 30 contacts qualifiés. Et nous ce qu’on regrettait c’était l’absence d’effervescence autour du stand, lié à l’absence des politiques. Mais y a toujours eu... voilà, une vingtaine, entre 20 et 30 projets. En tous cas 20 ou 30 contacts, dont une partie portait sur des demandes expresses de projet. Et euh... y a... y a eu pendant un certain temps des choses très très exotique, y avait de l’argent, de l’argent venant d’un peu partout, donc des demandes qui étaient peu réalistes ou qui me paraissaient exotiques, euh... des gens qui étaient mandatés par des sportifs pour investir leur fortune personnelle, ce genre de choses. Et puis la crise est passée par là, et là on sent une... une épuration un peu du marché et des gens qui... qui arbitre leurs arbitrages, qui ne sont plus partout. » (…)

logique de conception du stand

01:13:35 P.O. « Éventuellement j’aurais une autre question, c’est plus sur le stand en lui-même. Sur le MIPIM. Sur... Je sais pas, les manières dont vous avez conçu, fait évoluer le stand. » B.R. « Alors... ce qu’on peut dire c’est que... là, oui, le terme d’évolution est vraiment tout adapté parce que c’est ça, lorsqu’on est parti d’un stand créé... MIPIM, on parle MIPIM, hein ? (…) Richard en a quand même la paternité parce que c’est parti de la communication avant de faire le stand, tu m’as dit, ‘‘maintenant tu fais le stand’’ ! (…) Donc, ce stand-là, alors voilà, a été créé pour la partie visible, par un designer. Après, bien entendu faut construire tout ce qui va avec, faut l’aménager, faut l’éclairer, faut ceci faut cela. Donc on est parti de ce concept pour en faire ce qu’on a fait et ce que vous avez pu voir. Alors voilà, aujourd’hui il a été une fois au MIPIM, il va être au MAPIC et il va être aussi au SIMI. Donc il aura fait la boucle cette année sur trois opérations. Y a un autre stand pour faire les autres salons comme par exemple, sur Logistique, c’est pas le même du tout, là on n’est pas Loire Bretagne, on est Nantes Saint Nazaire, c’est autre chose. (...) » 01:17:40 R.H. « Je complète un peu ce que tu dis, mais c’est vrai que, on est parti de... on est arrivé à un... on est passé par beaucoup de façons de nous présenter. On a su dès le départ, c’est un évidence mais pas complètement, que on ne peut pas partir en rangs dispersés. Donc dès la première opération au SIMI, on est parti sur une accroche : ‘’les projets fleurissent à l’Ouest’’ avec quelque chose de très fleuri, très floral. Mais peu importe la façon de, c’était... c’était de pas partir avec chacun son logo. Ça a marché aussi parce que, autour de la table on n’a pas que des communicants, et donc il n’y a pas d’ego, de... ‘‘ma plaquette, mon logo, que va penser mon président’’... Quand on travaille avec des gens du développement économique et qu’il y a un ou deux communicants autour de la table, assez facilement le consensus se fait. Et donc, l’histoire a fait que, sur ces six dernières années, on est passé par différentes étapes, on s’est présentés de façons différentes d’une année sur l’autre, et puis ben... la cohérence du projet se faisant, on s’est dit à un moment donné, on va proposer au collectif sur

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ce que nous... sur notre socle de... si ce n’est de valeurs, en tous cas d’axes de positionnement, d’éléments de positionnement sur lesquels on se met d’accord (…) et euh, donc il a fallu avancer quelque chose, une approche un peu plus de communicant, qui donne envie de s’arrêter, de se dire ‘’c’est quoi ce truc ?’’ (…) Ce qu’on voulait c’était avoir un élément de design, un graphique assez fort, qui fasse que, au même endroit, aussi au MIPIM, on ait l’impression que c’était un autre stand qui se faisait. Le changement au même endroit. Et... voilà, ça a débouché sur ce projet, avec des éléments de mobilier qui se distingue du reste et dans l’idée de durer, de décliner sur plusieurs opérations. » (…) 01:21:15 B.R. « Alors aussi, le budget est géré chez nous, on n’a pas parlé de budget mais on peut le dire quand même, on demande aux partenaires, à chacun, une part égale bien sûr, on paie toujours la même chose, et euh... bah le budget est géré intégralement ici quoi. Y a des fois on a un peu d’angoisse, lorsqu’on décide d’un budget à l’avance et puis il faut que tout rentre dedans. Et puis le budget comprend le stand, ça comprend l’animation, ça comprend les outils de communication divers et variés, films, animations, 3D, réceptif, les conférences, les animateurs, c’est pas que le stand. Tout l’événement de A à Z est géré chez nous avec ce qu’on a demandé. Si on demande à chaque partenaire, ça dépend des opérations, je sais pas, 20 000 euros, 30 000 euros, multipliés par cinq, il faut que tout rentre dedans. (...) » 01:22:40 P.O. « J’aurais une dernière question alors (…), je voulais savoir en fait, pour concevoir ces stands mais aussi la communication qui est peut-être un préalable à la mise en œuvre du stand, est-ce que vous faîtes de la veille sur les manières dont les autres territoires procèdent, est-ce que vous avez des... je sais pas, des références en termes de lecture... Sur ces questions là quoi, comment vous faîtes pour faire évoluer, dans le cadre du MIPIM et plus largement ; est-ce que vous avez des échanges avec d’autres collectivités ; est-ce que, comment vous faîtes en fait pour nourrir aussi... (…) J’imagine que vous faîtes du brainstorming en équipe mais est-ce que vous faîtes de la veille sur ce que peuvent faire les autres territoires... » R.H. « On fait de la veille sur... Ce qui est structuré c’est la veille qu’on fait sur la vie des territoires parce qu’on a une personne ici qui prend l’info, qui s’abonne, qui guette sur les sites des métropoles françaises qu’on va dire concurrentes. L’échelle internationale c’est moins vrai. Donc ça c’est qui est structuré sur les projets. Et ce qu’on fait de façons moins construite mais systématique c’est qu’on se déplace sur un salon, on regarde ce qu’il se fait et on prend les idées quand elles sont bonnes, et on lorgne (intervention B.R. sur conception du stand, lumières etc) Mais par rapport, par rapport aux autres villes, on le fait systématiquement, on prend un temps au début quand les stands se font et qu’il y a personne, et puis le vendredi en fin de matinée ou en début d’après-midi, avant que ça soit démonté, on fait un tour du salon. (…) Quand on dit on prend des idées, forcément on regarde ce qu’il se fait, mais on sait surtout ce qu’on veut pas, avant de savoir ce qu’on veut. Et, là-dessus, ce qu’on voulait, c’est renforcer l’idée d’un... d’un comment... d’un territoire accueillant, donc d’où cette forme ronde et ce point de rassemblement autour du bar. On avait observé que les scandinaves notamment, euh... les villes... Stockholm je crois... font uniquement du réceptif, tout ce qu’ils proposent c’est un bar... (…) On a renforcé ce point-là. (…) Alors c’est vrai que cette dimension vivante, on la voulait, euh... la question de la marque, ‘‘Loire Bretagne the good tempo’’, c’est une... c’est une façon de rentrer aussi dans un mouvement de fond mais on a pas... pour nous c’était pas une marque, c’était juste une accroche qui devait exprimer, si ce n’est un

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influences et circulation des pratiques ?


positionnement, une sonorité euh... engageante. Et euh, par rapport à des choses qui peuvent être très très codifiées, telles que Lyon, avec euh... il nous semble... bon, un code rouge noir, très académique, lié à la valeur sûre, on a voulu nous, intégrer... alors c’est pas qu’on se présente, on ne le dit pas, mais on voulait que la dimension créative soit là. Et donc cette... cette... cette dimension créative passe là en l’occurrence par les objets, on ne le dit pas mais... on souhaitait que sa dimension créative était... il y a un effort particulier sur le design euh... soit visible, transpire du stand ce qui nous... dénote effectivement, je pense par rapport à ce qui existait jusqu’à aujourd’hui. Donc c’est principalement par rapport à ces points de comparaison mais surtout la volonté de faire un stand ouvert euh... dont la... s’appuyant sur la forme ronde qui est un... le point incontournable lié aux polices de caractère, à la présence des ‘o’ dans ‘the good’ et euh... des ronds au sol et puis, symbolisé par le bar. Donc c’est principalement ça qui nous a mené à faire ça mais on observait ce que font... ça on le fait tout le temps, c’est pas... (...) »

déclinaison du concept autour du stand

(…)

simplification du message pour être plus accrocheur

01:30:40 R.H. « (…) c’est pas parce que cinq villes seront, en terme d’affichage, visibles plus, on va créer de la pollution, du bruit et là on l’a voulu beaucoup plus... y avait pas de message. On était, sur les années précédentes, soit de l’affichage de projets, de représentations en termes de volumes de mètres carrés produits. Et en observant les gens vivre sur le stand, on s’est rendu compte que ça n’avait strictement aucun impact. Qu’au contraire, ça diluait complètement le message. Un stand sur le MIPIM doit déjà un, donner envie, de s’arrêter, de regarder et de venir. Et quand Bernard dit la vie du stand est tout aussi importante que l’espace, ça c’est essentiel... » B.R. « Un stand, pour moi c’est d’abord, un bar, un éclairage et un accueil. Après, on peut parler de tout, mais faut donner envie de rentrer quoi. Et puis après... C’est pour ça qu’il faut soit lisible, qu’il interpelle... Voilà. Après... Et qu’il y ait du monde pour accueillir. Ça... un stand où il y a effectivement une personne à l’accueil qui attend et qui n’est pas au courant de tout... Et un stand qui n’est jamais vide, entre midi et deux. Y a rien de pire qu’un stand où les gens vont déjeuner. Ça... c’est pour ça, y a toujours à manger sur le stand. Nous, au contraire, au moment des pauses déjeuner, on remplit le stand. Et on fait systématiquement quelque chose le midi, et le soir quand il y a une nocturne. Et après, les présentations et autres conférences, bien sûr. Je pense au SITL, Transports Logistique, tous les midis on avait un buffet de la mer sur le stand, internalisé là aussi, avec du personnel qu’est là, qu’est chez nous, qu’a participé au montage du stand, qu’est à la fois traiteur et monteur du stand. Tout est internalisé, ça coûte beaucoup moins cher et c’est beaucoup plus convivial et beaucoup plus réussi. (…) C’est toujours ce que je dis, un stand... alors, 10 heures par jour sur trois jours ça fait 30 heures, on divise le prix par le nombre d’heures et je dis à chaque fois, un stand vide 2 heures, on a perdu 5 ou 10 000 euros. C’est une manière de frapper un peu les esprits. Ça doit marcher tout le temps. Alors vaut mieux dépenser quelques centaines d’euros avec des huîtres et puis du muscadet plutôt que de perdre 5 000 euros par heure. (…) On est vraiment heureux quand on voit que le stand est plein entre midi et deux, parce que... c’est souvent pas le cas... et surtout quand c’est à Cannes ! Alors là, on fait fort parce que tout le monde se sauve sur la Croisette quand il fait beau. Nous on arrive à les garder ! » R.H. « J’ai jamais pris de coup de soleil ! » (…)

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01:35:00 P.O. « (…) Je me demandais à partir de quel moment, à Nantes Métropole Développement, la notion de marketing territorial a commencé à émerger, à se structurer ? » R.H. « Elle n’a pas émergé de façon stratégique, nan, y a pas eu de... je vous réponds très franchement, euh... c’est plus, euh... là on vient après ce qu’il se fait, c’est-à-dire que ce sont vraiment... quand je dis les anglo-saxons et les scandinaves qui ont eu, naturellement, qui se posent... qui se mettent à la place du visiteur et qui plutôt que d’afficher un ensemble de structures, présentent leur ville... présentent ce stand comme l’extension de leur ville, et comme un point d’accueil. Et donc... tout naturellement, j’ai envie de dire que, j’ai évolué, moi, alors que je viens de la communication, j’ai évolué petit à petit dans ma façon de faire en observant que la simplicité d’un message permettait de ne pas brouiller les repères et puis qu’il fallait surtout donner envie de venir voir. Un salon c’est bien ça l’idée, hein, c’est des temps de rencontre. Donc, l’évolution du marketing territorial pour l’agence, et donc forcément pour l’agglomération, est venue de façon très très empirique. Y a pas un moment donné où les... la collectivité s’est dit ‘’bon bah, maintenant on va faire du marketing territorial.’’ Y a pas de chargé de mission ‘’marketing territorial’’ à Nantes Métropole. Il en existe dans d’autres villes, à Strasbourg par exemple. Mais quand on parle de marketing, là je parle de la partie un peu émergée, de la communication, mais on devrait travailler aussi sur l’offre, sur la mise en cohérence de toute l’offre vis-à-vis du... ben des cibles hein, qu’on touche nous c’est la partie... c’est les hommes, les chefs d’entreprises, les investisseurs aussi. On est sur des dimensions économiques mais... un bon marketing territorial c’est déjà un très bon début, c’est souvent les meilleurs. C’est aussi une mise en cohérence de toutes les actions, et c’est ce qu’à très bien fait Lyon parce que l’anagramme, du truc qu’est très bien fichu, qui est une jolie petite trouvaille, c’est la partie visible d’un travail de fond qui a été entrepris bien avant nous. Et sur lequel ils ont beaucoup d’avance. Quand on est un dirigeant d’entreprise, quand on arrive à Lyon à St Exupéry et depuis notre arrivée jusqu’à le parc expo de Lyon eh bien, jusqu’au moment de déjeuner, on a un environnement qui est cohérent dans le message qui nous est délivré, donc on dit ‘’tiens, l’aéroport, le centre des expos, la plaquette qu’on remet, ils parlent de la même façon, ils parlent de Lyon.’’ Et on n’a pas le sentiment d’avoir une multiplicité d’acteurs, de supports de comm’ qui sont, qui peuvent dire des choses différentes, avec des codes couleur différents, donc ça créé une impression d’harmonie, de cohérence qui se décline jusque même, j’étais surpris à Lyon d’avoir sous la... sous mon assiette un set de table Lyon. Alors c’est tout bête, c’est presque poussé à l’extrême mais je trouve que ça veut dire... c’est pas qu’ils ont filé le pognon à une agence de comm’ qu’a ripoliné l’aéroport, et ripoliné Lyon, c’est juste qu’ils ont mis autour de la table les représentants de l’aéroport, les exploitants du Parc Expo, les taxis lyonnais, la centrale de réservation (…) et que, eh bien, pour un investisseur étranger, pourquoi pas anglo-saxon, américain, ça le rassure, il se dit ‘’tiens, c’est de qualité’’ et c’est une capacité, une faculté que peu de villes françaises ont, même si je trouve qu’elles ont franchi un pas. (...) » 01:40:08 P.O. « Et par exemple, le lien que vous pouvez avoir avec les marques de territoire comme Nantes Just Imagin ou l’agence de comm’ en fait, ou Audacity à Saint Nazaire... » R.H. « Alors ça c’est un peu, c’est un peu paradoxal parce que... bah Audacity à Saint Nazaire c’est un nom qui a une consonance anglo-saxonne mais qui est avant tout un réseau d’ambassadeurs, qui a vocation à vivre sur le territoire de Saint Nazaire. Donc, il est visible sur le produit, l’écran qu’utilise Saint Nazaire au MIPIM, donc son existence elle est là, elle a aussi un prolongement dans le sens où on l’utilise - quand on parlait du positionnement, de culture collaborative – on essaie maintenant dans chacune des animations, on en fera aussi l’an prochain, de se rebaser sur ce positionnement-là. Donc, Audacity c’est un sujet dont on parle. C’est presque,

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du marketing territorial à Nantes Métropole

exemple de Lyon

implication des marques de territoire ?


j’y vois plus un intérêt. C’est plus l’intérêt de parler de la coopération que l’agglomération tisse avec les donneurs d’ordre et les forces vives du territoire que du logo en tant que tel. Quant à Nantes Just Imagin, c’est une plate-forme – on va appeler ça comme ça - qui utilise ce qui se fait de bien sur le territoire, du tourisme jusqu’à l’économie, pour promouvoir les initiatives portées par les uns et les autres. Donc, dans ce concert-là, à l’échelle du grand Ouest, c’est pas qu’elle a pas sa place, c’est qu’on est parti sur l’option de ne pas mettre les logos des uns et des autres. (...) »

la fin et les moyens, mobilisation des acteurs

01:43:55 P.O. « Et est-ce qu’on pourrait dire, ou émettre l’hypothèse, que le MIPIM c’est un événement qui au-delà du fait de donner à voir le territoire de l’espace métropolitain, ça permet aussi d’associer les donneurs d’ordre et les forces vives ? » R.H. « Ouais, c’est presque... Je pense que c’est presque le début. On est assez frappés de voir que le salon c’est une finalité, c’est 3-4 jours, mais c’est surtout un moyen d’associer des gens qui paradoxalement finalement, ne se croisent pas tous les jours. Ils développent des projets sur le territoire, ils se voient, mais le salon c’est un point de... c’est un moment de partage et de... alors on l’espère parfois, de fierté collective, d’être présent et de promouvoir un territoire, et de parfois, d’effacer les divergences. Parce que les gens se rencontrent, donc (…) les élus parfois ne se connaissent pas et les équipes, c’est différent parce qu’on travaille toute l’année, quand on prépare le MIPIM on se voit entre 3 et 4 fois. Et là, ce qu’on a développé depuis... On a été invité par Brest y a 15 jours, c’était super parce que, on a découvert un projet qu’on ne connaissait pas, qu’est le plateau des Capucins, qu’est un beau projet. Donc, comme on est au cœur des supports des comm’ et du contenu des animations, on... on savait à peu près ce qu’on allait trouver mais on l’avait pas vu. Donc, de faire une visite de 2 heures ça nous a permis de mieux appréhender le projet, de rencontrer d’autres personnes que celles qu’on connaissait. Donc, un salon, finalement c’est une opération collective et c’est tout aussi important donc, le moyen, le chemin est tout aussi important que la fin. Il est un objectif en soi. » (…)

gestion du salon, intérêt des organisateurs et place des exposants français

01:49:30 R.H. « Ça partait d’une interrogation sur le sens-même de leur salon. Reed MIDEM, ils sont là pour vendre des mètres carrés, ils sont là pour donner envie, ils font du réceptif en veux-tu en voilà et puis... y a une dimension festive. Ils ont choisi Cannes, ils ont pas choisi Maubeuge. Donc euh... la tendance actuelle, et ça va être de plus en plus aigu, c’est la gestion de l’argent public. Quel est l’usage et la finalité de l’investissement. Ça commence et ça rattrape tout le monde, et c’est très bien. Mais que... les élus, les collectivités, mettent des indicateurs en place pour se dire est-ce que ça a apporté ce qu’on en attend. Et donc, Reed MIDEM doit faire attention à ça et être à l’écoute aussi des exposants français qui représentent un point important. Et y compris en terme de vitalité, d’animation du salon (…) on a fait des choses y a deux ans qui... on avait réuni euh... le sociologue Alain Bourdin sur la ville et Devillers et on a proposé un contenu qui était difficile parce que les conditions d’écoute sont pas bonnes, et c’était ‘’la ville peut-elle faire rêver ?’’ donc... ça... ça aurait supposé des développements très longs et le temps qu’un Devillers pose son argumentaire ben... il s’était écoulé dix minutes et faut qu’on passe au suivant donc on était... on était contents de proposer ça, on voulait dénoter un peu, mais c’est pas évident. Y a une ambition forte des villes françaises, pour proposer des contenus intéressants et... et des échelles, une façon d’envisager les villes qui sont complètement différentes. Quand on voit la Turquie... (...) »

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01:53:40 R.H. « Moi je pense que... que les institutions doivent, si ce n’est s’effacer, elles doivent porter la stratégie, mais avec elles y a des acteurs économiques. Et quand elles ont créé les conditions d’un développement, qu’elles s’assurent que les propositions faites vont dans le sens de ce qu’elles souhaitent, y a quand même une prise de risque d’investissement, et donc c’est... c’est normal que... l’affichage, la représentativité d’un territoire soit multiple et que les archis, les commercialisateurs d’un pays ou d’une ville soit présents au MIPIM. Je trouve c’est... c’est... ben nous on va, à partir du deuxième axe, ce qu’on souhaite développer c’est la présence, on va dire qu’on a eu quelques échanges avec des cabinets d’architectes, comme AIA Architecture qu’est un cabinet international qu’est donc très présent sur le milieu de la santé mais dont on trouverait naturel qu’une partie de ses rendez-vous d’affaires se fassent sur le stand ou qu’ils soient speakers sur une conférence, qu’on traite autour d’un sujet ou un autre. Mais voilà, parce qu’ils ont des liens avec des villes chinoises, et pas que, et que ce serait un bel emblème pour nous. (...) » 01:56:10 P.O. « (…) J’imagine que vos programmes partenariaux ou ce que vous avez à l’agenda est aussi fonction des agendas politiques et des rythmes politiques ? » R.H. « Oui, forcément. Bah y a une continuité politique ces dernières années qui fait que les rapprochements, c’est plus facile effectivement quand cinq villes sont du même bord politique... » P.O. « Où en plus c’est des... enfin des élus qui sont restés en place pendant des années donc ça permet une continuité aussi, des équipes techniques aussi, qui se sont construites... » R.H. « Oui, alors on n’a pas eu les mêmes interlocuteurs tout le temps, donc à chaque fois il a fallu regagner la confiance de nos homologues mais bon... d’arriver dans un truc qu’est bien huilé, de dire ‘’ça me plaît pas...’’ c’est pas facile hein, en tous cas faut l’assumer, donc ça se passe en général bien. Et sur le plan politique, y a eu un renouvellement, là y a un renouvellement générationnel qui se dessine, à Rennes, à Nantes, à Saint Nazaire... A Angers y a l’incertitude – y en a partout hein – mais y a l’incertitude liée à la couleur politique qui l’emportera. A Brest, c’est la continuité, en fonction de qui se représentera. Mais donc y a de l’incertitude. Qu’est-ce qui se passerait si une des villes entraient dans l’opposition actuelle, est-ce que le collectif perdurerait avec les cinq, je sais pas. Ce serait bien que ça continue ! Qu’y ait pas de... que ça transcende la couleur politique. Que le projet de territoire... Mais j’ignore ça, j’en ai aucune idée. Nous de toutes façons c’est une programmation qui est annuelle. (…) L’agence prend, entre guillemets, le risque. Parce qu’on doit s’inscrire au MIPIM bien avant d’avoir la réponse de nos partenaires. Donc au pire, si l’opération n’était pas viable parce qu’on aurait deux partenaires au lieu des trois qu’on avait estimé ben on serait obligé de... on s’assoirait sur l’avance qu’on a faite. (…) C’est à nos risques et périls mais nous on n’a pas d’autre choix que d’avancer sur notre trésorerie pour être présent. »

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place des institutions et place des acteurs économiques

incertitudes liées aux possibles alternances politiques et dépendance à l’agenda politique


Synthèse et amorces de réflexion

Portrait des interviewés Bernard Rose, pur produit nantais :

Richard Hamon, ‘’profil de communicant’’ :

Bac Scientifique entre à la Ville de Nantes à 19 ans études de droit administratif 1975 : gestion du personnel pour la Ville de Nantes 1987 : affecté au service développement économique de la Ville de Nantes 1990 : mis à disposition auprès de Nantes Atlantique Développement 1998 : changement de statut avec création de l’ADEAN, détaché par la Ville de Nantes 2007 : devient statutaire à Nantes Métropole Développement, tout en restant en disponibilité

1989/90 : Bac Littéraire 1990 : BTS en communication des entreprises, à Rennes 1994 : second cycle en communication, spécialisation en communication interne à SciencesCom, à Nantes 1996 : poste à la production des journaux d’entreprise pour Bricomarché, à Paris 1998 : communication économique et communication sur les loisirs pour Air France, à Paris 2004 : Nantes Métropole Développement 2004-2010 : chargé de mission en communication depuis 2010 : chef de mission en communication

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Nantes Métropole Développement : Histoire, structure et missions

Pôle Métropolitain Loire Bretagne Cohésion et fonctionnement

1990 : Nantes Atlantique Développement 1998 : création de l’Agence de Développement Economique de l’Agglomération Nantaise (ADEAN) 2003 : devient Nantes Métropole Développement

réseau des villes de l’Ouest préexistant, ‘’Bretagne élargie’’, ‘’les gens se connaissaient’’ relative proximité géographique communauté de points de vue volonté politique > pas d’évidence, incertitudes sur certaines villes ‘‘limites’’ (Angers, voire Le Mans) > question politique : coopération des villes traditionnellement ancrées à gauche > vision territoriale peut-elle subsister si certaines villes changent de couleur politique ? > plus globalement, dépend d’e la continuité d’un réseau d’hommes et de femmes politiques qui se connaissent > comment le renouvellement générationnel à venir peut s’emparer de la situation et faire évoluer les politiques de cohésion territoriale ? > incertitude financière : temps des inscriptions, de l’organisation préalable à celle des élections et/ou du vote des budgets des municipalités mais risque inévitable, endossé par Nantes Métropole Développement au nom du pôle tout entier

structure à fonctionnement associatif, majoritairement financée par Nantes Métropole à laquelle s’ajoutent divers acteurs du territoire : Région, Département, CARENE, Chambre de Commerce, Chambre des Métiers et divers entreprises budget : 2 millions d’euros pôle entreprises : ‘’ingénierie d’implantation’’, accompagnement logistique, économique, sociale des nouvelles entreprises pôle marketing communication : organisation de la conception, de la réalisation des salons professionnels, supports de communication et promotion pour l’agglomération en direction des entreprises sa finalité : « développer l’implantation et le développement d’entreprises sur le territoire pour créer de l’emploi » sous-tend trois activités : information et promotion économique (salons, supports de communication), accompagnement des entreprises porteuses de projets, animation des acteurs économiques (mise en relation), favoriser l’intégration post-implantation des entreprises 38

gestion entièrement assurée par l’agence nantaise, qui internalise tous les services nécessaires, pour son propre compte dans le même temps que pour PLMB > quelle est la marge d’indépendance des autres villes ? > Nantes garde la main malgré souci affiché de neutralité

Mobilisation des forces vives

dans la préparation des événements > invités à visiter une grand projet d’aménagement à Brest : participe réellement de la connaissance du territoire, de sa construction partagée, davantage que de sa représentation commune > réunions de préparation 3 à 4 fois dans l’année : moment de rencontre sans doute mais dicussions a priori principalement menées par Nantes, ‘‘force de proposition’’ sur place, ‘‘un moment de partage’’ > appel à la fierté collective, ‘‘on veut être les plus beaux’’ > nécessité de faire venir les politiques pour attirer davantage l’attention, pour porter les projets

Démarche communicante

‘’Loire Bretagne : the good tempo’’ : une dynamique de territoire et de projet un équilibre économique, environnemental et social une culture collaborative > une déclinaison de valeurs non pas tant distinctives mais rassembleuses, voire consensuelles > un message simple devant représenter la partie visible du travail en amont > un concept fourre-tout ?


> question de la simplification du message, sans doute nécessaire mais aussi dangereux > perte de sens, appauvrissement > la ‘‘simplexité’’ (voir Berthoz) Le stand : ce qui compte c’est que ça parle, que ça donne envie, ‘‘après on peut parler de tout’’ > se distinguer : faire différent des années précédentes, surprendre > dimension créative assumée mais non affichée en tant que particularité nantaise comme ville créative : volontaire ? la ‘‘patte’’ de Nantes sur le stand malgré l’injonction à l’effacement des villes individuellement ? > dimension récréative, hospitalité du stand, convivialité encouragée mais conflictuelle avec nécessité de rigueur de l’argent public ? ‘‘une grande kermesse’’, nécessité de programmer diverses animations, faire envie, etc. > mais doit rester relativement léger ou, au moins, court : trop compliqué d’inviter Alain Bourdin, trop long, etc. > dimension festive conflictuelle avec le sérieux nécessaire au traitement des affaires urbaines et immobilières ?

Circulation des pratiques

benchmarking : regardent les autres stands mais a priori pas de formations particulières, pas de programmes de conférences pour les services des diverses villes concernant leur promotion Bernard Rose n’a jamais quitté l’institution nantaise, pur produit nantais, ‘‘formé sur le tas’’, d’une structure à une autre > défendent la manière empirique dont la stratégie de Nantes a émergée en termes de communication et de marketing > défendent une sorte de ‘‘bon sens’’, la bonne utilisation des services et moyens existants (ateliers municipaux par exemple) lien obscur avec marques territoriales > plus ou moins même objectif mais de coopération ?

Les années creuses sont celles où le stand paraissait vide mais finalement, les retombées financières ont été à peu près similaires > pose bien la question de la nécessité d’y être > la valeur des retombées financières ne se joue alors pas ici ? > l’évaluation des intérêts estelle possible sur une seule année ?

Echelle internationale Décrochage des territoires ressenti par les participants français lors des années accueillant un grand nombre d’acteurs internationaux puis pris en compte par la société organisatrice (ReedMIDEM) > quelle est la part de responsabilité des organisateurs ? quelle est leur marge de manoeuvre pour garder les villes françaises dans la compétition ? A quel point le MIPIM est-il représentatif de la scène internationale ? N’est-il finalement qu’un aperçu par la lorgnette française ? > villes françaises se tournent vers des salons plus modestes, d’échelle nationale comme le SIMI : est-il réellement envisageable de renoncer à participer à la scène internationale ? Conclusions sur les tournants à prendre : envisagent un alignement sur les modes de production néolibéraux, nécessité de dépasser le mode traditionnel français, vers l’effacement des institutions au profit des acteurs économiques > la ville n’est-elle alors qu’une valeur supplémentaire répondant aux mêmes règles économiques ? > quelle est la maîtrise possible des institutions territoriales, des représentants élus par les citoyens, sur l’image des villes et des régions ? sur la production urbaine ?

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Lundi 22 Juillet 2013 Petites interrogations que je note ici pour ne pas oublier : le travail que Pauline mène par ailleurs la pousse à s’interroger plus précisément sur les raisons qui amènent les entreprises privées ainsi que les acteurs publics à participer au MIPIM. Parce que l’entrée n’est pas accessible à n’importe quelle bourse, mais n’en assure pas pour autant le résultat. C’est un gros investissement dont les retombées sont incertaines. Et comment se fait-il que même des élus communistes viennent se montrer sur cette scène ? Ce que se demandait alors Pauline, c’est si on les y encourage ? L’État pourrait marcher en ce sens, afin de dynamiser les territoires, mobiliser ces forces décentralisées en les subventionnant par exemple. Mais pas d’indice. C’est une question qui vaut la peine d’être posée, même si nous n’avons pour l’instant pas la réponse. Parce que ça n’est pas si évident de dire qu’il faut en être, et que tout le monde est prêt à payer pour participer à ça.

(extrait du journal de bord)


Analyse de documents et problématisation

« Mipim : where even the most inaccessible people become accessible » / « Much of the value of an event lies in the people you meet. » Première intuition : l’important au MIPIM, ce ne sont pas les stands d’expo, ce ne sont pas les conférences, c’est d’abord le rassemblement d’acteurs puissants et la possibilité de leur mise en réseau. Et cela est permis par leur mise en présence et la connivence permise dans les événements tels que cocktails, petits-déjeuners et soirées privés. L’important est d’ « en être », et donc de maîtriser les codes, d’afficher le bon habitus, d’avoir intégré les règles du jeu. Si l’importance de l’événement réside dans les acteurs présents, il est capital d’en connaître ses composantes : quelles professions, quelle répartition géographique ? Il apparaît alors que le Marché des Professionnels de l’Immobilier est largement dominé par la finance et les activités annexes. La consultation des divers magazines collectés sur place (MIPIM News, Property EU) met en évidence les aspects économiques : il s’agit de discuter des opportunités d’investisse-

ment, des risques, de la santé du marché, etc. > en effet, selon la composition des participants, selon les conclusions de l’entretien, il s’agit davantage d’un salon économique que d’immobilier > particulièrement vrai pour la Turquie : dans les articles sur l’invité d’honneur, le thème des conférences etc, portent toujours sur les opportunités, caractéristiques économiques, dynamiques etc, presque jamais sur caractéristiques historiques, culturelles, géographiques du pays. Par exemple, le risque sismique inhérent à la position d’Istanbul n’est évoqué que comme raison du renouvellement urbain nécessaire alors que la culture turque n’est visible qu’à travers la décoration, les événements folkloriques (danse) et le choix de servir du café et des loukoums. Mais que devait-on attendre d’autre du MIPIM ? Tout comme le marketing territorial est avant tout du marketing, la profession immobilière induit forcément une importante part d’économie, de rentabilité nécessaire. Ce qui est dérangeant : > réduction de la ville / des territoires à un produit économique supplémentaire, à des

opportunités d’investissement > monopole des dirigeants, des gros investisseurs, dans l’aménagement du cadre de vie collectif ? De quelle ville parle-t-on exactement? Les opportunités d’investissement décrites dans les magazines, les projets cités par Nantes Métropole Développement, concernent plus particulièrement de grosses opérations qui dépassent le citoyen et ne pourraient de toutes façons être gérées à un niveau local, concernant l’international avant tout, tels les quartiers d’affaire > peut-on alors espérer qu’il reste une ville directement ménageable par ses habitants dans toute leur diversité ? > coprésence de différents niveaux de ville dans une même ville > est-ce que la ville produite au MIPIM, à valeur internationale (?) menace l’autre ville ? quelle place reste-t-il à celle-ci ? comment l’une peut-elle enrichir l’autre, plutôt que de se parasiter ? comment peuvent-elles former une seule entité ? existe-t-il un “décrochage des territoires” à l’échelle de la ville ? 41


Eroğlu REIC

Jones Lang LaSalle Zorlu Kuzeybatı Tahincioğlu Cushman & Wakefield

IMS Project Management

Yorum

Viatrans A.Ş.

Vadistanbul Lille Globe International Konutder Nurol REIT SAF REIC NEF İş REIT

Ağaoğlu design

Proplan Proje Yönetim A.Ş. Tahincioğlu TSKB Feuille1

ays and & Austria

iddle East

s

Participants Exposants 3386 441 1583 183 2682 378 4846 392 595 98 1231 349 2163 224 1624 191 698 54 283 45 113 32 535 76

Amérique

Asie Moyen-Orient Turquie

Royaume-Uni Irlande

UK & Ireland Germany & Austria Italy Nordics Turkey Africa

436 1405 767 669 481 1332 197 105 235

urs hôteliers commerciaux

w.mipim.com/en/the-event/

Turquie

Ernst & Young Marseille

Feuille1

Feuille1 Investisseurs Holding Design

4 2 2

usagers

autorités locales investisseurs

Autorités locales Consultants Avocats Groupes hôteliers Usagers

Investisseurs Courtiers Promoteurs Groupes commerciaux

CBRE Aareal Bank

groupes commerciaux groupes hôteliers

design holdings

pays nordiques

UK & Ireland Participants Exposants Benelux Autorités locales 1 Germany & Austria Associations et Académiques 6 France Investisseurs 12 Services d'affaires Italy 35 Autres services 19 CEE Constructeurs 3 Nordics Promoteurs 39 Russia Groupes hôteliers 4 Turkey Groupes commerciaux 3 Asia & Middle East Architectes et Urbanistes 11 Africa Usagers 1 Americas N/A 36

Benelux France

Benelux

CEE Russia Asia & Middle East Americas

Europe centrale et orientale Italie

France

Répartition des participants par aire géographique en 2013 (selon chiffres annoncés sur le site web du MIPIM)

12 5

42

Vicem ZKLD

Russie

Allemagne Autriche

Ensemble

locales eurs nts

urs d'affaires

Afrique

Lyon

Page 1

Autorités locales Consultants Avocats Groupes hôteliers Usagers

Investisseurs Courtiers Promoteurs Groupes commerciaux

Autorités locales Investisseurs Autres services Promoteurs Groupes commerciaux Usagers

Autorités locales Investisseurs Consultants Courtiers Avocats Promoteurs Groupes hôteliers Groupes commerciaux Usagers

promoteurs promoteurs

5 4 3 5

Promoteurs Services d'affaires Investisseurs Holding Design

investisseurs

20

Associations et Académiques Services d'affaires Constructeurs Groupes hôteliers Architectes et Urbanistes N/A

avocats

conseillers courtiers

Répartition des participants par activité en 2013 (selon chiffres annoncés sur le site web du MIPIM)

services d’affaires

Répartition des exposants turcs par activité en 2013 (selon liste fournie par le MIPIM) Page 3

Page 2


Répartition des stands annoncés sous le pavillon turc, ainsi que des territoires français exposants, au MIPIM 2013. Le Hall -1 est le principal lieu d’exposition du Palais des Festivals ; les Hall Lerins et Riviera se distinguent, dans un bâtiment annexe. L’espace Riviera Seaview est réservé au pays invité d’honneur, la Turquie. Certains des stands annoncés comme partie du pavillon turc sont en fait des compagnies internationales (CBRE, Cushman&Wakefield...) qu’il est important de distinguer des sociétés basées en Turquie.

NAI TREAS Colliers International

Öncüoğlu

Akdağ Tourism and Construction Varyap Inrema Uluşlararası

Besançon Montpellier

EMLB

Calais Bordeaux

Mulhouse

Turquie France International

villes et territoires investisseurs promoteurs immobiliers services en affaires holding design

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SUIVI DE L’ACTUALITE TURQUE Mouvement de Gezi : Revue de presse

(tenue du 1er juin au 23 septembre et ponctuellement alongée jusqu’au 28 décembre 2013)

Le suivi de l’actualité turque a majoritairement consisté en la consultation des éditions internationales des journaux turcs disponibles en ligne tels que les très populaires Hürriyet et Zaman. Des liens annexes et diverses informations partagées sur les réseaux sociaux ont également parfois été ajoutés. Cette collecte et archivage d’informations est nécessaire à rendre pertinent et crédible l’essai retranscrit à sa suite, et saura évidemment être particulièrement utile pour d’éventuelles études futures. En tant que revue de presse, les articles sont ici reproduits dans la chronologie de leur parution. Cette chronologie n’est cependant pas continue, éludant certains moments du déroulement des événements. J’ai en effet essayé de m’en tenir aux principaux, ceux qui marquent à mon sens des tournants : les décisions de justice et la direction adoptée par le gouvernement. Ainsi, l’ensemble du corpus pourrait être agencé différemment, les articles regroupés selon plusieurs thèmes. On passe ainsi de manière

récurrente des divers mouvements citoyens à leur répression policière, des annulations de projet à leur réouverture et des jugements de policiers à celui des manifestants, ponctués de réprobations internationales et de déclarations calomnieuses des hommes de l’AKP. Les très nombreuses manifestations de juin et juillet, puis septembre, ainsi que l’occupation temporaire du parc Gezi, sont la toile de fond des moments choisis bien qu’ils ne soient pas ici directement visibles, le décompte des blessés, les rapports de manifestations ayant généralement été éludés. J’ajouterai que les médias traditionaux n’ont d’ailleurs pas clairement été le lieu de cette information, davantage relayée par des comptes privés via les réseaux sociaux.

Pour aller plus loin, je vous invite à consulter ces liens : http://whatshappeningintaksim.com/homepage http://penserclasser.wordpress.com/2013/12/27/que-sepasse-t-il-en-turquie-depuis-le-17-decembre-2013/

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1er juin 2013 - “Le Maire demande comment, après les affrontements, Istanbul peut-elle prétendre accueillir les JO 2020”

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LOCAL - Mayor asks after clashes how Istanbul can claim to host the 2020 Olympics

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Mayor asks after clashes how Istanbul can claim to host the 2020 Olympics

To fix İstanbul’s building woes, try one municipality at a time

ISTANBUL

The saying may go that “all politics are local,” but that’s certainly not the case in İstanbul, a city Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan has sought to transform through mega projects and a decade-long redevelopment initiative.

The violent clashes that rocked Istanbul over the last few days will be difficult to explain to the the International Olympic Committee (IOC), the city's mayor Kadir Topbaş has said, describing the police's withdrawal as coming "too late."

Istanbul is considered closer than ev er to hosting the Sum m er Oly m pics for the first tim e in history .

Hastily developed megaprojects, hazily envisioned urban planning and sell offs of public land to pro-government firms: The politics and pace of development in İstanbul have long outstripped local citizens’ means to oppose or question. Now, one of the first tests of Turkey’s new protest movement will be lessening the dominance of Ankara over city politics and allowing İstanbulites to challenge major development projects, according to leading architect Korhan Gümüş.

"As Istanbul's mayor going through such an event, the fact that the whole world watched saddens me. How will we explain it? With what claims will we host the 2020 Olympic Games?" Topbaş said in an interview with private broadcaster NTV on June 1.

“You can really describe the way development works in İstanbul as ‘colonial’,” said Gümüş at a cafe this week in the workaday neighborhood of Tophane. “Ankara tells a municipality in İstanbul that it is building something, and that’s the end. A neighborhood like this can simply disappear in a system that has no give and take, no debate between local government and citizens or independent experts,” he said, pointing to Erdoğan’s recent appearance at the inaugural ceremonies of the third Bosporus bridge or the kitschy İstanbul theme park Vialand. “You wouldn’t see Barack Obama presiding over a building project in New York. If you don’t change Ankara’s dominance over

Istanbul had been considered closer than ever to hosting the Summer Olympics for the first time in history, and had submitted a very ambitious bid to the IOC. Topbaş also welcomed the withdrawal of the police during the afternoon. "It's a very correct move, but the police have been very late in pulling back. It could have been done much earlier. In democratic countries, people can gather to form ideas," he said.

every aspect of development in İstanbul, you can’t have civil politics and you can’t solve the city’s problems.”

He also said he had drawn lessons from the latest unrest, especially in terms of better "informing the public" about ongoing projects, including the "artillery barracks" that are poised to replace the park.

The most visible recent example of Ankara’s heavy-handed redevelopment tactics has been the forceful eviction of protesters from a sit-in at Gezi Park, but “this form of power is a tradition, and it’s one with consequences for how civilians approach development,” he said. Gümüş provides the example of the Atatürk Cultural Center, an opera house and Taksim landmark with a longuncertain fate. “The government has decided it will tear it down and build a new cultural space. Architects and preservationists simply say, ‘Don’t tear it down.’ The government says something, and people immediately reject it. It’s because there’s nobody in the municipality willing to hear dissenting ideas and start a debate. Ankara says what it wants, and you can’t expect changes.”

"We could have opened a stand in Taksim Square to inform people about the project. For instance, it won't be a shopping center. Maybe there will be some shops, some cafes, art galleries, a museum. We should have made a serious information campaign," he said. Topbaş also said the major clashes and "manipulation" could have been avoided if they had explained that only five trees were to be cut to enlarge the pedestrian path next to the park. June/01/2013

Debate and dissent indeed have been swept aside as Erdoğan has approved a long list of İstanbul megaprojects this year. But even small-scale redevelopment projects illustrate just how victimized many İstanbulites feel by the model of “develop first, disregard complaints later.” In the Asian www.hurriyetdailynews.com/PrintNews.aspx?PageID=383&NID=48027

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ever, said Gümüş. Aware that the Gezi Park protest was only symbolically about the park itself, the architect says the protests will still give a boost to the city’s environmental sensibilities. “Without all of the rage and frustration over other things with the government, I don’t know if anyone would have cared

neighborhood of Ümraniye, thousands of residents became furious last month when the municipality finalized plans to close the main thoroughfare of Alemdağ Street for over three years to build a new Metrobus station. Shoe vender Utkan Kasapcı was shaking with anger when he described the plans at his corner store this week. “They told us just two months before this was going to begin,” he said. “I have to pay rent for this store and move to another. Not five lira of compensation!”

9 juin 2013 - “Pour régler les problèmes d’aménagement d’Istanbul, essayez une municipalité à la fois”

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about Gezi Park or tried to save it. But now maybe people will be willing to fight for change.” 2 0 1 3 -0 6 -0 9 M uhabir: N O A H BL A SE R, İ ST A N BU L

Another project that is barely visible in İstanbul’s overflowing construction docket is plans to restore a series of Ottoman-era mansions in the seaside district of Üsküdar, a project that will eliminate a shoreline park that residents frequent in droves on summer weekends. “How can they build on this park?” asked retired taxi driver Murat Gök. “It has been here since we came in the 1970s.” A park next to this paper’s headquarters in the district of Yenibosna is scheduled for a similar fate this year to make way for a parking lot, a decision taken despite the tiny green space’s popularity with scores of children and retirees. “As in the case of Gezi Park, these public spaces are being sold for pure profit. It’s an old story. If you give a lamb to a butcher, can you be surprised that he butchers it?” said Gümüş. One little-discussed building project that reflects İstanbul’s quick-buck development model is the Galataport project, a plan to redevelop a chain of warehouses along a key piece of İstanbul shoreline. Last month, business group Doğuş Holding bought the property for $702 million and plans to transform the area into an area for glass-fronted hotels and malls. “Thirty years ago, that magnificent area was closed off to the public and the warehouses, which could have been built in a less beautiful area, were built. Now we have the same problem, but the property is being transferred from the state to private hands,” Gümüş lamented. “So much of İstanbul’s waterfront is closed to the public, and again they have sold a prime section and done nothing to blend its modern aesthetic with the surrounding architecture.” Gümüş added that panels of architects and preservationists should be given more power in the decision-making process, and construction should not barrel ahead until local municipalities can get the approval of residents. When looking at the full list of mega projects approved by Ankara this year, it is disheartening to think of İstanbul’s fate. Aside from Galataport and the third Bosporus bridge, Ankara says it will dig a 30-mile canal to divert shipping from the Bosporus (it has yet to name a price, though it vows construction will begin this summer), build the world’s largest airport north of İstanbul, build a massive mosque complex in Çamlıca that has seen no design competition or debate over location and conduct a massive land reclamation project on the coast of the historic Golden Horn district of Yenikapı that will add a massive concrete annex onto the peninsula. Those projects are reasons why İstanbulites should demand more change than www.todayszaman.com/newsDetail_openPrintPage.action?newsId=317766

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protests and let it escalate into nationwide protests.

16 juin 2013 - “Une enquête révèle l’appréhension grandissante du peuple concernant le processus démocratique”

Kemal Kılıçdaroğlu, the leader of the main opposition Republican People's Party (CHP), was named as the third reason for the cause of protests by 9.5 percent of respondents. The CHP has not officially endorsed the protests and

unofficially. Government claims that external forces, terror groups, provocateurs and social media actually instigated protests were not found to be credible by most respondents. Only 3.2 percent of respondents said unidentified external or

A recent survey by the MetroPOLL Strategic and Social Research Center reveals that the Turkish public is increasingly concerned about the government encroachment into democratic space with a perception of lifestyle interference gaining in strength.

internal powers were behind the protests, while 1.8 percent said provocateurs and instigators provoked the protests. Those who believe media or social media were behind the incidents ranked lowest in the survey with 0.6 percent.

In the nationwide survey, the government scored low on democratic credentials as almost half of respondents (49.9 percent) said the government is moving toward an authoritarian and repressive style of governance, while 36 percent said the government is progressing on further democratization; 14.2 percent did not respond or said they do not have any opinion on that issue.

The MetroPOLL survey indicated that most people found Erdoğan's tone and remarks about the Gezi Park protests to be “confrontational and provocative” (with 49.6 percent), while a significant percentage (31.4 percent) said it was “conciliatory and soothing.” The remainder (19 percent) either did not respond to the question or said they had no opinion on that.

People who thought the government is interfering into their lifestyle constituted a majority with 54.4 percent against those who think otherwise with 40.4 percent. In addition, 49.7 percent of respondents said they have no concerns about revealing their political views, while 46.7 percent said they are worried about expressing their views.

The survey also made clear that the public overwhelmingly disapproves of government plans to rebuild an old military barracks in Taksim Square and adjacent Gezi Park area, with 62.9 percent of respondents saying they want to see the green space remain intact, while 23.3 percent support the restoration of the old barracks. Interestingly enough, a majority of those who said they voted for the ruling AK Party were against the building plans; 41.6 percent of people who voted for the AK Party in the June 2011 elections said they opposed the government plans, while 38.3 of AK Party supporters said they

With regard to the Gezi park protests, the survey revealed that the Turkish public billed the escalation of the two-week-long protest movement to the government in general and Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan in particular.

favor the plans.

The poll also seemed to suggest that the public's support for the ruling Justice

The public divided almost evenly on the legitimacy of the protest movement

and Development Party (AK Party) has come down some 11 percent in June 2013 compared to the same month a year ago, while the popularity of Erdoğan

that turned into nationwide demonstrations; 44.4 percent said they found the people's reactions were justified, while 45.5 percent disagreed with that. The same pattern was also recorded on responses to a question on whether the

took a blow with a 7 percent drop in his popularity in just a month. Most people see Erdoğan's tone as harsh and confrontational. The government's Syrian

police had used excessive force against protestors. But a majority (51.2

policy remains unpopular as well.

percent) said those who are responsible for using excessive force must resign.

Yet the AK Party is still the most popular party among the electorate, and if elections were held tomorrow, it would still lead the polls.

Most polled (51.7 percent) said the protests will impact how they vote in upcoming local elections, set for March 2014.

When asked to identify the reason for the start and later escalation of the protests, 20.1 percent of respondents in the MetroPOLL survey said the

The media was also blamed by most people surveyed by the polling company

government was to be blamed for that followed by Erdoğan whom 16.9 percent of those polled identified as the cause.

for not providing fair coverage of the protests although reasons may differ according to party affiliation breakdowns. Overall, 62.1 percent of respondents said the media did not cover events fairly. The AK Party blamed the media for

Since Erdoğan also represents the government as the prime minister, the survey concludes that the public believes the government mishandled the www.todayszaman.com/newsDetail_openPrintPage.action?newsId=318446

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tried to put distance between itself and demonstrations that turned into violence and vandalism later. However, various statements by Kılıçdaroğlu and other CHP leaders have clearly indicated the party's support for protests albeit

Survey reveals growing public apprehension over democratic process

exaggerating events or providing biased reporting against the government, www.todayszaman.com/newsDetail_openPrintPage.action?newsId=318446

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approve of such cooperation.

The majority of those surveyed also said they believe the press is not free in Turkey, with 53.3 percent versus 41.1 percent.

Moreover, 41.7 percent said Turkey needs a new political party, while 52.8 percent said they disagree with that.

A majority of people in Turkey did not approve of the government's policy with regard to Syria, with 54.2 percent saying that they oppose the Syrian policy, while only 27.4 percent favor the government position. Half of surveyed individuals (49.9 percent) were against Syrian President Bashar al-Assad's staying in power, however, while only 6.2 percent said they favored him staying; 43.9 percent said they did not care about Assad's prospects one way

Pollsters also questioned respondents about their voting preferences. Asked which political party they would vote for if general elections were held this Sunday, 35.3 percent said they would vote for the AK Party. According to the poll, the CHP would receive 22.7 percent of the vote. The MHP would receive 14.5 percent of the vote, while the BDP would get 6.2 percent. In addition, 7.6 percent said they are undecided, while 5.9 percent did not respond. Only five

or another. The effect of the Reyhanlı bombing incident last month that killed 53 people has already been felt with 45.7 percent versus 38.5 percent blaming the government for negligence.

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08/07/13 Today's Zaman, your gateway to Turkish daily news percent of votes went into other smaller parties while 2.8 percent was counted

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as protest vote according to survey. MetroPOLL said splitting the undecided votes at the ballot box would provide additional support for the political parties.

Among other questions posed to respondents was a query about a possible switch to a presidential system. Almost 43 percent said Turkey should not switch to a presidential system, with 30.9 percent declaring their support for a

According to the survey, 72.5 percent of the respondents said they like President Abdullah Gül most among existing political figures. Gül was followed by Erdoğan with 53.5 percent, Kılıçdaroğlu 26.7 percent and Devlet Bahçeli 29.3 percent. Erdoğan lost almost 7 percentage points from the April poll conducted by MetroPOLL.

presidential system. In April polling data by MetroPOLL, support for a presidential system was 35.2 percent. The adoption of a presidential system has been a common source of debate in Turkey. Prime Minister Erdoğan, who supports a presidential system, frequently brings the issue to public attention, and many have speculated that he hopes to become Turkey's first president under a new presidential system. The public overwhelmingly supports naming the third bridge to be built over the Bosporus in İstanbul after Yavuz Sultan Selim, an Ottoman sultan, with 63.5 percent approving and 26.9 percent disapproving. Some of Turkey's Alevis protested the bridge's name, claiming that Selim was responsible for the brutal massacre of Alevis in the early part of the 16th century. Historians dispute those claims, however, saying that many killings happened on both sides as a

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with the BDP on the new constitution. Only 29.6 percent said they would

while the CHP accused the media of censorship.

16 juin 2013 - “Une enquête révèle l’appréhension grandissante du peuple concernant le processus démocratique”

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The poll was conducted from June 3-12 by telephone among a random national sampling of 2,818 adults residing in cities, towns and villages. The margin of error for the overall poll is 2 percentage points, and the confidence level is 95 percent. 08/07/13

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result of a war between Persians and Turks at the time. MetroPOLL also questioned respondents on ongoing efforts to draft a new constitution. The new constitution is being drafted by the Constitutional Reconciliation Commission in Parliament, which has three members from each of the four political parties represented in Parliament. However, members of the commission have stark differences of opinion on several topics, which has made it hard to complete the new document. There are now debates surrounding whether or not the parliamentary Constitutional Reconciliation Commission will fail to complete its version of a draft constitution and whether the AK Party might cooperate with the Peace and Democracy Party (BDP) on the new document if the CHP and the Nationalist Movement Party (MHP) do not lend their support to the ruling party for the new constitution.

M uhabir: T O D A Y 'S ZA M A N ,

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A full 59.8 percent said they would not approve of the AK Party cooperating www.todayszaman.com/newsDetail_openPrintPage.action?newsId=318446

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Taksim rejuvenation project because of the expert report supporting their claim, but they didn't know about the decision. Altınok said he and two of his

4 juillet 2013 - “Une décision de justice plonge le plan de redéveloppement de Taksim dans l’incertitude”

colleagues -- Koray Cengiz, lawyer of TMMOB Chamber of City Planners and Can Atalay, lawyer of TMMOB Chamber of Architects -- made great effort to speed up the verdict by sending numerous online petitions to the court, especially during the days of violent crackdowns on protests against Gezi Park demolition plans. Altınok told Today's Zaman that the verdict on June 6 is a result of their efforts to speed up the process.

Court ruling plunges Taksim redevelopment plan into uncertainty

As for the future of Taksim following the verdict, Altınok says: “The project for the pedestrianization of Taksim has been canceled as a result of the suit we brought. It means there are no grounds for the works in progress in Taksim. The area should be reversed back to its original state. They have to stop the excavations and fill in the spaces. But the government and ministries might choose to draft another project and it might be subject to a legal dispute one more time. Then as the TMMOB, we would assess how to act. Let's wait and see.”

The fate of a redevelopment plan aimed at pedestrianizing İstanbul's Taksim Square is facing uncertainty after it was revealed on Tuesday that an administrative court has canceled the project, which also includes plans to demolish Gezi Park that sparked weeks of protests across Turkey. The İstanbul 1st Administrative Court made its ruling on June 6, but it went unnoticed until Tuesday, when another court ruling mentioning it was revealed

The Taksim project, which turned out to have been canceled on June 6, was the decision of a majority vote. In the suit brought by the TMMOB, it is stated that Taksim Square's historical value, cultural inheritance, social, cultural, economic and physical conditions weren't considered for the project. It is also emphasized that the plan allowed Gezi Park, the only green field in the Taksim area, to be open for construction and tunnels for vehicles would block pedestrian traffic.

to the public. As a consequence of the verdict, excavations and tunnel works -which have been carried out as a part of the project since November 5 by the İstanbul Metropolitan Municipality (İBB) -- will have to be reversed, says Emre Baturay Altınok, lawyer of the Chamber of Landscape Architects affiliated with the Turkish Union of Engineers and Architects' Chambers (TMMOB), one of the plaintiffs in the mentioned case. The decision that revealed the earlier verdict belongs to the İstanbul 6th Administrative Court, which, in its own verdict, rejected a request by the Culture and Tourism Ministry to lift the court's injunction on the construction of a replica of the Ottoman-era Topçu Barracks over Gezi Park. The June 6 verdict cancels the entire rejuvenation project in Taksim, including the construction plans of Topçu Barracks over Gezi Park. Turkish newspapers' revelation of the verdict

The rule indicates that the project violates construction legislation regarding the protection of cultural and natural properties, urban development, planning methods and is against public interest. Approval was not sought from the Protection of Natural Properties Commission according to the Code of Protection of Cultural and Natural Properties, and there was also no approval from the İstanbul Metropolitan Municipality. The court also states that nongovernmental organizations, universities and residents in the protection

dated June 6 sparked a debate as to how the verdict has remained a secret so far.

area should have been asked their views during the drafting of the project.

Three plaintiffs of the case at the İstanbul 1st Administrative Court were TMMOB Chamber of Landscape Architects, TMMOB Chamber of Architects and TMMOB Chamber of City Planners. They brought the suit against the Ministry of Culture and Tourism with the claim that the project is against public

Gezi Park was planned to be demolished in a bid to rebuild an Ottoman-era military building that was built in 1780 and torn down in 1940 as part of the government's rejuvenation project in Taksim. The protests, which started as a sit-in demonstration to prevent the trees in Gezi Park from being cut down on May 31, turned into a huge movement against the government and its plans to demolish the park. The excessive use of force by police during the protests, which resulted in the deaths of four people, blinded 11 and injured more than 5,000, was highly criticized by both the public in Turkey and the international community.

interest and in contradiction of the legislation on construction and protection of cultural and natural properties. The plaintiffs also argued that the project was in violation of accepted urban development and planning methods. The chambers have come under fire for not reporting they had won the case on June 6 and letting the unrest continue across Turkey. The three chambers under TMMOB defended themselves by stating that the verdict hasn't been issued to them yet and they found out about it via the media on Wednesday. Emre Baturay Altınok, lawyer of Chamber of Landscape

2 0 1 3 -0 7 -0 4 M uhabir: G Ü N A Y H İ L A L A Y G Ü N , İ ST A N BU L

Architects, said that TMMOB had only presumed the court would cancel the www.todayszaman.com/newsDetail_openPrintPage.action?newsId=320023

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statement on Saturday: “We are going to our park to open its doors to its real owners. ... We are here and we will stay here. ... We have not given up our demands." Riot police chased protesters into side streets on Saturday in what appeared to be the biggest police intervention since the mid-June protests and riots that

Gezi Park reopens to public following weeks of protests

saw Taksim Square sealed off by makeshift barricades.

İstanbul's Gezi Park, which has been the source of weeks-long tension in the country, was reopened to the public on Monday. While the governor of İstanbul, Hüseyin Avni Mutlu, announced the reopening of the park, a group of people protested outside of it. Governor Mutlu said that the park is a recreational area, not a place for protests and underlined that any unlawful actions in the park will not be allowed. “I urge everyone to act within the limits of law,” the governor further said.

8 juillet 2013 - “Gezi Park réouvre au public après des semaines de protestations”

A beautification project to revive grass and add flowers and trees in the park is now in the works by the İstanbul Metropolitan Municipality (İBB) Department of Parks, Gardens and Green Fields. Seventeen more trees have been planted in addition to the 129 trees that were planted since June 16th, bringing the total number of trees in the park to 704. It has been reported that there were 563 trees in the park previously, five of which were cut down as part of the pedestrian project in Taksim. Some 120,000 flowers, including 5,000 roses, were also planted, making the number of flowers in the park about 322,000. Grass that was ruined during the removal of the five trees before the protests was replaced and 26,000 square meters of additional grass has been planted. Fifty more benches were added to the already existing 82 benches, which have all been mended. The children's playground and lighting installations were also repaired.

Mutlu, who walked through and inspected the park along with İstanbul Mayor Kadir Topbaş, İstanbul Police Chief Hüseyin Çapkın and the mayor of Beyoğlu district, Ahmet Misbah Demircan, said he appreciated the recent beautification of the park that followed the evacuation of protestors from it weeks ago. “It is a very beautiful park and our common wish is that the people of İstanbul visit it,” Mutlu expressed. He added that park is for the children, elderly, men and women of İstanbul and that it should not be turned into a place where there is no peace and security.

‘Gasman Festival' held to protest police intervention in Gezi A festival in Kadıköy to protest the violent handling of the Gezi Park demonstrations by the police was held on Sunday. The festival was named “gasman” in reference to the excessive amount of gas used by the police.

When asked what he thought of Taksim Solidarity's call for people to gather in the park on Monday night, Mutlu said that they cannot allow any group to claim ownership of the park and organize an illegal rally there as the park belongs to everyone in the city. “We will not let anyone act outside of the limits of law,”

Music bands Bulutsuzluk Özlemi and Kurtalan Ekspres as well as artists Hakan Vreskala, Yaşar Kurt, Cem Adrian and Güvenç Dağüstün supported the protests and sang in the festival. Renan Bilek who supported the protests with his song “Rise up” also participated in the festival. The Bosphorus Jazz Chorus sang a song composed about the looters.

Mutlu stated once more, while emphasizing that permission from the authorities is required for any protest in the city. “I declare openly that any call for an illegal meeting is a crime,” he further stated. “Turning the park, which is an area for people to rest, into an area of demonstration is a torture to people,” he said. He added that authorities would provide permission for protesters to rally in designated areas that the law allows for demonstrations.

Approximately 15,000 people who attended the festival were let into the Kadıköy Rıhtım area after a security check by the police. The protesters who wore and carried Turkish flags sang songs together and chanted slogans such as “Long live the brotherhood of the people,” “We are the soldiers of Mustafa Kemal,” “This is the beginning, the struggle will continue” and “Everywhere is Taksim, everywhere is resistance.”

The chanting of protesters outside the park could be heard during Mutlu's speech. Police fired tear gas and water cannon to disperse hundreds of protesters at Taksim Square in İstanbul on Saturday evening as they gathered to enter Gezi Park, which has been the center of protests against Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan over the past month.

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Taksim Solidarity, encompassing an array of political groups, said in a www.todayszaman.com/newsDetail_openPrintPage.action?newsId=320294

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LOCAL - Harsh police crackdown empties Istanbul’s Gezi Park, Taksim Square

LOCAL - Harsh police crackdown empties Istanbul’s Gezi Park, Taksim Square

During the operation, an unidentified man opened fire into the air in İmam Adnan Sokak near İstiklal Avenue and the police are searching for him, daily Hürriyet reported. Thousands of people had been preparing to visit Gezi Park tonight, after it was opened to the public with an official ceremony attended by Istanbul Gov. Mutlu and Mayor Kadir Topbaş today. It had been emptied and closed off in a brutal police crackdown on June 15.

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8 juillet 2013 - “Une sévère répression policière vide le parc Gezi et la place Taksim à Istanbul”

Harsh police crackdown empties Istanbul’s Gezi Park, Taksim Square

Three hours after the reopening ceremony, police closed entrances not only to the park, but also the roads leading to the city center, including Harbiye, Gümüşsuyu and İstiklal Avenue, the most populated point of the city.

ISTANBUL

Riot police used tear gas, water cannon, and plastic bullets to disperse people who had arrived at Gezi Park in Istanbul’s Taksim Square tonight, despite the park earlier being officially opened to public.

After the police intervention, Gov. Mutlu criticized the Taksim Solidarity Platform’s calls to gather in Gezi Park on Twitter.

A 17-year-old boy was severely injured in the head by a gas canister today on İstiklal Avenue, daily Hürriyet reported. A quarrel had occurred between the protesters and business owners when the police intervened with tear gas.

“Gezi Park is open. But unfortunately, it will remain closed as long as the incidents and problems continue. We don’t demand this. It cannot be approved that the demonstrators are turning the park into a place of unrest,” said Gov. Mutlu, according to Doğan News Agency video footage.

“Many calls are being made to occupy the park and make it an avenue for unpermitted demonstrations,” he tweeted, later telling television reporters that the park would remain closed for as long as the protests continue.

July/08/2013

During the police crackdown, around six gas canisters were fired into the garden of the British Consulate off a sidestreet near İstiklal Avenue AA photo tonight. British Consul-General Leigh Turner tweeted a picture showing a gas canister within the grounds of the consulate. Many people, including members of NGOs such as the Taksim Solidarity Platform and the Turkish Doctors Association, were taken into custody in the crackdown. Istanbul Gov. Hüseyin Avni Mutlu told television reporters that 37 people were detained, including seven Taksim Solidarity Platform members, after the police began dispersing people from Gezi Park and Taksim Square. Witnesses suggested dozens of people had been detained, including Mücella Yapıcı, a spokesperson for the Taksim Solidarity Platform and a representative of the Chamber of Architects and Engineers (TMMOB), and Ali Çerkezoğlu, general secretary of the Istanbul Medical Chamber, according to daily Radikal. The Istanbul Medical Chamber confirmed the detentions in a written statement today, putting the total number of detainees at 35. It also said the TMMOB provincial coordination committee secretary, Süleyman Solmaz, and one of its members, Dr. Kamil Tekerek, were among the detainees. Taksim Solidarity Platform members Erkan Baş, Ongun Yücel, Ender İmrek, Beyza Metin, Akif Burak Atlar and Haluk Yüksel were also detained, according to daily Hürriyet. A police crackdown is continuing in the streets around Taksim Square, while the square is empty and totally under police control. www.hurriyetdailynews.com/PrintNews.aspx?PageID=383&NID=50303

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POLITICS - Ruling AKP approves midnight bill to curb authority of chambers supporting Gezi

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POLITICS - Ruling AKP approves midnight bill to curb authority of chambers supporting Gezi

proposal avoiding commissions will benefit neither you nor the country,” Uzunırmak said. The ruling AKP defended the bill, which lawmakers said aimed to end an injustice. Mustafa Elitaş, deputy parliamentary group leader of the AKP, said the members of the TMMOB had been exercising an authority that had no legal or constitutional basis.

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Ruling AKP approves midnight bill to curb authority of chambers supporting Gezi

“The law might irritate some chambers and the small group of administrators, but it is for the greater good of all engineers and architects,” he said. The TMMOB was one of the strongest supporters of the Gezi movement, with TMMOB representative Mücella Yapıcı acting as a spokesperson for the Taksim Solidarity Platform. Yapıcı was detained on July 8, along with Ali Çerkezoğlu, general secretary of the Istanbul Medical Chamber.

ANKARA

TMMOB has long been a vocal opponent of the AKP government, along with some workers’ and civil servants’ unions and the Turkish Medical Association (TTB).

Ruling Justice and Development Party (AKP) votes ensured the passing of a late-night proposal regarding occupational chambers in the June 9 parliamentary session, in a move that was interpreted by most as payback for the Chamber of Architects and Engineers’ (TMMOB) vocal support of the ongoing Gezi movement.

July/10/2013

The surprise proposal, which removes the TMMOB from any involvement in city planning processes and their authority to approve plans, raised concern from opposition benches, with main opposition Republican AA Photo People’s Party (CHP) deputy group leader Akif Hamzaçebi describing the proposal as “part of government’s witch hunt over Gezi Park.” “You are looking to get revenge for Gezi. You are looking to polarize society,” Hamzaçebi said during the parliamentary session. “The summary of this proposal is this: the government is making the TMMOB pay, and those who are involved with Taksim Solidarity pay. There is no other cause, no technicality on which it is based. It aims to remove the visa application for projects, which allows for occupational supervision and provides the chambers with financial resources,” he added. The proposal, passed by AKP votes, eliminates occupational chambers from any future city-planning procedures, removing the obligation of the chambers’ approval of projects. The regulations transfer complete control to related institutions, leaving all decisions to the Environment and Urban Planning Ministry and removing the need of any supervision or involvement from the related chambers, including the TMMOB. CHP members initially opposed the proposal’s failure to keep up with parliamentary regulations, with Hamzaçebi claiming the proposal should not be put into motion due to irregularities regarding the signature on the document. The irregularities also prompted a response from Nationalist Movement Party (MHP) benches, with party member Ali Uzunırmak likening the session to “pirate legalization.” “You can’t make pirate laws like organizing pirate meetings. To pass such a detailed www.hurriyetdailynews.com/PrintNews.aspx?PageID=383&NID=50393

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10 juillet 2013 - “Le gouvernement AKP statue dans la nuit sur un projet de loi limitant l’autorité des Chambres supportant Gezi”

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Today's Zaman, your gateway to Turkish daily news

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Given the current serious conditions, the fate of the settlement with the Kurds and the drafting of a new constitution will be inevitably bleak. Besides, Parliament will have a three-month recess, just as if times were normal. In such an environment, is it possible to address social demands and political needs? Will Turkey be able to preserve its political and economic stability as well as the external support necessary for this (the EU process and foreign direct

CENGİZ AKTAR

investment)?

Quiet before the storm?

The price of being a one-man government Governments that rely on one single man pay a price. Today, the AKP has no strong candidate for the upcoming local elections in İstanbul because the prime

10 juillet 2013 - “Le calme avant la tempête ? ”

Even though the prime minister and his close entourage fail to appreciate the importance of the problems revealed by the Gezi Park protests and the cracks they caused in the political landscape, those problems will, on the eve of the approaching elections, determine the nature of politics and democracy in the days ahead.

minister is also the de facto mayor of the city. Have you ever thought about Erdoğan's probable mood if he loses the elections in İstanbul? There is also a price for being the sole decision-maker. In the near future, the number of huge and unchecked projects will grow so as to generate further income for the stakeholders. Considering that the primary reason for the

It appears that the prime minister will not abandon his strong and aggressive style and that he will not change the populist discourse we are familiar with. In his own words, “Do not be offended; Tayyip Erdoğan will not change.” It seems that he does not listen to anyone other than his men, who apparently have no other duty than to calm him down.

objection raised in Gezi Park was the unilateral style in which decisions were made, it is not hard to predict that similar objections will become more frequent. Economic indicators are not promising in terms of generating further employment and jobs. The only possible way to secure the promised 5 percent

His close circle, the party organization, the government, the professional columnists in the pro-governmental media and the novice writers who seek to advance their careers will all keep praising his actions and statements. It is not easy to expect something good out of this state of affairs, as Tayyip Erdoğan is the sole and final decision maker and this Tayyip Erdoğan is now playing for his political future.

economic growth is the peace settlement with the Kurds. Alas, indications are not pointing in that direction so far. In the aftermath of the Gezi Park crisis, any chance to lower the 10 percent election threshold is gone. However, even with election victories, is it possible for the prime minister to govern Turkey as before?

The strong discourse the prime minister relies on in an election campaign will raise tensions in Turkey. We will see how we will handle this from now until

The old parties of Turkey, including the AKP, which obediently serves the leader, will experience difficulties in administering Turkey even if they win the

2015. Though communication experts note that a group of people who are constantly berated eventually become deaf to what is being said.

elections. Just like those who came to power in the aftermath of the Feb. 28, 1997 coup d'état.

The rationale for the parliamentary investigation motion on the Gezi Park crisis that the Justice and Development Party (AKP) referred to Parliament, the

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warnings to media outlets covering the stories of the hotels and universities which hosted the wounded protesters, the fictitious stories told at AKPsponsored rallies, all of these show that the government is seeking revenge through allegations of domestic and foreign conspirators. At the same time, social polarization is getting deeper. The increased tension with foreign governments and actors should also be noted. Let us take a look at the economic dimension of the matter. It appears that we are entering an “electoral economy”; some 19,000 new civil servants will be recruited, 96,000 workers on interim contracts will be offered permanent posts, discounts on the cellphone tax will be introduced, a 19th amendment to the public procurement law will be introduced to accelerate the procurement process and other moves will surely follow. www.todayszaman.com/newsDetail_openPrintPage.action?newsId=320519

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support from political parties' voters, the survey indicates that 92.5 percent of pro-Kurdish Peace and Democracy Party (BDP) voters support providing for an education in their mother tongue and only 7.5 percent do not. Of the respondents who vote for the ruling Justice and Development Party

17 juillet 2013 - “Sondage : Support public aux cemevis, enthousiasme pour l’éducation en kurde”

(AK Party), 52 percent say they support the idea while 43.4 percent say they do not. The survey also shows 41.8 percent of main opposition Republican People's Party (CHP) voters support having the opportunity for an education in the Kurdish language while 55.6 percent of CHP voters

Poll: Public supportive of cemevis, warm to education in Kurdish

oppose this. Similarly, only 27.7 percent of the Nationalist Movement Party (MHP) voters support the right of receiving education in mother tongue while 71.4 percent of them don't support the idea.

A recent survey by the Ankara-based MetroPOLL Strategic and Social Research Center has shown that the majority of the public approves of the possible recognition of cemevis as Alevi places of worship and is now more receptive to the idea of providing an education in their mother tongue for the Kurdish population. A large-scale survey was conducted by the MetroPOLL Strategic and Social Research Center to determine the Turkish public's attitudes on some domestic and international issues that have topped the nation's agenda over the last few months. One of the subjects that has been intensely debated in recent months is the issue of whether the Alevis' cemevis should be recognized by the state as places of worship. The debate intensified after Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan said in February that cemevis are places of cultural activity rather than worship, drawing harsh reactions from the Alevi communities in Turkey. In response to a question about whether cemevis should be recognized as Alevi houses of worship in the MetroPOLL survey, 68.1 percent of respondents support the official recognition of cemevis while 19.7 percent object. Another 12.2 percent of respondents expressed no opinion on the issue.

Regarding these results, Sencar said the survey shows that the Turkish public has softened its stance against providing an education in the mother tongue. He attributed this change in attitude to the positive impacts of the ongoing settlement process, launched in October 2012 by the government to end up long-standing Kurdish question in Turkey.

57.5 percent identify Gezi protests as attempted coup The Gezi protests, which erupted in late May over the government's plan to demolish Gezi Park in İstanbul's famed Taksim Square, are another major issue that has recently held a place on the Turkish agenda. In response to the question whether they evaluate the protests a democratic movement or an attempted coup d'état against the government, 57.5 percent of all voters say they consider the Gezi protests an attempted coup while only 33 percent say the Gezi protests were a democratic movement. In terms of support by political party, 82.4 percent of AK Party voters say they think the protests were an attempted coup against the government and only 9.9 percent identify them as a democratic initiative. Of the CHP respondents, 78.5 percent believe the Gezi protests originated from democratic motivations and 14.8 percent say the protests were an attempted coup. Of MHP voters, 49.6 percent indicate that the protests were an attempted coup while 42.9 percent say the protesters had democratic intentions. Among BDP voters, 47.8 percent

Evaluating this result, Professor Özer Sencar, director of MetroPOLL, told Today's Zaman that this high percentage affirming the recognition of cemevis shows that there is public consensus. He

say the protests were an attempted coup while 35.8 percent said the protests were a democratic movement. Sencar says this result shows that the majority of the public agrees with the

stated: “This 68.1 percent support shows that the recognition of cemevis as houses of worship has ceased to be a matter of debate. I believe this support for cemevis can pave the way for new

government's conspiracy claims regarding the Gezi Park protests.

bridges between the Alevi and Sunni communities in Turkey.” Another hot item on the Turkish agenda is the right to receive an education in one's mother tongue, which is a key issue for the Kurdish people. The MetroPOLL survey reveals that the Turkish public has warmed to the idea. When asked whether people should be able to receive an education in the Kurdish language in predominantly Kurdish-populated areas, 48.2 percent of survey participants responded favorably, while 47.9 percent responded negatively. In terms of www.todayszaman.com/newsDetail_openPrintPage.action?newsId=321124

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stance against the coup. This led him to gain the support of anti-coup people in Anatolia. As Turkey has a history full of military coups, the people in Anatolia have some fears over any possible return of coups to Turkey. The coup in Egypt reminded those people of the difficulties

17 juillet 2013 - “Sondage : Support public aux cemevis, enthousiasme pour l’éducation en kurde”

they had during the coup period. Therefore, these people started to support the AK Party for its firm anti-coup policies.” Furthermore, when asked whether they believe Turkey has been isolated in the Middle East region in the last two years, 51.4 percent of respondents responded positively while 44.4 percent disagreed. The survey suggests that the opposition parties are highly critical of Turkey's foreign policy in the Middle East. According to the results, 79.1 percent of CHP voters and 73.9 percent of MHP voters say they believe Turkey has been isolated in the region in the last two years.

Social media networks and Twitter, in particular, played a major role in spreading the recent nationwide anti-government Gezi protests, which motivated the government to consider implementing some restrictions on the use of social media. Possible government limitations on social media led to harsh public debate over the last month. The survey shows that 53.6 percent of voters are against any kind of restriction on the use of social media while 36.0 percent find some restrictions to be necessary. The most support for limiting social media comes from AK Party voters, with 56.0 percent approving, while the least support comes from CHP voters, with only 5.4 percent agreeing to the need for changes.

The polling took place from July 6-10 with the participation of 1,335 adults residing in 31 provinces. The Computer Assisted Telephone Interview (CATI) method was used to conduct the survey. The margin for error for the complete poll is 2.7 percentage points and the confidence level is 95 percent. 2 0 1 3 -0 7 -1 7 M uhabir: İ P E K Ü ZÜ M , İ ST A N BU L

The survey also produced important results about the distribution of party affinity. When asked which political party they would vote for if parliamentary elections were held this Sunday, 43.2 percent of respondents in the MetroPOLL survey say they would vote for the ruling AK Party while 20.4 percent say they would vote for the main opposition CHP. The MHP received 13.9 percent support and 6.5 percent say they would vote for the BDP. Another 2.5 percent say they would vote for other political parties, 5.8 percent say they are undecided, 4.7 percent did not respond to the question and 3.0 percent were recorded as providing protest votes. Analyzing this recent distribution of likely votes, Professor Sencar recalled the results of another MetroPOLL survey conducted in early June in which the AK Party's potential support was measured at 35.3 percent, adding that there has been a 7.9 percent increase in the potential votes for the AK Party in a month. Stating that the June survey was conducted during the hottest period of the Gezi protests, Sencar gave three reasons for the increase. He says: “The public started to become annoyed with the Gezi protests, as they began to last a long time. Even the people who sympathized with the protests at the beginning started to become irritated with the protests in time when they saw that the protests were misused by some groups and that some protesters caused great damage to the cities. Some of these people started to support the government for its firm stance against the protests. Another reason for the increase might the effective arguments that Erdoğan used during the rallies and meetings during and following the Gezi protests. One of those arguments was attributing the Gezi protests to some external conspiracies against the development of Turkey. The majority of the public agreed with this argument. Erdoğan also sought to gain the support of religious people by accusing the Gezi protesters of drinking alcohol inside a mosque [Dolmabahçe Mosque near Taksim Square]. The latest results show he was successful in defending his arguments.” Sencar added that the third reason behind the increase in the votes of AK Party in the survey might be the firm stance that Erdoğan took on a recent military coup in Egypt. He said: “While most Western countries supported the Egyptian military coup directly or indirectly, Erdoğan took a clear www.todayszaman.com/newsDetail_openPrintPage.action?newsId=321124

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GREEN - Turkish court annuls stay of execution on Istanbul's Gezi Park construction

23/07/13

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22 juillet 2013 - “La Cour annule la suspension de construction sur le parc Gezi” / “La Cour lève l’ordonnance sur Taksim”

22/07/13

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Turkish court annuls stay of execution on Istanbul's Gezi Park construction

Court lifts injunction for controversial Taksim project

ISTANBUL – Hürriyet

The İstanbul Regional Administrative Court has recently lifted an injunction issued by a lower administrative court on a government decision to build a replica of the Topçu Barracks as part of the Taksim rejuvenation project, a plan which has led to violent clashes between protestors and police over the past weeks.

An Istanbul administrative court has unanimously overturned a lower court’s stay of order ruling on planned construction on Istanbul’s Gezi Park, allowing the demolition of the green space to resume ahead of the subsequent mall construction.

The Gezi Park protests produced country wide antigov ernm ent protests following a police crackdown. DHA photo

The court's decision paves the way for the government to begin construction work on Gezi Park adjoining İstanbul's famed Taksim Square. The park is a leafy oasis that has lent character to Turkey's most high-profile public square for more than seven decades. Over the years it has hosted many different kinds of events -- from protests to picnics, from exhibitions to concerts.

The Istanbul First Regional Court had ruled June 6 to order a stay of execution in the case of the Taksim Gezi Park Protection and Beautification Association versus the Culture and Tourism Ministry, stopping the demolition amid countrywide protests.

The İstanbul 6th Administrative Court on May 31 unanimously issued an injunction on the government's decision to rebuild the Topçu Barracks on Gezi Park, after police used tear gas and water cannon to oust a sit-in by environmentalists in the park. The Culture and Tourism Ministry later appealed this ruling with the İstanbul Regional Administrative Court. The regional court decided to lift the injunction, the Hürriyet daily reported on Monday, paving the way for the government to start construction work in the famous park.

The ministry appealed the verdict, prompting the Istanbul Sixth Administrative Court to lift the legal obstacles preventing Istanbul Metropolitan Municipality from demolishing Gezi Park until the State Council gave its final verdict on the matter. The recent overturn allows construction to proceed even before the State Council finalizes its decision on the park.

The Taksim pedestrianization project was approved by the government in February 2012 and includes the construction of replicas of previously demolished buildings in the famous square. The historic Topçu Barracks was a 35,000-square-meter building that was demolished by İstanbul authorities in 1940. It is to be constructed in what is now Gezi Park, the site of the original Ottoman barracks. The ministry had previously announced that part of the garden in Gezi Park will be protected by the construction of the barracks because the structure will limit public access to it.

The Gezi Park protests, which started May 27 as a passive resistance movement against the rebuilding of Ottoman artillery barracks, including the building of a mall on the last green space left in downtown Istanbul. The mall plans sparked protests from a small group, which soon turned into countrywide anti-government protests following a severe police crackdown. Government officials, including Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan, soon backed down from the planned mall construction.

Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan had earlier promised to abide by the

Erdoğan had even said that the government would be willing to go to the ballots over the future of the park.

outcome of the court case and would hold a plebiscite on the project if the court ruled in the government's favor.

Four protesters have died due to harsh police interventions during the protests. A Police officer also died after falling from a bridge while pursuing fleeing protesters in Adana.

Famed actor Halit Ergenç, who was among the delegation that met with Erdoğan on June 13 to deliver demands of Gezi protesters, told reporters after the meeting that “Erdoğan reiterated his respect for the judicial process. He said that if the court's rules to save the park, then Gezi Park would remain as a park. If the ruling allows the redevelopment plan, then there will be a plebiscite.”

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28/07/13

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LOCAL - Police seal off Gezi Park ahead of alternative iftar event

LOCAL - Police seal off Gezi Park ahead of alternative iftar event

July/28/2013 LEADI NG NEWS S OURCE FOR TURKEY AND THE REGI ON

28 juillet 2013 - “La police boucle le parc Gezi avant la soirée alternative organisée pour l’iftar”

Police seal off Gezi Park ahead of alternative iftar event ISTANBUL

Police forces once again blocked entry to Istanbul's Gezi Park on July 28, hours before an alternative iftar event planned by the Anti-Capitalist Muslims, a small religious group that has supported the Gezi protests from the beginning.

Police forces once again blocked entry to Istanbul's Gezi Park, before cordoning off Taksim Square in an attem pt to restrict a group that had gathered at the entry of the park. DHA photo

Peace and Democracy Party's (BDP) Istanbul deputies Sabahat Tuncel and Sırrı Süreyya Önder had also been expected to attend the event, part of the "traveling" iftar meals that are being organized in a different public space every day.

After evacuating the park, police started to cordon off Taksim Square in an attempt to restrict a group that had gathered at the entry of the park. At least three people have been detained, while some of the security officers sprayed tear gas at individuals who refused to leave the square, daily Hürriyet reported. 'Political decision without legal justification' Tuncel and independent deputy Levent Tüzel started a sit-in to protest the closure of the park. After being unable to convince the officers, they prepared a small dining table on the floor at the juncture between the pedestrian İstiklal Avenue and Taksim Square, despite being surrounded police officers. "The organizers of the 'earth iftar' [at Gezi Park] had invited us and we wanted to participate. But the police didn't allow us to. This has no legal justification. It is a political decision," Tüzel told reporters. Officers have also removed a symbolic memorial cemetery that had been placed by the Gezi protesters to commemorate the four demonstrators and a police officer who died during the demonstrations that were sparked two months ago. The protest to prevent the municipality cutting down trees at Istanbul's small green lung at the heart of the crowded central entertainment area exploded into nationwide demonstrations throughout June, after the outcry caused by the security forces' repeated heavy crackdowns. Police then violently evacuated the park after protesters had occupied it for over a week. The park was subsequently sealed off for more than three weeks until the beginning of Ramadan on July 8. www.hurriyetdailynews.com/PrintNews.aspx?PageID=383&NID=51592

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Topbaş said there have been other similar projects as well and the municipality's aim is to increase the number of green spaces and make them available for public use and not to zone them for construction, contrary to some allegations.

Mayor announces İstanbul's ‘central park' project

As an example of the municipality's other green projects, the mayor said that

İstanbul Metropolitan Municipality Mayor Kadir Topbaş on Sunday announced a project for İstanbul's biggest park on a 500,000-square-meter area to the west of the city walls.

28 juillet 2013 - “Le Maire annonce le projet d’un ‘‘Central Park’’ pour Istanbul”

the reconstruction permit of Kuşdili Meadow, an area located in the city's Kadıköy district and previously used as a marketplace, was canceled and there are plans to turn the site into a green space.

Environmentalists take action for trees in Uludağ On Mount Uludağ, a tourist attraction in the western province of Bursa, environmentalist groups blocked the cutting down of pine trees by hugging

The new park will be built on the area over Çırpıcı Meadow and the Veliefendi Hippodrome, Topbaş told reporters while attending a suhur with citizens at İstanbul's Sultanahmet Square. Suhur is a meal eaten early in the morning by Muslims before beginning the day's fast during Ramadan.

them in a bid to prevent a project to extend a ski lift line, Turkish media agencies reported on Saturday. Two hundred protesters from the environmentalist association DOĞADER claiming that 4,000 trees of between 50 to 100 years old were going to be cut down, staged a demonstration at the Sarıalan district of Bursa, near Mount Uludağ, while authorities say the numbers are exaggerated and trees were cut

Referring to the Turkey Jockey Club's (TJK) application to register the Veliefendi Hippodrome as a cultural asset, Topbaş said: “When the Veliefendi Hippodrome is registered and becomes a protected area, we will have an area of 1 million square meters along with 500,000 square meters of land at Çırpıcı Meadow. This will be the biggest area in central İstanbul, a park like [New York's] Central Park and other parks in European centers. And this is only the beginning.”

down only where necessary along the ski lift line. Performing the horon -- a folk dance of the eastern Black Sea coastal region -and playing bagpipes, environmentalists made a statement, saying that the ski lift project should be built above the trees.

The media revealed on Friday that the TJK filed on April 5 an application to register the Veliefendi Hippodrome as a cultural asset with the İstanbul 1st

A number of trees were cut down in the area as part of a project to extend the existing ski lift line from Sarıalan to the area where hotels are located, which

Cultural and Natural Assets Conservation Board after there were claims that 73,000 square meters of land on the hippodrome's grounds would be sold to housing developer the Ağaoğlu Group.

was approved by two universities and the Council of Monuments. The protesters alleged that the officers had promised earlier that there would be no harm to the trees when the ski lift project was first mentioned.

Topbaş said work has been ongoing for around two years to open to the public some fields in the mentioned area which belong to the private sector in order to combine them to build a huge city park which 3 million people could benefit from.

Caner Gökbayrak, spokesman for DOĞADER, said they are not against the ski lift since it is an environmental mode of transportation but would not turn a blind eye to the felling of trees. 2 0 1 3 -0 7 -2 8

Topbaş also mentioned that the İstanbul Metropolitan Municipal Council had previously taken a step towards the city park project by canceling a reconstruction permit on Çırpıcı Meadow that belongs to the municipality.

M uhabir: T O D A Y 'S ZA M A N , İ ST A N BU L

According to Topbaş, when the project is over, the park will be an important regional park, especially for İstanbul's Bakırköy, Zeytinburnu, Güngören and Bahçelievler districts, as well as a prominent center of attraction for the rest of the city. Topbaş stated that residents living on İstanbul's European side can easily reach the park since there are both public railway and water transportation options available to reach the site. www.todayszaman.com/newsDetail_openPrintPage.action?newsId=322111

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30/07/13

LOCAL - 17 detained after fresh protest at Istanbul's Gezi Park

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30 juillet 2013 - “17 détenus après les dernières manifestations au parc Gezi d’Istanbul”

17 detained after fresh protest at Istanbul's Gezi Park ISTANBUL - Anadolu Agency

Seventeen people were detained following a fresh protest at Taksim’s Gezi Park on July 30, including a German citizen.

A Germ an hum an rights activ ist, Klaus Müller (C), was detained at Istanbul's Gezi Park July 3 0. Hürriy et photo

Müller, a human rights activist, was reportedly chanting in English and German as he was hauled away by the police. In addition to events at Gezi, a wave of raids hit five cities across the country on July 30 as well, with 19 people being detained in connection to previous protests. The authorities have opened and shut down the park several times for the past weeks, with the most recent scuffle being caused over the weekend after a group attempted to organize a fast-breaking iftar meal at Taksim’s sole green spot. July/30/2013

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A group of people began lying down on the ground at the park, which prompted police forces to sweep the park and detain them. One German citizen, Klaus Müller, was also detained after responding to the Beyoğlu municipality workers who were collecting symbolic tomb stones placed at the park in memory of the five people who were killed during the course of the protests.

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01/08/13

LOCAL - Police fire water cannon, tear gas to disperse demo for gas canister-hit teenager fighting for life

LOCAL - Police fire water cannon, tear gas to disperse demo for gas canister-hit teenager fighting for life

Police have not allowed demonstrations in Taksim Square, despite having reopened Gezi Park in the second week of July. LEADI NG NEWS S OURCE FOR TURKEY AND THE REGI ON

Police fire water cannon, tear gas to disperse demo for gas canister-hit teenager fighting for life

Police conduct crackdown t o disperse a demo for Berkin Elvan, a gas canist er-hit t eenager fight ing for life

ISTANBUL

Police fired water cannons and tear gas at a group of demonstrators who gathered in Taksim Square to protest the violence used against a 14-year-old teenager who has been in intensive care for 46 days after being hit by a tear gas canister in Istanbul during the Gezi Park unrest.

A protester shows a poster of the 1 4 -y ear-old Berkin Elv an, who has been fighting for life since June 1 5, as Turkish riot policem en try to disperse dem onstrators gathered on the juncture of Istanbul's Taksim Square and İstiklal Av enue. AFP photo

July/31/2013

Berkin Elvan was not a protester but a by-stander who was attacked after stepping out to buy bread during a police intervention in Istanbul’s Okmeydanı neighborhood on June 15.

Hundreds turned out to show their support in a demonstration called by the young protester’s family, seeking justice and action against those officers who fired the gas canister. Opposition Republican People’s Party (CHP) lawmaker Sezgin Tanrıkulu also attended the protest. Elvan’s condition is critical due to an infection, the family had said in their call for protest. However, riot police stationed around the Taksim area started to use water cannons after the protesters refused to disperse. Scuffles occurred when police officers tried to push protesters to the entrance of the pedestrian İstiklal Street. The parents of the injured teenager, Sami and Gülsüm Elvan, who had read a written statement, were trapped inside the crowd. Berkin Elv an's parents, Gülsün and Sam i Elv an, m ade a statem ent before police's interv ention. Hürriy et photo

The mother who broke down and cried saying, “I only want my son back,” was laboriously calmed by protesters.

Officers were chasing demonstrators who have escaped into the side streets, daily Hürriyet reported. A protester has been injured and taken to hospital after being hit by an "unidentified object" on the head, the report also said. An officer was also reportedly firing rubber bullets from the top of an armored police vehicle. www.hurriyetdailynews.com/PrintNews.aspx?PageID=383&NID=51800

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www.hurriyetdailynews.com/PrintNews.aspx?PageID=383&NID=51800

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1er août 2013 - “La police ouvre le feu au canon à eau et aux bombes lacrymogènes, un adolescent entre la vie et la mort”

01/08/13

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30 août 2013 - “Le retour des escaliers arc-en-ciel après que le Maire de Beyoğlu promette de recolorer le quartier bohème”

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in the early hours of Aug. 3 1 . DHA photo

In response to the graying, social media users had already organized an event to repaint the steps, which was set to take place on Aug. 31 at 5 p.m. The event called on everyone to gather at the stairs to PHOTO create BLOG the rainbow again.

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“Take your brush and come,” became a call on social media websites, while thousands used the #resiststeps hashtag on Twitter and Facebook, becoming Twitter’s most trending topic.

Monday,September 2 2013, Your time is 11:05:45

Rainbow steps return after Beyoğlu mayor vows 'colorful era' in Istanbul's bohemian neighborhood

August/30/2013 RELAT ED NEWS Tw eet 59 Beğen 22 Graying of ‘rainbow’ steps in Istanbul causes immediate backlash

READER COMMENTS MOST POPULAR

ISTANBUL

C lick for Hürriyet Daily News comment guidelines

Brit in Turkey

Beğen

22

Tw eet

59

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Istanbul's Beyoğlu municipality repainted the rainbow steps in the Fıkdıklı-Cihangir neighborhood in the early morning of Aug. 31, only a day after they had painted over them in grey, triggering an outcry from locals. The Beyoğlu mayor had personally expressed his regret over the controversial "graying" of the previously rainbow Fıkdıklı-Cihangir neighborhood steps on Aug. 30, vowing to "color up" all the steps in the area linking the shore to the hillside.

The stairs were painted by a local resident 'to put a sm ile on people's faces.' DAILY NEWS photo, Em rah GÜREL

Misbah Demircan said via Twitter on Aug. 30.

"We have finished our works on the colorful steps. We will gather together the residents and organize a small plebiscite. My vote is 'yes.' I hope the votes of the residents will be the same," Ahmet

"I can say that an era of colorful steps will start in Beyoğlu," he added. Locals had reacted strongly after municipality workers painted grey the famous "rainbow" steps, which had been orginally colored by a retired local "to put a smile on people's faces." The mayor praised the project but defended the municipal workers, saying they had acted following a complaint. "One of our citizens took a decision and offered Beyoğlu such a beautiful project. However, he made a methodological mistake. Not only did he not apply to the municipality, but he did not inform the other residents in the neighborhood," Misbah Demircan said, adding that this had led to complaints. "Our friends [the municipal workers] who considered these complaints were obliged to paint over those colors," he said. Local resident Hüseyin Çetinel had taken it upon himself to paint the nearly 200 stairs with an assistant, Volkan Tecimeroğlu.

The stairs hav e been repainted

Çelikel painted only three of the steps at first, but said he decided to paint them all after hearing very positive comments from passers-by. Joined by three of his friends, he spent around 1,500 Turkish Liras, nearly $725, with the painting taking one week and 40 kilos of paint.

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'Tomatoes are Christian,' Egyptian Salafi Çılgın: There is a long-standing joke about the No.11 buses in group warns 9/2/2013

London which run through Westminster. This I know from

10:27:28 AM Japanese animator Miyazaki retires, personal experience as I used them to travel to and from studio chief says school (quite a while ago!). I can't remember the exact words, Istanbul's Gezi Park closed again on but it's something like "When you want one there are none to be seen, then all of a sudden three come along all at once". World Peace Day

This could be applied to steps.

Obama’s Congress move for Syria dismays Ankara Secularism non-negotiable for Alevis, Çılgın Kanarya study shows

RED TAIL, exactly. And GREY WOLF, are steps really a form of

9/1/2013 UN gave strength to the Syrian regime: transport? Tomorrow I'm gonna try this one out on my boss Turkish PM4:25:59 PM at work .. "Sorry I'm still not there yet Mustafa Bey, I've been Egypt’s patience ‘running out’ with on the steps outside my apartment for an hour now, but I'm Turkey: Presidential spokesman not getting anywhere! Start the meeting and I'll be there as Turkey’s main opposition CHP warnssoon as possible", lol. against 3rd world war in Syria unrest Tough days ahead for Turkey's exporters, says minister JRC JRC

@Grey Wolf, in a country where almost everything is a political 2022 Wold Cup brings mixed blessings to Qatar’s rich9/1/2013 rulers statement, I don't think a few stairs will cause a revolution. 2:13:16 PM

Facebook

Twitter

Red Tail

RELIGION - 'Tomatoes are Christian,' The "one complaint" is a bit strange. Usually if I complain Egyptian9/1/2013 Salafi group warns about even the smallest thing, the municipality workers do 4.918 kişi 10:59:36 tavsiye etti. AM come out and fix it. Even if it would require less work than

not

repainting a long stair. The truth is that the mayor thought the rain bow collours were a symbor for the gay movement and all of a sudden religion and public moral (those ideas have become popular the last 8 years) and then no efforts are RIGHTS - 19 sentenced to life in Turkey's spared. Had nothing to do with estetics. Ergenekon coup plot trial, including exHürriyet Daily News | PHOTO Gallery Bir kişi bunu tavsiye etti.

military chief 2 kişi tavsiye etti.

Grey Wolf

MIDEAST - Israeli diplomat invited to I would have complained Turkey's state reception after apology 9/1/2013 transport not to make a 12 kişi tavsiye etti.

12:58:39 AM

if I lived there. You use steps for political statement.

CINEMA-TV - Japanese animator Miyazaki retires, studio chief says sam stevens 392 kişi tavsiye etti.

8/31/2013

LOCAL - 10:57:43 Graying of ‘rainbow’ steps in PM Istanbul causes immediate backlash 3 kişi tavsiye etti.

STONE OWL

8/31/2013 PM

F acebook sosy10:21:01 al eklentisi

istanbulmisfit2013 lonelyspirit

How lovely ! Very cheerful & hopefully long lasting. Bravo Mr Mayor.

I remember those steps...weren't they once inhabited with sordid characters in bygone days? I think the rainbow colors are lovely. Since when does ONE complaint give the authorities the right to cover over the paint job? Is this democracy? Huh?

Let's repaint them all in red

8/31/2013 10:26:36 AM Soap box 8/31/2013

@Cilgin: LOL!!!


Police used excessive force in Gezi protests, ministry inspectors say Interior Ministry inspectors conducting an investigation of the police intervention against public protests that started in Gezi Park in late May and spread to 80 provinces have reached the initial conclusion that police used disproportionate force in İstanbul and İzmir, the Milliyet daily reported on Monday.

Regarding the fire at the AK Party's office in İzmir's Karşıyaka district on June 2, the inspectors have reported that top officers in the İzmir police department failed to exercise due diligence in protecting the property, and the inspectors requested permission from the İzmir Governor's Office to open a criminal investigation. Additional investigation of police tactics used during the Gezi protests is still under way in Ankara and Antalya. The protests, fueled by anger over the government's plan to create a replica of an Ottoman-era military barracks in place of İstanbul's Gezi Park, became a broad condemnation of Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan, whom many consider to have grown authoritarian in his 10 years in power and whom they

The Interior Ministry has reportedly granted the inspectors' request for permission to launch an investigation and a disciplinary inquiry into police officers who were involved in violence in Gezi Park protests in İstanbul.

accuse of trying to introduce his religious and conservative mores in a country governed by secular laws.

In İzmir, the inspectors asked to be allowed to initiate an investigation into some police officers who reportedly wielded bats during the protests and into a fire set at the Justice and Development Party (AK Party) Karşıyaka district office.

with police, while 11 more were blinded as a result of being struck by police gas canisters and over 5,000 were injured. In addition, a police officer died after

Four inspectors who are charged with investigating the İstanbul incidents watched hours of raw video footage related to the Gezi incidents and issued a report of the violations they observed. The written authorization of Interior Minister Muammer Güler to pursue an investigation enables the inspectors to now take statements from those police officers in İstanbul as suspects. Güler also granted written permission to begin the disciplinary inquiry. The investigation cases reportedly include the well-known incident of a peaceful protester, widely described as the “woman in red” in the Turkish media, being sprayed with pepper gas by a policeman at very close range while just standing still with her purse on her arm in İstanbul's Gezi Park during the protests. A photograph capturing that moment was made available to the international media by Reuters news agency and sparked public outrage. After the inspectors complete the testimony stage, they will submit their final report to the İstanbul Governor's Office and likely request permission for further investigation, including, if permitted by the İstanbul Governor's Office, a criminal investigation of the police officers suspected of using excessive force. Another group of inspectors in İzmir explored the allegations of undercover police officers using bats during a crackdown on protesters. Footage showing some men in civilian clothes carrying bats while walking alongside police officers in uniform in İzmir raised questions among the public during Gezi protests in June.

During the nationwide demonstrations, four protesters were killed in clashes

falling from a bridge under construction during a crackdown on protests. 2 0 1 3 -0 9 -0 2 M uhabir: T O D A Y 'S ZA M A N , İ ST A N BU L

2 septembre 2013 - “ La police a fait un usage excessif de la force à Gezi, disent les inspecteurs du Ministère ”

According to the inspectors, some senior officers in the İzmir police department are suspected of having given illegal orders to their subordinates urging them to use bats.

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5 septembre 2013 - “RedHack hacke le site web de la police turque, les contrôles aux frontières contraints à une pause”

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RedHack ‘hacks’ Turkish police website as border traffic grounds to a halt ISTANBUL - Hürriyet

The Turkish hacker group Redhack announced today via Twitter that it had hacked the website of the Turkish police, leading to a temporary halt at all entrances and exits through the country’s borders. International entrances and exits, which halted at around 1 p.m. due to a problem in the “pol-net system,” which is used for passport procedures, was back to normal at around 5:10 p.m. Border gate procedures have been continuing over local servers unconnected to the center, according to a statement from the National Police Force's official account. The police, however, denied the hackers’ claim, arguing that the site was shut down for a “controlled” deactivation due to the transfer of a data center. The group said they hacked the website in protest at police violence during the Gezi protests. Five people have died and thousands have been injured since the Gezi protests erupted in late May, when Istanbul Metropolitan Municipality attempted to cut down trees in Taksim's park, sparking anger in Istanbul and cities around the country. RedHack has made a number of attacks against governmental websites in the past, including the finance and interior ministries, as well as the Religious Affairs Directorate. September/05/2013


Prosecutor seeks life for alleged murderers of Gezi protester An Eskişehir prosecutor has completed an indictment against five suspects, including a policeman, who allegedly brutally beat and caused the death of 19year-old university student Ali İsmail Korkmaz after his participation in Gezi Park protests, seeking life imprisonment on charges of premeditated murder, Turkish media reported on Thursday. The indictment regarding the killing of Korkmaz was finalized 94 days after his death. Eskişehir Chief Prosecutor Orhan Çetingül is expected to present the indictment to the court in the days to come. Meanwhile, security camera footage allegedly showing the deadly beating of Korkmaz was referred to the Scientific and Technological Research Council of Turkey (TÜBİTAK), which will study the footage in order to confirm that the person appearing in it is Korkmaz. Korkmaz suffered a brain hemorrhage after reportedly being beaten with batons and baseball bats by men in civilian clothing as he fled from police during a demonstration in Eskişehir held in support of the İstanbul Gezi Park protests. He fought for his life for 38 days in the hospital before finally succumbing to his injuries on July 10. The attack on Korkmaz stoked the tension that had erupted in late May over a government plan to demolish İstanbul's Gezi Park in Taksim Square and replace it with a replica of an Ottoman-era barracks. Cameras at a bakery near the scene of the attack recorded the beating on June 2, which sparked public outrage when footage circulated in Turkish media outlets. However, a large chunk of the most important footage had disappeared. The gendarmerie's criminal investigation team later managed to retrieve the lost footage and identify those involved in the beating of the protester. Following the team's discovery, four suspects, including a policeman, were arrested on Aug. 7 in connection with Korkmaz's death. Mevlüt Saldoğan, serving in the counterterrorism unit of the Eskişehir Police Department, İsmail Koyuncu, the owner of a local bakery in Eskişehir and two of Koyuncu's relatives were those arrested. The missing part of the footage turned out to have been erased on June 6 by Koyuncu, who owns the Harman bakery, and his employees.

from a police officer Mevlüt Saldoğan. The man falls to the ground and after three kicks to the head, manages to stand up and run away. Other footage forwarded to the prosecutor's office by Ayşegül Kumaş, a lawyer representing Korkmaz's family, in late August, shows more than three police officers beating Korkmaz. A fifth suspect, 20-year-old bakery worker Efraim F., was arrested on Aug 15. The suspects claim they were "helping the police” and that the person they assaulted was not Korkmaz. Another policeman, Y.A., who is believed to appear in the camera footage, was previously released by the Eskişehir Public Prosecutor's Office after giving his statement. 2 0 1 3 -0 9 -0 5 M uhabir: T O D A Y 'S ZA M A N , İ ST A N BU L

5 septembre 2013 - “ Le procureur demande la perpétuité pour les assassins présumés du manifestant de Gezi ”

The man is seen in the footage running to escape from police tear gas, being stopped by a nearby bakery owner and his friends -- who are currently under arrest -- and being kicked and beaten on the ground with bats for 68 seconds. The man is later seen sitting on the sidewalk and sustaining kicks to the head

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6 septembre 2013 - “Affrontements entre étudiants et policiers sur un campus” / 7 septembre “Le rêve Olympique est fini”

Actualité > International

Turquie : affrontements entre étudiants et policiers sur un campus Publié le 06.09.2013, 20h22 | Mise à jour : 20h59

Archives. Nouvelles manifestations réprimées à Ankara. La police turque est intervenu à plusieurs reprises avec des tirs de gaz lacrymogène, vendredi, pour disperser des dizaines d'étudiants près d'un campus universitaire d'Ankara. Ces derniers manifestaient contre un projet municipal déboisant une partie du terrain de leur établissement. Quatorze protestataires ont été interpellés lors d'une première intervention, dans l'après-midi, par les forces de l'ordre, déployées en nombre sur les lieux et qui ont fait usage de bâtons. Dans la soirée, plusieurs centaines de manifestants ont affronté la police anti-émeute, lançant des pierres et érigeant des barricades devant l'entrée principal de l'Université. La police a de nouveau tiré des grenades lacrymogène ainsi que des balles en caoutchouc. Depuis plusieurs semaines, les étudiants d'ODTU, l'Université Technique du Moyen-Orient à Ankara, et des habitants sont mobilisés contre un projet d'autoroute qui provoquerait un déboisement partiel du campus. Connu pour ses déclarations à l'emporte-pièce et ses polémiques, Melih Gökçek, maire d'Ankara du parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste d'Erdogan), au pouvoir, a récemment annoncé que la construction de l'autoroute commencerait bientôt. Des policiers se tiennent prêts à Istanbul Cette polémique intervient après les manifestations anti-gouvernementales qui ont embrasé le pays en juin dernier, parties d'un projet d'aménagement urbain aux alentours d'un jardin public, le Gezi, situé dans le centre d'Istanbul. Les manifestations ont été alors violemment réprimées par les forces de l'ordre, notamment place Taksim. La protestation avait aussi gagné plusieurs villes du pays dont Ankara. Vendredi soir, pour empêcher toute manifestation autour de ce parc emblématique, les autorités l'ont fermé au public et déployé des unités de police aux alentours. Des blindés ont pris position autour du parc alors que, sur les réseaux sociaux, des appels à manifester ont été lancés pour protester contre la répression policière à Ankara. Partisan de la manière forte, le gouvernement du Premier ministre turc et chef de l'AKP, Recep Tayyip Erdogan, a sévèrement réprimé la contestation de juin, procédant à des centaines d'arrestations. Les affrontements ont fait 5 morts et plus de 8.000 blessés et provoqué de vives critiques à travers le monde, notamment en Europe.

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Première page de l’édition du Soir du 7 septembre 2013 “Le rêve Olympique de la Turquie pour 2020 est fini. L’organisation revient à Tokyo. Les vandales sont heureux.”


Istanbul police attack protesters marching for justice for 14-year-old Gezi victim ISTANBUL - Doğan News Agency

Police used heavy force today against a group who had gathered in Istanbul’s Okmeydanı neighborhood to in support for 14-year-old Berkin Elvan, who has been in a coma since mid-June when he was struck by a police gas capsule fired during the Gezi protests. The group wanted to march toward Istanbul Courthouse in Çağlayan to demand that the police officers responsible for injuring Elvan on June 16 be tried. DHA Photo

Police initially warned the protesters that the march was illegal, then fired tear gas to disperse people after some masked people emerged from side streets to throw Molotov cocktails and rocks. The clashes between police and protesters have been continuing for several hours. Elvan was not a protester but a bystander who was attacked after stepping out to buy bread during a police intervention in the neighborhood, which is famous as an antigovernment stronghold. On Aug. 21, Amnesty International issued a call to Turkish authorities to launch a fair investigation to determine the police officer responsible for firing the tear gas capsule that struck Elvan. Five people have died and thousands have been injured since the Gezi protests erupted in late May, when Istanbul Metropolitan Municipality attempted to cut down trees in Taksim’s iconic park, sparking anger in Istanbul and cities around the country. September/09/2013

9 septembre 2013 - “La police d’Istanbul attaque les manifestants marchant pour rendre justice à la jeune victime de Gezi”

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10 septembre 2013 - “Un manifestant de 22 ans meurt dans une manifestation dans le Sud de la Turquie”

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22-year-old protester dies in demo in southern Turkey HATAY – Doğan News Agency

A 22-year-old protester in the southern province of Hatay has died in continuing protests tied to the Gezi Park demonstrations amid conflicting reports about the youth’s cause of death. Ahmet Atakan passed away at around 2 a.m. on Sept. 10 in Antakya’s flashpoint neighborhood of Armutlu after taking part in a march that was called to show solidarity with students and locals in Ankara DHA Photo resisting against the construction of a road through Middle Eastern Technical University (ODTÜ), as well as to commemorate Abdullah Cömert, another Armutlu local that was killed by police in early June at the beginning of the Gezi protests. Witnesses and activists claimed that Atakan was allegedly hit by a gas canister in the head by the police. However, Turkish police released a statement, saying footage from a police camera showed that while Atakan was seen falling from a certain height, no intervention by the police was visible. “It can be understood from the examination of the voice and images of the footage belonging to a police camera that was made public that no intervention took place from the police vehicles toward the attackers before and at the time of the fall of the person [Ahmet Atakan],” the statement said. The statement also said the preliminary autopsy report, which rested upon information given by officials from the Justice Ministry, stated that Atakan died due to “cerebral hemorrhage, internal bleeding because of damaged internal organs, and the severance of the spinal cord together with fractures in the skull and surroundings that was due to a general blunt trauma.” The preliminary autopsy report of Atakan, however, according to Turkish daily Radikal, stated that there was a bruise (ecchymose) with a 6x5cm dimension at the left side of his skull, which showed obtuse characteristics and no fractured bones in his body. The report also stated that were various bruises on Atakan’s body, none of them major bruises, and that 1.1 liters of blood had been emptied from his lungs during first aid at Antakya State Hospital. State-run Anadolu Agency claimed that it had footage showing Atakan falling and rolling on the ground, as well as footage of stones and a water tank being thrown on police vehicles from the roofs.


“Upon an announcement made by the security forces, which were patrolling on Gündüz Street, that one person had fallen on the street from a building, an ambulance was sent [to the scene] by contacting the 112 Emergency Service, but the people on the scene wanted to take the injured person to the hospital on their own. Our citizen named Ahmet Atakan, who was brought in injured later to the Antakya State Hospital, could not be saved despite all medical efforts,” the statement said. Atakan was briefly resuscitated at the hospital, but his heart stopped beating once again 15 minutes later.

canisters were on the ground.” Another witness, the head of the left-wing Hatay Halkevi (People’s House), Eylem Mansuroğlu, said armored vehicles entered Armutlu at around 12.30 a.m. “Everything happened just a few meters away from me. Ahmet first got hit by a gas canister that was shot from the vehicle. The Akrep hit him after he was shot, he was hit hard. We could not go immediately near him; nothing was visible because of the gas cloud. We patched [Ahmet] up and put him in a car,” Mansuroğlu reportedly said, according to BBCTürkçe. Atakan is the sixth protester killed in anti-government protests in Turkey this summer, after Cömert (22), Korkmaz (19), Ethem Sarısülük (26), Mehmet Ayvalıtaş (20) and Medeni Yıldırım (18). Police officer Mustafa Sarı also died after falling from a bridge while pursuing fleeing protesters in Adana.

Doctor says no evidence of fall on protester’s body Meanwhile, the head of the Hatay Chamber of Medicine, Selim Matkap, who was present during Atakan’s preliminary autopsy, said there was no evidence to prove that Atakan had fallen from a building. “He has a compression fracture referred to as blunt trauma and bruising on his skull. His cause of death is either one of these. It cannot be stated that ‘one has fallen from a certain height’ with these indications,” Matkap reportedly said according to Turkish Internet portal Bianet. Matkap said the governor’s office should not have made any statements to the public before receiving certain information about the death, adding that the office was trying to influence public opinion. “We have not encountered any medical indications in the autopsy that would suggest a fall from a high place. There are no fractures in his bones, legs or arms. These fractures are usually seen in cases of falling,” Matkap said. Egemen Bağış, Turkey’s EU minister, sent a post on Twitter saying the loss of every young person tore their hearts out while condemning those who would take advantage of the death for their own benefits to target the peace and stability of the country. Hasan Akgöl, a Republican People’s Party (CHP) deputy from Hatay, went to the hospital where Atakan died and told journalists that the protester had died because of internal bleeding. “Ahmet Atakan died of internal bleeding as a result of a strike he received behind his left ear. We have lost two of our children in Hatay, the perpetrators are not being found,” Akgöl said, referring to Atakan and Abdullah Cömert, who was allegedly killed by a police officer on June 2 in Armutlu. Ali İsmail Korkmaz, who was murdered by thugs in Eskişehir during the Gezi protests, was from the nearby Antakya neighborhood of Ekinci. Witnesses, according to British broadcaster BBC’s Turkish publishing branch BBCTürkçe, said they had seen police shoot Atakan with a gas canister. Özge Sapmaz, who is a reporter for Turkish internet portal sendika.org and was at the scene during the injuring of Atakan, said the youth was injured during a sudden and ferocious attack by police, which contrasted with the relative calm in the preceding two to three hours. “Two armored police vehicles (Akrep) entered the street at that exact moment. That is when Ahmet fell. They [the police] sprayed tear gas everywhere after he fell down. Nobody could go near Ahmet because of the gas. He was put in a car,” Sapmaz is quoted as saying. “We returned to the scene after the hospital. Ahmet’s blood, shoe and gas

22-y ear-old prot est er dies in Turkey prot est s

September/10/2013

10 septembre 2013 - “Un manifestant de 22 ans meurt dans une manifestation dans le Sud de la Turquie”

The Hatay Governor’s Office released a statement about the death of Atakan, stating that an ambulance had been sent to where the protester was injured but that he was taken to hospital by other protesters.

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10 septembre 2013 - “La police tire des gaz lacrymogènes pour disperser le rassemblement dénonçant la mort du manifestant”

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to prove that the latter had fallen from a building.

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Police fire tear gas to disperse crowds gathered to denounce protester's death in Turkey ISTANBUL

The police staged a fresh crackdown on demonstrators in the early evening hours of Sept. 10, after groups had gathered in Istanbul's Taksim Square to denounce the death of a protester in Antakya during an intervention. After the crowd swelled in numbers in Taksim Square, police pushed them down through the pedestrian İstiklal Avenue in order to prevent the demonstration from taking place. Protesters run to escape tear gas during a clash with police on Istiklal Av enue on Sept 1 0. Police again fired m any rounds of tear gas to disperse a crowd of sev eral hundred dem onstrators rally ing in Istanbul against the death of a protester in Antaky a earlier in the day . DAILY NEWS photo, Em rah GÜREL

Once again tear gas and water cannons were resorted to, with police chasing protesters down İstiklal Avenue and the many narrow side streets in the area.

Police also used tear gas to disperse a crowd that had arrived by ferry at the Karaköy docks, downhill from İstiklal Avenue, in order prevent them from reaching the Taksim area. The police intervention continued for more than four hours around İstiklal Avenue's side streets. The Istanbul bar association has stated that 41 people have been detained in Istanbul alone. Another protest was staged in the district of Kadıköy, on Istanbul's Asian side. Ahmet Atakan, 22, died in the early hours of Sept. 10 in Antakya, where he had joined a demonstration to protest police handling of the demonstrations in Ankara's Middle East Technical University (ODTÜ). Witnesses and activists claimed that Atakan was hit in the head by a gas canister fired by the police. However, the Turkish police released a statement saying footage from a police camera indicated that Atakan had fallen from a building, and that no intervention by the police was visible.

Shortly earlier, police had sealed off Gezi Park next to the square following calls on social media for a demonstration. The Taksim Solidarity Platform, which initiated the first protests against the destruction of trees in Gezi Park months ago, scheduled a public rally in Taksim Square at around 7 p.m. “We will gather at Taksim with carnations to commemorate Ahmet Atakan and denounce police violence,” the group said via its social media account. Meanwhile, the under-21 football match between Turkey and Sweden at the Recep Tayyip Erdoğan Stadium in the Kasımpaşa district was temporarily interrupted due to tear gas drifting over from the nearby Taksim area. Police also intervene in Ankara and İzmir Protests in Ankara and İzmir were also dispersed by a heavy-handed police intervention. Almost 3,000 people gathered in Ankara, where demonstrations have been ongoing since last week due to a road dispute on the campus of ODTÜ, as well as protests calling for an end to police violence.

Alm ost 3 ,000 people gathered in Ankara after departing from nine different gathering points. DAILY NEWS photo, Selahattin SÖNMEZ

Police resorted to tear gas and water cannons after protesters refused to disperse from Kızılay Square. Many bystanders were affected by the intense tear gas used by the police.

The crowd had arrived at the square after departing from nine different gathering points in order to prevent police from stopping their march. All members of the riot police teams had been called to duty prior to the demonstrations, daily Hürriyet reported. In İzmir, police intervened to halt protesters aiming to march to Basmane Square. Similar protests to denounce Atakan's death were held in Antalya, Bursa and Eskişehir, with no reports that the police had used force. Clashes in Antakya Fresh protests are also ongoing in the southern city of Antakya’s Armutlu neighborhood, where Atakan died, following his funeral. Police responded to protesters by firing tear gas and water cannons, and some demonstrators erected barricades with car tires and set them on fire. Atakan is the sixth protester killed in anti-government protests in Turkey this summer, after Abdullah Cömert (22), Ali İsmail Korkmaz (19), Ethem Sarısülük (26), Mehmet Ayvalıtaş (20) and Medeni Yıldırım (18). Police officer Mustafa Sarı also died after falling from a bridge while pursuing fleeing protesters in Adana.

A doctor present during the protester's preliminary autopsy said there was no evidence

September/10/2013


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SEPTEMBER 10, 2013

Turkey: Fresh protests spark fears over pending tear gas shipments

Get updates on Amnesty's work to protect human rights worldwide. of force by police against peaceful protesters in Istanbul and other cities,” said

All countries should suspend shipments of tear gas, armoured vehicles and other riot control projectile equipment to Turkey until the Turkish authorities can guarantee protesters’ right to peaceful assembly and freedom of expression, Amnesty International said.

Gardner.

Y OUR EMAIL ADDRESS

“International partners – including in the European Union – must urge the Turkish authorities to bring to justice those responsible for the excessive use of force and ensure that all police are properly trained in how to respond to peaceful protests in line with international standards.”

The call comes as police have again abusively used large amounts of tear gas and water cannon to disperse protests – some of them violent – in Istanbul and other cities around the country in the past three days. This new round of demonstrations was sparked when a young protester was killed in unclear circumstances as police responded to a demonstration in the southern province of Hatay early on Tuesday.

Help Free Vietnamese Arms Trade Treaty Blogger and Peaceful Amnesty International said that the Turkish security forces’ abusive and unlawful use of force against protesters also underscores the urgency for a Democracy Activist

rapid entry into force of the recently adopted Arms Trade Treaty, which Turkey signed on 2 July 2013.

Blogger and peaceful

“The Turkish police’s return to the abusive use of force in response to demonstrations underscores the need for all countries to suspend shipments of tear gas and other riot control projectile equipment and armoured policing vehicles to Turkey, until steps are taken to prevent such deaths and injuries,” said Andrew Gardner, Amnesty International’s Turkey researcher.

democracy activist Nguyen

Tien Trung wasThe arrested 7 July treaty has parameters to ensure a risk assessment prior to licensing of exports 2009. He was tried for of conventional arms – and under Article 5 states are encouraged to

apply the attempting to "overthrow thetreaty’s provisions to the broadest range of conventional arms. In

sophisticated internationally agreed control lists, chemical irritants, projectiles and their launchers and armoured vehicles are regarded as conventional arms.

people's administration" and

“We’re calling on governments to take a stand and press Turkey to respect the right to peaceful protest and end the abusive use of force.”

sentenced to 7 years Underprison. Article 7, when there is an overriding risk of the arms being used for

serious violations of international human rights law, that export shall not be

TAKE ACTION authorized.

New supplies of tear gas According to media reports, the Turkish police authorities have requested an extraordinary order of riot control equipment – including 100,000 canisters of tear gas and more than 100 armoured vehicles. The tear gas may be supplied from Brazil, India, South Korea and the USA, four of its previous suppliers. Some reports have alleged an even larger order has been placed and that the National Police had already bought 150,000 cartridges in 2013 in line with their annual procurement plan. The new supplies will replenish stocks that were greatly depleted or damaged earlier this year when police misused tear gas canisters and other chemical irritants, like pepper spray and water cannon, as well as used plastic bullets in excessive force against peaceful protests that began in late May.

VIEW ALL ACTIONS

Besides Brazil, India, South Korea and the USA, the following countries have in recent years supplied or indicated a willingness to supply riot control equipment to Turkey: Belgium, China, Czech Republic, Hong Kong, Israel, and the UK.

Support human rights in Europe and FEATURED ACTION worldwide with a donation to Amnesty today.

PRIORITY CAMPAIGN

Ahmet Atakan’s death DONATE NOW At the time of his death in the early hours of Tuesday, Ahmet Atakan had been Dirty Wars taking part in a demonstration against – amongst other things – the death of another protester, Abdullah Cömert, after being struck with a tear gas canister Amnesty International USA is fired by police on 3 June.

partnering with the filmmakers on a FEATURE campaign to prevent extrajudicial There are still conflicting reports over what led to Atakan’s death – the authorities assert he fell from a building, while some eyewitnesses claim he was executions by the US government, whether with drones or any other also hit with a tear gas canister. An investigation into the death is ongoing. Amnesty International calls on the authorities to ensure that the investigation is weapon.

prompt, impartial and effective.

Ongoing misuse of tear gas In response to the protests since May, Turkish police and security forces have used tear gas, plastic bullets and water cannon in excessive, unwarranted and arbitrary ways to disperse protesters.

LEARN MORE

Crackdown on Freedoms in Russia

Chimes of Freedom

The participation of Afghan women in shaping their country’s future and engaging as equal partners will help improve and secure their political status, security, economic and social well-being, and uphold their human rights.

All profits from Chimes of Freedom, a 4-CD album featuring 76 newly recorded Bob Dylan songs, benefit Amnesty International's human rights work. LISTEN NOW

TAKE ACTION

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is a crime in Russia. LEARN MORE

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Tell Israel: Do Students

The Israeli block thousands of Pa in the Gaza Strip higher education West Bank – par Palestinian Terri

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Jailed for doing the Harlem

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Shake in 2013? See what else

Amnesty International and other organizations reported from the ground how tear gas was misused in confined areas where it poses an increased health © 2013 Amnesty International USA risk. “Several months have passed and the Turkish authorities have yet to conduct independent and impartial investigations into the widespread and abusive use

Pull Up a Chair!

VIEW ALL CAMPAIGNS

The Turkish Medical Association has reported that more than 8,000 people were injured at the scene of demonstrations. There is strong evidence linking three of the five earlier deaths connected with the Gezi Park protests to the abusive use of force by the police. According to media reports, Turkish police used 130,000 tear gas cartridges during the first 20 days of the demonstrations. This greatly depleted the Home 150,000 cartridges budgeted for in the police force’s annual procurement plan.

Amnesty International USA MUSIC FOR AMNESTY http://www.amnestyusa.org/

10 septembre 2013 - “Suspension des livraisons de gaz lacrymogène après les inquiétantes dernières manifestations”

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12 septembre 2013 - “Erdoğan appelle la jeunesse turque à utiliser Twitter pour diffuser la vérité”

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Erdoğan calls on Turkish youth to use Twitter to spread truth Turkish Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan, who once dismissed Twitter as a major scourge and a social menace that creates polarization and sociopolitical problems, has said that using the social platform is a must for Turkish youth to spread truth. Erdoğan called Twitter a major a menace during the Gezi protests since protesters were extensively using the social media network to mobilize and organize. Twitter also served as a source of information and way to obtain news in the face of a media blackout; the protests and gatherings were largely ignored by conventional media at the start. Erdoğan accused the social media platform of fomenting recent riots, which he also blamed on “market speculators.” “There is a curse and it is called Twitter. Here [on this site] are the best of lies and exaggerations,” he said of the social media platform during the Gezi protests. But he seems to have adopted a new approach and now says using Twitter for Turkish youth is a must and they should take on a mission to spread truth instead of lies and disinformation. 2 0 1 3 -0 9 -1 2 M uhabir: T O D A Y SZA M A N .C O M , İ ST A N BU L


Protesters gather to denounce demonstrator’s death for straight third day in Istanbul ISTANBUL

Police once again resorted to tear gas and water cannon against protesters denouncing the death of a demonstrator in Antakya for a third day on Sept. 12. Fresh demonstrations were staged in Istanbul's Anatolian-side district of Kadıköy, which witnessed a severe crackdown a day earlier. Police also intervened in demonstrations in the Asian suburb of Sarıgazi and in the European suburb of Gazi. Protestors wait for police officers behind their barricade on Sept 1 2 , at Kadiköy in Istanbul. AFP photo

In Kadıköy, protesters gathered around 9 p.m. at the junction of the pedestrian Bahariye Avenue and the main artery of the neighborhood leading to the docks. They chanted slogans for Ahmet Atakan, who was killed early Sept. 10, and the other five demonstrators that have died since the start of the Gezi protests in late May. Atakan, 22, died in a demonstration supporting students in Ankara protesting against the construction of a road through Middle East Technical University (ODTÜ). Conflicting reports over the circumstances of Atakan’s death have also raised tensions. Witnesses and activists claimed that Atakan was struck in the head by a tear gas canister while police said he had fallen from a building. Police once again fired tear gas and water cannon to disperse the group and chased protesters into the side streets. Some of the protesters have been detained, daily Hürriyet reported. Social media users said many protesters were injured during the police intervention. In Gazi, protesters formed barricades with trash cans, setting them on fire. Daily Hürriyet also reported claims that unidentified people fired shots into the air in alleys and side streets of the sensitive neighborhood, which has a center of anti-government protest for decades. Police also intervened against protesters in Ankara’s Tuzluçayır neighborhood, where demonstrations are continuing over the dispute over the road construction in ODTÜ.

September/13/2013

13 septembre 2013 - “Les protestataires se rassemblent pour dénoncer la mort du manifestant pour le troisième jour consécutif”

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Atakan is the sixth protester to be killed in anti-government protests in Turkey this summer, after the deaths of Abdullah Cömert (22), Ali İsmail Korkmaz (19), Ethem Sarısülük (26), Mehmet Ayvalıtaş (20) and Medeni Yıldırım (18). Police officer Mustafa Sarı also died after falling from a bridge while pursuing fleeing protesters in Adana.

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13 septembre 2013 - “Le Premier Ministre turc accuse le principal parti d’opposition d’être derrière les protestations de Gezi”

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Turkish PM accuses main opposition of being behind the Gezi protests ISTANBUL – Anadolu Agency

Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan has increased his rhetoric against the main opposition Republican People’s Party (CHP), accusing it explicitly of being behind the Gezi protests, which erupted in Istanbul late May and spread across Turkey.

The Turkish PM is flanked with supporters of his neighborhood's football club, Kasım paşaspor, on Sept. 1 2 . AA photo

“Those behind the Gezi protests are the CHP and the CHP deputies. This is clear and obvious. Those who understand that they can’t win at the ballot box, set their hopes on streets and avenues,” Erdoğan said Sept. 12.

Speaking at the opening ceremony of the TÜMEXPO commercial fair in Istanbul on the 33rd anniversary of the 1980 coup d’état, Erdoğan also denounced CHP for still being supportive of the military coup. “I want to express one of the areas where we have failed. We have been unsuccessful in changing the mentality of the main opposition. You will see that they still carry on them the dust of the Sept. 12 [coup],” Erdoğan said, slamming their decision to send a delegation to visit the post-takeover rule in Egypt. Erdoğan said that the Gezi Park protests were similar to the events that lead to Turkey’s first military coup in May 27 1960. “I have recently researched about what happened in those days. I have looked to the headlines of the newspapers and columns. They are the same,” Erdoğan said, adding that the Justice and Development (AKP) government would not allow a coup to take place again. “We won’t allow democracy to be interrupted. Our youth will defend democracy and won’t allow a new Sept. 12 [coup],” Erdoğan said. Erdoğan repeatedly slammed the Gezi Park protest, arguing that it was a movement aiming for the toppling of the government. September/13/2013


Violence, however, returned to Kadıköy’s streets after the concerts ended in the evening, as riot police fired water cannon to disperse a group of protesters that had gathered at the transport node of Söğütlüçeşme.

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Crowd gathers in Istanbul’s Kadıköy for special Gezi forums event ISTANBUL

Thousands of people gathered in the Anatolian-side Istanbul district of Kadıköy today for an event organized in partnership with the park forums that spread across the city in the wake of the Gezi protests. The crowd denounced the police’s abusive use of tear gas and water cannon against protesters while commemorating the six victims who have been killed during the demonstrations. People gather in Istanbul's Kadıköy for an ev ent organized in partnership with the park forum s that spread across the city in the wake of the Gezi protests. AFP photo

The event, called “Come in September for Justice, Freedom and Peace” was scheduled weeks ago, but it took on added significance following three days of police brutality in Kadıköy in the wake of the death of a demonstrator in Antakya on Sept. 10 that touched off a new wave of revolt around the country. The Taksim Solidarity Platform, a local association which opposed the destruction of trees in Gezi Park, an event that sparked protests that later spread across the nation, were also among those calling for the event. The crowd, which entered the designated area after being subjected to a detailed search, chanted anti-government slogans and held banners with the portraits of victims and their names. Socially conscious popular artists, such as folk bands Yeni Türkü and Kardeş Türküler, as well as Bulutsuzluk Özlemi and Hayko Cepkin, gave concerts during the event. The families of one of the first victims to die in the protests, Mehmet Ayvalıtaş, also made an appearance during the event.

Turkish riot policem en use plastic bullet and tear gas during clashes with protestors after a rally on Sept. 1 5. AFP photo

Policemen then chased demonstrators down the narrow streets of Bahariye, reportedly resorting to tear gas and rubber bullets in high quantities.

Social media users reported that several people had been injured. Some demonstrators were also seen being detained in pictures taken by photojournalists, including İMC TV’s Gökhan Biçici, who was famously dragged into detention in June during the onset of the Gezi Park protests before being released. The popular district, where demonstrations had been held without incident since the end of May, witnessed fierce police attacks for the first during three days of protests between Sept. 11 and Sept. 13. During the three days, the crowd protested the death of 22-year-old Antakya resident Ahmet Atakan during a demonstration in support of students in Ankara opposed to a road construction that will cross Middle East Technical University’s (ODTÜ) leafy campus. September/15/2013

15 septembre 2013 - “La foule se rassemble à Kadıköy, Istanbul, pour un grand forum événement sur Gezi”

Fierce crackdown after rally

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16 septembre 2013 - “13 professeurs confrontés à une investigation pour participation aux manifestations de Gezi”

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13 teachers face investigation for participating in Gezi protests Local education authorities in the southern province of Adana have launched administrative investigations into 13 teachers for participating in antigovernment protests in June, the İhlas news agency reported on Monday. Inspectors from the Adana Provincial Education Directorate launched investigations into Kamuran Karaca, Orhan Alıcı, Ahmet Karagöz, Esra Aslan Kösele, Yalçın Alçiçek, Abdullah Yalçın, Halil Kara, Mehmet Akarsubaşı, Kenan Kalkan, Mehmet Rüştü Şatır, Münir Korkmaz, Ayhan Topal and Birol Satar for attending protests in Adana between June 4 and 19, after protests over the planned demolition of Gezi Park in İstanbul had turned into nationwide antigovernment protests. The inspectors reportedly requested defense statements from the teachers after showing them photographs of them taken during the protests. The teachers are reportedly being accused of leading the protests. Alıcı, a teacher working for 36 years, said he was exercising his democratic rights while attending the protests, claiming that the investigation is an act of “intimidation.” “They are trying to punish us for using our constitutional rights,” Alıcı said.

2 0 1 3 -0 9 -1 6 M uhabir: T O D A Y SZA M A N .C O M , İ ST A N BU L


Some six people were killed and thousands have been injured. September/17/2013

Gezi protesters detained and released in Ankara to face trial ANKARA

A Public Prosecutor’s office in Ankara will launch a mass case against individuals accused of attending Gezi Park protests in the city, with nearly 500 people who were detained and released in early protests estimated to be tried in the case in Ankara alone. One prosecutor has already opened six criminal files against some 137 individuals and a new mass case is set to begin soon, daily Cumhuriyet reported today.

A Public Prosecutor’s office in Ankara will launch a m ass case against indiv iduals accused of attending Gezi Park protests in the city , with nearly 500 people who were detained and released in early protests estim ated to be tried in the case in Ankara alone. DAILY NEWS photo / Selahattin SÖNMEZ

protesters began in Turkey.

The first case regarding the Gezi protests was launched after a protest on June 16 in Ankara’s central square Kızılay against some 35 people who assembled to denounce the fourth death since clashes between riot police and

Protests hit a peak on June 15 when Ethem Sarısülük, who was allegedly shot by a police officer in Ankara, was declared brain dead by his family, passed away on June 14. The cases then followed one and another in rapid succession. The indictment against the protesters is based on accusations of violations of a law on meetings and demonstrations (no. 2911), resisting security forces fulfilling their duty, and damaging public property. Three separate cases were accepted by Ankara courts. Gezi Park protests started May 27 when a group of activists from Taksim Solidarity, a civil group that had voiced criticism of the renovation plans all along, gathered in Gezi Park after bulldozers came to the area to cut down the trees in the park. On May 31 police launched a violent dawn operation on occupier protesters in Gezi and dispersed a few hundred protesters from the park with tear gas and water cannons and burned their tents. Protesters set up barricades around the empty park. Then the protests spread across Turkey and continued for nearly two months.

17 septembre 2013 - “Des protestataires de Gezi détenus puis relachés sur le point d’être jugés à Ankara ”

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the 2011 elections. However, those who don't support the ruling party are increasingly frustrated and many strongly supported the Gezi protests that started in May and spread to other provinces in the form of mass antigovernment protests that resulted in five deaths. Given Çarşı's strong support

23 septembre 2013 - “Le derby montre un football turc de plus en plus polarisé et politicisé”

Derby shows Turkish football increasingly polarized, politicized Sixty-seven people were detained on Sunday night as a result of violence that broke out in a derby game between Beşiktaş and Galatasaray at Atatürk Olympiad Stadium, in what is seen as the latest in a series of events indicating that football will be a major new arena for the playing out of political antagonisms between social groups. Beşiktaş fans invaded the pitch in the 92nd minute of the game, causing it to be delayed indefinitely; this was seconds after the referee had given a red card to Galatasaray player Felipe Melo, who taunted Beşiktaş fans in front of the bleachers, thus provoking their invasion. Of the 67 detained, 12 were minors. All suspects were released following interrogation at Başakşehir Police Department, but they were each handed one-year spectator bans. Although violence at sports events is common in Turkey, there is an additional political aspect to Sunday's incident. Pro-government fans have claimed that members of the Çarşı fan group, which lent major support to the antigovernment Gezi protests of May and June, invaded the pitch. Still others have said the unruly spectators were members of 1453 Kartalları -- Eagles of 1453, the year in which Ottoman armies conquered then-Constantinople, now İstanbul -- an alternative fan group established very recently under orders of the Justice and Development Party (AK Party), according to some accounts. Beşiktaş Çarşı made an announcement claiming that the pitch invaders had nothing to do with Çarşı. “These events were orchestrated. Melo is not the reason, he was only the means [of provocation],” the group tweeted on its official account. Some said the pitch invaders shouted pro-Gezi slogans, while other witnesses said that a group of 100-150 fans who seemed to be detached from the game in progress broke onto the pitch. One of those detained said he ran onto the pitch out of frustration at Melo's taunting, police sources said.

Politics, violence and football Turkey has been strongly polarized politically during the past decade. The AK Party government has strong voter support, having gained half of the vote in

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for all protestors regardless of their favorite team, it comes as no surprise that football is the new field for political clashes, but the government's later attempts to control football fans have also probably played a role. The government hastily adopted a regulation banning political slogans at games at the start of the league this summer. The government reaction was not very different after Sunday's derby game. “Radical measures will have to be taken to ensure that such events do not occur again,” said Deputy Prime Minister Bülent Arınç, speaking to journalists on Monday. Another deputy prime minister, Bekir Bozdağ, also commented on the game, saying he didn't think Sunday's violence was the result of an organized endeavor, however he did warn against “radical groups” and even terrorist organizations trying to dominate football. İstanbul Governor Hüseyin Avni Mutlu tweeted his regrets, saying a game that was supposed to be an enjoyable challenge had caused disappointment among all fans.

Security weakness blamed There were security flaws in Sunday's game. Local sports officials admitted that the stadium was filled beyond capacity and thousands entered without tickets. Many of those who came in by climbing over barriers and stadium walls were also, naturally, not searched. Minister of Youth and Sports Suat Kılıç said in a press conference on the game that it was possible to remove some amendments to a 2011 law, as these assigned the duty of ensuring stadium security to private security companies instead of the police. “Stadium security can be taken from private firms and given back to the National Police Department,” Kılıç said. However, he added that UEFA and FIFA generally prefer a less pronounced police presence inside stadiums. Minister Kılıç said: “Ten of the entrance doors to the stadium were broken and the security wall was broken. It has also been established that many turnpikes were vandalized. It is also debatable whether monetary fines and one-year match viewing bans will be adequate [punishment for the pitch invaders].” However, İstanbul Police Chief Hüseyin Çapkın denied allegations that there were security flaws. “Nobody entered without a ticket. They only entered after tearing their tickets because some of the turnpikes didn't work.” He also indicated that further detentions were expected.


Republican People's Party (CHP) Deputy Sezgin Tanrıkulu claimed on Monday that the events were a plot against Çarşı, which he claimed the government wants to punish for its support of the Gezi protests. He also filed a parliamentary inquiry addressed to Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan, asking whether the government was conducting a policy of intimidation against the fan group. In his query, he also recalled news stories claiming that four prosecutors specializing in sports and fan violence had been assigned to watch the derby closely ahead of the game. However, the İstanbul Prosecutor's Office denied on Monday that any prosecutors had been assigned the task of monitoring the game at any time. Professor of political science Doğu Ergil, answering Today's Zaman's questions on the game, said a “developmental delay” in Turkish democracy seems to be the cause of the increase in politically motivated violence at sports events. “Society is frustrated due to the arrested development of democracy, and frustration triggers violence. Since there are no other outlets to express one's frustration, this is what happens.” He said so far Turkey has failed to establish democracy as a common ground or as a form of partnership for all. Ergil noted that Turkey's historical tradition of “tutelage” regimes remains in place. “Whichever group dominates the state, it puts this system of tutelage to work. But democracy is a culture of compromise, and imposing one's opinions on others leads to frustration.” He said the government's move to outlaw political slogans at football games was what caused the frustration at this particular event. “Governments in Turkey are not here to govern, but to give orders.” He blamed a “might makes right” mentality as the cause of the polarization, both in sports and other fields. Recalling last-minute changes passed in Parliament to ease the punishments of several football clubs whose administrators were found guilty of match rigging last year, Ergil said: “There are no rules in Turkey. There is only [government] power. And things transpire the way they want them to.” Koray Çalışkan, a lecturer in political science at İstanbul's Boğaziçi University, agreed with Ergil, saying the AK Party's blend of authoritarianism and political Islam was causing frustration among the masses. “This is called a ballotocracy. Democracy is the name you give to what is done between two elections. Erdoğan is criminalizing every act. He accused Kurds on a hunger strike of eating kebabs; he demeaned those who protest at Gezi as thugs. He treats legitimate and democratic protests as a crime.” As a rule, “Non-political spheres are politicized as democracy weakens,” Çalışkan explained. He also added: “The AK Party holds its own party congresses at stadiums, but then won't let people use political slogans, which is slightly reminiscent of Hitler's era. People first take to the streets, and then when that is suppressed, to the stadiums.”

Çalışkan also said: “I think [Eagles of] 1453 was founded by the AK Party, although of course that was possible indirectly.” He said that if there is further pressure on sports fans, nobody will be able to tell where, when or how the tension might explode. However, a spokesperson for Eagles of 1453, denied any links to the AK Party. He also said none of their members were taken into custody during the pitch invasion detentions on Sunday night.

Politics and football Security flaws or not, the political aspect in the violence's aftermath is undeniable. AK Party Deputy Şamil Tayyar, known for his outspoken support and love of the prime minister, initially took the invaders to be members of the pro-Gezi Çarşı and then wrote in a tweet during the pitch invasion: “They are chanting pro-Gezi slogans. They have no dignity.” Rivalry between politically differing fan groups has in fact been the norm since the start of the league in mid-August. Pro-government and pro-Gezi groups supporting Beşiktaş, Galatasaray and Fenerbahçe have fought on the bleachers at almost every major game. The games were also highly politicized, with pro-Gezi groups chanting Gezi slogans in the 34th minute of every game, as 34 is İstanbul's license plate number. Only the pro-government team Kasımpaşa chanted slogans praising the government and Turkish riot police, who were widely criticized both nationally and internationally for their brutal handling of the Gezi protests, in the 34rd minute of their team's games. Since 2010, fans have been increasingly inclined to express their political frustrations at sports events. Erdoğan was loudly booed in 2012 by Fenerbahçe fans as he attended the funeral of legendary player Lefter Küçükandonyadis at Fenerbahçe's Şükrü Saracaoğlu Stadium. Previously, he was booed by fans at the opening ceremony of the new Galatasaray stadium in 2011 and also in the basketball arena, at the final match of the 2010 FIBA World Championship which was hosted by Turkey and contested by Turkey and the US. *Aydın Albayrak from Today's Zaman's Ankara bureau contributed to this report. 2 0 1 3 -0 9 -2 3 M uhabir: E . BA RI Ş A L T I N T A Ş, İ ST A N BU L

23 septembre 2013 - “Le derby montre un football turc de plus en plus polarisé et politicisé”

CHP deputy questions pitch invasion

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En Turquie, des "violations des droits de l'homme à grande échelle" Le Monde.fr avec AFP | 02.10.2013 à 11h34 • Mis à jour le 02.10.2013 à 12h28

d'Istanbul, menacés par un projet gouvernemental d'aménagement. La dispersion brutale de ces militants écologistes par la police a entraîné la propagation du mouvement à toute la Turquie et son évolution en une vaste contestation antigouvernementale, les manifestants accusant le premier ministre Recep Tayyip Erdogan d'autoritarisme et dénonçant sa volonté d'"islamiser" le pays (/europe/article/2013/08/08/erdogan-prie-les-femmes-turques-d-avoir-au-moins-troisenfants_3459254_3214.html)

2 octobre 2013 - “Des violations des droits de l’homme à grande échelle”

La place Taksim, à Ankara, occupée par de nombreuses personnes, qui manifestaient ainsi leur opposition au gouvernement Erdogan, en juin. | JOHANN ROUSSELOT

Manifestation à Istanbul après la mort d'un manifestant de 22 ans, le 12 septembre. | AFP/GURCAN OZTURK

Amnesty International n'a pas maché ses mots sur la répression des manifestations en Turquie , en juin. L'organisation a dénoncé (http://w w w .amnesty.fr/) , mercredi 2 octobre, des "violations des droits humains à très grande échelle" dans la gestion des contestations antigouvernementales de juin. "Le droit de se réunir pacifiquement a été systématiquement bafoué et les violations du droit à la vie, à la liberté et à ne pas être torturé et maltraité ont été nombreuses".

En juin, la Turquie a été secouée par une vague de manifestations sans précédent (/style/article/2013/06/15/la-turquie-fait-son-mai-68_3429352_1575563.html) depuis l'arrivée au

Dans son rapport, Amnesty International souligne qu'au moins trois manifestants sont morts à la suite d'un usage excessif de la force par la police (/europe/chat/2013/06/12/turquie-jusqu-ou-ira-erdogan_3428778_3214.html) , qui a dans certains cas utilisé des balles réelles pour disperser les opposants. Lire aussi : " (/europe/article/2013/09/24/quatre-policiers-turcs-seront-juges-pour-lem eurtre-d-un-m anifestant_3483843_3214.htm l) En Turquie, des policiers seront jugés pour le meurtre d'un manifestant (/europe/article/2013/09/24/quatrepoliciers-turcs-seront-juges-pour-le-m eurtre-d-un-m anifestant_3483843_3214.htm l) " (/europe/article/2013/09/24/quatre-policiers-turcs-seront-juges-pour-le-m eurtre-d-unm anifestant_3483843_3214.htm l)

EMBARGO SUR LE GAZ LACRYMOGÈNE RECOMMANDÉ

L'ISLAMISATION DU PAYS DÉNONCÉE

L'Union des médecins de Turquie (TTB) a dénombré six morts, dont un policier et un manifestant mort durant des heurts en septembre, ainsi que plus de 8 000 blessés. Selon la TTB, plus d'une dizaine de personnes ont eu un œil crevé par ces tirs, et on comptait de nombreux cas de traumatismes crâniens.

Ce mouvement de contestation est né de la lutte de défenseurs de l'environnement pour la sauvegarde des arbres du parc Gezi, dans le centre

Amnesty dénonce également le recours fréquent par la police à des tirs de balles en caoutchouc visant la tête ou le haut du corps, des tirs de grenades

pouvoir du parti islamo-conservateur, en 2002.

80

.

lacrymogènes visant directement les manifestants (/europe/article/2013/09/16/nouveauxheurts-en-turquie_3478151_3214.html)

, les passants ou dans des lieux clos. L'ONG

dénonce en outre des sévices sexuels infligés par des policiers à des


percent of the detained participants are between the ages of 18 and 25 and 26 percent of them are between 26 and 30 years old. Only 1 percent of the suspected protestors are over 40.

78 percent of Gezi Park protest detainees were Alevis: Report ANKARA

Almost 80 percent of protesters detained as part of the Gezi Park protests were Alevis, according to daily Milliyet citing a report by Turkish security and intelligence authorities.

More than 5,500 dem onstrations or activ ities were staged within the fram ework of the country -wide m ov em ent dubbed “Gezi protests” that were prolonged for 1 1 2 day s after being kindled in Taksim Gezi Park at the end of May , according to an analy sis report. DAILY NEWS photo, Em rah GÜREL

The daily reported that the authorities have prepared a comprehensive and detailed analysis of the anti-governmental protests spread across the country over summer, using detainees as samples.

More than 5,500 demonstrations or activities were staged within the framework of the country-wide movement dubbed “Gezi protests” that were prolonged for 112 days after being kindled in Taksim Gezi Park at the end of May, according to the analysis reported by daily Milliyet columnist Tolga Şardan Nov. 25. The security forces’ study also sheds light on the characteristics of the protestors, by using more than 5,000 detainees’ personal data as samples to determine the profile of whole movement. Seventy-eight percent of people detained were Alevis, the report said. Also according to the analysis, only 12 percent of the suspects are “linked with political parties,” 6 percent of which are involved in “extremist leftist groups,” dubbed as marginal left groups by the Security Directorate. Some 4 percent of them also alleged to be working for “terrorist organizations and their legal organizations affiliated with them.” Around 3.6 million people attended demonstrations while 5,513 of them have been detained by the police in the 80 provinces the protests erupted in. The Black Sea province Bayburt was reported to be the only province in which no protests were staged, the analysis revealed.

When looked to financial conditions, 39 percent of them say their monthly income is between 0 to 499 liras, 15 percent of them say between 500 to 999 liras and of 31 percent were between 1000 to 1999 liras. One fifth of them declared they earn more than 2,000 liras in a month. Moreover, 189 people have been arrested within the investigation looking into the incidents. 4,329 people, including 697 police officers, have been injured and five people have died. The research also claims the protests took the heavy toll of approximately 139 million liras. Damage on business constitutes half of the amount, 74 million Turkish Liras. Damage on police cars come second with 15.5 million liras. The destruction of municipality vehicles and reconditioning pavement also caused a 10 million lira loss each. Public buildings, the Justice Development Party’s (AKP) buildings, private cars, bus stations and traffic signs also received damage during the protests, the report reads. November/25/2013

25 novembre 2013 - “78 pourcent des détenus du parc Gezi étaient Alévis : rapport”

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According to a “demographic analysis” conducted by the police, half of the suspects were women. Around 15 percent of them are primary or secondary school graduates; a quarter of them are high-school graduates, whereas more than half of them have a background in higher education: 25 percent of them are university graduates and 36 percent of them are still studying at universities. The young profile of the protestors was also affirmed by the police records, as 56

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Family and Social Policies Ministry.

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17 décembre 2013 - “37 détenus, dont des fils de ministres turcs, dans une enquête de fraude et corruption”

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37, including sons of Turkish ministers, detained in fraud and bribery probe ISTANBUL

Istanbul and Ankara police staged morning raids today as part of a probe into tender fraud and bribery operation allegations, detaining at least 37 people, daily Hürriyet reported on its website.

The son of Interior Minister Muam m er Güler, Barış Güler, was also detained in the operation. DHA Photo

The sons of three Cabinet members, Interior Minister Muammer Güler, Economy Minister Zafer Çağlayan and Environment and Urbanization Minister Erdoğan Bayraktar, are among the detained. Barış Güler, Salih Kaan Çağlayan and Abdullah Oğuz Bayraktar were detained on accusations of bribery, the report said.

Other detainees include Turkish construction tycoon Ali Ağaoğlu, Halkbank General Manager Süleyman Aslan, Azerbaijani businessman Reza Zarrab, Fatih Mayor Mustafa Demir and civil servants from the Environment Ministry and the Economy Ministry, according to Hürriyet. The police and the prosecutor’s office have yet to make an official statement about the raids. Speaking to reporters, Istanbul Governor Hüseyin Avni Mutlu avoided giving any details about the operations. “It is not proper to make statements at the moment when the legal process is ongoing,” he said. Environment Ministry General Manager Mehmet Ali Kahraman, Advisor to the Environment Minister Sadık Soylu, and Çağlayan’s executive assistants, Mustafa Behçet Kaynar and Onur Kaya, are among the detained. Meanwhile, Minister Güler has canceled his program today, which was scheduled to take place in the Bulgarian capital Sofia. He was set to attend a signature ceremony for the establishment of a border gate and common customs gate between Turkey, Greece and Bulgaria. Minister Çağlayan also canceled his program today following the operation. He was scheduled to attend a ceremony at 9:45 a.m. in the building of the Economy Ministry, where the Gölbaşı Education and Social Facility was set to have been transferred to the

The operations were launched in response to allegations of rigging state tenders and bribery, Anadolu Agency reported. Hürriyet reported that the operations were the result of one year of surveillance. The suspects are accused of accepting and facilitating bribes for some projects and getting construction permits for protected areas in exchange for money, the daily said. Today’s simultaneous operations are part of three separate investigations, Doğan News Agency reported. The investigations’ prosecutors are familiar names to the Turkish public. The operations are being headed by Istanbul deputy public prosecutor Zekeriya Öz, who is known for his work on the alleged deep-state Ergenekon coup plot case, and prosecutor Celal Kara. Kara was also a prosecutor in cases including the military espionage trial. PM not informed about operation The three prosecutors operating the three separate investigations did not inform the Istanbul Public Prosecutor about the operation and also did not enter the operation into the National Judiciary Network Information System (UYAP) system. Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan avoided commenting on the morning’s corruption operation while answering reporters’ questions after a mass opening ceremony in the Central Anatolian province of Konya. “It would not be right for me to speak before the legal process is finalized,” he said. Erdoğan was not informed about the operations and learnt about it when the detainments started, daily Hürriyet reported, quoting an unnamed source from Ankara. Halkbank came to the agenda in April when it denied the claims that it was carrying out any operations that could break sanctions on Iran. Halkbank issued an official statement on April 21 to deny that it was in breach of sanctions imposed by the United States on Iran, after local media recently reported some 47 deputies in the U.S. Senate had asked for sanctions on Halkbank. The Turkish press had stated that the U.S. Senate had started a campaign against Turkey, accusing it of raising its trade volume with Iran despite the U.S.-imposed sanctions on Iran due to its nuclear program. The reports said the campaign was led by the pro-Israel lobby AIPAC, along with the support of 47 deputies, who sent a letter to both the Secretary of State John Kerry and the Treasury Secretary Jack Lew recommending sanctions on Halkbank for its operations transferring gold to Iran. Turkey, Iran’s biggest natural gas customer, has been paying Iran for energy imports in Turkish Liras, as sanctions prevent it from paying in dollars or euros. December/17/2013


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Urban rally turns into graft protest in Istanbul's Kadıköy ISTANBUL

An Istanbul rally against the government’s urban planning projects turned into a protest on the ongoing corruption and bribery probe

Hundreds gathered in Kadıköy Square in protest at the Turkish government’s urban policies and recent corruption claims Dec. 22, witnessing a brief police intervention.

Hundreds gathered in Kadıköy Square in protest at the Turkish gov ernm ent’s urban policies and recent corruption claim s Dec. 2 2 . DHA photo

businessmen.

The Istanbul City Demonstration, which was planned to denounce the government’s mega construction projects that have threatened green areas of the city and urban transformation projects accused of causing social destruction, turned into a mass meeting of people to protest recent corruption allegations against four Cabinet members, their relatives, a mayor and a number of

While protestors were walking towards the square along the ferry docks, a fight between some police officers and the protestors led police to fire tear gas and use water cannons on demonstrators to disperse them. The tensions, which reportedly erupted after a small group of protesters threw stones at officers, calmed down after a brief intervention. Hundreds of people, including representatives of some of Turkey’s nongovernmental organizations and opposition parties Republican People’s Party (CHP) and the Peace and Democracy Party (BDP), protested the bribery and urban policies with slogans like “Let’s protect Istanbul against plundering” and “Do not touch to my house, my city, my neighborhood, my park and my forest.” Police clash wit h demonst rat ors in Ist anbul

of the alleged fraud before the public.

Anti-gov’t slogans The protesters also shout out slogans calling the government to resign and give account

The rally’s initial objective was voicing Istanbul people’s complaints regarding major

The third Istanbul airport, third bridge, Northern Marmara Highway and crazy canal project envisioned by the prime minister are among those projects that are feared to destroy Istanbul’s greenest area, the northern forests. The government’s massive urban transportation projects, which have been one of the main roots of the Justice and Development Party (AKP) rulership’s development understanding, were also objected to by the participants of the rally. Protesters argued these projects were actually aimed at “providing unearned income resources for some capital owners, local governments and state housing agency (TOKİ).” The projects are also criticized for being indifferent to the social consequences of such transformations. Many roads on Istanbul’s Anatolian side were closed for the rally yesterday, which was officially permitted by the Istanbul Governor’s Office. December/22/2013

22 décembre 2013 - “Un rassemblement urbain tourne en manifestation contre l’affaire de corruption à Kadıköy, Istanbul”

transportation projects threatening to destroy thousands of trees in Istanbul.

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25 décembre 2013 - “Le Ministre de l’Environnement annonce sa démission, appelle le Premier Ministre Erdoğan à partir”

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Turkish economy, interior ministers resign amid graft scandal ANKARA

Turkish Economy Minister Zafer Çağlayan and Interior Minister Muammer Güler, whose sons were arrested last week on accusations of bribery and corruption, announced their resignations this morning.

Environment Minister Bayraktar announces resignation, calls on PM Erdoğan to quit ISTANBUL

Environment and Urban Planning Minister Erdoğan Bayraktar announced his resignation from Cabinet and Parliament today, further calling on Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan to resign to ease the turmoil over a continuing graft investigation that has gripped the country.

The announcement came hours after Çağlayan returned from a trip to Pakistan, where he accompanied Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan. “It is clear that the operation that was launched on Dec. 17 is a dirty [game] against our government, our Turkish Econom y Minister Zafer Çağlay an and Interior party and our country,” Çağlayan Minister Muam m er Güler announced their resignations this said in a written statement. “I have m orning. CİHAN photo left my duty as the economy minster to spoil this ugly game in which my son and my close aides were implicated and to allow the facts come out." "I presented my resignation verbally to the prime minister on Dec. 17 [the date his son was detained in the corruption operation]. Today I presented it in writing," Muammer Güler said in a statement. The high-level graft probe has shaken the political establishment, exposing a bitter feud between the Justice and Development Party (AKP) government and the Islamic scholar Fethullah Gülen, whose followers hold key positions in the police, judiciary and secret services. Twenty-four people have been arrested under the corruption investigation that hit Turkey last week, including the sons of Interior Minister Muammer Güler and Çağlayan. In response, approximately 70 police officers, including the powerful head of Istanbul’s force, have been sacked or moved to different posts.

December/25/2013

Bayraktar joins Interior Minister Muammer Güler and Economy Minister Zafer Çağlayan, who also announced their resignations earlier today. Bayraktar said most of the amendments on construction plans mentioned in the investigation had been made with Erdoğan’s knowledge. He also added that he received pressure to submit his own resignation. Erdoğan Bay raktar (R) greets ruling AKP supporters in Trabzon on Dec 2 2 . DHA photo

“With your permission, I want to make very short statements in the form of a press statement,” Bayraktar said during a live broadcast on the private channel NTV, while noting his innocence in the claims stemming from the Dec. 17 probe. “It is of course a right and an authority for Mr. Prime Minister to work with whichever minister he wants and to remove whichever minister he wants from office. But I do not accept the pressure being put on me which says, ‘Resign because of an operation in which there are statements of bribery and corruption and release a declaration that will relieve me,’” Bayraktar said. “I do not [accept that] because a big part of the zoning plans that are in the investigation file and were confirmed were made with approval from Mr. Prime Minister,” he said. Declaring that he resigned from both Parliament and the Cabinet, he said, “For the sake of the well-being of this nation and country, I believe the prime minister should resign.” December/25/2013


The associations in Beyoğlu applied to court for the cancellation of the projects on the ground that it lacked participation from locals and the protected areas are removed from protection by giving titles such as, “urban transformation area” or “tourism area.”

Istanbul court cancels construction plans in Beyoğlu ISTANBUL

An Istanbul court canceled construction plans for the city’s central district Beyoğlu after experts claimed the plans have a “touristicization” effect on the district by excluding the locals, daily Radikal reported on Dec. 24.

Istanbul 1 0th Adm inistrativ e Court canceled the Bey oğlu m aster dev elopm ent plan and Bey oğlu protection plan, which included the construction of a m osque near Taksim Square. DAILY NEWS photo, Em rah Gürel

Istanbul 10th Administrative Court canceled the Beyoğlu master development plan and Beyoğlu protection plan, which included the construction of a mosque near Taksim Square.

The expert report on which the court’s decision was based on claimed Beyoğlu would completely become “a touristic place” and “locals would be alienated from life.” The Beyoğlu District Associations Platform has filed lawsuits against the Beyoğlu construction plans prepared by the Istanbul Greater Municipality in 2011. The court canceled the plans on the grounds that it lacked unity, it is not in line with upper scale plans and the construction does not have urbanization principles, as well as the lack of a “participative space management model” in the plans. Because the court canceled the plans, the municipality has to prepare new plans within six months, according to regulations. The representatives of the Beyoğlu District Associations Platform held a meeting at the Chambers of Architect building over the court decision. The platform representatives agreed construction plans should be immediately halted, Bianet, news website reported. A mosque project in Taksim, a facility project in Dolmabahçe, a parking lot project in Galatasaray Square and the İmalat-ı Harbiye project in the Mimar Sinan University should be stopped after the court’s decision, according to the platform members.

December/25/2013

25 décembre 2013 - “La Cour d’Istanbul annule les projets de construction à Beyoğlu”

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However, many other projects in and near Beyoğlu will not be affected by the court decision. The Tarlabaşı renovation project, a yacht port project planned to replace the shipbuilding yards at the Golden Horn and the Galataport project will not be affected by the court decision because they are not included in the Beyoğlu construction plans, but planned as separate projects, according to the daily Radikal.

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27 décembre 2013 - “Je jugerais le Conseil Suprême des Juges et Procureurs si j’en avais l’autorité”

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I would judge the Supreme Council of Judges and Prosecutors if I had authority: Turkish PM ANKARA - Hürriyet Daily News

Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan said he would like to judge the Supreme Council of Judges and Prosecutors (HSYK) over its stance against a governmental decree, if he had the adequate authority.

Prim e Minister Recep Tay y ip Erdoğan speaks during a conference in the Western prov ince of Sakary a, Dec. 2 7 . AA photo

judge them, if I would have adequate authority.”

“From here, I am filing a criminal complaint [against the HSYK]. The HSYK has broken the law. They have violated article 138 of the Constitution by making a statement on [the change of the procedures of] law enforcement while a case on it was still continuing at the Administrative Court. Now I ask: who will judge the HSYK? Do you know who will do it? The people,” Erdoğan said during a conference in Sakarya on Dec. 27. “I would like to

The HSYK said on Dec. 26 that the government’s initiative to change the procedures of law enforcement that obliges prosecutors and police chiefs to seek the consent of their supervisors before taking any action was unconstitutional. The Administrative Court annulled the decree the following day. Erdoğan also took aim at Istanbul prosecutor Muammer Aktaş who harshly criticized the government for not allowing him to carry out a corruption operation allegedly worth 100 billion dollars. “Can a prosecutor distribute a statement in front of the courthouse? Can something like that happen? For us, this kind of a prosecutor is the black sheep of justice. How can you do this?” said Erdoğan. “Now I ask the HSYK. I am also filing a criminal complaint about this prosecutor. What will you do or what did you do about this person?” he said. Erdoğan continued his criticisms against the prosecutor and asked him “Who are you working for? If you do not explain it, we will release it.” Erdoğan described the ongoing fight between his government and the movement of the Islamic scholar Fethullah Gülen as a struggle between old and new Turkey. He also depicted the current corruption operation as the final hurdle obstructing the government’s efforts to build the new Turkey.

“Turkey is at a junction: Either the old Turkey will continue or the new Turkey will prevail. The resistance is against the building of the new Turkey. But I tell you that this is the last resistance. They are offending for the last time. They are using all their means for the last time. With God’s help, we will demolish this resistance and we will close the doors to the old Turkey,” he said. “They will be not able to stop the building of the new Turkey.” Another loser of this process will be the “chaos lobby” that includes international powers, interest lobby and those who are against the growing of Turkey, Erdoğan said. “We will move forward toward 2023. The interest lobby, the terror lobby will lose. We’ll become strengthened out of this process.” Recalling that prosecutors were trying to launch a new corruption operation against the Turkish railway directorate, Erdoğan said: “Why have they hit at the railway? Because we are making a high-speed train.” People protect their government In an address to people in Sakarya later in the day, Erdoğan argued that the main target was his government and that the corruption operation was just a cover, drawing alleged parallels with what was done to Adnan Menderes, who served as prime minister between 1950 and 1960. In a strong-worded criticism against the judiciary, Erdoğan said sovereignty belonged to the people and not to the judiciary. “Everybody should be well aware of his place in the Constitution,” he said, suggesting that the target of the ongoing operation as the people’s will. Reiterating his rhetoric that “international powers” were behind the operation, Erdoğan linked the current development with the Gezi Park protests. “They weren’t able to be successful with the Gezi events. Now they are trying this. But they won’t be successful.” December/27/2013


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Prominent Turkish businessmen among arrest list in second corruption probe: Report ISTANBUL

Prominent businessmen were among the 41 suspects who were issued arrest orders in the second corruption probe, daily Hürriyet reported Dec. 27.

The second graft probe, reported to be larger than the first, which has shaken the gov ernm ent, was m ade public with great controv ersy after the head prosecutor of the case announced the inv estigation files were “taken from his hands.” CİHAN photo

The list of names contained in the official prosecution documents obtained by the daily included Nihat Özdemir, the chairman of Limak group, who is part of a consortium which has won the contract to build Istanbul’s third airport, Saudi businessman Yasin al-Qadi, who has been accused of financing terrorism in the past and the owner of the BIM discount retailer, Mustafa Latif Topbaş.

The second graft probe, reported to be larger than the first one that has shaken the government, was made public with great controversy after the head prosecutor of the case announced the investigation files were “taken from his hands.” Muammer Akkaş said in a statement Dec. 26 the arrest orders he made as part of the investigation were not carried out, despite having been conveyed to the police department. The documents published by Hürriyet charged the suspects of “founding a criminal organization,” “bribery and influence peddling,” “tender fraud,” “forgery in official documents,” “clearing assets acquired through criminal activity” and “threats.” Other names on the list included the executives of two other construction companies that are part of the joint venture which won Istanbul’s third airport tender, along with Limak: Orhan Cemal Kalyoncu and Ömer Faruk Kalyoncu board chairman and deputy chairman of Kalyon respectively as well as the board member of Kolin, Celal Koloğlu. The multifaceted businessman Abdullah Tivnikli, who is the partner of the Batı Hattı A.Ş., a company which holds Gazprom deals, and Abdullah Kavukçu, partner of Simit Sarayı, a popular chain of simit cafes, are also in the list. Koloğlu rejected the accusations following the publication of the documents, telling Hürriyet he had no links with the charges directed at him. In the same vein, Kavukçu told Hürriyet the accusations were the result of the strength of their brand, adding he was ready to testify if summoned.

The sons of former Interior Minister Muammer Güler and former Economy Minister Zafer Çağlayan, who handed over their portfolios Dec. 26 after resigning, were among the 24 people who have been formally arrested under the corruption investigation. The removal of the prosecutor from the second investigation stirred a huge outcry, especially among the opposition, but also inside the ruling Justice and Development Party (AKP). Three AKP deputies resigned from the party on Dec. 27, criticizing its stance over the graft allegations. December/27/2013

27 décembre 2013 - “ D’importants hommes d’affaires en arrestation dans une seconde affaire de corruption : rapport ”

Four ministers were implicated in the graft probe that has rocked Turkey since last week.

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that includes close ruling party allies would fuel volatility in the lira and further increase risk premiums for Turkish markets. No sign of reconciliation is

27 décembre 2013 - “Sur les marchés, la lire en chute libre alors que l’investigation se rapproche du Premier Ministre”

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expected from Erdoğan, who has repeatedly accused the opposition of conspiring with foreign elements abroad to take down his ruling government since this summer's anti-government protests.

Markets, lira in freefall as probe draws closer to PM

Turkey is vulnerable to any tightening of the cash supply globally as it needs to import almost all of the oil it uses, which gives it one of the world's biggest current account shortfalls and makes it dependent on capital inflows. 2 0 1 3 -1 2 -2 7

Turkish markets saw the bottom-line at their weakest in 17 months and the currency fell to fresh lows against the US dollar and the euro as an ongoing corruption probe moves closer to Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan. The growing political tension saw Turkish stocks slump the most in emerging markets on Friday; the Bourse İstanbul (BIST) fell 4.18 percent to 61,865, its lowest since July 2012. The lira weakened to 2.17 against the dollar and 3.001 against the euro on Friday. The currency recovered a little later in the day. On Wednesday, Turkish media outlets claimed that sources close to the case named Erdoğan's son, Bilal Erdoğan -- who has strong business ties, among 30 others who the prosecutor ordered to be detained. Scores of people, including the sons of two ministers and the head of state-run Halkbank, were formally charged in connection with the corruption inquiry last week, an earthquake in Turkish politics. The escalating corruption probe, which led to the resignation of several key deputies from Erdoğan's ruling Justice and Development Party (AK Party), fuels political risks in Turkey. The freefall in the lira escalated when one of three ministers who resigned in the ongoing corruption scandal called for Erdoğan to follow suit late on Wednesday. The lira remains weak despite a promise from the central bank to support the currency at the beginning of this week. The lira extended losses through the end of Thursday when an İstanbul prosecutor said an ongoing graft probe case he had been working on had been taken away from him. Three more AK Party deputies, including former Culture and Tourism Minister Ertuğrul Günay, resigned from their party in protest of the corruption scandal on Friday. The same day, a court blocked a government attempt to force police to disclose investigations to their superiors. To make things even worse, Erdoğan said on Friday he would prosecute Turkey's top judicial body if he had the authority because it had “committed a crime.” The yield on the two-year benchmark bond rose to 10.28 percent and the central bank injected $450 million in cash into the markets on Friday. The financial community and foreign investors in Turkey generally see Erdoğan as a politician who has supported a decade of growth and a broadly economically liberal policy drift. Observers argue the ongoing corruption probe

M uhabir: İ ST A N BU L , T O D A Y 'S ZA M A N


Turkey to be 12th largest global economy by 2028: CEBR LONDON

Turkey will be the 12th largest economy of the world by 2028, while Britain will surpass France and Germany to become Europe’s biggest, according to a study released by a British research group on Dec. 26.

The sam e report predicts Turkey will rank 1 7 th am ong the world’s largest econom ies at the end of 2 01 3 with a GDP of $82 2 billion. REUTERS photo

Turkey will climb to the 12th rank with a total gross domestic product (GDP) of $3.46 trillion in 2028, a Center for Economics and Business Research (CEBR) report on “World Economic League Table (WELT) for 2013,” has said.

The same report predicts Turkey will rank 17th among the world’s largest economies at the end of 2013 with a GDP of $822 billion, 15th alongside other emerging markets in 2018 with $1.28 trillion, and 15th again in 2023 with $2.13 billion. “However, the Turkish outlook does depend on political stability and continued disturbances of the kind seen in 2013 could discourage investment and hence growth,” CEBR notes. Assessing the latest CEBR report, Ekinci Economics Consulting Founder Sevin Ekinci told Anadolu Agency; “CEBR previously predicted that Turkey would take the 16th place by 2022. The revision might have come after seeing the slowdown in emerging markets, especially Indonesia, and the weak recovery in the European Union. They used to be much more positive about the Indonesian economy and did see it in 10th place.” Strikingly, the study also predicts Britain’s output will outstrip France’s by 2018 before displacing Germany by around 2030. “Germany is forecast to lose its position as the largest Western European economy to the UK around 2030 because of the UK’s faster population growth and lesser dependence on the other European economies,” the report said.

28 décembre 2013 - “ La Turquie serait la 12ème plus grande économie d’ici 2028 selon CEBR ”

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“If the euro were to break up, Germany’s outlook would be much better,” it added. “A Deutsche Mark-based Germany certainly would not be overtaken by the UK for many years if ever.” The think tank’s chief executive claimed that Britain’s economy would grow even faster if it left the European Union. December/28/2013

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27 décembre 2013 - “A Istanbul, la police organise la répression des manifestants dénonçant le scandale de corruption”

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Police in Istanbul stage crackdown on protesters denouncing Turkish gov't over graft scandal

Police chased protesters as they tried to escape from the narrow streets leading to the Cihangir neighborhood. The streets surrounding the area were affected by intense tear gas, reports said. Similar protests were held in Ankara and İzmir where police also resorted to tear gas and water cannons to disperse the crowds. Battles between protesters and police were also reported in Antakya, one of the key battlegrounds between locals and security forces during the height of the Gezi protests. The sons of former Interior Minister Muammer Güler and former Economy Minister Zafer Çağlayan, who handed over their portfolios Dec. 26 after resigning, were among the 24 people who have been formally arrested under the corruption investigation.

ISTANBUL

Police have staged a crackdown on protesters who took to the streets in Istanbul on Dec. 27 to denounce the corruption and bribery allegations against the government over a graft probe that has shaken the country since last week.

Protesters run away from a water cannon on İstiklal Av enue on Dec 2 7 . AFP photo

In scenes that were reminiscent of the nationwide Gezi protests, riot police fired tear gas and water cannon against a group of protesters who were attempting to gather on Istanbul’s iconic İstiklal Avenue and near the German Hospital in Cihangir, both in central Beyoğlu.

Police also fired rubber bullets against protesters. Many ambulances and fire trucks were seen entering the pedestrian road following the crackdown. Daily Radikal reporter Elif İnce, who was covering the protests, was among those shot by rubber bullets. She suffered an injury to her femur, but was subsequently able to continue reporting from the scene. Some of the protesters hurled fireworks and stones to the riot police officers. At least 31 people were detained, including three lawyers, the Istanbul Bar Association said. Footage and photos showed municipality workers closing the street cameras in the surroundings of the Taksim area ahead of the demonstration. Protesters, who gathered upon a call that spread via social media, urged the government to resign over the accusations that led to the resignations of three ministers. Protesters chanted “Everywhere is bribery, everywhere is corruption,” reminiscent of the slogan “Everywhere is Taksim, everywhere is resistance” that became the motto of the Gezi protests. They also shouted slogans like "Catch the thief!" in reference to the corruption allegations. Riot police officers fired rubber bullets on protesters who were staging a dem o at the İstiklal Av enue in Istanbul. AFP photo

December/27/2013


à jour récente du scandale de corruption accu Ce que nous livrent les journaux consant notamment des proches du gouvernement, cerne la dimension politique des événements, banques et groupes immobiliers. L’affaire en ce qu’on pourrait résumer en la gestion peu démocratique du conflit : ingérence du gouver- cours donne raison aux hypothèses concernant les enjeux que sous-tendent une certaine nement dans les affaires judiciaires, muselage stratégie de développement urbain mais dede l’opposition et entrave généralisée à la liberté d’expression, incitations à la haine et po- mande d’abord à être étudiée plus longuement par les services judiciaires avant que je puisse larisation encouragée de la société turque. La m’en emparer. J’ai tout de même ajouté ces compréhension de l’ensemble des événements ne peut être possible sans une certaine connais- articles au corpus initialement constitué, pousance de l’histoire, de l’évolution de la société et vant utilement servir à la construction de la de la situation actuelle de la Turquie. L’essai qui réflexion et des hypothèses de croisement avec les terrains de Bosphorus City et du MIPIM. Les suit a pour ambition d’expliquer, certes l’évolution de la situation politique, mais aussi urbaine groupes impliqués dans les mouvements autour à Istanbul. Et de revenir ainsi sur les enjeux des du parc Gezi sont pour beaucoup à l’initiative de nouvelles protestations suite à l’éclatement transformations urbaines et les revendications du scandale, ce qui me permet de rendre très profondes du mouvement. Il n’a cependant explicite ce lien entre mes deux précédents pas l’ambition d’expliquer les complexes impliobjets d’étude et celui des mouvements citoycations et enjeux pour les diverses minorités ens autour du parc Gezi. Les trois principales : Kurdes, Arméniens, Alévis ; ou encore son composantes entrant en jeu dans la production rapport au conflit syrien. urbaine sont alors réunies : la politique, l’économie et bien sûr, l’architecture. Ayant initialement été écrit au mois de juillet, ce texte ne prend pas compte de la mise 91



A propos de Gezi Parkı. Les événements dans leurs fondements.

En passe de devenir des événements notoires de l’Histoire turque, les protestations autour de la protection du parc Gezi et, directement attenante, de la place Taksim d’Istanbul sont révélateurs de la complexité des enjeux sociaux, culturels, politiques et économiques contenus dans les projets urbains de n’importe quelle partie du Monde et, localement, de l’état de la société turque. Les projets de restructuration de cet espace, considéré par beaucoup comme le cœur de la ville, consistent en la piétonnisation de la place et la reconstruction d’anciennes casernes d’artillerie de l’ère ottomane à leur ancien emplacement, c’est-à-dire sur le parc Gezi. D’autres projets autour de la place Taksim sont également en réflexion, notamment

la démolition du centre culturel AKM (fermé depuis 2008) et la construction d’une grande mosquée. Sans même connaître le détail des projets, on peut déjà considérer que le seul fait de vouloir modifier cet espace relève du défi. Hautement symbolique, chaque habitant d’Istanbul connaît la place Taksim. En tant qu’articulation entre la célèbre artère piétonne Istiklal et les quartiers périphériques, chacun y a des souvenirs, personnels ou collectifs. D’autant plus que la place est le principal lieu de rassemblement des manifestations, particulièrement celle des militants de gauche et d’extrême-gauche. Elle est marquée par les funestes événements du 1er mai 1977 où 34 manifestants ont trouvé la mort, directement touchés par des tireurs placés sur les toits ou 93


écrasés dans le mouvement de panique. Le choix de cet espace pour les rassemblements sociaux est d’abord pratique, cette vaste étendue étant d’abord le point de convergence privilégié des principaux moyens de transport. Mais, de raison supérieure, il regorge de symboles de la fondation de la République kémaliste et de sa modernité, ponctué par les imposants monument commémoratif et l’Atatürk Kültür Merkezi (centre culturel Atatürk). Le dessin du parc Gezi et l’organisation générale de la place datent en outre des premiers temps de la République, dessinés en 1940 par Henri Prost. La piétonnisation de la place Taksim serait a priori une bonne chose pour la rendre plus praticable, plus accessible aux diverses manifestations (et engins policiers). Mais cellesci sont interdites depuis le 1er mai dernier. Par ailleurs, les experts estiment que le passage des voies de circulation à dix mètres de profondeur, générant des rampes de 70 mètres de long sur les grands axes menant à la place, entraverait la circulation piétonne sur les pourtours de la place, rendant son accès plus difficile et révisant donc largement son nouveau statut de grande esplanade libérée de tout encombrement. Mais la photo sera belle et moderne, représentant une mégapole maîtrisée, pacifiée. Les anciennes casernes d’artillerie ottomanes, reconstruites de l’autre côté de la place par rapport à l’axe majeur de l’avenue commerçante et touristique Istiklal, parachèveraient ce tableau monumental d’une 94

Istanbul à la fois moderne et empreinte d’Histoire. Mais quelle Histoire, là est toute la question. On voit bien dans cette réécriture de l’espace, le gommage de certains symboles de l’ère républicaine kémaliste comme le parc Gezi et l’AKM suivi de la réapparition irrationnelle d’un bâtiment ottoman disparu et la construction d’une nouvelle mosquée, la conscience aiguë du gouvernement au pouvoir de l’économie symbolique. Il faut ajouter que la restructuration de la place Taksim n’est évidemment pas isolée, les demandes de reconstruction de bâtiments ottomans disparus affluent : plus de 200 pour le seul mois de juin 2013 (Pérouse, 2013). Les valeurs traditionnelles et islamiques contenues dans les symboles ottomans sont ainsi reprises par le gouvernement islamique turc, la gloire passée de l’Empire exalte le peuple et lui donne confiance en la possible résurgence d’un État puissant, pour peu qu’on suive les anciens préceptes ayant soit disant démontré leur efficacité et donc justesse. L’Histoire n’aurait alors « de place que strictement domestiquée et rapportée à des donations de sens et des usages contrôlés. »1 Parce qu’en effet, sa mise en valeur est bien trop approximative pour qu’on puisse la considérer justement. La reconstruction des casernes d’artillerie par exemple, avait été rejetée par le Comité de Préservation en l’absence de données précises sur l’ancien bâtiment. Malgré cela, le permis de construire a finalement été accordé par une plus haute institution, plus proche du pouvoir probablement. D’une manière générale, ce sont des 1 Jean-François PEROUSE, « Le parc Gezi : dessous d’une transformation très politique », Métropolitiques, 24 juin 2013.

quartiers entiers qui sont rasés, renouvelés (on emploie en turc yenilemek, “faire à nouveau”), comme à Tarlabaşı, Sulukule ou Süleymaniye. Les immeubles vétustes sont alors entièrement reconstruits, mais dans un moindre souci de reconstitution, souvent dans des matériaux différents, plus modernes et économiques, parfois sans même respecter la trame parcellaire précédente. Le renouvellement de la ville doit concerner la moitié de ses bâtiments d’ici vingt ans. S’il est peu probable que la mode ottomane s’applique à tous, on peut tout de même s’inquiéter de la façon dont sera mené un tel chantier par des hommes aussi fantaisistes dans leur usage du pouvoir. En effet, les déclarations autour de ces projets d’envergure se multiplient mais si la forme reste figée dans un façadisme creux, le fond, lui, semble pour le moins indécis : à propos des casernes ottomanes, le Premier Ministre a ainsi annoncé qu’elles contiendraient un centre commercial, puis un musée, ou bien un hôtel, peut-être des résidences, voire même une mosquée, se contredisant régulièrement. « Quelle importance ? », semble-t-il dire. C’est notamment contre cet usage arbitraire du pouvoir que s’élèvent les voix des protestants depuis fin mai. Bien sûr, comme je l’ai dit plus haut, les Istambouliotes sont attachés à la place Taksim et au parc Gezi et envisagent difficilement qu’on les transforme, encore moins qu’on les supprime, pour ce qui est du parc. D’autant plus que les espaces non construits se font rares dans le centre de l’aire


métropolitaine2. Mais cette cause n’a trouvé écho dans la population que lorsque les premiers activistes qui occupaient le parc suite à l’abattage de cinq arbres se sont faits expulsés au petit matin à grand renfort de gaz lacrymogènes et canons à eau. La violence policière, représentant la parole gouvernementale en actes, a suscité la colère d’un nombre croissant de citoyens à travers tout le pays. L’obstination du Premier Ministre, Recep Tayyip Erdoğan, déclarant le lendemain de l’intervention « Quoi que vous fassiez, notre décision est prise », et son mépris pour la cause, s’échappant pour un voyage de courtoisie dans les pays du Maghreb, n’ont fait que jeter de l’huile sur le feu. Pour beaucoup, c’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, celui-ci s’étant rempli à toute vitesse les semaines précédentes, notamment depuis les répressions des manifestations du 1er mai. Celles-ci avaient été interdites place Taksim, soit disant pour protéger les travaux en cours, mais les cortèges ont été violemment dispersés alors même qu’ils ne se dirigeaient pas encore vers la place. Les manifestations ont ensuite été interdites pour tout le mois de mai sur cette place et finalement jusqu’à nouvel ordre. Durant le mois de mai, les diverses manifestations de revendications tout à fait variées, généralement de taille modeste, défilant sur l’avenue Istiklal ont été à chaque fois encadrées d’un impressionnant dispositif policier, bloquant parfois la circulation piétonne sur cette artère majeure de la ville moderne. 2 Il faut rappeler qu’outre la dimension récréative, ils constituent des aires de repli vitales en cas de séismes, risque auquel la ville est fortement exposée.

Cette limitation de la liberté de manifester et, globalement, de la liberté d’expression est particulièrement grave alors que le gouvernement multiplie les déclarations et décrets interférant dans le mode de vie de ses concitoyens. C’est particulièrement le cas d’une nouvelle loi votée fin mai limitant de façon importante la vente d’alcool, après qu’Erdoğan ait déclaré que la boisson nationale ne saurait être autre que l’ayran, à base de yaourt, alors qu’elle est traditionnellement reconnue comme étant le rakı (alcool de raisin anisé), ou éventuellement la bière pour les fondateurs de la République. Les femmes sont encore davantage touchée par cette intrusion dans leur vie intime, le Premier Ministre menaçant de revenir sur le droit à l’avortement et incitant à la maternité d’au moins trois enfants par femme. Les populations concernées dépassent donc largement les écologistes, la jeunesse occidentalisée cliente des bars et restaurants de l’arrondissement de Beyoğlu et les autres habitués du parc. C’est bien sûr les kémalistes, défenseurs des symboles urbains de la République et de la laïcité, les musulmans anti-capitalistes, scandalisés du détournement des valeurs musulmanes dans les réseaux économiques et financiers, et les diverses “minorités” comme les Alévis ou les Arméniens, souffrant de longue date de la négligence des gouvernements à leur égard (commémorations bafouées, mépris de la différence), des Kurdes également, bien que les négociations en

cours dans le processus de paix avec le PKK3 les contraignent à rester en marge du mouvement. La diversité des populations, l’ampleur de la protestation a donné champ libre à une inventivité appréciable et interpellé la communauté internationale, principalement par le biais des réseaux sociaux. Ainsi, des manifestations ont eu lieu dans près de 80 villes de Turquie, reprenant les mêmes slogans et les mêmes codes, les mêmes actions. On n’oubliera pas des centaines d’hommes et de femmes dressés immobiles, les concerts de casseroles chaque jour à 21h et les batailles de pistolet à eau. Le défi d’un tel mouvement regroupant une diversité inédite de revendications et d’horizons politiques est évidemment de trouver un terrain d’entente pour que l’opposition continue de faire bloc face au gouvernement. Après des semaines de manifestations et de répressions, plus de 8000 blessés, 5 morts et des dizaines de personnes restant dans un état grave4, des milliers d’arrestations particulièrement parmi les journalistes couvrant les événements, les médecins soignant bénévolement les blessés, les avocats soutenant les détenus et évidemment les personnes directement impliquées dans les associations de protection du parc, après tout ça, tous clament qu’ils n’oublieront pas. La jeunesse, cible principale des nou3 Le PKK est le Parti des Travailleurs du Kurdistan (Partiya Karkerên Kurdistan en kurde), considéré comme une organisation terroriste par la Turquie et l’Union Européenne notamment. 4 Plus précisément, d’après l’Association Médicale Turque (Türk Tabipleri Birliği), il y avait eu au 10 juillet 8121 blessés, 5 morts, 61 personnes en état critique, 104 traumas crâniens et 11 aveugles.

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velles lois limitant la vente d’alcool, Erdoğan annonçant son souci d’éviter une « génération perdue », et considérée comme apolitique et apathique par ses aînés, a fait mentir ces allégations et montré son engagement dans la société civile, en tant que force vive des protestations. Cet éveil citoyen ayant déjà réussi à remporter l’annulation des projets de la place Taksim et du parc Gezi5 est un espoir pour la Turquie, une preuve de sa présence au Monde et du souci de justice de ses concitoyens. Ce que réclament les révoltés de Gezi, c’est donc leur liberté d’expression et d’exercer leur droit de manifester, ainsi que le respect des principes de laïcité et de non-intrusion dans la vie domestique. L’autorité exercée unilatéralement par le Premier Ministre (parfois appelé dictateur ou mieux, sultan) derrière lequel se rangent les membres du gouvernement, est finalement majoritairement perçue comme abusive, et les intimations à la démission sont le principal slogan des manifestations. En dehors des répressions policières et censures médiatiques, les projets urbains à l’origine du mouvement sont déjà le résultat d’un abus de pouvoir. Je l’ai dit plus haut, la reconstruction des casernes ottomanes n’a pas été autorisée par le Comité de Préservation. Il avait cependant accepté le plan de restructuration de la place Taksim, mais dans une forme apparemment différente de celle ensuite 5 La Cour Administrative a en effet annulé les projets de la place Taksim et du parc Gezi par décision de justice le 6 juin 2013, mais celle-ci n’a été rendue publique que le 4 juillet.

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présentée au public. Les chambres professionnelles d’architectes et d’urbanistes se sont massivement opposés à ces projets, comme ils se sont opposés au projet du troisième pont sur le Bosphore, actuellement en construction. Mais tout comme le Comité de Préservation, leur expertise n’est pas reconnue par le gouvernement6, R. T. Erdoğan déclarant par exemple à propos des casernes : « Le projet a été rejeté. Et nous allons rejeté le rejet. »7 Le premier dysfonctionnement pointé du doigt par ces mouvements est alors bien celui de la confiscation du droit à la ville. Il est ici intéressant de faire un petit détour par cette notion d’abord pensée par Henri Lefebvre et inscrite dans la déclaration d’Istanbul de 1996 lors du congrès international Habitat. Nul besoin d’expliquer ce qu’elle défend, mais édictée en 1968, elle fait partie des revendications du moi de Mai. On oublie en effet trop souvent que le rejet de la construction de la voie express sur la rive gauche et la colonisation du centre de Paris par des immeubles géants8 a participé à l’éclosion du mouvement plus large. Les révoltes turques ont parfois été comparées aux printemps arabes, mais tous sont d’accord pour rejeter de possibles similitudes, certains se réclamant en effet de mai 68, voire de la Commune de Paris. 6 Un amendement vient d’être voté, dans la nuit du 9 au 10 juillet 2013, retirant tout pouvoir à ces deux chambres. 7 déclaration du 4 février 2013 : “O yapılacak. Proje reddedilmiş. Biz de reddi reddedeceğiz.” 8 David HARVEY, « Le droit à la ville », in La Revue internationale des livres et des idées, n°9, janvier-février 2009.

Il faut savoir que si les organisations non gouvernementales, les associations civiles et professionnelles se font court-circuiter, faisant taire les oppositions possibles, les projets ne sont pas non plus conçus dans un souci de résolution des problématiques locales, puisqu’ils sont majoritairement conçus d’en haut, c’est-à-dire, d’Ankara. Le mode de gouvernance d’Istanbul est particulier en Turquie puisque jugé d’importance nationale. La ville est alors en quelque sorte mise sous tutelle de la capitale, Ankara, ce qui fait dire à Korhan Gümüş, ancien responsable du département des projets urbains de l’agence Istanbul 2010, que le développement d’Istanbul fonctionne de manière ‘’coloniale’’9. Il regrette évidemment l’absence de débat entre le gouvernement local et les citoyens ou experts indépendants, la logique étant de développer d’abord, d’écouter les plaintes ensuite. Les compétences du gouvernement central ne sont pas suffisantes pour développer correctement Istanbul, il essaie tout au plus de la développer économiquement, de manière maladroite et agressive, violente. « Si l’on donne un agneau à un charcutier, peut-on s’étonner qu’il le charcute ? » pointe alors Korhan Gümüş. Si la conception urbaine d’une ville est asservie aux dirigeants gouvernementaux, peut-on s’étonner qu’ils s’en servent à des fins politiques ? Comment alors serait-il possible de respecter les identités stambouliotes, la complexité historique et la richesse spatiale des lieux ? 9 Noah BLASER, « To fix Istanbul building’s woes, try one municipality at a time », in Today’s Zaman, 9 juin 2013.


Ayant été écrit au début de l’été, ce texte nécessite maintenant quelques mises à jour, septembre ayant tenu ses promesses d’une rentrée agitée. On a d’abord vu la reprise d’une résistance pacifique mais éclatante avec l’apparition de dizaines (centaines ?) d’escaliers peints aux couleurs de l’arc-en-ciel un peu partout dans le pays. L’initiative vient d’un retraité habitant un quartier voisin du parc Gezi, voulant simplement faire sourire les passants. Profitant de l’effet Streisand, l’escalier ayant rapidement été repeint en gris par la municipalité - du même gris triste et sale que les messages de révolte sur les murs, le réveil des çapulcu ne s’est pas fait attendre. Prenant aussitôt conscience de son erreur, le Maire a promis que l’escalier serait repeint et qu’il serait ouvert un referendum sur la possibilité de repeindre tous les escaliers de l’arrondissement de cette manière. En effet, il est préférable en ce début septembre de jouer la carte démocratique.

Istanbul est toujours en lice pour les Jeux Olympiques 2020, dont la nomination de la ville d’accueil est imminente. Ses chances paraissaient considérables mais le choix se reporte finalement sur la candidature plus sûre d’une mégapole d’importance indiscutable : Tokyo. Bien qu’aucune justification n’ait été apportée par le CIO, il paraît évident qu’une des raisons pour laquelle la Turquie a été écartée réside dans la contestation politique et sa répression actuelle. En effet, malgré les efforts diplomatiques, les manifestations et leur lot de violence ont repris - bien que jamais vraiment arrêtées, notamment à Ankara, sur le campus de l’ODTÜ, agité par la construction prochaine d’une autoroute en son milieu. Prenant connaissance des nouvelles répressions à Ankara et dans l’attente de jugements qui ne viennent pas à l’encontre des responsables des morts des mois de juin et juillet, les manifestations reprennent un peu partout. Notamment dans le Sud-Est du pays, davantage mobilisé et inquiet à propos de la politique étrangère de la Turquie en Syrie. C’est là que décède un cinquième manifestant. Les causes de l’accident font polémique mais suffisent à raviver l’esprit de Gezi. Les enjeux dépassent maintenant largement ceux de la préservation du parc et de la place Taksim, les tunnels la traversant ayant d’ailleurs été ouverts à la circulation. Le statut légal de ces constructions reste flou mais la lenteur de la justice turque et l’ambition sans frein du gouvernement favorise ce laisser faire. Il 97


n’est plus question de faire bonne figure à l’internationale dans une perspective olympique, mais d’assurer le maintien de l’AKP au pouvoir aux prochaines élections du printemps 2014. Et il semblerait que le Premier Ministre ne se soit pas résolu à changer de tactique, continuant de rassembler derrière lui une majorité lui étant a priori dévouée, jouant sur les lexiques moraux et économiques rationnels, et les dressant contre des “pillards” fantasmés. La possibilité d’une évolution de la constitution vers un régime présidentiel lui permettant d’accéder à un poste alors plus important augmente par ailleurs la mise. L’issue des élections reste imprévisible, tant la situation peut encore basculer, empirer ou se stabiliser. Cependant, la confiance dans le gouvernement ne retrouvera certainement pas sa cote précédente. Auprès des çapulcu, évidemment, mais la situation économique préoccupante10 du pays pourrait également faire perdre au gouvernement le soutien jusqu’ici assuré des “tigres anatoliens”. Encore une fois, la balle est dans le camp des puissants, des éternels décisionnaires.

10 La livre turque connaît en ce mois de septembre des taux historiquement bas.

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Le Marmaray a été ouvert, les travaux du troisième pont sur le Bosphore avancent, l’autoraute traversant le campus de l’ODTÜ à Ankara a été construite, mais rien de nouveau à Gezi. L’année 2013 se solde pourtant par un coup de tonnerre dans les affaires politiques turques, sur lequel je ne peux pas ne pas revenir ici, en ouverture de ce qui a été précédemment expliqué. Fin décembre, plus de cinquante personnalités politiques appartenant à l’AKP et hommes d’affaires proches du gouvernement ont été mises en examen, dans l’un des scandales de corruption majeurs de l’histoire de la Turquie. Le 25, les ministres de l’Intérieur, de l’Economie et de l’Environnement ont démissionné, leurs fils faisant partie des inculpés pour corruption, fraudes et blanchiment d’argent liés à des ventes illégales d’or en Iran (interdites par l’embargo). Le Ministre de l’Environnement doit également répondre de permis de construction jugés illégaux. L’entreprise d’Etat TOKI dont il

est responsable est alors mise en cause. Cette entreprise octroyait initialement des aides à l’accession à la propriété, avant d’avoir la charge de construction et gestion de logements sociaux, pour finalement devenir un promoteur immobilier aux préoccupations similaires aux sociétés privées. “TOKI est devenue une institution publique qui agit comme une entreprise privée.”11 Ce fonctionnement, dont une compréhension plus approfondie serait certes bénéfique, participe donc déjà d’une certaine privatisation de l’urbanisation. Par ailleurs, les terrains publics faisant partie des plans de construction de logements sociaux, alors gérés par TOKI, sont parfois finalement vendus à des promoteurs privés comme ce fut le cas à Ayazma, évoqué dans mon mémoire sur Bosphorus City, avec l’opération immobilière “My World” du promoteur allié de l’AKP Ali Ağaoğlu, star du MIPIM 2013. Il se trouve que Monsieur Ağaoğlu a également été inculpé dans l’affaire de corruption, mais finalement relaché. Affaire à suivre.

11 Mücella YAPICI dans Pierre PUCHOT, “En Turquie, le BTP sans frein fait les affaires de l’AKP”, Mediapart, 27 décembre 2013. [URL : http://www.mediapart.fr/article/ offert/9a70fc836d2aba66b1062928a2b14fd6]


HYPOTHESES DE CROISEMENT

On comprend rapidement comment mes trois objets d’étude se font écho les uns aux autres, comment la généralisation de certains modes de production urbaine transforme la ville et avec elle, la conception et perception que l’on en a. Et comment alors y réagissent les populations concernées. L’ensemble de la recherche est parcourue de la question du droit à la ville ou plus précisément de sa confiscation par les élites politiques et économiques. La gestion de la ville se caractérise aujourd’hui par la supériorité de la valeur d’échange sur la valeur d’usage1, rendant les initiatives citoyennes difficiles puisque devant répondre de la nécessité de rentabilité. Ou comme l’écrit Laurence Costes : « La dimension fonctionnelle domine au détriment du social (...), de l’appropriation par ses habitants, de l’urbanité des lieux. Les formes de ségrégation ‘’spontanée’’ ou ‘’programmée’’ participent à l’éparpillement des populations, à la désintégration de la ville comme œuvre collective. »2

Dans cette deuxième phrase, on pressent également les conséquences de l’urbanisation en archipels, et notamment des gated communities, sur ce qu’on appelle l’urbanité. Intervenir sur son environnement afin de le rendre conforme à ce qu’on en attend, à ses besoins et à ses valeurs, demande certains moyens. Ces moyens ne sont pas essentiellement financiers, ils sont également symboliques, sociaux, culturels. Il est nécessaire de vouloir et de se sentir faire partie de la collectivité urbaine pour participer des transformations de la ville. Pourtant, on l’observe souvent, les classes supérieures ont tendance à s’exiler, à fuir la ville pour des périphéries vierges, neuves : par exemple à Bosphorus City. Renonçant ainsi à exercer leur droit à la ville ? Ou plutôt, le déléguant aux promoteurs et aménageurs ? Ce type d’urbanisation est en effet destiné à cette tranche de la population dont la principale caractéristique est d’être solvable. La relation des classes supérieures au centre de leur ville est alors relativement ambiguë : les centres historiques, même 1 déjà énoncée par Henri LEFEBVRE dans Le droit à la ville, Anthropos, 1968. délaissés, concentrent les symboles urbains, 2 COSTES Laurence, « Le Droit à la ville de Henri Lefebla richesse de la ville et témoignent de son vre : quel héritage politique et scientifique ? », in Espaces histoire, de sa fondation. A Istanbul, j’avais et sociétés, n°140-141, mars 2010, p.180.

par exemple été frappée de voir que les habitants de Bosphorus City manifestaient contre les réaménagements de la place Taksim et du parc Gezi. Habitants qui m’avaient confié qu’ils évitaient de fréquenter ces lieux dans lesquels il se sentaient en insécurité. Contre quoi manifestaient-ils alors au juste ? S’agit-il d’un regain de conscience citoyenne ? d’un réveil de leur conscience stambouliote pour la défense de leur patrimoine collectif ? Peut-on alors envisager la conscience d’un devoir envers la ville ? La mobilisation de ces populations s’avère décisive dans les affaires urbaines, puisqu’elles détiennent le pouvoir économique. Comment maintenir leur conscience citoyenne éveillée, comment les sensibiliser aux problématiques urbaines et environnementales en général ? D’autre part, les habitants des centres doivent pouvoir s’emparer de leur environnement afin de le garder vivant, viable et enviable. Comment alors les encourager et leur donner les moyens d’exercer leur droit à la ville ?

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