DU BUREAU AU QUARTIER Rapport de stage - Naomi Garay Formation pratique S8 - Curry Vavart
Sous la direction de Benjamin Van Den Bulcke Ecole Nationale Supérieur d’Architecture de Montpellier Année 2018/2019
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Sommaire Une fiche résumée
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Redéfinir ses objectifs
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Structure professionnelle
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Concrétement Curry Vavart c’est quoi?
Du bureau au quartier
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Une arrivée en douceur Au fur et à mesure du mois de juin Un mois de juillet au coeur du quartier
Réflexion critique
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Quand l’aménagement se fait éphémère
Conclusion personnelle
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Annexes
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UNE FICHE RÉSUMÉE
Maître de stage: Pauline Neghza Coordinatrice des projets de territoire CDD de septembre à février 2018/2019
Organisme d’accueil: Curry Vavart Collectif pluridisciplinaire 1-3 rue Frédérick Lemaître 75020 Paris contact@curry-vavart.com
En 2017 Pauline intègre le Collectif Curry Vavart pour une année de service civique, elle s’y plait et trouve rapidement sa place au sein du collectif. L’année suivante, elle postule pour le poste de coordinatrice des projets du territoire qu’elle obtient. Aujourd’hui elle est à la tête de l’organisation des actions culturelles de Curry Vavart, animée par l’ambition de créer et renforcer le lien social dans les quartiers où est implanté le collectif.
Enseignant encadrant: Benjamin Van Den Bulcke Architecte DPLG, Enseignant à l’ENSA Montpellier
Programme du stagiaire *: La stagiaire prendra part au travail au sein du collectif ainsi qu’aux ateliers qui se dérouleront le mois de juillet. Accueillie à la Villa Belleville, elle sera amenée à se rendre aux différents lieux occupés par le collectif afin de répondre à certaines missions ponctuelles. Au fil des semaines elle sera guidée par la coordinatrice de projet afin de monter en amont des ateliers artistiques et culturelles qu’elle se verra gérer lors des mois suivants. Il sera question de travailler sur divers dossiers permettant l’organisation d’événements dans le 18e et 20e arrondissements de Paris. La gestion de ces événements demande d’interagir avec de nombreux organismes et de participer à des réunions avec les intervenants ou/et organisateurs. Une phase de communication et de médiation sera comprise dans les missions afin de diffuser les projets dans les quartiers et de s’assurer de l’aspect sociale. Connaissant son parcours, nous sommes conscients qu’il est question d’initier la stagiaire à cette pratique. Il sera question pour l’ensemble des membres du collectif de la guider pour mener au mieux ces actions culturelles dans un processus d’apprentissage. 4
La Villa Belleville, un des lieux de Curry Vavart
Activité du stagiaire au sein de l’organisme *: Durant ce stage, l’étudiante devra s’insérer dans le dynamisme du collectif afin de suivre les projets et de partager ses idées. Il sera question de prendre connaissance des différentes étapes pour monter un projet culturel au sein de la ville de Paris. Pour cela elle devra mettre en pratique ces capacités d’organisation et de gestion de projet. Afin de profiter de ses compétences elle se verra greffée dans l’équipe qui est en charge d’un projet de cuisine partagée dans la 20e. Travail de conception et de logistique pour l’avancement du projet
* Rédigé par moi-même d’après notre première rencontre
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REDÉFINIR SES OBJECTIFS
Une volonté de voir « autre chose » L’année scolaire qui s’achève m’a offert l’occasion d’expérimenter des pratiques et manières d’intervenir sur site qui s’éloignent parfois de la méthode architecturale. Le workshop auquel j’ai participé à Lyon proposait la co-conception et la co-construction, spontanée, d’un objet roulant d’exposition. Je me suis aussi confrontée, dans le cadre du studio, à de la pratique in situ en organisant des ateliers participatifs dans le village d’Assas afin de favoriser la cohésion sociale.. Le travail en amont fût aussi conséquent que le résultat final de part la mise en place d’un processus de remise en question perpétuelle. Cette approche, qui consiste à occuper un lieu public pour y proposer des activités participatives, m’a ouverte à une dimension du métier d’architecte qui m’a beaucoup intéressé. Par conséquent, j’ai souhaité profité de ce dernier stage proposé par l’Ecole d’Architecture pour continuer à m’ouvrir à d’autres domaines sans pour autant m’éloigner de l’architecture. Ayant un intérêt pour les questions sociales que l’architecture engendre j’envisageais de me tourner vers une association ou collectif qui traiterait des questions relatives à ce domaine.
Mon parcours de recherche jusqu’à Curry Vavart J’ai donc orienté mes recherches vers des collectifs ou associations d’architectes (mais pas seulement) qui considèrent leur mission sociale comme une valeur primordiale de leur travail. Apres avoir fait une première sélection, j’ai envoyé des candidatures à de nombreuses structures tel que Quatorze, Perform The City, CANCAN, Encore Heureux , Collectif Pourquoi Pas?, Curry Vavart etc.. afin d’espérer une réponse positive. De plus, j’ai été étonnée de me rendre compte de l’influence que mon mémoire avait sur mes recherches. Les nombreuses structures auxquelles je me suis intéressée avaient une conscience urbaine et environnementale et étaient engagées dans un processus d’occupation temporaire d’espaces délaissés afin, d’une certaine manière, éviter l’étalement urbain et la construction en masse.
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Curry Vavart est l’une des seules structures à m’avoir recontacté pour organiser une rencontre afin d’échanger sur le contenu du stage. Intrigués par ma demande ils m’ont expliqué en quoi je pouvais les aider afin de voir si cela pouvait me correspondre. A travers l’occupation temporaire le collectif Curry Vavart souhaite créer des lieux favorisant le lien social et la revitalisation des quartiers où il est implanté. J’ai été séduite par la démarche de cette association est c’est donc vers Curry Vavart que s’est porté mon choix.
Mes attentes lors de ses deux mois. Je vois le stage comme l’occasion de m’ouvrir à d’autre domaine afin de définir peu à peu ce qui m’anime dans l’architecture et d’affiner ce qui sera mon futur métier. Ce collectif traite de problématiques qui m’intéressent et sur lesquelles j’aimerai me pencher davantage. Au sein de cette structure j’imagine acquérir de nouvelles connaissances et des expériences pratiques afin d’enrichir ma démarche architecturale et dans ma manière de voir les choses.
Atelier bois de la Villa Belleville
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Un cours de sĂŠrigraphie Ă la Villa Belleville
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STRUCTURE PROFESSIONELLE
Curry
Vavart,
artistique
pluridisciplinaire,
est
un
Curry Vavart a d’abord développé ses projets
collectif en
en squattant – c’est-à-dire, en occupant
association depuis 2006, qui développe et
sans droit ni titre - des espaces industriels
soutient des projets individuels et associatifs
désaffectés depuis plusieurs années, dans
dans les domaines artistique, socioculturel
les 10e, 20e et 11e arrondissement de
et solidaire à l’échelle locale et nationale.
Paris. Même si ces activités ont toujours été
Partant du constat d’un manque d’espace
accompagnées d’une volonté légale.
fondé
de travail disponible et abordable à Paris, le collectif Curry Vavart s’est organisé afin de
L’année 2011 représente un tournant pour le
soutenir une grande diversité de projets et de
collectif, plusieurs partenaires accordent leur
publics.
confiance au projet. Deux sites font l’objet d’une
convention
d’occupation
précaire,
Le Collectif Curry Vavart mène une activité
jusqu’à leur réhabilitation, dans le 18e avec
nomade : son projet repose en grande partie
la SNCF (le Shakirail) et dans le 20e avec
sur la possibilité d’occuper temporairement
la Mairie de Paris (la Villa Belleville). Ces
des espaces en attente de réhabilitation afin
lieux permettent de répondre à la nécessité
d’y développer des initiatives artistiques et
pour les artistes et les projets émergents à
associatives. Une convention d’occupation
l’économies précaire ou fragile, d’accéder
précaire lie l’Association à un propriétaire
à des espaces de travail économiquement
privé ou public et définit le cadre légal de
accessible dans Paris.
l’occupation.
Curry Vavart a ainsi aménagé et géré 11 lieux désaffectés en espaces temporaires
Les opportunités étant peu nombreuses, et
artistiques depuis 2006.
le foncier parisien, rare et cher, le Collectif
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Espace de travail de la Villa Belleville
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Des espaces solidaires de création et d’activités partagés pluridisciplinaires.
un environnement ou la mise en commun des outils, le partage d’expériences, de compétences et de savoirs sont placés au coeur de l’activité offrent de larges possibilités.
Un large programme d’actions culturelles et lien social
Les espaces investis par le Collectif Curry Vavart sont sécurisés, puis aménagés et équipés en lieu de vie et de travail ; l’organisation repose sur des ateliers et des espaces de répétitions partagés, où sont encouragés la mutualisation des outils et des savoirs. Une faible cotisation mensuelle permet d’alimenter le fonctionnement de l’Association et une réunion hebdomadaire détermine son organisation. Ces lieux animés par le Collectif soutiennent la création émergente et les artistes en voie de professionnalisation de toutes disciplines confondues - arts plastiques, audiovisuels, artisanat, arts vivants, littérature, musique, etc. - Ils proposent des espaces de création et d’activités partagés - ateliers collectifs ou individuels, salles de répétition, studio de musique, bureaux, espace de diffusion, salle de réunion, espace vert, etc. - équipés et offrant de nombreuse ressources
C’est dans ce sens que le Collectif Curry Vavart propose aux habitants du quartier où ils sont implantés des actions de découverte, des pratiques artistiques et des réalisations d’œuvres collectives animées par les artistes. Ces projets s’inscrivent dans les réflexions sur les espaces communs, le lien social, le vivre ensemble et les rencontres sur les territoires. Ils sont menés en collaboration avec les acteurs locaux présents en lien avec les équipes de développement local et en partenariat avec la ville, les mairies d’arrondissements et les bailleurs sociaux. Le collectif contribue ainsi à l’animation de la vie locale en mettant la diversité des savoirs et des pratiques artistiques à disposition des habitants et du territoire. Les actions s’effectuent aussi bien hors les murs - dans espace public, en pied d’immeuble, à l’occasion des fêtes de quartier et autres événements organisés par les acteurs locaux - que dans les lieux animés par le collectif. Chacun aborde la création artistique dans sa globalité malgré leur diversité - des ateliers d’initiation à des pratiques artistiques, rencontres avec les artistes en résidence, interventions dans l’espace urbain.-
Ces espaces sont également mis à disposition des habitants et des acteurs du champs socioculturel ou éducatif dans la réalisation de projets artistiques, culturels ou encore environnementaux. La diversité et la mixité des projets accueillis a pour objectif de favoriser les rencontres , la mise en réseaux et le développement de la professionnalisation. Le collectif fédère en effet des artistes et porteurs de projet dans 11
Concrètement Curry Vavart c’est quoi ?
Le Théâtre à Durée Indéterminée, au 38 rue des Amandiers, 75020 en bail civil avec la Ville de Paris depuis mai 2018, rénové et mis aux normes par la Direction du Logement et de l’Habitat Le Collectif Curry Vavart est composé de 84 membres actifs bénévoles qui sont à la base des décisions de l’association et du projet collectif. Les trois salariés du collectif collaborent étroitement avec les membres du collectif dans la réalisation de leurs
Le cercle vertieux de collectif Curry Vavart, comment ça marche ?
Au jour d’aujourd’hui, le collectif Curry Vavart gère 3 lieux sur Paris: La Villa Belleville - résidence de Paris Belleville - établissement culturel de la Ville de Paris, au 23 rue Ramponneau 75020, dans le cadre du marché public d’animation de cet établissement sous tutelle de la sous-direction de la création artistique de la Direction des Affaires Culturelle depuis fin 2015. Le Shakirail, au 72 rue riquet, 75018 dans le cadre d’une convention d’occupation temporaire renouvelée depuis 2011 avec la SNCF.
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Bureau PRIEUR Vincent, Président HERCO Déborah, Trésorière AVRILLON Raphaël, Secrétaire MAINGONNAT Julie, Membre
Salariés NEGHZA Pauline , coordinatrice développement local et de l’action culturelle LOMBARDE Elodie, coordinatrice des projets arts plastiques,
Conseil d’administration ASTREOUD Serge AUBAZAC Béatrice MICHEL François CAMUS Julie PELLET Maximilien GILBERT Amandine THÉPAUT Vincent
BONNET Fanette, administratrice, salariée en CUI-caennais
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Atelier sĂŠrigraphie de la Villa Belleville
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CONTENU DU TRAVAIL
DU BUREAU AU QUARTIER
Une arrivée en douceur La durée du stage étant relativement courte, à mon arrivée, il a été question de m’imprégner de l’histoire de l’association et de son fonctionnement pour pouvoir apporter mon aide de manière cohérente et efficace. Chaque été, le Collectif Curry Vavart mène beaucoup d’actions culturelles innovantes de lien social dans ses quartiers d’implantations. In situ et hors les murs, ces actions pluridisciplinaires visent à sensibiliser un public large à la création artistique dans sa globalité. Grâce à Pauline, j’ai pris connaissance des différentes missions du collectif durant cette période Elle m’expliqua les procédures de mise en place des actions culturelles qui se dérouleront durant le mois de juillet et elle mit en avant les projets prioritaires sur lesquels nous devrions nous pencher au plus vite. Cette période étant très dense, Pauline me fit comprendre que j’allais être d’une grande aide et fût reconnaissante. En effet les différents événements de cet agenda estival requièrent de préparation car ils font appel à des partenaires divers et visent des publics variés.
J’ai donc profité de cette première semaine pour m’imprégner des événements annoncés pour le mois de juillet. Ce fût aussi l’occasion de faire connaissance avec l’équipe et de connaitre les différents lieux de Curry Vavart, ce qui me permis d’avoir un regard sur la pluridisciplinarité du collectif et d’analyser la cohésion entre les différents domaines que regroupent les lieux.
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Au fur et à mesure du mois de juin. Dans les bureaux de la Villa Belleville
Des ateliers à mettre en place Les actions menées par Curry Vavart sont diverses mais convergent toujours vers le même objectif : favoriser le lien social par l’action culturelle . Cela passe par des ateliers d’initiation à des pratiques artistiques par des rencontres avec les artistes en résidence, mais encore par des interventions dans l’espace urbain. Dessine ton quartier a été le premier projet dont j’ai eu la charge. A travers ce projet, la Villa Belleville, un des lieux de Curry Vavart, proposait de répondre à l’un des principales enjeux du projet de la ville et du territoire: « L’amélioration du cadre de vie des habitants et l’accès aux ressources du quartier ». L’objectif du projet était de fédérer une dynamique de quartier avec 5 séances d’ateliers créatifs à destination des habitants pour confectionner un parcours signalétique éphémère ludique et esthétique au sol avec les habitants du quartier et les artistes intervenants de la Graffiterie (collectif de peinture de rue qui mettent en pratique l’appropriation de la ville par ses habitants et qui valorise l’usage de l’espace public comme lieu de rencontre). Mes missions sur ce projet étaient diverses. A mon arrivée le projet n’était pas vraiment lancé avec les partenaires associatifs. Il faut dire que les résultats des demandes de subventions que le collectif attendait pour démarrer cette activité ont tardé bien plus que prévu, laissant tout le monde en suspens. Comme celles-ci ont finalement été accordées peu de temps avant mon arrivée, j’ai été en charge de contacter toutes les associations partenaires afin de les informer de l’avancée du projet et d’assurer la coordination de l’évènement. J’ai donc effectué de la documentation (cf. annexe) afin de résumer le projet de manière ludique et appropriable, mais aussi afin de définir de manière claire l’intervention. En particulier, un travail de conception avec la Graffiterie fût nécessaire pour définir les différents logos qui allaient être reproduits dans l’espace urbain. Je me suis aussi rendue à des réunions pour l’organisation du projet et réaliser des comptes rendus. En amont un gros travail de communication a aussi été effectué pour faire connaitre l’événement. J’ai été chargé de la réalisation de l’affiche (cf. annexe) et de diffuser l’événement (via internet, les réseaux sociaux, et l’affichage dans le quartier). Se sont suivis ou même parfois chevauchés d’autres projets prévus pour le mois de juillet notamment les « Fabrique Ton/Ta ». 16
Les « Fabrique Ton / Ta » sont des événements qui accueillent des ateliers artistiques collectifs à destination d’habitants issus des quartiers prioritaires Politique de la Ville du 18ème et 20ème arrondissement de Paris. L’objectif est de mettre au service des habitants la pluridisciplinarité présente au sein de Curry Vavart afin de fabriquer une oeuvre d’art collective. Ils permettent ainsi l’initiation à une pratique artistique, la sensibilisation à des problématiques actuelles et le renforcement du lien social entre ses habitants. Cette année Curry Vavart a coordonné cinq projets Fabrique Ton/Ta - Fabrique ton Truc en Bois, Fabrique ta Danse, Fabrique ton Documentaire Audio, Fabrique ton Conte Animé et Fabrique Ton Festival - menés par des artistes membres du collectif. Ces ateliers, qui perpétuent une formule mise en place depuis 2012, touchent principalement des participants jeunes, de moins de 18 ans, et quelques fois leurs parents. La gestion en amont de ces ateliers était moins conséquente étant donnée leur encrage depuis plusieurs années dans le collectif. Néanmoins j’ai été chargée de faire de la documentation pour Fabrique ton Festival (cf. annexe), qui diffère un peu des autres Fabrique Ton/Ta. Pour tous ces projets j’ai également fait beaucoup de logistique afin de mettre en place les ateliers et pour que tout se passe pour le mieux lors de leur réalisation Plusieurs missions y ont contribué comme passer des commandes de matériels, constituer des emplois du temps afin d’organiser les séances et la présence des intervenants mais aussi un gros travail de communication via les réseaux sociaux, les newsletters, le site de publication et sur le terrain.
De l’initiation à des pratiques artistiques Durant le mois de juin, en plus du travail de logistique sur les ateliers, j’ai eu la chance de pouvoir me greffer sur des missions artistiques afin de répondre à des besoins associatifs. La Villa Belleville, lieu dans lequel j’ai travaillé la plupart du temps, est équipée d’un atelier de sérigraphie accessibles aux membres du collectif qui peuvent l’utiliser pour des projets personnels ou professionnels. Pour célébrer ses 30 ans d’existence l’association Belleville en Vrai - une association du quartier - fit appel à la Villa Belleville pour confectionner un logo. Le projet était, par la suite, de sérigraphier ce logo sur des tee-shirt et tote-bags mis en vente lors d’une journée festive qu’ils organisaient au coeur du quartier. Désireuse d’apprendre à mon tour l’art de la sérigraphie, je me suis portée volontaire pour confectionner le logo suivant les directives de l’association. Une fois le logo validé, j’ai pu participer à la réalisation de l’impression sur tissu avec l’aide des membres du collectif maitrisant les outils (cf. annexe). 17
Ce même travail a été demandé par la Cabane Sonore qui avait besoin de belles affiches sur carton gris pour l’exposition d’une de leur œuvre sonore. Ces affiches étaient conçues dans l’objectif d’être vendues à l’entrée du musée. (cf. annexe) Ce fût un réel plaisir de m’initier à cette pratique et d’apprendre de ce domaine avec l’aide de professionnels. Aussi, j’ai été (et suis encore) très reconnaissante envers les artistes qui m’ont fait confiance en me délégant un tel travail artistique, je ne cache pas non plus la satisfaction d’avoir vu mon travail sortir hors les murs du collectif Curry Vavart.
Un projet de partenariat avec les écoles. Afin de donner accès aux pratiques culturelles et artistiques à un plus large panel le collectif Curry Vavart est toujours à la recherche de nouveaux partenariats. Travailler avec des écoles leur permettent de sensibiliser les enfants du quartier et de rentrer en collaboration avec des projets scolaires pour qui les enjeux de transmission de savoirs sont au coeur de leur action. Ils decident de monter une série d’ateliers avec des artistes résidents du Shakirail - autre lieu de Curry Vavart - prenant comme point de départ la création de bacs à végétaux. En travaillant sur la transversalité des pratiques artistiques, ces ateliers permettent la découverte des métiers de l’art et de sensibiliser sur des sujets actuels. Ils favorisent la créativité et le développement personnel avec la réalisation d’un projet pluridisciplinaire. Le projet étant à ses prémices, ma mission fût de monter un dossier explicatif (cf. annexe) sur le déroulement de cette année en collaboration avec les écoles Torcy, et Guadeloupe du 18eme arrondissement. L‘objectif était de détailler les temps de travail et les différentes phases du projet avec ces deux écoles.
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Un mois de juillet au coeur du quartier Ateliers hors les murs
Tous les ateliers présentés précédemment étaient prévus pour le mois de juillet. Pauline et moi nous avons donc réparti le travail afin de définir sur quels ateliers nous interviendrons. Il était nécéssaire d’avoir un membre du collectif à chaque séance pour permettre la médiation de l’atelier en question. Notre rôle était de s’assurer que le projet soit assez visible et si nécessaire d’être dans une démarche de quête de participants. Une fois sur place, nous aidions les intervenants si besoin, et nous faisions le lien avec les parents et les informions du déroulement des ateliers. En particulier, pour chaque nouveau participant mineur, il fallait faire remplir une fiche d’autorisation et récolter les contacts des parents pour les ateliers suivants. Une fois l’atelier terminé un petit rituel s’instaurait. Nous devions écrire le bilan de la journée, répertorier les contacts récoltés, envoyer un mail d’information pour annoncer le prochain atelier et joindre quelques photos. De temps à autre, quand cela semblait pertinent, nous avons également créer quelques post diffusés via les réseaux sociaux pour rendre les ateliers visibles.
Ateliers Dessine ton Quartier Un des premiers ateliers dont j’ai eu à la charge fût celui de Dessine Ton Quartier. Après avoir travaillé à l’organisation et de la coordination de cet événément en juin, j’étais contente de participer enfin à son déroulement. Dessine ton quartier s’est déroulé en quatre séances, dont la première eu lieu lors de la fête de quartier de Belleville. Présente avec la Graffiterie, l’objectif était d’informer les habitants et de donner une visibilité au projet. La médiation était en plus accompagnée d’un atelier de création des logos. Conception, découpage, dessin, collage, différentes méthodes afin de proposer les symboles qui représenteront les associations lors du parcours signalétique. Les séances qui ont suivi consistèrent en la réalisation de ce parcours. Avec les habitants du quartier, principalement des enfants, nous avons fait des ateliers d’initiation à l’art de rue afin de réaliser avec eux ce parcours signalétique. Chaque association devait posséder sa couleur et son logo afin d’être signalée le long de la ligne du parcours. L’atelier fût très ludique, les enfants se prirent au jeu et réalisèrent avec nous l’ensemble du parcours tandis que la majorité des passants – intrigués - s’intéressaient à l’activité inhabituelle qui se déroulait dans le quartier. À Belleville où la population est souvent dehors, il est facile d’avoir du monde dans les ateliers. Les enfants passent leur journée dans les rues, alors une activité qui diffère de leur quotient 19
ça les intrigue. Ils viennent donc s’y intéresser, participent pour ne pas s’ennuyer, mais se distraient très vite. Dans l’euphorie de la rue, les enfants ne se contiennent pas, ils se dissipent, se déconcentrent puis finissent par partir. Il a donc été compliqué séance après séance d’avoir des participants réguliers, il n’y a donc pas de cohésion de groupe et pas de continuité dans ce qui est fait. C’est la contrepartie attendue de cet événement, qui se veut ouvert à la vie de quartier et à la spontanéité des passants et participants. Cet aléas ne nous a cependant pas empêcher de mener l’événement à terme en peignant la signalétique des différents parcours de découvertes du quartier. Les enfants se sont montrés ravis du résultat, et bien entendu, leur satisfaction n’a pas tardé à nous gagner.
Les Fabrique Ton/Ta au fil des semaines Les Fabrique Ton/Ta se sont repartis tout au long du mois de juillet. Chaque atelier était associé à une cité-résidence du 18e arrondissement afin d’être destiné spécifiquement à ses habitants. J’ai essentiellement été impliqué sur la médiation des ateliers Fabrique Ton Truc en Bois et je me suis rendue quelques fois aux autres ateliers. Installés au pied des édifices afin d’être visible, mon rôle de médiatrice a permis d’informer les habitants sur cet atelier et les inviter à y participer. La communication que j’avais réalisé la semaine avant le démarrage des ateliers semblait être bénéfique puisque les habitants nous identifiaient directement. Pour le premier atelier, deux familles au complet sont venues dans le local. Les intervenants étaient surpris de voir les parents présents puisque généralement, ils ne participent pas. L’initiation au bois et à ses outils semblaient intriguer les petits comme les grands. Au fil des semaines, nous avons fabriqué différents instruments de musique en bois, dont la conception avait été réalisé en amont par l’association A Travers Fil. Ma connaissance des outils du travail du bois, acquise à l’ATM de l’Ecole d’Architecture, m’a permis de pouvoir intervenir et participer à l’animation des ateliers. Le nombre d’intervenant pour cet atelier, où on manipule des outils dangereux, n’était pas suffisant, nous avons donc organisé les séances à trois en m’incluant totalement dans le groupe. Cela a été possible d’autant plus que les participants étaient impliqués, attentifs et réguliers. Néanmoins tous les autres ateliers ne se sont pas déroulés avec autant de facilité. Sur certain atelier les participants étaient peu nombreux, et irréguliers. Les enfants présents souvent difficiles à tenir et les parents souvent absents. Ce qui se résume par des ateliers fatigants, mais qui malgré tout égayent l’après midi des enfants.
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Atelier Fabrique ton Truc en Bois avec les enfants
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RÉFLEXIONS CRITIQUE Quand l’aménagement se fait éphémère
Curry Vavart gère des espaces qui se veulent être des lieux de rencontre avec les habitants et des espaces ressources pour les porteurs de projet et les acteurs du quartier. La plupart de leurs actions ont pour objectif de favoriser le lien social sur le territoire. Toutes les missions sur lesquelles je suis intervenue étaient à destination des habitants du quartier dans l’objectif de rassembler, de vivre ensemble et d’initier à l’art. Mon implication m’a donné qu’un faible aperçu des actions menées par le collectif. Il m’a fallu du recul pour comprendre l’impact de ses actions sur le territoire et ses habitants. A travers ses différents lieux dans Paris, le collectif intervient dans plusieurs quartiers afin de sensibiliser au maximum la population. Chaque lieu né d’un espace délaissé dont le collectif vient occuper pour une durée limitée. Cette occupation de manière temporaire permet de donner un regain d’intérêt pour ses espaces aux usages non déterminés. Dans ces espaces se sont longtemps installés des squats et des usages sans titre donnant lieu à ce que l’on appelle maintenant l’urbanisme transitoire. Depuis 2010 ces projets peuvent se déployer dans des cadres juridiques sécurisés afin de faire partie des acteurs de la ville. Ils se développent de manière plus institutionnels, encadrés et de ce fait plus 22
visibles qu’auparavant. L’évolution réside aussi sur l’ouverture des sites au public créant ainsi des lieux culturels, des espaces de coworking ou locaux associatifs. Ces friches oubliées reprennent vie et deviennent des lieux de convivialité. Cette urbanisation éphémère vient donc explorer une nouvelle façon de fabriquer la ville. Toutes initiatives sur ces lieux visent à réactiver la vie locale induisant une réflexion sur la ville et les acteurs à mobiliser. Curry Vavart est un collectif qui participe à cette nouvelle façon de fabriquer la ville. Cherchant à s’intégrer dans son territoire, le collectif réussit, sans rebâtir ni faire table rase de l’existant à mettre en place des initiatives qui profitent aux habitants et qui font écho à l’identité du territoire. Pour Curry Vavart le processus devient un enjeu majeur. Il s’agit d’hybrider les réflexions, d’intégrer des thématiques émergentes et de proposer des modèles économiques nouveaux. Ils développent des moyens interactifs dans une stratégie d’évolutivité et de souplesse. Prenant du recul sur ses deux mois passés dans ses lieux occupés, il m’a été intéressant de constater comment l’urbanisme transitoire réussit , dans un temps court, à créer des lieux à forte valeur sociale, que les projets urbains traditionnels ne réussissent à susciter que sur le long terme. En effet cette occupation permet à Curry Vavart de s’appuyer sur l’échelle locale et citoyenne du quartier. Dans une optique d’aide au développement de projet et garantissant aux artistes résidents une
liberté d’action, le collectif maintient et amplifie le caractère d’occupation temporaire. Le lieu n’est plus ce qui caractérise le collectif, les espaces de rencontre et de lien social sont pérennisés à travers leurs actions qui eux même favorisent cette cohésion sociale. Malgré l’aspect éphémère de l’occupation chaque membre s’investit à 100% dans l’aménagement de ses espaces afin de les rendre accueillants, accessibles et agréables. Le collectif instaure des actions bénévoles pour les membres et résidents des lieux. Le principe est que, de part la faible cotisation annuelle, chaque résident se doit de .donner de son temps à l’association. Cela se traduit pas de l’aide en terme d’aménagement, de réception ou d’organisation d’événements mais aussi de participation en tant qu’intervenants à des projets culturels organisés par le collectif en mettant à profit leur pratique artistique. Le lieu devient la propriété de tous et la responsabilité de chacun. On vient à se demander ou sont les faiblesses de l’urbanisation transitoire. Pour Curry Vavart il est important de réfléchir au processus de mise en place afin de participer à l’évolution générale de son quartier. Chaque lieu est différent, il n’y a pas de produits à dupliquer. La question que le collectif se pose systématiquement est «comment intéresser et travailler avec le public présent? » Souvent implantés dans des quartiers où la diversité de population est remarquable, qu’est ce qui peut être moteur de la cohésion social? A travers cette expérience de stage, j’ai compris, en comparant avec d’autres structures associatives dont leur occupation est aussi temporaire, que 23
la clé vient de l’accessibilité de ce qui est proposé. Toutes les animations culturelles sont gratuites et ouvertes à tous. Elles sont flexibles et s’adaptées au contexte de l’intervention afin de favoriser l’appropriation du projet par les habitants. Pour Curry Vavart il est bien clair que l’urbanisme transitoire doit faire sens, et cela va avec une cohérence dans leur action et leur activité et une transmission et visibilité de leur démarche.
CONCLUSION PERSONNELLE
Malgré la charge de travail relativement légère durant ces deux mois, ce fût la première fois que je me suis sentie utile en tant que stagiaire. Curry Vavart possède seulement trois salariés pour gérer trois lieux distincts soit environ 40 événements à l’année et 400 projets accueillis dans les espaces partagés. Inévitablement cela représente beaucoup de travail et un quatrième salarié devrait être envisagé pour soutenir la gestion administrative des lieux et l’action culturelle. L’action culturelle et sociale du collectif est portée par Pauline. À elle seule elle gère ce qui représente l’aspect le plus important de l’association et ce qui caractérise le collectif. A cette période de l’année les événements se multiplient entre exposition de fin de résidence auquel j’ai pu contribuer, actions culturelles profitant des vacances scolaires, et gestion du collectif pour débuter une année nouvelle. Ces raisons ont fait que j’ai senti et cela dès mon arrivée un soulagement de sa part de m’avoir comme bras droit.
Atelier des résidents de la Villa Belleville
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Il est vrai que j’aurai voulu aborder d’une manière ou d’une autre des projets relatifs à l’occupation temporaire des lieux de Curry Vavart. Des projets qui auraient eu des notions architecturale et urbaine afin de pouvoir mettre à profit mes acquis et connaissances. De par ma courte présence au sein du collectif je n’ai pas pu avoir un regard sur ces questions là. De plus, il était énoncé lors de notre première rencontre avec l’équipe mon implication dans le projet d’une cuisine collective, ce qui malheureusement n’a pas été le cas. Ce projet était la raison pour laquelle mon choix s’était porté sur ce collectif. Il consistait en l‘aménagement d’une cuisine collective semi- professionnelle au sein de la Villa Belleville, répondant aux besoins des usagers du lieu, des habitants et acteurs locaux, en cohérence avec la volonté d’ouverture de l’établissement sur le quartier. L’idée était de concevoir une cuisine comme un espace ressource fonctionnel, de convivialité et de rencontres, ouvert à un large nombre. Néanmoins j’ai eu la chance d’acquérir de nombreuses connaissances au sein du collectif afin d’enrichir ma formation professionnelle. Ma capacité à monter un projet, à interagir avec différentes structures, à échanger lors des réunions mais aussi à diffuser des informations, et assurer le rôle médiatrice furent plusieurs points auxquels j’ai pu faire face lors de ces deux mois et sur lesquels j’ai pris de l’assurance. Je crois savoir qu’en quelques sortes ce travail n’est pas étranger de celui de la maitrise d’œuvre qui nécessite d’assurer la coordination entre chaque corps de métier. Je suis aussi très reconnaissante de la confiance que Pauline m’a accordé pour mener au mieux les projets qui m’ont été confié. Ses responsabilités m’ont permis de m’inclure dans l’équipe et de me sentir utile au travers des missions. Le rythme de travail, basé sur la confiance m’a permis de me responsabiliser, d‘apprendre à gérer mon temps et à m’organiser selon les priorités. Cette déconnexion avec l’architecture amplifie encore plus mes questionnements au sujet de ma future profession et comment j’aimerai l’exercer. Après avoir fait deux mois dans une structure qui ne traite pas de sujets relatifs à l’architecture je me suis rendue compte que cela me manquait. Malgré le fait que beaucoup d’autres domaines m’attirent, il n’est donc pas question de laisser de côté l’architecture. Mais quel est donc le juste équilibre ?
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ANNEXES
Attestation de fin de stage
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Dessine ton quartier
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Documentation Photos des ateliers
Fabrique Ton/Ta
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Documentation Fabrique Ton Festival Photos des ateliers.
Projet de sérigraphie
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Visuels proposés Photos de la réalisation
La cabane sonore
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Dossier de partenariat
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Attestation de fin de stage
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Documentation Dessine Ton Quartier à droite plans explicatifs du parcours ci-dessous flyer d’information du projet :
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Dessin ton quartier Photos lors de la rĂŠalisation du parcours
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Documentation Fabrique ton festival Fiche de comunication pour faire voir l’événement
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Fabrique Ton/Ta Fabrique ton conte animĂŠ, Fabrique ton truc en bois, Fabrique ton documentaire audio
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Projet de sĂŠrigrpahie Les deux visuels proposĂŠs
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Le visuel sĂŠrigraphiĂŠ sur les tog-bags
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Projet de sĂŠrigrpahie Photos de la rĂŠalisation et mise en vente
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Projet de la cabane sonore Photos de la rÊalisation et de l’affiche finie
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Dossier de partenariat avec les Êcoles du 18ème
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