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FAIRE AVEC Le temps, les gens, la matière Une réponse singulière à la gentrification de Richelieu
Naomi Garay et Axelle Jabaudon
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Projet de fin d'étude Domaine d'étude Situation(s) encadré par Benoît Bret
Membres du jury: Directeur d'étude: Benoit Bret Enseignant même domaine: Alexis Lautier Enseignantes autres domaines: Axelle Bourdeau et Orianne Champavier Enseignante extérieure: Sandra Fiori (enseignante-chercheuse, ENSAL) Personnalité extérieure: François Puech (chef de projet renouvellement urbain au GIE)
Naomi Garay et Axelle Jabaudon École Nationale Supérieure d'Architecture de Montpellier 2019-2020
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Faire avec, faire pour, faire ensemble
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REMERCIEMENTS Ce travail vient clôturer de très belles années passées à l’école d’architecture de Montpellier, au cours desquels nous avons fait des rencontres qui ont participé à nous construire. En dépit du confinement, ces quelques mois passés à élaborer notre PFE auront, à leur tour, été l’occasion de voir notre travail et nos réflexions enrichies par des personnes à qui nous voulons exprimer notre reconnaissance. Pour cela, nous tenons à remercier l’ensemble des enseignants du domaine Situation(s) qui nous ont accompagné et laissé entrevoir une manière différente de nous épanouir en architecture. Plus particulièrement, merci à Benoit Bret, notre directeur d’étude, qui a su prêter attention au projet, tout comme au moral, dans le contexte difficile des derniers mois. Nous adressons également de chaleureux remerciements à Jean-Pierre, Rémi, Jean-Jacques, Thierry, Jacques, Béa, Ana et Benoit pour nous avoir immergé dans Gambetta avec gentillesse et bienveillance. Si cela avait été permis, nous aurions fait un plus long bout de chemin ensemble, alors au plaisir. Merci également à Cédric et aux membres de l’Archipel de nous avoir gracieusement accueilli chez eux. Un très grand merci à Olivier Gaujard, qui nous a accordé du temps et fait part de ses nombreuses connaissances avec modestie. Une aide précieuse, et apportée avec générosité, sans laquelle nous n’aurions pas pu aller au bout de nos envies. Merci également à Jean-Paul Laurent pour son temps et ses réflexions poussées. Pour nous avoir relu avec attention et malice, merci à Charles. Enfin merci à l’ensemble de notre entourage : nos familles, pour nous avoir toujours soutenu malgré nos hésitations et nos moments de troubles ; nos amis, pour avoir été les meilleurs de tous les copains qu’on puisse espérer ; nos amants, pour avoir fait leur part en nous épaulant. Merci Naomi, pour tout, les doutes, la patience et la folie de cinq années de vie. Merci à toi Axelle, pour ton soutien, ton écoute et ton sourire. Pour avoir su être là quand il le fallait, et surtout pour avoir fait de ces dernières années le début d’une grande amitié.
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SOMMAIRE
01.
UNE APPROCHE PARTAGÉE Une vision commune Une situation concrète à exploiter Un porcessus situé
02.
RICHELIEU, UN QUARTIER SINGULIER
03.
DU VIDE AU COMMUN
Des traits urbains et architecturaux Quels habitants à Richelieu ? Une situation particulière Une identité façonnée
Des alterniaives sociales S'appuyer sur le vide Les piliers d'un dynamisme solidaire Une programmation de la rue en réseau
04. 05.
PRENDRE POSITION
10 12 14 18
22 24 30 32 38
44 46 50 56 60
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Un lieu a soigner Faire avec, comment ? Concevoir l'entraide sociale Des ambiances en accord Penser la construction
74 78 84 102 108
LES TEMPS DU PROJET
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Scénario & synthèse Un travail confiné
116 121
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01.
Une approche partagĂŠe
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« Nous choisissons de faire notre P nous avons, depuis quelques années envies communes dans le travail, ai pour une pratique du projet qu conventionnel. Le master situation sortir de ce cadre, et nous voudrions, projet à l’école, amorcer une vision d métier d’architecte qui no
Octobre 2014, fraichement entrée à l'ENSAM
UNE VISION COMMUNE
PFE ensemble car maintenant, des insi qu’un intérêt ui sorte du cadre nous a permi de , pour ce dernier de la pratique du ous soit propre. » Ces quelques lignes ont été rédigées en novembre 2019, autant dire il y a une siècle. Le premier choix de ce PFE a donc été de s’engager dans notre projet de diplôme à deux. Au cours de ces derniers mois, nous avons pu éprouver combien ce double regard porté sur le projet d’architecture, qui n’a fait qu’élargir le champs de nos réflexions. Que ce soient les désaccords ou les éclairs de génie collectifs, ceux-ci nous ont toujours poussé à développer nos propos, à clarifier nos arguments, et à affirmer nos idées. La pratique individuelle de l'architecture, qui paraît encore être la norme au sein de notre école, n'est qu’une illusion dans laquelle on nous enferme. Elle fait écho à la vision installée, mais de plus en plus re-questionnée, de l’architecte trop
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d’accord avec lui-même, jamais avec les autres, qui fait « équipe » avec ses propres vérités. Durant ces années passées dans le master situation, la légitimité du collectif, et même la collégialité, n’ont jamais été mis en doute. Présenté comme la norme - ce qui ne veut pas dire qu’il n’a pas fait l’objet d’une forte réflexivité, au contraire! - le travail ensemble a toujours été moteur de nos travaux. À deux, nous avons donc pris à bras le corps ce dernier projet scolaire comme la préfiguration de notre future pratique d’architecte. Il nous est apparu comme essentiel, et inévitable, d’y faire apparaître des valeurs qui nous sont chères et qui nous animent quotidiennement. Les amies et colocataires que nous sommes n’ont eu de cesse au cours de ces années d’étude de parler, débattre, ou critiquer l’ensemble des travaux effectués par l’une ou par l’autre, sans jamais avoir l’occasion de s’inscrire dans le même contexte et de faire du projet ensemble. Nous avons développé des goûts et des idées communes, tout comme des particularités, qui nous ont soufflé à chacune l’idée de travailler ensemble si l’occasion se présentait.
La voilà.
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UNE SITUATION CONCRÈTE À EXPLOITER
S’engager sur un terrain d’étude qui puisse nous permettre de développer nos envies communes était essentiel. La nécessité ne pas faire face à l’inconnu total l'était également. Nous avons donc envisagé de nous positionner sur la ville de Nîmes tout d’abord, et plus précisément sur deux quartiers ayant tous les deux été les terrains d’enquête de nos mémoires respectifs. Gambetta et Richelieu étaient, et sont encore, désignés comme des Quartiers Prioritaires de la Politique de la Ville*, ce qui inévitablement entraînait des caractéristiques similaires. Tous deux sont deux faubourgs patrimoniaux limitrophes au centre de la ville, avec des populations dites populaires. Chacun fait l’objet d’une Opah-RU (Opération Programmée d'Amélioration de l'Habitat et de Renouvellement Urbain), mais alors qu’elle vient de se terminer d’un coté, celle-ci ne fait que commencer à Richelieu. Les études qui ont précédé la mise en place de ce programme avaient prévu de grands changements structurels dans l’ensemble du quartier, bouleversant ce qu'il est aujourd’hui. Seule la partie Opération d’Amélioration de l’Habitat semble être maintenue à ce jour, ce qui questionne les recommandations urbaines qui avaient pu être faites dans les années 2009-2010. Nos travaux de mémoire nous ont également permis de constater le nombre important d’initiatives associatives dans ces quartiers, source
de dynamisme. Arrivée depuis seulement deux années dans le quartier Richelieu, L’archipel était l'une d'entre elles. Cet acteur déjà implanté, avec qui nous avions déjà des contacts, nous offrait la possibilité de concrétiser notre volonté de travailler in-situ. Lors de la première phase, nous avons rapidement constaté que cette association, en dépit de visibilité importante, n’était en fait pas représentative du quartier, et que d’autres structures y étaient mieux implantées. Il s’agit principalement d’associations à but non-lucratif, remplissant une mission sociale, installées depuis assez longtemps, et donc immergées dans le contexte difficile du quartier. *Dispositif de la politique de la ville française ayant pour but de réduire la complexité du maillage des zones socialement défavorisées
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« Notre choix est motivé à la fois par l’envie commune de nous inscrire dans une situation concrète, de mesurer nos capacités d’interaction avec les acteurs, et de pratiquer notre futur métier de manière préoccupée. Le PFE est l’occasion de mettre en place un processus situé qui réponde à des problématiques exprimées et analysées. » 26 novembre 2019
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Pourquoi ça marche ? Pourquoi ça marche pas ?
Même si elle fonctionne relativement bien en tant qu’entité isolée, l’Archipel rencontre des difficultés à s’intégrer à la vie locale, et tend finalement à attirer les « bobos » nîmois. À contrario, les modestes associations de Richelieu, dont l’ancienneté en dit long, réussissent à apporter une aide et une écoute précieuse aux habitants qui en redemandent. C’est tout d’abord la position géographique de l’Archipel qui diffère puisque celle-ci se trouve en marge du quartier. De par ses fonctions d’espaces de travail partagés et de librairie pointue, celle-ci est peu propice à l’échange et à l’accueil spontané, bien qu’elle soit ouverte au public. Lors des évènements qu’elle organise, ses caractéristiques de tiers lieu ressortent, et comme dans beaucoup d’endroit de ce type, c’est un public avisé et d’une certaine classe sociale qui fait le déplacement depuis les quatre coins de la ville. Les associations de quartier cultivent quant à elles un accueil radicalement inclusif, imposent des règles de vie strictes mais qui en aucun cas n’obligent à la discussion et à la transparence. La discrétion est l’une des valeurs clairement affirmées, tout comme l’oreille attentive en cas de besoin. L’utilité concrète de ces associations dans un contexte de crise qui dure en fait également des lieux incontournables du quartier. Ces photographies illustrent bien le décalge entre ce que l'Archipel défend comme valeur (fédérer les habitants du quartier), et ce qu'il se passe en pratique (l'utilisation des lieux par des personnes extérieures au quartier)
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Au dessus: L'association Cercle de l'Avenir lors de l'événenement "Cantine sans frontières". A droite: la boutique CKDO un jour d'ouverture.
Là où l’Archipel, involontairement, peut participer à un phénomène de gentrification qui menace par bien d’autres aspects le quartier Richelieu, le tissu associatif de proximité aide les habitants quotidiennement à vivre dans leur quartier. La gentrification est une problématique emblématique et courante des faubourgs dans l’ensemble des villes françaises, dont les solutions restent encore à inventer. Bien que nous n’avions pas prévu d’en faire le cœur de nos réflexions, notre choix initial de nous rapprocher d’Archipel et la découverte du rôle qu’elle jouait au sein du quartier nous ont conduit, de constats en constats, à nous y intéresser.
Si la lutte contre la gentrification est en quelque sorte la question large, c’est par de petites entrées que nous y sommes arrivées.
UN PROCESSUS SITUÉ
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Un ancrage sur notre site
NOTRE BUREAU, LIEU DE TRAVAIL SUR PLACE
Logo de l'Archipel
Nous pensions aller chercher une clef d’entrée dans le quartier auprès de l’Archipel, mais cela s’est finalement transformé en un prêt gracieux de locaux : un petit bureau pour nous installer sur place. N’ayant pas de programme défini, c’est cette immersion dans le quartier qui nous a permis de poser les bases de notre projet de fin d’étude. Nous nous sommes nourries de notre expérience sur place pour énoncer notre problématique et notre thématique. L’approche située que nous avons adoptée exprimait déjà notre volonté de faire avec le réel, au plus près de celui-ci. Cette notion de faire avec est capitale dans le travail que nous avons mené, elle lie et dirige l’ensemble des choix que nous avons fait. Face aux enjeux soulevés par la gentrification, c’est donc le faire avec qui nous a guidé.
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Comment, grâce à ce qui est déjà là, pérenniser un quartier ? Comment faire avec ce qui existe déjà pour se protéger de ce qui pourrait le remplacer ? Comment reconsidérer et revaloriser ce qui est déjà là nous évite d’aller voir ailleurs, d’aller consommer toujours plus loin ?
C’est ainsi que, partant d’une des questions contemporaine les plus courantes et larges Comment pallier à la gentrification ?- et en nous en tenant à la situation concrète que nous avons appris à connaitre, nous en sommes arrivées à une réponse singulière au quartier Richelieu.
Rémi et Jean-Jacques, bénévoles de l'association CKDO
Ana, Béa et Kenza, bénévoles de l'association Secours Populaire
Faire avec les gens, les lieux, le temps, la matière. Il s’agit de réemploi, pas seulement de choses physiques, mais de savoirs, de relations. Il s’agit également de faire pour, en l’occurrence ce qui est, et ceux qui sont déjà là : les habitants, les lieux. Il s’agit de faire ensemble, puisque l’objectif n’est pas de parachuter des projets sans ancrage. Pour appliquer nos intentions de projet à notre méthode de travail, la possibilité de créer une situation concrète propice à la mise en place de l’interaction voulue est apparue. L’envie de mener, en parallèle de notre projet scolaire et théorique, un volet plus expérimental qui pourrait le nourrir est restée en éveil durant les premières semaines. Il était selon nous nécessaire de porter un regard attentif et préoccupé sur cet ensemble si particulier et fragile. L’objectif était d’éviter la flottaison au-dessus de l’école d’architecture, et tendre vers un ancrage sur place.
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Calendrier du lundi 02 mars au vendredi 06 mars, deuxième semaine sur le terrain. Document réalisée dans l'objectif de repértorier nos actions dans le quartier
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Nous avons donc pris le temps de nous présenter à chaque acteur associatif du quartier, de discuter avec eux, et de retourner les voir à plusieurs reprises. Nos discussion, pas
toujours orientées, nous ont permis de cerner quels étaient les problématiques, les attentes, mais tout simplement aussi de comprendre comment ces lieux fonctionnaient, et pourquoi ils étaient si importants aux yeux des habitants. Nous avons aussi proposé notre aide en tant que bénévoles, une manière de découvrir le quartier et ses habitants en nous rendant utiles. Si le contexte l’avait permis, nous aurions souhaité entreprendre l’occupation d’un local vacant, à la fois pour en faire notre nouveau lieu de travail au coeur du quartier, mais aussi pour y organiser des moments de partage et de convivialité. Nous avons entrevue cette possibilité avec la rencontre de propriétaires ouvertes à notre démarche. Malheureusement, le repli dans notre appartement montpelliérain au mois de mars nous a empêché de savoir si cela aurait pu être concrétisé. Au-delà de cette installation, c’est l’ensemble du contact qui a été rompu le 10 mars, puisque notre unique moyen de communication était les discussions sur place. L’éloignement nous a rapidement amené à reconsidérer un PFE que nous souhaitions mener « hors du cadre » comme un processus plus « classique », -si on admet ce point de vue. Nous avons donc continué notre travail avec une connaissance du terrain et des acteurs particulièrement développée, une sorte d’analyse située poussée.
Nos rencontres au sein de Richelieu
JEAN-PIERRE de la Table ouverte
JACQUES du Cercle de l'avenir THÉO de Urbanis
CÉDRIC de l'Archipel
BEA ET ANA du
Secours populaire
LES SOEURS BICHEU proprétaire dans Richelieu
RÉMI ET JEANJACQUES de CKDO
AHMED habitant de Richelieu
BENOIT bénévole à la Table ouverte
THIERRY proprétaire dans Richelieu
UN COUPLE DE RETRAITÉS proprétaires dans Richelieu
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02.
Richelieu un quartier singulier
Richelieu
Quelle limite urbaine ? 24 1.14000
DES TRAITS URBAINS ET ARCHITECTURAUX
Le quartier Richelieu se situe au NordEst de la ville de Nîmes, à l’intersection de deux boulevards bordant l’écusson. Les délimitations qu’on lui donne peuvent varier d’un point de vue à l’autre : INSEE, plan cadastral, administration.. On peut aussi penser le quartier Richelieu en fonction du tissu urbain et architectural très particulier qui le caractérise. Enfin, certaines opérations lancées par la ville en donnent encore une autre définition (Quartier Politique ou Opah-RU par exemple). Nous avons choisi, en recoupant l’ensemble de ces délimitations, et en se concentrant aussi sur notre ressenti lors de nos déambulations, d’en proposer notre propre limite.
Historiquement, le quartier Richelieu est l’un des plus anciens faubourgs de Nîmes. Il a fait l’objet au 18° siècle de l’un des premiers plans locaux d’urbanisme de la ville. On peut sentir ce passé dans la trame régulière que forment ses rues, et dans la similitude de ses îlots. Depuis la rue, des ordonnances remarquables en façade rappellent le caractère historique et patrimonial de ce quartier.
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26 La zone que nous avons choisi d'étudier est bordée, et clairement délimitée, par trois rues qui représentent d’importants accès au centre ville, celles-ci voient donc un assez grand nombre de voitures circuler en permanence. Les rues étroites à l'intérieur du quartier sont elles aussi ouvertes aux voitures, qui occupent la majorité de l'espace au détriment des piétons et autres transports doux. Les trottoirs ne laissent passer que les équilibristes, et les habitants sortant de chez eux se retrouvent en un pas sur la chaussée. La circulation n’est pas très dense, c’est majoritairement le stationnement qui fait défaut, puisque qu’il occupe la moitié des rues, mais également le moindre creux urbain. À l’échelle du quartier, cette trame urbaine resserrée très identifiable, fait de Richelieu un faubourg refermé sur lui-même : il y a très peu de passage ou d’interactions avec l’extérieur. Ce qu’il en retire de positif ce sont des relations de voisinage fortes, que l’on pourrait croire d’un autre temps, et qui sont également encouragées par la disposition des logements.
Le rue Richelieu : dans le respect des codes ou de manière sauvage, le quartier Richelieu est devenu un lieu de stationnement
Richelieu notre propre dĂŠlimitation
1.12000
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1 ILOT
DIVISION EN 2
DIVISION PARCELLAIRE
BATI FOND DE PARCELLE
BATI SUR RUE
Le tissu bâti qui s’insère dans cette trame urbaine très resserrée est à son tour lui aussi très dense. Il présente une organisation type, plus ou moins similaire selon les ilots : une première bande de bâti sur la rue disposant presque systématiquement d’un étage, rarement plus de deux, jamais plus de trois. Ensuite, on trouve une bande de courées qui permettent d’accéder aux logements de fond de parcelle. Originellement dédiées à un usage commun, ces courées ont pu REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODES être privatisées avec le temps. On accède aux logements côté rue, par des couloirs qui, soit donnent sur une cage d’escalier, soit sont à ciel ouvert. Ceux-ci permettent ensuite d’accéder à la courée et aux habitats du rez-de chaussée, puis les logements du R+1 sont desservis par une coursive.
1 ilot type
3544m2 3181m2 d'occupation bâti Densité de logement 111 logements/Ha
soit
144 habitants/Ha
ODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT
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LES COURÉES
des cours communes au coeur des ilots
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rue
courée courée rue
RENTRER CHEZ SOI
SK VERSION ETUDIANT
la rue qui entre dans les ilots
rue
courée
courée
rue
Historiquement situé à quelques centaines de mètres de l’ancienne gare la ville, c’est un quartier ouvrier et cheminot dont l’engagement politique est encore visible. Les sièges d’importants partis de gauche, ainsi que des syndicats y sont encore installés. Aujourd’hui, même si la population s’est diversifiée, créant un mélange de communautés et de générations, celle-ci reste très ancrée et attachée à son quartier. REALISE A L'AIDE D'UN P
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QUELS HABITANTS À RICHELIEU ? d'après les données INSEE
70% des ménages se composent d'un seule personne
Plusieurs enquêtes pointent du doigt les « pratiques singulières » que font les habitants de ce quartier. On peut expliquer cela par les typologies urbaines et architecturales décrites précédemment, mais on peut aussi s’intéresser aux caractéristiques socio-démographiques de la population et aux conditions dans lesquelles elle vit. Tout d’abord, on peut observer grâce aux chiffres de l’INSEE qu’une grande majorité des ménages sont composés d’un seul membre. C’est également l’un des constats qui est ressorti de notre présence sur le terrain : selon plusieurs acteurs associatifs, beaucoup d’habitués sont fortement isolés.
Contre 46 % à Nîmes
Au sein du quartier, on trouve beaucoup d’habitants, entre 24 ans et 65 ans, et donc potentiels actifs. En comparaison à la ville, il y donc une plus petite part de population jeune ou âgée.
60% 55%
Ce qu’on remarque en revanche, c’est que le taux d’activité – rapport de la population active sur la population en âge de travailler – est moins important à Richelieu que dans le reste de la ville. On rescence donc plus d’inactifs, qui sont soit dans l’incapacité de travailler, soit qui ne touchent pas leurs droits.
20% 25%
20% 20%
44 % de la population est inactive Seulement 37 % à Nîmes
31 Les étudiants sont aussi moins présents, tout comme les personnes diplômées. Ainsi, parmi les actifs, les secteurs d’activités représentés s’orientent majoritairement vers des postes ouvriers ou salariés, ce qui se traduit par des revenus plutôt bas et des moyens limités.
42 % de la population est 16%
6%
28%
33%
16%
sans dîplome
Contre 35 % à Nîmes
9%
20 % de la population dé-
8%
tient un dîplome de l'enseignment supérieur Contre 28 % à Nîmes
24% 38% 21%
Les types de postes occupés à Nimes et à Richelieu
59 %
Les propriétaires de voitures sont proportionnellement moins nombreux qu’au sein de la ville 67 %. Les deux-roues, moins couteux, sont en revanche plus utilisés, et révèlent que les habitants ont moins recours à de longs trajets. Le
quartier
Richelieu
présente
donc
des
caractéristiques communément appelées populaires. Nous avons pu nous en rendre compte sur le terrain, en nous y rendant très régulièrement au cours des premières semaines de travail. Via des associations, mais aussi tout simplement dans la rue, nous sommes entrées en contact avec des personnes exprimant de profonds mal-êtres : précarité financière, isolement social, illettrisme … et autres problématiques. On comprend facilement qu’une communauté étroitement liée ait pu se former au fil du temps, développant des pratiques qui lui sont propres : c’est ce que nous avons constaté en passant du temps dans le quartier, remarquant que beaucoup de personnes avaient tendance à être dans la rue plutôt que chez eux, pour ne pas y faire plus de choses. Par conséquent, les salutations entre voisins, également avec des inconnues comme nous, ainsi que les conversations spontanées en sont facilitées.
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UNE SITUATION PARTICULIÈRE Les pressions extérieures
Une courée qui se dégrade, mais dans laquelle on perçoit un potentiel non négligable donnant de la valeur à l'habitat.
L’ensemble des caractéristiques du quartier en font un lieu autocentré, dans ce que cela comporte de positif comme de négatif. Mais la position particulière du quartier Richelieu invite à prendre en compte des problématiques et des enjeux qui lui sont aussi extérieurs. Comme dit précédemment, cet ancien faubourg se situe aux portes de l’hyper centre de la ville, ce qui en fait, comme partout, un endroit soumis à une pression foncière importante. Le potentiel géographique, ainsi que la typologie en courée des bâtiments, pourraient former les conditions idéales d’un quartier de classe moyenne à supérieure. Au-delà de ces considérations, depuis une dizaine d’années, un élément de plus vient mettre la pression sur ce quartier : l’EcoQuartier Hoche Université. Ce projet est actuellement dans sa deuxième phase de travaux sur trois, et il consiste en l’aménagement de tout un ensemble au Nord-Est de la ville. Il comprend Université, logements intergénérationnels, parcs etc… La première tranche borde le quartier à sa pointe Nord, et par la suite, il est appelé à absorber une grande partie du complexe ferroviaire situé à l’Est.
Richelieu pris en étau
1.10000
Si l’on résume sa position, le quartier Richelieu se retrouve coincé entre deux dynamiques : l’EcoQuartier, sur lequel la ville mise beaucoup en terme de renouvellement urbain et d’image, et le centre-ville, déjà bien mis en avant grâce à son patrimoine et ses petits commerces. Richelieu, qui montre lui actuellement peu de dynamisme, est pris en étau entre les deux.
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Richelieu un futur lieu de passage ? On constate que la traversée du quartier Richelieu est plus moins obligatoire pour relier ces deux zones dynamiques, mais que celle-ci se fait aujourd’hui uniquement par les franges, et particulièrement par la rue Vincent Faita, à pied comme en voiture. Cette rue concentre un grand nombre de commerces de quartier, aux activités plus ou moins claires, et grouille de voitures en permanence. Pour un public qui va se diversifier (étudiants, familles, personnes âgées…), il paraît évident que face à cette traversée peu agréable une alternative peut être souhaitée par tous. En toute logique, cette alternative pourrait se situer au coeur même du quartier Richelieu qui, bien que le stationnement soit très présent, reste plus paisible. Néanmoins cette nouvelle fonction de passage nécessiterait des améliorations, notamment dans la priorité donnée aux piétons et aux mobilités douces. Le risque avec ce raisonnement c’est que ces changements s’opèrent en faveur du passage, et non du lieu lui-même, ce que l'on pourrait comparer à un effet tunnel. En d’autres termes, ce seraient les populations extérieures au quartier qui, en plus de provoquer ces changements, donneraient la direction à suivre. Le quartier Richelieu pourrait donc se trouver amélioré par ce nouvel intérêt et en ressentir des effets positifs, mais ces changements pourraient ne pas être adaptés à sa singularité. L’ensemble des caractéristiques qui en font un quartier à part entière ne semblent pas être compatibles avec la normalisation qu’il pourrait subir.
Rue Vincent Faïta, voie de circulation désordonnée mêlant voitures, vélos, piétons. Des commerces en tout genre bordent le trottoir
Rue Flamande, avec son stationnement sauvage, mais aussi avec le potentiel d'une rue paisible et agréable à emprunter à pied ou à vélo.
Richelieu
l'enjeu de sa traversée
1.12000
La notion de passage en elle-même paraît aussi problématique, tout comme l’idée de vivre dans un couloir déplaît. Même si une partie des difficultés rencontrées à Richelieu pourraient être effectivement résolues par cette nouvelle fonction, le mal-être profond non résolu serait d’autant plus dur à supporter. La mise en confort des personnes de passage ferait ressortir l’inconfort rencontré par les riverains. C’est le risque du
« cache misère ».
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Quelques autres éléments nous permettent de faire ces déductions logiques et de pencher pour cette théorie : depuis maintenant 1 an, la ville a lancé une Opération d’Amélioration de l’Habitat. Un bureau d’étude, qui assure des permanences au sein du quartier, est chargé d’accompagner les propriétaires pour les demandes de subventions et les travaux. Ce programme prévoyait à ses débuts un volet Renouvellement Urbain, mais celui-ci semble avoir disparu (et heureusement ?) : il prévoyait la démolition d’un ou plusieurs îlots, et la fusion systématique de plusieurs logements. Un manière indirecte de proposer une offre non adaptée à la population Engagement des signataires
- ANAH - Ville de Nîmes - Etat
Ob
Diagnostic
-R
- Quartier résidentiel
- Département du Gard - Agglomération - «Habiter Mieux»
- Patrimoine urbain
-A per
- Batî délabré
-L
- Logements insalubres
-P diff
- Forte densité
-A plus
- Foyers modestes - Risque hydraulique durable
-R inon
OPAH-RU
5,5 millions d’€ 4 millions pour l’aide à l’habitat 1,2 millions pour la protection contre les inondations
Operation programmée D’AMÉLIORATION DE L’HAB
Favoriser le developpement d’un territ
Le projet de DIRECTION DONNÉE PAR renouvellement Critères d’amélioration de l’ANAH L'A'U* POUR LE VOLET Droit au logement urbain s'est-il perdu RENOUVELLEMENT URBAIN Accéssibilité Confort énergétique en chemin ? Création d'espaces publics Offre de stationnement silo Transparence hydraulique Ouverture sur le centre ville Aménagement des liaisons douces Création d'équipements publics
Salubrité Sérénité des copropritété
Critères d’amélioration de La Ville Sécurité face au risque inondation
*A'U : Agence d'Urbanisme région nîmoise et alésienne
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bjectifs
Programme local d’action
Résorbation de l’habitat indigne
- Travaux de rénovation énérgetique
Adaptation des logements aux besoins des rsonnes âgées ou handicapées
- Travaux de maintien à domicile - Réhabiliations lourdes
Lutte contre la précarité énergétique
- Réhabilitation des parties communes
Prévention et traitement des copropriétés en ficulté
- Ravelement de facade
Amélioration de l’accès au logement pour les s modestes
Reduction de la vulnérabilité face au risque ndation
5 ans
MANDATAIRE DÉSIGNÉ PAR LA MAIRIE
- Reduction de la vulnérabilité face au risque inondation
URBANIS Permanence au 8 rue Richelieu
U Richelieu
BITAT
(Et de RENOUVELLEMENT URBAIN ?)
toire par la requalification de l’habitat privé
actuelle. On peut donc considérer aujourd’hui que les problématiques liées à l’insalubrité des logements vont être corrigées, même s’il faut nuancer ce constat : cette démarche doit être faite par les propriétaires qui sont rarement les occupants de DIRECTIONS POUR leurDONNÉES logement. LeLE mandataire qui s’en charge nous VOLET RENOUVELLEMENT URBAIN a confirmé que la plupart des démarches entamées Création d’espaces publics Offre de stationnement ne concernaient pas des appartements locatifs, et Transparence hydraulique que sur lesle rares dossiers de ce type s’étaient souvent Ouverture centre ville Aménagement liasonsune doucesréticence à l’investissement malgré soldésdepar Création d’équipements publics les aides. Ce qui en revanche reste une problématique sans réponse, c’est l’aménagement urbain. La fonction de passage qui menace de reléguer le
Etablissement d’un diagnostic personnel
Accompagnement pour les travaux Aide à la demande de subventions
quartier au second plan sur son propre territoire n’est pas à négliger, puisque c’est la dernière tranche des travaux de l’EcoQuartier qui finirait d'enclaver Richelieu. Cette possibilité reste donc à considérer comme un risque tant que le projet Hoche-Université n’est pas terminé. Face au manque d’intérêt de la ville quant à une amélioration du quartier pour lui-même, et aux pressions exercées par l’extérieur, l’ancrage de ce qui fait aujourd’hui la singularité du quartier semble être l’une des réponses. Sans exclure la possibilité d’une voie de traversée bénéfique à l’EcoQuartier, il faut prendre le contre-pied, et de manière prioritaire affirmer clairement l’identité de Richelieu.
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UNE IDENTITÉ FAÇONNÉE
Face à une situation de crise, une communauté ou une société à souvent tendance à s’appuyer sur des valeurs communes pour puiser la force dont elle a besoin, et ces valeurs peuvent révéler une identité elle aussi fédératrice. Les inondations de 1988 à Nîmes, que nous avons étudié préalablement à ce travail de PFE, ont particulièrement touché le quartier Richelieu qui en reste depuis sinistrement célèbre. La catastrophe fut immense dans ce quartier qui comptait déjà parmi ses habitants un grand nombre de personnes isolées et/ ou âgées. Les rues bouchées par les voitures n’ont pas permis aux secours d’intervenir de manière directe : ils ont dû compter sur l’aide des habitants en mesure de porter assistance. Une chaîne de solidarité s’est donc mise en place pour mettre en sécurité les habitants menacés, pour désencombrer les maisons, évacuer l’eau, et assurer un ravitaillement en denrées. Cette solidarité, ressortie comme un pilier de la gestion de crise, fait écho à différentes caractéristiques du quartier citées précédemment.
« J’ai eu de la chance de m’en sortir, puis j’étais fier du bénévolat auquel j’ai participé. C’était vraiment inattendu, ça m’a surpris quoi. Ça à rassemblé pas mal de gens, on s’y attendait pas. » Christophe, habitant
1988, les dégats dans Richelieu après les inondations. Source : édition spéciale du Midi Libre du 11 octobre 1988, "Nîmes, Lundi 3 octobre soudain... L'apocalypse"
39 La premières des caractéristiques qui peut évoquer l'identité de Richelieu, c'est la présence de certains ménages depuis plus de dix années, ce qui Ménages emménagés traduit l’attachement qu’ont développé certains Ménages emménagés 22 % pour ce quartier. On imagine que la singularité 31 % Ménages du quartier, dans ses avantages comme dans emménagés ses Ménages emménagés difficultés (qui ont au moins le mérite de susciter une réaction, face à des quartiers à la neutralité extrême), participe 29 %à ce mécanisme affectif. 17 %
L'ancienneté des habitants
Quartier Richelieu
d'après les données INSEE
31%
21 % 22 %
31 %
34 %
Ménages emménagés depuis moins de 2 ans % Ménages13emménagés il y a 2 à 4 ans Ménages emménagés 32 % il y a 5 à 9 ans Ménages emménagés depuis 10 ans ou plus Quartier Gambetta
29 %
17 %
Quartier Richelieu 31 % 21 % 13 % 17 %
34 %
22 %
29 %
La population du quartier Richelieu se trouve être une population ancienne32puisque 31% des habitants y % vivent depuis plus de dix ans. er Ricàheliceux eu du quartier On peut comparer ces chiffres QuartieQuarti r Gambetta Gambetta qui, du fait de sa prise en main "avancée", voit déjà une toute nouvelle population arriver depuis les deux dernières années.
21 % 13 %
34 %
Ménages Ménages Ménages Ménages
emménagés emménagés emménagés emménagés
depuis moins de 2 ans il y a 2 à 4 ans il y a 5 à 9 ans depuis 10 ans ou plus
dep il y il y dep
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Courée pour trois logements, lieu de vie convivial
La rue Richelieu et ses riverains
Ensuite, les rues étroites formées par la trame urbaine, amènent les riverains à entrer en contact régulièrement et à ne pas s’ignorer. L'omniprésence du stationnement et l'absence de trottoirs décents regroupent une circulation piétonne au centre de la chaussée, qui voit en revanche peu de véhicules l'emprunter. De manière plus générale, les caractéristiques introverties du quartier, son tissu dense et resserré, ainsi que le peu d'attractivité qu'il offre aujourd'hui, laissent penser que les personnes croisées dans les rues sont des riverains. Les liens de voisinage et le rapport à l'autre dans la rue s'en trouvent ainsi marqués.
Dans les ilots, certaines entrées peuvent concerner jusqu'à une dizaine de logements. Elles donnent sur les courées qui créent des vis-à-vis brutaux, mais qui encouragent à connaître son voisin et à lui demander un service. Finalement, la précarité financière, l’isolement et le manque de compétences sont aussi des lacunes qui, au sein d’une communauté, sont plus facilement comblées par les interactions. Au sein de cette population hétéroclite, les rôles peuvent facilement être interchangeables entre l’aidant et l’aidé. Cette hospitalité, est apparue comme évidente lors de nos premiers repérages au sein du quartier : les commerces se comptent sur les doigts d’une main alors que les organismes associatifs sont eux au nombre de six. La présence accrue, et largement au-dessus de la moyenne, de structures fonctionnant sur le bénévolat, affirme fortement la tendance des habitants du quartier à prendre soin les uns des autres.
Richelieu les lieux actifs
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Légende
lieux associatifs commerces
La « solidarité entre », l’« hospitalité envers », le «soin porté à »… autant de vocabulaire et de notions qui nous sont apparu au fil de notre travail comme les piliers du quartier.
C’est sous le terme de l’ENTRAIDE que nous avons regroupé l’ensemble des notions citées, et c’est ici que nous estimons que le quartier Richelieu doit pourvoir puiser les éléments nécessaires au renforcement son identité.
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03.
Du vide au commun
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DES ALTERNATIVES SOCIALES FACE À L’INDIVIDUALISME La redécouverte du commun
Pourquoi les modes de vie populaires qui persistent dans le quartier Richelieu sont aujourd’hui perçus comme singuliers ?
Proches du modèle des grandes villes, les villes moyennes telles que Nîmes ont tendance à se standardiser et à instaurer avec le temps des valeurs et des relations entre les habitants de plus en plus distantes. Cela paraît d’une grande banalité. Ce modèle souvent basé sur la consommation, où les citoyens sont faussement acteurs et ne servent qu’à faire tourner un grand ensemble, s’oppose radicalement à ce qui se passe à Richelieu : la consommation y est limitée, elle est remplacée par une logique de don contre don, étrangère aux relations marchandes, ce qui redéfinit les échanges entre habitants. Il est donc plus facile d’y trouver une place ou l'on se sente utile, valorisé, ou regardé. Face à l’individualisme général, des alternatives existent donc, et notamment grâce aux activités sociales trop souvent négligées : reléguées à quelques dimensions de la vie sociale, elles sont jugées capables de régler seulement quelques problèmes quotidiens. Il semble pourtant que cette logique sociale pourrait régir un manière de vivre en société. A leurs sujet, la Fonda* rappelle que les activités sociales trouvent leurs ressources dans « ce que la société à de commun ou à déjà mis en commun ». Ce fameux commun, que le monde entier cherche à retrouver et à redécouvrir à grands coups de participation et de tiers lieux, Richelieu le côtoie déjà.
Sur quel commun le quartier Richelieu peut-il prendre appui pour tendre vers un système coopératif ? *La FONDA est une association reconnue d’utilité publique créée en 1981 qui accompagne les associations dans leur développement.
Réalisé d'apres les propos de Paul Samangassou extrait de l'"Entraide sociale et développement endogène", mars 2015
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L’ENTRAIDE plutôt que l’AIDE
Avoir besoin d'un service Pour se relever D'une situation temporaire Et être dans la capacité de rendre la pareille Pour pouvoir de retrouver sa dignité
Demander la charité Pour se maintenir Dans une situation qui peut durer Et rester dans la position de "quémandeur" Pour ne pas avoir la capacité d'exiger plus
Il ne faut évidemment pas nier le rôle de la précarité là-dedans, même si, développé comme il l’est, le système d’entraide de Richelieu participe bien au-delà à la vie du quartier. En effet, il s’agit avant tout du fait d’agir ensemble, encouragé par des possibilités d’actions individuelles restreintes. Il ne s’agit plus de considérer des valeurs individuelles mais collectives au travers de la responsabilité globale des habitants : les plus faibles ayant le droit de disposer du nécessaire pour vivre décemment. C'est ce que Paul Samangassou appelle l'entraide sociale (Entraide sociale et développement endogène, Tribune Fonda N°225 - La force de l'entraide -, Mars 2015).
Il explique que là où la charité place le bénéficiaire dans une situation de quémandeur, l’entraide collective, elle, a pour objectif le relèvement de ceux qui, pour un temps donné, sont dans l’incapacité de pourvoir à leurs besoins essentiels. Il s’agit de faire preuve de délicatesse, de préoccupation, envers ceux qui n’ont pas, à ce moment-là, les ressources pour s’assurer un niveau de vie décent, tout en évitant l’humiliation et la perte de dignité. L’entraide au travers des activités sociales peut donc être perçue comme la richesse des pauvres face aux aléas. La ressource qui est mise en jeu dans le développement des activités sociales est donc ce que la population a de commun, mais pour Richelieu, son existence n’est ni conscientisée ni affirmée, ce qui fait de cette notion essentielle quelque chose de sous-jacent et donc de fragile.
Source : ApprocheS - Etude Action, L'urbanisme transitoire, Evaluer les impacts sociaux et sur le projet urbain, 2019
On peut considérer que cette richesse du pauvre s’inscrit dans un cercle vertueux qui crée de la valeur pour lui même. La mobilisation des ressources communes permet de developper des activités sociales qui produisent à leurs tours des réalisations et des résultats à impact social positif, contribuant ainsi au développement des ressources communes et du bien commun.
Une volonté de prendre soin à Richelieu 48
Les associations présentes dans le quartier Richelieu assurent tout au long de l’année des services à la population dans divers domaines. Elles sont portées sur le soin à l’autre, et audelà de leurs missions premières, elles offrent des espaces accueillants, soupapes de décompression pour beaucoup. Dans les échanges que nous avons pu avoir avec les bénévoles et les gérants certaines notions sont souvent revenues : l’écoute, le nonjugement, l’acceptation etc… Suite à ces constats nous avons naturellement choisi d'appeler ces lieux, les lieux de soin. Lieux dans lesquels nous nous sommes nous-même senties les bienvenues, et rapidement acceptées avec notre curiosité. Le modèle sur lequel se basent actuellement les associations du quartier est celui de la collaboration : dans une entente toute cordiale, et dans un but commun, celui de lutter contre la précarité sous toutes ses formes, les structures travaillent chacune côte à côte.
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Pourtant, au-delà d’un but commun, la coopération suppose également un « agir commun » sur la durée. Cet « agir commun » semble un but atteignable qui donnerait de la force, et réaffirmerait encore l’identité du quartier. En s’appuyant sur l’existant, sur ses aspects positifs comme négatifs, et en se nourrissant de pensées telles que la Théorie du Care, qui prône une société de soin mutuel basée sur l’attention portée à l’autre, on peut imaginer le développement d’un modèle singulier.
Comment mettre ce système en place à Richelieu ?
La théorie du CARE selon JOAN TRONTO
SE SOUCIER DE, c’est à dire constater l’existence d’un besoin, ce qui implique la perception d’autrui PRENDRE EN CHARGE, donc se responsabiliser en se donnant un rôle et en envisageant des réponses PRENDRE SOIN, en rencontrant une autre personne au travers de ses besoins et en prenant en compte la singularité de sa situation DONNER EN RETOUR, faire preuve de réciprocité sans obligation de valeurs
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S'APPUYER SUR LE VIDE La diversité de vides
Le vide, et plus particulièrement la vacance, est une problématique pointée du doigt depuis bien longtemps à Richelieu. Avant même notre arrivée dans le quartier, nous savions que beaucoup de logements étaient inoccupés ; sur place, il était difficile de s’en rendre compte car que peu de bâtiments laissent paraître une vacance totale. Néanmoins, en nous appuyant sur l'étude de l'A'U nous pouvons affirmer que le taux de vacance s'élève à 18%, ce qui n'est pas moindre. En revanche, ce qui nous a frappé, c’est l’abandon des locaux commerciaux : cette vacance est facilement perceptible depuis la rue, puisque la plupart d’entre eux portent encore les traces d’une ancienne activité. En discutant avec des habitants de longue date, nous avons pu comprendre qu’après les inondations beaucoup de commerces n’avaient jamais réouvert, et que le PLU interdisait de transformer ces espaces de rezde-chaussée en habitations. C’est donc une surface assez importante de bâti qui est laissée à l’abandon par les propriétaires créant des vides de vie. Dans son tissu urbain très dense, Richelieu voit aussi de rares vides urbains qui créent des aérations ponctuelles dans le bâti. Ces creux sont actuellement uniquement dédiés, comme tout le reste de l’espace public, au stationnement de voiture. Ils représentent pourtant un potentiel important dans un quartier où l’espace se fait rare, et où les lieux extérieurs dédiés à des activité collectives sont totalement absents.
De haut en bas: Ancienne imprimerie rue Richelieu, vacant depuis plus d'une trentaine d'années ; Un creux urbain pris d'asaut par les voitures rue Richelieu ; Deventure condamnée suite à la fermeture du commerce, rue Nicot
Richelieu
La vacance face à l'activité commerciale
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Légende
lieux commerciaux lieux vacants creux urbains
Les lieux de soin quant à eux ouvrent leurs locaux sur des durées très variables, qui parfois créent des vides dans le temps importants. Il s’agit tout aussi bien de lieux qui ne sont ouverts que la moitié de l’année, ou bien quelques jours à peine par semaine, voir quelques heures par jour. Souvent, il ne s’agit que d’une contrainte de moyens ; soit humain, soit financier, et la volonté d’ouvrir de manière plus régulière de fait sentir.
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Les vides comme matière à penser Ces vides, de quelque sorte qu’ils soient, sont des potentiels non exploités capables d’évoluer s'ils sont investis. Dans une logique d’économie de moyens et avec notre volonté de faire avec, il a semblé judicieux de s’en servir. Il s’agit de lieux neutres, pouvant accueillir des initiatives solidaires, et propices à l’appropriation de chacun. Le vide comme matière à penser permettrait alors de créer encore du commun au quartier, et ainsi d'affirmer son identité. Ce serait également une manière de ne toucher à rien qui ne soit déjà utilisé, et de ne rien retirer à personne.
Quels lieux pour ces initiatives coopératives et solidaires ? Au sein du quartier, la rue Richelieu à particulièrement attiré notre attention par la présence simultanée de vide et de pleins. Celle ci concentre une grande partie des vides cités : des locaux commerciaux vacants, mais aussi deux grands creux urbains à ses deux extrémités. En parallèle, la majorité des commerces toujours actifs y sont concentrés, et que la plupart des lieux de soin présentés y ont leurs locaux. Au-delà de cette concentration, elle occupe une situation centrale dans le quartier : elle possède un accès direct aux boulevards bordant l’écusson, et forme une sorte d’entrée depuis le centre-ville. Elle en revient finalement aussi à représenter une possible traversée vers le futur Eco-quartier, ce qui peut être d’une utilité certaine si cela n’est pas fait au détriment des riverains. La rue Richelieu, qui regroupe donc l'ensemble des problématiques urbaines pointées précédemment, semble être propice à une réflexions autours de l'identité du quartier.
Puis bon, elle s'appelle aussi la rue Richelieu ...
Richelieu
La pertinence de la rue Richelieu
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Légende
lieux de soin intérressants lieux vacants intérressants creux urbains
5 j/semaine
8 mois/ans
3 j/semaine
toute l’année
Le secours populaire 4 j/semaine
toute l’année
La Table ouverte C’KDO
08h00
20h00
Le vide dans le temps des lieux de soin de la rue Richelieu
LE SECOURS 10 % D’IMAG
La rue Richelieu et son état actuel 54
70 RUE RICHELIEU
RENCONTRE AVEC LE BÉA ET ANA
Notre investissement dans le quartier et notre volonté d'être au plus proche d'un projet concret et situé nous a amené à enquêter sur la rue Richelieu et sur les lieux qui nous intérressaient : les lieux associatifs et les locaux vacants.
QUELQUES SOUVENIR
EN SERVICE, BON ÉTA BOURGEOIS
_
L’ANCIENNE ÉPICERIE PORTUGAISE 90 % D’IMAGINAIRE
En plus d'avoir déjà rencontré l'ensemble des acteurs de la rue, nous avons essayé tant bien que mal de prendre contact avec les propriétaires de chaque local commerçant laissé à l'abandon. Cette recherche, rythmée par des hauts et des bas, s'est avérée très compliquée, d'autant plus qu'elle a été interrompue par le confinement comme toutes nos actions sur le terrain à partir de mars.
+
SURFACE IMPORTAN ATYPIQUES SUR LA RU PLUTÔT SOMBRE
13 RUE ANATOLE FRANCE CONTATC PAR MAIL AVEC PROPRIÉTAIRE M.CARTEYRADE
LE
PAS DE PLAN, AUCUNE VISIBILITÉ À L’INTÉRIEUR VACANT, BON STOCKAGE
+_
ÉTAT
APPARENT,
VITRINE SUR LA RUE, OCCUPE UN ANGLE PETITE SURFACE
60m2
100m2 40m2
65m2
120 m2 100 m2 de cours
C'est alors à notre imaginaire que nous fait appel : en nous appuyant sur ce qu'on avait pu nous dire et sur ce qu'on avait pu voir, nous avons tenté de reconstituer les lieux auxquels nous nous intérressions.
L’ANCIENNE IMPRIMERIE 20 % D’IMAGINAIRE 12 RUE RICHELIEU AUCUN CONTACT
HUGO VAP 80 % D’IMAGINAIRE
PAS DE PLAN, BIEN VISIBLE DEPUIS LES OUVERTURES
18 RUE RICHELIEU
VACANT, DÉGRADÉ, ENCOMBRÉ, À L’ANGLE DE LA RUE
+
_
SURFACE IMPORTANTE, ENSOLEILLÉE
RENCONTRE AVEC LE LOCATAIRE DU DESSUS
COURS
S’OUVRE PLUTÔT SUR LA PERPENDICULAIRE QUE SUR LA RUE RICHELIEU
AUCUNE VISIBILITÉ À L’INTÉRIEUR, INFOS AVEC LA DISCUSSION VACANT, EN TRÈS BON ÉTAT APPARENT
+
_
GRANDES OUVERTURES SUR LA RUE, LUMINOSITÉ PETITE SURFACE
35m
S POPULAIRE GINAIRE
L’ANCIENNE MERCERIE 90 % D’IMAGINAIRE
ES BÉNÉVOLES
27 RUE RICHELIEU
RS DU LIEU
AUCUN CONTACT
AT, BÂTIMENT
VISIBLE DEPUIS LA RUE
55
VACANT
NTE, VITRINES UE
+
_
L’ANCIENNE ÉPICERIE 70 % D’IMAGINAIRE
GRANDE VITRINE SUR LA RUE
IMMEUBLE EN VENTE 85 % D’IMAGINAIRE
AVEUGLE À L’ARRIÈRE
70 RUE RICHELIEU
15BIS RUE RICHELIEU
CONACT AVEC L'AGENCE IMMOBILIÈRE
RENCONTRE AVEC LES PROPRIÉTAIRES MEDAMES BICHEU
VISIBLE DEPUIS LA RUE, PHOTOS DE L’ANNONCE DE VENTE
VISIBLE DEPUIS LE HALL D’ENTRÉE, INFOS AVEC LES DISCUSSION
A LA VENTE DEPUIS LONGTEMPS, 2 APP. ET 2 LOCAUX COMMERCIAUX
VACANT, SERT DE STOCKAGE, LAISSÉ TEL QUEL APRÈS LES INONDATIONS
+
_
+
_
GRANDE VITRINE SUR LA RUE AVEUGLE À INSALUBRE
m2
L’ARRIÈRE,
PEUT
ÊTRE
GRANDE SURFACE, COURS INTÉRIEURE, DONNE SUR UN CREUX URBAIN ESPACES FRAGMENTÉS
40m2 800 m2 couvert, 440 m2 de cours 230 m2 70 m2 de cours
310 m2 90 m2 de cours
LE PARKING DE THIERRY 20 % D’IMAGINAIRE
TABLE OUVERTE 80 % D’IMAGINAIRE
2B RUE SULLY
44 RUE RICHELIEU
+
_
RENCONTRE AVEC JEAN PIERRE LE PRÉSIDENT
ANCIEN BAR LE SAPHIR 30 % D’IMAGINAIRE
QUELQUES SOUVENIRS DU LIEU
28 RUE VILLARD
EN SERVICE, DEUX BANDES DE BÂTI, UN PEU DÉGRADÉ
RENCONTRE AVEC UN HABITANT DE L’IMMEUBLE
GRANDE SURFACE, COURS INTÉRIEURE
VISIBLE DEPUIS LE RUE ET LE HALL D’ENTRÉE
FERMÉ SUR LA RUE, ESPACES TRÈS FRAGMENTÉS, INADAPTÉS À L’USAGE
VACANT, ENCORE EN ÉTAT DE BAR
+
_
GRANDES OUVERTURES ANGLE, POINT D’EAU PETITE SURFACE
EN
RENCONTRE PROPRIÉTAIRE
AVEC
THIERRY,
LE
QUELQUES SOUVENIRS DU LIEUX ANCIEN LAVOIR DU ACTUELLEMENT PARKING
+
_
QUARTIER,
TRÈS GRANDE SURFACE, ARCHITECTURE ATYPIQUE, INTÉRIORITÉ AU BORD D’UNE ROUTE PASSANTE, A LA LIMITE DU QUARTIER
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LES PILIERS D'UN DYNAMISME SOLIDAIRE
Pour renforcer l’identité du quartier, nous nous appuyons donc sur des valeurs déjà présentes, regroupées sous la thématique de l’entraide. Cette entraide se traduit par un ensemble d’initiatives solidaires et coopératives dans la rue Richelieu : une manière différente de fabriquer la ville basée sur des valeurs communes au quartier, et qui s'inscrirait dans les vides déjà présents. Le but est de donner la possibilité au sein de cette rue, et plus généralement dans le quartier, d'un développement de type endogène, basé donc sur ce qui est déjà là. C’est l’existant lui-même qui doit être générateur de son propre développement en se servant de ce qu’il possède actuellement, et suivant une direction qui lui est propre. Cette manière d’apporter un changement s’oppose au développement exogène : celui-ci est généré depuis l’extérieur, donc avec des envies étrangères, et il s'appuie sur des principes et des valeurs souvent standardisées. Autrement dit, c’est le type d’évolution que l’on aurait pu imaginer si le quartier avait été pris en main à des fins de passage.
Comment on fait d'habitude ?
SORTIR DU SCHEMA CLASSIQU E?
DYNAMISER LA VILLE Quels outils ?
L'attrait de nouvelles populations La croissance économique Le rayonnement La selection sociale La collaboration
FABRIQUER LA VI
Q
Non-marchandisation, Entraide, Affirmation
Quelles valeurs ? Marchandisation, Individualisme, Neutralisation
Endogène : Qui est produit par la structure elle-même en dehors de tout apport extérieur
Quel type de développement ? Exogène : Qui provient du dehors, de l'extérieur du phénomène
Cinq piliers comme valeurs pour un dynamsime solidaire au sein de Richelieu
Pour répondre à une menace de gentrification...
Le maintien de la population
En créant des logements abordables et décents.
Pour assoir et affirmer ce développement du quartier grâce à lui-même et pour luimême, nous avons définis des valeurs phares pour diriger notre travail. Ces cinq piliers pour un dynamisme solidaire sont à la fois hérités des modes d’action déjà présents dans le quartier, ils ressortent aussi de certains manques exprimés par les acteurs associatifs et les habitants, mais aussi de notre point de vue sur un système qui pourrait évoluer et se renforcer. Ils viennent aussi s’opposer aux risques de gentrification que connait le quartier, tout en s’adaptant au contexte particulier de Richelieu.
Pour s'adapter à la situation précaire du quartier...
L'économie de moyens
En s'appuyant sur des éléments déjà présents.
Pour générer un développement adapté aux habitants...
L'ancrage local
En répondant de manière péoccupée et située.
ILLE SOLIDAIRE
Quels piliers ?
Pour un fonctionnement social et solidaire...
L'inclusion radicale
En créant des espaces mixtes et accéssibles à tous.
Pour renforcer la capacité d'action des associations...
La coopération
En créant un réseau de lieux de soin.
Un modèle de fabrication de la ville basé sur des valeurs de solidarité et d’entraide, et qui exclut la marchandisation, est radicalement opposé à la société de consommation actuelle. De manière plus précise nous parlons de nonmarchandisation, qui n’exclue pas le fait de consommer mais qui en redéfinis les valeurs. L’imaginaire qui se développe ici fait appel à ce que l’on pourrait aujourd’hui désigner comme une utopie.
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58 Envisager l'utopie
Comment se fabrique la ville de la non-marchandisation ?
Christian, ancien bénéficiaire des aides de La Table ouverte, aujourd'hui bénévole, comme c'est le cas pour la plupart d'entre eux
Cette utopie de la non-marchandisation se base donc sur des échanges non monétaires, comme le don contre don, et l’entraide, ce qui place tour à tour les aidés dans la position des aidants. En plus d’avoir une base de fonctionnement au sein du quartier Richelieu, nous avons cherché quels éléments concrets pouvaient nous aider à mettre en pratique des idées qui nous semblaient atteignables. Cette réponse, nous l’avons trouvé encore une fois au sein même du quartier avec les EVS.
Un espace de vie sociale est une structure associative faite par les habitants et pour les habitants qui s'adapte aux besoins de son territoire. Ces lieux organisent des activités très diverses qui favorisent la rencontre et le partage, toujours avec l'obligation de s'adresser à tous les publics. Ils doivent également pouvoir être ouverts et actifs toute l'année. Très concrètement, cet agrément donne le droit à des aides financières ainsi qu'à un accompagnement global de la part de la CAF.
LES ESPACES DE VIE SOCIALE Donner un cadre d'application à nos piliers
Les valeurs :
Laïcité, neutralité, mixité Respect de la dignité Solidarité Participation
Les objectifs :
Lutter contre l'isolement Développer l'engagement et les compétences Encourager le mieux vivre ensemble
Les missions :
Renforcer les liens sociaux, familiaux et de voisinage Coordiner les initiatives Responsabiliser les usagers
Comment la rue Richelieu peut-elle accueillir l'utopie ? A Richelieu, certains lieux en fonctionnement ne cherchent pas à s'adresser à l'ensemble des publics: l'Entraide Gardoise, qui n'accueille que des personnes âgées dans un cadre adapté, le Cercle de l'Avenir, qui nécessite une adhésion à des idées politiques, ou encore le Centre Culturel d'Education et de Formation qui n'accompagne que des enfants, et qui de plus, ne pratique pas l'accueil spontané. Les autres lieux de soin que nous avons pu repérer, et avec lesquels nous avons pu tisser des liens, correspondent en revanches aux critères des EVS. C'est d'ailleurs le gérant de CKDO qui nous a fait part de son envie d'obtenir l'agrément, et du manque d'espace qui l'en empêchait. Tout comme au Secours Populaire, l'envie d'accueillir du monde seulement pour discuter ou boire un café se heurte à l'absence d'un espace agréable dédié. Dans le cas de la Table Ouverte, la volonté d'ouvrir toute la journée, mais aussi de pouvoir assurer des permanences tout au long de l'année a été clairement exprimée.
« Une utopie est une réalité en puissance. » Edouard Herriot
« L'utopie ne signifie pas l'irréalisable mais l'irréalisé. L'utopie d'hier peut devenir la réalité de demain. » Théodore Monod
Dans l'ensemble, ce sont 3 lieux déjà existants qui pourraient prétendre à devenir des Espace de Vie Sociale. En effet, ils sont en total accord avec les valeurs prônées, et poursuivent depuis déjà plusieurs années des objectifs similaires. C'est ainsi qu'on peut imaginer étendre et multiplier ces lieux au sein de la rue Richelieu. Avec quelques modifications de fonctionnement, et avec l'investissement des vides de la rue, on pourrait donc parvenir à la concrétisation de l'utopie de la non-marchandisation : une RUE basée sur le modèle d'un EVS.
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UNE PROGRAMMATION DE LA RUE EN "RÉSEAU"
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Le développement d'une programmation En nous basant sur l’ensemble des propos développés précédemment, nous avons pensé la rue Richelieu afin qu’elle réponde aux besoins exprimés par les habitants et les associations. Après avoir identifié les différentes typologies d’espaces à occuper (creux urbains, commerces vacants) nous avons élaboré une programmation adaptée à chacun d’eux en nous appuyant sur nos « piliers solidaires ». Local vacant de Mme Bicheu, ancienne épicerie imaginée comme épicerie solidaire
Nous défendons l’idée que si le développement de la rue doit être pensé, il doit l’être localement. Nous avons donc essayé de nous nourrir de notre expérience sur le terrain pour proposer des espaces adaptés à la population de Richelieu, tout en répondant aux objectifs des Espaces de Vie Sociale. Les vides de la rue permettent d’accueillir des projets ouverts et accessibles à tous, ce qui fait partie de nos principaux critères. Tous à but non lucratifs ils répondent à des besoins humains, visant le bien être des individus. En effet, à plusieurs reprises nous avons perçu de la part des bénévoles associatifs le peu de confort de vie dont bénéficiaient certains habitants du quartier. Si l'on se base sur la pyramide de Maslow, ils rencontrent des difficultés pour subvenir à leurs besoins de niveaux 1, à savoir manger, dormir, et se vêtir.
La hiérarchie des besoins selon la pyramide de Maslow. Source: wikipédia
Quel type de lieux pour l'entraide sociale? Cela nous a inévitablement incité à proposer au sein de la rue des lieux que l’on qualifie de service de proximité et lieu de vie : épicerie solidaire, café des familles, habitat possible. Ainsi, le niveau de confort en serait amélioré, et c'est la vie dans l'ensemble du quartier qui pourrait changer. En nous appuyant sur une discussion avec une habitante bénéficiaire de la table ouverte, nous nous sommes rendu compte qu'au-delà de la précarité alimentaire et sociale, beaucoup souffrent de précarité culturelle, n’y ayant que très peu accès. Selon la théorie de Maslow, si les besoins les plus primaires sont satisfaits (physiologiques et sécuritaires) cela engendre chez l’individu une motivation supplémentaire pour atteindre un niveau de besoin supérieur. L’apparition de programmes relatifs à la culture et au divertissement ont donc permis de développer un réseau complémentaire au sein de la rue Richelieu.
Graphique montrant la pluralité des programmes et la typologie des espaces qu'ils occupent
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C'est ainsi que vous avons imaginé 11 lieux aux programmes variés qui répondent chacun à une problématique analysée et exprimée. Ils ont tous pour objectif d'améliorer les conditions de vie des habitants, autant sur le plan matériel que sur le plan socio-culturel.
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Nous avons fait le choix de mettre à l'épreuve les programmes imaginés dans les espaces dont nous disposions, sans pousser l'architecture plus loin : il s'agissait principalement de tester le fonctionnement des lieux sans en figer la forme. Salle de restauration
Salle de restauration
Réserve
Cuisine
Comptoir
Réserve
Direction Réunion
Bureau
Bureau
Rayons
Rayons
Rayons Réserve
Terrasse extérieur
Accueil pépinière Salle de café Arrière salle Serre
Terrasse couverte Terrasse
Semences
L'ensemble de ces lieux ont en commun la présence d'un espace de « convivialité » qui permet, comme voulu par les acteurs des lieux de soin, d'accueillir de manière spontanée des personnes souhaitant juste discuter ou boire un café.
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Atelier Rayons Rayons Réserve
Réserve Salle commune
Atelier de bricolage
Point d'eau
Local poubelle
Courée
Logements
Logements Atelier réparation
Atelier extérieur
Salle de sport
Vestiaires
Salle de théatre
Scène
Salle de danse
La diversité des fonctions données à ces lieux de soin a pour but d'impacter positivement le quartier. Il était donc important pour nous d'envisager une étroite coopération entre eux.
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Travail collaboratif
Pratiqué actuellement à Richelieu
Travail coopératif
Imaginé dans le projet de rue EVS
Une programmation écosystémique
Travail collaboratif
Pratiqué actuellement à Richelieu
Travail coopératif
Imaginé dans le projet de rue EVS
Au-delà de penser la rue Richelieu en répondant à un but commun, il nous est donc apparu nécessaire de la penser de manière à créer un tout qui agit ensemble. En se rapprochant du modèle coopératif, nous allons jusqu'à employer le terme d’écosystème, faisant écho à l’interaction d’une communauté avec son environnement : ici, la rue. Le programme écosytémique, que l’on nomme aussi programme en réseau, définit un certain fonctionnement au sein de la rue. Le réseau renvoie à « un groupe d’individus ou d’organisateurs qui, sur une base volontaire échangent des informations et des biens ou implémentent des activités conjointement alors que l’autonomie de l’individu reste intacte. » Cela permet à l’ensemble des acteurs d’acquérir un sentiment d’appartenance à une communauté offrant, comme l’appuie Paul Samangassou, à la fois sécurité, protection, valorisation individuelle, et co-responsabilité. Au-delà du sentiment d’appartenance qu'elle créé, l’entraide est aussi une base pour développer le fonctionnement économique de la rue. Chaque lieu échange avec les autres, que ce soit humainement ou matériellement, afin de partager les ressources communes et extérieures.
Les interactions d'entraide entre les lieux de soin
Quelle gestion pour l'entraide sociale? La structure horizontale du réseau est clairement définie, en revanche ce qui l'est moins, c'est la nature des échanges, puisqu’ils s’adaptent aux circonstances et peuvent changer constamment. Cela renvoie au roulement naturel de la Table Ouverte entre des anciens bénéficiaires devenus bénévoles, et des arrivées de denrées aléatoires. Sur un modèle initialement utopique, mais qui pourtant est déjà existant dans le quartier Richelieu, et qui pourrait être concrétisé avec le système de rue EVS, la gestion de ce réseau pourrait être prise en charge par des bénévoles. Nous ne pouvons bien sur pas exclure la présence de salariés qui, comme le montre la Table Ouverte, reste nécessaire pour prendre en charge la logistique et l'administratif. L’agrément d’EVS donnerait droit à des aides financière pour rendre cela possible.
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Principes d'aménagement de la rue Afin d’envisager cette évolution de la rue Richelieu, il ne faut pas négliger la rue en elle-même. Cette rue centrale au quartier est, comme nous l’avons déjà évoqué, problématique pour plusieurs raisons. Nous avons donc travaillé sur la revalorisation de ce tissu urbain, en donnant la priorité aux piétons et en requalifiant les espaces délaissés.
La rue a été réfléchie de manière à marquer des fonctions qui diffèrent, à la fois pour la circulation et les changements de priorité, mais aussi pour marquer un changement d’activité. Elle possède donc deux niveaux de lecture : les reliefs, qui définissent la priorité de circulation et le revêtement de sol qui définit la fonction des espaces.
LE RELIEF : DES ZONES ACCESSIBLES SELON LES MODES DE DÉPLACEMENT
Les niveaux hauts sont exclusivement réservés aux piétons
LE TRAITEMENT DU SOL : UN LANGAGE AVEC DEUX TYPES DE REVÊTEMENT
Les niveaux bas sont mixtes, mais la priorité est donnée aux vélos
Le revêtement lisse signifie des zones de circulation, de mouvement, de passage etc.
Aux croisements, le niveau haut devient accessible pour tous. Il tolère donc les véhicules autorisés, disposant d'un pass, mais ils doivent se tenir en retrait donnant la priorité aux vélos et aux piétons.
Le revêtement mixte (plus rythmé) marque l’entrée dans une zone animée qui appelle à ralentir et à interagir. Ce type de revêtement rythmé s'étend jusqu'à l'intérieur des lieux de soin, afin de créer une continuité avec la rue. L'intention est d'effacer la limite entre les deux, faisant des lieux de soin des espaces publics.
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Le terrain
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+6.00
+6.00
67 Le principe d’aménagement est guidé par la présence de noues sur l’ensemble de la rue qui sont utiles à la fois pour sa durabilité, et pour la circulation. En effet, les noues forment un réseau de petits canaux qui servent à l’évacuation de l’eau en temps de pluie, en évitant ainsi qu'elle envahisse la rue. Elles accueillent en surface, au-dessus d’un drain, de la végétation basse naturelle qui n’ajoute pas d’ombre à la rue déjà sombre. Les noues, sèches durant la plus grande partie de l'année, sont donc source de biodiversité dans cet ensemble très minéral.
+0.05
+0.03
0.00
Coupe dans les traversées, un lieu et soin à gauche, et une entrée privée à droite +6.00
D’autre part, les vides crées dans la chaussée permettent de mettre à distance les entrées des logements de la circulation, et créent sur un coté de la rue une contre allée réservée aux piétons. De petites traversées au dessus des noues permettent de conserver des accès ponctuels aux entrées des immeubles.
+6.00
+0.05
0.00
Coupe dans les vides, des logements mis à disantce des deux cotés
+6.00
+6.00
L'espace de représentation
Zone en retrait "l'impasse publique"
+0.05
0.00
+0.03
L'espace forme
Plan de la rue Richelieu 1.750
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Ce renouvellement de la rue Richelieu est pensé pour avoir un impact positif sur le quartier. Que ce soit sur la précarité alimentaire, culturelle ou sociale. Faire avec, à l’échelle urbaine et humaine permet d'envisager les effets désirés, qu’ils soient individuels, collectifs ou territoriaux.
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04. Prendre position*
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*Le raisonnement que nous avons mené jusque là nous a finalement amené à nous arrêter sur l'un des lieux de soin pensés : il s’agit donc tout d’abord de prendre position géographiquement. Aussi, le désir que nous avions au tout départ de préfigurer, à travers notre travail de PFE, une manière de pratiquer notre métier qui nous soit propre, s'est traduit par un ensemble de choix orientés. Au delà d'avoir pris le parti d'une réflexion globale autour du faire avec, nous nous sommes donc plus concrètement positionnées sur des problématiques relatives à la mise en architecture. Dans cette partie, nous prenons position par rapport à un bâtiment existant, par rapport à une programmation, par rapport au coût énergétique et par rapport à une culture constructive. Nous prenons position en faisant du projet mais aussi au regard du réel.
UN LIEU A SOIGNER 74 Une rencontre
Le lieu de la mise en architecture
L'habitat possible que nous avons imaginé au sein du réseau d'entraide prévoit la création de logements décents et abordables dans le quartier. Ce lieu situé à l'extrémité de la rue se trouve être dans un bâtiment qui a rapidement attiré notre attention. Depuis la rue, il est facile de comprendre qu'il s'agit d’une construction relativement ancienne par rapport à celles qui se trouvent aux alentours. Il affiche un très net manque d'entretien, et il fait l'objet d’une cruelle dévalorisation : des publicités y sont placardées sur un crépis qui tombe en miette. Pourtant, contrairement à l'ensemble des lieux que nous avons visé dans le quartier, celui-ci n'est pas vacant. Lorsque nous avons appelé le numéro de téléphone affiché sur la façade, proposant des places de parking à louer, nous avons été surprises d’y entendre quelqu'un : Thierry, le propriétaire de ce garage depuis 2003. Très ouvert à notre démarche, il nous a rapidement proposé de le visiter et de nous rencontrer : il nous a alors appris qu’il s'agissait de l'ancien lavoir qui servait à l'ensemble du quartier Richelieu. Thierry nous a fait part de la pression qu'il subissait de la part des investisseurs immobiliers puisque que le potentiel de son bien est très rare. Il s'est montré conscient du gâchis que cela pouvait représenter, mais nous a avoué qu'il ne savait pas quoi faire : s'il est sensible à l'histoire de ce bâtiment, il n'imagine pas quel pourrait être son devenir, et profite pour l'instant de l'apport financier que lui apporte le stationnement. Il s'est montré curieux de notre envie d'y faire un projet, et sensible au discours que nous avions. Puis, qui sait, ça lui « donnera peut-être des idées » ...
75
Thierry qui prend la pose
L'impasse devant le garage que nous projetons comme la fin de la rue Richelieu
La rue Sully : comme l'ensemble des rues perpendiculaires à la rue Richelieu, elle est à requalifier pour donner la priorité aux pétions et aux vélos.
Le garage abrite une partie du stationnement de Richelieu qui devra être absorbé pour des raisons hydrauliques par l'Ecoquartier Hoche
Une architecture remarquable
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Nous avons été surprises de découvrir à l'intérieur du garage une architecture atypique qui nous a marqué bien au-delà de ce que nous pouvions imaginer. L'espace y était non seulement assez vaste, mais le bâtiment présentait également des qualités particulières en termes de matériaux et de modes de construction. Nous en avons eu confirmation par la suite, mais le type de charpente employé relève d'une technique très peu courante, et celle-ci est manifestement en bon état. Nous avons aussi pu voir que la structure interne du bâtiment présentait des fragilités très visibles comme l'érosion des pierres de taille. L'adaptation de ce bâtiment pour en faire un parking a impliqué la destruction et la fusion de plusieurs arches, ainsi que de goudronner l'ensemble du terrain. Ces évolutions peu valorisantes font de cet endroit un lieu peu agréable mais dont le potentiel est perceptible. Nous souhaitions tenir compte de l'importance de ces éléments déjà présents sur site, que ce soit dans leurs aspects positifs ou négatifs. C'est toujours avec les mêmes valeurs et envies que nous voulions porter de l'attention à ce bâtiment qui en manquait, mais aussi aux futurs habitants qu'il allait accueillir et à ceux qui allaient le construire. Notre objectif était de soigner chaque aspect de sa conception, tenant notre posture du faire avec, mais aussi faire pour et faire ensemble : cela impliquait non seulement de l'attention dans le dessin, mais aussi dans la manière dont nous avons imaginé la mise en œuvre de ce projet. Tout a été fait pour garder comme premières préoccupations les gens, le lieu et la matière.
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Une charpente peu courante
L'ĂŠrosion des pierres de taille
Une cour centrale goudronnĂŠe
FAIRE AVEC, COMMENT ? 78
Si l'on choisit de commencer ici par les aspects constructifs du projet c'est parce que c'est la manière dont nous l'avons pensé : face à un bâtiment à l'architecture si atypique, et portant une posture éthique de la construction, nous y sommes naturellement arrivées lors de nos premiers échanges.
SION ETUDIANT
L'inventaire de la matière présente
REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT
REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT
Ayant la volonté de concevoir en prenant appui sur le bâtiment et ses attraits particuliers, l'inventaire nous permet d'avoir un premier aperçu sur ce PRODUIT qui est présent et sur son état. REALISE A L'AIDE D'UN AUTODESK VERSION ETUD
Le soin porté à répertorier chaque élément de ce lieu nous a permis une REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT fois de plus de nous positionner par rapport à notre appréhension du déjà-là comme une première approche du Le mur en pierres projet architectural. pierres calcaires + mortier 0,5m d’épaisseur, x3
Pi
4,20 x 40 m (avec un percement pour l’entrée, et un autre rebouché) •
•
4,20 x 32 (sans ouverture)
•
4,20 x 33 (sans ouverture)
La couverture
830 m2 de tuiles canal.
50
Er de pa
On estime que 30% des tuiles ne seront pas jugées en bon état.
REALISE A L'AID A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT
SION ETUDIANT
REALISE REALISE A L'AIDE A L'AIDE D'UN D'UN PRODUIT PRODUIT AUTODESK AUTODESK VERSIO VERSI
1.
90 fermes en bois au sein du bâtiment
Composées de : 1. 2 chevrons 4,5 x 0,05 x 0,2
REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT 2. 2.
2 petits potelés 0,17 x 0,15 x 0,15 3.
1 entrait moisé 5,7 x 0,05 x 0,2
Les arches
ierres calcaires + mortier 25 arches au total
2.
5.
4.
Eléments structurels
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3.
'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT 'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT portant les fermes
16 poutres bois transversales 9,2 x 0,2 x 0,2 m 4.
E D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT
00 pierres de taille environ (25 par arche) de 0,5 x 0,5 x 0,4 m
1.
ALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT
REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT
3.
La charpente
rosion visible des pierres, estruction et fusion d'une artie des arches d'origine
6 poutres bois longitudinales Long. d'un coté du batiment x 0,15 x 0,2 m 5.
REALISE A L'AIDE D'UN PROD 4.
5.
REALIS Coupe, bâtiment existant, Est-Ouest 1:100°
REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT
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Quelle posture adopter ? Les différents traitements de la matière Source : Collectif Encore Heureux
Enfouissement
Réutilisation
Incinération Recyclage
Réemploi
Au regard des éléments déjà présents et dans un soucis de respect et d'économie de la matière, nous avons pris la décision de faire avec eux tant que cela a été possible. Il n’est plus question de jeter ou de se défaire des choses que l'on a entre les mains, mais bien au contraire, de corriger et d’effacer les failles que le temps a causé afin de pérenniser l'ensemble. Cette démarche implique donc d'avoir recours à plusieurs méthodes : la conservation, qui nécessite une remise en état, la réutilisation de certains éléments jugés en bon état, le réemploi des matériaux qui ne sont plus capables d'assurer leur fonction originelle et le recyclage pour donner une seconde vie à la matière. On parle alors de réhabilitation partielle, ayant comme objectif de préserver les qualités architecturales actuelles du bâtiment en soignant ce qui le constitue. Outre cette volonté de prendre soin, il a été aussi très vite question d'augmenter la surface bâtie, et pour cela, nous avons choisi d'avoir recours à la surélévation de l'ensemble de l'édifice.
On fait quoi avec ça ?
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1.
Mur extérieur Conserver
3. 4.
Réfection des murs en pierre. 1.
• Décrouter
l'ensemble des enduits, en appliquer un neuf • Conserver les caractérisques d'inertie du mur de pierre
2.
2.
Mur intérieur Réemployer
Destruction des arches Réemployer les pierres de taille pour des murs de soubassement • Recycler le mortier et les pierres pour du remblai •
3.
Couverture Réutiliser
Dépose en conservation et repose des tuiles Utiliser 30% des tuiles (mauvais état selon estimation), pour faire du remplai et les remplacer par des neuves • Replacer 70% des tuiles (en bon état selon estimation) •
4.
Charpente Réutiliser
C'est l'ajout de grands poteaux en bois qui nous permet de surélever d'un niveau l'ensemble du bâtiment sans pour autant surcharger la structure actuelle.
Dépose en conservation et repose de la charpente Faire un diagnostic sanitaire du bois et des caractéristiques techniques des éléments • Remplacer les pièces jugées en mauvais état •. Reposer la charpente à l'identique •
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Des volontés marquées
La première direction dans la conception de l'Habitat Possible a ont donc été de surélever l'ensemble du bâtiment pour doubler la surface totale par rapport à l’existant, soit 1400 m2. La question s'est posée de ne surélever qu'une des trois ailes : finalement, la volonté de conserver l'identité du bâtiment passait aussi par sa forme globale, notamment sa toiture. Ainsi, il est apparu logique de conserver l'exacte implantation du bâtiment, car les caractéristiques d'intériorité nous paraissaient intéressantes au vu du sens que nous voulions donner au projet : un habitat décent et rassurant pour se construire, ou le rapport avec l'autre est facilité.
Cette courée a fait rapidement référence pour nous à celles rencontrées dans Richelieu, même si elle n'est pas comparable par sa taille. Elle représente une opportunité de reproduire le modèle d'un espace commun propice aux rencontres au sein d'un logement collectif de plus grande ampleur.
Il paraissait aussiA possible que PRODUIT cette cours soit REALISE L'AIDE D'UN AUTODESK VER le fruit d'une ancienne réflexion autour des ambiances. On peut imaginer qu'à l'époque du lavoir la présence d'un cœur végétalisé, combiné à la circulation de l'eau, devait générer un îlot de fraicheur bien utile dans cette région.
REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT
Mise en avant de certains éléments architecturaux : deux arches, dont une bouchée, à l'implantation inhabituelle Reproduction du rythme des arches avec la structure bois qui surrélève le bâtiment
Conservation de l'implantation en U du bâtiment
Conservation du mur en pierre à l'intérieur du bâtiment
Conservation de la cour centrale, faisant référence aux courées de Richelieu Plan schématique des interventions sur l'existant
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Le mur de pierre
La charpente & La couverture
Coupe de l'existant 1:100°
Les pierres de taille
Coupe de principe structurel 1:100°
Pour rester sur la problématique du confort thermique, nous avons également fait le choix dès le début de placer le mur en pierre existant à l'intérieur du bâtiment et de venir nous appuyer contre lui. En effet, il représente un potentiel d'inertie non négligeable dans une région ou lutter contre la chaleur va devenir de plus en plus important. De plus, pour des questions esthétiques et au regard de notre posture envers les habitants, nous voulions leur donner à voir à eux plutôt qu'à la rue. Le mur existant permettra aussi de soulager les charges des poteaux structurels, puisqu'on viendra s'appuyer dessus, au moment de la pose du plancher intermédiaire
REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT
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CONCEVOIR L'ENTRAIDE SOCIALE L'habitat possible Concevoir un projet d’habitat à Richelieu nous est apparu comme une évidence au vu de la multitude des personnes mal-logées dans le quartier. Pour répondre à la menace de gentrification dans le quartier, le maintien de la population est l’un de nos piliers pour fabriquer la « ville solidaire ». En effet, loger la population du quartier est l’un des principaux enjeux avant d’imaginer un développement social et endogène du quartier. L’habitat possible a pour but de permettre à cette population fragile de Richelieu (revenus faibles, insalubrité, individus isolés) d'accéder à des logements décents et abordables.
Comment rendre cela possible ? De nos jours, attribuer des logements écoperformants, et donc peu couteux à l'usage, à des loyers relativement bon marché paraît difficilement réalisable. Pourtant il existe le bail solidaire : a la différence du bail individuel classique, le bail solidaire permet à des propriétaires immobiliers de louer leurs biens à des ménages aux revenus modestes à un loyer modéré, grâce au soutien de l’Etat
Le bail solidaire présente des avantages considérables à la fois pour le propriétaire, le locataire et le secteur locatif. Il s’agit donc d’une solution plutôt efficace et intéressante pour toutes les parties qui y trouvent leur compte.
Dans les grandes lignes, le bail solidaire, aussi appelé solibail, est un compromis entre l’Etat et le propriétaire qui offre la possibilité aux personnes en difficulté d’accéder à des logements corrects pour un prix proche de celui d'un HLM (habitation à loyer modéré). Ce dispositif gratuit pour le propriétaire permet la prise en charge des loyers par une association agrée par l’Etat, qui a son tour, sera chargée de louer le logement à des ménages modestes.
DES AVANTAGES pour les propriétaires
Les charges fiscales dues par le propriétaire réduites La garantie du paiement des loyers chaque mois Le décharge des démarches administratives nécessaires à la location
pour les personnes en difficulté
Un ménage en difficulté financière et sociale peut avoir accès à un appartement à prix raisonnable présentant des caractéristiques plutôt attractives
pour le secteur locatif
L'ensemble du secteur locatif voit sa situation s’améliorer grâce à une hausse des offres de location
Comment fonctionne le bail solidaire en pratique ?
ON
TI A C
LO
Le propriétaire
des logements conformes aux normes de décences
Association partenaire du bail solidaire, agrée par l'Etat garanti le loyer mensuel au propriétaire assure l'entretien des logements
SO S
U LO IO AT
C N
Occupants réels aux revenus modestes, et/ ou isolés et/ou mal-logés
Le fonctionnement du bail solidaire, bien qu’original et inhabituel, est finalement assez simple dans les faits. Plus de 80% des propriétaires déclarent en être satisfaits et l’impact social du dispositif est réellement positif (d'après le Ministère de la Cohésion Territoriale).
Il s'agirait donc de proposer à Thierry d'investir dans la construction de l'Habitat possible pour créer des logements nécéssaires aux foyers modestes, tout en lui garantissant une rentrée de loyers chaque mois.
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86
Penser le projet
Qu'est ce qui nous tient à coeur dans le projet? Concevoir un habitat collectif est un travail délicat qui nécessite une réflexion à différentes échelles allant de l’individuel au commun. L’habitat possible a été pensé de manière à favoriser la convivialité et permettre l’épanouissement social des logés. Pour cela, nous avons défini certains points qui nous tenaient à cœur pour ce projet et qui nous ont guidé dans notre conception. Même si cela peut paraitre évident, l’envie de créer des habitats de qualité est l’un des premiers critères. Afin de rendre ces logements peu couteux à l’usage, et assurer la pérennité des usagers, nous voulions que le bâtiment consomme peu d'énergie. Au sein de l’habitat possible, nous souhaitions également susciter une culture du soin porté à l’autre, en favorisant l’échange et la rencontre au sein du bâtiment. Pour cela un des points qui nous tenaient à cœur était de reproduire le schéma bâti du quartier Richelieu qui à nos yeux est un vecteur de solidarité et favorise le collectif. Pour encourager ce vivre ensemble, l'habitat possible présente donc une programmation similaire à celle d'un habitat participatif, avec des lieux mis en commun pour une question de coût et de convivialité.
BÂTIMENT QUI CONSOMME PEU D'ÉNÉRGIE
LOGEMENTS DE QUALITÉ
L'HABITAT POSSIBLE PROJET INSCRIT DANS LE QUARTIER, S'APPUYANT SUR LE SCHÉMA BÂTI DE RICHELIEU, VECTEUR DE SOLIDARITÉ
LIEU FAVORISANT L'ÉCHANGE, LA RENCONTRE ET LE PARTAGE
Comment cela s’est traduit dans notre projet?
Nous avons choisi de donner à chaque aile du bâtiment une orientation programmatique distincte entre commun et individuel. Les deux parties qui UTODESKseVERSION ETUDIANT font face sont donc destinées aux logements tandis que celle située dans la continuité de la rue Richelieu se voit accueillir les espaces de vie. A l’intérieur de chaque aile, les espaces ont été définis grâce à la trame structurelle des poteaux, héritée des arches.
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REALISE A L'AIDE D'UN PRODUI
Les communs sont au nombre de 6 et ont été définis de manière à refléter le schéma d’une maison individuelle, comme par exemple avec la pièce de vie qui emprunte son nom au vocabulaire domestique, et qui n'est ni une salle polyvalente, ni un réfectoire. L’habitat possible comprend donc la pièce de vie, mais aussi une buanderie, deux chambres d’invités, un coin bricolage et des espaces de rangements. Dans leur architecture, nous avons souhaité que ces espaces se démarquent en mettant en lumière leur caractère commun : la circulation y est donc différente, et on retrouve une volonté d’ouverture et de transparence.
LES LOGEMENTS INDIVIDUELS
Effectivement, comme a pu nous le prouver le quartier Richelieu, la circulation peut largement influer sur les rapports de voisinage et c'est pourquoi elle a joué un rôle important dans la conception du projet.
REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT
REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT
LES PIECES COMMUNES
TODESK VERSION ETUDIANT
L'impasse publique
+0.50
La courée
Coupe sur la pièce commune, 1:100° Transparence et circulation couverte derrière les poteaux
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La circulation comme axe de conception En réunissant des logements et des communs, nous avons fait le choix de concentrer le passage des habitants au même endroit afin de faciliter l’échange entre voisin. Pour ne pas créer de privilèges, et donner la légitimité à chacun d’investir les lieu commun, nous avons réfléchi la circulation et le zonage des espaces dans une égalité d’accès : où que l'on souhaite se rendre, et d'où que l'on vienne dans le bâtiment, on passe par la courée, elle concentre l'ensemble des circulations.
La terr O
La buanderie
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Local technique
L'entrée du bâtiment se fait par l'endroit où les voitures entrent actuellement, et crée alors une ouverture sur la rue Richelieu. La salle commune, réservée aux habitant est accessible depuis la courée, mais aussi par une entrée spécifique sur le parvis en prévision d'évènements privés (anniversaire, repas conviviaux...). Il en est de même pour le coin bricolage qui possède une ouverture sur l'impasse publique dans le but de pouvoir s'y étendre. Le reste des espaces communs situés au premier étage ont un accès par une cage d'escalier commune. DI ETU
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Le parvis L'entrée
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Le local poubelle
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LES LOGEMEN
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Pour les accès aux logements, au-delà des relation de voisinage, nous avons aussi cherché à conserver l’intimité et le sentiment d’indépendance de chacun. D'une part en favorisant les entrées en RDC et les circulations extérieures, deux caractéristiques de la maison individuelle. D'autre part, en limitant l’effet couloir et en multipliant les escaliers (pour deux logements seulement) afin de générer la sensation d’entrer chez soi.
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La pièce de vie
La courée LES LOGEMENTS
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Au delà des espaces intérieurs dont l'accès a été soigneusement réfléchis, les espaces extérieurs sont aussi pensés pour favoriser la convivialité : on retrouve la courée et la terrasse couverte qui appartiennent à l’habitat, et aux abords, le pré fleuri et l’impasse publique. REA
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Une zone de végétation naturelle propice à des moments calmes devant chez soi
90
Une ciruclation centrale peu marquée mais accéssible pour traverser la courée
Des circulations périphériques pour accèder à son logement
+0.70
Les duplex
+0.50
Le couloir extérieur
Un passage adapté au milieu de la végétation pour accéder à un logement ou à une cage d'escalier
La courée
Bordure (sol naturel)
Des marches devan entrée pour rentrer
+0.30
La courée REALISE A L'AIDE Le couloir La courée D'UN PRODUIT A Passage en bordure extérieur
Partie centrale (sol carrosable)
1. Coupe de principe Est Ouest, 1:100°
(sol carrosable)
TODESK VERSION ETUDIANT
Une térrasse couverte qui sert à étendre son linge et passer un moment calme en toute saison
Des circulations couvertes ou non qui mènent au jardin et aux espaces communs
La fin de la rue Richelieu qui mène au pré fleuri et invite à ralentir le rythme
Les voisins
L'impasse publique (sol minéral)
2. Coupe de principe Nord Sud, 1:100°
La pièce de vie
Le couloir Le couloir couvert extérieur
+0.70
+0.30
Les espaces extérieurs, ambiance et usage
Un espace déjà existant où la végétation est laissée libre, propice aux balades dans le calme
nt chaque r chez soi
Bien que nous ayons fait le choix de ne pas pousser trop loin la conception des espaces extérieurs pour ne pas en figer la forme, nous avons pensé aux usages que ceux-ci étaient propices à accueillir et aux ambiance que nous voulions produire.
1. 2.
Les logementsVERSION de type 1 bis ETUDIANT AUTODESK
Le pré fleuri
REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT A
Une zone ensolleillée en hiver par laquelle on passe pour rejoindre son logement ou aller garer son vélo
+0.70
Futur Ecoquartier
(sol naturel)
Un espace ou la végétation est laissée libre pour se balader au milieu des arbres
Une zone ombragée agréable en été, propice à des moments de partage entre voisins
+0.30
La courée
Partie centrale (sol carrosable)
La courée
Fond (sol naturel)
Les voisins
91
Les logements
92
Les logements, quelle surface et pourquoi? D’après l’étude que nous avons fait sur le quartier, actuellement, l’offre immobilière de Richelieu n’est pas forcément adaptée à sa population : au sein de Richelieu il y a très peu de logements de type 1 ou de type 2, comparé à la proportion de personnes seules qui, elles, sont majoritaires. Afin de définir les typologies de logements présentes au sein de l’habitat possible, nous nous sommes appuyées sur le pourcentage de ménage présents dans Richelieu pour nous adapter au mieux à la population. Au total, au vu de la surface disponible et des différentes surfaces des appartements, cela permettra finalement à l'habitat possible d'accueillir 17 logements. Au-delà de la manière d’accéder aux logements, qui comme nous l'avons précisé s'inspire du schéma existant dans le quartier, les deux ailes ont été pensées afin de créer une diversité de logements et éviter la monotonie des espaces dans les habitats collectifs. Nous avons donc généré diverse typologies de logements à travers leur surfaces (T1, T2, T3, T4), ainsi que diverse formes : les planchers intermédiaires sont placés à des niveaux différents, créant d'un côté des duplex et de l'autre des simplex.
Espace couvert, à l'air libre
Escaliers qui dessert 2 logements de type 1
93 Adapter les typologiques de logements selon les ménages présents dans Richelieu d'après les données INSEE
AU SEIN DE RICHELIEU 64% personnes seuls 13% couple sans enfant(s)
77% de ménages seuls ou en couple sans enfant(s)
DANS L'HABITAT POSSIBLE
23%
70%
de ménages de familles monoparentales ou couples avec enfant(s)
60% de T1 10% de T2
de logements pour personnes seules ou couples sans enfant(s)
20% 10% de T3 10% de T4
de logements pour des familles monoparentales ou couples avec enfant(s)
Un duplex Hauteur sousplafond agréable Mur en pierre visible depuis l'intérieur
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94
La disposition des logements, sur les deux ailes qui se font face, nous a permis de créer des logements traversants d'Est en Ouest, offrant un vrai confort en termes d’ensoleillement et de ventilation. Orientés à la fois vers la courée et vers des espaces publics tel que la rue ou le pré fleuri, l’intimité des appartements a été un sujet qu’il a fallu traiter en cohérence avec nos propos. Dans une volonté de préserver l’intimité de chacun et de retrouver une part d’individualité au sein du commun nous avons décidé d’orienter les espaces de vie vers l’extérieur du bâtiment. Cette organisation inhabituelle résulte de notre objectif qui était de marquer un retrait envers la courée -espace de partage et de convivialité- une fois le seuil de la porte d’entrée passé.
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T1 bis 35m2
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T1 bis 36m2
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Plan de l'aile Est du bâtiment, regroupant l'ensemble des T1 et T1 bis. Ici on perçoit en plan, les accès aux logements en R+1 par des escaliers qui deservent deux appartements.
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Le pré fleuri
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90 x
La courée
T1 31m2 220
90 x
220
90 x
220
90 x
T1 33m2
220
90 x
220
70 x
T1 bis 35m2
220
70 x
220
70 x
220
70 x
T1 30m2
Pour diminuer la problématique du vis-à-vis avec l’espace public qui se pose pour les espaces rez-de-chaussée, nous avons choisi de nous appuyer sur la surélévation des planchers auquel nous étions soumises par les normes hydrauliques (+0.5 pour du logement en RDC). A cela s’ajoute un travail sur la hauteur des ouvertures du bâtiment qui ont été pensées de manière à isoler les logements du regard des passants, ainsi qu’à créer des usages avec les rebords. L'intimité vis-à-vis de la courée est conservée par un système de vantelles fixes qui laissent passer la lumière selon la saison et permettent d'aérer en toute sécurité, sans être observé.
système chauffage
022 x 07
022 x 07
boîte technique
022 x 09
90 x 220
Plan RDC, T3 duplex 1:100°
Plan R+1, T3 duplex 1:100°
022 x 07
022 x 07
96
A l’intérieur de chaque appartement, les espaces ont été articulés autour de la présence systématique d’éléments fixes : les boîtes techniques. Ces boîtes en bois regroupent comme son nom l’indique les espaces techniques d’un logement, à savoir la cuisine la salle de bain mais aussi les escaliers, notamment dans les duplex.
Le système de chauffage se trouve aussi sous boîte technique pour en faire un élément à part entière de l'appartement. Cette boite est en dialogue avec les ouvertures afin de générer différentes situations aux abords des fenêtres. Qu’il soit question de s’élever, de s’assoir, de s’appuyer ou bien de prolonger le rebord de fenêtre cet élément a son importance au sein du logement.
97
système chauffage
boîte technique Coupe sur logement Ouest Est, 1:100°
L’effet boîte imaginé est rendu possible à la fois par sa matérialité, qui diffère du reste du logement, mais aussi par sa hauteur inférieure à celle du plafond.
Les boîtes techniques selon les typologies
REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT A
98
Synthèse du plan
La rue
REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT
+0.00
Le parvis 48m2
Pièce de vie
90 x 220
+0.50
73m2 hsp: 3.54m +0.50 90 x 220
Local poubelle 20m2 140 x 220
67m2
90 x 220
T3 (duplex) 90 x 220
49m2
90 x 220
T2 duplex) hsp: 3.72m +0.50
90 x 220
49m2
90 x 220
T2 duplex)
T3 (duplex) 64m2 90 x 220
90 x 220
48m2
90 x 220
T2 (duplex)
90 x 220
T4 (duplex) 69m2
UTODESK VERSION ETUDIANT
Plan de RDC, 1:200°
AUTODESK VERSION ETUDIANT
99
L'impasse publique +0.50
80 x 220 80 x 220
90 x 220
13m2
+0.50 80 x 220
hsp: 3.18m
hsp: 3.18m
90 x 220
Le coin bricolage
140 x 220
Local rangement
57m2
90 x 220
90 x 220
140 x 220
90 x 220
T1 bis 36m2
hsp: 3.18m
90 x 220
+0.50
90 x 220
T1 31m2
La courée
90 x 220
+0.30
90 x 220
T1 bis 33m2 90 x 220
90 x 220
T1
90 x 220
30m2
T1 bis 31m2 90 x 220
Le pré fleuri
REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT
90 x 220
90 x 220
REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT
REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT A
100
Synthèse du plan
REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT
+0.00
Buanderie 42m2
Le balcon
140 x 220
40m2 hsp: 2.40m +4.38 140 x 220
Local de rangement 20m2
T3 (duplex) 70 x 220
70 x 220
67m2
T2 (duplex) 49m2
70 x 220
70 x 220
T2 (duplex) 49m2
T3 (duplex) 70 x 220
70 x 220
64m2
70 x 220
T2 (duplex) 48m2
T4 (duplex) 69m2
70 x 220
70 x 220
70 x 220
UTODESK VERSION ETUDIANT
Plan de R+1, 1:200°
AUTODESK VERSION ETUDIANT
101
+0.50
90 x 220
90 x 220
17m2
Chambre d'invité 70 x 220
90 x 220
20m2 70 x 220
70 x 220
70 x 220 70 x 220
80 x 220
90 x 220
hsp: 2.98m
T4
+3.82
70m2 80 x 220
80 x 220
70 x 220
T1 35m2
hsp: 2.98m 70 x 220
+3.82
T1
70 x 220
30m2 70 x 220
80 x 220
70 x 220
80 x 220
T1 35m2 70 x 220
T1
70 x 220
30m2 70 x 220
80 x 220
70 x 220
80 x 220
T1 35m2 70 x 220
REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT
Chambre d'invité
REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT
102
DES AMBIANCES EN ACCORD
REALISE A L'AIDE D'U Tendre vers le bio-climatique
Une ventilation en toiture grace à des tuiles de second rang Une ventilation naturelle traversante, et sur deux niveaux pour les duplex
Des ventelles fixes et réglables pour se protéger du soleil tout en aérant Des sorties d'air dans chaque pièce pour réchauffer/rafraichir
Des volets manuels et réglables pour se protéger du soleil
Des sorties d'air dans chaque pièce pour réchauffer/rafraichir Un mur en pierre à l'intérieur pour son inertie importante
Un vide d'air entre la dalle d'origine et le plancher pour la ventilation
Le maintien de la population dans le quartier grâce à des logements peu couteux ne réside pas seulement dans le fait de proposer des loyers abordables. En accord avec les principes du bail solidaire, il s'agit également de concevoir des logements qui génèrent peu de charge à l'usage, UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT et donc qui consomment peu d'énergie. Pour cela nous nous somme appuyées sur des principes simples relevant de la bioclimatique, comme sur des petits détails (double vitrage, brasseurs d'air, ampoules led, récupérateurs de chaleur...) non représentés ici.
Des chauffe eau solaires pour mettre à profits l'ensoleillement annuel
Des volets manuels et réglables pour se protéger du soleil
Une isolation en paille pour sa résistance au frois, mais particulièrement à la chaleur
Une courée végétalisée et ombragées qui sert d'ilot de fraicheur l'été La pose d'éléments
électro-ménagers économes en énergies
Des puits canadiens/ provencaux pour profiter de la température stable du sol Des cuves pour récolter l'eau de pluie et arroser le jardin de la courée
103
REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT A
104
Des matériaux sensés
Le choix des matériaux a été déterminant dans l'ensemble de la conception, et ils comptent pour beaucoup dans les ambiances créées dans le projet. Plus que pour leurs aspects esthétiques, nous les avons choisis pour leur qualités techniques et environnementales - l'une des valeurs qui, même hors projet, nous tenait à coeur. L'utilisation du bois pour l'ossature nous est apparue évidente : il représente une alternative à la construction maçonnée bien moins gourmande en énergie, dès sa production et son transport. Sa mise en oeuvre permet un confort thermique optimal en été comme en hiver, et procure le bien être d'un environnement sain et naturel. Sur le plan sanitaire, il fait respirer le bâtiment en ayant une bonne gestion des vapeurs d'eau dégagées au quotidien. Cette ressource se trouve facilement dans la région et, s'il est issu de forêts gérées durablement, l’impact du bois est très faible sur l'environnement. C'est également le cas des ballots de paille utilisés pour l'isolation qui sont produits en Camargue, où l'on trouve une alternance entre les cultures de riz et de blé. Pour le confort acoustique, le bois reste un très bon allié, mais nous avons eu besoin de compléter ses qualités avec des apport de matériaux toujours cohérents avec notre démarche : cela passe par des cloisons en brique de béton de chanvre entre les appartements, ainsi que par de fines couches d'isolant en ouate de cellulose dans les planchers intermédiaires. Les finitions extérieures en partie basse du bâtiment sont réalisées avec un enduit clair à la chaux, là aussi pour des considérations environnementales. C'est finalement une ambiance générale plutôt naturelle qui se dégage du bâtiment.
Enduit à la chaux
Ballot de paille
Béton de chanvre
Bois de la région
La partie basse est enduite à la chaux de couleur claire
AUTODESK VERSION ETUDIANT
C'est le marqueur de la forme d'origine du bâtiment
Le bardage bois de teinte naturelle est en sapin
C'est le marqueur de l'extension, un léger relief crée un effet "boîte"
L'ossature est en bois de sapin de douglas
Elle constraste avec la partie basse de par son relief
Les volets, menuiseries et cadres de fenêtres sont en bois Leur teinte plus foncée fait ressotir la profondeur des percements
Les goutières sont en zinc
Elle reprenne le schéma présent dans le quartier tout en se démarquant par leur forme et l'absence de génoises
La couverture est en tuiles canal réemploiyées à 70%
Elle sont typiques de la région, leur aspect vieillit intègre le projet à son contexte
Le mur est en pierre d'origine décrouté et re-enduit Il témoigne de l'ancienneté du batiment en contraste avec le reste
Facade Ouest, principaux matériaux envisagés 1:100°
105
106 Des appartements singuliers
A l'intérieur des appartements aussi le choix des matériaux résulte de considération techniques et environnementales, tout en restant dans un certaine simplicité. Pour l'ensemble des élément fixes de l'appartement (boites techniques, escaliers, coffres de chauffage) ainsi que pour les sols, ce sont des planches de bois brutes qui sont posées. Au-delà des qualité citées précédemment, ce choix limite les coûts financiers, tout en conférant aux espaces intérieurs une ambiance saine et naturelle. Le contraste entre les niveaux se fait sentir avec la présence du mur en pierre d'origine bien ancré en partie basse, et un sentiment de légèreté à l'étage avec de nouvelles cloisons légères en bois. Dans l'ensemble ce sont des matériaux laissés bruts qui créent des espaces aux ambiance singulières, évitant la monotonie de logements neufs.
Coupe dans les duplex, ambiances intérieures 1:75°
Le mur d'origine est laissé au naturel
C'est le marqueur de l'ancien bâtiment qui est donné aux habitants
La charpente est en bois d'origine
Elle crée une ambiance de vieille mansarde chaleureuse
Les élément fixes sont en bois naturel de la région
Ils créent une unité chaleureuse entre les indispensables du logement
Les murs intérieurs sont peints en blanc
Cela permet de faire ressortir les éléments en bois et le mur
107
LE TEMPS DE LA CONSTRUCTION
108
REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT
Une idéologie de chantier
T0. REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT
REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT
REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT
Quelle culture constrcutive ? Il nous a paru important de penser à la mise en oeuvre de l'Habitat Possible de la même manière dont nous avions pensé à l'ensemble du projet. C'est pourquoi nous avons pris position par rapport aux questions de chantier en opposition à ce qui se fait aujourd'hui dans le logement collectif : des chantier dont le temps est réduit à son minimum, où de grandes entreprises généralistes s'emparent de l'ensemble du marché. Nous faisons le choix de confier la construction du bâtiment à de multiples petites entreprises dont les savoirs-faire sont complémentaires. Cela nécessite une coopération de leur part, et donc un temps de chantier relativement « long », qui laisserait le bâtiment se construire et s'intégrer à son environnement au fur et à mesure que chacun y apporte son expertise. L'architecte peut aussi jouer pleinement sur rôle de maître d'oeuvre en lien avec les professionnels qui interviennent sur le chanter.
109
REALISE A L'AIDE D'UN PRO
LA CONSTR
110 Les étapes du chantier
REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT
LA GESTION DU DEJA LA
REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT
REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT
REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT
5.
Montage de l’ossature bois (poteaux, poutre contreventement) et repose de la charpente en conservation.
REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT
REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT
Réfection des parties conservées du mur: • Repérage des pathologies et de leurs causes pour ensuite les traiter. • Décroutage des enduits existants, nettoyage de l’ensemble du mur et application d'un enduit perméable.
6.
Pose des précadres (montants entre ballots et lisses des ouvertures) et des menuiserie bois. REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT
REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT
REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT
REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT
Démolition du mur « intérieur » jugé en mauvais état. Soin porté aux pierres de taille qui seront réemployées REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT
3.
REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT
Dépose en conservation des éléments jugés en bon état de la toiture Remise en état, et diagnostic sanitaire pour EALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT procéder aux traitements nécessaires
REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT
1.
2.
Implantation et fondations. • Mise en place des pierres de tailles en soubassement et du remblai nécessaire composé des éléments recyclés. • Réalisation des réserves pour les réseaux (plomberie, puits canadiens/ provençaux etc..)
N PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT
4.
RUCTION PREOCCUPEE
REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT
REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT
HORS EAU / HORS AIR
111
REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT
Isolation de l’ensemble du bâtiment. • Disposition de la paille. • Etanchéité du bâtiment. Enduit perméable sur l’isolation (mur et toiture)
Plus que de penser aux acteurs de la construction, porter de l'attention à la mise en œuvre d'un bâtiment nécéssite aussi d'avoir conscience de ce qu'il se passe lors du chantier. Cet exercice de représenter chaque étape de montage nous a également obligé à mettre à l'épreuve les détails techniques que nous avions imaginé au tout début de notre approche du bâtiment. Sans avoir la prétention d'être exhaustive et parfaitement juste, cette réflexion nous a aidé à ancrer notre propos constructif. REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSIONAUTODESK ETUDIANT VERSION ETUDIANT REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT
7.
REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT
REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT
REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT
PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT
11.
Réalisation des « boîtes techniques » (réseaux, cloisons et escaliers )
REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK
Pose des montants du bardage et du bardage
REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT
REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VER
9.
Repose des tuiles. • Pose de la zinguerie pour la finition REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT de la toiture
Pose du sol intérieur et réalisation des cloisons entre appartements REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT
8.
10.
112 Le projet construit
113
114
115
05.
Les temps du projet
SCÉNARIO & SYNTHÈSE 116 Une scénario en trois temps En partant d'un quartier que nous connaissions un peu, mais sans aucune idée de ce que nous allions y faire, nous en sommes finalement arrivées à vous présenter notre projet de rue EVS et d'Habitat Possible. L'ordre dans lequel nous vous avons exposé notre travail est également celui dans lequel nous l'avons pensé : notre enquête de terrain nous a petit à petit guidé, d'occasions en intuitions, dans une direction qui nous semblait pertinente, mais que nous nous sommes aussi attachées à théoriser avec un regard réflexif sur ce que nous faisions. Pour aller au-delà de notre pensée du projet, nous avons tenu à imaginer un scénario plausible dans la situation actuelle du quartier. Encore une fois, il s'agit d'assoir et d'ancrer dans la réalité ce que nous avons imaginé pour éviter de se déconnecter totalement du terrain. Nous avons donc réfléchi aux acteurs impliqués dans chaque phases, aux systèmes qui pouvaient les lier entre eux. Pour autant, nous n'avons pas défini de temps réel, incapables d'imaginer un calendrier qui prennent en compte des enjeux et des intérêts trop nombreux (marché immobilier, calendrier politique…etc)
PHASE 1
PHASE 2
PHASE 3
117
L'habitat Possible Problématiques : Insalubrité des logements, prix des loyers qui augmentent Objectifs : Maintenir la population du quartier Richelieu Acteurs : Le propriétaire (Thierry), La préfecture & Une association partenaire (Solibail) Avant même d'imaginer un investissement de la population dans les activités sociales de Richelieu, il faut pouvoir loger la population décemment avec des loyers accessibles. Thierry trouve donc un devenir à son garage en en faisant un lieu d'accueil pour les plus fragiles, tout en continuant à profiter d'un apport financier garanti par une association partenaire de l'état. La rue Richelieu Problématiques : Espace public inexistant pour les piétons, envahissement de la voiture Objectifs : Créer une dynamique dans une rue propice aux activités Acteurs : La mairie de Nîmes, Les propriétaires de locaux vacants Pour préparer le terrain à un futur développement des activités, la mairie dans sa mission concernant les quartiers politiques de la ville, revalorise l'ensemble de l'espace public et plus particulièrement la rue Richelieu. Au préalable, elle établit des contrats tripartites (maire, propriétaire, occupant), souvent utilisées dans l'urbanisme transitoire, visant à garantir l'occupation future, temporaire mais renouvellable, de ces lieux.
Le réseau d'EVS Problématiques : Manque d'activités, difficulté des structures aidantes à répondre à l'ensemble des besoins Objectifs : Structurer un système d'activités sociales basées sur l'entraide Acteurs : Les propriétaires de locaux vacants, Les habitants A l'aide des contrats préétablis, les propriétaires rencontrent et confient leurs lieux à des gestionnaires désignés au sein du quartier, qui sont invités à initier des activités sociales et solidaires. Les plus fragiles profitent des diverses aides apportées, tandis que ceux qui s'en sentent capables s'investissent dans ces activités pour, à leur tour, prendre soin des autres.
SCÉNARIO & SYNTHÈSE 118 Synthèse
Partant alors d’une problématique large, touchant de nombreux quartiers des centres anciens en France, nous avons apporté une réponse située et propre au quartier de Richelieu. Conscientes de la force du quartier et de son usage singulier, il a été question de se nourrir de l’état des lieux fait pour réaffirmer et offrir une nouvelle considération à cet ensemble urbain. Guidées par des objectifs forts qui ont donné corps au projet, nous avons développé notre travail en essayant de dénaturer le moins possible le quartier et en offrant une place à sa population dans ce développement : ancrer un dynamisme sans s’éloigner de la réalité des choses, et en essayant d’accomplir un travail en conscience. Les habitants ont pris une grande place dans notre travail, à la fois sur le terrain, par nos rencontres et le lien que nous avons tissé, mais aussi dans l’importance qui leur est donnée au sein du projet. Cette finalité résulte de l’envie de rendre fiers les habitants et de montrer que revaloriser un quartier tient aussi au fait qu’ils se réapproprient et qu’ils éprouvent eux même la nécessité d’en améliorer les conditions de vie. Ce que nous souhaitions faire pour eux, mais aussi, avec eux, a finalement changé de tournure tout en gardant les mêmes attachements. Le faire avec appliqué à toutes les échelles et les domaines a ainsi permis d’apporter une réponse inhabituelle à la problématique de la gentrification, sans appliquer d’idées préconçues.
119
120
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Un travail confiné Une fois ce travail de plaquette terminé, nous avons cherché à comprendre ce que le confinement avait changé à notre parcours, et ce qu'il aurait pu être sans cela. Tout d’abord, la distance qui a été mise entre nous et le terrain, de manière brutale et radicale, nous a éventuellement empêché de mener jusqu'au bout le volet expérimental et situé que nous avions imaginé. En effet, si les choses ne s'étaient pas passées comme cela, malgré l’incertitude nous aurions aimé mener à bout notre installation dans un local vacant. En revanche, ce que nous savons, c'est que la prise de distance avec le réel nous a mises dans une situation contraire à celle que nous idéalisions : nous nous sommes retrouvées assises à deux sur une table, toujours la même à droite, toujours la même à gauche, chacune devant notre ordinateur, confrontées qu'à nous même. Nous nous sommes enfermées dans un tunnel du travail, qui fut certes productif, mais qui nous a mené, nous nous en rendons compte aujourd'hui, à un investissement excessif parfois pesant. Bien loin de regretter ce temps qui nous a permis de pousser certaines des thématiques abordées comme nous le voulions, nous admettons tout de même que le travail produit aurait été bien différent sans ce moment d'enfermement. Sans craintes, nous pouvons affirmer que la dimension architecturale de notre projet aurait été, vraisemblablement, moins importante au profit d’une recherche sur le terrain plus poussée. En effet, au début de ce projet, nous nourrissions des ambitions très fortes quant à notre installation dans le quartier et aux dynamiques que nous souhaitions provoquer. Le travail que nous projetions de mener aurait été aussi enrichissant que chronophage, nous en prenons la mesure à présent. Nous avons aussi pris conscience, que l'abandon forcé d'une partie de notre projet, nous a ouvert à de nouvelles perspectives : nous avons pris un grand plaisir à nous saisir de problématiques qui nous étaient encore inconnues il y a quelques mois et à les mener aussi loin que le voulions. Lors de notre isolement à deux, nous tenions à ne pas perdre de vue la pensée développée lors de nos deux dernières années d’étude dans le domaine situation(s). Nous savions que ce temps, qui nous a procuré un enrichissement collectif non mesurable, nous avait aussi éloigné de certains modes de penser et de faire. Ainsi, en nous retrouvant avec nous-même, nous avons tenté de reprendre en main ces outils, sensibles et situés, et de les mettre au service de cette pensée, mais aussi de nos envies et de nos valeurs.
122