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Comment optimiser une installation LED?
Dans l’édition de septembre d’ElectroVision, nous vous avions décrit les problèmes que vous étiez susceptible de rencontrer lors de l’installation d’un éclairage LED. Dans cette deuxième partie, je souhaiterais m’attarder sur l’impact du réglage de l’intensité lumineuse (dimmage), de l’interrupteur et du câblage sur la durée de vie des LED.
Dimmer les lampes ou profilés LED à commande électrique peut prolonger considérablement leur durée de vie. En effet, tous les composants électroniques sont sensibles à la chaleur, or en réduisant l’intensité lumineuse, vous réduisez également la température. Attention toutefois : pour les LED retrofit, les choses ne sont pas si simples. Réduire leur luminosité peut engendrer son lot de problèmes.
Quel dimmer utiliser avec un LED retrofit ?
Dans le cas des LED retrofit, il mieux vaut combiner les composants électroniques incorporés à capacité électrique avec un dimmer à coupure de phase (C). Avec ce type de dimmer, le courant est conduit à partir du passage par zéro puis coupé. Si vous utilisez le mauvais type de dimmer ou réglez mal un dimmer universel (coupure de phase (L)), cela peut nuire au fonctionnement de la lampe et du dimmer lui-même. En outre, le driver incorporé du retrofit, de très petite taille, peut vite devenir défectueux. Et si les drivers résistent, au bout d’un moment, les LED proprement dits émettront moins de lumière et/ou une lumière qui aura bleui.
Un éclairage sain et agréable
La durée de vie constitue un facteur important lors du choix d’une installation, mais d’autres paramètres ont leur importance. Par exemple, un éclairage doit aussi être sain et agréable, car la lumière artificielle a un impact considérable sur la santé physique et mentale de l’homme. L’influence de la proportion de lumière bleue selon le moment de la journée, les UV, le papillotement, le rendu des couleurs et leur température, rien de tout cela ne doit être sous-estimé. Les LED retrofit dimmables bon marché (mais aussi certains types de drivers LED) en particulier présentent un risque d’effets stroboscopiques ou un papillotement trop important. Ces défauts ont un impact néfaste sur la santé du consommateur, même s’il ne s’en rend pas compte sur le moment. Ces effets ne sont pas négligeables. Ils vont des désagréments légers comme les maux de tête et la fatigue jusqu’au burn-out et même aux crises d’épilepsie, en passant par la dépression. Sur les versions non dimmables, il est plus facile d’obtenir une lumière stable et le problème se présente moins souvent.
Qu’est-ce qui provoque le papillotement ?
Les LED qui fonctionnent directement sur 230 VAC n’ont pas besoin d’être réglées pour empêcher le papillotement. Elles clignotent au rythme de la fréquence nette. Autrement dit : un circuit de LED s’activera lorsque le courant ira de la gauche vers la droite, puis alternera avec un second circuit de LED lorsque le courant repassera de droite à gauche. Vu qu’un tel circuit ne passe en phase de conduction que si la tension est suffisamment élevée, vous vous retrouvez avec une période d’extinction Qui est l’auteur Björn Vermeire ? Qbus est une entreprise de technologie belge qui développe des technologies depuis 1999 afin de rendre les bâtiments résidentiels et commerciaux intelligents. Il y a quelques années, cette entreprise d’automatisation d’Erpe-Mere s’est lancée dans l’organisation de sessions d’information spécifiques consacrées au thème « Lumière et Technique » au sein de différentes filiales de grossistes intéressés. Depuis lors, cette formation est régulièrement organisée dans les bureaux de Qbus afin de mieux informer directement l’installateur. Le Sales Engineer Björn Vermeire donne ces formations Qbus « Lumière et Technique ».
cent fois par seconde. Le réseau 50 Hz présente cent passages par zéro. Cela veut dire que les LED clignotent cent fois par seconde. En cas de papillotement à 100 Hz, l’observateur éprouvera un effet stroboscopique. Ce type de spot peut parfaitement être dimmé, mais il vous rendra quand même un peu malade. Ce principe est aussi valable pour les profilés LED qui fonctionnent directement à 230 V. Ils produisent le même effet stroboscopique. Si ce type d’éclairage constitue la seule source lumineuse d’une pièce et que vous vous déplacez rapidement d’un bout à l’autre de celle-ci, il en résultera une sensation très désagréable. Lire un livre sous une telle lumière est aussi une gageure, car le cerveau doit travailler à plein régime pour pouvoir traiter cette multitude d’images. Les personnes épileptiques ont aussi tout intérêt à éviter ce genre de lumière.
Quel câblage choisir ?
Quelle est la meilleure solution en termes de câblage et comment l’installer correctement ? Cela dépend fortement
de la structure du bâtiment et de l’installation concernée. Généralement, vous serez en présence de béton, dans lequel il vous faudra forer des trous pour poser vos spots. Vous pouvez prévoir un à trois spots maximum sur le même câble à trois conducteurs. Si vous travaillez avec un câble à cinq conducteurs, vous pouvez installer un maximum de six spots. Si vous optez pour ce type d’installation, vous pouvez choisir différents types de lampes, d’armatures et, éventuellement, de drivers. Si vous suivez cet avis, dans le cas le plus complexe, vous raccorderez à chaque fois trois spots en série à un seul driver. Pourquoi trois ? Car les drivers de 120 V SELV maximum sont moins répandus sur le marché que les drivers qui ne vont que jusqu’à 60 VDC SELV, tandis que certains types de COB ont besoin d’une tension directe de 36 V maximum. Faites un bref calcul et vous comprendrez que vous pouvez poser un maximum de trois spots de 36 V en série sur un même driver LED et sur deux conducteurs. Certains conseillers vous affirmeront que vous pouvez placer jusqu’à cinq appareils en série sur un câble à trois conducteurs, mais je ne vous le recommande pas. En effet, cela limiterait vos possibilités futures.
Choix d’un système de commande flexible
Pour garantir une installation flexible, mieux vaut opter pour un câblage en étoile vers le coffret à fusibles. Mieux vaut diriger aussi le câblage de la commande vers le coffret. Cela vous permettra d’adapter la technologie d’éclairage et de commande quand vous le souhaitez. Si les drivers sont placés au centre du coffret à fusibles, vous pouvez opter pour un simple interrupteur on/off, mais aussi pour un dimmage classique, une commande de dimmage analogique 1-10 V, ou même une commande DALI. Le choix devra alors se faire au niveau du coffret et non plus de l’interrupteur.
DALI : pour économiser les câbles et les heures de travail
Travailler avec une commande DALI en combinaison avec des armatures LED vous épargnera une masse de travail et de câbles. En effet, DALI permet de commander jusqu’à 64 drivers, répartissables en 16 groupes. Il vous en faut plus, ou vous souhaitez scinder le circuit électrique ? Alors vous pouvez aisément poser un câble supplémentaire et/ou une commande DALI en plus. Ce type de commande gagnera en importance dans les années à venir, y compris chez les particuliers.
Choisissez des composants de qualité
À l’instar de la commande et du câblage, les matériaux qui composent une armature LED ont aussi un impact important sur la production de lumière et sur la couleur de celle-ci. Un réflecteur ou une optique de qualité assure une diffusion et une réflexion de la lumière selon un certain angle de rayonnement. Ces composants peuvent consommer beaucoup d’énergie, ce qui peut aussi avoir une influence sur le spectre lumineux qui sort de l’appareil. Les diffuseurs, notamment, ont un impact important sur le rendu initial des couleurs et sur le flux lumineux. En effet, les ondes lumineuses frappent le réflecteur et/ou le diffuseur, ce qui fait que ces derniers perdent une partie de leur énergie, entraînant un décalage des couleurs. Attention à la consistance des couleurs ! Dans une installation LED, des variations de couleur sont possibles. Pour limiter ce phénomène au minimum, la valeur SDCM, qui exprime la consistance des couleurs, doit rester aussi basse que possible. Chez les principaux fabricants, les LED sont utilisés avec un SDCM <3 ou <2. La plupart des GU10 vendus aujourd’hui présentent une consistance SDCM >6 ! Cette valeur augmentera à mesure que le LED vieillit.
L’intérêt du régulateur de courant
Beaucoup de profilés LED vendus sur le marché à l’heure actuelle n’ont qu’une résistance en guise de régulateur de courant. Avec ce type de régulateur statique, le courant qui passe dans le LED dépend fortement de la tension. Étant donné que ce composant de résistance reste le même, le courant augmente avec la tension. Ce qui veut dire qu’aujourd’hui, si vous devez assembler toute une longueur de profilés LED du type le plus répandu, le câblage risque d’être assez complexe. Il est donc recommandé, dans certaines situations, d’alimenter le profilé LED des deux côtés, afin d’éviter les flux de courant trop puissants et une différence d’intensité lumineuse. Toutefois, ces difficultés peuvent être résolues à l’aide de profilés LED dont la tension est plus élevée mais sûre, et en utilisant un profilé équipé d’un meilleur régulateur de courant. Comme autrefois avec les halogènes 12 V, vous devez tenir compte, pour les profilés LED, du choix de la section de câble en fonction de la tension de service, de la longueur du câble et de la puissance requise. Là encore, des outils sont disponibles en ligne pour vous aider. Mais comme nos clients nous posaient tout de même souvent des questions, nous avons créé un fichier Excel pratique, où vous pouvez entrer les données de votre profilé LED, avec tous les paramètres. Vous pourrez ainsi veiller à toujours rester sous les 3 % à 5 % de chute de tension (ce seuil ne peut être dépassé).
Dimmage de profilés LED
Lorsque vous dimmez des profilés LED, plusieurs points nécessitent votre attention. Les dimmers PWM, ou alimentations dimmables, doivent utiliser la plus haute fréquence possible pour pouvoir dimmer le profilé LED. Mais de tels dimmers ne se trouvent pas facilement, car la plupart des dimmers PWM standard viennent de Chine. Il y a quelques années, Qbus a décidé de développer son propre dimmer, afin de fournir une fréquence suffisamment haute au consommateur. Ce modèle fait en sorte qu’aucun effet stroboscopique ne survienne lorsque vous dimmez le profilé.
Informez votre client
En tant qu’installateur, vous avez la responsabilité d’informer votre client des choix décisifs qu’il devra poser s’il opte pour une installation LED. Les produits jetables et bon marché ne lui apporteront pas satisfaction. En revanche, une installation solide et fiable aura un impact considérable sur son confort et son bien-être. Vous ne pourrez fournir un accompagnement professionnel à votre client que si vous savez de quoi vous parlez, c’est pourquoi je terminerai ici en vous encourageant à suivre des formations. Vous pouvez opter notamment pour la formation gratuite « Lumière et Technique » de Qbus.