ժյուլիեն գրակք | նեղ ջրեր

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ulien Gracq occupe une place tout à fait singulière dans la littérature française du XXe siècle. Volontiers distant, réservé, il a pu être considéré comme un représentant attardé d’une forme de Romantisme en pleine période d’efflorescence du Nouveau Roman ; son écriture, si éloignée des recherches d’un Maurice Blanchot ou d’un Samuel Beckett, renforçait cette image passéiste. Et pourtant, le temps ayant passé, la production littéraire française du début du XXIe siècle faisant figure d’arte povera, une nouvelle manière d’envisager l’écrivain s’est faite jour. Les textes de sa seconde période qui n’appartiennent à aucun genre précis font de lui tout d’un coup un novateur. A la fin de sa vie (il est mort en décembre 2007), Gracq apparaissait même aux yeux de beaucoup comme le dernier grand écrivain français du XXe siècle. Lire Les Eaux étroites (1976) est sans doute la meilleure manière de pénétrer dans l’œuvre de cet auteur. Ce texte assez bref (environ quatre-vingt pages dans l’édition originale) décrit les dérives de l’enfance dans une barque sur une rivière de l’Anjou nommée l’Èvre. Il s’agit d’un de ces livres miraculeux où tout coule de source et qui semblent avoir été écrits dans une sorte d’état de grâce. La dérive, telle que Julien Gracq la décrit, est une flânerie au bord du rêve éveillé dont il a donné une idée assez exacte, teintée de sensualité, dans un autre livre – mais c’est bien l’atmosphère qui se dégage des Eaux étroites : «Je retrouve le sentiment doux-amer - que le rêve bien souvent nous restitue, mais que je vivais alors familièrement - d’une dérive engourdie, frileuse, le long d’un vaste corps vivant dont on perçoit la respiration toute proche, mais qu’un sort malin empêche de rejoindre » (La Forme d’une ville).


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L’Èvre coule entre des rives dont les paysages défilent lentement dans le souvenir de l’écrivain ; en même temps, le lecteur glisse de Nerval à Rimbaud, de Poe à Balzac, de Vermeer au Titien ... d’autres paysages remontent de la mémoire et s’enchaînent : « si lentement que glisse la barque dans l’eau stagnante, d’une couleur de café très dilué, ils semblent se succéder et se remplacer à la vitesse huilée des décors d’une scène à transformation, ou de ces toiles de diorama qui s’enroulaient et se déroulaient, et défilaient devant le passager de LunaPark assis dans sa barque vissée au plancher. » Cette rivière dont les eaux sont qualifiées d’ « étroites » porte en elle l’idée du « regret souriant » dont parlait Baudelaire. En effet, qu’est-ce qui s’est rétréci, amenuisé, à l’image de ces eaux ? l’espérance de vie de l’écrivain (il a alors soixante-six ans) ? le désir d’écrire (après les Eaux étroites Gracq ne publiera plus que trois livres) ? ou, plus largement, « Je parle d’un temps qui sans doute ne reviendra jamais » (Lettrines II) : pas seulement le temps de l’enfance ou de la jeunesse à jamais révolu, mais aussi, alors que la fin du siècle précédent approche, la perte d’un certain rapport à la littérature. Tout cela est dit dans une langue magnifique, d’une précision gourmande dans le vocabulaire et d’une perfection totale dans le rythme des phrases, leur envolée et leur chute. Une maîtrise tranquille : rarement la langue française aura été à la fête autant qu’ici. Jean-Louis Leutrat, Paris, 22 octobre 2008 ( spécialement pour l’édition arménienne)


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JULIEN GRACq les eaux étroites

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ourquoi le sentiment s’est-il ancré en moi de bonne heure que, si le voyage seul — le voyage sans idée de retour — ouvre pour nous les portes et peut changer vraiment notre vie, un sortilège plus caché, qui s’apparente au maniement de la baguette de sourcier, se lie à la promenade entre toutes préférée, à l’excursion sans aventure et sans imprévu qui nous ramène en quelques heures à notre point d’attache, à la clôture de la maison familière ? La sécurité inaltérée du retour n’est pas garantie à qui se risque au milieu des champs de forces que la Terre garde, pour chacun de nous singulièrement, sous tension ; plus que par le « baiser des planètes », cher à Goethe, il y a lieu de croire que la ligne de notre vie en est confusément éclairée. Parfois on dirait qu’une grille en nous, plus ancienne que nous, mais lacunaire et comme trouée, déchiffre au hasard de ces promenades inspirées les lignes de force qui seront celles d’épisodes de notre vie encore à vivre. Tout comme un album de photographies de famille qu’on feuillette au hasard nous parle de notre passé, mais d’un passé à la fois gommé de ses événements vifs et pourtant indiciblement personnel, nous communiquant en même temps le sentiment vital du contact avec la tige-mère et la tonalité exquise, et faiblement souriante encore, du fané, de tels lieux lèvent, eux,


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JULIEN GRACq les eaux étroites

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énigmatiquement un voile sur le futur : ils portent d’avance les couleurs de notre vie ; au contact de cette terre qui nous était de quelque façon promise, toutes nos pliures se déplissent comme s’ouvre dans l’eau une fleur japonaise : nous nous sentons inexplicablement en pays de connaissance, et comme au milieu des figures d’une famille encore à venir. C’est ainsi que le vallon dormant de l’Evre, petit affluent inconnu de la Loire qui débouche dans le fleuve à quinze cents mètres de Saint-Florent, enclôt dans le paysage de mes années lointaines un canton privilégié, plus secrètement, plus somptueusement coloré que les autres, une réserve fermée qui reste liée de naissance aux seules idées de promenade, de loisir et de fête agreste. Ce qui constituait d’abord pour moi, il me semble, sa singularité, c’était que l’Evre, comme certains fleuves fabuleux de l’ancienne Afrique, n’avait ni source ni embouchure qu’on pût visiter. Du côté de la Loire, un barrage noyé, fait de moellons bruts culbutés en vrac, et qu’on pouvait traverser à sec en été vers 1’Ile aux Bergères, empêche de remonter la rivière à partir du fleuve ; un fouillis de frênes, de peupliers et de saules cernait le lacis des bras au-delà du barrage, et décourageait l’exploration vers l’aval. Vers l’amont, à cinq ou six kilomètres, un barrage de moulin, à Coulènes, interdit aux barques de remonter plus avant. Aller sur l’Evre se trouvait ainsi lié à un cérémonial assez exigeant qu’il convenait de prévoir un jour ou deux à l’avance : le temps d’alerter dans un café du Marillais la tenancière et de retenir l’unique bachot centenaire — bancal, délabré, vermoulu, cloqué de goudron, et parfois dépourvu de gouvernail — qu’elle gardait cadenassé près du barrage et prêtait aux consommateurs de son établissement ; en


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JULIEN GRACq les eaux étroites

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guise de tolets, la tige des avirons dépareillés coulissait dans un nœud d’osier. La brûlure piquante et assoiffante de la limonade tiède reste par là inséparable dans mon souvenir des préparatifs de l’appareillage : je la retrouve intacte sur ma langue quand je relis le récit du pique-nique au bord du Cher dans Le Grand Meaulnes. Là comme au Marillais elle fait exploser encore contre mon palais je ne sais quel goût exotique et perdu de jeudi carillonné et de frairie modeste. On s’embarquait — on s’embarque, je pense, toujours — au bas d’un escalier de planches qui dégringolait la haute berge glaiseuse ; les branches se croisaient audessus de l’étroit chenal d’eau noire ; on entrait de plain-pied dans une zone de silence plus subtil et comme alerté, ami de l’eau comme l’est la brume, et que rompait seulement l’égouttement plat et liquide des pales des avirons relevés. Presque aussitôt venait battre un instant le bordé l’écho à la fois caverneux et étoffé de la voûte du pont de pierre ; au-delà, la rivière s’élargissait entre des prairies basses bordées de rouches, roseaux coupants où s’embusquait parfois, palissadé jusqu’au menton, un pêcheur figé et soupçonneux comme une sentinelle ; là s’étalaient déjà partout en travers de la rivière les constellations vertes et flottantes des peuplements de châtaignes d’eau qu’on soulevait au retour et qu’on inspectait comme des filets pour y récolter les macres aux cornes aiguës : petits crânes végétaux épineux que la cuisson durcit et qui livrent, fendus, en guise de cervelle, une noisette au goût douceâtre de sucre et de vase, friable et grenue, et qui crisse entre les dents. Rien n’est surprenant dans mon souvenir comme la variété miniaturiste des paysages que longe le cours


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ϳñϳïí³Í ¨ »ñµ»ÙÝ Õ»Ï³ÝÇíÇ Ï³ñáï - áñÁ ݳ å³ÑáõÙ ¿ñ ÷³ÏÇ ï³Ï, ³Ùµ³ñï³ÏÇ Ùáï»ñùáõÙ ¨ ïñ³Ù³¹ñáõÙ Çñ å³Ý¹áÏÇ Ñ³×³Ëáñ¹Ý»ñÇÝ; ÃdzϳɻñÇ ÷á˳ñ»Ý ³Ý½áõÛ· ÃÇ»ñÇ ÏáóéÁ ë³ÑáõÙ ¿ñ áõé»Ýáõó ë³ñùí³Í ѳݷáõÛóÇ Ù»ç: î³ù ÉÇÙáݳçñÇ ·ñ·éÇã áõ ïáãáñáõÝ ³ÛñáõùÁ ÇÙ ÑÇßáÕáõÃÛ³Ý Ù»ç ³Ý³Ýç³ï»ÉÇ ¿ ݳí³ñÏ»Éáõ ݳ˳å³ïñ³ëïáõÃÛáõÝÝ»ñÇó. »ë ³ÛÝ ßáß³÷»ÉÇáñ»Ý ½·áõÙ »Ù É»½íÇë íñ³, »ñµ í»ñÁÝûñóáõÙ »Ù ݳ˳׳ßÇ å³ïÙáõÃÛáõÝÁ Þ»ñÇ ³÷ÇÝ` Ø»Í ØáÉÝáõÙ :9 ²Ûëï»Õ, ÇÝãå»ë سñÇÉÛ»áõÙ, ³ÛÝ ùÇÙùÇë ï³Ï ¹»é¨ë ѳñáõóáõÙ ¿ ÇÝÓ Ñ³Ù³ñ ³ÝÇٳݳÉÇ` ÑÇÝ·ß³µÃÇ ûñ»ñÇ ½³Ý·³Ñ³ñáõÃÛ³Ý ¨ ѳٻëï ËÝçáõÛùÇ ï³ñ³ß˳ñÑÇÏ áõ Ïáñëí³Í ѳÙÁ: ÜëïáõÙ ¿ÇÝù ݳí³Ï - ÇÝãå»ë, ϳñÍáõÙ »Ù, ÝëïáõÙ »Ý ¨ ³é³Ûëûñ - ï³Ëï³Ï» ˳ñËáõÉ ë³Ý¹áõÕùÇ ï³Ï, áñÁ ù³ñáõù³Ý¹ ¿ñ ÉÇÝáõÙ µ³ñÓñ, ϳí³Ë³éÝ ÃáõÙµÝ Ç í³ñ; ×ÛáõÕ»ñÁ ˳ã³íáñíáõÙ ¿ÇÝ ë¨ çñÇ Ý»Õ ß»ñïÇ ï³Ï; ³ÙµáÕçáíÇÝ ÙïÝáõÙ ¿ÇÝù ÙÇ ·áïÇ` ³í»ÉÇ ³Ýáëñ ¨ ﳷݳåÇ ÝÙ³ÝáÕ ÙÇ ÉéáõÃÛ³Ý` Ù»·Ç ÝÙ³Ý çñÇÝ Ù»ñÓ³ÏÇó, áñÁ ˳ËïíáõÙ ¿ñ ÙdzÛÝ í»ñ µ³ñÓñ³óñ³Í ÃdzÏÝ»ñÇ Ùdzɳñ ¨ ÑáëáõÝ ëáñ³Ýùáí: ¶ñ»Ã» ÇëÏáõÛݨ»Ã ݳíÇ »½ñ³Ï³ñÁ »ï ¿ñ Ý»ïáõÙ ù³ñ» ϳÙñçÇ Ï³Ù³ñÇ` ËáõÉ ¨ ÙÇ³Å³Ù³Ý³Ï ÉdzӳÛÝ ³ñÓ³·³ÝùÁ; ÙÛáõë ÏáÕÙáõÙ ·»ïÁ ɳÛݳÝáõÙ ¿ñ ó³Íñ ß³Ùµ»ñáí ,10 ÏïñáÕ »Õ»·Ý»ñáí »½»ñí³Í Ù³ñ·³·»ïÇÝÝ»ñÇ ÙÇç¨, áõñ »ñµ»ÙÝ ¹³ñ³Ý³Ï³ÉáõÙ ¿ñ Ëáï»ñáí ÙÇÝ㨠ÍÝáïÁ ó³Ýϳå³ïí³Í ÙÇ ÓÏÝáñë` ³Ýß³ñÅ áõ ϳëϳͳíáñ, ÇÝãå»ë ųٳå³Ñ; ³ÛÝï»Õ` ·»ïÇ É³ÛÝùáí Ù»Ï, ³ñ¹»Ý ³Ù»Ýáõñ ÷éíáõÙ ¿ÇÝ çñÁÝÏáõ½»Ýáõ µÝ³Ï³ï»ÕÇÝ»ñÇ Ï³Ý³ã áõ ÉáÕáõÝ Ñ³Ù³ëï»ÕáõÃÛáõÝÝ»ñÁ, áñáÝó í»ñ³¹³éݳÉÇë Ù»Ýù ѳÝáõÙ ¿ÇÝù çñÇó áõ ïÝïÕáõÙ, ÇÝãå»ë áõéϳÝÁ, áñå»ë½Ç ÙÇçÇó ¹áõñë µ»ñ»Ýù çñÁÝÏáõÛ½Ç ëáõñ, åá½³íáñ åïáõÕÝ»ñÁ. ÷áùñÇÏ, µáõë³ÍÇÝ, ÷ßáï Ë»óÇÏÝ»ñÁ, áñáÝù »÷»ÉÇë ϳñÍñ³ÝáõÙ »Ý, ÇëÏ »ñµ ç³ñ¹áõÙ »ë, ÍáõÍÇ ÷á˳ñ»Ý ·ïÝáõÙ »ë Ù³ÝñÇÏ ÁÝÏáõÛ½` ß³ù³ñÇ áõ ïÇÕÙÇ ù³Õóñ³íáõÝ Ñ³Ùáí, ¹Ûáõñ³µ»Ï áõ Ëáñ¹áõµáñ¹, áñÁ ×éÃ×éÃáõÙ ¿ ³ï³ÙÝ»ñÇ ï³Ï:


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sinueux de la rivière dans l’espace de ces quelques kilomètres : si lentement que glisse la barque dans l’eau stagnante, d’une couleur de café très dilué, ils semblent se succéder et se remplacer à la vitesse huilée des décors d’une scène à transformation, ou de ces toiles de diorama qui s’enroulaient et se déroulaient, et défilaient devant le passager de Luna-Park assis dans sa barque vissée au plancher. Le plaisir exceptionnellement vif, et presque l’illusion de fausse reconnaissance, que m’a procuré dès les premières pages la lecture du Domaine d’Arnheim tient, je pense, à la sensation que la nouvelle de Poe communique simultanément de l’immobilité parfaite de l’eau et de la vitesse réglée de l’esquif qui semble moins saisi par un courant que plutôt tiré de l’avant par un aimant invisible. Plus tard, le cygne de Lohengrin, remontant, puis descendant sur la scène de l’Opéra les lacets de la rivière, m’a rendu une fois encore, fugitivement, cette sensation de félicité presque inquiétante qui tient — je ne l’ai compris qu’alors — à l’impression d’accélération faible et continue qui naît d’une telle navigation surnaturelle. Le sentiment de l’appel dans toute son urgence confiante loge pour nous dans ces esquifs ingénus — cygnes, caïques, auges de pierre — qui glissent dans les contes à la surface d’une eau immobile : à l’inverse de la suggestion toujours maléfique qui s’attache à l’apparition des objets volants non identifiés, le bonheur toujours, l’exaucement d’un vœu, tout au moins le secours surnaturel dans le péril, semble éperonner leur navigation silencieuse. Je parle d’Edgar Poe, et voici qu’il ne va plus guère me quitter tout au long de cette excursion tant de fois recommencée — bien souvent en compagnie


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àãÇÝã ³Û¹ã³÷ ³åß»óáõóÇã ã¿ ÇÙ ÑÇßáÕáõÃÛ³Ý Ù»ç, áñã³÷ µÝ³å³ïÏ»ñÝ»ñÇ Ù³Ýñ³·»Õ µ³½Ù³½³ÝáõÃÛáõÝÁ, áñÁ ë÷éíáõÙ ¿ ·»ïÇ áÉáñáõÝ ÁÝóóùáí` ÙÇ ù³ÝÇ ÏÇÉáÙ»ïñ »ñϳÛÝáõÃÛ³Ùµ. áñù³Ý ³í»ÉÇ ¹³Ý¹³Õ ¿ ë³Ñáõ٠ݳí³ÏÁ ã³ñï³ÑáëáÕ, ß³ï µ³ó ëñ׳·áõÛÝ çñÇ Ù»ç, ³ÛÝù³Ý ³í»ÉÇ ÃíáõÙ ¿, û Ýñ³Ýù ѳçáñ¹áõÙ ¨ ÷á˳ñÇÝáõÙ »Ý Ù»ÏÁ ÙÛáõëÇÝ` µ»ÙÇ Ó¨³÷áËíáÕ ¹»ÏáñÝ»ñÇ ÛáõÕ³Íá ³ñ³·áõÃÛ³Ùµ, ϳ٠¿É ¹Çáñ³Ù³ÛÇ ³ÛÝ å³ëï³éÝ»ñÇ, áñ áÉáñíáõÙ, ³ñÓ³ÏíáõÙ ¨ ß³ñ³ÝóáõÙ »Ý Èáõݳ-å³ñÏÇ` ï³Ëï³Ï³Ù³ÍÇÝ åïáõï³ÏÝ»ñáí ·³Ùí³Í Çñ ݳí³ÏÇ Ù»ç Ýëï³Í ³Ûó»ÉáõÇ ³éç¨: ´³ó³éÇÏáñ»Ý µáõéÝ Ñ³×áõÛùÁ ¨ ѳٳñÛ³ ˳µáõëÇÏ ×³Ý³ãÙ³Ý å³ïñ³ÝùÁ, áñ ÇÝÓ ³é³çÇÝ ÇëÏ ¿ç»ñÇó å³ñ·¨»ó ²ñÝÑ»ÛÙÇ Ï³Éí³ÍùÇ11 ÁÝûñóáõÙÁ, ϳñÍáõÙ »Ù` ϳåí³Í ¿ ³ÛÝ ½·³óáÕáõÃÛ³Ý Ñ»ï, áñ ѳÕáñ¹áõÙ ¿ äáÛÇ Ýáí»ÉÁ` çñÇ Ñ³Ù³Ï ³Ýß³ñÅáõÃÛáõÝÁ ¨ ÙÇ³Å³Ù³Ý³Ï Ñ³ëï³ïáõÝ ³ñ³·áõÃÛáõÝÁ Ù³ÏáõÛÏÇ, áñÁ ѳÝÓÝíáõÙ ¿, ûñ¨ë, áã ³ÛÝù³Ý Ñáë³ÝùÇÝ, áñù³Ý ÙÇ ³Ýï»ë³Ý»ÉÇ Ù³·ÝÇëÇ, áñ ³é³ç ¿ Ó·áõÙ Ýñ³Ý: ²í»ÉÇ áõß Èá»Ý·ñÇÝÇ12 ϳñ³åÁ úå»ñ³ÛÇ µ»ÙÇ íñ³, ·»ïÇ áÉáñùÝ»ñáí µ³ñÓñ³Ý³ÉÇë ¨ ÇçÝ»ÉÇë í»ñ³¹³ñÓñ»ó ÇÝÓ Ù»Ï ³Ý·³Ù ¨ë` Ñå³ÝóÇÏáñ»Ý, »ñ³ÝáõÃÛ³Ý ³Û¹ ½·³óáõÙÁ` ѳٳñÛ³ ﳷݳå³ÉÇ, ¨ áñÁ ϳåí³Í ¿ - »ë ¹³ ѳëϳó³ Ñ»Ýó ³ÛÝ Å³Ù³Ý³Ï - ÃáõÛÉ ¨ ³Ý¹³¹³ñ ³ñ³·³óÙ³Ý Ñ»ï, áñÁ ÍÝíáõÙ ¿ Ñ»Ýó ³Û¹åÇëÇ ·»ñµÝ³Ï³Ý ݳí³ñÏáõÃÛáõÝÇó: γÝãÇ ½·³óáõÙÁ` ѳí³ï ÁÝͳÛáÕ Çñ Ññ³ï³åáõÃÛ³Ùµ, Ù»½ ѳٳñ Ùßï³å»ë ³åñáõÙ ¿ ³Û¹ ³Ýßáõù Ù³ÏáõÛÏÝ»ñÇ Ï³ñ³åÝ»ñÇ, ÷áùñÇÏ Ãdzݳí»ñÇ, ù³ñ» ï³ßï³ÏÝ»ñÇ Ù»ç - áñáÝù ë³ÑáõÙ »Ý Ñ»ùdzÃÝ»ñáõÙ ³Ýß³ñÅ çñÇ Ù³Ï»ñ»ëÇÝ. ѳϳé³Ï ÙÇßï ã³ñ³Õ»ï, Ý»ñßÝã³Í ³ÛÝ ÙïùÇ, áñÁ ϳåíáõÙ ¿ ã׳ݳãí³Í ÃéãáÕ ³é³ñϳݻñÇ »ñ¨³Éáõ Ñ»ï` ï¨³Ï³Ý »ñç³ÝÏáõÃÛáõÝÁ, ÇÕÓÇ Çñ³Ï³Ý³óáõÙÁ ϳ٠³éÝí³½Ý íï³Ý·Ç ¹»åùáõÙ ·»ñµÝ³Ï³Ý û·ÝáõÃÛáõÝÝ ¿, áñ ϳñÍ»ë ³é³ç ¿ ÙÕáõÙ Ýñ³Ýó Éáõé ݳí³ñÏáõÃÛáõÝÁ: ºë ËáëáõÙ »Ù ¾¹·³ñ äáÛÇ13 Ù³ëÇÝ, ¨ ³Ñ³í³ëÇÏ Ý³ ¿, áí ÇÝÓ ãÇ ÉùÇ µ³½ÙÇóë í»ñëÏëíáÕ ³Ûë ½µáë³ÝùÇ ³ÙµáÕç


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bruyante et joyeuse — et qui pourtant, non pas seulement dans mon souvenir, mais chaque fois et pendant même que je la recommençais, a gardé toujours quelque chose de l’allure du rêve, dans le défilé muet, incompréhensiblement majestueux, des deux rives qui viennent à moi et s’écartent comme les lèvres d’une Mer Rouge fendue, dans le sentiment à la fois de lenteur irréelle et de vitesse lisse que j’ai cru retrouver parfois dans les plus beaux, les plus vastes rêves d’opium de De quincey. L’eau noire, l’eau lourde, l’eau mangeuse d’ombres qu’a décrite Gaston Bachelard, celle qui ceinture l’Ile de la Fée, celle qui attend au creux de ses douves de se refermer sur les décombres de la Maison Usher — si différente du flot insidieusement violent qui râpe et ratisse les grèves de la Loire, et renverse par les épaules comme un chien joueur le nageur qui cherche à reprendre pied — elle était là, elle fut là pour moi tout de suite, avec son odeur terreuse de vase et de racines, son sommeil dissolvant : digérant, infusant lentement les feuilles mortes qui pleuvaient des arbres d’automne. Je n’y ai jamais plongé sans malaise : froide, inerte, sans éclaboussures et sans jaillissement, comme si on y avait plongé à travers une pellicule de lentilles d’eau. Dès qu’on s’engageait sur l’Evre, on pénétrait dans un canton retranché de la terre, dont la barque seule pouvait livrer la clef. Un sentier herbeux, le Chemin Vert, longe une des rives à partir du pont du Marillais sur quelques centaines de mètres et se termine en impasse à l’entrée d’un pré bossu ; au-delà, les clôtures de haies vives des prairies s’étendent jusqu’à la berge, que ne rejoint plus aucun chemin. Ainsi, quand nous passions en vue de la ferme de La Jolivière, haut perchée au-dessus de la rive sur son


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ÁÝóóùáõÙ - ß³ï Ñ³×³Ë ³ÕÙÏáï ¨ ½í³ñà ÁÝÏ»ñ³ÏóáõÃÛ³Ùµ - ¨ áñÁ, ë³Ï³ÛÝ, áã ÙdzÛÝ ÇÙ ÑÇßáÕáõÃÛ³Ý Ù»ç, ³Ûɨ ³Ù»Ý ³Ý·³Ù ¨ ÝáõÛÝÇëÏ í»ñëÏë»Éáõ ÁÝóóùáõÙ »ñ³½³ÝùÇ Ï»ñå³ñ³ÝùÇó ÙÇßï ÇÝã-áñ µ³Ý ¿ñ å³Ñå³ÝáõÙ ³Û¹ »ñÏáõ ³÷»ñÇ Ñ³Ùñ, ³ÝÇٳݳÉÇáñ»Ý í»Ñ³ï»ëÇÉ »ñÃÇ Ù»ç, áñáÝù Ùáï»ÝáõÙ »Ý ÇÝÓ áõ Ñ»é³ÝáõÙ` γñÙÇñ ÍáíÇ ×»Õùí³Í ßáõñûñÇ ÝÙ³Ý, ³ÝÇñ³Ï³Ý ¹³Ý¹³ÕáõÃÛ³Ý ¨ ÙǨÝáõÛÝ Å³Ù³Ý³Ï áÕáñÏ ³ñ³·áõÃÛ³Ý ½·³óáÕáõÃÛ³Ý Ù»ç, áñáÝó, ÃíáõÙ ¿ñ, »ë »ñµ»ÙÝ í»ñ³·ïÝáõÙ ¿Ç ¸» øíÇÝëÇÇ`14 ³Ù»Ý³·»Õ»óÇÏ, ½·ÉË»óáõóÇã ³÷ÇáÝ» ³ÝáõñçÝ»ñÇ Ù»ç: ê¨ çáõñÁ, ͳÝñ çáõñÁ, ëïí»ñÝ»ñ ɳ÷áÕ çáõñÁ, áñ Ýϳñ³·ñ»É ¿ ¶³ëïáÝ ´³ßɳñÁ,15 ³ÛÝ çáõñÁ, áñ ßñç³÷³ÏáõÙ ¿ гí»ñųѳñëÇ ÏÕ½ÇÝ, ³ÛÝ, áñ Çñ ˳ݹ³ÏÝ»ñÇ ËáñùáõÙ ëå³ëáõÙ ¿, û »ñµ ¿ ÇñÙáí ͳÍÏ»Éáõ ²ß»ñÇ ï³Ý16 ³í»ñ³ÏÝ»ñÁ - ³Û¹ù³Ý ï³ñµ»ñ ã³ñ³·áõß³Ï íï³ÏÇ Ý»Ý·áñ»Ý í³Ûñ³· ³ÉÇùÇó, áñÁ ÉǽáõÙ-ë³ÝñáõÙ ¿ Èáõ³ñÇ ³í³½áï ³÷»ñÁ ¨ ˳ճóáÕ ß³Ý ÝÙ³Ý áõë»ñÇó µéÝáõÙ ¨ ·»ïÝáí ¿ ï³ÉÇë ÉáÕáñ¹ÇÝ, áñÁ ÷áñÓáõÙ ¿ áïùÇ Ï³Ý·Ý»É - çáõñÝ ³ÛÝï»Õ ¿ñ, ³ÛÝ Ñ³ÛïÝí»ó ÇëÏáõÛݨ»Ã` Çñ ÑáÕ³µáõÛñ` ïÇÕÙÇ ¨ ³ñÙ³ïÝ»ñÇ ¨ »ñ³½Á ÉáõͳñáÕ Ñáïáí. ¹³Ý¹³Õ Ù³ñë»Éáí áõ ÃñÙ»Éáí Ù»é³Í ï»ñ¨Ý»ñÁ, áñ ó÷íáõÙ, óñÇí ¿ÇÝ ·³ÉÇë ³ßÝ³Ý Í³é»ñÇó. »ë »ñµ»ù ã»Ù ëáõ½í»É ³Û¹ï»Õ ³é³Ýó ﳷݳåÇ. ë³éÁ, ³Ýï³ñµ»ñ, ³é³Ýó ó³Ûïù»ñÇ, ³é³Ýó ×áÕ÷ÛáõÝÝ»ñÇ` Ýñ³ Ù»ç, ϳñÍ»ë, ëáõ½í³Í ÉÇÝ»ë çñ³ÛÇÝ áëåÝÛ³ÏÝ»ñÇ ÙÇçáí: ܳí³ñÏáõÃÛáõÝÁ ¾íñáí ëÏë»ÉáõÝ å»ë Ù»Ýù Ëáñ³ÝáõÙ ¿ÇÝù »ñÏñÇó Ïïñí³Í ÙÇ Ï³ÝïáÝÇ Ù»ç, áñÇ µ³Ý³ÉÇÝ Ï³ñáÕ ¿ñ ÁÝÓ»é»É ÙdzÛÝ Ý³í³ÏÁ:17 Êáï³Í³ÍÏ Ï³Í³ÝÁ` γݳã ׳ݳå³ñÑÁ, ·³É³ñíáõÙ ¿ñ ³÷»ñÇó Ù»ÏÇ »ñϳÛÝùáí` سñÇÉÛ» ϳÙñçÇó ëÏë³Í ÙÇ ù³ÝÇ Ù»ïñ ¨ í»ñç³ÝáõÙ ÷³ÏáõÕÇáí` ë³å³ï³íáñ Ù³ñ·³·»ïÇÝ ãÁÙï³Í; ÙÛáõë ÏáÕÙáõÙ Ù³ñ·³·»ïÇÝÝ»ñÇ ¹³É³ñ áëï»ñÇ å³ñÇëåÝ»ñÁ Ó·íáõÙ »Ý ÙÇÝ㨠³÷³Ù»ñÓ ½³éÇí³ÛñÁ, áñï»ÕÇó ³Ûɨë áã ÙÇ ×³Ý³å³ñÑ ãϳ: ²ñ¹, »ñµ Ù»Ýù ³ÝóÝáõÙ ¿ÇÝù ȳ ÄáÉÇíÛ»ñ ³·³ñ³ÏÇ Ùáïáí, áñÁ ï»-


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coteau, je m’étonnais toujours d’avoir pu la rejoindre deux ou trois fois par la voie de terre, à travers un lacis compliqué de chemins creux, itinéraire consacré de la longue file indienne que précédait chaque printemps la clochette des Rogations ; cette marche d’escalier du versant haut séparait deux parcours rituels d’espèce différente qui n’auraient jamais dû se recouper : voir le troupeau de la ferme dégringoler la coulée boueuse et venir boire tout uniment à la rivière me scandalisait, comme s’il avait violé une frontière mystique. Mais c’était bien là de tout le trajet le seul point où un témoin désenchantant de la terre cultivée fût un instant en vue ; la petite rivière semblait de bout en bout zigzaguer à travers un parc naturel ensauvagé, un recès protégé du loisir et du dimanche, où nulle part ne se montraient les stigmates du travail. L’Evre n’a guère qu’une vingtaine de mètres de large, parfois moins ; le lit est profond, criblé entre les souches pourries de trous et d’anfractuosités où s’abritent les brochets géants. Sans doute la pollution a-t-elle dépeuplé aujourd’hui la rivière comme toutes les autres, mais dans mon enfance une partie de pêche sur l’Evre signifiait qu’on courait sus au gros gibier : ces eaux couleur de réglisse passaient pour nourrir des bêtes centenaires, comme les étangs de Fontainebleau (et, pour mon imagination en tout cas, nul doute que l’Evre profonde et noire était un peu comme cette mer ensorcelée du Manuscrit trouvé dans une bouteille où tout ce qui y plongeait pouvait engraisser monstrueusement, même les navires). quand on a passé le pont de pierre du Marillais, la rivière d’abord s’étale entre des prés mouillés où foisonnent au printemps les boutons d’or et les pâquerettes ; les bouquets de lances des roseaux de


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Õ³¹ñí³Í ¿ ³÷Çó µ³ñÓñ³óáÕ ë³ñ³É³ÝçÇÝ, »ë ÙÇßï ½³ñÙ³ÝáõÙ ¿Ç, áñ »ñÏáõ- »ñ»ù ³Ý·³Ù áïùáí ѳë»É »Ù ³ÛÝï»Õ` ³ÝóÝ»Éáí Óáñ³ÏÝ»ñÇ Ï³Í³ÝÝ»ñÇ Ë³éÁ Ë×áÕáõÙÝ»ñÇ ÙÇçáí, ×»Õù»Éáí Ù³ñ¹Ï³Ýó »ñϳñ ß³ñ³ÝÁ ëáõñµ »ñÃÇ Å³Ù³Ý³Ï, áñÇÝ ³Ù»Ý ·³ñáõÝ Ý³Ëáñ¹áõÙ ¿ñ ³÷áñ ²Ý¹³ëï³ÝÇ ÏáãݳÏÁ;18 µ³ñÓñ ë³ñ³É³ÝçÇ ë³Ý¹áõÕùÁ ³Ýç³ïáõÙ ¿ñ ÍÇë³Ï³Ý »ñÏáõ ï³ñµ»ñ »ñÃáõÕÇÝ»ñÁ, áñáÝù »ñµ»ù ãå»ïù ¿ Áݹѳïí»ÇÝ. ï»ëÝ»É` ÇÝãå»ë ¿ ³·³ñ³ÏÇ ÑáïÁ ó»ËÇ Ñáë³Ýùáí ë³ÑáõÙ Ý»ñù¨ ¨ çáõñ ËÙáõÙ áõÕÕ³ÏÇ ·»ïÇó, ÇÝÓ íñ¹áí»óÝáõÙ ¿ñ, ϳñÍ»ë, ¹³ ˳ËïáõÙ ¿ñ ÙÇëïÇÏ³Ï³Ý ë³ÑÙ³ÝÁ: ´³Ûó Ñ»Ýó ³Ûëï»Õ ¿ñ ³ÙµáÕç »ñÃáõÕáõ ÙÇ³Ï Ï»ïÁ, áõñ ÙÇ å³Ñ ѳÛïÝíáõÙ ¿ñ Ùß³Ïí³Í ÑáÕÇ å³ïñ³ÝùÁ Ëáñï³ÏáÕ íϳÝ; ·»ï³ÏÁ ͳÛñ»Í³Ûñ, ³Û¹ µÝ³Ï³Ý, í³Ûñdzó³Í å³ñ﻽áí Ù»Ï, áõñ ³ß˳ï³ÝùÇ áã ÙÇ ¹ñáßÙ ã¿ñ ÝßÙ³ñíáõÙ, ϳñÍ»ë, ½Ç·½³·áõÙ ¿ñ ÙÇ Ññáí³ñï³Ï` Ç å³ßïå³ÝáõÃÛáõÝ å³ñ³åáõÃÛ³Ý áõ ÏÇñ³ÏÇÇ: ¾íñÇ É³ÛÝáõÃÛáõÝÁ ѳëÝáõÙ ¿ ùë³Ý Ù»ïñÇ, ï»Õ-ï»Õ` ³í»ÉÇ ùÇã; ÑáõÝÁ ËáñÝ ¿, ÷ï³Í ¨ ͳÏáïí³Í Ïá×Õ»ñÇó ͳÝͳճÍ, áõñ óùÝíáõÙ »Ý Ñëϳ ·³ÛɳÓÏÝ»ñÁ: ²Ûëûñ, ³ÝϳëϳÍ, ³å³Ï³ÝáõÙÁ ³Ù³Û³óñ»É ¿ ³Ûë ·»ïÁ, ÇÝãå»ë ¨ ÙÛáõë µáÉáñ ·»ï»ñÁ, µ³Ûó ÇÙ Ù³ÝÏáõÃÛ³Ý ï³ñÇÝ»ñÇÝ ÓáõÏ áñë³É ¾íñáõÙ Ý߳ݳÏáõÙ ¿ñ` Ñ»ï³åݹ»É Ëáßáñ áñëÇ. Ù³ïáõï³ÏÇ ·áõÛÝ áõÝ»óáÕ ³Û¹ çñ»ñÁ ÑáëáõÙ ¿ÇÝ` ëÝ»Éáõ ѳñÛáõñ³ÙÛ³ ϻݹ³ÝÇÝ»ñÇÝ` üáÝﻵÉáÛÇ É׳ÏÝ»ñÇ ÝÙ³Ý (¨, ѳٻݳÛÝ ¹»åë, ÇÙ ÑÇßáÕáõÃÛ³Ý Ù»ç áã ÙÇ ï³ñ³ÏáõÛë ãϳ, áñ ¾íñÁ` ËáñÁ áõ ë¨, »Õ»É ¿ ·ñ»Ã» ³ÛÝåÇëÇÝ, ÇÝãåÇëÇÝ ¿ñ һ鳷Çñ` ·ïÝí³Í ßßÇ Ù»ç å³ïÙí³ÍùÇ19 ³ÛÝ Ï³Ë³ñ¹í³Í ÍáíÁ, áõñ ³Ù»Ý ÇÝã, áñ çñ³ëáõÛ½ ¿ñ ÉÇÝáõÙ, ϳñáÕ ¿ñ Ññ»ß³íáñ Ó¨áí Ëáßáñ³Ý³É, ÝáõÛÝÇëÏ` ݳí»ñÁ): лÝó áñ ³ÝóÝáõÙ »Ýù سñÇÉÛ»Ç ù³ñ» ϳÙáõñçÁ, ·»ïÁ ë÷éíáõÙ ¿ áéá·í³Í Ù³ñ·³·»ïÇÝÝ»ñÇ ³ñ³ÝùáõÙ, áõñ ·³ñݳÝÁ áõéãáõÙ »Ý áëÏÛ³ µáÕµáçÝ»ñÝ áõ Ù³ñ·³ñï³Í³ÕÇÏÝ»ñÁ; »Õ»·Ý»ñÇ Ýǽ³Ï³Í³Ûñ ÷Ýç»ñÁ óóíáõÙ »Ý ·»ïÇ ³÷»ñÇÝ, ÃdzÏÝ»ñÁ ³Ù»-


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chaque côté pointent des berges, les avirons s’accrochent partout aux tiges noyées des nénuphars et des châtaignes d’eau qui ne découvrent qu’un étroit chenal d’eau libre. C’est encore ici le domaine des peupliers dont l’odeur des feuilles mortes sur les prés d’octobre, amère, astringente, qui rappelle parfois celle d’un vernis en train de sécher, est pour moi l’odeur même de l’automne de la Vallée. Ce sont presque, sur les deux rives, les gazons, les nymphées, les roselières décoratives et plumeuses d’un parc spacieux, mais les bruits de la vie courante ne se sont pas éteints d’un coup : le trot d’un cheval qui fait résonner au passage la voûte du pont de pierre se fait entendre encore de loin dans ma mémoire, le carillon languide qui tombe avec les heures du clocher du Marillais (on voit en se retournant sa silhouette quadrangulaire pointer par-dessus les roseaux et les touffes de carex) voyage longtemps jusqu’à vous sur les espaces d’eau morte. Le silence pourtant déjà se déchire malaisément ; il n’accueille plus que les échos espacés d’une vie distraite, que le rideau des peupliers commence à masquer. L’image du marais, qui s’est présentée un instant, juste après le pont, dans le caquettement des poules d’eau et le plongeon précipité des grenouilles cloquant l’eau pesante, laisse place pour un moment à celle des molles rivières de plaine qui vont entre les saules, dénouées comme une écharpe, infusées de soleil, traversées du vol des martins-pêcheurs et des libellules. Çà et là, une trouée ménagée entre les rouches aboutit sur la berge à deux ou trois gradins de planches pourries ; la gaule qui s’y incline en permanence comme une enseigne d’estaminet marque l’emplacement des affûts de pêche enviés qu’on se léguait ici autrefois de père en fils. Mais ces signes d’une présence humaine alertée sont trompeurs,


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Ýáõñ ϳéãáõÙ »Ý ˻չí³Í ÝáõÝáõý³ñÝ»ñÇó áõ çñÁÝÏáõ۽ݻñÇó ¨ ·ïÝáõÙ ³½³ï çñÇ ÙdzÛÝ ÙÇ Ý»Õ ß»ñï: лÝó ³Ûëï»Õ ¿ ݳ¨ µ³ñ¹ÇÝ»ñÇ ïÇñáõÛÃÁ, ÑáÏï»Ùµ»ñÇÝ Ù³ñ·³·»ïÇÝÝ»ñÇ íñ³ ó÷í³Í ï»ñ¨Ý»ñÇ µáõÛñÁ` ¹³éݳѳ٠áõ Ñ»ÕÓáõóÇã, áñ »ñµ»ÙÝ ÑÇß»óÝáõÙ ¿ ãáñ³óáÕ É³ùÇ ÑáïÁ, áñÝ ÇÝÓ Ñ³Ù³ñ ÝáõÛÝ ÇÝùÁ ÐáíïÇ ³ßÝ³Ý 20 ÑáïÝ ¿: ¶ñ»Ã» »ñÏáõ ³÷»ñáí Ù»Ï Áݹ³ñÓ³Ï åáõñ³ÏÇ ëǽ³Ù³ñ·»ñÝ »Ý, ëåÇï³Ï çñ³ßáõß³ÝÝ»ñÁ, »Õ»·Ý³Ã÷áõïÝ»ñÁ` ·»Õ³½³ñ¹ áõ ÷»ïñ³ï»ñ¨, ë³Ï³ÛÝ ³ÝóÝáÕ ÏÛ³ÝùÇ ³ÕÙáõÏÝ»ñÁ ã»Ý ¹³¹³ñ»É Çëå³é. ÓÇáõ í³ñ·Á, áñ ³ñÓ³·³Ýù»É ¿ ï³ÉÇë ù³ñ» ϳÙñçÇ Ï³Ù³ñÇÝ, ¹»é Ñ»éíÇó ÉëíáõÙ ¿ ÇÙ ÑÇßáÕáõÃÛ³Ý Ù»ç, ½³Ý·»ñÇ Ã³ËͳÉáõñ ÕáÕ³ÝçÁ, áñ ½áõ·³¹ÇåáõÙ ¿ سñÇÉÛ»Ç ½³Ý·³Ï³ï³Ý ųٻñÇÝ (ßñçí»Éáí ï»ëÝáõÙ »Ýù, û ÇÝãå»ë Ýñ³ ù³é³ÝÏÛáõÝ áõñí³·ÇÍÁ ËáÛ³ÝáõÙ ¿ »Õ»·Ý»ñÇó, 뻽»ñÇ Ã÷»ñÇó í»ñ), »ñϳñáõÙ-áõÕ¨áñíáõÙ ¿ ¹»åÇ Ó»½` É׳ó³Í çñÇ Ù³Ï»ñ¨áõÛÃÝ»ñÇ íñ³Ûáí: ÈéáõÃÛáõÝÁ, ë³Ï³ÛÝ, ¹ÁÅí³ñáõÃÛ³Ùµ ³ñ¹»Ý ×»ÕùíáõÙ ¿; ݳ Çñ Ù»ç ¿ ³éÝáõÙ ÉáÏ ÏóÏïáõñ ³ñÓ³·³ÝùÝ»ñÁ ó³ù áõ óñÇí ÏÛ³ÝùÇ, ÇÝãÁ µ³ñ¹ÇÝ»ñÇ í³ñ³·áõÛñÁ ëÏëáõÙ ¿ ùáÕ³ñÏ»É: Ö³Ñ×Ç å³ïÏ»ñÁ, áñ ÙÇ å³Ñ ѳÛïÝíáõÙ ¿ ϳÙñçÇó ³ÝÙÇç³å»ë Ñ»ïá` çñ³Ñ³í»ñÇ ÏéÃÏéÃáóáí ¨ ·áñï»ñÇ ß»ßï³ÏÇ` ͳÝñ çáõñÁ åÕåç³ÏÝ»ñÇ í»ñ³ÍáÕ ëáõ½áõÙáí, í³Ûñϻݳå»ë Çñ ï»ÕÁ ½ÇçáõÙ ¿ ѳñóí³Ûñ»ñÇ ¹³Ý¹³Õ³Ñáë ·»ï»ñÇ å³ïÏ»ñÇÝ, áñáÝù ÑáëáõÙ »Ý` ɳÝç³·áïáõ å»ë ó÷í³Í, ³ñ¨áí ÃñÙí³Í ¨ ÍÕÝÇÝ»ñÇ áõ ×åáõéÝ»ñÇ å³ñëáí Ïïñ³ïí³Í áõé»ÝÇÝ»ñÇ ÙÇçáí: ²Ûë áõ ³ÛÝ ï»Õ ß³Ùµ»ñÇ Ù»ç ËݳÛí³Í µ³ó³ïÁ ÑåíáõÙ ¿ ³÷ÇÝ` »ñÏáõ-»ñ»ù` ÷ï³Í ï³Ëï³Ï» ³ëïÇ׳ÝÝ»ñÇ Ñ»é³íáñáõÃÛ³Ý íñ³; Ý߳ݳÓáÕÁ, áñ ß³ñáõÝ³Ï ÍéíáõÙ ¿ ·ÇÝ»ï³Ý óáõó³Ý³ÏÇ å»ë, ÑáõßáõÙ ¿ ÓáõÏ áñë³Éáõ ó³ÝϳÉÇ ¹³ñ³ÝÝ»ñÁ, áñáÝó ï»ÕÁ ÙÇ Å³Ù³Ý³Ï ³Ûë ÏáÕÙ»ñáõÙ ÷á˳ÝóíáõÙ ¿ñ ÑáñÇó áñ¹áõÝ: ´³Ûó Ù³ñ¹áõ Ý»ñϳÛáõÃÛ³Ý íï³Ý·Ý ³Ñ³½³Ý·áÕ ³Û¹ Ýß³ÝÝ»ñÁ ˳µáõëÇÏ »Ý, ÇÝãå»ë Ëñ×ÇÃÝ»ñÝ ³ÉåÇ³Ï³Ý Ù³ñ·³·»ïÇÝÝ»ñáõÙ, áñ Ñ»éíÇó ϳñÍ»É »Ý ï³ÉÇë, û É»éÝ»ñÁ µÝ³Ï»óí³Í »Ý. »ñµ ³ÝóÝáõÙ »Ýù µ³-


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comme les cabanes des alpages qui de loin font croire la montagne peuplée : quand on passe à l’aplomb de la trouée, la place est vide et la gaule fichée dans la glaise; le propriétaire, qui se glisse sans bruit par intervalles de l’une à l’autre, en surveille parfois quatre ou cinq. Cette artillerie côtière parcimonieusement servie ne dépasse pas le bout du Chemin Vert, qui joue ici un peu avec ses écrans de roseaux le rôle d’un chemin de ronde, le long duquel les sentinelles se déplacent à couvert de créneau à créneau ; au-delà, la tension qu’on éprouve à longer un secteur miné et patrouillé cesse, et avec elle la consigne du silence. Déjà, plusieurs fois, la rivière s’est coudée ; le clocher du Marillais a disparu derrière les peupliers ; les coteaux bas qui bordent à distance les prés mouillés se resserrent et se rapprochent. Je suis allé bien souvent à pied au bout du Chemin Vert pique-niquer sur l’herbe. Ce qui commence plus loin, au-delà de la bosse d’une colline qui vient border la berge, c’est une autre contrée, non praticable au pied, non carrossable à la voiture, dont l’accès est réservé à certaines journées fastes : journées sans nuages de fête et de chaleur, que le soleil dès le matin consacre, et dont l’eau seule ouvre le chemin. Presque tous les rituels d’initiation, si modeste qu’en soit l’objet, comportent le franchissement d’un couloir obscur, et il y a dans la promenade de l’Evre un moment ingrat où l’attention se détourne, et où le regard se fait plus distrait. La rivière se resserre et se calibre; les plantes d’eau et même les roseaux des rives un moment disparaissent. Les berges maintenant hautes et ébouleuses mettent à nu les racines des saules et des frênes têtards qui les retiennent mal ; les galeries des rats d’eau sapent de partout ces petites falaises instables. La berge s’éle-


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ó³ïÇ ³éç¨áí, ï³ñ³ÍùÁ ¹³ï³ñÏ ¿, ¨ Ýß³ÓáÕÁ` ·»ïÝÇÝ Ëñí³Í; ¹ñ³ ï»ñÁ Ù»ñà Áݹ Ù»ñà ³Ý³ÕÙáõÏ ·ÝáõÙ ¿ ÙÇ Ý߳ݳÓáÕÇó ÙÛáõëÁ, ÑëÏáõÙ »ñµ»ÙÝ ãáñëÇó-ÑÇÝ·ÇÝ: ²Û¹ ³é³÷ÝÛ³ Ññ»ï³ÝÇÝ` ³Ýí³ïÝáõ٠ͳé³Û³Í, ãÇ ³ÝóÝáõ٠γݳã ׳ݳå³ñÑÇ ë³ÑÙ³ÝÇ Í³ÛñÁ, áñÝ Çñ »Õ»·ÝÛ³ í³Ñ³ÝÝ»ñáí ³Ûëï»Õ ÷áùñ-ùÇã å³ñ»Ï³ÛÇÝ ×³Ý³å³ñÑÇ ¹»ñ ¿ ˳ÕáõÙ, áñáí å³ïëå³ñí³Í ųٳå³ÑÝ»ñÁ ß³ñÅíáõÙ »Ý ÙÇ ¹Çï³Ï³ÉÇó ÙÛáõëÁ; ³ÛÝáõÑ»ï¨ É³ñí³ÍáõÃÛáõÝÁ, áñ ½·áõÙ »Ýù ³Ï³Ý³å³ï ¨ å³ñ»Ï³å³Ñå³Ý ï»Õ³Ù³ëÇ ÏáÕùáí ß³ñÅí»ÉÇë í»ñ³ÝáõÙ ¿, ¨ Ýñ³ Ñ»ï` ݳ¨ ÉéáõÃÛ³Ý Ññ³Ù³ÝÁ: ²ñ¹»Ý ù³ÝÇóë ·»ïÁ ×Ïí»ó; سñÇÉÛ»Ç ½³Ý·³Ï³ïáõÝÁ ³ÝÑ»ï³ó³í µ³ñ¹ÇÝ»ñÇ »ï¨áõÙ; ó³Íñ µÉñ³ÏÝ»ñÁ, áñ Ñ»éíáõÙ »½»ñáõÙ »Ý óó Ù³ñ·³·»ïÇÝÝ»ñÁ, ë»ÕÙíáõÙ »Ý áõ Ùáï»ÝáõÙ: ºë Ñ³×³Ë ¿Ç áïùáí ·Ýáõ٠γݳã ׳ݳå³ñÑÇ Í³ÛñÁ` ËáïÇ íñ³ åÇÏÝÇÏÇ: ²ÛÝ, ÇÝã ëÏǽµ ¿ ³éÝáõÙ Ñ»éíáõÙ` ³÷ÇÝ Ñ³ñáÕ µÉñÇ ë³å³ïÇó ³ÛÝ ÏáÕÙ, ÙÇ áõñÇß »ñÏÇñ ¿` áïùÇ Ñ³Ù³ñ ³ÝÙ³ïã»ÉÇ, Ù»ù»Ý³Ý»ñÇ Ñ³Ù³ñ` ³Ý³Ýó³Ý»ÉÇ, ÙáõïùÝ ³ÛÝï»Õ í»ñ³å³Ñí³Í ¿ áñáß µ³ñ»µ³Ëï ûñ»ñÇ. ³Ý³Ùå, ïáÝ³Ï³Ý áõ ï³ù ûñ»ñ` í³Õ ³é³íáïÇó ³ñ¨áí ûÍí³Í, áñáÝó ѳٳñ ÙdzÛÝ çáõñÝ ¿ ׳ݳå³ñÑ µ³óáõÙ: гÕáñ¹áõÃÛ³Ý ·ñ»Ã» µáÉáñ Í»ë»ñÁ,21 áñù³Ý ¿É ѳٻëï ÉÇÝÇ Ýñ³Ýó ³é³ñϳÝ, å³ñáõݳÏáõÙ »Ý ³ÝóáõÙ ÙÇ Ùáõà ÙÇç³ÝóùÇó, ¨ ¾íñáí ½µáë³ÝùÇ Ù»ç ϳ ÙÇ ³ÝßÝáñÑ í³ÛñÏÛ³Ý, »ñµ áõß³¹ñáõÃÛáõÝÁ ß»ÕíáõÙ ¿, »ñµ ѳ۳óùÁ ¹³éÝáõÙ ¿ ³í»ÉÇ óñí³Í: ¶»ïÁ ݻճÝáõÙ ¿ ¨ ïñ³Ù³ã³÷íáõÙ; çñ³µáõÛë»ñÁ ¨ ÝáõÛÝÇëÏ ³÷³Ù»ñÓ »Õ»·Ý»ñÁ ÙÇ å³Ñ ³ÝÑ»ï³ÝáõÙ »Ý: ¶»ïÇ ³÷»ñÁ` ³ñ¹ µ³ñÓñ áõ ÷Éáõ½íáÕ, Ù»ñϳóÝáõÙ »Ý áõé»ÝÇÝ»ñÇ ¨ ϳï³ñ³Ó¨ Ëáõ½í³Í ѳó»ÝÇÝ»ñÇ ³ñÙ³ïÝ»ñÁ, áñáÝù ѳ½Çí »Ý å³ÑáõÙ Ýñ³Ýó; çñ³éÝ»ïÝ»ñÇ ß³ñ³ÝÁ ³Ù»Ýáõñ ÷áñáõÙù³Ý¹áõÙ ¿ ³Û¹ ÷áùñÇÏ, ˳ñËáõÉ ³é³÷ÝÛ³ ųÛé»ñÁ: ²÷Á Ñ»Ýó ëÏëáõÙ ¿ µ³ñÓñ³Ý³É, ݳí³ÏÇ ÙÇçÇó ³ñ¹»Ý ÝϳïáõÙ »Ýù ÙdzÛÝ çñÇ Ý»Õ Ù³Ï»ñ¨áõÛÃÁ, Ýñ³Ý »ñǽáÕ


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vant, on n’aperçoit plus, de la barque, que le plan d’eau étroit, les couleurs de la glaise qui le borde, les racines déchaussées, les rats qui cavalcadent sur les banquettes d’argile mouillée, et parfois la double ride fine, l’angle obtus du sillage d’une couleuvre qui traverse la rivière : pour un instant, un sentiment proche du malaise flotte sur ces berges cariées où s’anime un peu trop le trotte-menu de la boue. Mais, très vite, de nouveau la perspective change et s’aère : un objet flottant à la silhouette indéfinissable, qui tient à la fois du dais de la Fête-Dieu et d’une pagode de Lilliput, est en vue, amarré à demeure à la rive ; en approchant, le bordé très bas qui rase l’eau, le tendelet de zinc ajouré qui abrite la nacelle quadrangulaire, les traînées savonneuses qui s’allongent parfois à la surface de l’Evre, font pressentir sa destination modestement utilitaire, mais cet ustensile miniaturiste est à un vrai bateau-lavoir à peu près ce qu’une chaloupe à un vaisseau à trois ponts : il est triplace, et réservé aux seules lessives privées du château tout proche, dont on commence à apercevoir les girouettes au-delà d’une clairière de gazon anglais. Rien ne me jetait, enfant, dans un éblouissement aussi total, aussi éperdu, que le détournement à des fins privées d’un meuble dans mon esprit aussi électivement municipal : la possession par le châtelain d’un commissariat de police ou d’une caserne de sapeurs-pompiers ne m’eût pas stupéfié davantage : tout le cours de l’Evre, au-delà de ce gonfanon féodal prestigieux, me paraissait baigner dans une lumière plus fine, plus précieuse. La dernière fois que j’ai vu le bateau- lavoir de La Guérinière, il y a bien des années déjà, il avait sombré en donnant de la bande sur un banc de glaise, mais seulement jusqu’à mi-hauteur des colonnettes qui soutenaient le dais, un peu dans la posture sans panache de la flot-


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ÑáÕÇ ·áõÛÝ»ñÁ, áïݳµ³ó ³ñÙ³ïÝ»ñÁ, ³éÝ»ïÝ»ñÇÝ` óó Ï³í» ÃÙµ»ñÇ íñ³ í»ñ áõ í³ñ ëɳóáÕ, ¨ »ñµ»ÙÝ` ÏñÏÝ³Ï ³ÉÇùÇ Ù»ÕÙ Í÷³ÝùÁ, ·»ïÁ ×»ÕùáÕ ÉáñïáõÇ Ñ»ïùÇ µáõà ³ÝÏÛáõÝÁ. ÙÇ å³Ñ ﳷݳåÇ Ñ³ëÝáÕ ½·³óáõÙÁ ݳíáõÙ ¿ Çñ³ñÇó ³Ýç³ïí³Í ³Û¹ ³÷»ñáí, áõñ ³ñ¹»Ý ÷áùñ-ÇÝã ³í»ÉÇ ß³ï ¿ ³éáõÛ·³ÝáõÙ ïÇÕÙÇ ßáñáñÁ: ´³Ûó ß³ï ³ñ³· Ñ»é³ÝϳñÁ ÏñÏÇÝ ÷áËíáõÙ ¿ áõ µ³óíáõÙ. ÉáÕ³óáÕ ÙÇ ³é³ñϳ` ï³ñï³Ù áõñí³·Íáí, áñÁ ÝÙ³Ý ¿ êáõñµ гÕáñ¹áõÃÛ³Ý ïáÝÇ ³ÙåÑáí³Ýáõ ¨ ÙÇ³Å³Ù³Ý³Ï ÈÇÉÇåáõïdzÛÇ22 Ù»ÑÛ³ÝÇ, ѳÛïÝíáõÙ ¿ ³ãùÇ ³é³ç` ³Ùáõñ ϳé³Ýí³Í ³÷ÇÝ; Ùáï»Ý³Éáí` ß³ï ó³Íñ »½ñ³Ï³ñÁ, áñ ×»ÕùáõÙ ¿ çáõñÁ, óÇÝÏ» ó³ÝóÏ»Ý Í³ÍÏÁ, áñ å³ßïå³ÝáõÙ ¿ ù³é³ÝÏÛáõÝ Ù³ÏáõÛÏÁ, û׳é³Ñ»ïù»ñÁ, áñ »ñϳñáõÙ »Ý ¾íñÇ Ù³Ï»ñ»ëáí Ù»Ï, Ïé³Ñ»É »Ý ï³ÉÇë Ýñ³ ѳٻëï, ÏÇñ³é³Ï³Ý ¹»ñÁ, µ³Ûó ³Û¹ ÷áùñ³Ï³½Ù ë³ñùÁ ÇëÏ³Ï³Ý Éí³óù³ïáõÝ - ݳíÇ Ñ»ï ѳٻٳï»ÉÇ ¿ ³ÛÝù³Ý, áñù³Ý »é³Ñ³ñÏ ï³Ëï³Ï³Ù³Íáí ݳíÁ` ÙÇ Ý³í³ÏÇ Ñ»ï. ³ÛÝ »ñ»ù ï»Õ³Ýáó ¿ ¨ ݳ˳ï»ëí³Í ¿ ÙÇÙdzÛÝ ³Ýѳï³Ï³Ý Éí³óùÇ Ñ³Ù³ñ` ß³ï Ùáï³Ï³ ÙÇ ³ÙñáóÇ, áñÇ ÑáÕÙ³óáõÛóÝ»ñÁ ëÏëáõÙ »ë ÝßÙ³ñí»É ³Ý·ÉÇ³Ï³Ý ëǽ³Ù³ñ·Ç µ³ó³ïÇó ÙÇ ÷áùñ ³Ýó: àãÇÝã ÇÝÓ` »ñ»Ë³ Å³Ù³Ý³Ï ã¿ñ ·óáõÙ ³ÛÝåÇëÇ Ñ³Ù³Ï, ³ÛÝåÇëÇ Í³Ûñ³Ñ»Õ ½³ñÙ³ÝùÇ Ù»ç, áñù³Ý Ù³ëݳíáñ Ýå³ï³ÏÝ»ñáí ѳ÷ßï³ÏáõÙÁ ÙÇ ·áõÛùÇ, áñÝ ÇÙ å³ïÏ»ñ³óٳٵ ÙÇÙdzÛÝ ï»Õ³Ï³Ý Çß˳ÝáõÃÛ³Ý å³ïϳݻÉÇùÝ ¿. ³ÙñáóÇ ïÇñáç ÏáÕÙÇó áëïÇÏ³Ý³Ï³Ý ï»Õ³Ù³ëÁ ϳ٠Ññß»çÝ»ñÇ ½áñ³ÝáóÁ Ûáõñ³óÝ»ÉÁ ÇÝÓ ³Ûɨë ã¿ñ ½³ñÙ³óÝÇ. ÃíáõÙ ¿ñ` ¾íñÇ ³ÙµáÕç Ñáë³ÝùÁ, µ³óÇ ³Û¹ ³í³ï³ïÇñ³Ï³Ý ѳٵ³í³ï»Ýã ˳ãí³éÇó, áÕáÕí³Í ¿ñ ÉáõÛëáí` ³í»ÉÇ ÝñµÇÝ, ³í»ÉÇ Ã³ÝÏ: ì»ñçÇÝ ³Ý·³Ù, Éí³óù³ïáõÝ - ݳíÁ ȳ ¶»ñÇÝÛ»ñáõÙ ï»ëÝ»Éáõóë Ñ»ïá ³ñ¹»Ý ï³ñÇÝ»ñ »Ý ³Ýó»É, ³ÛÝ Ëáñï³Ïí»É ¿ñ` ÃáÕÝ»Éáí ÙÇ »ñǽ Ï³í» ÃÙµÇ íñ³, ÷áùñ ëÛáõÝ»ñÇ µ³ñÓñáõÃÛ³Ý Ï»ëÇÝ ãѳë³Í, áñáÝù å³ÑáõÙ ¿ÇÝ ³ÙåÑáí³ÝÇÝ, áñÁ ÑÇß»óÝáõÙ ¿ñ îáõÉáÝáõ٠ͳÝͳÕáõïÇ Ù»ç Ëáñï³Ïí³Í ìÇßÇÇ Ý³í³ïáñÙÇ ³Ý÷»ïñ³÷áõÝç íÇ׳ÏÁ. ÇÝÓ Ãí³ó, û ç³Ñ»-


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te de Vichy sabordée à Toulon sur un petit fond : il me sembla que tout un fantasme de jeunesse avec lui avait donné du nez sans remous dans la vase. Un nouveau coude de l’Evre ouvre enfin une vue oblique, en profil perdu, sur le manoir : il est encore, il est toujours, à l’heure fixe de ma mémoire, aux environs de quatre heures de l’après-midi. Puis un château de brique à coins de pierre, Aux vitraux teints de rougeâtres couleurs, Ceint de grands parcs, avec une rivière Baignant ses pieds, qui coule entre des fleurs.

Dès que j’ai connu ces vers de Nerval, bien longtemps avant les Chimères (je devais avoir une douzaine d’années, et je les lisais dans les Morceaux choisis que nous distribuait la bibliothèque scolaire du lycée) une image, une seule image pour moi en a toujours ressurgi, qu’ils viennent cerner et border à la manière d’un phylactère : celle, justement, de ce manoir de La Guérinière, auquel ils ne s’appliquent que très approximativement. Le parc, accidenté, reclus entre le coteau et la rivière, n’est pas très vaste, et la bâtisse est peut-être peu ancienne : il n’y a guère de château des Mauges (tous ont brûlé au temps des guerres de Vendée) qui remonte au-delà du dernier siècle. Mais la rivière est là, la longue pelouse devant le château, et le silence, plus ancien que lui, qui l’ennoblit ; les coteaux qui s’écartent un moment de la rivière pour lui laisser place font de l’alvéole tendue de feuillages et peu profonde dans laquelle le manoir est enchâssé une sorte de loge de verdure, murée par la crête du versant du côté des campagnes labourées, et où il vient s’accouder devant la rivière comme au seul spectacle, luxueux et calme, capable de l’absorber et de l’enchanter.


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Ü»ñí³ÉÇ µ³Ý³ëï»ÕÍáõÃÛ³Ý ³Ûë ïáÕ»ñÇÝ Í³ÝáóݳÉáõóë Ç í»ñ` øÇÙ»ñÇó ß³ï ³é³ç, (»ë å»ïù ¿ ï³ëÝ»ñÏáõ ï³ñ»Ï³Ý ÉÇÝ»Ç ¨ ϳñ¹³ó»É ¿Ç ÀÝïÇñ ѳïí³ÍÝ»ñ ·ñùáõÙ, áñ Ù»½ ïí»É ¿ñ í³ñųñ³ÝÇ ¹åñáó³Ï³Ý ·ñ³¹³ñ³ÝÁ) ¹ñ³ÝóÇó ÙÇ å³ïÏ»ñ, Ù»Ý-ÙÇ³Ï å³ïÏ»ñ ÙÇßï ѳéÝáõÙ ¿ñ ÇÙ ³é³ç, ÙÛáõëÝ»ñÁ ·³ÉÇë ¿ÇÝ ³Ù÷á÷»Éáõ ¨ ßñç³Ý³Ï»Éáõ ³ÛÝ ýÇɳÏï»ñÇ ÝÙ³ÝáõÃÛ³Ùµ. ¹³ ÇëÏ ¨ ÇëÏ È³ ¶»ñÇÝÛ»ñ ³ÙñáóÇ å³ïÏ»ñÝ ¿, áñÇÝ ¹ñ³Ýù í»ñ³µ»ñáõÙ »Ý áã ³í»É, ù³Ý Ùáï³íáñ³å»ë: äáõñ³ÏÁ` ³ÝѳñÃ, å³ñ÷³Ïí³Í µÉñ³ÏÇ ¨ ·»ïÇ ÙÇç¨, ß³ï Áݹ³ñÓ³Ï ã¿, ¨ ϳéáõÛóÝ ¿É, ûñ¨ë, ß³ï ÑÇÝ ã¿. ØáÅáõÙ ·ñ»Ã» ãϳ ÙÇ ³Ùñáó /µáÉáñÝ ³Ûñí»óÇÝ ì³Ý¹»Û³Ý å³ï»ñ³½ÙÝ»ñÇ Å³Ù³Ý³Ï/, áñ å³ïϳݻñ ³í»ÉÇ í³Õ ųٳݳÏÇ, ù³Ý ³ÝóÛ³É ¹³ñÁ: ´³Ûó ³Ûëï»Õ ¿ ·»ïÁ, »ñϳñ µ³ó³ïÁ` ³ÙñáóÇ ³éç¨ ¨ ÉéáõÃÛáõÝÁ` ³ÙñáóÇó ³í»ÉÇ ÑÇÝ, áñ ³½Ýí³óÝáõÙ ¿ Ýñ³Ý; µÉñ³ÏÝ»ñÁ, áñ ÙÇ å³Ñ Ñ»é³ÝáõÙ »Ý ·»ïÇó, ï»Õ µ³ó»Éáí Ýñ³ ѳٳñ, ¹³ñÓÝáõÙ »Ý ï»ñ¨³ËÇï áõ áã ËáñÁ ËáñßÁ, áñÇ Ù»ç ³·áõóí³Í ¿ ³Û¹ ³ÙñáóÁ, ϳݳ㳽³ñ¹ ûÃÛ³ÏÇ å»ë ÙÇ µ³Ý` Ñ»ñÏ³Í ¹³ßï»ñÇ áõÕÕáõÃÛ³Ùµ ßñç³÷³Ïí³Í ½³éÇó÷Ç Ï³ï³ñáí, ¨ ݳ ÏéÃÝ»É ¿ ·»ïÇ ³éç¨ ÇÝãå»ë ÙdzÏ` ßù»Õ áõ Ë³Õ³Õ ÙÇ Ý»ñϳ۳óÙ³Ý ³éç¨, áñÝ Ç ½áñáõ ¿ ·ñ³í»É áõ ϳ˳ñ¹»É Çñ»Ý: ºë ÑÇÙ³ ÏñÏÇÝ ÙïùÇë Ù»ç ÏÇë³Ó³ÛÝ ³ëáõÙ »Ù Ü»ñí³ÉÇ


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Je me redis maintenant à mi-voix les vers de Nerval. Ils sont de la veine mineure, celle des Odelettes, où rien encore ne fait pressentir les miraculeux sonnets orphiques de la fin, mais leur charme sur moi est puissant ; leur son grêle et frileux est celui des instruments à clavier très anciens : l’épinette, le virginal élisabéthain surtout, qui ensorcelle un des plus mystérieux tableaux de Vermeer, tout vibrant encore, on dirait, de la sonorité liquide d’une touche que le doigt suspendu vient de quitter. A leur appel, une faible vapeur, claire et pourtant nocturne, monte de la rivière et vient flotter sur la prairie, ainsi que dans la scène de Sylvie où chante Adrienne, et voici qu’un poème de Rimbaud, sans effort, enchaîne ici dans ma mémoire et vient prendre le relais de cette magie blanche, champêtre et toute naïve : « ... la main d’un maître anime le clavecin des prés ; on joue aux cartes au fond de l’étang, miroir évocateur des reines et des mignonnes ; on a les saintes, les voiles, les fils d’harmonie, et les chromatismes légendaires, sur le couchant ». Mon esprit est ainsi fait qu’il est sans résistance devant ces agrégats de rencontre, ces précipités adhésifs que le choc d’une image préférée condense autour d’elle anarchiquement ; bizarres stéréotypes poétiques qui coagulent dans notre imagination, autour d’une vision d’enfance, pêle-mêle des fragments de poésie, de peinture ou de musique. De telles constellations fixes (les liens emblématiques qui se nouèrent dès les commencements des anciennes familles entre le nom, les armes, les couleurs et la devise ne seraient pas sans jeter un jour sur leur origine) si arbitraires qu’elles paraissent d’abord, jouent pour l’imagination le rôle de transformateurs d’énergie poétique singuliers : c’est à travers les connexions qui se nouent en elles que l’émotion née d’un spectacle naturel peut se bran-


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ïáÕ»ñÁ: ÂáõÛÉ ¿ Ýñ³Ýó` ³Û¹ γñ× Ý»ñµáÕÝ»ñÇ, çÇÕÁ, áñáÝó Ù»ç áãÇÝã ¹»é¨ë ݳ˳½·³É ãÇ ï³ÉÇë í»ñçÇÝ ßñç³ÝÇ ·³ÕïݳËáñÑáõñ¹, ûñ÷»áëÛ³Ý ëáÝ»ïÝ»ñÁ, µ³Ûó ½áñ»Õ ¿ Ýñ³Ýó ÑÙ³ÛùÁ ÇÝÓ íñ³; Ýñ³Ýó ³Ýáëñ áõ ë³ñëéáõÝ ÑÝãÛáõÝÁ ÝáõÛÝÝ ¿, ÇÝã Ñݳ·áõÛÝ ëï»Õݳíáñ ·áñÍÇùÝ»ñÇÝÁ. ëåÇÝ»ïÁ, ѳïϳå»ë »ÕÇë³µ»ÃÛ³Ý íÇñçÇÝ»ÉÁ, áñ ϳ˳ñ¹áõÙ ¿ ì»ñÙ»»ñÇ24 ³Ù»Ý³ËáñÑñ¹³íáñ Ïï³íÝ»ñÇó Ù»ÏÇÝ` áñ ï³Ï³íÇÝ ÃñÃéáõÙ ¿ ϳñÍ»ë ³ÛÝ ëï»ÕÝÇ ëáñáõÝ Ó³ÛݳñÏáõÙÇó, áñÇÝ Ñ»Ýó Ýáñ µ³ó ÃáÕ»ó ϳñϳéí³Í Ù³ïÁ: Üñ³Ýó ϳÝãáí ÙÇ Ýí³ÕáõÝ ·áÉáñßÇ` çÇÝç, ë³Ï³ÛÝ ¨ ó³Û·»ñ·³ÛÇÝ, µ³ñÓñ³ÝáõÙ ¿ ·»ïÇó ¨ ë³ÑáõÙ Ù³ñ·³·»ïÝÇ íñ³Ûáí, ÇÝãå»ë êÇÉídzÛÇ ³ÛÝ ï»ë³ñ³ÝáõÙ, áõñ »ñ·áõÙ ¿ ²¹ñǻݳÝ,25 ³Ñ³í³ëÇÏ Ý³¨ è»ÙµáÛÇ ÙÇ µ³Ý³ëï»ÕÍáõÃÛáõÝÁ ³é³Ýó ç³ÝùÇ Ñ³Ý·áõóíáõÙ ¿ ÑÇßáÕáõÃÛ³Ýë Ù»ç ¨ ѳÝÓÝ ³éÝáõÙ áõ ÷á˳ÝóáõÙ ¿ ³Û¹ ëåÇï³Ï ¹³ßï³ÛÇÝ ¨ µáÉáñáíÇÝ ÙdzÙÇï ϳ˳ñ¹³ÝùÁ. §...Ù³»ëïñáÛÇ Ó»éùÁ ϻݹ³Ý³óÝáõÙ ¿ Ù³ñ·³·»ïÇÝÝ»ñÇ Ïɳí»ëÇÝÁ; ÃÕÃ³Ë³Õ »Ý ˳ÕáõÙ É׳ÏÇ` ó·áõÑÇÝ»ñÇÝ áõ ëÇñáõÑÇÝ»ñÇÝ Ç ï»ë ¹ÝáÕ ³Û¹ ѳۻÉáõ ËáñùáõÙ. ³Ñ³í³ëÇÏ ¨ ÙdzÝÓÝáõÑÇÝ»ñÁ, ùáÕ»ñÁ, Ý»ñ¹³ßݳÏáõÃÛ³Ý Ã»É»ñÁ ¨ ³é³ëå»É³ÛÇÝ »É¨¿çáõÙÝ»ñÁ` Ù³Ûñ³ÙáõïÇ Ý»ñùá¦:26 ØÇïùë ³ÛÝå»ë ¿ ßÇÝí³Í, áñ ½Çݳó÷ ¿ ÉÇÝáõÙ ï³ñ³µÝáõÛà ½áõ·³¹ÇåáõÙÝ»ñÇ ³Û¹ µáõÛÉÇ ³éç¨, ³Û¹ ÏåãáõÝ ï»ÕáõÙÝ»ñÇ ³éç¨, áñ óÝóáõÙÇó ³ÝϳÝáÝ Ó¨áí óÝÓñ³ÝáõÙ »Ý ÙÇ ÝíÇñ³Ï³Ý å³ïÏ»ñÇ ßáõñçÁ. ï³ñûñÇÝ³Ï åá»ï³Ï³Ý ϳñÍñ³ïÇå»ñ, áñ ٳϳñ¹íáõÙ »Ý Ù»ñ »ñ¨³Ï³ÛáõÃÛ³Ý Ù»ç` Ù³ÝÏáõÃÛ³Ý ÙÇ áñ¨¿ ï»ëÇÉùÇ ßáõñçÁ, ˳éݳß÷áà å³ï³éÇÏÝ»ñ åỽdzÛÇó, ·»Õ³ÝϳñãáõÃÛáõÝÇó ¨ »ñ³ÅßïáõÃÛáõÝÇó: ²ÛëåÇëÇ ³Ýë³ë³Ý ѳٳëï»ÕáõÃÛáõÝÝ»ñÁ (Ý߳ݳÛÇÝ Ï³å»ñÁ, áñ ѳëï³ïí»É »Ý Ñݳ·áõÛÝ ÁÝï³ÝÇùÝ»ñÇ Ï³½Ù³íáñáõÙÇó Ç í»ñ ³Ýí³Ý, ½ÇݳÝß³ÝÇ, ¹ñáßÇ ¨ Ý߳ݳµ³ÝÇ ÙÇç¨, ÉáõÛë Ïë÷é»ÇÝ, ÇѳñÏ», Ýñ³Ýó ͳ·Ù³Ý íñ³), áñáÝù ëϽµáõÙ ÃíáõÙ »Ý ³ÛÝù³Ý ϳٳ۳ϳÝ, »ñ¨³Ï³ÛáõÃÛ³Ý Ñ³Ù³ñ µ³Ý³ëï»ÕÍ³Ï³Ý ¿Ý»ñ·Ç³ÛÇ »½³ÏÇ ÷á˳ϻñåãÇ ¹»ñ »Ý ˳ÕáõÙ. Ñ»Ýó Ýñ³Ýó ÙÇç¨ ·áÛ³óáÕ ³Û¹ ³éÝãáõÃÛáõÝÝ»ñÇ ÙÇ-


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cher avec liberté sur le réseau — plastique, poétique ou musical — où elle trouvera à voyager le plus loin, avec la moindre perte d’énergie. Une de ces concrétions — un de ces échangeurs plutôt, riches d’images entretissées — s’est formé pour moi, aussi loin que je remonte dans ma mémoire, autour du château et de sa clairière : le noyau qu’il enrobe ne m’est pas plus accessible aujourd’hui que la fleur originelle dans la fontaine pétrifiante. Avant d’arriver en vue du château, on longe sur la rive gauche la pente d’un coteau qui plonge dans la rivière, et dont l’ombre semble y verser de l’encre, en épaissir le silence. Il n’y a pas de fourré sous la futaie obscure et pourtant espacée ; des rocs nus bombés comme des cuirasses, pareils aux bossellements de grès des vallons des Vosges, s’étagent entre les troncs. Le sol bruni par les aiguilles et les brindilles sèches, n’a pas une lame d’herbe : il y a un demi-siècle déjà, on y voyait sous le branchage deux ou trois tables rustiques dégrossies à la hache, comme on en aménage maintenant dans les lieux de pique-nique fléchés des forêts de plaisance. Médiocrement humanisé par ces accessoires sans poésie, le lieu pourtant reste sombre et lourdement ombragé. Le demi-jour du sous-bois s’y réduit à sa signification purement menaçante : mauvaise halte, pareille à celle qu’évoque pour moi en un tout autre lieu le nom malfamé du bois de Fausses Reposes — rendez-vous de traîtrise, comme celui où fait baisser le jour, jusqu’à un crépuscule d’orage, l’appel du cor de Hagen. Le mont Frugy à quimper, que j’avais sous les yeux en 1938 quand j’ouvrais la fenêtre de ma chambre, et dont j’aimais retrouver le talus raide et planté, le haut et noir sourcil de hêtres levé audessus de l’Odet immobile (déjà pourtant l’ombre portée de la guerre tombait avec la sienne sur la


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çáóáí ¿, áñ µÝáõÃÛ³Ý å³ïÏ»ñÇó ÍÝí³Í ½·³óáõÙÁ ϳñáÕ ¿ ³½³ïáñ»Ý ϳåí»É ÙÇ ó³ÝóÇ Ñ»ï - åɳëïÇϳϳÝ, µ³Ý³ëï»ÕÍ³Ï³Ý ¨ »ñ³Åßï³Ï³Ý - áõñ ݳ Ç ½áñáõ ÏÉÇÝÇ ×³Ù÷áñ¹»Éáõ ß³ï Ñ»éáõ` ¿Ý»ñ·Ç³ÛÇ Ýí³½³·áõÛÝ í³ïÝáõÙáí: ²Û¹ Ëï³óáõÙÝ»ñÇó27 Ù»ÏÁ - ³í»ÉÇ ×Çßï ³Û¹` ÙdzÑÛáõëí³Í å³ïÏ»ñÝ»ñáí ³éÉ»óáõÝ - ç»ñÙ³÷á˳ݳÏáÕÝ»ñÇó Ù»ÏÁ, Ó¨³íáñí»É ¿ ÇÝÓ Ñ³Ù³ñ, áñù³Ý »ï »Ù ·ÝáõÙ ÑÇßáÕáõÃÛ³Ýë Ù»ç, ³ÙñáóÇ ¨ Ýñ³ ÑáíïÇ ßáõñçÁ. ÙÇçáõÏÁ, áñÇÝ Ý³ ÷³ÏáõÙ ¿ ÇñÙáí, ÇÝÓ Ñ³Ù³ñ ³Ûëûñ ³Ýѳë³Ý»ÉÇ ¿ ÝáõÛÝù³Ý, áñù³Ý ß³ïñí³ÝÇ Ù»ç ù³ñ³ó³Í ݳ˳ëï»ÕÍ Í³ÕÇÏÁ: ØÇÝ㨠³ÙñáóÇ »ñ¨³ÉÁ ³ÝóÝáõÙ »ë Ó³Ë ³÷áí, ÙÇ Ã»ù, çñÇ Ù»ç ëáõ½í³Í µÉñ³ÏÇ »ñϳÛÝùáí, áñÇ ëïí»ñÁ ϳñÍ»ë óݳù ¿ ó÷áõÙ` ³Û¹ Ï»ñå óÝÓñ³óÝ»Éáí ÉéáõÃÛáõÝÁ: âϳ ¨ áã ÙÇ Ã³íáõï ßÇݳ÷³ÛïÇ ³Û¹ ÙÃÇÝ, µ³Ûó ¨ ³ñ³Ýù-³ñ³Ýù µ³ó ³Û¹ ³Ýï³éáõÙ; Ù»ñÏ, áõéáõóÇÏ Å³Ûé»ñÁ ɳÝç³å³Ý³ÏÝ»ñÇ å»ë, ìáÅÇ ÑáíÇïÝ»ñÇ (Ù»ÏÁ ÙÛáõëÇ íñ³ ¹Ç½í³Í) ³í³½³ù³ñ» óóáõÝùÝ»ñÇ ÝÙ³Ý Ñ³ñϳ߳ñ»ñáí ¹³ë³íáñí³Í »Ý ͳ鳵ݻñÇ ÙÇç¨: âáñ³ó³Í ÷ß»ñÇó ¨ ×ÛáõÕ»ñÇó ·áñß³ó³Í ·»ïÝÇ íñ³ ãϳ ËáïÇ áã ÙÇ ß»ñï. ³ñ¹»Ý Ï»ë ¹³ñ ¿, ÇÝã ³Ûëï»Õ` ë³Õ³ñÃÝ»ñÇ ï³Ï, ϳñ»ÉÇ ¿ñ ï»ëÝ»É »ñÏáõ-»ñ»ù ÏáåÇï ë»Õ³ÝÝ»ñ` ϳóÝáí ï³ßí³Í, ÇÝãå»ë ë³ñùáõÙ »Ý ÑÇÙ³ ³Ýï³éÝ»ñáõÙ åÇÏÝÇÏÇ Ñ³Ù³ñ ³é³ÝÓݳóí³Í ѳ׻ÉÇ Å³Ù³ÝóÇ í³Ûñ»ñáõÙ: ²ÛëåÇëÇ ³ÝÑñ³åáõÛñ å³ñ³·³Ý»ñáí, ³Ûëå»ë ³Ýï³Õ³Ý¹ Ù³ñ¹³Ûݳóí³Í ³Û¹ ï»ÕÁ ÙÝáõÙ ¿ Ùáõà ¨ ͳÝñáñ»Ý ëïí»ñ³Í³ÍÏ: Â÷áõïÇ ÏÇë³ÉáõÛëÁ ¹³éÝáõÙ ¿ Ù³ùáõñ ëå³éݳÉÇùÇ Ýß³Ý. í³ï ѳݷñí³Ý` ѳñ áõ ÝÙ³Ý ³ÛÝ Ù»ÏÇÝ, áñÇÝ µáÉáñáíÇÝ ³ÛÉ ï»Õ ³Ýï³éÇ ÙÇ ã³ñ³¹³í ³Ýí³ÝáõÙ` λÕÍ Ï³Ý·³éÝ»ñ ,28 ³ñÃݳóÝáõÙ ¿ ÑÇßáÕáõÃÛ³Ýë Ù»ç - ¹³í³×³Ý³Ï³Ý ųٳ¹ñ³í³Ûñ` ÝÙ³Ý ³ÛÝ Ù»ÏÇÝ, áõñ г·»ÝÇ29 ÷áÕÇ Ï³ÝãÁ ëïÇåáõÙ ¿ ûñí³Ý` ˳í³ñ»Éáõ ÙÇÝ㨠ϳÛͳÏݳѳñ ÏáñͳÝáõÙ: üñÛáõÅÇ É»éÁ ø»Ùå»ñáõÙ, ³ÛÝ ÇÙ ³ãùÇ ³é³ç ¿ñ 1938-ÇÝ, »ñµ »ë µ³óáõÙ ¿Ç ë»ÝÛ³ÏÇë Éáõë³ÙáõïÁ, ÇÝÓ ¹áõñ ¿ñ ·³ÉÇë ³Ù»Ý ³Ý·³Ù ÏñÏÇÝ ï»ëÝ»É Ýñ³ ½³éÇí»ñ, µáõë³å³ï ɳÝçÁ, ѳ-


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rivière) a emprunté plus tard à cette gorge assombrie le charme propre au ressouvenir : tant les paysages qui devaient au fil des années, l’un après l’autre, me retenir ou m’émouvoir, ont puisé plus d’une fois, mais plus d’une fois aussi en virant du clair au sombre, leur pouvoir de suggestion dans le signe de reconnaissance que leur adressaient les stations jalonnant le chemin d’eau élu de l’enfance. Les détours brusques de l’Evre, le champ de vision étroit qu’ouvrait le plan d’eau, donnaient, passé le château, à l’apparition de chaque site nouveau un caractère, non plus de lent changement à vue, mais plutôt de saccade, comme pour les diapositifs qui se succèdent et se remplacent dans la visionneuse. Chaque image s’y imprimait sur la cire vierge de l’enfance, à la fois comme un élément pur d’alliage et comme un modèle significatif. Des mots de passe, encore inutilisables, incompréhensibles et scellés, et tels que les romans de la Table Ronde en sont pleins, s’enregistraient ainsi tout le long de la promenade, sous la forme encore muette d’images qui pourtant voulaient parler ; saisissante, de bout en bout, s’imposait l’impression de raccourci. L’oreille, non moins que l’œil, recueille les changements qu’apporte presque chaque méandre de la rivière. Maintenant qu’elle s’encaisse dans les collines les faibles bruits d’eau remuée et de bois heurté qui accompagnent le passage de la barque éveillent des échos, une sonorité de grotte. Les bruits qui voyagent sur l’eau, et qu’elle porte si loin, m’ont été familiers de bonne heure ; aussi loin que remonte ma mémoire, le bateau de mon père, la longue et lourde plate vert d’eau avec son nez tronqué, avec sa bascule à l’arrière qui servait de vivier pour le poisson, son banc du milieu percé d’un trou où on pou-


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׳ñ»ÝÇÝ»ñÇ` ú¹»ïÇ ³Ýß³ñÅ çñ»ñÇ íñ³ Ãé³Í µ³ñÓñ áõ ë¨ ÑáÝùÁ (³é³Ýó ³Û¹ ¿É å³ï»ñ³½ÙÇ ÝßÙ³ñíáÕ ëïí»ñÁ` É»é³Ý ëïí»ñÇ Ñ»ï, ÁÝÏ»É ¿ñ ·»ïÇ íñ³) ³í»ÉÇ áõß ³Û¹ Ùé³ÛÉí³Í ÏÇñ×Çó ÷áË ¿ñ ³é»É í»ñÑáõßÇÝ Ñ³ïáõÏ ÙÇ Ãáíã³Ýù. ³Û¹ µÝ³å³ïÏ»ñÝ»ñÁ, áñ ï³ñÇÝ»ñÇ ÑáëùÇ Ù»ç, Ù»ÏÁ ÙÛáõëÇ »ï¨Çó åÇïÇ µ³ó ãÃáÕÝ»ÇÝ ÇÝÓ Ï³Ù Ñáõ½»ÇÝ Ù»ÏÇó ³í»ÉÇ ³Ý·³Ù, µ³Ûó ¨ Ù»ÏÇó ³í»ÉÇ ³Ý·³Ù, ÉáõÛëÇó ÷áËí»Éáí ÙÃÇ, Çñ»Ýó Ý»ñßÝã³ÝùÇ áõÅÁ ëï³ó»É »Ý ׳ݳã»ÉÇ ³ÛÝ Ýß³ÝÇó, áñÁ Ýñ³Ýó ѳëó»³·ñáõÙ ¿ÇÝ Ù³ÝÏáõÃÛ³Ý` ÁÝïñí³Í, çñ³ÛÇÝ ×³Ý³å³ñÑÝ áõñí³·ÍáÕ Ï³Û³ÝÝ»ñÁ : ¾íñÇ ÏïñáõÏ áÉáñ³ÝÝ»ñÁ, çñÇ Ù³Ï»ñ»ëÇÝ µ³óíáÕ Ý»Õ ï»ë³¹³ßïÁ, ³ÙñáóÝ ³ÝóÝ»Éáõó Ñ»ïá, ³Ù»Ý Ýáñ í³ÛñÇ Ñ³ÛïÝí»ÉáõÝ å»ë, ¹ÇïáÕÇ ³ãùÇÝ ÃáÕÝáõÙ ¿ÇÝ ï»ë³ñ³ÝÝ»ñÇ áã û ¹³Ý¹³Õ ÷áËí»Éáõ, ³ÛÉ ³í»ÉÇ ßáõï åáÏ ·³Éáõ ïå³íáñáõÃÛáõÝ, ÇÝãå»ë ¹Ç³åá½ÇïÇíÝ»ñÝ »Ý ѳçáñ¹áõÙ áõ ÷á˳ñÇÝáõÙ Ù»ÏÁ ÙÛáõëÇÝ ¹Ç³ëÏáåÇ Ù»ç: Úáõñ³ù³ÝãÛáõñ å³ïÏ»ñ ³Û¹ å³ÑÇÝ ¹ñáßÙíáõÙ ¿ñ Ù³ÝÏáõÃÛ³Ý ³Ý³Õ³ñï ÙáÙÇ íñ³` ÙÇ³Å³Ù³Ý³Ï Çµñ¨ ³Ý˳éÝ ÙÇ ï³ññ ¨ ǵñ¨ ÇÙ³ëï³ÏÇñ ÙÇ Ó¨³ÝÙáõß: Ü߳ݳµ³ÝÝ»ñÁ`30 ï³Ï³íÇÝ ã·áñͳÍí³Í, ³ÝѳëϳݳÉÇ ¨ ½Ùéëí³Í, ³ÛÝåÇëÇù, áñáÝóáí ÉÇ »Ý ÎÉáñ ë»Õ³ÝÇ31 í»å»ñÁ, ·ñ³ÝóíáõÙ ¿ÇÝ ½µáë³ÝùÇ ³ÙµáÕç ÁÝóóùáõÙ å³ïÏ»ñÝ»ñÇ ¹»é¨ë ѳÙñ Ó¨Ç Ù»ç, áñáÝù, ë³Ï³ÛÝ, áõ½áõÙ ¿ÇÝ Ëáë»É; ½·³óáÕáõÃÛáõÝÁ` ͳÛñ»Í³Ûñ ·ñ³íÇã, å³ñï³¹ñáõÙ ¿ñ ϳñ× ×³Ý³å³ñÑ: ²Ï³ÝçÁ, áã å³Ï³ë, ù³Ý ³ãùÁ, ÑÇßáÕáõÃÛ³Ý Ù»ç ³Ùµ³ñáõÙ ¿ ³ÛÝ ÷á÷áËáõÃÛáõÝÝ»ñÁ, áñ µ»ñáõÙ ¿ Çñ Ñ»ï ·»ïÇ Ûáõñ³ù³ÝãÛáõñ ·³É³ñÁ: ÐÇÙ³, »ñµ ·»ïÁ ë»ÕÙíáõÙ ¿ µÉáõñÝ»ñÇ Ù»ç, Ëéáíí³Í çñÇ ¨ Ë»Õí³Í ³Ýï³éÇ ËáõÉ ³ÕÙáõÏÝ»ñÁ, áñ áõÕ»ÏóáõÙ »Ý ݳí³ÏÇ ·»ï³ÝóÇÝ, ³ñÃݳóÝáõÙ »Ý ³ñÓ³·³ÝùÝ»ñ ¨ ù³ñ³ÝÓ³í³ÛÇÝ ÃݹÛáõÝ: ²ÕÙáõÏÝ»ñÁ, áñ ÉáÕáõÙ »Ý çñÇ íñ³Ûáí ¨ ùßíáõÙ ß³ï Ñ»éáõ, ͳÝáà »Ý ÇÝÓ í³Õáõó; ÑÇßáÕáõÃÛáõÝë Ñ»é³ÝáõÙ ¨ »ï ¿ ¹³éÝáõÙ ß³ï Ñ»éíÇó; Ñáñë »ñϳñ, ͳÝñ, çñÇÏ-ϳݳ㳷áõÛÝ, ѳñóѳï³Ï Ù³ÏáõÛÏÁ` Ïáïñ³Í ùÃáí, ÉͳÏáí` ݳí³Ë»ÉÇ


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vait dresser un mât pour une voile carrée, a tenu dans ma vie une place presque quotidienne : il était amarré au quai de la Loire, à trente mètres devant notre maison ; j’y sautais aussi familièrement, les rames sur l’épaule, les tolets à la main, que plus tard j’enfourchai ma bicyclette. Mais les bruits qui s’entrecroisent sur la Loire aérée — propos intarissables et monocordes, lents et paresseux comme l’écoulement des heures, qu’échangent des pêcheurs postés sur l’une et l’autre berge, et qui vous suivent au long du courant, froissement des feuilles de saule dans le vent, si pareil à celui de l’écume qui crisse au reflux de la vague, choc de la gaffe qu’on repose sur les planches, clapotement dur des vaguelettes qui se coincent et s’écrasent contre le surplomb du nez camus de la barque — m’éveillaient d’autant mieux à la nouveauté de ceux de l’Evre, à leur rareté, à leur solennité retentissante, à la résonance creuse que leur prêtait la vallée captivée par son ruban d’eau dormante. La rivière qui traverse la contrée d’Argol, plus tard, s’est souvenue sans doute de cette eau plombée, brusquement enténébrée par l’ombre portée de ses rives comme par la montée d’un nuage d’orage. quand je traversais tout seul ces étroits, je soulevais les rames et laissais un moment, l’oreille tendue, la barque courir sur son erre ; il se faisait un silence oppressant, vaguement maléfique, comme si, sous le demi-jour verdâtre qui tombait sur l’eau ensevelie, j’avais soudain dans mon bateau passé des Ombres. Ainsi que toutes les gorges pittoresques ont leur àpic, ou leur surplomb où s’accroche une légende sans grande fantaisie : Saut du Diable ou Saut de la Pucelle, l’Evre a son site presque classé, qui constitue le clou de la promenade de la rivière ; il s’appel-


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»ï¨áõÙ, áñ ͳé³ÛáõÙ ¿ñ ǵñ¨ çñ³Ùµ³ñ ϻݹ³ÝÇ ÓÏÝ»ñÇ Ñ³Ù³ñ, Ýëï³ñ³ÝÁ` Ù»çï»ÕÁ ͳÏ, áñÇ Ù»ç ϳñ»ÉÇ ¿ñ ³Ùñ³óÝ»É ù³é³ÝÏÛáõÝ ³é³·³ëïáí ϳÛÙÁ, ÇÙ ÏÛ³ÝùáõÙ ³éûñ»³Ï³Ý ï»Õ ¿ñ ·ñ³íáõÙ. Ù³ÏáõÛÏÁ ϳé³ÝíáõÙ ¿ñ Èáõ³ñÇ ³÷ÇÝ, Ù»ñ ïÝÇó »ñ»ëáõÝ Ù»ïñ Ñ»éáõ; ÃÇ»ñÁ áõë»ñÇë, ÃdzϳɻñÁ Ó»éùÇë` »ë ß³ï ѳݷÇëï ó³ïÏáõÙ ¿Ç Ýñ³ Ù»ç, ÇÝãå»ë ³í»ÉÇ áõß Ñ»Í³ÝÇí ¿Ç ÝëïáõÙ: ´³Ûó ³ÕÙáõÏÝ»ñÁ, áñ ïñ³Ù³Ë³ãíáõÙ ¿ÇÝ û¹³é³ï Èáõ³ñÇ íñ³ Ëáëù»ñÁ` ³ÝѳïÝáõÙ ¨ Ùdzɳñ, ¹³Ý¹³Õ ¨ ÍáõÛÉ, ÇÝãå»ë ųٻñÇ ÑáëùÁ, áñ Çñ³ñ ÇÙ³ó ¿ÇÝ ï³ÉÇë ³Ûë ϳ٠³ÛÝ ³÷ÇÝ ï»Õ³íáñí³Í ÓÏÝáñëÝ»ñÁ, áñáÝù Ñ»ï¨áõÙ »Ý Ó»½ Ñáë³Ýùáí Ù»Ï, ù³Ùáõó áõé»Ýáõ ï»ñ¨Ý»ñÇ ËßßáóÁ` ³ÛÝù³Ý ÝÙ³Ý ³ÉÇùÇ ï»Õ³ïíáõÃÛ³Ý Å³Ù³Ý³Ï Ïñ×ï³óÝáÕ ÷ñ÷áõñÇ ËßßáóÇÝ, ϳñóÓáÕÇ Ñ³ñí³ÍÁ ï³Ëï³Ï³Ù³ÍÇÝ, ÷áùñ ³ÉÇùÝ»ñÇ Ïáßï ×áÕ÷ÛáõÝÁ, áñáÝù ÉéíáõÙ áõ ÷ßñíáõÙ »Ý ݳí³ÏÇ í»ñ óóí³Í ùÃÇ »ÉáõëïÇÝ ½³ñÏí»ÉÇë - ß³ï ³í»ÉÇ µáõéÝ ½·³óÝ»É ¿ÇÝ ï³ÉÇë ÇÙ Ù»ç ¾íñÇ ³ÕÙáõÏÝ»ñÇ Ã³ñÙáõÃÛáõÝÁ, Ýñ³Ýó ѳ½í³·ÛáõïáõÃÛáõÝÁ, Ýñ³Ýó ½ñÝ·áõÝ Ñ³Ý¹Çë³íáñáõÃÛáõÝÁ, Ýñ³Ýó ëݳٻç Ó³Ûݳ¹³ñÓÁ, áñáÝóáí ûÅïáõÙ ¿ñ Ýñ³Ýó ÑáíÇïÁ` ·»ñí³Í ÝÇñÑáÕ çñÇ Çñ »ñǽáí: ¶»ïÁ, áñ ³ÝóÝáõÙ-ÏïñáõÙ ¿ñ ²ñ·áÉ ï»Õ³í³ÛñÁ, ³ÝϳëÏ³Í ÑÇßáõÙ ¿ñ ³Û¹ ϳå³ñ» çáõñÁ` ëïí»ñÇó ÇëÏáõÛÝ Ùé³ÛÉí³Í, Çñ ³÷»ñÇó ùßí³Í ³Ùåñáå³µ»ñ ³ÙåÇ í»ñ »ÉÝ»Éáõ ÝÙ³Ý: ºñµ »ë Ù»Ý-Ù»Ý³Ï ³ÝóÝáõÙ ¿Ç ³Û¹ Ý»ÕáõÕÇÝ»ñáí, µ³ñÓñ³óÝ»Éáí ÃdzÏÝ»ñÁ ¨ ÙÇ å³Ñ ³Ï³ÝçÝ»ñë ëñ»Éáí, ÃáÕÝáõÙ ¿Ç, áñ ݳí³ÏÝ ÇÝùÁ ·Ý³ Çñ ÁÝóóùáí; íñ³ ¿ñ ѳëÝáõÙ ÙÇ ÉéáõÃÛáõÝ` ×ÝßáÕ, ÷áùñ-ÇÝã ã³ñ³Õ»ï, ϳñÍ»ë ϳݳã³íáõÝ ÏÇë³ÉáõÛëáí, áñÝ ÁÝÏÝáõÙ ¿ñ óÕí³Í çñÇ Ù»ç, Ç٠ݳí³ÏÇ Ù»ç, ³Ýëå³ë»ÉÇ »ë ³Ýó»É ¿Ç êïí»ñÝ»ñÁ: ÆÝãå»ë µáÉáñ ·»Õ³ï»ëÇÉ Óáñ»ñÝ áõÝ»Ý Çñ»Ýó ½³éÇó÷Á ϳ٠¿É ųÛéÇó ¹áõñë »É³Í Ï³Ëí³ÍùÁ, áñáÝó Ñ»ï ϳåíáõÙ ¿ »ñ¨³Ï³ÛáõÃÛáõÝÇó ½áõñÏ ÙÇ ÇÝã-áñ ³é³ëå»É` ê³ï³Ý³ÛÇ ÃéÇãù ϳ٠¿É ²Õçϳ ÃéÇãù, ³Û¹å»ë ¿É ¾íñÁ áõÝÇ Çñ µÝ³å³ïÏ»ñÁ` ѳٳñÛ³ íϳ۳·ñí³Í, áñÁ ·»-


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le la Roche qui Boit, et, plus peut-être que le point de vue, j’ai toujours aimé ce nom : s’y reflète le sentiment naïf que j’éprouvais si vivement de l’envoûtement de la vallée par sa rivière, de cette gorge immobile penchée comme Narcisse au-dessus de la flaque vénéneuse de son eau plane, le sentiment aussi du sortilège de ce miroir aux teintes fumées dont le simple reflet est déjà comme une succion et dont l’aptitude à réfléchir, pour l’imagination, ne se sépare jamais tout à fait de la propension à engloutir. La Roche qui Boit est une écaille de schiste roide qui se détache en avant de la falaise boisée ; elle surplombe l’Evre, où elle plonge tout droit, d’une douzaine de mètres, et passe pour avoir servi autrefois de plongeoir à une châtelaine de La Guérinière. quand on dérive au large de la roche, même au milieu d’une chaude après-midi, il tombe sur les épaules un froid malsain; l’envie de plonger dans cette eau où infusent à plat, sous le couvert surélevé des hêtres, les petites feuilles brunes en forme de navette, ne vient pas plus que de plonger dans le Tartare. On dit que la profondeur de la rivière, à son pied, égale exactement la hauteur de la roche : moins fréquenté de beaucoup, heureusement, que le Pont des Suicides, je ne connais pas de lieu qui semble mieux fait pour s’y noyer. ... Au milieu des dangereux escarpements des roches de Saint-Sulpice... Brusquement ce paysage inquiétant que vient de contourner l’Evre me ramène à la vignette ainsi légendée d’une livraison à bon marché des Chouans de Balzac, dans laquelle j’ai découvert autrefois ce livre surtendu et hagard, dont le voltage d’un bout à l’autre reste sans égal. Mlle de Verneuil, seule, à la nuit tombante, face au coteau de Fougères, un poignard afghan passé dans sa cein-


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ture, escalade les rocs du Nançon qui s’entassent plus haut que la pointe d’aiguille du clocher de Saint-Sulpice ; son amazone traîne dans les ajoncs, un voile d’étamine — semblable au pavillon de combat de ces indomptables ladies victoriennes qui se mettent en route, indifféremment, pour l’escalade de la Jungfrau ou pour la chasse au tigre — flotte au vent amarré à son canotier. Ce qu’elle chasse dans un si étrange équipage, au travers de la nuit peu sûre, en se tordant les chevilles sur le sentier que traverse déjà le cri équivoque de la chouette, c’est son amant, le marquis de Montauran, l’envoyé des Princes, et elle ne sait du tout si c’est pour le livrer ou se donner à lui : quoi de plus éperdu, me semble-t-il chaque fois que je rouvre le livre, que cette silhouette aimantée qui semble jouir et se nourrir, dans une insouciance complète de tous les buts concrets, seulement de la température d’orage qui la pousse de l’avant ? Jamais je n’ai pu passer à Fougères sans gravir le coteau central de la ville, pour ranger un moment ma voiture au pied de l’église Saint-Léonard qui le domine, et dont le clocher garde toujours la forme de pain de sucre que lui assigne Balzac. Le vent des hauteurs, dans ces ruelles cléricales austères et peu passantes, souffle ici même au cœur de l’été. Passé le portillon — dont le claquement rouillé m’est familier — qui donne accès au gravier et à la terrasse supérieure du beau jardin public, j’entre soudainement au cœur d’un livre, comme on entrerait par magie au cœur d’un diamant : toutes les facettes en font converger ici la lumière unique et brasiller l’eau incomparable. Voici, à droite, les pierres disjointes de la tour écrêtée du Papegaut, sur laquelle s’élevait la maison louée par Corentin pour Marie de Verneuil


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— voici les précipices qu’escaladent les chouans de Marche-à-Terre dans le final grandiose de la dernière nuit, où toute la ville et la campagne, en armes et silencieusement alertées, semblent s’animer et osciller dans le noir comme une aiguille folle autour du point de feu qui brûle fixe à la chambre hautt des amants. Voici l’escalier de la Reine que dévale en torrent la robe de Marie à la recherche du Gars — voici la masse de l’énorme château chevauchant le ressac figé des blocs de schiste — les roches de Saint-Sulpice où va monter la fumée fatale, où se niche toujours la pointe d’aiguille du clocher — les prairies vertes du Nançon que traverse sur le vieux pont l’aventurière. Derrière moi, à gauche, cachés un moment par l’épaule de la colline, le val de Gibarry, le Nid-aux-Crocs, et la chaumière sanglante de Galope-Chopine — à droite, à quelques pas, le poste de garde placé par Hulot tout contre SaintLéonard. Presque en face — et ici l’attention se fait aiguë, l’œil cherche à serrer de plus près la distance exacte — le rebord abrupt de l’autre versant du Nançon : c’est là, impossible de ne pas en convenir, que Marie à la promenade a reconnu brusquement, au-delà de la rivière, le Gars et son état-major de chasseurs du roi ; c’est de ce rocher même, en face de la Promenade, qu’à travers la vallée Mme du Gua a ajusté si soigneusement sa rivale, qui se tenait debout exactement là où je suis ; le coup de feu tiré il y a deux siècles va de nouveau partir ; les fantômes couchés se relèvent à l’appel d’une écriture magique : tout recommence, tout est vrai ; il n’y a pas plus d’une portée de fusil. Et maintenant l’œil revient se fixer sur ces « dangereux escarpements des roches de Saint-Sulpice » où une silhouette frêle et haute brille encore dans le soir tombant, et s’éclipse, et reparaît par intervalles en s’élevant comme


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une torche allumée : tout l’incendie de lande sèche qui habite le livre se consume en elle, vole avec elle. Brûlant fantôme — cyclone si tendre — reine à travestissements d’un prodigieux Opéra du bocage, que la nuit te soit longue ! la nuit folle où tu cherches ton amant dans le dédale des haies, avec ton voile flottant, ton kandjar ciselé et ta longue traîne — fabuleusement élégante — en sautant les échaliers. Et que ta merveilleuse extravagance — longtemps, toujours ! — enflamme l’une après l’autre, l’une à l’autre, chacune des pages du livre enchanté. Je n’ai pas quitté l’Evre. Mais un moment encore, cette image qui vient de surgir à un détour des rocs de la rivière, image d’un feu follet humain voletant par la terre nocturne — image si immédiatement séduisante que j’entends presque le sillage d’effroi et de silence surnaturel qui se creuse derrière sa course papillonnante — me retient prisonnier elle en attire à elle une autre, plus brouillée, plus confuse : où donc, dans quelle nuit plus lointaine, une femme aux cheveux épars, à demi-folle, continue-t-elle dans ma mémoire d’agiter réellement une torche, d’ancrer cette image flottante à un lieu, à un nom que le temps n’a pu tout à fait effacer? La nuit se déchire et le nom emblématique ressuscite : cet incertain, ce séduisant fantôme sur le point de se dissiper à jamais, et que l’évocation de Marie de Verneuil haie peu à peu à la surface comme du fond d’un puits, c’est la Flamme errante, qui vient vaguer la nuit sur le plateau indien de Ripore, autour d’un homme attaché à la bouche d’un canon, dans l’épisode final d’un des plus étranges romans de Jules Verne : La Maison à vapeur. Bizarrement, dans cette rêverie associative très libre


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Ý³Ï ³é Å³Ù³Ý³Ï í»ñ »ÉÝ»Éáí í³éíáÕ ç³ÑÇ ÝÙ³Ý. ·áë³ó³Í ÑáÕÇ Ññ¹»ÑÁ, áñáí µéÝí³Í ¿ ·ÇñùÁ, í³éíáõÙ ¿ ³ÛÝï»Õ, ÃéãáõÙ Ýñ³ Ñ»ï: ²ÛñíáÕ áõñí³Ï³Ý - ³Û¹ù³Ý ùÝùáõß åïï³ÑáÕÙ - ³íáõïÇ ûå»ñ³ÛÇ ½·»ëï³÷áËí³Í ó·áõÑÇþ, Ãá¯Õ »ñϳñÇ ·Çß»ñÁ ù»½ ѳٳñ. ³ÛÝ Ë»É³Ñ»Õ ·Çß»ñÁ, áõñ ¹áõ ³ñ·»ÉùÝ»ñÇ µ³íÇÕÝ»ñáõÙ ÷ÝïñáõÙ »ë ùá ëÇñ»óÛ³ÉÇÝ, ¹áõ` ùá ͳͳÝíáÕ ùáÕáí, ùá ¹ñáßÙ³½³ñ¹ ¹³ßáõÛÝáí ¨ ùá »ñϳñ ùÕ³Ýóùáí - Ñ»ùdzóÛÝáñ»Ý 33 Ýñµ³·»Õ - Ãéã»Éáí ó³Ýϳå³ï»ñÇ íñ³Ûáí: ºí ÃáÕ ùá ÑÙ³ÛÇã ³ñï³ëáíáñáõÃÛáõÝÁ - »ñϳñ³ï¨¯, Ùǯßï - µáó³í³éÇ ³Ûë ϳ˳ñ¹³Ï³Ý ·ñùÇ ¿ç»ñÁ` ³Ù»Ý Ù»ÏÁ ½³ï½³ï, Ù»ÏÁ ÙÛáõëÇ »ï¨Çó: ºë ã»Ù Éù»É ¾íñÁ: ºí ÙÇ å³Ñ ÏñÏÇÝ ³Û¹ å³ïÏ»ñÁ, áñ çñÇ »ñ»ë »É³í ·»ïÇ Å³Ûé»ñÇ ÙÇ áÉáñ³ÝÇ Ùáï, å³ïÏ»ñ` ·Çß»ñáí »ñÏñÇ íñ³ ó÷³éáÕ ÙáÉáñÛ³É Ù³ñ¹»Õ»Ý ×ñ³·Ç - å³ïÏ»ñ` ³ÛÝù³Ý ³ñ³· ¹ÛáõÃáÕ, áñ »ë ·ñ»Ã» ÉëáõÙ »Ù ë³ñë³÷Ç ¨ ·»ñµÝ³Ï³Ý ÉéáõÃÛ³Ý ÑáëùÁ, áñÝ ³Ñ³·Ý³ÝáõÙ ¿ Ýñ³ ׳ËñáÕ í³½ùÇ »ï¨Çó - ³ÛÝ ÇÝÓ å³ÑáõÙ ¿ ·»ñáõÃÛ³Ý Ù»ç` Çñ »ï¨Çó ¹áõñë ù³ß»Éáí Ù»Ï áõñÇß å³ïÏ»ñ` ³í»ÉÇ Ë³éݳÏ, ³í»ÉÇ ³Õáï. áñï»±Õ, á±ñ ³í»ÉÇ Ñ»é³íáñ ·Çß»ñí³ Ù»ç ÏÇÝÁ` í³ñë»ñÁ óñÇí ïí³Í, ÏÇë³óÝáñ, ß³ñáõݳÏáõÙ ¿ Çëϳå»ë ï³ï³Ý»É-ó÷³Ñ³ñ»É ç³ÑÁ ¨ ˳ñëË»É ³Û¹ ï³ñáõµ»ñíáÕ å³ïÏ»ñÁ ÙÇ í³ÛñÇ, ÙÇ ³Ýí³Ý Ù»ç, áñÇÝ Å³Ù³Ý³ÏÁ ãϳñáÕ³ó³í çÝç»É: ¶Çß»ñÁ å³ïéíáõÙ ¿, ¨ ³Û¹ ËáñÑñ¹³ÝÇß ³ÝáõÝÁ ѳñáõÃÛáõÝ ¿ ³éÝáõÙ. ³Û¹ ³ÝѳÛïáõÃÛáõÝÁ, ³Û¹ ¹ÛáõÃÇã áõñí³Ï³ÝÁ` ѳíÇï»Ý³Ï³Ý ³ÝÑ»ï³óáõÙÇ »½ñÇÝ ·ïÝíáÕ, áñÇÝ Ø³ñÇ ¹» ì»ñÝ»ÛÇ á·»ÏáãáõÙÁ í»ñ ¿ ѳÝáõÙ, ÇÝãå»ë çñÑáñÇ ËáñùÇó, ¹³ ³÷³éáÕ ×ñ³·Ý ¿34, áñ ÙáÉáñí³Í ßñçáõÙ ¿ ·Çß»ñáí, èÇåáñÇ ÑÝ¹Ï³Ï³Ý ë³ñ³Ñ³ñÃáõÙ Ãݹ³ÝáÃÇ ËáéáãÇÝ Ï³åí³Í ÙÇ Ù³ñ¹áõ ßáõñçÁ` ÄÛáõÉ ì»éÝÇ ³Ù»Ý³½³ñٳݳÉÇ í»å»ñÇó Ù»ÏÇ Ù»ç í»ñçÇÝ ¹ñí³·áõÙ. Þá·áõ ïáõÝÁ: î³ñûñÇÝ³Ï Ï»ñåáí ß³ï ³½³ï ½áõ·áñ¹áõÙÝ»ñÇ ³Ûë`


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née de l’eau morte qui reflète les à-pics de la Roche qui Boit, l’élément liquide a peu à peu cédé la place au feu. Non que son courant ait été infidèle à l’élément originel. Mais la rêverie n’est pas toujours et de bout en bout matérielle, liée qu’elle est, comme le pense Gaston Bachelard (elle l’est sans doute le plus souvent) à l’emprise de quelque génie élémentaire qui s’éveillerait dans la matière comme son cœur noir. La rêverie fascinée — la plus exclusive, la plus obsédante de toutes — conduit sans doute par un chemin descendant, selon une pesanteur spécifique, vers ces régions frontières où l’esprit se laisse engluer par le monde, et presque intégrer dans un de ses règnes. Mais il existe une autre rêverie, plus rare, à laquelle sont liés d’autres privilèges et que signale presque toujours le sentiment de liberté, et souvent d’ubiquité foudroyante qui s’attache aux plus beaux rêves de vol : rêverie ascensionnelle tendant, non vers l’indistinction finale et vers la sécurité de l’élément, mais plutôt vers la totale liberté d’association qui remet sans trêve dans le jeu les significations et les images : son climat exclusif est la vitesse, et son trajet d’élection le court-circuit. Une légèreté irréelle, un certain sentiment de bonheur aussi dans la légèreté auquel rien ne ressemble, dès qu’on s’y engage s’empare de l’esprit : comme si une perspective sans fond de trapèzes volants aux oscillations miraculeusement conjuguées faisaient danser devant lui tous les chemins de l’air. Une telle rêverie s’éveille surtout à certains moments d’exception, portée, propulsée par le flux d’énergie que libère la réanimation par la mémoire d’objets ou de paysages auxquels s’est attachée pour nous autrefois une tonalité affective violente, comme si cette mémoire en les ressuscitant disposait soudain sur eux d’un pouvoir magique de fission. Le nom de


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É׳ó³Í çñÇó ÍÝí³Í »ñ³½³ÝùÇ Ù»ç, áñÝ ³ñï³óáÉáõÙ ¿ ½³éÇó÷»ñÁ ijÛéÇ, áñ ÊÙáõÙ ¿, çñÇ ï³ññÁ ϳٳóϳٳó Çñ ï»ÕÁ ½Çç»ó Ïñ³ÏÇÝ: àã ³ÛÝ å³ï׳éáí, áñ Ýñ³ Ñáë³ÝùÁ ³Ýѳí³ï³ñÇÙ ·ïÝí»ó ݳ˳ëï»ÕÍ ³Û¹ ï³ññÇ Ñ³Ý¹»å: ê³Ï³ÛÝ »ñ³½³ÝùÁ ÙÇßï ¨ ͳÛñ»Í³Ûñ ÝÛáõÃ»Õ»Ý ã¿, ϳåí³Í ¿, ÇÝãå»ë ϳñÍáõÙ ¿ ¶³ëïáÝ ´³ßɳñÁ (¨ ¹³, ³ÝϳëϳÍ, Ñ³×³Ë ³Û¹å»ë ¿), ÙÇ ÇÝãáñ ï³ñ»ñ³ÛÇÝ á·áõ Ý»ñ·áñÍáõÃÛ³Ý Ñ»ï, áñÁ ϳñáÕ ¿ ³ñÃÝ³Ý³É ÝÛáõÃÇ Ù»ç` áñå»ë Ýñ³ ë¨ ëÇñï:35 ÐÙ³Ûí³Í »ñ³½³ÝùÁ - ³Ù»Ý³µ³ó³éÇÏÁ, ³Ù»Ý³ë¨»éáõÝÁ Ùݳó³Í µáÉáñÇó - Çñ áõñáõÛÝ ï»ë³Ï³ñ³ñ ÏßéÇ Ñ³Ù³Ó³ÛÝ ï³ÝáõÙ ¿ ѳí³Ý³µ³ñ í³ÛñÁÝóó áõÕÇáí ¹»åÇ ë³ÑٳݳÛÇÝ áÉáñïÝ»ñÁ, áõñ á·ÇÝ ³ÝÓݳïáõñ ¿ ÉÇÝáõÙ ³ß˳ñÑÇÝ ¨ ѳٳñÛ³ ѳٳϻñåíáõÙ Ýñ³ ó·³íáñáõÃÛáõÝÝ»ñÇó Ù»ÏáõÙ: ´³Ûó ·áÛáõÃÛáõÝ áõÝÇ Ù»Ï ³ÛÉ »ñ³½³Ýù` ³é³í»É ѳ½í³¹»å, áñÇ Ñ»ï ϳåí³Í »Ý áõñÇß ³ñïáÝáõÃÛáõÝÝ»ñ, ¨ áñÁ ·ñ»Ã» ÙÇßï ѳÕáñ¹áõÙ ¿ ³½³ïáõÃÛ³Ý ½·³óáÕáõÃÛáõÝ ¨ Ñ³×³Ë ½³ñٳݳÉÇáñ»Ý ³Ù»Ý³ÙáõË, áñÝ ³Ý³Ýç³ï»ÉÇ ¿ ÃéÇãùÇ ³Ù»Ý³·»Õ»óÇÏ ³ÝáõñçÝ»ñÇó. í»ñÁÝóó »ñ³½³ÝùÁ, áñ Ó·ïáõÙ ¿ áã û í»ñçÝ³Ï³Ý ³ÝáñáßáõÃÛ³Ý ¨ ï³ññÇ ³å³ÑáíáõÃÛ³Ý, ³ÛÉ, ³í»ÉÇ ßáõï, ½áõ·áñ¹áõÙÝ»ñÇ Édzϳï³ñ ³½³ïáõÃÛ³Ý, áõñ ÇÙ³ëïÝ»ñÝ áõ å³ïÏ»ñÝ»ñÁ í»ñ³Ë³Õ³ñÏíáõÙ »Ý ³é³Ýó ϳݷ³éÇ. Ýñ³ µ³ó³éÇÏ »Õ³Ý³ÏÁ ³ñ³·áõÃÛáõÝÝ ¿, ÇëÏ ÁÝïñ³Í áõÕÇÝ` ϳñ× ÙdzóáõÙÁ:36 ²ÝÇñ³Ï³Ý ûèáõÃÛáõÝ, ³Û¹ ûèáõÃÛ³Ý Ù»ç ݳ¨ »ñç³ÝÏáõÃÛ³Ý ÙÇ áñáß ½·³óáõÙ, áñ áã ÙÇ µ³ÝÇ ÝÙ³Ý ã¿, ѳٳÏáõÙ ¿ á·áõÝ Ñ»Ýó áñ Ý»ñù³ßíáõÙ ¿ ¹ñ³ Ù»ç. ³ë»ë ³ÝÑáõÝ ÙÇ Ñ»é³ÝϳñÇ Ù»ç ïñ³å»½Ý»ñÁ` Ññ³ßùáí Ý»ñ¹³ßݳÏí³Í ï³ï³ÝáõÙÝ»ñáí, û¹Ç µáÉáñ áõÕÇÝ»ñÇÝ ëïÇåáõÙ ¿ÇÝ å³ñ»É ùá ³éç¨: ²Û¹åÇëÇ »ñ³½³ÝùÁ ³ñÃݳÝáõÙ ¿ ѳïϳå»ë áñáß µ³ó³éÇÏ å³Ñ»ñÇ` Ýñ³Ý ëÝáÕ áõ ³é³ç ÙÕáÕ ¿Ý»ñ·Ç³ÛÇ Ñáë³ÝùÇó, ¿Ý»ñ·Ç³, áñ µËáõÙ ¿ ³ÛÝ ³é³ñϳݻñÇ Ï³Ù µÝ³å³ïÏ»ñÝ»ñÇ í»ñ³Ï»Ý¹³Ý³óáõÙÇó, áñáÝó Ñ»ï ÙÇ Å³Ù³Ý³Ï ³éÝãí»É ¿ Ñáõ½³í³é, ÙáÉ»·ÇÝ ÙÇ ïáݳÛÝáõÃÛáõÝ, ϳñÍ»ë ѳñáõÃÛáõÝ ï³Éáí Ýñ³Ýó, ³Û¹ ÑÇßáÕáõÃ-


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Proust est lié à la résurrection d’un fragment aboli du passé par l’intermédiaire d’une retrouvaille d’objet. Mais ce désenchaînement soudain par le souvenir d’un génie prisonnier de la matière, comme ces esprits qu’une fée méchante met en bouteille, bien plus souvent que du quiétisme de l’illumination proustienne, c’est d’une fugue allègre et enfiévrée qu’il est pour moi le moteur et le principe : à son étincelle ranimée, les images chères et longtemps obscurcies — toutes les images — s’enflamment et vont se rallumant l’une à l’autre ; un tracé pyrotechnique zigzague au travers du monde assoupi et le sillonne en éclair en suivant les clivages secrets qui, année après année — d’une expérience, d’une lecture, d’une rencontre essentielle à une autre — l’ont marqué pour toujours à mon chiffre personnel. La vertu du seul contact vrai retrouvé avec ce qui m’a captivé quelque part une fois ranimant, réveillant et joignant par un chemin de foudre tout ce que j’ai aimé jamais. Il est curieux que — songeant à la signification et plus encore au « montage » libre du film mental auquel les impressions ranimées par l’Evre ont donné le branle — je revienne encore une fois à Poe, non pas cette fois au poète de l’Ile de la Fée et du Domaine d’Arnheim, mais à l’analyste du Double assassinat dans la rue Morgue. Peu importe que Poe y parle — ce qui me fâche — du jeu d’échecs avec une incompétence marquée, le prologue démesuré (si fréquent chez lui) par où commence ce prototype de la nouvelle policière depuis que j’ai ouvert le recueil où elle figure m’a bien des fois tenu l’esprit en rumeur : la nuit chez M. Dupin — nuit qu’il a commencé à illuminer alors que j’étais très jeune : je devais avoir douze ou treize ans — n’a jamais souf-


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ÛáõÝÁ ѳÝϳñÍ ûÅï»É ¿ Ýñ³Ýó ïñáÑí»Éáõ ϳ˳ñ¹³Ï³Ý áõÅáí: äñáõëïÇ ³ÝáõÝÁ ϳåí³Í ¿ Ïáñëí³Í ³é³ñϳÛÇ í»ñ³·ïÝáõÙÇ ÙÇçáóáí ³ÝóÛ³ÉÇ í»ñ³ó³Í ¹ñí³·Ç Ñ³ñáõÃÛ³Ý Ñ»ï: ê³Ï³ÛÝ á·áõ ÑÇßáÕáõÃÛ³Ý` ÝÛáõÃÇ ³Û¹ ·»ñÛ³ÉÇ, ѳÝϳñͳÏÇ ³Ýç³ïáõÙÁ` ÝÙ³Ý ÑáõéáõÃùÇ, áñ ã³ñ íÑáõÏÁ ¹ÝáõÙ ¿ ßßÇ Ù»ç, ÇÝÓ Ñ³Ù³ñ, ß³ï ³í»ÉÇ Ñ³×³Ë, ³ñ³·³ë³Ñ ¨ ï»Ý¹³ÉÇó ýáõ·³ÛÇ,37 ù³Ý åñáõëïÛ³Ý å³Ûͳé³óÙ³Ý ùíÇ»ÝïǽÙÇ38 ß³ñÅÇãÝ ¿ áõ ëϽµáõÝùÁ. Ýñ³ ϻݹ³Ý³ó³Í ÝíÇñ³Ï³Ý ¨ í³Õáõó ˳Ùñ³Í å³ïÏ»ñÝ»ñÁ - µáÉáñ å³ïÏ»ñÝ»ñÁ - µáó³í³éíáõÙ áõ µéÁÝÏíáõÙ »Ý Ù»ÏÁ ÙÛáõëÇó; Ññ³ñí»ëï³ÛÇÝ ÙÇ áõÕ»·ÇÍ ½Ç·½³·áõÙ ¿ ÝÇñÑáÕ ³ß˳ñÑÇ ÙÇçáí, ß³Ýûñáí ³ÏáëáõÙ ¿ ³ÛÝ` ѻ層Éáí ·³ÕïÝÇ ïñáÑáõÙÝ»ñÇÝ, áñáÝù ï³ñ»óï³ñÇ ÙÇ ÇÝã-áñ ÷áñÓÇó, ÁÝûñóáõÙÇó, ϳñ¨áñ ѳݹÇåáõÙÇó ÁݹÙÇßï ÏÝù»É »Ý ³ÛÝ ÇÙ ³ÝÓÇ ëϽµÝ³ï³é»ñáí: ØÇ³Ï ÇëÏ³Ï³Ý ß÷áõÙÇ ³é³ùÇÝáõÃÛáõÝÁ ³ÛÝ µ³ÝÇ Ñ»ï, áñÝ ÇÝÓ ·»ñ»É ¿ ÇÝã-áñ ï»Õ, ÙÇ ³Ý·³Ù, ϻݹ³Ý³óÝáõÙ, ³ñÃݳóÝáõÙ ¨ ϳÛͳÏÇ ÷³Ûɳï³ÏáõÙÝ»ñáí Çñ³ñ ¿ ÙdzóÝáõÙ ³Ù»ÝÁ, ÇÝã »ë »ñµ¨¿ ëÇñ»É »Ù: лï³ùñùñ³Ï³Ý ¿, áñ - ËáñÑ»Éáí ÙïùáõÙ å³ïÏ»ñ³óíáÕ ýÇÉÙÇ ÇÙ³ëïÇ, ¨ ³í»ÉÇ ß³ï` ³½³ï §ÙáÝï³ÅǦ Ù³ëÇÝ, áñÇÝ ß³ñÅÙ³Ý Ù»ç ¿ÇÝ ¹ÝáõÙ ¾íñáí ϻݹ³ÝáõÃÛáõÝ ³é³Í ïå³íáñáõÃÛáõÝÝ»ñÁ - »ë ÝáñÇó í»ñ³¹³éÝáõÙ »Ù äáÛÇÝ, µ³Ûó ³Ûë ³Ý·³Ù áã û гí»ñųѳñëÇ ÏÕ½áõ ¨ ²éÝÑ»ÛÙÇ Ï³Éí³ÍùÝ»ñÇ åá»ïÇÝ, ³ÛÉ ÎñÏݳÏÇ ëå³ÝáõÃÛáõÝ Øáñ· ÷áÕáóáõÙ ·áñÍÇ í»ñÉáõͳµ³ÝÇÝ:39 γñ¨áñ ã¿, û ÇÝã ¿ ËáëáõÙ äáÝ ³ÛÝï»Õ - ÇÝãÁ ÇÝÓ ½³Ûñ³óÝáõÙ ¿ - ß³ËÙ³ïÇ Ù³ëÇÝ µ³ó³Ñ³Ûï ³Ý·ÇïáõÃÛ³Ùµ, ϳñ¨áñ ã¿ ¨ Ó·Ó·í³Í ݳ˳µ³ÝÁ (Ýñ³ Ùáï Ñ³×³Ë Ñ³Ý¹ÇåáÕ), áñï»ÕÇó ëÏǽµ ¿ ³éÝáõÙ ¹»¹»ÏïÇí å³ïÙí³ÍùÇ ³Û¹ ݳ˳ïÇåÁ, ³Û¹ ÅáÕáí³ÍáõÝ µ³ó»Éáõ ûñí³ÝÇó Ýñ³ Ù»ç ½»ï»Õí³Í ³Ûë å³ïÙí³ÍùÁ ÇÝÓ µ³½ÙÇóë å³Ñ»É ¿ Ñáõ½ÙáõÝùÇ Ù»ç. ·Çß»ñ å³ñáÝ ¸Ûáõå»ÝÇ ï³ÝÁ - ·Çß»ñ, áñÁ äáÝ ëÏë»ó Éáõë³íáñ»É, »ñµ »ë ¹»é ß³ï ç³Ñ»É ¿Ç. ѳ½Çí ï³ëÝ»ñÏáõ-ï³ëÝ»ñ»ù ï³ñ»Ï³Ý - áñÁ ѻﳷ³ÛáõÙ »ñ-


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fert par la suite de la soirée avec M. Teste ; et le chevalier Auguste Dupin est déjà un M. Teste, à peine encanaillé épisodiquement de police, mais un M. Teste qui, lui, fournirait sa preuve, et témoignerait par leur exercice de la détention de pouvoirs de l’esprit dont M. Teste est chez Valéry seulement crédité. Envoûtante, inquiétante image, qui n’a jamais cessé bien longtemps de me poursuivre depuis que je l’ai rencontrée. Jamais je n’ai pu me représenter Dupin autrement que dans le costume qu’il adopte pour la recherche de la Lettre volée : il reste pour moi l’homme aux lunettes noires, un visage muré, absent, terriblement moderne, au travers duquel la visée s’inverse et où le « regard » rendu à sa signification purement architecturale n’est plus que le hublot entr’ouvert sur des connexions plus prestigieuses que celles de l’ordinateur. On s’en souvient : alors que le narrateur et Dupin déambulent côte à côte de nuit dans les rues de Paris, après un assez long silence gardé de part et d’autre, une remarque de Dupin qui s’ajuste exactement avec une réflexion que fait intérieurement son compagnon laisse comprendre à celui-ci que Dupin, grâce à une lecture sans défaut de l’enchaînement des images mentales, a suivi d’un bout à l’autre depuis quelques minutes tout le déroulement de son film intérieur. Cette découverte s’accompagne chez le narrateur d’un début de panique, et d’une protestation contre un pouvoir d’effraction qui lui apparaît presque sacrilège (en 1975, nous connaissons mieux). La réaction qui me vient, quant à moi, est moins franche. Une pareille lecture à vue des connexions imaginaires les plus subtiles, telles qu’elles peuvent se produire par exemple dans la poésie (lecture à quoi tendent, j’y songe aussitôt, toutes les techniques mises au point par la critique


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µ»ù ãïáõÅ»ó å³ñáÝ î»ëïÇ40 ï³Ý ·Çß»ñí³ Ñ³Ù»Ù³ï; ÇëÏ ³ëå»ï ú·Ûáõëï ¸Ûáõå»ÝÁ ³ñ¹»Ý ÝáõÛÝ ÇÝùÁ áÙÝ å³ñáÝ î»ëïÝ ¿` ·ñ»Ã» ·é»Ñϳó³Í áëïÇϳÝáõÃÛ³Ý Ñ»ï áõÝ»ó³Í µ³ËáõÙÝ»ñÇ Ù»ç, µ³Ûó áÙÝ ä³ñáÝ î»ëïÁ ݳ ¿, áí ϳñáÕ ¿ñ Ý»ñϳ۳óÝ»É Çñ ѳÝó³Ýß³ÝÁ ¨ íϳÛáõÃÛáõÝ ï³É Çñ Ùï³íáñ ϳñáÕáõÃÛáõÝÝ»ñÇ ßÝáñÑÇí, áñáÝóáí ûÅïí³Í ¿ ÙdzÛÝ ì³É»ñÇÇ å³ñáÝ î»ëïÁ: ÐÙ³ÛÇã, Ñáõ½Çã Ï»ñå³ñ, áñ ã¹³¹³ñ»ó ß³ï »ñϳñ Ñ»ï³åݹ»É ÇÝÓ` Ù»ñ ѳݹÇåÙ³Ý å³ÑÇó Ç í»ñ: ºë »ñµ»ù ã¿Ç ϳñáÕ å³ïÏ»ñ³óÝ»É ¸Ûáõå»ÝÇÝ ³ÛÉ Ï»ñå, ù³Ý ѳٳ½·»ëïáí, áñ ݳ ѳïáõÏ ÁÝïñáõÙ ¿ ¶áÕ³óí³Í ݳٳÏÇ 41 Ñ»ï³ùÝÝáõÃÛ³Ý Ñ³Ù³ñ. ݳ ÇÙ ³ãùÇÝ ÙÇßï ÏÙݳ ǵñ¨ ÙÇ ïÕ³Ù³ñ¹` ë¨ ³ÏÝáóáí, ͳÍϳÙÇï, µ³ó³Ï³, ë³ñë³÷»ÉÇ Å³Ù³Ý³Ï³ÏÇó ¹»Ùùáí, áñÇ ÙÇçáóáí Ý߳ݳéáõÃÛ³Ý Ï»ïÁ ÷áËíáõÙ ¿, ¨ §Ñ³Û³óùÁ¦, áñ ݳ ï³ÉÇë ¿ Çñ ¹»ÙùÇÝ` ½áõï ׳ñï³ñ³å»ï³Ï³Ý ÇÙ³ëïáí, ͳé³ÛáõÙ ¿ ÉáÏ Çµñ¨ ÏÇë³µ³ó Éáõë³óáõÛó ³í»ÉÇ ¹ÛáõÃÇã ÙdzóáõÙÝ»ñÇ Ñ³Ù³ñ, ù³Ý ѳٳϳñ·ÇãÝ áõÝÇ: ÐÇßáõÙ »Ù. ³ÛÝ Å³Ù³Ý³Ï, »ñµ å³ïÙáÕÝ áõ ¸Ûáõå»ÝÁ ßÁñçáõÙ ¿ÇÝ ÏáÕù-ÏáÕùÇ ·Çß»ñ³ÛÇÝ ö³ñÇ½Ç ÷áÕáóÝ»ñáí, µ³í³Ï³ÝÇÝ »ñϳñ³ï¨ ÉéáõÃÛáõÝÇó Ñ»ïá` û ³Ûë, û ÙÛáõë ÏáÕÙÇó å³Ñí³Í, ¸Ûáõå»ÝÇ ËáëùÁ, áñÁ ×ß·ñïáñ»Ý µéÝáõÙ ¿ñ ³ÛÝ Ùï³ÍáõÙÝ»ñÁ, áñ Ý»ñùáõëï áõÝ»ñ Çñ áõÕ»ÏÇóÁ, í»ñçÇÝÇë ½·³óÝ»É ¿ñ ï³ÉÇë, áñ ¸Ûáõå»ÝÁ Ùï³å³ïÏ»ñÝ»ñÁ ³ÝûñÇ Ï³ñ¹³Éáõ ßÝáñÑÇí` ëϽµÇó ÙÇÝ㨠í»ñç` ÙÇ ù³ÝÇ ñáå»Ý»ñÇ ÁÝóóùáõÙ, ѻ層ó Çñ Ý»ñùÇÝ ýÇÉÙÇ Çñ³¹³ñÓáõÃÛáõÝÝ»ñÇ Í³í³ÉÙ³ÝÁ: ²Û¹ µ³ó³Ñ³ÛïáõÙÁ å³ïÙáÕÇ Ù»ç áõÕ»ÏóíáõÙ ¿ Ëáõ׳åáí áõ µáÕáùáí` Áݹ¹»Ù Ñݳñ³íáñ Ý»ñËáõÅÙ³Ý, áñÁ Ýñ³ ѳٳñ ѳٳñÛ³ ëñµ³åÕÍáõÃÛáõÝ ¿ (1975-ÇÝ Ù»Ýù ³í»ÉÇ É³í ·Çï»Ýù): ÆÝã í»ñ³µ»ñáõÙ ¿ ÇÙ ³ÝÓÝ³Ï³Ý ¹ÇÙ³¹Çñ ½·³óÙ³ÝÁ, ³ÛÝ ß³ï ³ÝÏ»ÕÍ ã¿: ²Û¹ûñÇÝ³Ï ÁÝûñóáõÙÁ »ñ¨³Ï³Û³Ï³Ý ³Ù»Ý³ÝñµÇÝ ÙdzóáõÃÛáõÝÝ»ñÇ, áñåÇëÇù ϳñáÕ »Ý ëï»ÕÍí»É, ¹Çóáõù, åỽdzÛáõÙ ( ÁÝûñóáõÙ, áñÇÝ ÙÇïí³Í »Ý, Ñ»Ýó Ýáñ Ùïùáíë ³Ýó³í, ųٳݳϳÏÇó ùÝݳ¹³ïáõÃÛ³Ý ³é³ç ù³ß³Í ÑݳñÝ»ñÁ), ÇÝÓ »ñµ»ÙÝ ³Ýѳݷë-


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contemporaine) m’inquiète quelquefois comme si elle relevait d’un domaine quasi-religieux d’interdit Mais cette hostilité n’est pas sans contrepartie. Ce qui m’a captivé, entre autres choses, dans le jeu d’échecs, c’est la réapparition de loin en loin, au cours de son histoire, de joueurs et de théoriciens — Steinitz, Rubinstein sont du nombre — pour qui le « gain », forcément entaché à son origine par une erreur de l’adversaire, n’a jamais réellement importé, mais seulement la menue monnaie de l’absolu, mais seulement dans ce domaine clos et limité de l’activité mentale, l’arrachement des derniers voiles, le forcement des ultimes secrets. Singuliers héros abstraits, au fanatisme incompris de tous, voués à la pire solitude, chez qui s’engage de bonne heure une lutte de vitesse sans merci entre la famine et la recherche d’un absolu d’intérêt marginal, de conséquence purement ludique. Entre la partialité que j’éprouve dans ce domaine en faveur de tels aventuriers de haut bord, pour qui d’emblée tout est devenu transparent de ce qui n’est pas l’objet de leur quête singulière (ainsi le passager accidentel du Manuscrit trouvé dans une bouteille est traversé sans être vu, de manière suggestive, par le regard des découvreurs qui montent le vaisseau fantôme) entre cette préférence instinctive et le malaise que me procure le spectacle de tant de mains aujourd’hui tendues non vers la poésie (dont elles ne font guère cas) mais seulement vers une énigmatique clef de la poésie, il y a une contradiction que je supporte, mais que je résous mal. Sinon en ceci : que pour moi, les secrets du langage percés à jour ne livreraient en aucun cas ceux de la poésie. Il y a un demi-siècle maintenant qu’on s’est avisé que la poésie ne dépendait d’aucun support électif, et tel qu’elle se trouverait être solidaire de ses mécanismes. Ce n’est pas à


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ï³óÝáõÙ ¿, ϳñÍ»ë û ³ÛÝ »ÝóñÏí³Í ÉÇÝÇ ·ñ»Ã» Ï»ÕÍ ÏñáÝ³Ï³Ý áÉáñïÇ ÇÝã-áñ ÙÇ ³ñ·»É³ÝùÇ: ´³Ûó ³Û¹ ÃßݳٳÝùÁ ³é³Ýó ѳïáõóÙ³Ý ã¿: ²ÛÝ, ÇÝã ·»ñ»ó ÇÝÓ` ³ÛÉ µ³Ý»ñÇó ½³ï, ß³ËÙ³ïÇ Ë³ÕÇ Ù»ç, Ýñ³ å³ïÙáõÃÛ³Ý Ù»ç Å³Ù³Ý³Ï ³é Å³Ù³Ý³Ï Ë³Õ³óáÕÝ»ñÇ ¨ ï»ë³µ³ÝÝ»ñÇ í»ñ³Ñ³ÛïÝí»ÉÝ ¿ - Ýñ³Ýó Ù»ç` êï»ÛÝÇóÁ, èáõµÇÝßï»ÛÝÁ42 - áñáÝó ѳٳñ §³é³í»ÉáõÃÛáõÝÁ¦` Çñ ³ÏáõÝùÇ Ù»ç ³Ýëáõë³÷»ÉÇáñ»Ý ³ñ³ï³íáñí³Í ³ËáÛ³ÝÇ ë˳Éáí, ÑÇñ³íÇ »ñµ»ù ϳñ¨áñ ã¿ñ, ³ÛÉ ÙÇÙdzÛÝ µ³ó³ñÓ³ÏÇ Ù³Ýñ³¹ñ³Ù ¿ñ, ÙÇÙdzÛÝ ³Û¹ ÷³Ï ¨ ë³Ñٳݳ÷³Ï Ùï³íáñ ·áñÍáõÝ»áõÃÛ³Ý áÉáñïáõÙ í»ñçÇÝ ùáÕ»ñÇ åáÏáõÙ, í»ñçÇÝ ·³ÕïÝÇùÝ»ñÇ ×»ÕùáõÙ - µ³ó³Ñ³ÛïáõÙ: ²ñï³ëáíáñ, í»ñ³ó³Ï³Ý Ñ»ñáëÝ»ñÁ` µáÉáñ»ùÛ³Ý ãѳëϳóí³Í ÙáÉ»é³Ý¹áõÃÛ³Ùµ ¹³ï³å³ñïí³Í í³ïóñ³·áõÛÝ Ù»Ý³ÏáõÃÛ³Ý, áñáÝù í³Õ ѳë³ÏÇó Ý»ñù³ßí³Í »Ý ³é³çÏïñáõÏÇ ³ÝËݳ ÏéíÇ Ù»ç, ÏéÇí` ëáíÇ ¨ µ³ó³ñÓ³ÏÇ áñáÝÙ³Ý ÙÇç¨` í»ñçÇÝÇë Éáõë³Ýóù³ÛÇÝ, ѻ勉µ³ñ ½áõï ˳ճÛÇÝ ÇÙ³ëïáí: ²Ûë ѳÏí³ÍáõÃÛ³Ý, áñ »ë ï³ÍáõÙ »Ù ³Ûë µÝ³·³í³éáõÙ ³ÛÝåÇëÇ µ³ñÓñ ϳñ·Ç áñáÝáÕÝ»ñÇ Ñ³Ý¹»å, áñáÝó ѳٳñ ³Ù»Ý ÇÝã ÇëÏáõÛÝ ¹³éÝáõÙ ¿ñ ó÷³ÝóÇÏ, µ³óÇ Çñ»Ýó ³ñï³ëáíáñ áñáÝÙ³Ý ³é³ñϳÛÇó (³Ûëå»ë һ鳷Çñ` ·ïÝí³Í ßßÇ Ù»ç å³ïÙí³ÍùÇ å³ï³Ñ³Ï³Ý áõÕ¨áñÝ ¿ ³ÝÝϳï áõ ïå³íáñÇã ³ÝóÝáõÙ, áõñí³Ï³Ý - Ý³í µ³ñÓñ³óáÕ áñáÝáÕÝ»ñÇ ÑÇåÝáë³óÝáÕ Ñ³Û³óùáí) ³Ûë µÝ³½¹³ÛÇÝ Ý³Ë³å³ïíáõÃÛ³Ý ¨ ﳷݳåÇ ÙÇç¨, áñ ÇÝÓ ³Ûëûñ å³ï׳éáõÙ ¿ µ³½áõÙ Ó»éù»ñÇ ³ÛÝ ï»ë³ñ³ÝÁ, áñ Ù»ÏÝ³Í »Ý áã û åỽdzÛÇÝ (ÇÝãÁ Ýñ³Ýù µáÉáñáíÇÝ ã»Ý ·Ý³Ñ³ïáõÙ), ³ÛÉ ëáëÏ åỽdzÛÇ ³é»ÕÍí³Í³ÛÇÝ µ³Ý³ÉáõÝ, ϳ ÙÇ Ñ³Ï³ëáõÃÛáõÝ, áñÁ ï³Ý»ÉÇ ¿, µ³Ûó ÉáõÍáõÙ ã»Ù ·ïÝáõÙ: ²ÛÉ Ï»ñå ³ë³Í` ÇÝã ÇÝÓ ¿ í»ñ³µ»ñáõÙ, É»½íÇ` ÙÇÝ㨠ûñë ·áõß³Ïí³Í ·³ÕïÝÇùÝ»ñÁ ³Ù»Ý¨ÇÝ Ç ½áñáõ ã»Ý å³ñ½»Éáõ åỽdzÛÇ ·³ÕïÝÇùÝ»ñÁ: ²ñ¹»Ý Ï»ë ¹³ñ ¿ ³Ýó»É ³ÛÝ ûñí³ÝÇó, »ñµ å³ñ½ ¹³ñÓ³í, áñ åá»½Ç³Ý µÝ³í ϳËáõÙ ãáõÝÇ ÙÇ áñ¨¿ ÁÝïñáÕ³Ï³Ý Ý»óáõÏÇó, áñÁ ϳñáÕ ¿ ѳٳñí»É ѳٻñ³ßË Ýñ³ ٻ˳ÝǽÙÝ»ñÇ Ñ»ï: Èdzϳï³ñ Ñëï³Ï»óÙ³Ý Ï³ÙùÁ ã¿,


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la volonté d’éclaircissement total à laquelle s’est éveillée aujourd’hui la critique que j’en ai, mais plutôt à la restriction de champ, en somme rétrograde, qui limite ses recherches au seul médium, non irremplaçable, du langage : dans toute tentative d’élucidation du phénomène poétique, le litige de l’homme avec le monde qui le porte — aussi longtemps que ce monde sera ressenti comme objectif — litige où fondamentalement la poésie s’enracine, ne peut à aucun moment faire figure de tiers exclu. Il est remarquable d’ailleurs qu’une sorte d’équilibre semble s’établir spontanément jusqu’ici entre le développement des moyens d’analyse et l’expansion continuelle du terrain de la poésie écrite au siècle dernier, et plus encore au nôtre. Si bien que les moyens de prospection dont la critique peut se targuer à notre époque vis-à-vis de la création littéraire ne dépassent guère proportionnellement, si même ils les atteignent, ceux dont une critique encore infirme disposait — il y a trois siècles par exemple — vis-àvis d’oeuvres conçues sous haute surveillance, et que la « poétique » alors en vigueur tenait en lisière de tous les côtés. Aucune peinture autant que la peinture chinoise — et particulièrement celle des paysagistes de l’époque Song — n’a été hantée par le thème pourtant restreint de la barque solitaire qui remonte une gorge boisée. Le charme toujours vif qui s’attache à une telle image tient sans doute au contraste entre l’idée d’escalade, ou en tout cas d’effort physique rude et de cheminement pénible, qu’évoque la raideur des versants, et la planitude, la facilité irréelle du chemin d’eau qui se glisse indéfiniment entre les à-pics : le sentiment de jubilation qui naît, dans l’esprit du rêveur, de la solution incroyablement facile


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des contradictions propre au rêve, s’ancre ici concrètement dans la réalité. Les branches des arbres haut perchés sous lesquels on glisse, les branches du pin ami des rochers qui se penchent anguleuses au-dessus de l’eau dans les lavis chinois, accentuent le sentiment d’ivresse calme, et peuvent d’un moment à l’autre faire succéder au caprice d’un ruban d’eau cerné de précipices l’intimité protégée, la fuite attirante des voûtes d’arbres qui couvrent en berceau un canal courant droit jusqu’à l’horizon. On s’abandonne les yeux fermés à l’eau qui, inépuisablement, ouvre les chemins ; nulle excursion n’est plus envoûtante que celle où le bien-être inhérent à tout voyage au fil de l’eau se double de la sécurité magique qui s’attache au fil d’Ariane. Ainsi, pendant de longues minutes, la barque progresse dans le silence glauque ; en même temps que le soleil, les falaises arrêtent jusqu’au moindre souffle d’air. Au milieu de l’excursion de l’Evre, ces moments de silence, dans ma mémoire, viennent se poser comme un long point d’orgue ; ce silence, un doigt sur les lèvres, debout et immobile, et matérialisé à demi au creux de ces étroits pleins de présences païennes, c’est vraiment le génie du lieu qui l’impose. S’il y a une constante dans la manière que j’ai de réagir aux accidents de l’ombre et de la lumière qui se distribuent avec caprice tout au long de l’écoulement d’une journée, c’est bien le sentiment de joie et de chaleur, et, davantage encore peut-être, de promesse confuse d’une autre joie encore à venir, qui ne se sépare jamais pour moi de ce que j’appelle, ne trouvant pas d’expression meilleure, l’embellie tardive — l’embellie, par exemple, des longues journées de pluie qui laissent filtrer dans le soir avancé, sous le couvercle enfin soulevé des nuages, un rayon


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jaune qui semble miraculeux de limpidité — l’embellie mouillée et nordique de certains ciels de Ruysdaël — l’embellie crépusculaire au ras de l’horizon, plus lumineuse, plus chaude, que je vais revoir quelquefois au Louvre dans un petit tableau de Titien qui me captive : La Vierge au lapin. Une impression si distincte de réchauffement et de réconfort, plus vigoureuse seulement peut-être pour moi que pour d’autres en de telles occasions, n’est pas sans lien avec une image motrice très anciennement empreinte en nous et sans doute de nature religieuse : l’image d’une autre vie pressentie qui ne peut se montrer dans tout son éclat qu’au-delà d’un certain « passage obscur », lieu d’exil ou vallée de ténèbres. Peut-être aussi (l’image du jour penchant vers le crépuscule figurant communément le cours de la vie) la suggestion optimiste d’une halte possible dans le déclin, et même d’une inversion du cours du temps, est-elle faite à notre sens intime par ce ressourcement, ce rajeunissement du soleil de l’après-midi. Je ne doute guère en tout cas qu’une mémoire en nous plus haute, sensibilisée de nature à d’autres signaux que ceux du code de la route, se porte garante de la réalité de ces promesses vagues et en même temps véhémentes que nous font à chaque instant l’heure, le temps, et la saison. Le soleil déjà déclinant que la traversée des étroits avait caché reparaît maintenant dans toute sa Force ; là où il touche la surface de l’eau, cette eau il y a un instant encore si peu rassurante dans sa suggestion de profondeur apparaît presque opaque aux rayons, comme si elle était recouverte d’une pellicule de poussière. La lumière gicle en gerbes à travers le branchage des frênes et des saules ; on glisse de nouveau à travers un paysage d’été tendre et aéré, pavoisé aux couleurs du beau fixe, comme s’il y éclosait des ombrelles.


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Ce qu’on découvre maintenant progressivement des deux côtés de la rivière, c’est un paysage que l’Ouest multiplie jusqu’à l’obsession entre BasMaine et Finistère. Non plus une gorge, mais simplement une vallée étroite et encaissée aux versants raides, où le roc affleure, crève partout l’humus exsangue, et où la forêt ne trouve plus où s’accrocher. On n’y voit que des feutrages de bruyère sèche, des gaulis nains de châtaigniers, des fougères sur les pentes ombrées, et surtout, à l’époque de la floraison, les deux nuances du jaune — subtilement différentes, mais toutes deux incurablement appariées à la tristesse — du genêt safrané et de l’ajonc couleur de guêpe : le premier, de teinte plus soufrée, plus neuve, mieux accordée à la gamme acide du printemps, le second plus mûr, à la fois concentré et amorti comme un vin vieux, qui brasille sur les buissons d’un vert noir comme un feu de broussailles sur les épines sèches. J’aime, j’ai toujours aimé de prédilection vraie (mais pourtant sans joie) ces pentes éclaboussées d’un jaune mort que crèvent les bosses du granit mangé de lichens : printemps veuf, à goût d’arrière-saison, avec déjà sur lui la couleur des baies de l’automne — jaune triste et défleuri auquel, plus encore qu’aux teintes de la bruyère, s’accorde pour moi le retombement, le ressassement plaintif et frileux de la flûte du pâtre de Tristan. Un après-midi, j’étais parti à pied du hameau sordide de Tréhorenteuc aux ruelles encroûtées de bouses : une de ces impasses enlisées de la Bretagne intérieure au-delà desquelles il semble qu’il n’y ait plus rien, que les fondrières entre les genêts, la solitude, le silence, et la pluie. Presque aussitôt que je me fus engagé dans le chemin fangeux, ce fut l’éclaircie, qui dégage toujours en Bretagne un coin de ciel si neuf et si tendre ; puis


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le chemin en montant parmi les rocs et les touffes de buis s’assécha et devint plaisant à la marche; il traversait des boqueteaux de chênes nains, des pentes de fougères, des clairières dallées de rocs bossus qui semblaient ménagées pour quelque mégalithe. Vers la droite, au-delà des bouquets d’yeuses et de jeunes pins, la vue se dégage : à travers les tombées de soleil et les ombres des nuages qui l’animent, j’embrasse d’un coup d’œil le paysage que je suis venu chercher au bout de ces chemins perdus, sur la seule foi d’un nom magique. Le Val sans Retour ne ressemble à rien de ce qu’on imagine : ni la fente en coup de sabre qui donne accès à une gorge mal famée, ni le bas-fond de verdure sombre, étouffé d’arbres, dont les branches laissent pleuvoir le sommeil comme celles du mancenillier. Ce n’est qu’un ravin assez profond, mais largement évasé, qui s’encaisse selon un tracé sinueux dans un haut plateau de friches et de landes ; il prolonge vers l’ouest la forêt de Paimpont, dont on aperçoit en bout de perspective la cime des derniers arbres, comme les bannières clairsemées d’une arrièregarde qui s’enfonce derrière l’horizon. Du haut du versant, quand on découvre le panorama de la vallée, c’est la planitude absolue de cette ligne d’horizon qui saisit l’œil : un socle usé, un bloc raboté dans lequel s’enfonce l’enclave close et digitée de la vallée, avec ses courts ravins affluents, disposés comme les nervures d’une feuille. L’ossature rocheuse affleure à chaque instant au long des pentes en bosses usées, encroûtées par le lichen de ce blanc terne et amorti qui est une des couleurs obsédantes de la Bretagne. Une végétation râpeuse et peu fournie occupe tous les intervalles : traînées de joncs secs, buissons bas, d’un vert plus sombre,


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de genêts et d’ajoncs qui s’étalent en plaques dartreuses, chênes mal venus, sapinières naines qui plongent par coulées noires vers le fond du ravin. Là où le haut des versants se raccorde au plateau, dès que la pente diminue, des taillis courts de châtaigniers s’accrochent partout, racines et roides comme la brosse d’une nuque tondue ; en hiver, un fouillis de bouleaux dépouillés aux brindilles très fines emplit le fond du ravin d’un duvet gris souris, si ténu qu’on le confond avec la montée de la brume. Rien, si ce n’est la tigrure irrégulière qui l’éclabousse presque en toute saison de toutes les nuances du vert, ne retient l’œil dans ce paysage que les landes de l’Ouest répètent presque à satiété. D’où vient pourtant que cet œil se fixe, s’attarde et s‘englue presque à la rainure creuse, qui n’est jamais ni riante, ni triste, que les saisons même ne changent guère, et qui reste inséparable pour moi d’un ciel d’aprèsmidi chargé de nuages, dont les ombres promenées, indéfiniment, regrimpent les pentes pour être mangées d’un coup par la ligne pesante de l’horizon ? Le titre d’un conte de Noël Devaulx me revient en mémoire, où j’aime la suggestion de liberté qui s’y trouve liée au franchissement de certains confins endormis de la Terre : En marge du cadastre. L’idée d’un canton, même exigu, de la planète, pour lequel un coup de baguette a suspendu le cours du temps, figé la vie, flétri la végétation, arrêté au vol les gestes suspendus, reste puissante sur l’imagination, bien au-delà du domaine des contes de fée ; cette puissance, en fait, tient à ce que la fiction ici s’autorise parfaitement de l’expérience, et que, si nous interrogeons notre profonde mémoire, nous savons que ces châteaux au bois dormant et ces terres gâtes nous les avons à quelque détour de notre vie une fois


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²ÛÝï»Õ, áõñ ɳÝç»ñÇ ·³·³ÃÁ ѳí³ë³ñíáõÙ ¿ ë³ñ³Ñ³ñÃÇÝ, Ñ»Ýó áñ ûùáõÃÛáõÝÁ Ýí³½áõÙ ¿, ß³·³Ý³ÏÝ»ñÇ ó³ÍñÇÏ ßÇí»ñÁ ϳéãáõÙ »Ý ³Ù»Ýáõñ` ³ñÙ³ï ·ó»Éáí áõ óÇó, ÇÝãå»ë ËέݳÏÁ` Ëáõ½³Í ÍáÍñ³ÏÇó. ÓÙé³ÝÁ ÙÇ ÏáõÛï Ù»ñÏ Ï»ãÇÝ»ñ` ß³ï µ³ñ³Ï ×ÛáõÕ»ñáí, ÉóÝáõÙ »Ý É»éݳÑáíïÇ Ñ³ï³ÏÁ ÙáËñ³ÙÏݳ·áõÛÝ ÷»ïáõñáí` ³ÛÝù³Ý ³Ýáëñ, áñ ϳñ»ÉÇ ¿ ß÷áÃ»É Ã»Ã¨ ÙßáõßÇ í»ñ »ÉÝ»Éáõ Ñ»ï: àãÇÝã, µ³óÇ ³ÝϳÝáÝ µÍ³íáñáõÃÛáõÝÇó, áñ ï³ñí³ µáÉáñ »Õ³Ý³ÏÝ»ñÇÝ óáÕáõÙ ¿ Ýñ³Ý ϳݳãÇ µáÉáñ Ýñµ»ñ³Ý·Ý»ñáí, ãÇ å³ÑáõÙ ³ãùÁ ³Û¹ µÝ³å³ïÏ»ñÇ Ù»ç, áñÝ ²ñ¨ÙáõïùÇ ³í³½áõïÝ»ñÁ ÏñÏÝáõÙ »Ý ³Ýѳ·áñ»Ý, ·ñ»Ã» ³ÙµáÕç³å»ë: ƱÝãÝ ¿ å³ï׳éÁ, ë³Ï³ÛÝ, áñ ³ãùÁ ϳݷ ¿ ³éÝáõÙ ¨ ѳٳñÛ³ ÙËíáõÙ ÷áë ÁÝÏ³Í ÷áùñÇÏ çñÑáñ¹³ÝÇ Ù»ç, áñÁ ÙÇßï áã ÅåïáõÝ ¿, áã ïËáõñ, áñÇÝ ã»Ý ÷áËáõÙ ÝáõÛÝÇëÏ ï³ñí³ »Õ³Ý³ÏÝ»ñÁ, ¨ áñÝ ÇÝÓ Ñ³Ù³ñ ÙÝáõÙ ¿ ³Ý³Ýç³ï»ÉÇ Ñ»ïÏ»ëûñ»Ç »ñÏÝùÇó` µ»éÝÁí³Í ³Ùå»ñáí, áñáÝó »½ñ³·Íí³Í ëïí»ñÝ»ñÝ ³Ýí»ñç³Ý³ÉÇáñ»Ý µ³ñÓñ³ÝáõÙ »Ý ųÛé»ñÝ Ç í»ñ, áñå»ë½Ç ³ÝÙÇç³å»ë ÏáõÉ ·Ý³Ý ÑáñǽáÝÇ ×ÝßáÕ ·ÍÇÝ: ÐÇßáõÙ »Ù Üá»É ¸»íáÛÇ å³ïÙí³ÍùÝ»ñÇó Ù»ÏÇ ³Ýí³ÝáõÙÁ` γ¹³ëïñÇ Éáõë³ÝóùÝ»ñÇÝ ,46 ³Ûëï»Õ ÇÝÓ ¹áõñ ¿ ·³ÉÇë Ýñ³ Ý»ñßÝã³Í ÙÇïùÁ ³½³ïáõÃÛ³Ý Ù³ëÇÝ` ϳåí³Í ºñÏñÇ »ñ³½³ÛÇÝ ë³ÑÙ³ÝÝ»ñÇ Ñ³ÕóѳñÙ³Ý Ñ»ï: ÜáõÛÝÇëÏ ³ÝÝß³Ý ÙÇ ·³í³é³ÏÇ ·³Õ³÷³ñÁ, áõñ ϳ˳ñ¹³Ï³Ý ÷³ÛïÇÏÇ ÙÇ ß³ñÅáõÙÁ ϳݷݻóÝáõÙ ¿ñ ųٳݳÏÇ ÁÝóóùÁ, ϳÃí³Í³Ñ³ñ ¿ñ ³ÝáõÙ ÏÛ³ÝùÁ, ãáñ³óÝáõÙ ¿ñ µáõë³Ï³ÝáõÃÛáõÝÁ, ÇëÏáõÛÝ ù³ñ³óÝáõ٠ϳñϳé³Í Å»ëïÁ, ÙÝáõÙ ¿ »ñ¨³Ï³ÛáõÃÛ³Ý Ñ³Ù³ñ ß³ï ³í»ÉÇ ½áñ³íáñ, ù³Ý ϳ˳ñ¹³Ï³Ý Ñ»ùdzÃÝ»ñÇ áÉáñïÁ; ³Û¹ ѽáñáõÃÛáõÝÁ, Ç ¹»å, µ³ó³ïñíáõÙ ¿ Ýñ³Ýáí, áñ å³ïñ³ÝùÝ ³Ûëï»Õ ÉÇáíÇÝ »ñ³ß˳íáñí³Í ¿ ÷áñÓáí, ¨ »Ã» Ù»Ýù Ëáñ³ÙáõË »Ýù ÉÇÝáõÙ Ù»ñ ÑÇßáÕáõÃÛ³Ý Ëáñù»ñáõÙ, ³å³ ·Çï»Ýù, áñ ³Ýï³éáõÙ ùÝ³Í ³Û¹ ³ÙñáóÝ»ñÁ ¨ ³Û¹ ³ÝåÇï³Ý ÑáÕ»ñÁ Ù»Ýù ÙÇ ³Ý·³Ù ѳݹÇå»É »Ýù Ù»ñ ÏÛ³ÝùÇ Ï»éÙ³ÝÝ»ñÇó Ù»ÏáõÙ: г۳óùÁ ÏñÏÇÝ ë¨»éíáõÙ


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au moins rencontrés. Le regard revient se fixer au creux du val fermé, et glisse le long des pentes désertes : il n’y a pas en vue ici une seule trace de l’homme : ni une maison, ni un champ, ni un chemin, ni même une fumée. Une torpeur lourde tombe du ciel couvert ; on n’entend ni un bruit de source, ni un chant d’oiseau. Ce n’est pas tellement l’empreinte d’un passé fabuleux qui laisse peser sur le vallon mort une menace imprécise, c’est plutôt un sentiment de distraction totale par rapport au train de la vie courante. Rien n’a bougé ici ; les siècles y glissent sans trace et sans signification comme l’ombre des nuages : bien plus que la marque d’une haute légende, ce qui envoûte ce val abandonné, cette friche à jamais vague, c’est le sentiment immédiat qu’y règne toujours dans toute sa force le sortilège fondamental, qui est la réversibilité du Temps. Ces ravins ingrats de la lande occidentale que tache sans les égayer le jaune mort des ajoncs, j’ai peine où que ce soit, quand je les rencontre, à m’en déprendre : il me semble que j’y marcherais tout le jour : ravins de La Hague, qui dévalent, au creux humide des pentes gonflées et rondes, comme un sillon entre les seins vers la mer couleur de lilas — ravins à bruyères de la Montagne limousine, remplis du tintement de l’eau et des sonnailles des vaches, éclaboussés de rose et de jaune violent comme par ces tapis que l’Orient étale à sécher, dans la pire solitude, sur les rocs du gué. Ce n’est pas une trace fabuleuse que je viens chercher dans les landes sans mémoire : c’est la vie plutôt sur ces friches sans âge et sans chemin qui largue ses repères et son ancrage et qui devient elle-même une légende anonyme et embrumée : le faussaire d’Ossian, sans le savoir, s’y retrouve poète. Là où cesse le chemin, le barrage et la clôture, là où ils n’ont jamais pu mordre sur le poil sauvage, le


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mors et la bride aussi sont ôtés de l’esprit : le sentiment de sa liberté vraie n’est jamais entièrement séparable pour moi de celui du terrain vague. Cependant la pente des coteaux s’adoucit et le soleil, qui décline pourtant, remplit de nouveau toute la vallée d’une lumière plus jaune et comme fruitée, introduisant dans le cours maintenant uni de la promenade le mouvement de pur théâtre qui est celui du retour au calme après la culmination de la scène dramatique. Un détour encore de la rivière, et la fin du bief navigable est en vue, sous l’aspect le plus riant, le plus pictural aussi, que puisse offrir la représentation du moulin à eau : la rivière étroite et dormante avec ses palissades de roseaux — qui sont ici les massettes décoratives aux hauts épis plombés — les nénuphars entr’ouverts dans l’ombre noire de la berge — la bâtisse au bord de l’eau, fourrée de lierre et enfouie dans la pénombre des arbres — le barrage noyé par-dessus lequel les eaux sautent dans le vacarme et la fraîcheur, avec l’arc vif et argenté de la truite. Autant le barrage d’aval entre les banquettes des herbes noires est silencieux et noyé d’ombre venimeuse par sa haute berge, autant le barrage d’amont est réjoui et solaire ; l’œil poursuit encore avec plaisir, mais sans regret, au-delà de sa digue la courbe tentante de la vallée et s’arrête gorgé devant cette barrière symbolique que franchit le saut d’un poisson. Ainsi on rebrousse chemin, après avoir amarré la barque dans une trouée des roseaux, et s’être étendu un moment sur l’herbe de la berge. Le soleil réchauffe encore le vallon de toute sa vigueur ; il n’y a pas un souffle d’air, mais une barre de fraîcheur s’allonge déjà au pied de chaque arbre en travers de


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la rivière, aussi distincte qu’une ombre portée. Souvent j’ai entendu chanter dans les barques qui revenaient de Coulènes ; ainsi que l’eau lisse pardessus la crête du barrage, ce qui s’épanchait dans ce chant, c’était comme un excédent tranquille ; seulement ce qui débordait à la fin, sans violence, de l’engrangement d’une journée sans nuages. Les voix, que le soir isole et rend plus liquides, font résonner au retour l’écho de la Roche qui Boit ; la tour quadrangulaire de la chapelle enfin est en vue par-dessus les roselières : le bronze de sa cloche qui sonne languissamment l’heure retentit toujours plus proche qu’on ne s’y attendait et semble élargir sur l’eau, amortir sans hâte ses vibrations comme un caillou qui tombe dans une mare. C’est d’ici seulement, encadrée entre les bouquets plumeux des roseaux, reflétée sur l’eau tremblante, et cassée comme une mosaïque par les feuilles des macres et des nénuphars, que cette laide bâtisse de pèlerinage n’est pas tout à fait indigne qu’on la regarde, et mérite le nom secret que je lui conserve dans mon souvenir, nom que j’ai volé à une pauvre bourgade de la Brière ; la Chapelle-des-Marais. Une sensation de sécurité a toujours été liée à ce nom et à cette image, et la cause m’en reste difficile à cerner : ne serait-ce pas que — la représentation du marais, bien plus que celle de la terre ou de la mer, étant pour moi de nature maternelle et inépuisablement germinale — l’image d’une tour qui le domine et vient l’équilibrer d’une figuration tutélaire plus virile rallie et rassure dans sa veille de sentinelle quelque chose en moi que le fourmillement de la vie angoisse toujours ? La barque s’est amarrée de nouveau à la rive ; l’enclenchement familier du cadenas est comme le fer-


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ñ³¹³ñÓáÕ Ý³í³ÏÝ»ñÇ Ù»ç; ³Ùµ³ñï³ÏÇ Ï³ï³ñÇ áÕáñÏ çñÇ å»ë ³ÛÝ, ÇÝã µËáõÙ ¿ ³Û¹ »ñ·Ç Ù»ç, ϳñÍ»ë ÙÇ Ñ³Ý¹³ñï Édzé³ïáõÃÛáõÝ ÉÇÝ»ñ, áñ Ç í»ñçá ¹áõñë ¿ñ Ñáñ¹áõÙ ³÷»ñÇó, ³Ý³Ùå ûñí³ Ïáõï³ÏáõÙÇó` ³é³Ýó µéÝáõÃÛ³Ý: Ò³ÛÝ»ñÁ, áñáÝó Ù»Ïáõë³óÝáõÙ ¿ »ñ»ÏáÝ ¨ ¹³ñÓÝáõÙ ³í»ÉÇ ÑáëáõÝ, »ï¹³ñÓÇ ×³Ý³å³ñÑÇÝ ³Ý¹ñ³¹³ñÓÝáõÙ »Ý ³ñÓ³·³ÝùÁ ijÛéÇ, áñ ÊÙáõÙ ¿. Ù³ïÕ³ß »Õ»·Ý»ñÇ ßÇí»ñÇó í»ñ í»ñç³å»ë »ñ¨áõÙ ¿ Ù³ïáõéÇ ù³é³ÝÏÛáõÝ ³ßï³ñ³ÏÁ. ½³Ý·»ñÇ µñáݽÁ, áñ óËͳÉáõñ ³½¹³ñ³ñáõÙ ¿ ųÙÁ, ÙÇßï ÉëíáõÙ ¿ ³í»ÉÇ ÙáïÇÏÇó, ù³Ý ëå³ëíáõÙ ¿, ¨ ÃíáõÙ ¿` Áݹ³ñÓ³ÏíáõÙ ¿ çñÇ íñ³, ³Ýßï³å Ù»ÕÙáõÙ ¿ Çñ ÃñÃÇéÝ»ñÁ, ÇÝãå»ë ·»ï³ù³ñÁ çñ³÷áëÝ ÁÝÏÝ»ÉÇë: ºí ÙdzÛÝ ³Ûëï»ÕÇó` ßñç³Ý³Ïí³Í »Õ»·ÝÇ ÷»ïñ³íáñ, ÷áùñÇÏ åáõñ³ÏÝ»ñÇ ÙÇç¨, ³ñï³óáÉí³Í ¹áÕ¹áçáõÝ çñÇ Ù»ç ¨ çñÁÝÏáõÛ½Ç áõ ÝáõÝáõý³ñÇ ï»ñ¨Ý»ñáí µ»Ïµ»Ïí³Í, ÇÝãå»ë Ë׳Ýϳñ, áõËﳷݳóáõÃÛ³Ý ³Û¹ ³Ûɳݹ³Ï ßÇÝí³ÍùÁ, ³Ù»Ý¨ÇÝ ³ÝÝß³Ý ã¿ ³Ýï»ë ÙݳÉáõ ¨ ³ñųÝÇ ¿ ËáñÑñ¹³íáñ ÙÇ ³Ýí³Ý, áñ å³Ñ»É »Ù Ýñ³ ѳٳñ ÑÇßáÕáõÃÛ³Ýë Ù»ç, ³Ýí³ÝáõÙ, áñ »ë Ãéóñ»É »Ù Ë»Õ×áõÏñ³Ï ´ñÇ»ñ ·ÛáõÕÇó, ³ÛÝ ¿` Þ³å»É ¹» سñ» - Ö³ÑÇ×Ý»ñÇ Ù³ïáõé: ²å³ÑáíáõÃÛ³Ý ÙÇ ½·³óáõÙ ÙÇßï ϳåí³Í ¿ »Õ»É ³Û¹ ³Ýí³Ý ¨ ³Û¹ å³ïÏ»ñÇ Ñ»ï, ¨ ¹ñ³ å³ï׳éÁ ÇÝÓ Ñ³Ù³ñ ÙÝáõÙ ¿ ¹Åí³ñ µ³ó³ïñ»ÉÇ. Ñݳñ³íáñ ¿, ³ñ¹Ûá±ù, áñ - ׳Ñ×Ç å³ïÏ»ñÁ ÉÇÝÇ ÇÝÓ Ñ³Ù³ñ ß³ï ³í»ÉÇ µÝáõÛÃáí Ù³Ûñ³Ï³Ý ¨ ³Ýëå³é»ÉÇáñ»Ý ë³ÕÙݳÛÇÝ, ù³Ý ÑáÕÇÝÁ ϳ٠ÍáíÇÝÁ - áñ ³ßï³ñ³ÏÇ å³ïÏ»ñÁ, áñ ÇßËáõÙ ¿ ׳Ñ×Ç íñ³ ¨ ½áõ·³ÏßéáõÙ Ýñ³Ý ËݳٳñÏáõ, ³í»ÉÇ ³éÝ³Ï³Ý áõñí³å³ïÏ»ñáí, ųٳå³ÑÇ Çñ ½·áÝáõÃÛ³Ùµ ³ÙáùÇ áõ ѳݷëï³óÝÇ ÇÙ Ù»ç ÏÛ³ÝùÇ »éùáí ÙÇßï ѳñáõóíáÕ ï³·Ý³åÁ: ܳí³ÏÁ ÝáñÇó ϳé³Ý»ó ³÷ÇÝ; ϳËí³Í ÏáÕå»ùÇ Í³Ýáà ßñËÏáóÁ ÝÙ³Ý ¿ ³í³ñïí³Í ûñí³ Ïá×Ïí»ÉáõÝ, ÙÇ ûñ` ½³ïí³Í ÙÛáõë ûñÇó: Ü»ñÏ³Ý ¨ ³Ýϳï³ñ ³ÝóÛ³ÉÁ ËáõéÝÁÝóó Ùdz˳éÝíáõÙ »Ý å³ïÏ»ñÝ»ñÇ ßù³Ñ³Ý-


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moir de la journée close, une journée en dehors des jours. Le présent et l’imparfait, inextricablement, se mêlent dans le défilé d’images de cette excursion que j’ai faite vingt fois, que rien ne m’interdirait encore aujourd’hui de refaire. Rien n’a dû bien sérieusement changer au long de l’Evre, sinon peutêtre quelques peuplements de roseaux aujourd’hui faucardés, le pillage achevé des vertes colonies des macres, et le naufrage final, que je pressens, de l’énigmatique bateau-lavoir. Rien, ou presque, n’a changé au hameau du Marillais que je traverse en été presque chaque semaine ; un garage neuf a seulement poussé au long de la route ; depuis près d’un demi-siècle, la boutique encavée et ombreuse où une vieille femme en coiffe à tuyaux vendait aux pèlerins des fouaces a fermé ses contrevents à jour. L’interdit qui m’arrête au moment de m’embarquer de nouveau sur l’étroite rivière immobile ne procède pas de la crainte de désenchanter un souvenir. Bien plutôt il tient à l’impuissance où l’on est, sinon de ranimer un rêve, du moins de retrouver dans l’état de veille à la fois sa lumière sans noyau et son rythme, qui ne cesse de changer, sans pourtant entretenir le moindre rapport avec la vitesse et la lenteur. Les domaines d’Arnheim existent, et chacun au moins une fois dans sa vie les a rencontrés — mais le courant inexplicable qui saisit et porte sur l‘eau l’esquif recourbé comme un croissant de lune, c’est le battement du sang jeune, et comme une palpitation continue d’avenir. Les images que déroule tout voyage initiatique renvoient chacune en énigme à une rencontre préfigurée qu’elles font pressentir et qui les achèvera ; la puissance d’envoûtement des excursions magiques, comme l’a été pour moi celle de l’Evre, tire sa force de ce qu’elles sont toutes à leur manière des « chemins de la vie », qu’elles en figu-


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¹»ëÇ Ù»ç ³Ûë ½µáë³ÛóÇ, áñ ϳï³ñ»É »Ù ùë³Ý ³Ý·³Ù, áñÝ ³Ûëûñ ÏñÏÝ»ÉáõÝ ÇÝÓ áãÇÝã ãÇ ³ñ·»ÉÇ: àãÇÝã ãåÇïÇ áñ ËÇëï ÷áËí³Í ÉÇÝ»ñ ¾íñÇ ³ÙµáÕç »ñϳÛÝùáí, µ³óÇ Ã»ñ¨ë ÙdzÛÝ ÙÇ ù³ÝÇ »Õ»·Ý³ß³ï µÝ³Ï³í³Ûñ»ñÇó` ³Ûëûñ ÑÝÓí³Í, çñÁÝÏáõÛ½Ç Ï³Ý³ã ׳ٵ³ñÝ»ñÇ Ï³ï³ñÛ³É ÏáÕáåáõïÇó, ¨, ݳ˳½·áõÙ »Ù, ѳݻÉáõϳÛÇÝ Éí³óù³ïáõÝ-ݳí³ÏÇ í»ñçÝ³Ï³Ý Ëáñï³ÏáõÙÇó: àãÇÝã, ϳ٠¿É ·ñ»Ã» áãÇÝã ãÇ ÷áËí»É سñÇÉÛ» ·ÛáõÕ³ÏáõÙ, áñï»Õáí »ë ³Ùé³ÝÁ ³ÝóÝáõÙ »Ù ·ñ»Ã» ³Ù»Ý ß³µ³Ã; ׳ݳå³ñÑÇ »½ñÇÝ ÇÝã-áñ Ýáñ ³íïáïÝ³Ï ¿ ÍÉ»É ·»ïÝÇ ï³ÏÇó; ³Ñ³ Ùáï³íáñ³å»ë Ï»ë ¹³ñ ¿, ÇÝã ëïáñ·»ïÝÛ³ ¨ ëïí»ñ³Í³ÍÏ Ïñå³ÏÁ, áõñ ½³é³ÙÛ³É ÙÇ ÏÇÝ` ÍÕáï» ·É˳ñÏáí, áõËï³íáñÝ»ñÇÝ µÉÇÃÝ»ñ ¿ñ í³×³éáõÙ, ³é ³Ûëûñ ÷³Ï»É ¿ Çñ ͳÍϳ÷»ÕÏ»ñÁ: ²ñ·»É³ÝùÁ, áñÝ ÇÝÓ »ï ¿ å³ÑáõÙ ³ÛÝ å³ÑÇÝ, »ñµ »ë ÝáñÇó ëÏëáõÙ »Ù ݳí³ñÏ»É Ý»Õ áõ ³Ýß³ñÅ ·»ïáí, ãÇ Í³·áõÙ ÑÇßáÕáõÃÛáõÝÁ ÑÙ³Û³½»ñÍ ³Ý»Éáõ »ñÏÛáõÕÇó: ¸³ ³í»ÉÇ ßáõï ϳåí³Í ¿ ³Ý½áñáõÃÛ³Ý Ñ»ï, áñÇ Ù»ç »Ýù, ³Ý½áñáõÃÛáõÝ, »Ã» áã ϻݹ³Ý³óÝ»Éáõ »ñ³½³ÝùÁ, ³å³ ·»Ã ³ñÃÙÝÇ í»ñ³·ïÝ»Éáõ Ù»Ï»Ý Ýñ³ ³ÝÙÇçáõÏ ÉáõÛëÁ ¨ Ýñ³ éÇÃÙÁ, áñÁ ãÇ ¹³¹³ñáõÙ ÷áËí»É, ë³Ï³ÛÝ Ýí³½³·áõÛÝ Ï³å ÇëÏ ãÇ å³ÑáõÙ ³ñ³·áõÃÛ³Ý ¨ ¹³Ý¹³ÕáõÃÛ³Ý Ñ»ï: ²éÝÑ»ÛÙÇ Ï³Éí³ÍùÝ»ñÁ ·áÛáõÃÛáõÝ áõÝ»Ý, ¨ Ù»½³ÝÇó Ûáõñ³ù³ÝãÛáõñÝ Çñ ÏÛ³ÝùáõÙ ·»Ã Ù»Ï ³Ý·³Ù »Õ»É ¿ ³ÛÝï»Õ - ë³Ï³ÛÝ ³Ýµ³ó³ïñ»ÉÇ Ñáë³ÝùÁ, áñ ׳ÝÏáõÙ-ï³ÝáõÙ ¿ çñÇ íñ³Ûáí ÏÇë³ÉáõëÝÇ å»ë ×Ïí³Í ³Û¹ Ù³ÏáõÛÏÁ, ç³Ñ»É ³ñÛ³Ý ïñá÷Ý ¿` ÝÙ³Ý ³å³·³ÛÇ ³Ý¹³¹ñáõÙ ÃñÃÇéÇÝ: ä³ïÏ»ñÝ»ñÁ, áñáÝó »ï ¿ åïï»óÝáõÙ ·³ÕïÝÇùÇÝ Ñ³Õáñ¹³ÏÇó ³Ù»Ý ÙÇ ×³Ù÷áñ¹áõÃÛáõÝ, ³é»ÕÍí³Í³ÛÇÝ Ó¨áí áõÕ³ñÏáõÙ »Ý ÙÇ Ý³Ë³ë³ÑÙ³Ýí³Í ѳݹÇåÙ³Ý, ëïÇåáõÙ »Ý ϳÝ˳½·³É ³ÛÝ ¨ ³Û¹ ѳݹÇåáõÙÇó Çñ»Ýù Ù³ñÙÇÝ »Ý ³éÝáõÙ; Ùá·³Ï³Ý ½µáë³ÝùÝ»ñÇ Ï³Ë³ñ¹áÕ ½áñáõÃÛáõÝÁ, áñåÇëÇÝ ÇÝÓ Ñ³Ù³ñ ¾íñÇ ½µáë³ÝùÝ ¿ñ, Çñ áõÅÁ ù³ÕáõÙ ¿ ³ÛÝ µ³ÝÇó, áñ Ýñ³Ýù µáÉáñÁ ÛáõñáíÇ §ÏÛ³ÝùÇ ×³Ù÷³Ý»ñ¦48 »Ý ¨ ¹ñ³Ýáí ÇëÏ` Ùßáõßáï, ݳ˳å»ë Ý»ñϳ۳óÝáõÙ »Ý »Õ³Ý³ÏÝ»ñÝ áõ ÷áõÉ»ñÁ:


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rent obscurément à l’avance les climats et les étapes. Les prestiges matériels que je prête à l’Evre ne sont pas tous imaginés, et peut-être les trouverais-je encore intacts au long de cette promenade rétrospective que j’envisage quelquefois. Mais tout ce qui a la couleur du songe est, de nature, prophétique et tourné vers l’avenir, et les charmes qui autrefois m’ouvraient les routes n’auraient plus ni vertu, ni vigueur : aucune de ces images aujourd’hui ne m’assignerait plus nulle part, et tous les rendez-vous que pourrait me donner encor e l’ Evr e, il n ’ es t plus de temps maintenant p ou r moi pour les tenir.


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ÜÛáõÃ»Õ»Ý å³ïñ³ÝùÝ»ñÁ, áñáÝù »ë í»ñ³·ñáõÙ »Ù ¾íñÇÝ, áã µáÉáñÝ »Ý Ùï³ó³ÍÇÝ, ¨ ·áõó» û »ë ¹»é ·ïݻ٠Ýñ³Ýó ³Ûë ³Ý»ÕÍ, Ñ»ï³Ñ³Û³ó ½µáë³ÝùÇ ÁÝóóùáõÙ, áñ »ñµ»ÙÝ Ùï³ÍáõÙ »Ù ÏñÏÝ»É: ê³Ï³ÛÝ ³ÛÝ ³Ù»ÝÁ, ÇÝã »ñ³½³ÝùÇ ·áõÛÝ áõÝÇ, Ç µÝáõëï Ù³ñ·³ñ»³Ï³Ý ¿ ¨ ³å³·³ÛÇÝ ÙÇïí³Í, ¨ ÑÙ³ÛùÝ»ñÁ, áñ ÙÇ Å³Ù³Ý³Ï ×³Ù÷³Ý»ñ ¿ÇÝ µ³óáõÙ ÇÝÓ Ñ³Ù³ñ, ³Ûɨë ã»Ý áõݻݳ áã ³é³ùÇÝáõÃÛáõÝ, áã ½áñáõÃÛáõÝ. ³Û¹ å³ïÏ»ñÝ»ñÇó ¨ áã Ù»ÏÁ ÇÝÓ ãÇ Ï³ÝãÇ ¨ áã ÙÇ ï»Õ, ¨ µáÉáñ ųٳ¹ñáõà ÛáõÝÝ»ñÇÝ, áñ ¹»é ϳñáÕ ¿ñ Ëáëï³Ý³É ¾íñÁ, ÇÝÓ Ñ³Ù³ñ ³ÛÉ¨ë ·Ý³Éáõ ųٳݳÏÁ ã¿:




Ü»Õ çñ»ñÁ ·ñí»É ¿ 1973Ã.: ²é³çÇÝ ³Ý·³Ù ÉáõÛë ¿ ï»ë»É 1976Ã. (ïå³ù³Ý³ÏÁ` 4000), Äá½» ÎáñïÇ Ññ³ï³ñ³ÏáõÃÛ³Ùµ: гۻñ»Ý óñ·Ù³ÝáõÃÛáõÝÝ ³ñí³Í ¿ ³Ûë µÝ³·ñÇ ÑÇÙ³Ý íñ³: ä³Ñå³Ýí³Í »Ý ýñ³Ýë»ñ»Ý ï»ùëïÇ å³ñµ»ñáõÃÛáõÝÝ»ñÁ, ѳۻñ»ÝÇ ÁÝÓ»é³Í Ñݳñ³íáñáõÃÛ³Ý ë³ÑÙ³ÝÝ»ñáõ٠ݳ¨` ϻﳹñáõÃÛáõÝÁ ¨ ߻ճ·ñ»ñÁ: Le Monde des livres ûñÃÇ 2000Ã. ÷»ïñí³ñÇ 5-Ç Ñ³Ù³ñáõÙ ¶ñ³ÏùÁ ·ñáõÙ ¿. §Þ»Õ³·Çñ µ³éÁ Ù»ÏÇó ³í»ÉÇ ³Ý·³Ù ÇÝÓ Ñ³Ù³ñ ͳé³Û»É ¿ ǵñ¨ ÷áñÓ ÏÛ³ÝùÇ Ïáã»Éáõ ³ÝÝß³Ý ß÷áõÙÝ»ñÇ ¨ ϳñ× ÙdzóáõÙÝ»ñÇ Ï³ÛÍÁ, áñÝ ³é³ç³ÝáõÙ ¿ ·ñãÇ Í³ÛñÇ ¨ ¶ñ³¹³ñ³ÝÇ ¿É»Ïïñ³ëï³ïÇÏ ÉÇóùÇ ÙÇ稦: ijÝ-ÈáõÇ ÈÛáïñ³ÛÇ µÝáñáßٳٵ. §ê³ ϳ˳ñ¹³Ï³Ý ·Çñù ¿, áñï»Õ ϳ۳ÝáõÙ ¿ ë»ÕÙáõÃÛ³Ý Ññ³ßùÁ¦ /Julien Gracq, Editions du Seuil, 1991, p. 78/: ¶ÇñùÁ Ý»ñßÝã³ÝùÇ ³ÕµÛáõñ ¿ ѳݹÇë³ó»É ²Ýïáõ³Ý ´»Ý»Ç Les eaux étroites /Ü»Õ çñ»ñ / ëï»Õͳ·áñÍáõÃÛ³Ý Ñ³Ù³ñ, áñÝ ³é³çÇÝ ³Ý·³Ù 1992Ã. ÑáÏï»Ùµ»ñÇ 12-ÇÝ Þ³ïÁÉ» óïñáÝáõ٠ϳï³ñ»É ¿ ö³ñÇ½Ç L’Ensemble intercontemporain ϳٻñ³ÛÇÝ Ýí³·³ËáõÙµÁ` äÇ»ñ ´áõÉ»½Ç ջϳí³ñáõÃÛ³Ùµ: Ä. ¶ñ³ÏùÇ ëï»Õͳ·áñÍáõÃÛáõÝÝ»ñÁ óñ·Ù³Ýí³Í »Ý ùë³Ýí»ó É»½áõÝ»ñáí, Ü»Õ çñ»ñÁ` ÇÝÁ: ̳Ýáó·ñáõÃÛáõÝÝ»ñáõÙ Ä. ¶ñ³ÏùÇ ³ÛÉ ·áñÍ»ñÇó ٻ絻ñáõÙÝ»ñÝ ³éÝí³Í »Ý ¶³ÉÇÙ³ñÇ Ññ³ï³ñ³Ï³Í

ºñÏ»ñÇ Édzϳï³ñ ÅáÕáí³ÍáõÇó /äɻ۳¹Ç ·ñ³¹³ñ³ÝÇ Ù³ï»Ý³ß³ñ, 1989, Ñ. I, 1995 Ñ. II, ö³ñǽ/: ̳Ýáó·ñáõÃÛáõÝÝ»ñÁ ϳ½Ùí»É »Ý ëáõÛÝ Ññ³ï³ñ³ÏáõÃÛ³Ý` ÎÉá¹ ¸áõñ·»ÝÇ Ñ»ÕÇÝ³Ï³Í Í³Ýáó·ñáõÃÛáõÝÝ»ñÇ ÑÇÙ³Ý íñ³:


¿ç 11

׳Ù÷áñ¹áõÃÛáõÝ ³é³Ýó í»ñ³¹³ñÓÇ Ó¨³Ï»ñåáõÙÁ µ³½ÙÇóë ѳݹÇåáõÙ ¿ ¶ñ³ÏùÇ ëï»Õͳ·áñÍáõÃÛ³Ý Ù»ç: ¸»é¨ë Çñ ܳ˳å³ïíáõÃÛáõÝÝ»ñ /1961/ ÅáÕáí³ÍáõÇ` §È³ÛÝ µ³ó³Í ³ãù»ñáí¦ ·ÉËáõÙ ¶ñ³ÏùÁ íϳÛáõÙ ¿. §Êáëïáí³ÝáõÙ »Ù, áñ ³ÛÝ, ÇÝã ÇÝÓ Ñ³Ù³ñ ϳñ¨áñ ¿, ³ÛÝ ÇÝãÇ Ñ³Ù³ñ Çñ³å»ë ³ñÅ» ç³Ýù ó÷»É, »ñ¨³Ï³ÛáõÃÛ³Ý Ù»ç Ç Ñ³Ûï ¿ ·³ÉÇë ÙÇßï ׳Ù÷áñ¹áõÃÛ³Ý í»ñçáõÙ¦, (Ñ. I, ¿ç 849): áõÅ»ñÇ ¹³ßï - ³ñï³Ñ³ÛïáõÃÛáõÝÁ ÑÇß»óÝáõÙ ¿, áñ ¶ñ³ÏùÇ` µÝáõÃÛ³Ý ÁÙµéÝáõÙÁ ëï³ïÇÏ, ëáëÏ Ñ³Û»óáÕ³Ï³Ý ¹ÇñùáñáßáõÙ ã¿: ºñÏÇñÁ ËáñÑñ¹³ÝÇß»ñÇ å³ëÇí å³Ñ»ëï³ñ³Ý ã¿, ³ÛÉ Çñ Ù»ç ÏñáõÙ ¿ ¹ÇݳÙǽÙ, ¹ñ³Ýù Ç ½áñáõ »Ý ³½¹»Éáõ Ù³ñ¹áõ íñ³: üǽÇϳÛÇ` ¿É»Ïïñ³Ï³ÝáõÃÛ³Ý, Ù³·Ý»ïǽÙÇ, áÉáñïÇó ÷á˳é³Í ³Ûë å³ïÏ»ñÁ ß³ï ·áñÍ³Í³Ï³Ý ¿ ¶ñ³ÏùÇ Ñ³Ù³ñ: ºñÏÇñ µ³éÇ Ù»Í³ï³é ·ñáõÃÛáõÝÁ áõÕÕáñ¹áõÙ ¿ ¹»åÇ ³ÝÇÙǽÙ, ¹»åÇ Ñ³í³ï` ³ÙµáÕç µÝáõÃÛ³Ý Ñá·¨áñ, ßÝã³íáñ ÉÇÝ»Éáõ ѳݹ»å: ¶ñ³ÏùÁ Ñ³×³Ë ¿ ¹ÇÙáõÙ ¶ÛáûÇÝ, ³Ûëï»Õ ݳ í»ñÑÇßáõÙ ¿ §êϽµÝ³µ³Û»ñ¦ ( 38035) µ³Ý³ëï»ÕÍáõÃÛ³Ý ÙÇ Ñ³ïí³Í. Wie an dem Tag, der dich der Welt verliehen, Die Sonne stand zum Grusse der Planeten, Bist alsobald und fort und fort gediehen Nach dem Gesetz, wonach du angetreten.

¶ñ³ÏùÁ Ùßï³å»ë åݹáõÙ ¿ñ, áñ Ù³ñ¹Á, µ³Ý³ëï»ÕÍÁ å»ïù ¿ í»ñͳÝÇ ³ß˳ñÑÁ: àõëïÇ ó³ÝóÇ ÷á˳µ»ñáõÃÛáõÝÝ ³éϳ ¿ Ýñ³ ·áñÍ»ñáõÙ: ²Ý¹ñ» ´ñ»ïáÝÇÝ ÝíÇñí³Í Çñ ¿ëë»áõ٠ݳ ·ñáõÙ ¿. §ÎÛ³ÝùÇ Ë³éÝ³Ï ù³áëÇ... ÁÝûñóÙ³Ý ÑݳñÁ ó³ÝóÝ ¿, áñ ÃáõÛÉ ¿ ï³ÉÇë ϳñ¹³Éáõ ÇÙ³ëïÁ ³ÛÝ ÏÛ³ÝùÇ, áñÁ Ëáõë³÷áõÙ ¿ Ù»ñ ³½¹»óáõÃÛáõÝÇó¦ ( Ñ. I, ¿ç 451):

ͳ鳵áõÝ- Ù³Ûñ - ³Ûë ·³Õ³÷³ñÁ ÁÝÏ³Í ¿ ¶ñ³ÏùÇ` Ù³ñ¹áõ Ù³ëÇÝ áõÝ»ó³Í ÏáÝó»åódzÛÇ ÑÇÙùáõÙ: ¸ñ³Ý ݳ ÑÇÙݳϳÝáõÙ ³Ý¹ñ³¹³éÝáõÙ ¿ Çñ ܳ˳å³ïíáõÃÛáõÝÝ»ñÇ §È³ÛÝ µ³ó³Í ³ãù»ñáí¦ ¨ §ÆÝãáõ ¿ ·ñ³Ï³ÝáõÃÛáõÝÁ í³ï ßÝãáõÙ¦ ëï»Õͳ·áñÍáõÃÛáõÝÝ»ñáõÙ (Ñ. I, ¿ç 844, 879):


¿ç 13

·áõݳó÷í³Í µ³éÇ Ã»Ù³ïÇÏ³Ý Ñ³×³Ë ¿ ѳݹÇåáõÙ ¶ñ³ÏùÇ ·áñÍ»ñáõÙ: »¨ سɳñÙ»Ç »ñ³½³ÝùÁ §·áõݳó÷í³ÍǦ Ù»ç ¿ ·ïÝáõÙ ÁÝïñÛ³É ï»ÕÁ, ¶ñ³ÏùÁ ³í»ÉÇ ù³Ý ѳÏí³Í ¿ ¹»åÇ Ü»ñí³ÉÁ` §·áõݳó÷í³Í¦-Á áñ³Ï»Éáí ǵñ¨ §Ññ³ß³ÉǦ, §Ýñµ³·»Õ¦` ³ÝóÛ³ÉÇ Ûáõñ³Ñ³ïáõÏ »ñ³Ý·áí: ׳åáÝ³Ï³Ý Í³ÕÇÏ - äñáõëïÇ Îáñëí³Í ųٳݳÏÇ ÷ÝïñïáõùÝ»ñáõÙ ß³ñùÇ §êí³ÝÇ áõÕÕáõÃÛ³Ùµ¦ í»åÇ §Ø³¹É»Ý¦ Ïáãí³Í Ý߳ݳíáñ ¹ñí³·áõÙ Ñ»ÕÇݳÏÁ, í»ñÑÇß»Éáí ³é³ÝÓݳѳïáõÏ ÙÇ Ñ³Ù, áñ §½áñ³íáñ ËÇݹáí¦ Ñ³Ù³Ï»É ¿ Çñ»Ý, ·ñáõÙ ¿. §ÆÝãå»ë ³ÛÝ Ë³ÕÇ Ù»ç, áõñ ׳åáݳóÇù ½í³ñ׳ÝáõÙ »Ý, »ñµ çñáí ÉÇ ×»Ý³å³Ï» óëÇ Ù»ç óóËáõÙ »Ý ÃÕÃÇ Ù³Ýñ, ß³ï ³Ýϳå ÏïáñÝ»ñ, áñáÝù çáõñÝ ÁÝÏÝ»ÉáõÝ å»ë Ó·íáõÙ »Ý, áõñí³·Í»ñ »Ý ëï³ÝáõÙ, ·áõݳíáñíáõÙ, ëÏëáõÙ »Ý ½³Ý³½³Ýí»É Çñ³ñÇó ¨ ¹³éÝáõÙ »Ý ·áõÛÝ»ñ, ïÝ»ñ, ¹»Ùù»ñ` å³ïϳé»ÉÇ ¨ ׳ݳã»ÉÇ` ×Çßï ³ÛÝå»ë, ÇÝãå»ë ÑÇÙ³ êí³ÝÇ ³Û·áõ ¨ åáõñ³ÏÇ µáÉáñ ͳÕÇÏÝ»ñÁ ¨ ȳ ìÇíáÝ Ï³Éí³ÍùÇ ëåÇï³Ï çñ³ßáõß³ÝÝ»ñÁ ¨þ ·ÛáõÕÇ µ³ñÇ Ù³ñ¹ÇÏ, ¨þ Ýñ³Ýó ÷áùñÇÏ ïݳÏÝ»ñÁ, ¨þ »Ï»Õ»óÇÝ, ¨þ ³ÙµáÕç ÎáÙµñ»Ý, ¨þ Çñ ³ñí³ñÓ³ÝÝ»ñÁ, ³Ûë ³Ù»ÝÁ, ÇÝãÁ Ó¨ ¨ åݹáõÃÛáõÝ ¿ ëï³ÝáõÙ, ¹áõñë »Ý »Ï»É, ݳ¨ ù³Õ³ùÝ áõ ³Û·ÇÝ»ñÁ, Ç٠ûÛÇ µ³Å³ÏÇó¦ ( Du côté de chez Swann, À la recherche du temps perdu Bibl. de la Pléiade, t. I, p. 47): ØÇᯐ ØÛáõñ³Ý ·ñáõÙ ¿. §Ü»Õ çñ»ñÁ ¶ñ³ÏùÇ ÎáÙµñ»Ý ¿¦ ( Julien Gracq, Belfond, 1992, p. 232.): ϳÝïáÝÁ üñ³ÝëdzÛáõÙ í³ñã³ï³ñ³Íù³ÛÇÝ Ùdzíáñ ¿` »ñÏñ³Ù³ëÇ Ï³½ÙáõÙ, áñÝ Çñ Ñ»ñÃÇÝ Ý»ñ³éáõÙ ¿ ÙÇ ù³ÝÇ ßñç³Ý: ¶ñ³ÏùÇ ½·³óÙáõÝù³ÛÇÝ ³ß˳ñѳ·ñáõÃÛáõÝÁ ÇßËáõÙ ¿ ³Ûëï»Õ: ²Ûë í³ÛñÁ ·ÛáõÕÇ Ñ³Ù³ñ ÝáõÛÝÝ ¿, ÇÝã` óճٳëÁ ù³Õ³ùÇ Ñ³Ù³ñ: Üñ³ Ý»ñ÷³Ï ϳéáõóí³ÍùÁ, ѳٳã³÷áõÃÛáõÝÝ»ñÁ, Ùï»ñÙÇÏáõÃÛáõÝÁ ·ñ³íáõÙ »Ý Ñ»ÕÇݳÏÇÝ: ¿ç 15

Ø»Í ØáÉÝ - Ñ»ÕÇݳÏÁ íϳ۳ÏáãáõÙ ¿ ²É»Ý üáõñÝÛ»Ç ÙÇ³Ï Ø»Í ØáÉÝÁ í»åÇ §Èá·³Ýù¦ ·ÉáõËÁ: Üñ³Ý ¶ñ³ÏùÁ ëϽµáõÙ Ñ»·Ýáñ»Ý ¿ñ í»ñ³µ»ñáõÙ, ë³Ï³ÛÝ Ñ»ï³·³ÛáõÙ ·ñáõÙ ¿. §Ã»ñáõÃÛáõÝÝ»ñáí ѳݹ»ñÓ Ý³ µ³ó»ó åá»ï³Ï³Ý


ÙÇ Áݹ»ñù` ³é ³Ûëûñ ãѻﳽáïí³Í¦ ( Ñ. II, ¿ç 1247):

ß³Ùµ»ñáí - µÝ³·ñáõÙ û·ï³·áñÍí³Í ¿ rouches, »Õ»·Ç µ³ñµ³é³ÛÇÝ Ó¨Ý ¿` ·áñÍ³Í³Ï³Ý Èáõ³ñ ·»ïÇ Ñ³ñ³í³ÛÇÝ ³Ýï³é³å³ï ßñç³ÝÇ µÝ³ÏÇãÝ»ñÇ Ëáëí³ÍùáõÙ: ¿ç 17

²ñÝÑ»ÛÙÇ Ï³Éí³ÍùÁ - ¾¹·³ñ äáÛÇ ¶ñáï»ëϳÛÇÝ ¨ Éáõñç å³ïÙáõÃÛáõÝÝ»ñ Ëáñ³·ÇñÁ ÏñáÕ ÅáÕáí³ÍáõÇ å³ïÙí³ÍùÝ»ñÇó Ù»ÏÇ ³Ýí³ÝáõÙÝ ¿: ØÇ ù³Õ³ùÇ Ó¨Á Ëáñ³·ÇñÁ ÏñáÕ Çñ ·ñùáõÙ ¶ñ³ÏùÁ ·ñáõÙ ¿. §¾¹·³ñ äáÛÇ Ñ³Ý׳ñÇ ³ÏÝ»ñ¨áõÃÛáõÝÁ` ·³Õ³÷³ñÇ Çñ Ó·ïáõÙÇ Ù»ç, áñÁ ϳñáÕ ¿ñ ¹³éÝ³É ÏáÙåá½ÇóÇáÝ µÝ³å³ïÏ»ñÇ ·ÉáõË·áñÍáó, ϳ۳ÝáõÙ ¿, Ç٠ϳñÍÇùáí, ³ÛÝ µ³ÝáõÙ, áñ ³Ûó»ÉáõÇÝ Ñݳñ³íáñáõÃÛáõÝ ¿ ÁÝÓ»éíáõÙ ¹Çï»Éáõ µÝ³å³ïÏ»ñÁ ׳ݳå³ñÑÇ »ñϳÛÝùáí, áã û Ãdzíáñ ϳ٠³é³·³ëï³íáñ ݳí³ÏÇ Ù»ç, ³ÛÉ çñÇ ÁÝóóùÇÝ Ñ³ÝÓÝí³Í ÙÇ ÇÝ»ñï Ù³ÏáõÛÏáí¦ ( Ñ.I, ¿ç 823): Èá»Ý·ñÇÝ - ÙÇçݳ¹³ñÛ³Ý` ϳñ³å-³ëå»ïÇ Ù³ëÇÝ í»åÇ ÑÇÙ³Ý íñ³ ·ñí³Í ì³·Ý»ñÇ ûå»ñ³Ý: Èá»Ý·ñÇÝÁ ¨ ä³ñëÇý³ÉÁ ì³·Ý»ñÇ ³ÛÝ ·áñÍ»ñÝ »Ý, áñáÝóÇó ¶ñ³ÏùÇ Ëáëïáí³ÝáõÃÛ³Ùµ` ÇÝùÁ §áã ÙÇ Ýáï³ ãÇ Ïñ׳ïǦ: ¾¹·³ñ äá - ³é³çÇÝ ·ñáÕÝ»ñÇó ¿, áñÇÝ ×³Ý³ã»É ¿ ¶ñ³ÏùÁ Ù³ÝáõÏ Ñ³ë³ÏÇó: øÝݳ¹³ïÝ»ñÁ ß³ï »Ý ³Ý¹ñ³¹³ñÓ»É ³Ù»ñÇϳóÇ ³Û¹ µ³Ý³ëï»ÕÍÇ ³½¹»óáõÃÛ³ÝÁ ¶ñ³ÏùÇ ëï»Õͳ·áñÍáõÃÛ³Ý Ù»ç: ÆÝùÁ ¶ñ³ÏùÁ µ³½ÙÇóë Ýᯐ ¿ Ýñ³ ³ß˳ñѳ½·³óáÕáõÃÛ³Ý Ñ»ï áõÝ»ó³Í Çñ Ñ᷻ѳñ³½³ïáõÃÛáõÝÁ: ¾¹·³ñ äáÛÇ á×Ç ÇÝùݳïÇåáõÃÛáõÝÁ Ù»Í ³ñÓ³·³Ýù ¿ ·ï»É ýñ³ÝëÇ³Ï³Ý ·ñ³Ï³ÝáõÃÛ³Ý Ù»ç: гٳñ»Éáí Çñ ÏáõéùÁ` Þ³ñÉ ´á¹É»ñÁ »ñϳñ ï³ñÇÝ»ñ áõëáõÙݳëÇñ»É áõ óñ·Ù³Ý»É ¿ äáÛÇÝ: ¿ç 19

ÂáÙ³ë ¹» øíÇÝëÇ - ³Ý·ÉdzóÇ ·ñáÕ, Ñ»ÕÇݳÏÁ § úåÇáõÙ û·ï³·áñÍáÕ ³Ý·Édzóáõ Ëáëïáí³ÝáõÃÛáõÝÁ¦ Ý߳ݳíáñ ·ñùÇ (Confession of an English Opium-Eater; 1822), áñ ÑdzóÙáõÝù ¿ å³ï׳éáõÙ á×Ç ·»Õ»óÏáõÃÛ³Ùµ ¨ ³ÝáõñçÝ»ñÇ


Ýϳñ³·ñáõÃÛ³Ý ³Ýëáíáñ áõÅáí ¨ ¶ñ³ÏùÇ µÝáõó·ñٳٵ` §Ç ï»ë ¿ ¹ÝáõÙ ³ß˳ñÑÁ ³Ýë³ÑÙ³Ý ³ÝÙ»ÕáõÃÛ³Ùµ¦ (Ñ. II, ¿ç 997): î»ÕÇÝ ¿ ³Ûëï»Õ ÑÇß³ï³Ï»É ´á¹É»ñÇ Ñ»ï ³éϳ ÙÇçÝáñ¹³íáñí³Í ϳåÁ. í»ñçÇÝë, §Ùdzíáñ»Éáí¦ äáÛÇÝ ¨ øíÇÝëÇÇÝ, ÑÇÙݳ¹ñ»ó ëÛáõéݳïáõñ³ÉǽÙÇ ï»ëáõÃÛáõÝÁ:

¶³ëïáÝ ´³ßɳñ - ¶ñ³ÏùÁ Ù»Í Ñ»ï³ùñùñáõÃÛáõÝ ¿ñ óáõó³µ»ñáõÙ Ýñ³` 1968-ÇÝ ÉáõÛë ï»ë³Í æáõñ ¨ ³ÝáõñçÝ»ñ (öáñÓ ÝÛáõÃÇ »ñ¨³Ï³ÛáõÃÛ³Ý Ù³ëÇÝ) ·ñùÇ Ñ³Ý¹»å, áñÁ ÝíÇñí³Í ¿ñ ãáñë ï³ññ»ñÇÝ ³éÝãíáÕ µ³Ý³ëï»ÕÍ³Ï³Ý å³ïÏ»ñÝ»ñÇÝ: гí»ñųѳñëÇ ÏÕ½ÇÝ ¨ ²ß»ñÝ»ñÇ ï³Ý ³ÝÏáõÙÁ Ýáí»ÉÝ»ñ ¾¹·³ñ äáÛÇ Üáñ ³ñï³Ï³ñ· å³ïÙáõÃÛáõÝÝ»ñ ÅáÕáí³ÍáõÇó: Æñ ØÇ ù³Õ³ùÇ Ó¨Á ·ñùáõÙ, áõñ Ýϳñ³·ñíáõÙ ¿ ܳÝï ù³Õ³ùÁ ¨ ½µáë³ÝùÁ ¾¹ñ ·»ïÇ íñ³Ûáí, ¶ñ³ÏùÁ ·ñáõÙ ¿. §öáùñ-ÇÝã Ëáßáñ³óñ³Í Ù³ëßï³µáí ¨ µáÉáñáíÇÝ ³ÛÉ å³ÛÙ³ÝÝ»ñáõÙ »ë ëï³ÝáõÙ ¿Ç áñáß Ñ³×áõÛùÝ»ñ, áñ ½·³ó»É ¿Ç ¹»é »ñ»Ë³ Å³Ù³Ý³Ï ê»Ý-üÉáñ³ÝáõÙ ¾íñÇ íñ³Ûáí ½µáë³ÝùÇó¦: ¿ç 21

³÷áñ ³Ý¹³ëï³ÝÇ - µÝ³·ñáõÙ ` Rogations, ϳÃáÉÇÏ »Ï»Õ»óáõ ïáÝ»ñÇó Ù»ÏÁ, áñÁ ݳËáñ¹áõÙ ¿ гñáõÃÛ³Ý ïáÝÇÝ ¨ ï¨áõÙ »ñ»ù ûñ: ÞßÇ Ù»ç ·ïÝí³Í ӻ鳷ÇñÁ - ¾¹·³ñ äáÛÇ Ýáí»ÉÝ»ñÇó Ù»ÏÁ ²ñï³Ï³ñ· å³ïÙáõÃÛáõÝÝ»ñ ÅáÕáí³ÍáõÇó: ¿ç 23

ÐáíïÇ ³ßáõÝ - ³ñï³Ñ³ÛïáõÃÛáõÝÁ ÷áËϳÝãÝ ¿ 11-ñ¹ ¹³ñÇ ãÇݳóÇ Ý߳ݳíáñ ÝϳñÇã ¶áõá ÐÇÇ §¶»ïÇ ÑáíïÇ ³ßáõÝÁ¦ Ïï³íÇ: ¿ç 25

гÕáñ¹áõÃÛ³Ý Í»ë»ñÁ - 1977-ÇÝ Ä³Ý ¸»íÇÝ ïí³Í ѳñó³½ñáõÛóÇ Ù»ç ¶ñ³ÏùÁ ÝßáõÙ ¿, áñ ³Ûë ³ñï³Ñ³ÛïáõÃÛ³Ý Ù»ç ݳ˳å³ïíáõÃÛáõÝÁ å»ïù ¿ ï³É ųٳݳ-


ϳÛÇÝ, áã û ÙÇëïÇϳϳ٠ϳ٠ǽáï»ñÇÏ ÇÙ³ëïÇÝ: ¿ç 27

ÈÇÉÇåáõïdz - êíÇýïÇ ¶áõÉÇí»ñÇ ×³Ù÷áñ¹áõÃÛáõÝÁ í»åáõÙ Ýϳñ³·ñí³Í ýáõÏÝ»ñÇ »ñÏÇñÁ: ¿ç 29

Ä»ñ³ñ ¹» Ü»ñí³ÉÇ §ü³Ýﳽdz¦ µ³Ý³ëï»ÕÍáõÃÛ³Ý ³Ûë ѳïí³ÍÁ (γñ× Ý»ñµáÕÝ»ñ ÅáÕáí³ÍáõÇó) ¶ñ³ÏùÁ Ñ³×³Ë ¿ ٻ絻ñáõÙ Çñ ëï»Õͳ·áñÍáõÃÛáõÝÝ»ñáõÙ: γñ× Ý»ñµáÕÝ»ñÇ ³ñÓ³·³ÝùÁ ½·³ÉÇ ¿ ¶ñ³ÏùÇ µÝ³å³ïÏ»ñÝ»ñÇ Ýϳñ³·ñáõÃÛ³Ý Ù»ç` Ýáñ ¨ ³Ýëå³ë»ÉÇ Ó³ÛݳñÏáõÙÝ»ñáí. §»ñÏñÇó Ïïñí³Í ϳÝïáÝÇ Ù»ç, áñÇ µ³Ý³ÉÇÝ Ï³ñáÕ ¿ñ ÁÝÓ»é»É ÙdzÛÝ Ý³í³ÏÁ¦, §çñÇ Ù»ç ëáõ½í³Í ÙÇ Ã»ù µÉñ³ÏÇ »ñϳÛÝùáí, áñÇ ëïí»ñÁ, ϳñÍ»ë, óݳù ¿ ó÷áõÙ¦ ¨ ³ÛÉÝ: ¿ç 31

ÊáëùÁ í»ñ³µ»ñáõÙ ¿ Ýǹ»éɳݹ³óÇ ÝϳñÇã Ú³Ý ì»ñÙ»»ñÇ §²½Ýí³Ï³ÝÁ ¨ ëåÇÝ»ï Ýí³·áÕ ïÇÏÇÝÁ¦ ϳ٠§ºñ³ÅßïáõÃÛ³Ý ¹³ëÁ¦ Ïï³íÇÝ, áñ ¶ñ³ÏùÁ ï»ë»É ¿ г³·³ÛáõÙ µ³óí³Í óáõó³Ñ³Ý¹»ëáõÙ:

êÇÉídz -Ü»ñí³ÉÇ Ýáí»ÉÝ»ñÇó Ù»ÏÇ Ëáñ³·ÇñÝ ¿, áñÝ ³Ù÷á÷í³Í ¿ Îñ³ÏÇ ÏáõÛë»ñÁ ÅáÕáí³ÍáõÇ Ù»ç: Æñ ëï»Õͳ·áñÍáõÃÛ³Ý ß³ï ÙÇïáõÙÝ»ñáí Ü»ñí³ÉÁ ѳٳñíáõÙ ¿ ýñ³ÝëÇ³Ï³Ý ëÇÙíáÉǽÙÇ Ý³Ë³ÝßáÕÝ»ñÇó Ù»ÏÁ, Ýñ³ ³ñí»ëïÁ µ³ñÓñ ¿ÇÝ ·Ý³Ñ³ïáõ٠ݳ¨ ëÛáõ黳ÉÇëïÝ»ñÁ: гïí³Í ²ñïáõñ è»ÙµáÛÇ §ä³ïÙ³Ï³Ý »ñ»Ïᦠ³ñÓ³Ï µ³Ý³ëï»ÕÍáõÃÛáõÝÇó: ä³ï³Ñ³Ï³Ý ã¿, áñ ¶ñ³ÏùÁ ٻ絻ñáõÙ ¿ Ñ»Ýó ³Ûë ¹ñí³·Á, áõñ è»ÙµáÝ Çñ ÇëÏ` §Ó³ÛÝ»ñÇ Ù³ñ·³·»ïÇݦ ÷á˳µ»ñáõÃÛáõÝÁ /êáíÇ ïáÝ»ñ/ ÷á˳ϻñåáõÙ ¿ §Ù³ñ·³·»ïÇÝÝ»ñÇ Ïɳí»ëÝǦ, ¨ ϳï³ñíáõÙ ¿ Ùï³ó³ÍÇÝ å³ïÏ»ñÇ ¨ Çñ³Ï³ÝÇ ³ÛÝ Ù»ñÓ»óáõÙÁ, áñ ß³ï ѳñ³½³ï ¿ ¶ñ³ÏùÇ ·»Õ³ñí»ëï³Ï³Ý Ùï³ÍáÕáõÃÛ³ÝÁ, áñÁ ÑÇÙÝí³Í ¿ ëÇÝ»ë﻽dzÛÇ, ѳٳ½·³óáÕáõÃÛáõÝÝ»ñÇ íñ³, áñáÝù »ñ³ß˳íáñáõÙ »Ý ë»÷³Ï³Ý ½·³-


óáÕáõÃÛ³Ý ÙdzųٳݳÏÛ³ ³Ïïáõ³É³óáõÙÁ` Ü»ñí³ÉÇ, ì»ñÙ»»ñÇ, è»ÙµáÛÇ Éë³-ï»ëáÕ³Ï³Ý å³ïÏ»ñÝ»ñÇ íñ³¹ñáõÙáí: êÏë»Éáí ì»ñÙ»»ñÇ Ïï³íÇ Ýϳñ³·ñáõÃÛáõÝÇó` §ëï»ÕÝÇ ë³ÑáõÝ Ó³ÛݳñÏáõÙÇó¦, áñÁ ûñ·³Ý³å»ë ϳåí³Í ¿ §Ù³ñ·³·»ïÇÝÝ»ñÇ Ïɳí»ëÇÝǦ Ñ»ï, ¶ñ³ÏùÁ ëï»ÕÍáõÙ ¿ ¿Ý»ñ·Ç³Ý»ñÇ Ñ³Ù³ÑÝãáõÝáõÃÛ³Ý ÙÇ Ë³Õ, áñÁ áã û Ñ»Ýó ³ÛÝå»ë ͳí³ÉíáõÙ ¿ ųٳݳÏÇ Ù»ç, ³ÛÉ Ý»ñϳ۳ݳÉáí ǵñ¨ ѳí»ñÅáõÃÛáõÝ, µÝáñáßáõÙ ¿ ³ñí»ëïÇ ÁÝϳÉÙ³Ý ·ñ³ÏùÛ³Ý ëϽµáõÝùÁ. §µÝáõÃÛ³Ý å³ïÏ»ñÇó ÍÝí³Í ½·³óáõÙÁ ϳñáÕ ¿ ³½³ïáñ»Ý ϳåí»É ÙÇ ó³ÝóÇ Ñ»ï - åɳëïÇϳϳÝ, µ³Ý³ëï»ÕÍ³Ï³Ý ¨ »ñ³Åßï³Ï³Ý - áõñ ݳ Ç ½áñáõ ÏÉÇÝÇ ×³Ù÷áñ¹»Éáõ ß³ï Ñ»éáõ` ¿Ý»ñ·Ç³ÛÇ Ýí³½³·áõÛÝ í³ïÝáõÙáí¦: ¿ç 33

Ëï³óáõÙÝ»ñÇó - ³Ûë µ³éáí Ñ»ÕÇݳÏÁ, ³Ù»Ý³ÛÝ Ñ³í³Ý³Ï³ÝáõÃÛ³Ùµ, ³ÏݳñÏáõÙ ¿ µÛáõñ»Õ³óÙ³Ý ÏáÝó»åódzÝ, êï»Ý¹³ÉÇ êÇñá Ù³ëÇÝ ·áñÍÇ Ù»ç Ýϳñ³·ñí³Í §á·áõ ·áñÍáÕáõÃÛáõÝÁ¦: üñ³ÝëÇ³Ï³Ý ·ñ³Ï³Ý³·ÇïáõÃÛ³Ý Ù»ç ³Ûë »½ñÁ` ɳÛÝ ÇÙ³ëïáí, í»ñ³µ»ñáõÙ ¿ áõ½³Í ½·³óáõÙÇ, áñÁ ÍÝíáõÙ ¿ ³ÝÓÝ³Ï³Ý »ñ¨³Ï³ÛáõÃÛáõÝÇó ¨ ¹ñáßÙíáõÙ ¿ ³é³ñϳÛÇ Ï³Ù ³ÝÓÇ íñ³` Ýñ³Ýó ÷á˳ϻñå»Éáõ Ýå³ï³Ïáí: ²Ûë ëï³ïÇÏ å³ïÏ»ñÁ ¶ñ³ÏùÇ ·áñÍáõÙ í»ñ³×áõÙ ¿ ¿Ý»ñ·»ïÇϳϳÝÇ` §ç»ñÙ³÷á˳ݳÏáÕÝ»ñÇó Ù»ÏǦ: λÕÍ Ï³Ý·³éÝ»ñ ýñ³Ýë»ñ»Ý` Fausses-Reposes - ö³ñǽÇó ³ñ¨»Éù, èáõíñ» ÏáãíáÕ ³Ýï³éÇó Ùݳó³Í ³ÛÝ Ñ³ïí³ÍÇ ³Ýí³ÝáõÙÝ ¿, áñ Ó·íáõÙ ¿ ´áõÉáÝÇó ÙÇÝ㨠ì»ñë³É: гÛïÝÇ ¿ñ ǵñ¨ áñë³ï»Õ` ßÝ»ñáí, ¨ Ñ»ï³åݹíáÕ »Õç»ñíÇ Ï»ÕͳíáñáõÃÛ³Ùµ, áñÇó ¨ ³á³ç³ó»É ¿ Ï»ÕÍ ³Ýí³ÝáõÙÁ, ÇÝãÁ ϳÝËáñáᯐ ¿ í³·Ý»ñÛ³Ý ûå»ñ³ÛÇ ¹³í³×³ÝÇ Ï»ñå³ñÁ: г·»Ý - ì³·Ý»ñÇ §²ëïí³ÍÝ»ñÇ ÏáñͳÝáõÙÁ¦ ûå»ñ³ÛÇ ·áñÍáÕ ³ÝÓ»ñÇó ¿, áñÁ Ó·ïáõÙ ¿ ëå³Ý»É ¼Ç·ýñǹÇÝ ¨ ïÇñ³Ý³É ûÕ³ÏÇÝ: ºñµ г·»ÝÁ ÷áÕ ¿ ÷ãáõ٠ѳí³ù»Éáõ ÅáÕáíñ¹ÇÝ, ¶áõÝï»ñÁ ³½¹³ñ³ñáõÙ ¿ Çñ ¨ ¼Ç·ýñÇ¹Ç Ñ³ñë³Ý»Ï³Ý ѳݹ»ëÇ Ù³ëÇÝ:


¿ç 35

Ý߳ݳµ³ÝÝ»ñÁ [...] ³ÝѳëϳݳÉÇ - ¶ñ³ÏùÇ å³ïÏ»ñ³ÛÇÝ ³ß˳ñÑÁ ϳñ»ÉÇ ¿ µÝáõó·ñ»É ´á¹É»ñÇ Ñ»ï¨Û³É ïáÕ»ñáí. ï³×³ñ, áõñ ϻݹ³ÝÇ ëÛáõÝ»ñÁ ó÷áõÙ »Ý »ñµ»ÙÝ ³ÝÑëï³Ï µ³é»ñ (§²éÝãáõÃÛáõÝÝ»ñ¦, (Correspondances) â³ñÇ Í³ÕÇÏÝ»ñ ): ÎÉáñ ë»Õ³ÝÇ í»å»ñ - ÙÇçݳ¹³ñÛ³Ý í»å»ñ, áñáÝó Ù»ç ³ëå»ïÝ»ñÁ ѳí³ùíáõÙ »Ý ÎÉáñ ë»Õ³ÝÇ ßáõñçÁ` ÷Ýïñ»Éáõ ¨ ·ïÝ»Éáõ Ïáñëí³Í ¶ñ³³ÉÇ ·³í³ÃÁ: ²é³çÇÝ ³Ý¹ñ³¹³ñÓÁ ¶ñ³³ÉÇ ·³í³ÃÇ Ã»Ù³ÛÇÝ Ñ³Ý¹ÇåáõÙ ¿ Îñ»ïÛ»Ý ¹» Âñáõ³ÛÇ ä»ñë»í³É ϳ٠å³ïÙáõÃÛáõÝ ¶ñ³³ÉÇ Ù³ëÇÝ ·ñùáõÙ: ¶ñ³ÏùÁ Çñ ²ñù³ ÓÏÝáñëÁ åÇ»ëáõÙ ³Ý¹ñ³¹³éÝáõÙ ¿ ³Ûë ûٳÛÇÝ. ·É˳íáñ Ñ»ñáë ä»ñë»í³ÉÁ ³ÝáõÙ ¿ ³Ù»Ý ÇÝã ѳÝáõÝ Çñ ÝíÇñ³Ï³Ý »ñ³½³ÝùÇ` Ó»éù µ»ñ»É §³Ýë³ÑÙ³Ý ³Ý¹áññ ¨ ³½³ï³·ñáõÙ µáÉáñ ﳷݳåÝ»ñÇó¦: ¿ç 39

ê»Ý-êÛáõÉåÇëÇ Å³Ûé»ñÇ íï³Ý·³íáñ ½³éÇí³Ûñ»ñÇ ÙÇç¨ - ٻ絻ñáõÙ ´³É½³ÏÇ Þáõ³ÝÝ»ñ í»åÇó: ì³Ý¹»Û³Ý µÝ³å³ïÏ»ñÁ ¨ í»åÇ ·áñÍáÕ ³ÝÓÇÝù` ¶ñ³ÏùÇ µÝáõó·ñٳٵ, §Ùdzݷ³Ù³ÛÝ ³Ýëáíáñ ѳٳÛݳå³ïÏ»ñ³ÛÇÝ áñ³Ï áõݻݦ (Ñ. II, ¿ç 725): ì³Ý¹»Û³Ý å³ï»ñ³½ÙÇ Ñ»ïù»ñÁ ¶ñ³ÏùÁ ï»ë»É ¿ ¹»é¨ë Ù³ÝÏáõÃÛ³Ý ï³ñÇÝ»ñÇÝ, ѳÛñ»ÝÇ ê»Ý-üÉáñ³ÝáõÙ: ä³ïÙ³Ï³Ý ³Ûë í»åÇ Ùï³µ»ñáõÙÁ ¶ñ³ÏùÇ` ÑÇßáÕáõÃÛáõÝÝ»ñÇ ÷ÝïñïáõùÇ ¨ ųٳݳÏÇ í»ñ³·ïÝáõÙÇ ·»Õ³ñí»ëï³Ï³Ý ÑݳñÝ»ñÇó ¿: ´³é³ÛÇÝ ÑÛáõëí³ÍùÇ Ù»ç ѳٳ¹ñ»Éáí ¨ Ùdz˳éÝ»Éáí µ³É½³ÏÛ³Ý ³ñï³Ñ³ÛïáõÃÛáõÝÝ»ñÁ ë»÷³Ï³ÝÇ Ñ»ï` ³Ûë ¹ñí³·Ç í»ñçáõÙ ÍÝíáõÙ ¿ §³ÛñíáÕ áõñí³Ï³ÝǦ å³ïÏ»ñÁ` ǵñ¨ ³ñí»ëï³ÛÇÝ Ïǽ³Ï»ï: ²Ûë å³ïÏ»ñÇÝ Ý³Ëáñ¹»É »Ý ³í»ÉÇ ëáíáñ³Ï³Ý` §¹Ûáõñ³µ»Ï áõ »ñϳÛݳѳë³Ï áõñí³å³ïÏ»ñÁ¦, §ÝÝçáÕ áõñí³Ï³ÝÝ»ñÁ¦, áñáÝó §Ï³Ë³ñ¹³Ï³Ý ·ñÇ Ï³Ýãáí¦ ¶ñ³ÏùÁ ѳëóÝáõÙ ¿ ÑÝãÛáõݳÛÇÝ ³ñï³Ñ³Ûïã³Ï³ÝáõÃÛ³Ý Ï³ï³ñÛ³É áñ³ÏÇ: §ºí ÃáÕ ùá ÑÙ³ÛÇã ³ñï³ëáíáñáõÃÛáõÝÁ` »ñϳñ³ï¨, Ùǯßï µáó³í³éÇ ³Ûë ϳ˳ñ¹³Ï³Ý ·ñùÇ ¿ç»ñÁ` ³Ù»Ý Ù»ÏÁ ½³ï-½³ï, Ù»ÏÁ ÙÛáõëÇ »ï¨Çó¦:


¿ç 45

Ñ»ùdzóÛÝáñ»Ý Ýñµ³·»Õ - ³ñï³Ñ³ÛïáõÃÛáõÝÝ ³éÝí³Í ¿ ²ñïáõñ è»ÙµáÛÇ §Ø³ÝÏáõÃÛáõݦ µ³Ý³ëï»ÕÍáõÃÛáõÝÇó ( Des bêtes d’une élégance fabuleuse circulaient » (« Enfance », Illuminations, Œuvres complètes, Bibliothèque de la Pléiade, p.123 ): ó÷³éáÕ ×ñ³· - ³Ûë å³ïÏ»ñÁ ÷á˳éí³Í ¿ ÄÛáõÉ ì»éÝÇ Þá·áõ ïáõÝÁ í»åÇó, áõñ ѳݻÉáõϳÛÇÝ Ë»Ýà ÏÇÝÁ` ×ñ³·Á Ó»éùÇÝ, ÷ÝïñáõÙ ¿ Çñ ³ÙáõëÝáõÝ` ·Ý¹³å»ï ØáÝñáÛÇÝ: ¿ç 47

Æñ æáõñ ¨ ³ÝáõñçÝ»ñ ·ñùÇ ³é³ç³µ³ÝáõÙ, áñ ÏñáõÙ ¿ §ºñ¨³Ï³ÛáõÃÛáõÝ ¨ ÝÛáõæ Ëáñ³·ÇñÁ, ´³ßɳñÁ ·ñáõÙ ¿. §...»ñ¨³Ï³ÛáõÃÛ³Ý Ã³·³íáñáõÃÛ³Ý Ù»ç Ù»½ Ñݳñ³íáñ ¿ ÃíáõÙ ãáñë ï³ññ»ñÇ ûñ»ÝùÁ, áñÁ Ϲ³ë³Ï³ñ·»ñ ï³ñµ»ñ »ñ¨³Ï³ÛáõÃÛáõÝÝ»ñÁ Áëï Ýñ³Ýó å³ïϳݻÉáõÃÛ³Ý` Ïñ³ÏÇ, û¹Ç, çñÇ Ï³Ù ÑáÕÇ[...] àñå»ë½Ç ³ÝñçáõÙÁ ѳñ³ï¨»ñ Ùßï³å»ë, áñå»ë½Ç ëï»ÕÍí»ñ ·ñí³Í ·áñÍÁ, ѳñÏ ¿, áñ ݳ ·ïÝ»ñ Çñ ÝÛáõÃÁ, ѳñÏ ¿, áñ ÝÛáõÃ³Ï³Ý ï³ññÁ ³Û¹ ·áñÍÇÝ ï³ñ Çñ ë»÷³Ï³Ý ëáõµëï³ÝódzÝ, Çñ ë»÷³Ï³Ý ϳÝáÝÁ, Çñ ³é³ÝÓݳѳïáõÏ åá»ïÇϳݦ: ê¨ ëÇñï ³ñï³Ñ³ÛïáõÃÛáõÝÁ ¶ñ³ÏùÝ û·ï³·áñÍáõÙ ¿ ²Ý¹ñ» ´ñ»ïáÝÇÝ ÝíÇñí³Í Çñ ¿ëë»Ç Ù»ç, áõñ ·Ý³Ñ³ï»Éáí ´³ßɳñÇ Ù»Í ³í³Ý¹Á ·ñ³Ï³Ý³·ÇïáõÃÛ³Ý Ù»ç, Ïßï³ÙµáõÙ ¿ í»ñçÇÝÇë ³ÛÝ µ³ÝÇ Ñ³Ù³ñ, áñ ݳ ³Ýï»ëáõÙ ¿ ³ÛÝ ËóÝÝ»ñÁ, áñ ÁÝÓ»éáõÙ ¿ ųٳݳϳÏÇó ·ÇïáõÃÛáõÝÁ »ñ¨³Ï³ÛáõÃÛ³Ý áõÅÇ Ñ³Ù³ñ ¨ ë³Ñٳݳ÷³ÏíáõÙ ¿ ÙdzÛÝ §ëï³ïÇÏ »ñ³½áõÙáí¦ (Ñ. I, ¿ç 427-428):

γñ× ÙdzóáõÙ - ï»ËÝÇÏ³Ï³Ý ³Ûë »½ñÇ û·ï³·áñÍáõÙÁ ¶ñ³ÏùÇ ÏáÕÙÇó å³ï³Ñ³Ï³Ý ã¿: ì»ñÁ ÑÇß³ï³Ïí³Í ¿ëë»Ç Ù»ç ¶ñ³ÏùÁ ËáëáõÙ ¿ §·áÉáñßdzóáÕ¦ »ñ¨³Ï³ÛáõÃÛ³Ý Ù³ëÇÝ, »ñµ §å³ïÏ»ñÝ»ñÇ ÙdzÏóáõÙÁ [...] ÁÝϳÉÙ³Ý Ù»ç ³é³ç³óÝáõÙ ¿ ¿É»Ïïñ³Ï³Ý ÉÇóù»ñÇ ³Ù»Ý³ÃáÕáõÃÛáõݦ[...], §ã³ñ³××Ç Ï³ÛͳϦ, §Ï³ñ× ÙdzóáõÙÝ»ñÇ ×³ñ׳ïÛáõݦ (Ñ. I, ¿ç 428): ¿ç 49

ýáõ·³ - Çñ ܳ˳å³ïíáõÃÛáõÝÝ»ñ ·ñùÇ §È³ÛÝ µ³-


ó³Í ³ãù»ñáí¦ ·ÉËáõÙ ¶ñ³ÏùÁ ³é³ÝÓݳÏÇ ³Ý¹ñ³¹³éÝáõÙ ¿ §ýáõ·³ÛÇ ³ñí»ëïÇݦ:

ùíÇ»Ýïǽ٠- 17-ñ¹ ¹³ñáõÙ ØáÉÇÝáëÇ ÑÇÙÝ³Í ÙÇëïÇÏ³Ï³Ý áõëÙáõÝùÝ ¿ ùñÇëïáÝ»³Ï³Ý ϳï³ñ»ÉáõÃÛ³Ý Ù³ëÇÝ, áñÇ ÑÇÙݳñ³ñ ëϽµáõÝùÝ ¿ ϳï³ñÛ³É ÇÝùݳÙ÷á÷áõÃÛ³Ý ¨ ²ëïÍáõÝ ÙdzݳÉáõ Ó·ïáõÙÁ, »ñµ Ñá·ÇÝ ³Ýï³ñµ»ñ ¿ Çñ»ñÇ Ñ³Ý¹»å ¨ ½»ñÍ ³ý»ÏïÝ»ñÇó: ¾¹·³ñ äáÛÇ Ð³í»ñųѳñëÇ ÏÕ½ÇÝ ¨ ²ñÝÑ»ÛÙÇ Ï³Éí³ÍùÁ Áݹ·ÏáÕ ²ñï³Ï³ñ· å³ïÙáõÃÛáõÝÝ»ñ ÅáÕáí³ÍáõÇ Ù»ç ³éϳ ¿ ݳ¨ ÎñÏݳÏÇ ëå³ÝáõÃÛáõÝ Øáñ· ÷áÕáóáõÙ Ýáí»ÉÁ, áñÇ ·É˳íáñ Ñ»ñáëÝ ¿ ú·Ûáõëï ¸Ûáõå»ÝÁ: ²Ý¹ñ³¹³éݳÉáí ·ñ³Ï³Ý ùÝݳ¹³ïáõÃÛ³ÝÁ, ¶ñ³ÏùÁ ·ñáõÙ ¿. §¶ñ³Ï³ÝáõÃÛ³Ý Ñ³Ý¹»å áõÝ»ó³Í ÇÙ ÙïùÇ Ý³Ë³ïñ³Ù³¹ñí³ÍáõÃÛ³Ý Ù»ç ·áõó» Ñ»é³íáñáõÃÛáõÝÁ ³í»ÉÇ ÷áùñ ¿, ù³Ý ëáíáñ³µ³ñ ϳ ·ñ»Éáõ ¨ ϳñ¹³Éáõ, Ùï³ÑÕ³óÙ³Ý ¨ ùÝݳ¹³ïáõÃÛ³Ý ÙÇç¨ - ³ÝóáõÙÁ ³í»ÉÇ ³Ýϳݷ³é ¿ ¨ Ýí³½ ³Ýѳñæ (гñó³½ñáõÛó Ä³Ý Î³ñÛ»ñÇ Ñ»ï, Ñ.II, ¿ç 1257): ¿ç 51

å³ñáÝ î»ëï - äáÉ ì³É»ñÇÇ ºñ»Ïá å³ñáÝ î»ëïÇ Ñ»ï »ñÏÇ Ëáñ³·ÇñÁ ¨ ·É˳íáñ Ñ»ñáëÇ ³ÝáõÝÁ: ꨳ·ñ»ñáõÙ »ñÏÁ Ïñ»É ¿ §ú·Ûáõëï ¸Ûáõå»ÝÇ Ñáõß»ñÁ¦ ³Ýí³ÝáõÙÁ: ¶áÕ³óí³Í Ý³Ù³Ï - ¾¹·³ñ äáÛÇ Ýáí»ÉÝ»ñÇó Ù»ÏÁ` ²ñï³Ï³ñ· å³ïÙáõÃÛáõÝÝ»ñ ÅáÕáí³ÍáõÇó: ¿ç 53

ìÇÉÑ»ÉÙ êï»ÛÝÇó (1836-1900) - ³íëïñdzóÇ ß³ËÙ³ïÇëï, ¹Çñù³ÛÇÝ Ë³ÕÇ í³ñå»ï, ²µÇϳ èáõµÇÝßï»ÛÝ (1882-1961) - É»Ñ ß³ËÙ³ïÇëï` ˳ÕÇ ¿ëûïÇϳÛÇ ç³ï³·áí: ¶ñ³ÏùÁ ß³ËÙ³ï³ÛÇÝ Ë³ÕÇ ëÇñ³Ñ³ñ ¿ñ: Æñ ³Ëͳ¹»Ù ïÕ³Ù³ñ¹Á í»åÇ Í³í³ÉáõÝ ¹ñí³·Ý»ñÇó Ù»ÏÁ ÝíÇñí³Í ¿ Ù»Í ß³ËÙ³ïÇëïÝ»ñÇÝ, áñáÝó Ù»ç ѳïϳå»ë` ²µÇϳ èáõµÇÝßï»ÛÝÇÝ (Ñ.I, ¿ç 144): ¿ç 55

êáõÝ ¹³ñ³ßñç³ÝÇ (10-13-ñ¹ ¹¹.) µÝ³å³ïÏ»ñÝ»ñáõÙ


³éϳ ï³ñ³ÍáõÃÛ³Ý »ñÏáõ ϳñ¨áñ³·áõÛÝ Ñ³ïϳÝÇßÝ»ñÁ` Ó¨Á ¨ ï³ñ³Í³Ï³ÝáõÃÛáõÝÁ, ¹ñë¨áñíáõÙ »Ý ǵñ¨ É»éÝ»ñÇ ½³Ý·í³Í³ÛÝáõÃÛáõÝ ¨ çñÇ Ù³Ï»ñ»ëÇ É³ÛݳñÓ³ÏáõÃÛáõÝ: âÇݳóÇ µÝ³ÝϳñÇãÝ»ñÇÝ Ñ»ï³ùñùñáõÙ ¿ÇÝ áã ³ÛÝù³Ý ѳۻóíáÕ ûµÛ»ÏïÝ»ñÁ ϳ٠ѳۻóáÕÝ ÇÝùÁ, áñù³Ý ï³ñ³ÍáõÃÛáõÝÝ Ç Ñ³Ûï µ»ñ»Éáõ ÁÝóóùÁ, áñ ÝÙ³Ý ¿ ·»Õ³Ýϳñã³Ï³Ý ÷³ÃáõÛÃÁ µ³ó»ÉáõÝ: Üñ³Ýó ·ÉáõË·áñÍáóÝ»ñÁ ÑÇñ³íÇ Ý»ñßÝãáõÙ »Ý §·Çï³Ïóí³Í »ñ³½³ï»ëáõÃÛ³Ý íÇ׳Ϧ, áñÇ Ù»ç ³é³ñϳݻñÁ ϻݹ³Ý³ÝáõÙ »Ý, ³½³ï³·ñíáõÙ »Ý` ÷á˳ϻñåáõÙÝ»ñÇ å³ïñ³ëï, ¨ Çñ»Ýù ÇëÏ ³ñ³ñáõÙ »Ý Çñ»Ýó ׳ϳﳷÇñÁ: âÇÝ³Ï³Ý Ù»Í³·áõÛÝ í³ñå»ïÝ»ñÇ µÝ³å³ïÏ»ñÝ»ñÇ Ù»ç ¶ñ³ÏùÁ ï»ëÝáõÙ ¿ñ ɳÛݳÍÇñ ³ß˳ñÑÇ Ñ³í»ñÅáõÃÛáõÝÁ, ÇÝãÝ Çñ Ñ»ñÃÇÝ Ý»ñϳ۳ÝáõÙ ¿ñ ǵñ¨ Ù³ñ¹áõ Ù»ç Ù³ñ¹Ï³ÛÇÝÇ µ³ó³ñÓ³Ï ³ñÅ»ùÇ Ñ³Û»ÉÇ, ³ñÃáõÝ, ѳí»ñÅáñ»Ý ·áñÍáÕ Ñá·áõ Ù³ñÙݳíáñáõÙ, áñÁ ë÷éíáõÙ ¿ ÏÛ³ÝùÇ ³ÝÁݹ·ñÏ»ÉÇ Ù³ñÙÝáí Ù»Ï` ó÷³Ýó»Éáí Ýñ³ Ûáõñ³ù³ÝãÛáõñ µççÇ Ù»ç: ¿ç 61

îñÇëï³ÝÇ ÑáííÇ ëñÇÝ·Á - ÝϳïÇ áõÝÇ èÇ˳ñ¹ ì³·Ý»ñÇ §îñÇëï³Ý ¨ ƽáɹ³¦ ûå»ñ³ÛÇ »ññáñ¹ ·áñÍáÕáõÃÛ³Ý Ù»Õ»¹ÇÝ: ƽáɹ³ÛÇ Ñáõß»ñáí ï³ñí³Í îñÇëï³ÝÁ ³Ï³Ýç ¿ ¹ÝáõÙ ÑáííÇ ëñÇÝ·Ç áÕµ³Ó³ÛÝ »É¨¿çÝ»ñÇÝ: ºñ³Åßï³·ÇïáõÃÛ³Ý Ù»ç ·áñÍ³Í³Ï³Ý ¿ §îñÇëï³Ý ³Ïáñ¹Á¦, ǵñ¨ ³ÝÓÏáõÃÛ³Ý, ³ÝáõñçÇ ¨ éáÙ³ÝïÇÏ³Ï³Ý Ý»ñ¹³ßݳÏáõÃÛ³Ý ËáñÑñ¹³ÝÇß: ¿ç 63

²é³Ýó í»ñ³¹³ñÓÇ ÑáíÇïÁ - ËáëùÁ ·ÝáõÙ ¿ èáÏá ·»ïÇ ßáõñçÁ ÁÝÏ³Í ÑáíïÇ Ù³ëÇÝ, áñÝ Áëï ³é³ëå»ÉÇ ëï»ÕÍ»É ¿ Øáñ·³ÝÇ Ñ³í»ñųѳñëÁ: γ˳ñ¹í³Í ³Û¹ í³ÛñáõÙ µÝ³ÏíáõÙ ¿ÇÝ ³Ýѳí³ï³ñÇÙ ³ëå»ïÝ»ñÁ: ØdzÛÝ ÎÉáñ ë»Õ³ÝÇ ³ëå»ïÝ»ñÇó ȳÝë»ÉáïÇÝ Ñ³çáÕí»ó Ç ãÇù ¹³ñÓÝ»É Ï³Ë³ñ¹³ÝùÁ ¨ ³½³ï³·ñ»É ϳɳݳíáñí³Í ³ëå»ïÝ»ñÇÝ: ¿ç 65

γ¹³ëïñÇ Éáõë³ÝóùÝ»ñáõÙ - ÜáÛ»É ¸»íáÛÇ ÂÇûé-


ÝÇÏ å³Ý¹áÏÁ ·ñùÇ å³ïÙí³ÍùÝ»ñÇó Ù»ÏÇ Ëáñ³·ÇñÝ ¿ (Noël Devaulx, L’Auberge Papillon, Gallimard, 1945): ¿ç 69

³ÝÙß³Ï ÑáÕ - ³Ûë ѳëϳóáõÃÛáõÝÁ Ý߳ݳϳÉÇ ï»Õ ¿ ½µ³Õ»óÝáõÙ ¶ñ³ÏùÇ »ñ¨³Ï³ÛáõÃÛ³Ý Ù»ç: Æñ ØÇ ù³Õ³ùÇ Ó¨Á ·ñùáõÙ ¶ñ³ÏùÁ Ñëï³Ï»óÝáõÙ ¿ Ýñ³ Ý߳ݳÏáõÃÛáõÝÁ. §³ÝáñáßáõÃÛáõÝ, áñÁ ï»Õ-ï»Õ Ù³é³ËáõÕáí ¿ å³ïáõÙ ù³Õ³ùÇ ³Û¹ ͳÛñ»ñÁ` ¹³ñÓÝ»Éáí Ýñ³Ýó »ñ³½³ÝùÇ ï³ñ³ÍùÝ»ñ¦ (Ñ.II, ¿ç 792, 802): ¿ç 73

ÏÛ³ÝùÇ ×³Ù÷³Ý»ñ - ³éÝí³Í ¿ ¸³ÝÃ»Ç ²ëïí³Í³ÛÇÝ Ï³ï³Ï»ñ·áõÃÛ³Ý §¸ÅáËùǦ ³é³çÇÝ ïáÕÇó. Nel mezzo del cammin di nostra vita Mi ritrovai per una selva oscura, Ché la diritta via era smarrita.


DU MÊME AUTEUR

Aux éditions José Corti

AU CHâTEAU D’ARGOL, roman, 1938 UN BEAU TéNéBREUX, roman, 1945 LIBERTé GRANDE, poèmes, 1946 ANDRé BRETON, quelques aspects de l’écrivain, essai, 1948 LE ROI PÊCHEUR, pièce de théâtre, 1948 LA LITTéRATURE à L’ESTOMAC, pamphlet, 1950 LE RIVAGE DES SyRTES, roman, 1951 (L’auteur refuse le prix Goncourt décerné à son roman l’année de sa parution.) PROSE POUR L’éTRANGÈRE, poème, 1952 UN BALCON EN FORÊT, récit, 1958 PRéFéRENCES, essais, 1961 LETTRINES, critique, 1967 LA PRESqU’îLE, nouvelles, 1970 LETTRINES II, 1974 LES EAUX éTROITES, récit, 1976 EN LISANT EN éCRIVANT, critique, 1980 LA FORME D’UNE VILLE, essai sur Nantes, 1985 AUTOUR DES SEPT COLLINES, 1988 CARNETS DU GRAND CHEMIN, 1992 ENTRETIENS 1970-2001, 2002

Aux éditions Gallimard

ŒUVRES COMPLÈTES, Edition établie par Bernhild Boie avec, pour le deuxième volume, la collaboration de Claude Dourguin, Collection Bibliothèque de la Pléiade, tome I, 1989, tome II, 1995


кÔÆܲÎÆ ²ÚÈ ¶àð̺ðÀ

9@‰i t@ON; =OˆNˆOˆuD@Tk{@T•

²ð¶àÈÆ ²ØðàòàôØ, í»å, 1938 ²Ô̲¸ºØ îԲزð¸À, í»å, 1945 ²¼²îàôÂÚàôÜ ØºÌ, ³ñÓ³Ï µ³Ý³ëï»ÕÍáõÃÛáõÝÝ»ñ, 1946 ²Ü¸ðº ´ðºîàÜ, ·ñáÕÇ ï³ñµ»ñ »½ñ³·Í»ñÁ, ¿ëë», 1948 ²ðø² ÒÎÜàðêÀ, åÇ»ë, 1948 ¶ð²Î²ÜàôÂÚàôÜÀ êî²ØàøêÆ Øºæ, å³ÙýÉ»ï, 1950 êÆðîÆ ¶ºî²öÀ, í»å, 1951 (³ñųݳó»É ¿ ¶áÝÏáõñÇ Ùñó³Ý³ÏÇ,

áñÇó Ñ»ÕÇݳÏÁ Ññ³Å³ñí»É ¿ ) ²ðÒ²Î` ²Ü̲ÜàÂàôÐàô вزð, ³ñÓ³Ï åá»Ù, 1952 ä²îÞ¶²Ø´ ²Üî²èàôØ, å³ïÙí³Íù, 1958 ܲʲä²îìàôÂÚàôÜܺð, ¿ëë»Ý»ñÇ ÅáÕáí³Íáõ, 1961 ÈÆîºðܺð, Ýáóï»ïñ»ñ, 1967 ºð²ÎÔ¼Æ, å³ïÙí³ÍùÝ»ñ, 1970 ÈÆîºðܺð II, 1974 ÜºÔ æðºð, å³ïÙí³Íù, 1976 βð¸²ÈÆê ¶ð²èºÈàì, Ýáûñ` ÁÝûñóáÕÇ ¨ ·ñáÕÇ, 1980 ØÆ ø²Ô²øÆ ÒºìÀ, ¿ëë» Ü³ÝïÇ Ù³ëÇÝ, 1985 Úà ´ÈàôðܺðÆ ÞàôðæÀ, Ýáûñ ÐéáÙÇ Ù³ëÇÝ, 1988 Üàºð ØºÌ Ö²Ü²ä²ðÐÆò, 1992 вðò²¼ðàôÚòܺð 1970 -2001, 2002

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ºðκðÆ ÈƲβî²ð ÄàÔàì²Ìàô, ´»ñÝÑÇɹ ´áÛ»Ç Ññ³ï³ñ³-

ÏáõÃÛáõÝÁ` Ù³ëݳÏóáõÃÛ³Ùµ ÎÉá¹ ¸áõñ·»ÝÇ (ѳïáñ »ñÏñáñ¹), äɻ۳¹Ç ·ñ³¹³ñ³ÝÇ Ù³ï»Ý³ß³ñ, ѳïáñ I, 1989, ѳïáñ II, 1995


LA COLLECTION La création de cette collection de littérature francophone contemporaine en édition bilingue français-arménien est le prolongement d’un travail éditorial engagé par les éditions Actual Art depuis plusieurs années. Les activités multiples de cette structure de création et de diffusion culturelle l’ont placée au carrefour de différentes disciplines: arts visuels, critique d’art, essais, poésie, patrimoine… Au coup par coup, au fil des rencontres et des opportunités, des ouvrages ont vu le jour, nombre d’entre eux dans le domaine de la littérature et publiés pour la plupart en éditions bilingues. Pour Actual Art, il s’agit aujourd’hui de proposer un travail raisonné et prospectif qui vise à combler en partie les lacunes de jour en jour plus flagrantes en Arménie quant à la connaissance et à la diffusion de la littérature francophone contemporaine. La collection «Littérature francophone contemporaine» est portée par un comité éditorial franco-arménien chargé d’établir un corpus prioritaire et un ordre de publication.


вì²ø²ÌàôÜ üñ³ÝëdzϳÝ, ÇÝãå»ë ݳ¨ ³ÛÉ ýñ³Ýë³Ëáë »ñÏñÝ»ñÇ Å³Ù³Ý³Ï³ÏÇó ·ñ³Ï³ÝáõÃÛ³Ý »ñÏÉ»½íÛ³Ý (ýñ³Ýë»ñ»Ý ¨ ѳۻñ»Ý) ѳí³ù³ÍáõÇ ëï»ÕÍáõÙÁ »ñϳñ ï³ñÇÝ»ñÇ Ññ³ï³ñ³Ïã³Ï³Ý ³ß˳ï³ÝùÇ ³ñ¹ÛáõÝù ¿, áñ ݳ˳ӻéÝ»É ¿ ²Ïïáõ³É ²ñí»ëïÇ Ññ³ï³ñ³ÏãáõÃÛáõÝÁ£ Øß³ÏáõÛÃÇ ëï»ÕÍÙ³Ý ¨ ï³ñ³ÍÙ³Ý µ³½áõÙ ·áñÍáõÝ»áõÃÛáõÝÝ»ñÁ, ï³ñµ»ñ µÝ³·³í³éÝ»ñ »Ý Áݹ·ñÏáõÙ© ï»ëáÕ³Ï³Ý ³ñí»ëï, ³ñí»ëïÇ ùÝݳ¹³ïáõÃÛáõÝ, ¿ëë», åỽdz, ųé³Ý·áõÃÛáõÝ©©© Ø»ÏÁ ÙÛáõëÇ »ï¨Çó, ѳݹÇåáõÙÝ»ñÇ Å³Ù³Ý³Ï ¨ å³ï»Ñ ³éÇÃÝ»ñáí ÉáõÛë ï»ë³Ý µ³í³Ï³Ý Ãíáí ·áñÍ»ñ, áñáÝó Ãíáõ٠ݳ¨ª ·ñ³Ï³Ý ëï»Õͳ·áñÍáõÃÛáõÝÝ»ñ, Ù»Í Ù³ëÁ »ñÏÉ»½íÛ³Ý Ññ³ï³ñ³ÏáõÃÛ³Ùµ£ ²Ûëûñ ²Ïïáõ³É ³ñí»ëïÇ ³éç¨ ËݹÇñ ¿ ¹ñíáõÙ ïñ³Ù³µ³Ý³Ï³Ý ¨ Ñ»é³Ýϳñ³ÛÇÝ ³ß˳ï³Ýù Çñ³Ï³Ý³óÝ»É, áñÇ Ýå³ï³ÏÝ ¿ ÉÇÝ»Éáõ Ù³ë³Ùµ Éñ³óÝ»É ³ÛÝ µ³ó»ñÁ, áñáÝù ûñ»óûñ ³í»ÉÇ »Ý Ëáñ³Ýáõ٠г۳ëï³ÝáõÙ ýñ³ÝëÇ³Ï³Ý Å³Ù³Ý³Ï³ÏÇó ·ñ³Ï³ÝáõÃÛ³Ý ×³Ý³ãÙ³Ý ¨ ï³ñ³ÍÙ³Ý áÉáñïáõÙ£ §üñ³ÝëÇ³Ï³Ý Å³Ù³Ý³Ï³ÏÇó ·ñ³Ï³ÝáõÃ۳ݦ ѳí³ù³Íáõ ëï»ÕÍ»Éáõ ·áñÍáõÙ Ý»óáõÏ ¿ ϳݷÝáõÙ ýñ³Ýë¬Ñ³ÛÏ³Ï³Ý Ññ³ï³ñ³Ïã³Ï³Ý ÙÇ Ù³ëݳÅáÕáí, áñ ѳÝÓÝ ¿ ³éÝáõ٠ѳëï³ï»É ³é³çݳϳñ· ѳí³ù³Íáõ ¨ Ññ³ï³ñ³ÏáõÃÛ³Ý Ï³½Ù³Ï»ñåã³Ï³Ý ѳñó»ñÁ£


COMITE EDITORIAL Collection Littérature francophone contemporaine Président: Patrick Bazin Coordination: Karine Bec Léon Azatkhanian Comité éditorial: Anahite Avetissian, Laurent Gremaud, Anelka Grigorian, Naïra Manoukian, Mkrtich Matevosyan, Gérard Meudal, Rouzan Mirzoyan, Mariné Petrossian, Chouchanig Tamrazian, Nevart Vartanian, Ina yeritzian, Lilith Zakarian. Avec le soutien de l’Ambassade de France en Arménie. En partenariat avec la Bibliothèque Municipale de Lyon (France), et la Bibliothèque Nationale pour la jeunesse Khenko - Aper. Remerciements à Anelka Grigorian, Bertrand Fillaudeau et Jean-Lous Leutrat.

ACTUAL ART Créé en 1995, Actual Art est une organisation culturelle (NGO) dont la vocation est de développer un espace d’expression et d’échanges culturels, en particulier dans l’art contemporain. Actual Art édite la revue «a» qui tente d’énoncer les principales problématiques de ce secteur, en accompagnant l’actualité de la création et en comparant les grandes tendances artistiques observables dans différentes régions du monde. Actual Art a également publié en éditions bilingues des œuvres littéraires et poétiques, arméniennes et étrangères, appartenant au patrimoine classique aussi bien qu’à la production contemporaine. Parmi les auteurs qui figurent au catalogue: Baudelaire, Picasso, Pouchkine, Mandelstam...


Ðð²î²ð²Îâ²Î²Ü ÎàØÆîº Ä³Ù³Ý³Ï³ÏÇó ýñ³ÝÏáýáÝ ·ñ³Ï³ÝáõÃÛ³Ý Ñ³í³ù³Íáõ ܳ˳·³Ñª ä³ïñÇÏ ´³½»Ý Îáñ¹ÇݳïáñÝ»ñª γñÇÝ ´»ù È»áÝ ²½³ï˳ÝÛ³Ý Ðñ³ï³ñ³Ïã³Ï³Ý ÏáÙÇï» ¬ ²Ý³ÑÇï ²í»ïÇëÛ³Ý, Èáñ³Ý ¶ñ»Ùá, ²Ý»Éϳ ¶ñÇ·áñÛ³Ý, ܳÇñ³ سÝáõÏÛ³Ý, ØÏñïÇã سèáëÛ³Ý, Ä»ñ³ñ ػṳÉ, èáõ½³Ý ØÇñ½áÛ³Ý, سñÇÝ» ä»ïñáëÛ³Ý, Þáõß³ÝÇÏ Â³Ùñ³½Û³Ý, Üí³ñ¹ ì³ñ¹³ÝÛ³Ý, Æݳ ºñÇóÛ³Ý, ÈÇÉÇà ¼³ù³ñÛ³Ý: úųݹ³ÏáõÃÛ³Ùµª г۳ëï³ÝáõÙ üñ³ÝëdzÛÇ ¹»ëå³ÝáõÃÛ³Ý: ÀÝÏ»ñ³ÏóáõÃÛ³Ùµª ÈÇáÝÇ ø³Õ³ù³ÛÇÝ ¶ñ³¹³ñ³ÝÇ ¨ ÊÝÏá-²åáñ ³Ýí³Ý ³½·³ÛÇÝ Ù³ÝÏ³Ï³Ý ·ñ³¹³ñ³ÝÇ: гïáõÏ ßÝáñѳϳÉáõÃÛáõÝ ²Ý»Éϳ ¶ñÇ·áñÛ³ÝÇÝ, ´»ñïñ³Ý üÇÛá¹áÛÇÝ »õ ijÝ-ÈáõÇ ÈÛáïñ³ÛÇÝ:

²Îîàô²È ²ðìºêî ²Ïïáõ³É ³ñí»ëïÁª ëï»ÕÍí³Í 1995 ÃíÇÝ, Ùß³ÏáõóÛÇÝ ÙÇáõÃÛáõÝ ¿ (NGO), áñÇ ÏáãáõÙÝ ¿ ½³ñ·³óÝ»É Ñ³ïϳå»ë ųٳݳϳÏÇó ³ñí»ëïÇ ³ñï³Ñ³ÛïÙ³Ý áÉáñïÁ ¨ Ùß³ÏáõÃÛ³ÛÇÝ ÷á˳ݳÏáõÙÝ»ñÁ£ ²Ïïáõ³É ³ñí»ëïÁ Ññ³ï³ñ³ÏáõÙ ¿ ³ ѳݹ»ëÁ, áñÁ Ó·ïáõÙ ¿ µ³ó³Ñ³Ûï»É ³Ûë µ³ÅÝÇ ÑÇÙÝ³Ï³Ý ËݹÇñÝ»ñÁ, áõÕ»Ïó»Éáí ³ñ³ñÙ³Ý ³ñ¹Ç³Ï³ÝáõÃÛáõÝÁ ¨ ѳٻٳï»Éáí ³ñí»ëïÇ ¹Çï³ñÏíáÕ Ù»Í Ñ³ÏáõÙÝ»ñÁ ³ß˳ñÑÇ ï³ñµ»ñ ßñç³ÝÝ»ñáõÙ£ ²Ïïáõ³É ³ñí»ëïÁ Ññ³ï³ñ³Ï»É ¿ ݳ¨ »ñÏÉ»½í۳ݪ ѳۻñ»Ý ¨ ûï³ñ É»½íáí, ·ñ³Ï³Ý ³ñÓ³Ï ¨ ã³÷³Íá ëï»Õͳ·áñÍáõÃÛáõÝÝ»ñ, áñáÝù áã ÙdzÛÝ ¹³ë³Ï³Ý ·ñ³Ï³ÝáõÃÛ³Ý Å³é³Ý·áõÃÛáõÝÝ»ñ »Ý, ³ÛÉ Ý³¨ª ųٳݳϳÏÇó ·áñÍ»ñ£ лÕÇݳÏÝ»ñÁ, áñáÝù Ý»ñϳ۳óí³Í »Ý óáõó³ÏáõÙ© ´á¹É»ñ, äÇϳëá, äáõßÏÇÝ, سݹ»Éßï³Ù©©©


déjà paru:

Jean Giono L’Homme qui plantait des arbres et autres nouvelles traduit par Nevart Vardanian

Henri Michaux Plume traduit par Chouchanik Tamrazian

Charles Juliet Lambeaux traduit par Nevart Vardanian

Robert Pinget Fable traduit par Anahit Avetissian

Julien Gracq Les eaux étroites traduit par Lilith Grigorian à paraître

Jean Echenoz Ravel traduit par Chouchanik Tamrazian ³ñ¹»Ý Ññ³ï³ñ³Ïí³Í

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littérature francophone contemporaine

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