La petite histoire du Louvre-Lens - spécial 5e anniversaire

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LA PETITE HISTOIRE

LOUVRE

DU ✛ ✛

LENS

D U 2 AU 10 D ÉC E M B R E 2017

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Marie Lavandier

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directrice du musée du Louvre-Lens

« Cet anniversaire doit être la suite d’un rêve commun »

Quelle est votre vision du Louvre-Lens ?

Le Louvre-Lens c’est le « Louvre autrement », réussissant le grand écart permanent entre des publics diamétralement opposés. Nous accueillons aussi bien des personnes habituées depuis longtemps à se rendre dans les musées, que des visiteurs qui ne les fréquentaient pas avant l’ouverture du Louvre-Lens. La Galerie du temps sert parfaitement cette double ambition. Elle offre au connaisseur une expérience nouvelle en présentant les collections du Louvre d’une manière totalement inédite. Elle propose aussi au public non initié une première expérience très sensorielle, intuitive, marquée par la liberté. Le Louvre-Lens, ce sont aussi des expositions temporaires d’envergure internationale. Grâce à une médiation innovante et diversifiée, elles allient excellence culturelle et accessibilité au plus grand nombre. Ce même objectif prévaut dans le Pavillon de verre, dont les expositions valorisent la richesse des musées des Hauts-de-France. Mais plus qu’un musée, le Louvre-Lens est une cité culturelle. Sa vocation est de proposer une expérience artistique globale. La Scène et ses spectacles, le Centre de ressources et sa médiathèque, les Coulisses dévoilant les réserves et l’atelier de restauration d’œuvres, le parc et ses animations estivales : tout contribue à faire du Louvre-Lens un lieu privilégié d’échange et de rencontre.

Quel est le bilan du Louvre-Lens après cinq ans d’existence ?

En cinq ans, ce sont 3 168 œuvres exposées, près de 15 000 activités de médiation proposées au public individuel, plus de 370 événements à la Scène et au Centre de ressources. La richesse de cette offre culturelle a permis d’attirer 2,8 millions de visiteurs. Le Louvre-Lens est aujourd’hui le troisième musée le plus fréquenté de France, en dehors de Paris. C’est exceptionnel pour une ville de 33 000 habitants ! Mais le plus important, c’est que nous avons réussi à fidéliser un public local nombreux, significativement plus populaire et plus familial qu’ailleurs. Il va de pair avec notre choix de mettre la médiation humaine au cœur du projet. Nous avons développé des activités pour tous les publics, disponibles à tout moment ou presque, et pour

certaines totalement gratuites. J’ai notamment souhaité enrichir l’offre en direction des familles, en accueillant les parents de très jeunes enfants et en favorisant les approches intergénérationnelles, avec les grands-parents par exemple. Pour autant, les touristes ne sont pas absents : nous accueillons 35 % de public extrarégional, dont 9 % de Parisiens et 17 % de visiteurs internationaux. Leurs dépenses génèrent environ 20 millions d’euros de retombées économiques par an sur le territoire. Aujourd’hui, grâce à une démarche partenariale extrêmement forte, le Louvre-Lens a trouvé sa place au cœur d’un territoire en redéveloppement, dont il accompagne le rayonnement culturel mais aussi le développement économique et social. À ce titre, nous menons de nombreuses actions à destination des publics du champ social, de la santé, du handicap et de l’insertion. De ce point de vue, je dirais que nous contribuons à construire un territoire où il fait meilleur vivre.

Comment cet anniversaire a-t-il été pensé ?

Je ne voulais pas d’un anniversaire où nous aurions été dans l’autocélébration. Je voulais que l’on retrouve l’esprit qui a prévalu à la naissance du Louvre-Lens : celui d’un musée voulu et porté par la région et ses habitants, celui d’un territoire capable de rêver. J’aimerais que cet anniversaire soit la suite de ce rêve commun. Il y a six mois, nous avons donc lancé un appel à nos partenaires. Des groupes de travail se sont constitués, avec des collectivités, entreprises, associations, équipements culturels, établissements d’enseignement. Nous avons aussi dialogué avec le public et les voisins pour connaître leurs envies. Il en ressort un programme festif et gratuit, qui permettra à chacun de prendre part aux réjouissances. Il y aura notamment des concerts, un rassemblement de fanfares, un grand bal populaire, la création d’une œuvre collective, des ateliers pour les enfants et les familles, etc. Autant d’événements faisant que cet anniversaire contiendra toutes les facettes du Louvre-Lens.



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Les 10 dates-clés de l’histoire du musée

Le musée raconté par ses visiteurs

Programme des festivités des 5 ans du Louvre-Lens


Les 10 dates-clés de l’histoire du musée

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Le ministre de la Culture et de la Communication Jean-Jacques Aillagon plaide en faveur d’une décentralisation des grands établissements culturels parisiens. En novembre, Guy Delcourt, maire de Lens, porte la candidature de sa ville à l’accueil d’une antenne du Louvre. Arras, Boulogne-sur-Mer, Calais, Valenciennes et Amiens déposent également leur candidature.

Le ministre de la Culture et de la Communication Renaud Donnedieu de Vabres et le Président du Louvre Henri Loyrette visitent Lens, alors ville candidate. Ils sont interpellés par trois veuves de mineurs qui plaident avec humour et spontanéité pour l’installation du Louvre à Lens. Une rencontre improbable mais chaleureuse, à l’image des habitants du bassin minier, qui contribuera au choix de la ville de Lens. Le 29 novembre 2004, le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin désigne Lens comme ville d’accueil du nouveau Louvre.


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5 ans auront été nécessaires pour aboutir au geste le plus symbolique : la pose de la première pierre du musée, en présence de Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la Communication. Le musée s’installe sur le site de l’ancienne Fosse 9, le jour de la Sainte-Barbe, patronne des mineurs. Le même jour ouvre la Maison du projet, lieu d’information sur le futur musée. Elle accueillera des milliers de visiteurs curieux et enthousiastes. Le projet architectural du Louvre-Lens est confié à l’agence japonaise SANAA, associée à la paysagiste Catherine Mosbach pour l’aménagement du parc de 20 hectares.

Le musée du Louvre-Lens est inauguré par le président de la République François Hollande. Les premiers visiteurs émerveillés affluent par milliers. Le Louvre-Lens entre dans l’histoire des grands musées internationaux. La salle de spectacle du musée – la Scène – accueille ses premiers spectateurs avec un rendez-vous jeune public, Wouaf Art. Chaque saison, la Scène accueille près de 50 spectacles ou conférences pour toute la famille.


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Accueil du millionième visiteur, une touriste originaire d’Antibes. Depuis son inauguration, le musée a accueilli en 5 ans plus de 2,8 millions de visiteurs et se classe dans le trio de tête des musées les plus fréquentés en France, hors Paris. Le chef doublement étoilé Marc Meurin, originaire de Lens, ouvre le restaurant du musée : L’Atelier de Marc Meurin. Sa cuisine raffinée et audacieuse fait le bonheur des gastronomes.

Le musée du Louvre-Lens organise la première visite en France pour les bébés à partir de 9 mois : « Bébé au musée ». Le musée ne cessera ensuite d’innover en organisant des activités inédites, ludiques et originales : visites-jeux en famille, ateliers pour les enfants sans leurs parents, stage de formation pour les grands parents, etc. Près de 3 000 activités sont organisées chaque année !


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Pour la première fois, le musée développe une série d’activités gratuites en plein air, dans son parc enchanteur de 20 hectares : visites botaniques, cours de yoga, graffs, jogging guidé, etc. Des centaines de familles viennent profiter du parc pour un pique-nique, une balade à pied ou à vélo ou encore un atelier créatif. Une autre manière de découvrir le musée !

Le Louvre-Lens a 5 ans ! Pour célébrer cet anniversaire, le musée propose neuf jours de fête, du samedi 2 au dimanche 10 décembre. À cette occasion, programmation exceptionnelle, à l’image de ce « Louvre autrement » : un musée ouvert à tous, innovant et participatif. (Programme pages 16 à 19)


Le musée raconté par ses visiteurs

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Elisabeth Watine (Givenchy-en-Gohelle)

Pétition en bande organisée Elisabeth est une femme aux mille vies. Ancienne présidente de l’Office de Tourisme de la ville, elle est également vice-présidente de l’association des Amis du Louvre-Lens. Ainsi que de la Fédération régionale des amis des musées. La naissance du musée doit probablement quelque chose à son dynamisme fédérateur. « Avec un ami, nous avons créé en 2003 le comité de soutien au projet. Nous nous disions que cela pouvait peser dans la balance de montrer que la population s’impliquait dans cette candidature. Nous avons donc lancé une pétition. » Un livre d’or est installé en mairie. Et l’initiative est relayée à travers la ville. « L’engouement des Lensois a été

immédiat. Nous avons recueilli 8 000 signatures en moins de six mois. Nous les avons adressées au

ministère de la Culture », se souvient Elisabeth. Aujourd’hui réalité, le musée fait partie intégrante de sa vie. Rien n’échappe à sa gourmandise. Des stages de formation dédiés aux grands-parents afin qu’ils ouvrent le Louvre à leurs petits-enfants, aux expositions et aux rendez-vous de la Scène, elle n’en perd pas une miette.

Michèle Villetard (Lens)

Le premier pas dans la Galerie du temps Esprit ouvert sur le monde, Michèle vit le Louvre-Lens comme une inépuisable source de découverte et de partage. « Ce musée est beau, intelligent. Il a un énorme respect pour le visiteur car ici, rien n’est écrasant. Et pourtant, des œuvres majeures sont rendues accessibles à tous. On désacralise. Sans démagogie. » Un peu à la manière des récits mystérieux des mythologies, elle est choisie par le destin lors de l’ouverture le 4 décembre 2012. « J’ai pénétré la première dans la Galerie du temps. On nous avait conseillé d’éviter la cohue du premier jour. Je me suis dit que c’était trop bête de rater cela. À 16h30, j’étais devant les grilles. Seule avec une amie. » Petit à petit, les gens arrivent. « Lorsque les grilles s’ouvrent, tout le monde s’avance. J’entre dans le musée. Et là on me dit : vous êtes la première visiteuse. » La suite se déroule comme dans un rêve. La Galerie est là. Rien que pour elle. « L’émotion était très forte face au déploiement des œuvres. Et puis il y avait cette lumière douce. Mes yeux se sont posés sur La Liberté guidant le peuple. Ces œuvres qui sont là, offertes, c’est émouvant de beauté. »


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Angèle Garbe (Felleries)

Le musée, c’est aussi pour les bébés ! Il n’y a pas que les bébés nageurs pour ouvrir les plus jeunes au monde. Habitante de l’Avesnois, Angèle joue la carte du LouvreLens. « J’ai d’abord inscrit mon fils de deux ans à la visite Bébé au musée lorsqu’il avait 12 mois, et plus récemment au Musée des tout-petits », explique-t-elle. Elle poursuit : « L’implication du personnel est bluffante. J’ai adoré la façon dont la médiatrice culturelle amène la découverte sensorielle. »

Martine Lannoy (Montigny-en-Gohelle)

Messager des quatre vents Son amour pour le Louvre-Lens dégage une énergie incroyable. D’ailleurs, ce n’est pas de l’amour, c’est de la rage. Lorsqu’elle part en vacances, Martine emporte avec elle des plaquettes de promotion du musée. « Dès que je croise un office de tourisme, j’entre. Et je demande s’ils le connaissent. Pour eux, le Louvre, c’est Paris. Alors je leur dis de se brancher sur le site du Louvre-Lens. On parle du musée, je les encourage à venir à Lens. Et je laisse les plaquettes. »

VRP autoproclamée du Louve-Lens, elle n’a de cesse d’en ouvrir les portes au plus grand nombre. De fait, l’approche des couleurs, des animaux, des textures a littéralement embarqué son bout de chou, pour qui le musée est aussi naturel qu’un tour de balançoire. Elle raconte ainsi : « J’ai pu reprendre les

astuces pour mener des visites avec lui dans d’autres musées. »

Depuis, « Le Louvre-Lens est devenu un moment de partage en famille. » Et lorsqu’Angèle dit à son petit Armand qu’ils s’y rendent, elle obtient en retour un grand sourire !

« Parce que ce musée me parle. Parce qu’il me donne beaucoup et que je veux le servir. Je veux en montrer le chemin à ceux qui ne le connaissent pas. » C’est ainsi qu’elle organise chaque année un rendez-vous d’artistes dans le parc du musée. « C’est un prétexte pour faire entrer les gens à l’intérieur. » Elle ajoute avec un enthousiasme débordant : « L’art est ouvert à tous. Il sert à s’évader. En regardant une œuvre, vous traversez des pays, des époques, vous croisez des religions différentes ! » Son plus grand bonheur ? Donner quelques clés aux enfants. Et savoir qu’ils ont à leur tour entraîné leurs parents du côté de la Galerie du temps.


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Anthony Romon (Carvin)

Du Racing Club au Louvre-Lens Anthony est instituteur à Carvin. Il sait comme personne à quoi ressemble un grand moment d’émotion collective. Et pour cause. Il est issu d’une famille où l’on est supporter du RC Lens de père en fils. La flamme si particulière qui lui fait aimer les Sang et Or se révèle avec la même intensité alors que le Louvre-Lens n’est qu’un projet. Lorsqu’il devient une certitude, une idée traverse Anthony. Faire de sa classe de CE2 la pre-

mière qui pénétrerait dans la Galerie du temps. « Je me disais qu’il y aurait de la

concurrence. Mais pour le symbole, pour que les élèves puissent dire qu’ils avaient vécu ce moment unique, j’ai tout fait pour qu’on atteigne cet objectif d’être les premiers. » Et il y parvient. Un moment émouvant, consacré par la remise d’un petit diplôme.

Virginie Bigourd (Souchez)

Bête de Scène Elle est totalement accro. Aucun recoin du Louvre-Lens n’a de secret pour Virginie. Et, de l’équipe d’accueil aux médiateurs, chacun la reconnait au premier coup d’œil. « Je participe à tous les spectacles de la Scène, à chaque exposition, aux ateliers, conférences, visites guidées… C’est un vrai plaisir de voir et revoir les expos. Donc, maintenant, les gens me reconnaissent », s’amuse-t-elle. Parmi ses rendez-vous favoris : ceux de la Scène. En

tant que fidèle de la salle de spectacles, elle ne rate rien des nombreuses « expériences artistiques ». Par expériences, elle entend les déclinaisons

Parallèlement, en tant que papa, Anthony ouvre aussi les portes du musée et de ses ateliers à ses enfants âgés de 3, 6 et 8 ans. Fan absolu, il ne rate rien à titre personnel. En 2016, il prête même un énorme drapeau à l’effigie de l’ancien défenseur Valérien Ismaël, pour l’exposition dédiée aux supporters du RC Lens dans le Pavillon de verre.

thématiques imaginées à partir d’une œuvre de la Galerie du temps ou d’une exposition temporaire. À ses yeux, les rendez-vous de la Scène vont au-delà du seul moment artistique. Ils rassemblent. En la matière, son grand souvenir remonte à une soirée de 2016. « C’était pour l’exposition Dansez, embrassez qui vous voudrez. Un bal costumé avait été organisé. Une troupe invitait le public à danser. » Cela ne pouvait qu’enthousiasmer Virginie, ambassadeur haut en couleurs du musée.


Sabine Heintze

Pierre Delengaigne

Le Louvre au bout de la rue

(Bouvigny-Boyeffles)

Il crée le Louvre-Bouvigny dans son école Pour Pierre, directeur de l’école maternelle Marie-Curie à Bouvigny-Boyeffles, le LouvreLens est un « atout formidable pour ouvrir les esprits ». Il s’en inspire régulièrement. Et pour cause, il a créé un musée au sein de son établissement : le Louvre-Bouvigny. « Il a un rayonnement dans la vie du village ». Cette salle reçoit expositions, pièces de théâtre, concerts. « C’est un espace où l’artiste vient s’exprimer, un lieu gratuit pour montrer ce que l’on fait. C’est en quelque sorte une

plateforme libre et gratuite dédiée à la culture. » L’effet Louvre-Lens ne s’arrête

pas là. Il y a fort à parier qu’il ait influencé le destin des enfants de Pierre. Son aîné a intégré les Beaux-Arts de Paris. Quant à sa fille, elle s’est dirigée vers la restauration de textiles. Une rencontre avec les équipes du musée n’y est probablement pas étrangère.

Pascale Deprez

(Lens)

Sabine est bien plus que professeur des écoles à la maternelle Curie à Lens. C’est aussi une enfant du quartier. Depuis son école, quelques mètres suffisent pour apercevoir le Louvre-Lens. Un cadeau qui ne pouvait qu’entrer dans un projet d’éducation artistique et culturelle. « Le but est d’éveiller

les enfants à des choses qu’ils ne connaissent pas. Et de leur faire fré-

quenter des lieux d’art et de culture », détaille Sabine. La proximité du Louvre-Lens permet une approche tout en douceur. « La première fois, nous restons dans le jardin du musée. La fois suivante, nous franchissons la porte, nous regardons où est la billetterie, comment on prend son billet…» Puis vient la découverte de la Galerie du temps. Pour regarder de près une ou deux œuvres. « Je demande aux enfants ce que leur évoque ce qu’ils voient. Et s’ils me disent qu’une statue d’homme quasi nu avec un bras levé est quelqu’un en train de prendre sa douche, ça me va ! » Ensuite, retour en classe pour une séance de sculpture ou de peinture. Ainsi initié, chaque enfant invite en fin d’année un de ses parents ou grands-parents au musée. Et a la fierté de le guider comme un grand.

(Lens)

Ses enfants sont ses guides préférés Pascale a fait connaissance avec le Louvre-Lens grâce à ses enfants. Les deux plus jeunes, Svetlana (10 ans) et Naël (4 ans), y ont leurs habitudes. Tout a commencé par les sorties avec l’école Marie-Curie, située à deux pas du musée, dont Pascale est également voisine. « Je n’irais pas si souvent s’il n’y avait pas mes enfants », concède-t-elle. Car Svetlana et Naël ont succombé aux charmes du Centre des ressources. Cette médiathèque au cœur du musée constitue un véritable terrain de jeu où ils se rendent à pied. Ils signesEn petits détectives du savoir, ils 00vacances. le fréquentent principalement pendant12 les prennent place derrière un ordinateur. Ou se plongent dans de la lecture. « Principalement des bandes dessinées et des romans sur l’art », confie Svetlana. Quant à Naël, sa préférence va « aux tableaux et aux statues ». C’est ainsi que le LouvreLens est devenu pour eux une sortie familiale à part entière.

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Christine Pigny (Marœil) 14

Le Louvre-Lens comme un cadeau Comme un enfant le jour de Noël, Christine voulait être parmi les premiers à ouvrir ses cadeaux. Le sien, c’est le Louvre-Lens. Un tel musée à 20 minutes de son domicile et à un jet de pierre de son bureau, elle n’aurait jamais osé y penser dans ses rêves les plus fous : « On est sur un territoire peu fourni culturellement. Le Louvre-

Lens est une chance incroyable pour les familles de notre bassin de population. »

Le Louvre-Lens a pris une place importante dans l’agenda de cette institutrice spécialisée de l’hôpital de Lens : des ateliers, les spectacles de la Scène, les expositions… « Ici, on a vraiment le temps de découvrir les œuvres. De les voir sous d’autres angles. » Lorsqu’elle ne fait pas profiter des amis de sa carte d’adhérente, elle vient pour son propre plaisir. Ou dans le cadre professionnel. « Je viens avec des petits groupes de 4 ou 5. Les enfants emmènent ensuite leurs parents alors qu’ils n’ont pas l’habitude de fréquenter les musées. » Des rendez-vous réguliers et des moments de grâce : « Le jour où l’on a visité les réserves, un enfant m’a dit qu’il s’agissait du plus beau jour de sa vie. »

Pierre Leblond (Courrières)

Un lieu qui nous parle au cœur Pierre porte en lui l’altruisme des passeurs de liberté. Happé par la puissance de la Galerie du temps, il y a emmené toute sa famille. Y compris ses membres habitant en-dehors de la région. Sa maman n’y a pas échappé. Ni son grand-père, qui a passé sa vie à la mine. Aux yeux de Pierre, le Louvre-Lens, édifié sur un ancien carreau, est un lieu totalement ancré dans l’histoire du bassin minier. Plus encore, un lieu s’adressant simplement à ses habitants, leur parlant au cœur. Un sentiment illustré par ce moment fort, vécu avec son grand-père justement, qui à 93 ans, n’avait jamais fréquenté ce type d’endroit. « Il ne s’est pas senti exclu, au contraire, il a adoré. Mais en sortant du musée, il est revenu 60 ans en arrière. Il m’a raconté qu’il avait travaillé sur ce site. Qu’il y avait des amis. C’était émouvant. »

Dorothée Bertrand (Estaires) Les ateliers pour enfants plus forts que le ciné Maman, prof de français et maire adjointe à la culture dans sa commune, Dorothée affiche un petit côté Wonder Woman. Elle a fait entrer très tôt ses deux enfants au Louvre-Lens. Notamment via les ateliers d’initiation à l’art destinés aux plus jeunes. Cinq ans plus tard, ils continuent à fréquenter ces ateliers, connaissent les prénoms des médiateurs et ont même leurs chouchous. « Selon qui ils voient arriver, ça fuse. On a droit à des : ah c’est untel ! Super ! Par exemple, ils ont adoré réaliser un court-métrage en pâte à modeler autour d’une œuvre du musée. Ils aiment le côté à la fois ludique et instructif de ces ateliers.» Le bénéfice est direct, comme en témoigne Dorothée. « Par exemple après l’exposition sur Charles Le Brun, nous avons visité Versailles et Vaux-le-Vicomte. Ils ont reconnu et nommé des éléments d’architecture découverts en atelier. » L’engouement va plus loin. Durant les petites vacances scolaires, de véritables expéditions partent d’Estaires pour le Louvre-Lens. « Avec une voisine, nous mettons les enfants et les copains dans les voitures, et en avant ! » Et tout le monde adhère, autant que pour un ciné.


Rubens Figueiredo (Lens)

Un air de Brésil aux portes du musée

Annick Wybierala (Eleu-dit-Leauwette)

Le Louvre-Lens est sa seconde maison « Clic clac » d’un côté, « clic clac » de l’autre… Annick adore photographier les œuvres exposées au Louvre-Lens. Lorsque son emploi du temps le lui permet, cette auxiliaire en puériculture arpente le musée armée de son appareil photo. « Je dois faire entre 200 et 300 clichés par visite », confie-t-elle. Pour travailler ses sujets en toute quiétude, elle privilégie les créneaux de moindre affluence. Passionnée de musées, d’histoire et des civilisations, Annick n’avait jamais eu l’occasion d’aller jusqu’au Louvre à Paris. Le voir débarquer à Lens a été synonyme de bonheur intense. D’ailleurs, pour elle, cet endroit est bien plus qu’un musée. Il s’agit d’un véritable lieu de vie. Passer par la boutique – qu’elle conseille même à ceux qui ne rentrent pas voir les œuvres – est un rituel de shopping. Elle ne boude pas non plus son plaisir lorsqu’elle s’installe à la cafétéria, véritable puits de lumière. « J’adore l’accueil. Et on a cette vision de l’espace, de l’extérieur. C’est très bien agencé. » Performance ultime : elle qui n’est pas sportive, se prête volontiers aux séances de yoga, de qi-gong ou encore aux joggings collectifs dans le parc du musée.

Il flotte comme un parfum de samba rue Paul-Bert, face au Louvre-Lens. Rubens, brésilien trentenaire à l’accent ensoleillé, a repris il y a trois ans le café-brasserie « Le Derby ». Il en a gardé le nom. Mais il aurait très bien pu le rebaptiser « Louvrinho » ! Le jeune patron est attaché à deux symboles lensois. Premièrement, la marque « Jeanson ». Il s’est marié avec Justine, la fille du fameux chocolatier lensois, qui a créé l’entremet « Louvre-Lens ». Justine et Rubens se sont rencontrés à Sao Paulo, sa ville natale. Avec elle, le jeune homme a également épousé le Louvre-Lens. On ne peut d’ailleurs s’empêcher de penser qu’avec son prénom, il était prédestiné à vivre en voisin d’un tel musée, dont il est devenu un ambassadeur à part entière. Rubens est de toutes les expositions, de tous les vernissages. Grâce à son don pour le contact, « Le Derby » est devenu le repaire des visiteurs. « Notre clientèle est

composée en majorité de touristes. Surtout des Belges. On a aussi une clientèle de quartier. On propose

une carte de brasserie régionale, une terrasse, ou encore la diffusion des matchs du RCL avec un groupe de supporters, les North Devils ». Un joyeux cocktail pour ce néo-Lensois, qui prévoit de lancer sa propre bière. Et devinez quoi : il se demande comment y inclure un clin d’œil au… musée bien sûr !

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Programme des festivités des 5 ans du Louvre-Lens

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Pour célébrer son 5e anniversaire, le musée propose 9 jours de fête. Du samedi 2 au dimanche 10 décembre, chacun pourra profiter d’une programmation exceptionnelle et gratuite, à l’image de ce « Louvre autrement » : un musée ouvert à tous, innovant et participatif. Retrouvez la programmation complète sur www.louvrelens.fr. Tous les jours, à partir de 14h

Tout au long de ces 9 jours de fête, participez à la création d’une œuvre collective ! À l’entrée de la Galerie du temps, un atelier vous propose de réaliser la silhouette en métal de votre œuvre préférée parmi toutes celles que le musée a exposées depuis 5 ans. Elle prendra place ensuite avec les autres, pour constituer une œuvre collective accumulant tous ces trésors ! Mais avant, vous pourrez en emporter le souvenir en la photographiant sur un socle, devant le décor de la Galerie du temps…

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Hall d’accueil.

Samedi 2 décembre, en continu de 14h à 19h À partir du samedi 2 décembre, dès 10h

La Galerie du temps se renouvelle ! À partir du 2 décembre, découvrez une quarantaine de nouveaux chefs-d’œuvre du Louvre, dont une série de Trésors nationaux. Il s’agit d’œuvres présentant un intérêt majeur pour le patrimoine français du point de vue de l’art et de son histoire, que l’État a souhaité conserver ou faire revenir sur le territoire national, afin de s’assurer qu’elles demeurent visibles par le plus grand nombre. La Galerie du temps se fait donc l’écrin de ces chefs-d’œuvre qui deviendront les icônes du Louvre de demain ! Des visites « flash » sont proposées samedi 2, dimanche 3, samedi 9 et dimanche 10 décembre à 11h, 12h, 14h, 15h, 16h, 17h et 18h (durée 30 minutes).

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Galerie du temps.

Pour le bal de 20h, faites-vous la tête d’un chef-d’œuvre ! Confectionnez un masque aux traits de votre œuvre préférée parmi toutes celles qui ont marqué de leur passage l’histoire du Louvre-Lens. À vous de réinterpréter ces visages pour en faire le vôtre ! Et rendez-vous à 19h devant l’église Saint-Théodore, avec vos masques, pour une déambulation avec la fanfare de la Cie du Tire-Laine, qui vous emmènera jusqu’à la Scène où se déroulera le bal.

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Hall d’accueil (espace pique-nique).


Samedis 2 et 9 décembre, de 14h à 17h

Dimanches 3 et 10 décembre, à 10h30 et 11h30 17

Vivez une expérience sonore inédite avec le collectif Muzzix ! Vous vous en remettrez entièrement à des spécialistes du son, qui pénétreront au plus profond de vous à l’aide d’ondes sonores inouïes, mais pourtant très familières. Ce véritable mini-concert acousmatique en direct réveillera en vous la sensation d’une vie nouvelle des sons. Séances individuelles d’environ 7 minutes.

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Pavillon de verre.

Samedi 2 décembre, à 20h

Le Bal Taquin, premier bal de la Cie du Tire-Laine, se transforme et devient le Bal Tak’Show ! Une nouvelle forme et un nouveau répertoire afin de redonner ses lettres de noblesse au bal populaire avec des musiciens, en os et en sueur. Des valses tsigano-musette aux musiques du monde, en passant par les musiques actuelles… Avec en prime un peu de rentre-dedans et une bonne dose d’humour à faire décoincer les enracinés du bord de piste.

Pour initier les tout-petits aux plaisirs du musée, le Louvre-Lens propose un atelier parents-enfants sur le thème de la musique dans l’Antiquité grecque. Sur le modèle des jeux de danse, les participants sont à pieds nus sur une feuille fixée au sol. Sur ce tapis de danse, l’enfant peint avec ses pieds et twiste en couleurs. Il suit, au rythme des musiques antiques, la chorégraphie proposée par le médiateur. Et les enfants repartent avec leurs empreintes peintes ! Pour les enfants de 2 à 3 ans, accompagnés d’un parent.

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Ateliers pédagogiques.

Dimanche 3 et samedi 9 décembre, en continu de 14h à 18h30 Dimanche 10 décembre, en continu de 10h30 à 12h30 et de 14h à 17h

La Scène. Gratuit sur réservation au 03 21 18 62 62.

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Dimanche 3 décembre, en continu de 14h à 17h30

La Galerie du temps recèle de nombreux trésors. À l’occasion de l’anniversaire du musée, ils seront encore plus nombreux avec l’arrivée de Trésors nationaux issus des collections du Louvre ! Chacune de ces précieuses œuvres cache un mystère, une énigme à déchiffrer. Vos talents d’observation seront mis à l’épreuve dans cette chasse au trésor qui vous mènera sur la piste des secrets les mieux gardés des œuvres. Saurez-vous élucider toute une série d’énigmes et débusquer les indices disséminés dans le musée ? Votre perspicacité sera votre meilleure alliée dans cette enquête grandeur nature… Venez relever le défi, et levez le voile sur les secrets des trésors de la Galerie du temps ! Tirage au sort parmi les gagnants à 18h30.

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Galerie du temps.

Chacun est invité à fabriquer une lanterne aux couleurs des nouveaux trésors de la Galerie du temps. Rendez-vous pour défiler ensemble, et en fanfare, lors de la grande parade aux allumoirs du dimanche 10 décembre !

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Ateliers pédagogiques.


Vendredi 8, samedi 9 et dimanche 10 décembre 18

Avec les visites mystères, les trésors cachés de la destination « Autour du Louvre-Lens » se révèlent. Montez dans un bus et partez à l’aventure, sans savoir où elle vous conduira ! À Arras, Béthune, Douai et Lens, rencontrez des passionnés du terroir, dégustez des produits locaux et visitez des pépites exceptionnellement dévoilées… Planning détaillé et réservation en ligne (obligatoire) : www.all-experience.eventbrite.fr

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Départ au musée.

Dimanche 3 décembre, à 14h30 et à 16h

Une déambulation audio-guidée, où l’histoire de la danse se raconte dans la nature. David Rolland, chorégraphe, et Valeria Giuga, danseuse, vous invitent à entrer dans la danse dans le parc du Louvre-Lens. Guidés par la bande son diffusée via le casque et par les deux danseurs, vous voyagerez à travers l’histoire de la danse : du ballet romantique aux improvisations de la danse contemporaine en passant par les performances farfelues des pionniers de la post-modern dance. Le tout, les pieds bien parallèles ! Parc du musée Gratuit sur réservation au 03 21 18 62 62.

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Dimanche 3 décembre, à 17h

Avec huit cents chansons et une vingtaine d’albums à son actif, Calypso Rose est l’une des dernières légendes du calypso, cette musique de carnaval issue des Antilles et du Vénézuela. Première femme sacrée Reine du Calypso au carnaval de Trinidad en 1972, Calypso Rose n’est jamais descendue de son trône. Sacrée aux Victoires de la musique 2016 pour son album Far From Home (prix du meilleur album de musiques du monde), elle a, à 77 ans, une pêche d’enfer ! Un parfum de printemps ensoleillé avant l’heure dont on aurait tort de se priver ! La Scène Gratuit sur réservation au 03 21 18 62 62.

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Dimanche 10 décembre, à 17h

Clin d’œil à l’événement “En fanfare aux Tuileries” qui, en 2007, révélait aux parisiens et aux touristes la tradition musicale du Bassin minier : les Harmonies. Les musiciens de La Concordia de Loos-en-Gohelle, des Harmonies de Lens et de Liévin, ainsi que du Brass Band du 43e Régiment d’Infanterie de Lille vous donnent rendez-vous dans le parc du Louvre-Lens munis de lanternes pour un chatoyant défilé musical, avant un concert final dans le hall du musée.

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Parc du Louvre-Lens.

Samedi 9 décembre, à 17h

Écouter les musiques d’Orient et d’Occident, subtilement rassemblées par Jordi Savall, n’est pas une expérience ordinaire. Car au-delà d’un passionnant programme musical, c’est un dialogue des âmes et des cultures que nous offrent Jordi Savall et les prestigieux musiciens qui l’entourent. Apparemment lointaines dans le temps et dans l’espace, ces danses, prières, chansons et complaintes naissent des caresses de l’archet de la vielle et des pulsations des ouds, de l’incisive guitare mauresque et du turbulent rebab d’Afghanistan, et révèlent une émotion intense, une beauté saisissante. La Scène Gratuit sur réservation au 03 21 18 62 62.

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Informations pratiques Musée du Louvre-Lens 99 rue Paul Bert – 62300 Lens Stationnement gratuit : -P arking Paul Bert, rue Paul Bert à Lens -P arking Jean Jaurès, rue du Docteur Piette à Liévin

Horaires spéciaux du samedi 2 au dimanche 10 décembre : - S emaine : de 10h à 19h (fermé le mardi 5 décembre) - Week-ends : de 10h à 20h

Les spectacles et activités sont gratuits, ainsi que l’accès à la Galerie du temps et au Pavillon de verre (exposition « Heures italiennes. Chefs-d’œuvre des Hauts-de-France »). L’exposition « Musiques ! Échos de l’Antiquité » sera également gratuite pour tous les 2, 3, 9 et 10 décembre.

novembre au vendredi 1er décembre, tout comme le Pavillon de verre. L’exposition « Musiques ! Échos de l’Antiquité » restera quant à elle ouverte durant cette période.

Pour mettre en œuvre l’ambitieux renouvellement de la Galerie du temps, celle-ci sera fermée du lundi 27

www.louvrelens.fr

Renseignements et réservations : 03 21 18 62 62 Retrouvez toute la programmation sur

Supplément gratuit du Groupe Nord Littoral. Directeur de la publication : David Guévart. Tirage : 65 000 exemplaires. Conception et réalisation : les équipes du Groupe Nord Littoral. Rédacteur en chef : Frédéric Petronio. Maquette : Caroline Demarly. Illustrations : Dominique Bouvier. Marketing : Ahmed Kara. Impression : Presse Flamande, Hazebrouck. Crédits photos : Musée du Louvre-Lens / Frédéric Iovino (pages 2, 4, 7, 9, 16, 17, 19) ; Musée du Louvre-Lens / Gautier Deblonde (page 3) ; Coralie Bougier (pages 5, 18) ; Musée du Louvre, dist. RMN-GP / Olivier Ouadah (page 6) ; Dominique Bokalo / Région Hauts-de-France (page 6) ; François Lo Presti / Région Hauts-de-France (page 7) ; Dag Jensen (page 7) ; Laurent Rose (page 8) ; DR (pages 16, 17) ; Richard Holder (page 18) ; AD Langlet - OTICAD (page 18) ; David Ignaszewski (page 19). Groupe

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