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Les Français tête haute

LES FRANÇAISES TÊTE HAUTE DANS UN RELAIS DE FOLIE

Comme à Ruhpolding (Allemagne) et Canmore (Canada) au début de l'année 2019, le quatuor français Anaïs Bescond, Julia Simon, Justine Braisaz-Bouchet et Anaïs Chevalier-Bouchet montait sur le podium d'un relais de coupe du monde. À croire que cette composition, toujours médaillée, porte bonheur. Pourtant, rien n'a été facile pour les protégées de Frédéric Jean et Jean-Paul Giachino. Après le premier relais d'Anaïs Bescond, les Bleues pointaient à quasiment une minute de la tête de course, la faute à six pioches, trois dans chaque salve. Malgré le plus mauvais tir du plateau, la Jurassienne avait eu le mérite de ne pas aller visiter l'anneau de pénalité pour limiter la casse. Mais c'est ensuite que la course est devenue folle avec des erreurs à gogo parmi les favorites. Finalement, à mi-course, après le parcours d'une Julia Simon en mode kamikaze sur le debout, la France, relancée, n'était plus qu'à 20 secondes des premières. C‘est alors que Justine Braisaz-Bouchet entrait en scène. D’une rare rapidité sur les skis, l’Hautelucienne piochait deux fois au couché et une fois au debout, portée par une nouvelle approche. « J’ai engagé mon debout parce que j’ai tiré les leçons de mon tir du sprint où je me suis retenue », révélait-elle en zone mixte. En fin de course, la Norvège, revigorée une semaine après un relais cauchemardesque, prenait un avantage irrémédiable mais, derrière, Anaïs Chevalier-Bouchet remportait la bataille de l’argent contre l’Allemande Denise Herrmann, finalement battue par la Suédoise Elvira Oeberg. Avant cela, que de pioches ! Pas moins de seize pour les Françaises, neuf pour l’Allemagne et la Suède (avec un tour de pénalité en prime), quatorze pour les Tchèques (+3 tours) ou douze pour la Suisse (+1 tour). La Norvège, avec six balles de réserve utilisées, mais un tour de pénalité, limitait la casse et s’imposait donc.

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Au lendemain d’un sprint marqué par de nombreux échecs derrière la carabine, l’équipe de France féminine a pris la médaille d’argent du relais d’Hochfilzen (Autriche). Pour en arriver là, Frédéric Jean, le coach du groupe féminin avec Jean-Paul Giachino pour la partie tir, a dû remobiliser ses troupes. « J’étais intérieurement énervé, mais je l’ai gardé pour moi », expliquait le Drômois. Ce n’est que lors du briefing de veille de course qu’il a parlé à ses biathlètes. Sans hausser le ton, précisait-il: « Je leur ai simplement dit qu’elles avaient toutes un rôle à jouer pour le relais, qu’elles savaient ce qu’elles avaient à faire. » La rigueur et la manière: voilà ce qu’il leur demandait. Si, d’ordinaire, il passe dans la cabane le matin glisser un mot à ses biathlètes sur l’état de la piste sur laquelle il vient de skier, le coach physique n’a pas fait l’effort ce samedi: « Je ne voulais pas gâcher ce que je leur avais dit hier. J’avais vraiment envie qu’elles se retrouvent face à ellesmêmes, face au rôle qu’elles avaient à jouer dans ce relais », retraçait-il. Visiblement, le message est passé.

PODIUM

Relais 4 x 6 km = 1 Norvège 2 France 3 Suède

Le carré magique de l’équipe de France dames.

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