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de Lukas Hofer

Östserind

19 MARS 2021 LA FIN DE LA PÉNITENCE DE LUKAS HOFER

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La persévérance finit toujours par payer. Après avoir tourné autour du podium depuis le début de la saison, Lukas Hofer s’imposait sur le sprint des finales d'Östersund (Suède). Sa deuxième victoire en coupe du monde, 2 618 jours après le sprint d’Antholz (Italie) du 17 janvier 2014. Ce jour-là, malgré un 9/10, il s’était imposé ex æquo avec Simon Schempp. Dans le top 10, on trouvait alors Dominik Landertinger, Martin Fourcade, Jean-Guillaume Béatrix, Brendan Green, Krasimir Anev et Henrik L’Abee-Lund. Rien que des biathlètes retirés du circuit. C’est dire si de l’eau avait coulé sous les ponts. Mais la persévérance du Transalpin avait été la plus forte et cette longue période de pénitence prenait fin. Auteur d’un fabuleux 10/10, l’Italien, supersonique sur les skis, s’imposait devant le Suédois Sebastian Samuelsson (10/10) et le Norvégien Tarjei Boe (10/10). Derrière, un autre match se jouait. On ignorait encore qui allait remporter le gros globe de cristal. Johannes Thingnes Boe, fautif à deux reprises sur son tir couché, n’était pas serein. Le biathlète de 27 ans venait d’ailleurs de procéder à un nouvel ajustement sur sa carabine, déjà modifiée en profondeur la semaine précédant les championnats du monde de Pokljuka (Slovénie). Finalement, il terminait septième à 8/10 et 46 secondes. Soit une place et 15 secondes derrière Sturla Holm Lægreid, son grand rival. « Quand il se battait face à Martin [Fourcade], c’était le challenger face au numéro un », décryptait Émilien Jacquelin. Désormais, il était l’homme à battre. La lutte pour le général n’était pas terminée. Beaucoup annonçaient le dénouement lors de la mass-start dominicale, spécialité dont Johannes Thingnes Boe et Sturla Holm Lægreid sont les deux derniers champions du monde. « C’est un super beau duel », constatait le Français. Plus loin, Fillon-Maillet, Desthieux, Guigonnat et donc Jacquelin, tous auteurs d’un 5/5 au couché, avaient joué le podium sur leur debout, mais des fautes étaient ensuite venues gâcher la fête. Sauf pour le Bugiste, quatrième.

Sprint 10 km = 1 Lukas Hofer 2 Sebastien Samuelsson 3 Tarjei Boe 4 Simon Desthieux 5 Quentin Fillon-Maillet 24 Émilien Jacquelin 41 Antonin Guigonnat 47 Fabien Claude 67 Émilien Claude

PODIUM

Lukas Hofer a désormais deux victoires à son palmarès.

Anaïs Chevalier-Bouchet.

Manzoni/NordicFocus

Stina Nilsson.

Manzoni/NordicFocus

LA PREMIÈRE DE STINA NILSSON

À l’occasion du sprint des finales, Stina Nilsson, championne olympique en titre de sprint en ski de fond, commençait son histoire avec la coupe du monde de biathlon dans son fief d’Östersund (Suède). Jusqu’alors, elle s’était fait les dents sur le circuit de l’IBU Cup. « Je vis mon rêve. Le chemin pour atteindre un objectif, c’est cela qui compte. Pour le moment, j’apprends », expliquait-elle déjà en janvier dernier dans les colonnes de Nordic Magazine. En tout cas, la conversion de la jeune femme intéressait les médias. « Dans le bus du retour à l’hôtel, j’enchaînais les interviews au téléphone quand celles qui entraient dans le top 6 n’en avaient aucune. C’était tellement bizarre », confiait-elle au quotidien Expressen. Avant sa première compétition, Stina Nilsson se gardait d’ailleurs bien d’avoir des objectifs précis. Tout juste disait-elle avoir la volonté d’accrocher le top 60 qualificatif pour la poursuite. Pour cela, elle devait régler un tir qu’elle n’arrivait à maîtriser que très partiellement depuis ses débuts dans ce sport. L’apprentissage n’était pas terminé. Avec un très joli 9/10, soit tout simplement le meilleur tir de sa carrière de biathlète en compétition internationale, elle faisait taire les mauvaises langues. Vingt-sixième, elle entrait directement dans les points et allait s’élancer à 56 secondes de la tête lors de la poursuite où elle allait finir 22e . « J’aime dire que c’est à ce momentlà que je suis vraiment devenue une biathlète », confessait-elle.

Anaïs Chevalier à une balle près

Au bout d’elle-même. Vêtue de son habituel dossard jaune et rouge, Tiril Eckhoff, déjà assurée de remporter le gros globe de cristal, se donnait comme rarement pour remporter son septième sprint de suite sur le circuit de la coupe du monde. Avant elle, aucun biathlète dans l’histoire n’avait réalisé cette prouesse. C’est dire si la biathlète norvégienne domine le biathlon féminin mondial et si la supériorité de la sextuple médaillée des Mondiaux de Pokljuka (Slovénie) est totale depuis le début de l’année 2021. Au debout, malgré une erreur, elle ne s’était pas déconcentrée et était sortie en deuxième position, à cinq secondes de l’Italienne Dorothea Wierer. À une balle près, pourtant, c’est la Dauphinoise Anaïs Chevalier qui remportait ce sprint d’Östersund (Suède). Auteure d’une seule faute sur le pas de tir – « de peu, précisait-elle, c’est d’autant plus frustrant » –, elle échouait à la quatrième place, à 15 secondes 4 de la lauréate et juste derrière la Norvégienne Ingrid Landmark Tandrevold, une nouvelle fois sur le podium. « J’ai rarement terminé une saison aussi bien et j’ai rarement tenu sur la durée d’un hiver sans vraiment avoir de gros trous physiques. Je suis contente d’avoir enfin trouvé dans mon entraînement ce qu’il me fallait pour tenir une saison complète à très haut niveau sur les skis », se réjouissait malgré tout la Dauphinoise.

PODIUM

Sprint 7,5 km = 1 Tiril Eckhoff 2 Dorothea Wierer 3 Ingrid Landmark Tandrevold 4 Anaïs Chevalier-Bouchet 12 Chloé Chevalier 22 Julia Simon 25 Anaïs Bescond 56 Lou Jeanmonnot 58 Justine Braisaz-Bouchet

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