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chez les Boe
Nove Mesto
7 MARS 2021 RÉUNION DE FAMILLE CHEZ LES BOE
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Si la France ne triomphait pas une seconde fois en Moravie, vingt-quatre heures après l’incroyable victoire de Simon Desthieux sur le sprint, l’Aindinois accrochait malgré tout, grâce à un immense dernier tour et un incroyable finish, la troisième place de la poursuite. En deux jours, le biathlète d’Hauteville avait décidément bien grandi. « Je suis resté sur mon petit nuage de plaisir et de satisfaction de la veille et j’ai réussi à surfer là-dessus », confiait-il. En franchissant la ligne d’arrivée, contrairement à la veille, il avait goûté son plaisir, même si la famille Boe, qui avait privatisé les deux premières positions pour la douzième fois en coupe du monde, avait été plus forte. C’est Tarjei, auteur d’un très bon 19/20 sur le pas de tir, qui devançait Johannes (18/20). Son compatriote et rival Sturla Holm Lægreid occupait quant à lui le cinquième rang du classement, après avoir été battu par le Français et Jakov Fak dans l’emballage final. Le quadruple champion du monde de Pokljuka (Slovénie) était virtuellement dépossédé de son dossard jaune (si l’on rayait d’un trait les quatre plus mauvais résultats), récupéré par le double tenant du gros globe pour... deux points.
PODIUM
Poursuite 12,5 km = 1 Tarjei Boe 2 Johannes Thingnes Boe 3 Simon Desthieux 6 Quentin Fillon-Maillet 7 Émilien Jacquelin 21 Antonin Guigonnat 49 Fabien Claude
COMMENT DESTHIEUX EST-IL REDEVENU « CE QU’IL ÉTAIT » ?
À la fin de l’hiver, Simon Desthieux est comme entré dans une nouvelle dimension. En remportant le sprint puis en terminant troisième de la poursuite de Nove Mesto derrière les frères Boe, avant de gagner la dernière mass-start du calendrier à Östersund, le biathlète d’Hauteville a montré qu’il avait retrouvé son meilleur niveau. Au fil des derniers mois compliqués qu’il a vécus, si ses adversaires avaient peut-être oublié qu’il pouvait mordre, ce n’était plus le cas depuis les Mondiaux de Pokljuka (Slovénie), où il avait remporté sa première médaille individuelle. « Je me suis perdu à un moment donné. Pendant presque une année, je n’étais plus ce que j’étais physiquement (...). Depuis le mois de janvier, je m’amuse de nouveau, parce que j’ai la force, l’énergie et tout ce qui va bien pour suivre, prendre le lead et attaquer quand il le faut. Pour moi, la différence est énorme entre ces deux Simon », confiait-il joliment à Nordic Magazine après son podium en République tchèque. De quoi lui redonner de l’appétit: « Mes résultats me font penser plus que jamais que j’ai envie d’aller chercher un titre ou une médaille individuelle sur ces prochains Jeux. Pour aller au bout des choses et compléter mon palmarès. »
Eckhoff sur le sentier de la gloire
Tiril Eckhoff était bel et bien la meilleure biathlète de la planète cet hiver. Même le vent qui tournicotait sur le stade de Nove Mesto (République tchèque) n’a pas eu raison de son talent. La Norvégienne était audessus, tant et si bien que l’Allemande Denise Herrmann, deuxième à 19/20, aurait pu faire sienne la célèbre réplique du cycliste Maurice Diot, deuxième de Paris-Roubaix en 1950: « J’ai gagné! Fausto Coppi était hors-concours. » Avec ce sixième doublé sprint/ poursuite de suite, une première dans l’histoire du biathlon, Tiril Eckhoff se dirigeait vers un premier gros globe de cristal. Un trophée qui lui avait échappé un an plus tôt à Kontiolahti (Finlande) au terme d’une poursuite mémorable remportée par Julia Simon. L’Italienne Dorothea Wierer avait triomphé une seconde fois. Cette fois, Marte Olsbu Roeiseland, sa plus sérieuse rivale, troisième du jour, n’était plus en mesure de l’empêcher de devenir la reine de biathlon mondial.
PODIUM
Poursuite 10 km = 1 Tiril Eckhoff 2 Denise Herrmann 3 Marte Olsbu Roeiseland 8 Anaïs Bescond 10 Anaïs Chevalier-Bouchet 19 Julia Simon 20 Justine Braisaz-Bouchet 35 Lou Jeanmonnot 48 Chloé Chevalier
UNE LOU DANS LA BERGERIE
Samedi 6 mars, Lou Jeanmonnot, avec le dossard 97, réalisait ses grands débuts en coupe du monde. Et de belle manière. À 22 ans, elle réalisait l’un des sept seuls 10/10 du sprint et terminait à une excellente trentième place. De quoi lui permettre de marquer des points dès sa première course parmi l’élite. Si la Jurassienne avait pu découvrir l’Olympe du biathlon, c’est qu’à 22 ans, elle occupait la deuxième place du classement général de l’IBU Cup, le niveau inférieur, grâce à une éclatante régularité. L’hiver précédent, ce n’avait pas été du tout le cas. Elle avait d’ailleurs quitté la scène avant la fin de la représentation. Cette fois, elle ne décevait pas les espoirs que le staff tricolore – dont Frédéric Jean qui avait été son coach dans le Jura lorsqu’elle était cadette – avait placé en elle. En résumé, elle allait se qualifier pour les trois poursuites de Nove Mesto (République tchèque) et Östersund (Suède). Notamment grâce à un tir qui impressionnait son voisin de massif, Quentin Fillon-Maillet. « La prochaine fois, j’aimerais pouvoir aller gratter un top 20 », annonce déjà Lou Jeanmonnot qui a pour seule ligne directrice de se faire plaisir sur les skis.
Manzoni/NordicFocus
Lou Jeanmonnot.
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