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Les pays nordiques
Les pays du Nord soufflent le chaud et le froid
Début décembre, la Norvège, la Suède et la Finlande se sont retirées provisoirement de la coupe du monde de ski de fond pour ne pas exposer leurs athlètes à la Covid-19.
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Écoutez-moi L a coupe du monde de ski de fond aura lieu comme elle a été initialement programmée. Au début de l’hiver, à la Fédération internationale de ski, aucune alternative au scénario originel ne s’impose dans un contexte largement marqué par la pandémie de coronavirus. « Je comprends que l’option “plan B” séduit sur le papier avec moins de déplacements et une logistique plus facile, mais elle n’élimine pas le risque d’annulation et a des conséquences négatives pour les [organisateurs] et les ayants droit », justifie Pierre Mignerey, directeur à la FIS, dans les médias scandinaves. Rappelons que, contrairement au circuit international de biathlon, les différentes étapes appartiennent aux organisateurs et leurs fédérations nationales. Le coup d’envoi de la saison est donc donné fin novembre à Ruka, en Finlande, comme c’est la tradition depuis quelques années. En plus du ski de fond, le calendrier comprend aussi du combiné nordique et du saut à ski. Tout semble se dérouler normalement. Mais le dernier jour, quand les journalistes de la télévision publique norvégienne NRK s’entretiennent avec Johannes Hoesflot Klæbo après la poursuite qu’il vient de remporter, la star du royaume n’en revient pas de ce qu’il apprend. Un combiné russe a pu déambuler dans le stade alors qu’il était porteur de la Covid-19. Il n’a été isolé qu’une fois connus les résultats de son test PCR réalisé à Helsinki. À son départ de Russie et à son arrivée sur le site, il avait été diagnostiqué négatif. « On prend des risques. Et nous le savons », commente à chaud le fondeur. Le lendemain, il annonce se retirer de la compétition alors même qu’il porte le dossard jaune de leader. Du jamais-vu. Son coéquipier Emil Iversen lui emboîte le pas, puis, le 1er décembre, c’est toute l’équipe qui rejoint le banc de touche. Critique quant à l’organisation de l’étape finlandaise, agacée aussi par le La Norvège ne revient en coupe du monde qu’à Lahti, à la fin janvier.
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doute qui a pesé sur l’état de santé de l’entraîneur de l’équipe nationale, Eirik Myhr Nossum (il est passé de positif à négatif, il le sera de nouveau à Lahti), la fédération norvégienne de ski ne veut plus exposer ses athlètes. Ceux-ci n’iront pas à Davos, quinze jours plus tard, ni à Dresde, en Allemagne, dans la foulée. La Suède puis la Finlande imitent leur voisine. Sur Twitter, le Britannique Andrew Musgrave s’interroge: « Un peu étrange de la part de la Finlande de se retirer étant donné qu’ils ont organisé les premières courses. » « Je suis triste et déçu », déclare le coach de l’équipe italienne Marco Selle dans les colonnes du quotidien Aftonbladet. « Ce sera comme organiser la coupe du monde de football sans le Brésil, l’Italie et l’Allemagne », ajoute-t-il. « Les absents ont toujours tort », lâche le Français Hugo Lapalus. Début décembre, le doute plane aussi sur le Tour de Ski, point d’orgue du calendrier en dehors des championnats du monde. Vendredi 4, une réunion est organisée. La Norvège plaide pour l’organisation de toutes les courses dans un seul pays, dans un ou deux sites maximum, pour réduire les déplacements. Mais la FIS, qui a reçu le feu vert des autorités sanitaires suisses et italiennes pour Val Müstair, Toblach et Val di Fiemme, ne veut pas toucher au calendrier qui doit débuter le jour de l’An. La Norvège décline l’invitation, Suède et Finlande annoncent quant à elles leur retour. Notamment sous la pression de leurs athlètes. Ne pas porter un dossard leur coûte cher. Leurs revenus sont, pour une grande part, liés à leurs performances. Finalement, le Russe Bolshunov l’emporte haut la main, devant le Français Maurice Manificat, au sommet de l’Alpe Cermis. Le camp tricolore est le seul à déclarer un cas positif durant la quinzaine. L’entraîneur des distanceurs Alexandre Rousselet et celui des sprinteurs, Cyril Burdet, cas contact, sont aussitôt mis à l’isolement. C’est à Lahti que la Norvège – mais aussi le Canada – effectue son come-back sur le circuit international. Klæbo, après une longue période d’entraînement et trois épreuves de championnats nationaux, n’est pas du voyage. Peu importe, les Vikings raflent tout. Quatre courses, quatre victoires.