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Conclusion et options stratégiques
Conclusion et options stratégiques
De nombreux pays d’Afrique subsaharienne, parmi lesquels la Côte d’Ivoire et l’Éthiopie, ont connu une croissance de l’emploi importante et soutenue au sein du secteur manufacturier ces vingt dernières années. Comme cela a été le cas dans d’autres régions et d’autres secteurs, ce sont essentiellement de nouvelles et jeunes entreprises qui se trouvent à l’origine de cette dynamique. Un aspect important de ce processus, aussi bien en Côte d’Ivoire qu’en Éthiopie, tient à ce que celui-ci a été essentiellement alimenté par un contexte de « réserve de maind’œuvre illimitée » disponible à un niveau de rémunération relativement faible, ce dont les nouvelles et jeunes entreprises ont mieux su tirer profit à grande échelle que les entreprises établies.
Dans cette situation, la levée ou la réduction d’un obstacle administratif ou économique à l’entrée sur le marché représente l’instrument politique le plus puissant pour encourager la croissance de l’emploi dans le secteur. La question des obstacles à l’entrée doit être saisie dans son sens le plus large, de façon à établir un programme destiné à réduire les obstacles et à minimiser la durée d’obtention ou le coût des licences commerciales, ainsi que les autres frais post-entrée liés à la conformité aux réglementations. Toutefois, les obstacles réglementaires ne sont pas les seuls éléments dissuadant l’entrée sur un marché. En fonction de la structure actuelle du marché concerné, la collusion entre les entreprises établies peut également représenter un élément dissuasif tant qu’elle n’est pas contrée par une politique de la concurrence efficace. En outre, les éléments potentiellement dissuasifs à l’entrée sur le marché que sont les réglementations à l’entrée et la concentration de la puissance de marché se renforcent mutuellement en tant que facteurs d’inhibition de la croissance de l’emploi15. De surcroît, les entreprises existantes bénéficient généralement d’un meilleur accès aux infrastructures et aux financements que de nombreux entrants potentiels.
En outre, certains éléments tendent à indiquer que la phase de croissance de l’emploi actuellement constatée pourrait toucher à sa fin en Éthiopie, ce dont témoignerait l’augmentation rapide des salaires observée pour tous les employeurs à partir de 2012. Face au tournant potentiel que représente cette augmentation, les politiques qui cherchent à encourager la croissance de l’emploi industriel devraient se doter d’instruments leur permettant d’aider à soutenir la croissance de la productivité au sein des nouvelles et jeunes entreprises ainsi que d’instruments permettant de faciliter l’entrée.
En observant la situation actuelle en Côte d’Ivoire, on constate qu’il est impossible que la croissance de l’emploi manufacturier se maintienne à des niveaux comparables en l’absence d’intervention politique permettant de stimuler la productivité des entreprises au cours de la période qui suit leur création. En Côte d’Ivoire, contrairement à l’Éthiopie, les salaires du secteur industriel n’augmentent pas et ne montrent aucun signe de rattrapage. En Côte d’Ivoire,