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Politique de la concurrence

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Notes

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proposer un vaste éventail de services peu onéreux et de haute qualité ; elles doivent en outre étendre la mise à disposition de services TIC fiables et abordables, faciliter l’accès aux financements par le développement du secteur banquier et l’établissement de marchés secondaires, et cibler les investissements en matière de dispositifs de production d’énergie tout en améliorant leur accessibilité et leur coût, tout particulièrement pour les entreprises commerciales.

Politique de la concurrence

Réduire ou éliminer les barrières empêchant l’insertion des entreprises domestiques et étrangères

Les enseignements tirés des secteurs manufacturiers de certains pays d’Afrique subsaharienne, tels que la Côte d’Ivoire et l’Éthiopie, indiquent que ce sont majoritairement les jeunes entreprises qui permettent de générer une croissance de l’emploi. Aussi les barrières à l’entrée et à la sortie des marchés constituent-elles un élément crucial pour la définition d’un agenda politique visant à influer sur la création d’emplois et la croissance de l’emploi. Dans la majorité des pays de la région, les restrictions à l’entrée des entreprises sur le marché sont systématiques. Certains éléments permettent de démontrer clairement que les réglementations à l’entrée du marché ont pour effet de freiner l’entrée des entreprises, tout particulièrement au sein d’industries où le nombre d’entrées devrait être naturellement élevé (Klapper, Laeven et Rajan, 2004). Les politiques qui éliminent un certain nombre de barrières à l’entrée sur le marché des nouvelles entreprises peuvent engendre des bénéfices importants, car cela permet d’augmenter la productivité agrégée, de maintenir une discipline de marché et d’accroître la création d’emplois. Ainsi, les politiques favorisant la concurrence doivent constituer un élément central des stratégies d’industrialisation de la région. La simple possibilité d’intégrer un marché crée un mécanisme de sélection sur celui-ci et stimule la concurrence non seulement entre nouveaux entrants et entreprises existantes, mais aussi au sein du groupe de nouveaux entrants. Les analyses portant sur la Chine et sur d’autres pays d’Asie de l’Est démontrent que la création et la sélection de nouvelles entreprises en dehors du secteur public a été la source la plus importante de productivité et de croissance de la production dans le secteur manufacturier3 .

Il a été démontré que l’élimination des distorsions réglementaires entravant l’entrée sur le marché a été déterminante pour un grand nombre de pays. En Inde, l’élimination des licences industrielles obligatoires nommées « license raj » qui réglementaient l’entrée des entreprises et imposaient des contraintes relatives aux capacités de production, a conduit à des gains notables en matière de productivité agrégée. La majorité de ces gains de redéploiement sont le résultat de l’intégration des nouveaux entrants dans des industries libéralisées

au début de la période postérieure à la réforme, ainsi que de la stabilisation des entreprises existantes par la suite (Alfaro et Chari, 2014). Les réformes en matière de réglementations facilitant la création officielle d’entreprises se traduisent de manière générale par une augmentation du nombre de nouvelles entreprises enregistrées ainsi que par des niveaux plus élevés d’emploi et de productivité. À l’inverse, par rapport aux économies dont les réglementations sont plus efficaces, les économies caractérisées par des réglementations et des procédures administratives contraignantes en matière de création d’entreprises se traduisent par un nombre plus restreint d’entreprises officiellement enregistrées, par l’existence d’un secteur informel plus important, par une assiette fiscale plus limitée, ainsi que par une augmentation des éventuels cas de corruption et de fraude fiscale.

Alléger les exigences en matière de capital et d’accès au crédit

Dans plusieurs économies d’Afrique subsaharienne, les exigences en matière de capital, c’est-à-dire l’apport financier de départ dont doivent disposer les entrepreneurs pour créer une entreprise, constituent encore un obstacle majeur à la création d’entreprises (Djankov, 2009). En 2013, 13 économies de la région exigeaient comme capital minimum une somme supérieure à 200 % du revenu par habitant ; ce chiffre atteignait même 528 % dans un pays (Banque mondiale, 2013). Dans les pays où les exigences de capital minimum sont particulièrement élevées, les petites et moyennes entreprises disposent d’un accès plus restreint aux financements bancaires. Ainsi, la réduction ou l’élimination des exigences de capital permettraient de réduire les coûts d’entrée pour les nouvelles entreprises. En outre, lorsque les exigences en capital sont excessivement élevées, les entrants potentiels peuvent se révéler moins enclins à régulariser leur entreprise.

Le manque d’accès aux financements constitue une autre contrainte à laquelle les entrants potentiels sont susceptibles d’être confrontés. Bien que l’accès aux financements s’améliore dans certains pays, les entreprises du secteur manufacturier dans la région ont révélé que certains facteurs, tels que la complexité des procédures de demande de financement, l’existence de taux d’intérêt désavantageux ainsi que le niveau élevé des garanties exigées, constituent des obstacles importants avant d’obtenir des financements pour le fonctionnement de leur entreprise. Les conséquences de ces obstacles sont généralement accentuées pour les entreprises locales, pour les petites et moyennes entreprises, ainsi que pour les entreprises manufacturières non exportatrices. Le manque d’accès aux financements résultant de distorsions dans la répartition des financements ou bien du sous-développement général du secteur financier constitue un obstacle majeur pour l’entrée de nouvelles entreprises, en particulier les plus petites d’entre elles. Il est ainsi crucial de remédier à ce problème.

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