180 L’industrialisation en Afrique subsaharienne
proposer un vaste éventail de services peu onéreux et de haute qualité ; elles doivent en outre étendre la mise à disposition de services TIC fiables et abordables, faciliter l’accès aux financements par le développement du secteur banquier et l’établissement de marchés secondaires, et cibler les investissements en matière de dispositifs de production d’énergie tout en améliorant leur accessibilité et leur coût, tout particulièrement pour les entreprises commerciales.
Politique de la concurrence Réduire ou éliminer les barrières empêchant l’insertion des entreprises domestiques et étrangères
Les enseignements tirés des secteurs manufacturiers de certains pays d’Afrique subsaharienne, tels que la Côte d’Ivoire et l’Éthiopie, indiquent que ce sont majoritairement les jeunes entreprises qui permettent de générer une croissance de l’emploi. Aussi les barrières à l’entrée et à la sortie des marchés constituent-elles un élément crucial pour la définition d’un agenda politique visant à influer sur la création d’emplois et la croissance de l’emploi. Dans la majorité des pays de la région, les restrictions à l’entrée des entreprises sur le marché sont systématiques. Certains éléments permettent de démontrer clairement que les réglementations à l’entrée du marché ont pour effet de freiner l’entrée des entreprises, tout particulièrement au sein d’industries où le nombre d’entrées devrait être naturellement élevé (Klapper, Laeven et Rajan, 2004). Les politiques qui éliminent un certain nombre de barrières à l’entrée sur le marché des nouvelles entreprises peuvent engendre des bénéfices importants, car cela permet d’augmenter la productivité agrégée, de maintenir une discipline de marché et d’accroître la création d’emplois. Ainsi, les politiques favorisant la concurrence doivent constituer un élément central des stratégies d’industrialisation de la région. La simple possibilité d’intégrer un marché crée un mécanisme de sélection sur celui-ci et stimule la concurrence non seulement entre nouveaux entrants et entreprises existantes, mais aussi au sein du groupe de nouveaux entrants. Les analyses portant sur la Chine et sur d’autres pays d’Asie de l’Est démontrent que la création et la sélection de nouvelles entreprises en dehors du secteur public a été la source la plus importante de productivité et de croissance de la production dans le secteur manufacturier3. Il a été démontré que l’élimination des distorsions réglementaires entravant l’entrée sur le marché a été déterminante pour un grand nombre de pays. En Inde, l’élimination des licences industrielles obligatoires nommées « license raj » qui réglementaient l’entrée des entreprises et imposaient des contraintes relatives aux capacités de production, a conduit à des gains notables en matière de productivité agrégée. La majorité de ces gains de redéploiement sont le résultat de l’intégration des nouveaux entrants dans des industries libéralisées