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Infrastructure physique et productivité
aboutissent à une productivité et à des résultats plus faibles sous l’effet d’une mauvaise répartition. Les coûts d’entrée expliquent également en grande partie les disparités entre pays en matière de productivité et de revenu. Une étude démontre que les pays appartenant au décile le plus bas en matière de coûts d’entrée présentent une PGF et une productivité du travail plus importante que ceux situés dans le décile le plus haut. La PGF est ainsi de 32 et 45 % plus élevée, et la productivité du travail de 52 et 75 % plus élevée (Barseghyan et DiCecio, 2011).
Les études de cas nationaux confirment également que les obstacles à l’entrée sont une cause probable de mauvaise affectation. En Inde, les obstacles mis à l’entrée sous forme de réglementation du marché ont créé des secteurs caractérisés par la prévalence d’entreprises improductives (généralement petites), cohabitant avec un petit nombre d’entreprises productives (généralement grandes), ce qui diminue la productivité agrégée (McKinsey Global Institute, 2001). Des résultats similaires ont pu être constatés au Brésil (McKinsey Global Institute, 2006), au sein de pays de l’OCDE (Nicoletti et Scarpetta, 2003), ainsi que dans des économies en transition (Bastos et Nasir, 2004). De plus, la réglementation des marchés de produits et de l’entrée a tendance à produire un effet négatif sur la croissance de l’emploi en France (Bertrand et Kramarz, 2002). Au sein de l’industrie manufacturière éthiopienne, l’évolution de la productivité du secteur a largement été façonnée par la dimension du marché national, les coûts de transport et les obstacles à l’entrée comme les frais de licence (Jones et al., 2019a).
Cependant, les obstacles à l’entrée ont des effets indirects sur d’autres facettes des activités des entreprises et influent ainsi sur la croissance de la productivité au niveau de l’entreprise et à un niveau plus général. Au Royaume-Uni, par exemple, dans le secteur manufacturier, la crainte de nouvelles entrées influe sur la croissance de la productivité au sein des entreprises existantes ainsi que sur leurs activités d’innovation (Aghion et al., 2009). Dans les secteurs technologiquement avancés, la crainte de l’entrée de nouvelles entreprises étrangères incite les entreprises existantes à s’engager dans des activités d’innovation afin de répondre à la menace d’entrées étrangères, tandis que c’est le contraire qui prévaut dans les secteurs technologiquement en retard, la crainte d’entrées étrangères faisant diminuer les résultats attendus de l’innovation.
Infrastructure physique et productivité
Les perspectives économiques de l’Afrique subsaharienne ont été ralenties par les disparités radicales existant en matière d’infrastructures. Cet élément est aggravé par une situation géographique défavorable, la région étant éloignée des centres du marché mondial. Par ailleurs, de nombreux pays de la région ne