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Bibliographie

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les entreprises manufacturières ont recruté à des niveaux de rémunération en baisse au cours de la période analysée, et la productivité moyenne du travail manufacturier a connu un déclin encore plus rapide, ce qui a abouti à une situation où la marge bénéficiaire est proche de zéro pour les employés.

La réduction du coût des réglementations d’entrée, le développement d’une politique de concurrence efficace, ainsi que l’amélioration de l’accès à l’infrastructure et aux financements pour les entreprises de toutes catégories, constituent des orientations qui devraient s’inscrire dans l’éventail des politiques adoptées par la Côte d’Ivoire et l’Éthiopie. Toutefois, il semble qu’aucun de ces deux pays ne puisse soutenir la croissance de l’emploi manufacturier sans avoir recours à une deuxième série de mesures visant à stimuler la productivité de l’emploi au sein des nouvelles et jeunes entreprises. Ces politiques peuvent emprunter différentes formes, tels que des programmes de développement des compétences pendant les études ou après les études afin d’encourager l’afflux de compétences au sein de ces entreprises. Il pourrait également s’agir d’améliorer la capacité des entreprises concernées à adopter des technologies de meilleure qualité, à se développer ou se diversifier vers des produits à forte valeur ajoutée, ou encore d’améliorer leur accès à des systèmes et à des équipements plus fiables et moins chers en matière de logistique et de transports. Si ces mesures destinées à améliorer la productivité profiteraient à toutes les entreprises manufacturières, leur impact sur la croissance de l’emploi ne sera optimal que si elles parviennent à avoir une influence sur le taux de création d’entreprises et sur les choix d’investissements faits par les entreprises après leur création pour survivre et s’établir au sein de secteurs spécifiques.

Notes

1. On trouve chez Haltiwanger, Jarmin, et Miranda (2013) la démonstration la plus connue et la plus récente à l’échelle internationale de l’absence de systématicité des effetsdetaillesurlacroissancedel’emploiauniveaudesentreprises.Ensebasantsur les chiffres d’une enquête menée aux États-Unis, cet article montre que les nouvelles et les jeunes entreprises ont joué un rôle moteur dans la croissance de l’emploi, leur taillenejouantaucunrôledansceprocessus.Dansunarticlequis’yrapporte,Decker et al. (2014) relatent que les entreprises nouvellement créées représentent environ 20%delacroissancedel’emploibruteauxÉtats-Unisetque,touteschoseségalespar ailleurs,lesjeunesentreprisesconcentrentunepartplusimportantedelacroissance de l’emploi agrégée que les entreprises plus anciennes. 2. La littérature qui démontre de façon empirique l’invariance de la croissance de l’emploi selon la taille des entreprises s’étend des années 1980 à aujourd’hui. Celle-ci se consacrait originellement à vérifier la loi de Gibrat (Lucas, 1978 ; Sutton, 1997) en l’appliquant aux recensements des entreprises aux États-Unis et en Europe. On peut citer comme exemple Evans (1987) et Hall (1987) sur différentes séries de données

concernant les États-Unis, Dunnes et Hughes (1994) concernant les données du

Royaume-Uni et Audretsch, Santarelli et Vivarelli (1999) sur les données de l’Italie. 3. Jovanovic (1982) explique de cette façon la croissance plus rapide des entreprises les plus jeunes. 4. La distinction entre apprentissage « passif » et apprentissage « actif » est issue de

Pakes et Ericson (1998) : ceux-ci proposent que les entreprises investissent activement pour améliorer leurs capacités, ce qui permettrait également aux entreprises plus anciennes de croître plus rapidement. 5. Cela se rapporte à des modèles de dynamiques d’entreprise qui ne produisent pas nécessairementunecroissancedel’emploiplusrapideauseindesnouvellesetjeunes entreprisesmaisquisebasentsurcesperspectives.Cesmodèlesprennentencompte lefaitquelesentreprisesmettentcontinuellementàjourleurstechniquesdeproductiongrâceàladiffusionconcurrentielle,tellequel’ontdécritJovanovicetMacDonald (1994).Ilfautajouteràcettecatégorielemodèlededécisionsd’entrée,deproduction et de sortie des entreprises décrit par Hopenhayn (1992), qui les présente comme influencées simultanément par des dynamiques à l’échelle de l’entreprise et du secteur. 6. Voir Acemoglu et al. (2018) pour un modèle économique exposant cet argument. 7. Les obstacles auxquels se réfèrent Hsieh et Klenow (2014) affaiblissent la croissance de l’emploi en diminuant davantage la productivité des grandes entreprises qu’en temps normal, réduisant ainsi la productivité agrégée au sein du secteur manufacturier. 8. Cela représente un cinquième des plus de 600 000 nouveaux emplois industriels qui se sont ajoutés aux secteurs non-agricoles de l’économie éthiopienne entre 1999 et 2013, selon les chiffres de la Banque mondiale (2017). Cependant, le chiffre le plus important se base sur les résultats des dernières enquêtes sur la population active.

Celui-ciinclutlescasdefiguredestravailleursindépendantsetdesmicroentreprises.

Le total plus faible ici ne concerne que la croissance de l’emploi au sein des entreprises les plus grandes concernées par le recensement annuel du secteur manufacturier mené par l’Agence centrale de la statistique du gouvernement éthiopien. Le recensement du secteur manufacturier cible une population d’entreprises manufacturières définies par un effectif minimum de 10 employés. 9. Dans ce rapport, les termes entreprises, structures et établissements manufacturiers sont utilisés de façon interchangeable, sauf mention contraire. 10. Pour la période 1996–2010, il existe un numéro d’identification commun des sociétés et les données peuvent être utilisées comme un seul échantillon. Cependant, le numéro d’identification des sociétés a changé dans les recensements après 2010, et les données ne peuvent être utilisées de façon transversale que pour cette période.

D’autres chercheurs se ont essayé de construire l’échantillon pour ces dernières années en ayant recours à des informations complémentaires comme le nom de société, l’adresse etc. Cet ensemble de données n’étant pas encore disponible, il n’a pas été utilisé dans ce rapport. 11. Le terme est emprunté à Lewis (1954), une étude classique sur l’économie du développement : il désigne un état de croissance soutenue de l’emploi à un taux de rémunération constant tout au long de la transformation structurelle.

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