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Structure de marché, régulation de l’entrée et productivité
En dépit de leur base principalement agraire, les pays d’Afrique subsaharienne connaissent une urbanisation rapide. En 2018, le taux d’urbanisation de la région s’élevait à 40 % (World Development Indicators, Banque Mondiale). En matière d’économies d’agglomération, la taille des villes et la densité de population tendent à avoir des effets considérables sur la productivité et l’emploi (Collier, Jones et Spijkerman, 2018). Toutefois, ces effets d’agglomération sont plus faibles pour les villes d’Afrique subsaharienne comparativement aux villes d’Asie et d’Amérique latine.
Il arrive que le processus d’urbanisation ait pour origine la formation de villes de consommation dont l’émergence correspond à la découverte, la production et l’exportation de matières premières. Ce genre de situations est moins susceptible de donner lieu à des économies d’agglomération. On retrouve ces caractéristiques dans les processus d’urbanisation de la Côte d’Ivoire et du Ghana (Gollin, Jedwab et Vollrath, 2016). De même, il semble que la densité démographique n’ait pas occasionné de croissance de l’emploi au sein du secteur manufacturier du Ghana. Cette éventualité est plus fréquente dans les autres pays riches en ressources naturelles11. Au sein des entreprises éthiopiennes, en revanche, une étude démontre un lien entre l’agglomération et la productivité des entreprises produisant des marchandises similaires. Cette conclusion suggère clairement que l’agglomération génère une pression concurrentielle qui pousse les entreprises à améliorer leur efficacité, et aboutit à des effets d’entraînement positifs (Bigsten et al., 2012). De façon plus générale, les prévisions d’effets d’agglomération sont plus basses que prévu dans les pays d’Afrique subsaharienne (Siba et Söderbom, 2015), ce qui ne signifie pas pour autant qu’il soit impossible pour l’agglomération de devenir un facteur essentiel de la croissance et de la création d’emplois.
Structure de marché, régulation de l’entrée et productivité
Les importants écarts de productivité et de revenu constatés entre les pays s’expliquent en partie par l’ampleur de la mauvaise allocation des ressources au sein des économies pauvres par rapport aux économies développées. Des études récentes font état de mauvaises affectations en Afrique subsaharienne dans les secteurs de l’agriculture, des services et de l’industrie manufacturière12 . Ces résultats permettent de saisir l’ampleur des problématiques de mauvaise affectation en Afrique subsaharienne, étant donné que l’industrie manufacturière ne représente qu’une petite partie de l’économie de ces pays. Les obstacles à l’entrée et la structure de marché qui en résulte sont les causes principales de la mauvaise répartition des ressources. Les résultats existants montrent que les coûts d’entrée, qui sont considérablement plus élevés dans les pays pauvres,