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selon la taille des entreprises : le cas de l’Éthiopie

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Bibliographie

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les nouvelles entreprises s’élevait à plus de 40 000, soit le double du nombre de pertes d’emplois liées à des fermetures d’usines au cours de la période. Si l’on constate une légère croissance de l’emploi au sein des entreprises existantes, celle-ci a cependant été générée de façon intermittente et à une échelle bien plus réduite que le taux de création d’emplois par les nouveaux entrants. L’augmentation du nombre d’emplois au sein des entreprises existantes n’a pas dépassé les 10 000 (soit environ 10 %). Voir encadré 2.1 pour une analyse détaillée de la croissance de l’emploi au sein de l’industrie manufacturière en Éthiopie.

ENCADRÉ 2.1

Effets de l’ancienneté des entreprises sur la croissance de l’emploi selon la taille des entreprises : le cas de l’Éthiopie

Selon le recensement industriel de l’Éthiopie en 2016, le pays comptait environ 2 600 entreprises manufacturières, pour une main-d’œuvre régulière d’environ 210 000 employés. Ces chiffres représentent une croissance importante de l’emploi par rapport aux chiffres enregistrés par une enquête similaire réalisée 20 ans plus tôt, en 1996, laquelle recensait 82 000 employés au sein d’environ 620 entreprises.

Les emplois manufacturiers se concentrent de plus en plus au sein de structures plus jeunes, et cette tendance est constatée sur l’ensemble du secteur ainsi que dans toutes les catégories de taille d’entreprise (sauf une). Le graphique 2.3 indique que les emplois ont toujours été concentrés au sein des entreprises les plus jeunes – une tendance qui ne fait que s’accentuer. Entre 2005 et 2016, les entreprises de la plus petite catégorie ayant entre onze et vingt ans d’ancienneté ont enregistré une croissance de l’emploi importante, mais cela ne représente qu’un cinquième du total de la croissance de l’emploi au sein de cette catégorie d’entreprises sur toute la décennie. Les entreprises appartenant à la catégorie des entreprises les plus petites et ayant plus de vingt ans d’ancienneté n’ont enregistré aucune croissance de l’emploi.

On constate dans le graphique 2.4 que les entreprises de 21 à 100 employés présentent une tendance similaire. On remarque également que, au cours des deux décennies prises en compte, la croissance de l’emploi était minime pour les entreprises ayant plus de vingt ans d’ancienneté. En revanche, la croissance de l’emploi a connu une accélération substantielle pour les entreprises ayant dix ans ou moins d’ancienneté. Pour les entreprises ayant de onze à vingt ans d’ancienneté, si les chiffres n’étaient pas aussi élevés, ils sont néanmoins restés importants et constants.

Le graphique 2.5 fait état d’une dynamique comparable au sein des entreprises constituée de 101 à 500 employés. La courbe représentée ici est une reproduction quasi identique de la dynamique d’ensemble du secteur observée dans le graphique 2.1, où l’on constate que la part d’emplois au sein des établissements ayant une ancienneté de dix ans et moins dépasse la part d’emplois des entreprises ayant plus de vingt ans

(suite page suivan)

Encadré 2.1 Effets de l’ancienneté des entreprises sur la croissance de l’emploi selon la taille des entreprises : Le cas de l’Éthiopie (suite)

d’ancienneté après une décennie de croissance continue de l’emploi au sein de la catégorie des entreprises les plus jeunes, et qu’elle continue à s’accélérer jusqu’en 2016. Les structures présentes sur le marché depuis plus de vingt ans n’ont connu aucune croissance de l’emploi significative. La croissance de l’emploi a été continue et conséquente au sein des entreprises ayant entre onze et vingt ans d’ancienneté, même si celle-ci n’a pas été aussi forte que pour les entreprises les plus jeunes.

Enfin, il convient d’analyser le cas des entreprises les plus grandes, soit les structures de 500 employés ou plus représentées dans le graphique 2.6. La différence principale entre la dynamique observée ici et celle observée au sein des autres catégories de tailles d’entreprise tient à ce que les emplois sont en majorité concentrés au sein des entreprises les plus anciennes – soit celles qui opèrent depuis plus de vingt ans. Cela est indépendant du fait que les structures de plus de vingt ans d’ancienneté appartenant à cette catégorie de taille, à la différence des entreprises des autres catégories, n’ont connu aucune croissance de l’emploi. Malgré cela, sur des vingt années ici analysées, la croissance de l’emploi enregistrée au sein des entreprises les plus grandes est aussi forte que celle des structures à plus petits effectifs. Comme c’est le cas au sein des autres catégories de taille d’entreprise, l’essentiel de la croissance de l’emploi au sein des grandes entreprises a été enregistrée par des structures en activité depuis moins de dix ans. Si les structures en activité depuis onze à vingt ans ont connu une croissance de l’emploi continue et considérable, celle-ci est restée plus faible qu’au sein des structures plus jeunes étudiées.

Côte d’Ivoire

Entre 2003 et 2004, le secteur manufacturier de la Côte d’Ivoire a généré un total net d’environ 24 000 emplois. Au cours de la même période, les entreprises entrantes et préexistantes ont créé respectivement plus de 101 000 et 19 000 emplois, tandis que les entreprises manufacturières ayant quitté le marché ont conduit à la perte d’environ 96 000 emplois (voir Abreha et al., 2019). Ces dernières années, une grande partie des emplois manufacturiers s’est concentrée au sein des entreprises les plus jeunes, plus particulièrement au sein de celles qui avaient été en activité entre onze et vingt ans (graphique 2.9). De façon prévisible, et conformément à ce qui a été constaté dans le secteur manufacturier éthiopien, la plupart des emplois se sont concentrés dans les grandes entreprises (graphique 2.10). De surcroît, on ne constate aucune incidence liée à la taille des entreprises : la croissance de l’emploi n’était pas foncièrement différente entre les grandes et les petites entreprises (voir Abreha et al., 2019).

Si la plupart des emplois se concentrent au sein d’établissement préexistants (graphique 2.11), le graphique 2.12 fait état de répercussions importantes liées

Graphique 2.9 Côte d’Ivoire : Nombre d’employés par entreprise manufacturière selon

l’ancienneté, 2003-2014

Nombre d’employés 100 000 90 000 80 000 70 000 60 000 50 000 40 000 30 000 20 000 10 000 0 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 Moins de 10 ans De 11 à 20 ans Plus de 20 ans Total

Source : Abreha et al., 2019.

Graphique 2.10 Côte d’Ivoire: Nombre d’employés par taille de l’entreprise

manufacturière, 2003-2014

Nombre d’employés 100 000 90 000 80 000 70 000 60 000 50 000 40 000 30 000 20 000 10 000 0 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 20 employés ou moins Plus de 500 employés Entre 21 et 100 employés Total Entre 101 et 500 employés

Source : Abreha et al., 2019.

Graphique 2.11 Côte d’Ivoire : volume de la main-d’œuvre en fonction du statut

opérationnel de l’entreprise manufacturière, 2003-2014

Nombre d’employés 100 000 90 000 80 000 70 000 60 000 50 000 40 000 30 000 20 000 10 000 0 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

Entreprises préexistantes Entreprises entrantes Total

Source : Abreha et al., 2019.

Graphique 2.12 Côte d’Ivoire : taux annuel de croissance de l’emploi, présenté selon le

statut opérationnel des entreprises manufacturières, 2003-2014

30

Taux de croissance de l’emploi 20

10

0

–10

–20

–30 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 Croissance nette Croissance due à l’arrivée d’une entreprise Croissance au sein des entreprises existantes Déclin dû au départ d’une entreprise

Source : Abreha et al., 2019.

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