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5.2.4. Résultats
5.2.4. Résultats
L’ensemble des analyses économétriques ont été réalisées sur quatre pays et deux vagues. Des effets-fixes pays-vague ont été ajoutés afin de contrôler pour les caractéristiques propres à chacun des pays et chacune des périodes. Cela permet de contrôler notamment pour le nombre de morts, les différents taux de contamination et différentes intensités de circulation du virus ainsi que les différentes mesures mises en place aux moments où les enquêtes ont été administrées. Le pays-vague référence est la Côte d’Ivoire lors de la vague 1.
Le tableau 1 donne les résultats des estimations pour le premier indice d’adhésion (mesures générales) en retenant les variables explicatives d’intérêt. Chacune des spécifications retenues contient une série de contrôles individuels (socio-démographie) et d’effets fixes (pays x vague). La présentation de chacun des coefficients estimés, y compris les contrôles, est reportée en annexe.
Les résultats de l’analyse économétrique montrent que l’adhésion aux différentes politiques sanitaires dépend autant de perceptions subjectives que de variables sociodémographiques. En effet, le rôle des émotions et de la confiance institutionnelle semble un facteur clé pour expliquer l’adhésion aux mesures politiques de lutte contre la COVID-19.
Tout d’abord, il est important de noter la différence moyenne entre les deux indices d’adhésion. En effet, l’indice d’adhésion aux mesures sanitaires générales est en moyenne (0,59) supérieur à l’indice d’adhésion aux mesures sanitaires ciblées (0,69). Ce premier constat semble confirmer que la population a tendance à accepter plus difficilement les mesures ciblées, telles que les fermetures de lieux de brassage propices à une circulation facile du virus. Les mesures générales, qui concernent l’ensemble de la population, entraînent plus d’adhésion bien qu’elles contraignent plus fortement les libertés individuelles. Un résultat important et commun aux deux indices d’adhésion est l’impact positif de la peur et l’impact négatif de la colère sur le niveau d’adhésion. La peur est toujours positivement et significativement corrélée à l’adhésion aux mesures sanitaires qu’elles soient ciblées ou générales. On retrouve presque toujours l’effet inverse pour la colère, de manière plus marquée pour l’adhésion aux mesures sanitaires générales (Tableau 2).
Par exemple, le fait d’avoir peur des conséquences de la crise augmente de 0.07 le niveau d’adhésion aux mesures ciblées et de 0,1 le niveau d’adhésion aux mesures générales. Le rôle des émotions mérite donc d’être pris en compte dans la compréhension des comportements individuels. Autre variable subjective, la perception de risque élevé d’attraper la COVID est au même titre que la peur mais de manière moins systématique, associée positivement et significativement à l’adhésion, notamment aux mesures générales. Le fait d’admettre un risque élevé d’attraper le COVID augmente de 0,05 le niveau d’adhésion (qui varie de 0 à 1).