Menhir - Samain 2016

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Bonjour à tous, Voici la Samain qui approche à grands pas, et ce huitième numéro du Menhir qui boucle la seconde année d'édition. C'est l'occasion pour moi d'un petit clin d’œil à ma sœur spirituelle, Bechuille, en première page avec son chaudron, qui chaque année se métamorphose en une Noire magnifique et plus vraie que nature. Je remercie tous ceux qui se sont investis dans notre publication, et j'aimerais que vous soyez plus nombreux. Le Menhir est votre journal, vous êtes donc les bienvenus pour étoffer l’Echo des tribus avec vos annonces, vos témoignages, pour contribuer à la Plume du Barde avec photos, dessins, poésies, ainsi que les rubriques Je fabrique moi-même et Sites sacrés dans ma région (envoyez-moi vos contributions à saille.tuteur@yahoo.fr ). Beltaine 2017 sera le grand événement de cette nouvelle année. Si vous proposez ou si vous cherchez un covoiturage, envoyez moi vos annonces afin de les faire paraître dans le Menhir d’Imbolc

Redacteurs

Sommaire

Traductrices des textes anglais: Dominique Goedert, Jody Mohammadioun, Philippe le Maréchal Le Menhir : Annick Jacq Célébrations : Annick Jacq/ Jean-Jacques Meyfroid Notre carte du ciel : Myrdhin Dossier archéologie : Annick Jacq/ Jody Mohammadioun Dossiers : Dominique Goedert/Pascal Eloy/Jody mohammadioun Conte celtique et breton : Jody Mohammadioun/Philippe le Maréchal/Annick Jacq Mise en page et graphisme : Annick Jacq

- Plouhinec (photo de couverture) - Célébration d’Alban Arthan - Notre ciel pour la fête de Samain - Époques épiques - Dialogue énergétique entre l’arbre et l’homme - Tableau de Dominique Dages : Merlin - Conte : Le moulin des Korrigans - Époques épiques - La Plume du Barde - Légendes en région Centre - Jack O’Lantern - Parlez-vous Gaulois ? - Jeux de mots - Les échos des Clairières - Les Clairières de l’OBOD

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La gardienne des alignements de Plouhinec Quelle aventure

Il n'a pas été nécessaire d’en arriver à cette extrémi-

!

Au printemps 2007 je reçois, par l’intermédiaire de mon site Bretagne-Celtic, le message d’un internaute, avec en pièce jointe la photo d’une annonce immobilière. Celle-ci concernait la mise en vente de terrains constructibles avec en photo des dits-terrains un alignement de menhirs.

té (au grand soulagement de mon compagnon !). La DRAC a pris la chose au sérieux et OUEST FRANCE est venu sur place pour faire un article.

Les

menhirs ont été sauvés, en partie car une maison avait déjà été construite. Je me demande quelle tête aurait fait le vendeur de ce terrain s’il avait su que la personne responsable de ce remue ménage était une handicapée avec ses béquilles, habitant de surcroît dans le Loiret !

Mon sang n’a fait qu’un tour ….. Durant les quelques semaines qui ont suivi, j’ai contacté tous les organismes possibles et inimaginables afin de les alerter. Ce fut un rude combat, car je sortais d’une opération de la hanche. Je ne pouvais pas rester longtemps assise devant l’ordinateur, et je me déplaçais de la chambre au bureau avec des béquilles. Mais je n’aurais en aucun cas lâché le morceau, quitte à m’enchaîner, avec mes béquilles, au menhir face aux bulldozers !

Désormais, la gardienne peut veiller sur ce lieu en toute sérénité.

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ALBAN Arthan La Lumiere d’Arthur

La cérémonie du Solstice d’Hiver dans la Tradition Druidique est connue sous le nom d’ALBAN ARTHAN, « La Lumière d’Arthur ». On assimile Arthur au Soleil-Roi qui meurt et qui renaît en « Fils de la Lumière. » Le nom de la cérémonie incarne donc et résume le thème essentiel de cette célébration.

transposer le symbole, c’est sans doute le plus clair d’entre tous.

Alban Arthan résume Samonios, car nous sommes encore en plein passage de mort / renaissance, mais cette fois vers la renaissance.

Alban Arthan est un temps de Re – Naissance. Dans la Tradition Nordique, mais aussi la Wicca, Alban Arthan est appelée YULE (ou JULE).

Alban Arthan est la fête du solstice d’hiver, c'est-àdire le moment où le jour est le plus court et la nuit la plus longue. Sa date habituelle est le 21 décembre mais cette période dure également plusieurs jours car le mouvement apparent du soleil semble marquer une pause sur le tropique du Capricorne avant de remonter sa course vers l’équateur.

hez nos cousins de tradition nordique, on céléToute cette période de l’année est importante, et C brait la « Nuit des Mères », et cette nuit durait 12 continue de l’être à travers la fête de Noël. Hélas, celle-ci n’a plus beaucoup de sens autre qu’une activité commerciale intense, alors il est important de retourner à la source même de cette fête, et cette source prend naissance dans la religion des peuples des mégalithes, puis des Celtes, mais aussi d’autres antiques Traditions.

Alban Arthan, c’est la fête de la Lumière, la fête de

jours. Le christianisme a copié ces 12 jours entre la naissance du Christ et l’adoration des mages du 6 janvier. Cette tradition des 12 jours était également de mise dans la religion des Celtes.

Cette période de solstice a toujours été la période de naissance des Dieux : le Mabon chez les Celtes, Jésus dans le christianisme et, un peu avant Jésus, Mithra chez les Perses, né lui aussi d’une « femme vierge ». De nombreux légionnaires Romains de la IIème légion Thébaine basés en Perse vinrent ensuite en Gaule et dans les îles Britanniques pour y installer le culte de Mithra.

la Lumière retrouvée, encore petite mais en pleine croissance. Le soleil-roi semblait mourir mais il va renaître de nouveau. Les Druides célèbrent la naissance du Mabon, cet enfant roi en germe dans une grotte et qui n’est encore qu’une faible lueur dans le ventre obscur de la mère-terre. Pas besoin de Page 4


Et Krishna, Bouddha et Zoroastre sont également nés d’une femme vierge…

Dans les coutumes celtiques, on y relève l’épicéa, l’arbre qui ne perd pas ses feuilles, avec des pommes et des épis de blés que l’on accrochait aux branches. Cela doit vous rappeler quelque chose…

On

allumait également une bûche à l’aube du solstice d’hiver. Cette bûche préfigurait le réchauffement de la terre qui allait peu à peu s’amorcer dans les mois qui viennent.

On

voit bien que si l’on veut se détacher des dogmes et des carcans, on peut retrouver l’antique tradition qui se masque à peine derrière des symboles actuels.

Pour certains aussi, le mot « Noël » viendrait du Celte NOIO HEOL, qui veut dire Nouveau Soleil.

Le solstice d’hiver marque le triomphe de la Lumière sur les Ténèbres. C’est le temps de la renaissance après la mort. Au coeur de la nuit la plus longue, dans le silence de la Terre endormie, les graines commencent à germer, répondant à l'appel de la vie. Tout comme la graine qui ne trouve son énergie qu'au centre d'elle-même, c'est au plus profond de nous que nous devons chercher la Force et la Lumière.

Dans le cycle de la journée, Alban Arthan, correspond à minuit, là où le sommeil petit à petit va se faire plus léger jusqu’au moment du réveil.

Le symbole du solstice d’hiver est riche d’enseignement. A chacun d’en découvrir, au plus profond de lui-même, sa propre vérité éclairée par cette petite lumière naissante…

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Samain degres symboliques Pour une celebration le 31 Octobre 2016 a minuit

À 8° du Scorpion, un splendide coq flamboyant À 11° bat des ailes au milieu de plusieurs poules bigarrées. Un peu en avant, tire des flèches sur un vol d'oiseaux qui s'envolent à l'horizon.

de la Balance, , la figure noire, sommairement vêtu, mains et pieds blancs, essaie en courant de se hisser sur l'arrière-train d'un centaure qui brandit son arc.

° d’ardeur

° de dualite

À 22° du Scorpion,

bondit de roche en roche dans les gorges du Toul Goulig puis disparaît dans les bois.

À 14° du Sagittaire,

à cheval vient de lancer une flèche de roseau et se cramponne au cou de sa monture.

° de perdition

° de divagation

À 11° du Scorpion,

Sous les étoiles, regarde un scorpion qu'il tient par la queue. À proximité se trouve un tertre . Un lièvre y est assis le nez vers les étoiles. un chasseur tend son arc vers lui.

À 21° du Bélier,

, seul sur un radeau en pleine mer d'Irlande depuis de nombreux jours...

° d’isolement À 9° des Poissons,

° de curiosite imprudente À

16° en Sagittaire. Du Pas de la Chèvre en Brocéliande sort le char de vide, tiré par 3 cygnes s'envolant vers le Nord. On aperçoit alors le château de Colombes et des paysans travaillant dans les prés voisins.

descend le Mené Bré. Il regarde un pen-ti dont la cheminée fume et dont la porte ouverte semble l'inviter à entrer.

° de peregrinations

° de neant À 24° du Capricorne,

termine un fût en chêne pédonculé et éprouve sa solidité. Sur un premier tonneau terminé se voit un verre à demi plein de notre belle septentrale purée.

° de simplicite heureuse

: Conjonctions Soleil/mercure et Vénus/Saturne Sextile Lune/Mars Carré mars /Uranus Trigone Soleil/Neptune

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Epoques epiques Le Mahabharata : Inde : VIe siecle avant notre ere

Le Mahabharata est l’un des plus longs poèmes Ces jamais composés. Ecrit en sanscrit, il compte plus de 100 000 stances. Il est environ douze fois plus long que la Bible. Les premières versions remontent au VIe ou Ve siècle avant notre ère et cette rédaction se poursuit pendant sept ou huit siècles pour trouver une forme à peu près définitive au IIIe ou IVe siècle de notre ère. Pendant ces huit siècles, des additions ont été apportées et, jusqu’au XXe siècle selon les provinces, les traditions, les interprètes, les variantes se multiplient.

Ce poème est à l’origine de maintes croyances, légendes et personnages qui sont encore vivants dans l’Inde d’aujourd’hui où des centaines de bandes dessinées, par exemple, restituent des épisodes du Mahabharata.

Maha, en sanscrit, signifie «

grand », « total ». Bharata est d’abord le nom d’un personnage légendaire, puis celui d’une famille, d’un clan. Le titre peut se comprendre comme « La Grande Histoire des Bharata ». Il faut ajouter que « Bharata », par extension, en vient à signifier « hindou » et, de manière encore plus générale, « homme ». Il pourrait donc s’agir aussi de « La Grande Histoire de l’Humanité ».

En

évènements ont probablement une source historique. La tradition indienne fait remonter la grande bataille de Kurukshetra à l’an 3200 avant notre ère. Mais certains spécialistes préfèrent insister sur les aspects mythiques du poème. Les nombreuses pages qui chantent les louanges des brahmes paraissent toutes avoir été ajoutées tardivement.

Le Mahabharata, que la tradition indienne nomme simplement l’épopée, reste totalement inconnu en Europe jusqu’au dix-huitième siècle.

Parmi les personnages principaux

: le conteurauteur Vyasa et Krishna, avant son immense légende à venir. Rien dans le Mahabharata n’indique clairement que Krishna est l’une des incarnations terrestres de Vishnu. Il apparaît comme un homme normal, qui vieillit, qui est parfois surpris par les évènements, parfois angoissé. Il meurt, tué par un chasseur dans une forêt. Mais il accomplit des prodiges : il donne l’illusion à ses ennemis que le soleil s’est couché avant l’heure, il possède une arme irrésistible, un disque avec lequel il décapite Sisupala. Juste avant la bataille, il donne à son ami Arjuna la Bhagavad-Gita, texte dans lequel il s’exprime en tant que divinité, en tant que Vishnu. C’est le propre de l’épopée d’osciller entre l’humain et le divin : on trouve dans les extraits suivants un combat épique, une presque fin du monde et un bien pour un mal, un exemple de sagesse …

fait, ce poème raconte la longue et furieuse querelle qui oppose les Pandavas (qui sont cinq frères) et leurs cousins les Kauravas (qui sont cent). Cette querelle de famille qui éclate et se développe à propos de l’empire du monde, s’achève par un immense combat qui met en jeu le sort de l’univers tout entier. Page 7

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LA DERNIERE ILLUSION Yudishsthira apparaît, vieilli, grelottant de froid, épuisé comme après une longue marche. Il tient un chien entre ses bras. Une voix impérieuse lui demande : Messager : Yudishsthira : Messager : Yudishsthira :

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Messager :

Yudishsthira :

Yudishsthira :

Vyasa :

Messager : Yudishsthira :

On entend des lamentations qui montent de l’ombre. Yudishsthira écoute.

Messager :

Voix de Karna :

Yudishsthira :

Voix de Draupadi :

(…)

Yudishsthira les aperçoit, les reconnaît.

Yudishsthira franchit la porte du paradis.

Yudishsthira :

Soudain apparaît devant lui Duryodhana, souriant, portant des vêtements resplendissants, accompagné par Dushassana, lui aussi souriant, radieux. Ils tiennent des coupes de vin. Yudishsthira : Vyasa : Vyasa : Vyasa (s’approchant doucement de Yudishsthira) : Yudishsthira :

Vyasa : Yudishsthira :

Yudishsthira suit le messager qui l’entraîne dans une obscurité de plus en plus profonde. Yudishsthira : Vyasa : Yudishsthira : Vyasa : Yudishsthira : Vyasa : Page 10


Dialogue energetique entre l’arbre et l’homme La communication entre Il est difficile, voire dérangeant, pour nous qui l’arbre et l’homme est-elle utilisons tellement la parole, d’accepter que des arbres puissent communiquer à distance au moyen possible ? de parfums, ajoutant des molécules les unes aux autres comme on ajoute des lettres pour composer un mot et une phrase. Et pourtant, nous aussi, nous émettons et captons des phéromones qui nous permettent de recevoir des messages inconscients des autres êtres qui nous les envoient via les aisselles, le cuir chevelu, les tétons et les organes génitaux. Ces molécules sont porteuses de caractéristiques de l’individu et règlent certaines de nos réactions à leur égard.

Jean-Marie Pelt écrit dans « la nature » :

Il y a 30 ans, une découverte a tellement perturbé les scientifiques qu’une majorité l’a rejetée car, en fait, on venait de démontrer que les arbres entraient en communication entre eux au moyen de molécules volatiles et que cette communication pouvait aussi être étendue aux animaux et aux hommes. Aujourd’hui, cette théorie est prouvée expérimentalement chez de nombreuses espèces. Page 11

Les langages secrets de


Les scientifiques se sont alors interrogés afin de savoir s’il existait un mode de communication entre les arbres, se traduisant par une protection des arbres sains grâce à un message communiqué par les arbres blessés. On envisagea d’abord une communication par les racines, mais aucune expérience ne confirma cette hypothèse. On finit alors par se rendre à une surprenante évidence : les plantes communiquent entre elles par un gaz, l’éthylène, impliqué dans de nombreux processus de la vie des plantes. Il s’agit en somme d’une véritable hormone, une hormone gazeuse qui, sécrétée par une plante, agit sur un autre organe de cette plante ou sur les plantes voisines...

Et cela fonctionne aussi avec les membres d’autres

d’une plante verte présente dans son bureau, par curiosité... Il remarque alors que la plante réagit lorsqu’il l’arrose, et le polygraphe semble montrer le même genre de réaction que lorsqu’un être humain fait l’expérience d’un stimulus émotionnel de courte durée... Backster se demande alors si une plante pourrait ressentir des émotions ?!!! Comme il sait que la manière la plus efficace de déclencher une réaction importante du polygraphe chez l’être humain est de le mettre dans une position où il se sent menacé, il cherche un moyen de menacer le bien-être de la plante, et pense tout à coup à brûler une de ses feuilles. Au moment précis où il a l’idée de brûler cette feuille (acte qu’il visualise), et avant même qu’il ne bouge pour aller chercher une allumette, la plante devient comme folle. Le tracé du polygraphe prend de l’ampleur, et le marqueur va jusqu’à franchir le bord supérieur du papier ! Backster conclut au sujet de cette expérience qui allait marquer toute sa vie : "Je compris à l’instant qu’il se passait quelque chose d’important ; il n’y avait pas d’autre explication. Il n’y avait plus personne dans le laboratoire, et je n’avais rien produit qui soit assimilable à une action mécanique. En une fraction de seconde, la conscience que j’avais du monde fut modifiée ". Le chercheur confirmera par la suite ses premières découvertes, avec des centaines d’expériences sur d’autres plantes, avec d’autres instruments, avec différents collaborateurs, et dans de nombreux laboratoires différents aux Etats-Unis. Toutes ces expériences aboutissent aux mêmes conclusions... et amènent Backster à affirmer que les plantes sont sensibles aux événements, aux émotions et aux intentions humaines se produisant dans leur environnement !!

espèces car les plantes peuvent aussi dialoguer avec certains animaux. Par exemple, la chenille manduca affectionne les feuilles de tabac. Tandis qu’elle s’en nourrit, elle dépose sa salive qui agit comme un signal. La plante produit alors l’acide jasmonique qui, combiné à l’éthylène et libéré dans l’air, attire une guêpe de la famille des Ichneumons. Cette guêpe reconnaît dans la chenille une proie de choix, la paralyse et y pond un œuf. Le tabac est sauvé.

Cleve Backster, expert de la CIA, spécialiste du détecteur de mensonges, a eu en 1966 l’idée d’attacher les électrodes de son appareil aux feuilles Page 12


Difficile

d’associer émotion et plante… et pourtant… Il semble même que les plantes perçoivent la douleur humaine. En effet, si on pose des électrodes d’un galvanomètre (pour mesurer les courants de faible intensité) sur l’écorce d’un arbre et que quelqu’un appuyé contre le tronc de l’arbre s’entaille le doigt avec un couteau, on constate un mouvement de l’aiguille du galvanomètre ! Proches d’êtres humains blessés, les arbres modifient leur magnétisme par réaction à la douleur des hommes… L’arbre est donc un grand ensemble connecté comme un réseau nerveux et qui, comme le réseau nerveux de l’homme, communique à la fois par voie électrique et biochimique. La différence entre nos espèces n’est donc pas aussi grande qu’il y paraît !

Et ce, d’autant que, entrer en communication avec les autres ou avec son milieu, implique, dans un premier temps d’apprendre à communiquer avec soi, d’entrer en résonance avec sa propre dynamique, sa propre activité, ses propres rythmes. Entrer en contact avec soi, sincèrement et avec amour, agir avec soi, comme on agirait avec un autre, c’est-à-dire communier avec le vécu de cet autre, quel qu’il soit, bref, communiquer avec l'univers pris dans son intégralité.

connaissance : savoir ce qu'est un arbre est une chose que de connaître l'arbre parce qu’il faut sentir intimement ce que vit ce mouvement arborescent qui pousse, ce qui vibre dans ces cellules végétales pleines de vie et de sève…

Pour ce faire, la seule manière de procéder est de se rendre synchrone avec ce qui nous entoure, d'entrer en résonance et de vivre en phase avec lui. Le rythme des jours, des saisons et des ans, la pulsation des événements de la vie, les vibrations des corps et de chaque grain de vie : voilà autant de vagues de cet océan rythmique dans lequel chacun est plongé dès le ventre de sa mère. Le grec ancien possédait un mot magique pour parler de cette synchronicité : Kaïros. Le Kaïros, c'est "le bon moment", l'instant propice, le moment magique. "Chaque chose en son temps", dit l'adage populaire, chaque action à son rythme pour laisser le temps commun s'épanouir, se déployer. Se rendre synchrone avec le réel, avec la nature et le cosmos, exige donc de renoncer à cette effervescence artificielle et vaine qui anime tant de personnes. Il s'agit, bien au contraire, de consacrer toute son énergie, à son propre accomplissement en synergie avec l'accomplissement de tout ce qui nous entoure.

Mais n’oublions pas que cette énergie nécessite aussi un support à l’information.

Pour mettre «en forme» l'énergie puis la matière, il

Développer cette empathie, revient à comprendre cet autre "de l'intérieur", à percevoir sa logique (au sens de Logos) de son propre accomplissement à lui, sans projection ni interférence. L'empathie permet de dépasser les savoirs et d'entrer dans la

a fallu une information. En effet, l'univers est constitué de trois aspects qui sont intimement liés: la matière, l'énergie et l'information. Il s’avère encore utile de préciser que cette dernière est portée par l'énergie, comme une émission radio est portée par une onde jusqu'au poste de radio qui se mettra en résonance, en harmonie, avec elle afin de la recevoir. On pourrait aisément en déduire que ce phénomène de « résonance » est essentiel à notre vie car c'est lui qui gère la plupart des relations s'effectuant dans l'univers.

L'homme

ne fait pas exception dans ce grand ensemble. Il est constitué également de ces trois aspects indivisibles qui sont appelés chez lui : le physique, l'énergie et le psychisme. L'être humain

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est ainsi formé d'un corps physique, que nous connaissons et qui le met en relation avec son environnement. Mais cet aspect ne constitue que la partie la plus « basse » de l'être humain, c’est-à-dire celle avec la vibration la plus lente. Car, il est aussi constitué d'autres « corps », les corps énergétiques qui sont de nature de plus en plus subtile : corps éthérique, astral, mental, spirituel et l'âme... chacun ayant un rôle dévolu. Le corps éthérique est le plus proche du corps physique auquel il sert de moule et de réservoir énergétique. Le corps mental sera le siège du raisonnement (bas-mental) et de l'intuition (haut-mental). Quant au corps spirituel, il est le siège de la conscience, on pourrait dire de l'esprit.

Pour vivre l'être humain a besoin d'énergie, comme une voiture a besoin d'une batterie pour fonctionner. Cette énergie peut avoir plusieurs origines. Il y a l'énergie ancestrale fournie à la naissance puis l'énergie des aliments (il s'agit ici de vibration et non de calories) et enfin l'énergie tellurique et l'énergie cosmique. Cette énergie va nourrir tous les corps, physique et énergétiques, de l'être humain en suivant un trajet bien précis : corps éthérique, chakras, méridiens, nadis, kundlini... . pour être ensuite éliminée du corps principalement au niveau des pieds et du chakra racine. Ces énergies sont relayées au niveau du corps par les nerfs et les hormones pour atteindre les organes, les tissus et le cerveau. Les hormones, comme pour les arbres précédemment, sont donc un facteur-relais de l’énergie.

fluencer notre corps, cela signifie qu'il doit être tout aussi capable d'influencer notre environnement, quel qu’il soit puisque ce dernier, comme nous, est énergie. Suivant cette logique, nous pouvons donc considérer que nous sommes les organisateurs, c'est-à-dire les instigateurs du monde dans lequel nous vivons. C'est pourquoi, en nous changeant, c'est-à-dire en changeant notre intérieur et notre façon de penser, nous pouvons transformer notre vie et même notre environnement. Car comme le montre la « théorie des cordes » de la physique quantique, nous sommes tous reliés comme les différentes notes de musique (les cordes) sont réunies pour jouer une partition. C'est ainsi qu'un changement chez nous transformera obligatoirement les autres... tout en transformant aussi notre réalité.

A cet égard, la physique moderne a prouvé que la matière telle que nous la connaissons n'existe pas, qu'elle n'est en réalité, comme le disait Einstein, qu'une forme condensée de l'énergie et que cette énergie, en perpétuelle vibration, ne serait que de la lumière condensée. Nous vivons ainsi dans un monde composé de vibrations et non de matière au sens rationnel du terme, et nous-mêmes sommes un ensemble de vibrations. Ce nouveau concept rejoint les enseignements des différentes traditions qui distinguent différents corps humains se superposant et s’interpénétrant, chacun d’entre eux étant plus fin et plus impalpable que le précédent et porteur de vibrations de plus en plus élevées. D’après ces théories, le corps physique serait la partie la plus dense d’autres corps qui nous appartiennent aussi, mais sans que nous en ayons conscience car ils sont invisibles. Ces corps seraient composés de particules vibrant à des taux de plus en plus élevés à mesure qu’elles s’éloignent de la matière. C’est la lenteur de ses vibrations qui rend notre corps visible.

Ainsi, on peut dire que les phénomènes biologi-

Dès lors, il est possible d'aller encore plus loin. En effet, comme nous sommes des êtres constitués d'énergie, et comme notre esprit est capable d'in-

ques ne se limitent pas à des échanges chimiques ; ils participent d’une homéostasie vibratoire en perpétuelle évolution. Et chacun peut accroître son niveau vibratoire en essayant d’agir sur son niveau de conscience. Donc, pour changer de vie, pour vivre dans un monde meilleur, ne convient-il pas de chercher la solution à l'extérieur dans un remè-

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de, ou dans un miracle... Non ! il faut la chercher en nous-même. L'extérieur est totalement relié avec nous. Nous ne faisons qu'un avec lui. C'est pourquoi, l'extérieur et tous les événements que nous vivons, ne sont que les miroirs de nous-mêmes... notre reflet. Si nous changeons, si nous améliorons les parties de nous-mêmes que nous n'aimons pas, nous changerons l'univers dans lequel nous baignons... pour atteindre un monde de beauté, de compréhension et de tolérance... Comme disaient déjà nos anciens “Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas”! C’est pourquoi, afin de communiquer avec l’arbre, avec son énergie, il suffit de se mettre en résonance avec lui. Le phénomène est analogue au fait de lire un journal : on lit l’information, on s’en nourrit, mais elle reste disponible pour tous ceux qui souhaitent la lire à leur tour. Les textes qui font réfléchir, qui rappellent des souvenirs vont déclencher des sentiments, des émotions, des pensées. Et on se trouvera en résonance avec cette information.

L’arbre possède son propre champ énergétique.

un exercice d’harmonisation, consciente ou non, comparable au dialogue intérieur qui s’établit lorsque, par un soir d’hiver sans lune, vous marchez dans un quartier désert et que soudain, vous apercevez au loin un inconnu qui se dirige vers vous. La première réaction est la peur, puis vous vous raisonnez en vous disant que cet inconnu ne va pas forcément vous violer ni vous attaquer. Au moment où vous retrouvez un peu de confiance, la peur remonte jusqu’au moment où vous allez le croiser. Votre état d’esprit oscille alors entre peur et confiance, jusqu’à trouver un équilibre intérieur avant le croisement de cette personne qui passe, elle aussi, par les mêmes états que vous.

Lorsque l’on entre dans le champ énergétique d’un arbre, il se passe le même ajustement mais à un niveau plus profond, dont une bonne part est inconsciente. La réalité est créée par la rencontre entre les deux champs énergétiques de l’arbre et de la personne, dont les champs énergétiques sont en mouvance perpétuelle. En entrant en interaction avec le champ énergétique de l’arbre, nous ne sommes jamais dans deux états identiques.

L’être humain qui s’en approche entre donc dans

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Merlin

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L’hiver en Majeste Les vanneaux vous l’ont annoncé devant les froidures qui persistent l’hiver encore est arrivé dans l’horizon si pâle et triste.

Au cri lugubre de la corneille, le sol s’est craquelé doucement et n’attend plus le feu du soleil ni l’espoir d’un nouveau printemps.

Le courroux des pluies diluviennes de l’automne déjà oublié, a laissé place à cette haleine de glace et de bise tourmentée.

Les bêtes au fond de leurs tanières blotties en rond en lourd sommeil, tout comme les hommes en leurs chaumières, attendent patients le vœu d’un réveil.

Le vent du nord soudain levé tout en bourrasques gémissantes, de nuages roux en ciel plombé répand le givre saupoudré.

Un soir obscur volant en myriades poudre de neige et plumes blanches, assourdissant plaine et bourgade, alourdissant fougères et branches d’arbres.

Toute la nuit dans la tourmente a effacé les paysages, pétrifiant collines et pentes d’un épais manteau de blanc voilage. Page 17


L’aube nouvelle au ciel d’azur est éblouie de blanc pailleté. Plus rien ne vit au froid si pur. Voici l’hiver en majesté.

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Poeme de Finn Scél lem dùib : Dordaid dam, Snigid gaim, Ro fàith sam.

J'ai une nouvelle pour vous : Le cerf brame, L'hiver tombe en neige, L'été est parti.

Gàeth ard ùar, Isel grian, Gair a rrith, Ruirthech rian.

Les vent est haut et froid, Le soleil est bas, Sa course est courte, La mer est violente.

Rorùad rath, Ro cleth cruth ; Ro gab gnàth Giugrann guth.

La fougère est très rouge, Sa forme est cachée ; Elle devient habituelle La voix de l'oie sauvage

Ro gab ùacht Etti én ; Aigre ré : E mo scél.

Le froid a saisi Les ailes des oiseaux ; Saison de glace : Voici ma nouvelle.

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Legendes en region centre Fees et bonnes Dames

Une excavation existait naguère en forêt de Chan-

Fées, bonnes dames, demoiselles, dames blanches ou sorcières, le légendaire de la région est peuplé de toute une kyrielle d'êtres féminins plus ou moins sympathiques.

Parmi les dames bénéfiques, Jean de Meun, dans le Roman de la rose, évoque une Dame Habonde, sorte de déesse de l'abondance qui court la nuit escortée de bonnes dames ou de fées. À Tavers on garde encore, à la fin du XXe siècle, le souvenir d'une autre fée : «

teau qui n'était autre que l'entrée d'une de leurs demeures, et l'on pouvait voir sur une des pierres voisines les traces que ces dames avaient laissées de leurs ongles dans leur précipitation à échapper aux premières lueurs de l'aurore. Le Château de Chamerolles fut bâti par une fée qui, éprise de Lancelot du Lac, perdu dans les bois, lui offrit ce beau manoir. Paul Domet, en 1892 et 1896, tout en se montrant étonné qu'il y ait peu de traces en Forêt d’Orléans de sorciers et de fées, cite les lieux dits du Poirier à la Demoiselle au Moulinet-sur-Solin et du Marchais à la Demoiselle à Fay-aux-Loges, en précisant : « ».

Après les fées et les demoiselles vinrent les Bon-

. Jules Doinel transforma cette naïade en une déesse protectrice des récoltes.

Les fées aiment à danser, et c'était notamment le cas près du pont de Dordives où « ». D'autres préfèrent travailler et ont œuvré à plusieurs constructions dans le département tels le pont et la tour de Beaugency, le Chemin de César, les clochers de Fay-aux-Loges, Pithiviers-le-Vieil, Ferrières et Mareau-aux-Bois. Par contre, elles travaillent uniquement la nuit et ont horreur d'être surprises par le lever du jour. C'est pour cette raison que le pont de Beaugency n'est pas droit et qu'il manque une pierre au clocher de Mareau-aux-Bois.

nes Dames, qui ne sont que des personnifications populaires de Notre Dame, les plus connues étant la Bonne Dame de l’Épinoy à Châteauneuf-surLoire et la Bonne Dame de Nevoy, qui est toujours l’objet d’un pèlerinage.

Les dames malefiques

Les dames blanches, elles, sont des personnages suspects qui n’apparaissent que certaines nuits et dans d’étranges lieux. Leur présence est attestée à Châteauneuf-sur-Loire, Gaubertin, Sceaux-du - Gâtinais, Tavers, Lorris et au Moulinet-sur-Solin. Il y a parfois des fées maléfiques, comme celle qui sévissait, au XIIIe siècle, près du château de Chicamour à Sury-aux-Bois et qui, ayant séduit un jeune seigneur, l’entraÎna au plus profond de la forêt où ils disparurent. Entre ces méchantes fées et les sorcières il y a peu d'écart, témoins celles qui se seraient retrouvées, selon le violoneux de Chaingy, en sabbat dans le bois de Gousmat et qui semblent

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beaucoup plus diablesses que fées. Si l’on s'éloigne du légendaire, chacun sait qu’il existait également des sorcières en bien des villages. Les enquêtes effectuées au milieu du XIXe siècle dans le Loiret montrent que l’on croit encore beaucoup aux sorciers, devins et revenants. Les sorcières ont, en principe, le pouvoir de provoquer le mal, d’ensorceler, mais parfois leur action peut être bénéfique.

Ainsi, en 1859, le curé de Chaingy signale qu’ une sorcière émérite assure les conscrits pour le tirage de la conscription et s’engage à leur faire obtenir un bon numéro. Ces croyances ont perduré parfois encore sur près d’un siècle. En 1941, le rédacteur de la monographie communale de Dampierre-enBurly écrit : « ».

Les lavandieres

Dans la société paysanne, les grandes lessives ou buées, qui ne se faisaient que deux ou trois fois l’an, constituaient des moments particulièrement importants. Elles étaient empreintes de tout un symbolisme et de nombreuses superstitions s’y rattachaient. Les propriétés de purification et de régénération de l’eau se retrouvent, bien évidemment, dans la lessive.

Ainsi,

L’alchimie du lavage, dans la société traditionnelle, reste un savoir-faire strictement féminin, et les endroits où l’on lave sont quasiment interdits à l’homme. Le lavoir est un lieu de rencontre, de communication important pour la communauté villageoise féminine. La vindicte y est souvent féroce; c'est la « gazette locale », parfois même le tribunal populaire. C’est un lieu, comme l’atteste la tradition orale, qui est également joyeux : on y plaisante, on y rit, on y chante.

Cependant, de nombreuses superstitions posent des interdits concernant la lessive. Ceux-ci sont, le plus souvent, liés au calendrier religieux. On disait en Gâtinais : « Faire la lessive le vendredi Saint, c’est enterrer son homme en moisson ». Des croyances similaires existent, au XIXème siècle, à Tavers ou à Marigny-les-Usages. L’abbé Constant Bernois déclare en 1899, dans son manuscrit relatif aux superstitions locales dans le diocèse d'Orléans: « ».

Cette relation entre la lessive et la mort est constante dans les traditions populaires, les lavandières étant souvent celles qui sont préposées à la toilette des défunts et de leurs vêtements. Enfin, en Berry et en Beauce, la légende des « lavandières de nuit », rapporte que de mystérieuses laveuses se retrouvaient la nuit auprès des mares pour y laver les âmes des enfants morts sans baptême ou des damnés. Près d’Orléans, à Saint-Ay, on raconte l’histoire d’une religieuse de l’ancien couvent de Voisins, morte enfermée dans un souterrain et qui revient en ce lieu les nuits de pleine lune pour y faire sa lessive.

Megalithes

les lavandières avaient-elles choisi de se mettre sous le patronage de la « purification de la Pour leur part, les mégalithes qui virent ou qui Vierge » célébrée à la Chandeleur (le 2 février). tournent alors que s’égrènent les sonneries de Dans les villes, la fête des blanchisseuses et des cloches de la messe de minuit ne sont pas nécessailingères avait lieu lors de la mi-carême. On élisait rement liés aux fleuves. encore, à cette occasion, à Orléans, au début du XXème siècle, une reine des blanchisseuses qui Un des plus célèbres du Loiret, le dolmen de la présidait et conduisait la cavalcade. Gaston Couté, Feularde, dit « pierre tournante », à Tavers n’en est, dans son poème Jour de lessive reprend ce thème cependant, pas très éloigné. À l’autre extrémité de de la lessive capable de laver les souillures du linge, l’Orléanais, à Lion-en-Sullias, existe également une mais aussi celles de l’âme. Page 21


pierre étrange, aux allures de batracien, appelée « la pierre Crapiaud » qui, quant à elle, à cet instant précis, va boire en Loire.

Les

deux pierres découvrent en bougeant des trésors qu’il est bien dangereux de se risquer à s’approprier. Une légende raconte aussi que, dans des temps anciens, des esprits maléfiques retenaient prisonnière une belle princesse à l’intérieur de la butte sur laquelle se trouve aujourd’hui le château de Gien. Durant ces fameux douze coups de minuit, le maléfice était rompu et les aventuriers pouvaient alors tenter de la délivrer.

les Magdunois aient sauvé les Orléanais en les fournissant en farine, grâce à leurs ânes, durant la famine ; l’autre, plus mythologique, dit que les habitants de Meung, ayant battu à mort l'âne de Silène, furent punis par Bacchus et transformés en ânes.

Les

surnoms des habitants d’Orléans ne sont guères plus élogieux : celui de « Chiens » fait allusion au tragique épisode des Pastoureaux (1251) au cours duquel les bourgeois orléanais laissèrent massacrer, sans mot dire, les clercs de l’université, et celui de « Guêpins », dans lequel de nombreux auteurs ont voulu voir la subtilité et l’habilité verbale des orléanais, signifie plus sûrement : méchants et piquants comme la guêpe !

Concernant les animaux semi-légendaires, certains récits comme « le Chien de Montargis », la « Vache à Colas » ou la « Bête de Chaingy », seraient nés de faits historiques. La justice rendue par le chien qui mystifie celui qui a assassiné son maître est le thème d’une chanson de geste connue dès le Moyen-Âge. Les Montargois se sont appropriés cette légende en l’immortalisant par une tapisserie et une statue. « La Vache à Colas » rappelle un événement qui se serait produit en 1605 à Chécy : une vache s’étant introduit dans le temple de Bionne au moment du prêche fut tuée par les protestants et mangée.

La « Bête de Chaingy » est une louve monstrueuse qui, en 1814, se rua sur des femmes et des enfants ramassant du bois, en dévora deux et en blessa grièvement huit autres. Ce terme de « Bête » se retrouve dans d’autres noms de ventes de la forêt d’Orléans à Lorris, Montereau ou Vitry-aux-Loges.

Animaux fantastiques

A

propos des « Chats de Beaugency », deux origines légendaires s’affrontent. L’une relate la transformation d'une petite chatte en belle jeune fille offerte par Vénus au prince Balgénor, fondateur de la ville. L’autre, moins romanesque, est liée à la construction du pont par le diable.

Une double interprétation existe aussi

pour les « Ânes de Meung » : l’une, flatteuse, voudrait que Page 22


Beaucoup plus sympathique est la légende du pont de Marcilly-en-Villette, laquelle relate comment un chien sauva la vie de quatre enfants durant l’hiver 1354.

Enfin,

d’autres légendes mettent en scène des animaux fantastiques. Ainsi, à Châteauneuf-sur-Loire, à minuit durant la nuit de Noël, trois dames blanches apparaissent au milieu de la motte de l’ancien château de Chalençois accompagnées d’un énorme mouton ayant parole humaine. À Montbouy, c’est un boeuf extraordinaire qui garde le trésor des ruines de Craon, crachant des flammes et écrasant de ses sabots d’airain tous ceux qui s’en approchent.

honorèrent saint Vrain en espérant que celui qui avait maîtrisé les crues de la fontaine du Vaucluse et la « Couloubre » qui y vivait pourrait les protéger contre celles de la Loire. Á la Chapelle-Saint-Mesmin, c’est saint Mesmin qui, traversant le fleuve, vint combattre victorieusement le dragon qui se terrait dans la grotte de Béraire. Enfin, à Meungsur-Loire, c’est saint Liphard et son disciple Urbice qui libérèrent la contrée d’un « énorme serpent dont le corps servait en demeure au démon ».

Des

messe des Rameaux, une poule noire (sans doute le Diable) sort de terre, au milieu des ruines du manoir du Cordilier, tandis qu’à Ousson, un trésor se découvre dans le bois du Greffier, gardé par des milliers de vipères. Ce thème du serpent est bien sûr à rapprocher de l’histoire de saint Liphard à Meung-sur-Loire et du dragon de Béraire à La Chapelle-Saint-Mesmin.

légendes sont aussi fréquemment associées aux dépouilles saintes qui circulèrent sur les flots, les plus connues étant celles relatives à saint Jacques et saint Martin. Dans le Loiret il en existe trois : celle de saint Ythier venu de Nevers et dont la barque s’échoua à Dampierre-en-Burly, celle des reliques de sainte Félicule que se disputèrent les seigneurs de Gien et de Saint-Brisson et qui finalement accostèrent dans la ville de Gien dont elle est devenue la patronne et celle de saint Benoît dont les restes, mis en sûreté à Orléans durant les invasions sarrasines (en 725), remontèrent ensuite la Loire à contre-courant jusqu’à l’abbaye de Fleury, dans une embarcation sans voile ni rames.

La Loire

Autres

À Ouzouer-sur-Trézée, chaque année pendant la

Dragons, navigations miraculeuses, ponts du Diable, pierres tournantes, fées, dames blanches... le Val de Loire recèle un monde merveilleux de légendes propres à ravir l’imaginaire de chacun.

Le fleuve était assimilé à un énorme reptile qui ondulait paisiblement mais qui subitement pouvait se déchaîner en causant de terribles ravages. Afin de supprimer ce culte populaire et les rites païens qui lui étaient attachés, le christianisme lui a substitué une kyrielle de saints sauroctones. C’est pourquoi, tout au long des fleuves, sont racontées les mêmes légendes de saints qui ayant tué un dragon ont, tout à la fois, écarté le paganisme, jugulé les crues et assaini le pays.

sujets, les ponts : autres légendes car l’homme du Moyen-Age voyait dans ces constructions audacieuses l’œuvre du Diable. Si ce n'était pas le cas, mieux valait de toute façon l’associer à ces constructions pour éviter que ne lui vienne l’envie de les détruire. Le pont, élément contrenature s’il en est, était donc particulièrement exposé à ces croyances : c’est ainsi que ceux de Beaugency et de Jargeau font l’objet de récits légendaires. Comme dans la quasi-totalité des lieux où l’on trouve un « pont du Diable » (on peut en dénombrer plus de 80 en France), on y raconte que le Malin a demandé, en échange de son travail, que le premier être vivant à passer sur le pont lui appartienne, mais au final il n’hérite que d’un chat.

Fontaines sacrees

Les représentations de ces personnages sont nom- Les sources et les fontaines ont toujours été synobreuses en Orléanais, à commencer par Saint nymes de purification, de révélation, voire de guériBenoît-sur-Loire où les chapiteaux historiés de la son. On avait recours à elles pour se prémunir tour-porche nous montrent saint Martin et saint contre certains maux ou agir favorablement sur Michel terrassant le dragon. À quelques kilomètres l’avenir. en aval, les habitants de Jargeau, dès l’an mil, Page 23


tecteurs et connurent un triste sort. Celui ayant brisé la tête de St Eutrope fut décapité accidentellement peu de temps après. Des deux autres, ayant précipité la statue de St Emérance dans l’eau puis l’ayant accrochée à un arbre, le premier mourut noyé et le second se pendit !

La Saint-Jean

C’est

Il existe dans le Loiret une multitude de fontaines, dites miraculeuses, guérisseuses ou sacrées. Tous ces lieux de cultes païens ont été par la suite christianisés et placés sous la bénédiction de saints liés aux vertus reconnues de ces eaux lustrales : St Clair pour les yeux, St Aignan pour la teigne, St Eutrope pour l’hydropisie, St Genou pour les rhumatismes...

Une des principales raisons pour laquelle on se rendait aux fontaines était de garantir la santé des enfants. Pour obtenir les guérisons, il fallait tremper des vêtements de l’enfant dans la fontaine, voire y immerger carrément ce dernier. Pour la coqueluche, c’était St André, pour les convulsions, St Vrain, et pour la peur, St Loup ! Les adultes avaient également recours aux bons saints des fontaines pour les maux du ventre, « le mal d’yeux » ou encore les maladies de la peau.

La quête de l’être aimé pouvait aussi être confiée aux fontaines. Pour cela, les jeunes filles devaient y jeter des épingles ou y boire de l’eau. De même, pour avoir des enfants pouvaient elles, une fois mariée, invoquer St Hué, St Antoine, St Grégoire, ou encore aller à la fontaine des Élus, à Mézièresles-Cléry, ou à celle du Mardereau, à Cléry-SaintAndré. La protection des troupeaux était également confiée aux fontaines où l’on puisait de l’eau pour les animaux.

seulement au XVIIe siècle que les feux furent bénis et allumés par le clergé. De nombreuses croyances populaires sont restées cependant attachées à ces « feux de la Saint Jean », notamment celles de la conservation des charbons de bois qui étaient censés protéger de la foudre, des cendres qui avaient croyait-on des vertus curatives et fertilisatrices ou encore du saut « porte-bonheur » au-dessus du brasier.

Ainsi à Tavers, vers 1900, on garnissait les fenêtres, le 23 juin, d’une branche de noisetier afin de protéger la maison contre la foudre. On pensait que l’eau de pluie, tombée le 24 juin, avait des propriétés curatives : en Gâtinais, par exemple, les laveuses, pour combattre les canetis (herbes aquatiques), versaient dans leurs lavoirs l’eau tirée du puits le matin de la Saint Jean avant le lever du soleil.

Les herbes et les fleurs de la Saint Jean avaient, elles aussi, des vertus remarquables à condition qu'elles soient cueillies avant l’aube. La bryone blanche, l’aconit ou la grande marguerite, dites « herbes de la Saint Jean », étaient recommandées pour le traitement de la phtisie (tuberculose pulmonaire) pour laquelle on invoquait d’ailleurs saint Jean.

Il était également coutumier de faire résonner les cloches. Ces carillonnements intempestifs sont mentionnés, au XVIIIe siècle, par le prieur de Sennely, qui dénonce le fait que les villageois tirent les cloches sans s’arrêter durant toute la nuit du 23 au 24 juin « pour chasser croient-ils les sorciers et les sorcières ».

Les brandons

Un certain nombre de légendes sont liées à ces Le retour du printemps voit celui de la fête des sources et fontaines qu’il ne fallait surtout pas profaner. Ainsi, à Bray-en-Val et à Chanteau, des brandons. Chasse aux rongeurs à l’origine, elle mécréants s’attaquèrent aux statues des saints pro- regarde aussi vers le feu de la Saint-Jean pour sa Page 24


fonction de fécondité et la retraite aux flambeaux pour sa charge honorifique.

Purifier et protéger les récoltes, c’était originellement la fonction de la fête des Brandons. Elle avait lieu le premier dimanche de carême, dit parfois dimanche « brandonnier ». À cette occasion, les enfants se dispersaient dans les champs et les vergers munis de torches enflammées ou brandons et chantaient des formules incantatoires pour en chasser les rongeurs.

Une autre coutume consistait à faire des grands feux pour cette fête des brandons. Dans bien des endroits, le bûcher était constitué d’un arbre, le plus souvent un sapin, au pied duquel on amassait des « bourrées » ou « javelles », et à la cime duquel on suspendait une vessie de porc remplie de pétrole. Cette tradition proche du feu de Saint-Jean avait une fonction de fécondité que l’on retrouvait dans certaines « formulettes de brandonnage » : « »

Thomas-Philippe Légier en 1808, en cite une, dans Ces grands feux de Brandons sont encore pratises Traditions et us de la Sologne, ainsi que Abel Hugo en 1835, dans ses Usages de la Sologne. Pour la petite Beauce, Jules Lenormand dans les années 1860 relève celle-ci : « » Ce rite de protection était parfois doublé d’un ramassage de mauvaise herbe, notamment la nielle, que l’on amenait le soir à la veillée ou au feu des Brandons.

qués notamment à Jouy-le-Potier, Poilly-lez-Gien, Trainou, Vannes-sur-Cosson. Dans certaines régions, telles le Gâtinais ou la Puisaye, ces feux avaient une fonction d’agrégation. Ils étaient érigés en l’honneur des nouveaux habitants ou pour l’arrivée d’un artisan ou d’un commerçant au pays et n’avaient donc pas nécessairement lieu durant le carême. Cette pratique des « grands brandons » en l’honneur des nouveaux venus était encore en usage il y a une vingtaine d'années dans certaines communes comme Chevillon-sur-Huillard.

Et si ... Et si

Et si ces légendes n’étaient pas seulement sorties d’une imagination débordante ?

On retrouve des rites identiques dans toutes les régions. Partout, les légendes nous parlent de fées, de lavandières, de dragons et d’animaux fantastiques. Bien que diabolisés par le christianisme, ou terrassés par quelque saint vengeur, ils sont venus jusqu’à nous, car ils existent, je les ai rencontrés.

Bibliographie : - Contes et légendes de la Région Centre - éditions grrrart-editions - L'imaginaire orléanais et Le bestiaire orléanais de Christian Chenault

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La legende de Jack O’Lantern Tout commence il y a de cela plusieurs siècles en arrière. Stingy Jack, un vieil ivrogne, est connu dans les environs pour sa malice et sa radinerie. Ce dernier aime jouer des tours à son entourage, boire jusqu’à plus soif dans les Pubs de la région, et faire preuve de la plus grande méchanceté avec ses proches. Sa cruauté est telle, que le Diable en entend même parler, et décide de lui rendre visite pour le punir et le condamner aux Enfers. Descendant sur Terre, le Diable trouve Stingy Jack en train de tituber à travers la campagne irlandaise.

l’arbre avec plusieurs croix, piégeant une fois de plus le Diable. –

vocifère le Diable

Jack accepte alors de le libérer à la condition que le Diable le laisse tranquille à jamais, ce qu’il accepte.

Bien

des années plus tard, Jack meurt, et se retrouve aux portes du Paradis. Mais Saint Pierre lui en refuse l’accès du fait de son ancienne vie dissolue. Jack se rend alors devant la porte de l’Enfer, et demande au Diable de le laisser entrer. –

Malgré l’alcool, Jack ne se démonte pas, et accepte: « .

Désespéré, Jack ne sait où aller. Il demande alors au Diable quoi faire… –

Le Diable réfléchit alors et ne voit pas d’inconvénients à accéder à cette demande… Il accepte, et emmène donc Jack au Pub le plus proche. Arrivé au comptoir, Jack commande une bière, mais ne trouve de pièce dans sa poche pour payer… Le Diable décide de lui offrir la bière et se transforme en pièce de six pence. Mais au lieu de régler sa note, Jack attrape la pièce et la fourre dans sa poche, où se tient une petite croix en argent. Le contact avec la croix empêche alors le Diable de reprendre sa forme véritable, et Jack fier de lui, lui propose de le libérer si ce dernier le laisse tranquille durant 10 ans. Le Diable accepte, furieux, et retourne en Enfer.

Dix

ans se passent. Le Diable décide alors de revenir. Jack accepte de le suivre, mais lui demande si ce dernier veut bien lui cueillir une pomme avant de l’emmener. Le Diable accepte, grimpe sur le pommier, mais Jack encercle alors le tronc de

Jack décide donc de retourner sur ses pas. Mais le chemin est sombre et effrayant, et Jack a besoin de lumière pour progresser… Il demande alors au Diable un peu d’aide : le Diable accepte, et lui offre des braises issues de l’Enfer, qu’il met dans un navet pour faire office de torche. Depuis ce jour, Jack erre comme une âme en peine entre le monde des morts et le monde des vivants, ne sachant où aller…

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Dianann


Poeme Grec Je pris ton échelle et je sortis du monde. De la neige noire brillait dans le ciel. Le soleil avait une forme terrestre, Il était large comme une feuille. Les contrées avaient leurs contours dissous par des lacs. L’eau était partout, c’est d’elle qu’a surgi l’homme. Toute, elle était bulleuse et l’air fusait. Cela trahissait les laves incandescentes. Beaucoup de feux brûlaient sous le sol. La mer en était salée, c’est la sueur de la terre Et le sel cristallisait sous le choc des rayons. L’univers ondulait et une brume d’étain montait du vide. En ces confins du monde, j’eus un sentiment d’étrangeté. Car c’est là que tu sièges les yeux pers et les cheveux de feu Tandis que ces transformations s’inscrivent dans un temps défini.

° Ce poème contient des fragments de textes de présocratiques.

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Parlez-vous gaulois

? (2)

Noms de dieux et noms de lieux

On identifie cinq variétés de langues celtes à l’âge du fer : le gaulois, le lépontique, le norique, le galate et le celtibère. Il faut rappeler que le terme « celte » est celui que les Grecs, lorsqu’ils installent leur comptoir à Massilia (Marseille), utilisent pour désigner des autochtones qui, disent-ils, se sont présentés à eux en ces termes. C’est dire que la Celtique antique commence à la Méditerranée et inclut l’Italie du Nord. Aujourd’hui, les pays dits celtiques s’identifient à une culture celte et à une langue celtique vivantes. La Ligue celtique comprend l’Ecosse, l’Irlande, l’Ile de Man, le Pays de Galles, les Cornouailles et la Bretagne. Exception faite de la Bretagne, la France n’est pas qualifiée de « celtique » - ni la Provence où les Grecs de Massilia ont rencontré ceux qu’ils ont, en premier lieu, qualifiés de « celtes », ni l’Auvergne des Arvernes ni la forêt des Carnutes etc ... au motif que le français n’est pas une langue celtique. A ce stade et sans nier, bien sûr, les latinisation et re-latinisation ni les apports des langues franques, on doit rappeler qu’un substrat gaulois est bel et bien présent dans le français. Mais nos dictionnaires étymologiques remontent toujours d’abord au latin, puis à l’allemand, par ignorance du gaulois, et d’autant plus facilement que les langues latine, germaine et gauloise étaient voisines : pour exemple, le hêtre se dit « bagos » en gaulois et « fagus» en latin, le castor se dit « bebro » en gaulois et « fiber » en latin, la chèvre se dit « gabro » en gaulois et « capra » en latin, vieux se dit « seno » en gaulois et « senex » en latin, roi se dit « rix » en gaulois et « rex » en latin… Notre connaissance du gaulois est lacunaire, « fragmentaire », comme le dit Jacques Lacroix dans son ouvrage Les Noms d’origine gauloise (Errance). A l’appui, il cite Chris-

tian Guyonvarc’h :

Cependant, trop souvent, nous ne savons pas que nous savons du gaulois et que ces bribes, nous les employons quotidiennement. Ces traces de gaulois sont pourtant beaucoup plus nombreuses et plus larges qu’on avait tendance à le penser, ne serait-ce qu’il y a trente ou quarante ans. Dans Le français dans tous les sens (1988), Henriette Walter recensait 71 mots gaulois parvenus jusqu’à nous. Dans son ouvrage suivant (2), elle en rajoutait 26 autres. Dans Les Langages de l’Humanité (3), Michel Malherbe en citait 30 dont 20 ne figuraient pas dans la liste de Walter. Cette remarque ne se veut nullement critique : dans les années 80/90, il n’y avait probablement qu’une quinzaine de spécialistes de la langue gauloise à être conscients des progrès accomplis récemment dans leur domaine ; en effet, ces dernières décennies, des fouilles archéologiques ont permis de découvrir un nombre conséquent d’inscriptions qui ont fait progresser le lexique gaulois-français qui compte aujourd’hui plus de 1000 noms communs et de 30 000 noms propres : théonymes (noms de dieux), anthroponymes (noms de personnes) ou toponymes (noms de lieux). Dans le premier Parlez-vous gaulois ?, j’avais listé des mots de notre vocabulaire dont l’étymologie est gauloise. Pour rappel, parmi les plus courants, des noms communs :

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Les arbres

avec son ambivalence poison/guérison, son feuillage persistant et sa longévité est un symbole d’éternité. Les prénoms Ivain et Yves dérivent de l’if. Bavay (Nord) tire son nom de bago (hêtre). Tannerre (Yonne) vient de tanno-duron (établissement du chêne). Plusieurs termes gaulois (et / ou protogaulois) se réfèrent au chêne : cassano, derva, ercu, tanno. C’est le mot gaulois « cassano » qui donne le mot « chêne » alors que le terme latin « quercus» ne pénètre pas en Gaule. Le chêne est, par excellence, l’arbre sacré des druides. Il donne leur nom à Chassenon en Charente (de « cassino-magos : le marché des chênes »), Der et la forêt du Der en Champagne ou Devrant (de « derva ») dans le Cher, Ercuis dans l’Oise, Ercé-en-Lamée ou Ercéprès-Liffré en Ille-et-Vilaine (de « ercu »). Vernon (Eure) vient de Verno-duron : forteresse de l’Aulne. Les Arvernes étaient peut-être bien « ceux qui sont proches des aulnes », si l’on se rappelle que le « Ar / Are » d’Armorique ou d’Arles signifie « près de » (la mer/le marais). Avalleur dans l’Aube vient de Aballo-durum (établissement du pommier), Le pommier (Aballo) a donné Avallon (Yonne), Aveluy (Somme), Haveluy (Nord), Vallon (Ardèche, Allier). Ses fruits apportaient connaissance et science mais aussi jeunesse et santé et permettaient d’accéder à l’autre monde.

Plusieurs appellations de peuples gaulois viennent

Les eaux

des adjectifs des verbes :

Les

toponymes français révèlent également leur grande richesse. On pense à des fleuves ou des rivières : des montagnes :

des départements : de nombreuses régions :

Tout

un pan de cette toponymie est sacré et concerne les montagnes, arbres, sources, animaux emblématiques, cultes et dieux.

des arbres. Certes, des raisons guerrières ont probablement joué et on peut y lire une allusion à des armes fabriquées en bois. Mais s’y sont sans doute ajoutées des connotations sacrées. Pour les Celtes, l’arbre est un « axe du monde ». Les Viducasses dans le Calvados, sont les « habitants du bois ». Certains arbres sont particulièrement révérés ; les Lemoviques sont les guerriers de l’orme : littéralement, ceux qui sont vainqueurs par l’orme (Limoges, Limousin). Les Eburons et les Eburoviques sont les guerriers de l’if (Evreux, Evrecin). L’if (eburos) donne Evry (Essonne, Yonne, Seine-etMarne), Ivry (Val-de-Marne, Côte-d’or, Eure, Oise), Yvrac (Gironde), Eyvirat (Dordogne), Evreux (Eure), Iwuy (Nord), Ivory et Ivrey dans le Jura. Embrun vient de Eburo-dunon : la citadelle de l’if. Au temps de la guerre des Gaules, Catuvolcos, le roi des Eburons, se voyant vaincu, s’empoisonna avec des baies d’if ; cela montre à quel point ce suicide rituel se chargeait de sens religieux. L’if,

Les

eaux étaient pour les Gaulois un support privilégié de la religion. Il y eut dans toute la Gaule des cultes liés aux fleuves, aux rivières et aux sources. L’eau est utilitaire, nourricière, purificatrice et guérisseuse ; c’est une richesse indispensable à la vie de la Terre et des hommes.

Le

radical « vindo » qui signifie « blanc » « brillant » en gaulois mais aussi « pur » « saint» en celtique donne le Vend, Vende, Vendée, Vendèze (Cantal), Vendaine ou Vandaine (Côte-d’or, Saône-et-Loire), Vendenelle (Haute-Garonne) etc…; Vindo-bono (la ville blanche) donne Vendôme ou Vienne. Un dieu gaulois des eaux, Vindonnus (Le Grand Pur), est attesté en Côte-d’or par plusieurs inscriptions. (5)

De même, le radical «

glano » signifie « clair », « brillant » et donne le Glain de la Chapelle-Glain,

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les nombreux cours d’eaux nommés le Gland ou la Glane… Glanon (latinisé en Glanum, nom antique de Saint-Rémy-de-Provence, dans les Bouches-duRhône) était un lieu de culte du dieu Glanis.

Le Dieu Télo des eaux naissantes a laissé son nom

Les Gaulois employaient déjà les termes «

Le Dieu Nerios (du radical Nar/Ner gaulois

deva » ou « devona » pour « divine » ; c’est pourquoi de nombreux cours d’eau se nomment la Dives (Calvados), la Divette (Calvados, Manche, Oise) la Digeanne (Côte-d’or) la Dieuc (Meuse), la Dienne (Orne), la Dyonne (Ardennes), la Divatte (Maine-etLoire), le Diou (Indre)…

Certaines

rivières vues comme maternelles ont reçu le nom d’une déesse- mère, Matra ou Matrona. C’est, bien sûr, l’origine de la Marne (car le « t » s’est dentalisé puis effacé au cours des siècles) mais aussi de la Maronne (Seine maritime), la Meyronne (Haute-Loire, Var), la Moder (Bas Rhin)…

Le Rhin vient du «

reino » gaulois qui signifie « cours d’eau », « flot ». Plusieurs auteurs antiques attestent que ce fleuve était lié à des rites sacrés.

La Seine (Sequana) renvoie à une déesse de l’eau comme l’atteste un sanctuaire gallo-romain au Nord de Dijon, avec onze inscriptions portant ce nom (bagues, vase en terre cuite, autels, ex-voto, fronton de stèle…). Le suffixe « ana » est courant en gaulois, on le retrouve dans d’autres théonymes comme Bormana, Rigana… Il est possible que le peuple des Sequanes soit des fidèles de la déesse Séquana.

Un certain nombre de dieux et de déesses sont liés à l’eau : c’est le cas de Nemausus, honoré dans la capitale des Volques Arécomiques, qui est devenue Nîmes mais qui existait bien avant la colonisation romaine. Le développement de l’agglomération a été lié au développement du culte et du sanctuaire de la source. Nemausus est le dieu de la fontaine sacrée, il est la fontaine personnifiée au masculin. Quinze inscriptions le mentionnant ont été découvertes. Némausus est un dieu topique (associé à un lieu), même s’il est possible que Nemours (Seine-etMarne) lui ait aussi été consacré. La région au Nord de Nîmes est aujourd’hui encore appelée « Némausais ».

à Toulon (Bouches-du-Rhône), Telang (Cantal), Tellène (Drôme), Tholon (Yonne), la Theols (Cher, Indre), Thielou (Aube)... : la force, la puissance) est honoré à Neres-les-Bains dans l’Allier mais aussi ailleurs en France. On a retrouvé une inscription qui lui est dédiée en Alsace, dans le Bas-Rhin mais on peut aussi penser à Néré (Charente-maritime), Néret (Indre), Néry (Oise), Neyrieu (Ain), Nérigny (Cher), Nerac (Lotet-Garonne), Neyrac-les-Bains (Ardèche)…

Luxovios ou Lussoios (sans doute construit sur le thème « leuk » : « lumière, blancheur, brillance») donne Luxeuil-les-Bains (Haute-Saône), dont les cures sont recherchées pour le traitement des problèmes veineux et des affections gynécologiques. Du temps des Sequanes, la localité était déjà une station thermale réputée pour ses eaux alcalines chaudes et ses eaux ferrugineuses tièdes.

Au total, le nombre des toponymes français liés à une eau sacrée ou divinisée frappe par son importance et marque le rôle prépondérant qu’elle jouait pour les populations gauloises.

Les animaux emblematiques

En vieux français, le Castor se nommait «

bièvre » du celtique « bebro/bibro ». On le retrouve dans la Besbre (Allier), la Boivre (Vienne), la Vebre (Ariège, Drôme) et les très nombreuses « Bièvre » localisées dans différentes régions de France mais aussi dans Beuvron (Calvados, Loir-et-Cher, Manche, Nièvre), Brévon (Côte-d’or), Brevon (Ain), Brevenne (Rhône), Brevonne (Aube)…L’animal, lié à l’élément liquide, donne lieu à la figure mythifiée d’un monstre aquatique, un castor géant ; dans l’histoire galloise de Peredur, le héros doit affronter un castor monstrueux qui tue les fils du roi.

Le Blaireau, du celtique «

blaro » qui signifie « gris clair », acquiert, à force d’aménager des galeries souterraines, un caractère chtonien qui le rend particulier. Un des noms antiques donnés au

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blaireau est le gaulois « tasgos/taxo » qui est à l’origine du mot français tanière (le refuge du blaireau !), qu’on retrouve dans Taissy (Marne), Taizé (Deux Sèvres), Taizy (Ardennes), Tassé (Sarthe), Tessy (Calvados), Thizay (Indre), Tassillé (Sarthe), Tassily (Calvados)… De même, les rivières Teissonne, Taissonne, Tessonne, Teyssonne, Teissoux dans plusieurs départements ! A Alise-SteReine (Côte-d’or) ont été découvertes plusieurs dédicaces à un dieu Mori Tasgus et César cite dans la Guerre des Gaules le roi des Senons, Moritasgos, probablement nommé d’après le dieu. « Mori » en Gaulois, c’est l’eau, la mer. Moritasgos est sans doute le Blaireau de l’eau/ de la mer. En Galatie, il y avait une tribu nommée les Tascodrugi, la « troupe des blaireaux » et Pline cite, au Sud-Est de Montauban, les Tasco-duniens ou Tasconiens : les « gens du Blaireau ».

La sacralisation du cerf est importante en Gaule et remonte à des origines très reculées. Le Gaulois carvo/carvilios a peut-être donné naissance à Charvilhat (Puy de Dôme), Cernon (Jura, Marne) ou le Cernon (Isère et Tarn) …Le dieu Cernunnos (Le Cornu) est une divinité de fertilité généreuse qui promet un perpétuel renouveau de la vie. Une vingtaine de représentations de Cernunnos sont connues à ce jour. En 2000, une belle statue du dieu, avec un petit cerf dans son giron, a été découverte à Verteuil-en-Charente. Le nom n’est attesté que sur un bloc du pilier des Nautes gardé au Musée de Cluny à Paris (où, en plus de ses andouillers, il porte de petites cornes de taureau). Les Carnutes, dont le nom s’est transmis à travers Chartres et le pays chartrain, sont les « troupes cornues ».

Le

taureau est sacralisé parce qu’il est grand, puissant, vigoureux. Le terme gaulois (tarvos) donne Targé (Allier, Vienne), Tarzy (Ardennes), Terves (ex-Tarva dans les Deux-Sèvres), Therouanne (Pasde-Calais), le Ternois (Artois) mais aussi Terwagne en Belgique, Zarten en Allemagne du Sud, Trevise en Italie du Nord (ex-Tarvisium). Les cornes du taureau sont son attribut le plus combatif et « Carnute » peut se référer au taureau aussi bien qu’au cerf.

Il est évident que, chez les Celtes, peuple cavalier et longtemps migrateur, le cheval a tenu un rôle

sacré et symbolique de premier plan. Le cheval est le moteur de l’expansion celte. Le « caballo » gaulois donne « cheval » et « cavale » mais on nomme aussi le cheval « epos ». On retrouve les deux termes dans bien des noms de personnes (Caballo et Rocabalus qui signifie « le Grand cheval » ; Eporedorix est le nom de deux chefs militaires éduens différents ; Atepomaros est un chef gaulois qui, parmi d’autres, aurait assiégé Rome en -387). On évoquera plus loin la déesse Epona.

A cause de leur capacité à atteindre des domaines inaccessibles à l’homme, les oiseaux sont souvent associés au divin par les Celtes. Ce sont des messagers de l’autre monde. Les Brannoviques sont ceux qui combattent par le corbeau. On retrouve ce radical « Bran » dans Brandon près de Macon, Braine (Aisne), Braisnes (Oise), Branoux (Gard), Brain (Côte-d’or), Brains (Loire-Atlantique), mais aussi dans le Brancaster du Norfolk. Essentiellement guerrier, le corbeau est également perçu comme oraculaire, lié aux présages et aux ordalies.

Dans

des sépultures datant de l’époque de La Tène, des archéologues ont retrouvé des canines et des griffes d’ours. L’ours (« Arto » en gaulois) se retrouve dans le nom de plusieurs divinités : la déesse Andartia (la Grande Ourse), Artio, Artahé… C’est sur cette racine que se forment les noms de Artagnan et Artalens (dans les Pyrénées), Arthaz (Haute-Savoie), Arthenas (Jura), Arthel (Nièvre), Arthon (Indre et Loire-atlantique), Arthonnay (Yonne) et Artonne (Puy-de-Dôme), Arçay (Puy-deDôme) et Arthun (Loire, de « arti-dunon », « la forteresse de l’ours »).

Le

porc et le sanglier n’ont en Gaule aucune connotation péjorative. Au contraire, l’animal est objet de valorisation et on lui attribue même un caractère emblématique ou sacralisant. D’où ses nombreuses représentations sur les statues, basreliefs et monnaies. La tribu des Cadurques (Cadurci, réduction de « catu-turci ») étaient « les sangliers du combat » (Lot, Tarn et Garonne). Le « turcos » se retrouve dans Turgon (Charente). Cadurcis, la ville des Cadurques a évolué en Caours, avec chute du « d » pris entre deux voyelles. Ce nom, attesté en 1259, donnera Caors en 1370 ; c’est Cahors, à

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présent. De même, le territoire des Cadurques est devenu, par suite de la chute de la dentale, Caercino (attesté en 1055), puis Caercy (en 1202) : c’est le Quercy aujourd’hui.

Un Dieu Carantos («

De

Uxellus, nom ou surnom d’un dieu gallo-romain,

nombreuses statues associent à l’image des dieux et des déesses celle du serpent (parfois cornu, parfois à tête de bélier). Christian Guyonvarc’h a montré que le mot « vouivre » nous vient tout droit du gaulois « wobera ». ; le « vo » de vouivre est le préfixe gaulois signifiant « sous », « au-dessous ». De nombreux lieux y font référence : Grange de Vouivre, Saut de la Vouivre (Franche-Comté), Pierre de Vaivre (Jura), Pierre de la Wivre (Saône-etLoire), Theurot de la Wivre (Nièvre), Roche à la Vuivra, Combe à la Vuivra, Fontaine à la Vuivra (Canton de Neuchâtel). Le serpent peut être l’attribut chtonien de Cernunnos. Une légende gauloise, attestée par Pline, veut qu’en été, des serpents se rassemblent, s’enlacent, mêlent leurs secrétions formant ainsi une boule appelée « œuf de serpent». Cet œuf aurait la propriété magique de permettre aux vagues d’aller contre le courant et aurait été très recherché par les druides de l’antiquité ; le mot voisin « Voberna » désignant un ruisseau, on trouve évidemment de nombreux cours d’eau nommés Vavre, Vaure, Vèbre, Vèvre, Vaivre, Voire, Voivre, Vièvre…

Les dieux

On trouve en Gaule beaucoup de noms de dieux sans que cela permette de reconstituer le panthéon gaulois, qui reste parcellaire. La question est complexe. Il n’y a sans doute jamais eu en Gaule de religion unique nationale puisque les Gaules constituaient une fédération mais, même si cela avait été le cas, les noms varient selon les peuples et les époques, d’autant qu’on a souvent à faire moins à des noms propres qu’à des adjectifs laudatifs ou à des titres. Le même dieu pourrait s’en voir attribuer plusieurs ; à l’inverse, différents dieux ou déesses pourraient être surnommés « Eminent », « Le Grand », « Celui qui peut tout », « le Divin », « le Pur », « le Lumineux ». En ce qui concerne les inscriptions retrouvées, les dieux mineurs sont les plus nombreux (environ 75% des inscriptions) et ils ont probablement tenu dans les campagnes un important rôle d’intercesseurs.

L’Ami », « Celui qui aime») serait à l’origine de Charenton- sur-Cher (Cher), Craon (Loiret) et peut-être aussi, Carentan (Manche), Cranton (Aveyron)… découvert sur un ex-voto varois mais aussi en Slovénie, vient du Gaulois « uxello » qui signifie « haut », « élevé » et on le retrouve dans Oisseau (Mayenne), Oissel (Seine-maritime), Uxeloup (Nièvre).

Graselos

est le dieu auquel on rendait culte à Groseau (Vaucluse). Alaunius donne son nom à Aulun, Pidaulun, Pied d’Aulun dans les Alpes-deHaute- Provence. Ces liens sont attestés par des inscriptions.

Les Ardennes viennent de la déesse Arduenna (du gaulois « ardu » qui veut dire « élevé », « éminent» + le suffixe « enn » qu’on rencontre en gaulois pour des noms de hauteurs comme » Cévennes » ou « Morvan ») et les Vosges du dieu Vosegos (du gaulois « sego » : la force, intensifié par le préfixe).

C’est

probablement Albiorix (Mars Albiorix), l’ancien dieu des montagnes et du Haut plateau d’Albion, au Sud du mont Ventoux (Drôme), qui a donné son nom au peuple des Albiques. Ce radical « alb », commun aux Celtes, aux Ligures, aux Ibères traduit l’idée de hauteur. Albiorix est attesté par une dédicace trouvée dans le Vaucluse.

Les Arvernes vénéraient l’un de leurs dieux sous le nom topique de Dumiatis ou Dumias, qu’on retrouve dans le « Dôme » de Puit-de-Dôme. Dumos/Dhumos renvoie à la notion de monticule mais aussi à celle de brume. Le mois gaulois de Dumannios était un mois brumeux.

Oppidum principal des Eduens, le mont Beuvray tire son nom de la déesse Bibracte, qu’attestent plusieurs inscriptions et qui a pu personnifier la montagne fortifiée. Comme Bibrax, l’oppidum des Rèmes à l’époque de la Guerre des Gaules, ce nom vient de « bi-bractos » et veut dire « très forte », « très fortifiée ».

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Grannos signifie probablement en gaulois «

le Barbu » car le terme « grannos/grennos » désigne le poil, la barbe ; on le retrouve dans le provençal « gren » pour la moustache, le picard « guernon», le normand « grenons » et dans un dialecte du Cantal, « grinia ». Bien que les Romains aient tardivement voulu l’assimiler à Apollon, Grannos est un dieu des eaux. Il est à l’origine des toponymes La Grane (Alpes-maritimes), Grana (Italie), La Graine (affluent de la Vienne qui passe à Grenord en Charente), la Grenotte (Nièvre), Grand dans les Vosges…

Epona

se retrouve à travers une bonne partie de l’empire romain, Allemagne, Angleterre, Autriche, Bulgarie, Espagne, Hongrie, Italie, Luxembourg, Roumanie, Suisse, ex-Yougoslavie et, bien sûr, en France où l’on dispose de 160 représentations de cette figure : ce serait des soldats gaulois mercenaires des armées romaines qui auraient contribué à sa diffusion car l’origine du culte et son premier développement sont, sans conteste, gaulois. Epona est la Grande Equine, la Maîtresse des chevaux, la Divine Cavalière, la Déesse Jument ; elle est parfois montrée entourée d’équidés, mais, le plus souvent, elle est montée sur une jument. Dans l’un des rares fragments de mythologie gauloise rapportés par un auteur grec du IIe siècle avant notre ère, Agesilas, un dieu, le Divin Stellaire, s’était uni à une jument. De leurs amours est née une fille devenue déesse des chevaux. Elle règne (elle porte le diadème) et est assise sur le dos de son cheval comme sur un trône. Elle est souvent qualifiée de Rigantona, « GrandeReine ». Alesia est l’un des hauts lieux où la déesse Epona est révérée. Elle représente la fécondité nourricière, l’aptitude à donner la vie, à développer la vie. Après la conquête romaine, elle sera vue comme protectrice des chevaux, des cavaliers et des gens de monte. Elle donne leur nom à Epagne (Aube, Indre, Somme, Vendée), Epaignes (Eure), Epannes (Deux-Sèvres), Epy (Jura), Eppeville (Somme), Epagny (Aisne, Côte-d’or, Haute-Marne, Somme, Savoie), Epailly (Côte-d’or), Epoigny (Saône-et-Loire), Epaney (Calvados), Epeugney (Doubs)…et sans doute aussi à Appoigny (Yonne), Appenai (Orne), Ampilly (Côte-d’or), Appeville (Eure, Seine-maritime) et Epping (Moselle).

Belenos, qui incarne Force et Clarté, (dont le nom peut se traduire par « le Divin Brillant », L’Ardent», « Le Maître de l’Eclat ») apparaît sur plus de 50 inscriptions, principalement en Italie du Nord (Gaule Cisalpine) et dans le midi de la France (Transalpine). C’est un dieu dont le culte a longtemps été populaire et auquel font allusion des personnages de chansons de geste (chrétiennes), appelés Balan (dans la Chanson d’Aspremont), Belinus (dans l’Historia Regum Brittaniae de Geoffroy de Monmouth), Balin et Balan (dans La Mort d’Arthur de Malory), Belins (dans Erec et Enide de Chrétien de Troyes), Balenus (dans Le Roman de la Rose de Guillaume de Lorris et Jean de Meung). Belenos est à l’origine des toponymes suivants : Beaunay (Marne), Bonnay (Saône-et-Loire), Blenod (Meurthe-et-Moselle), Baulne (Aisne), peut être Bellenod-sur-Seine (Côte-d’or), Belnom (Aveyron), Beaune (Allier, Corrèze, Côte-d’or, Creuse, Drôme, Haute-Loire, Loir-et-Cher ; Loiret, Marne, Puy-deDôme, Savoie, Haute- Vienne) et, également, en Italie du Nord/Piémont : Blenio, Belegnano, Beligna, Bellino… Dans certains dialectes du midi, le terme « belin » désignait un sorcier, un enchanteur.

Lug est, d’après César, le dieu le plus honoré par les Gaulois. C’est un dieu solaire, « le lumineux », dont le nom vient probablement du proto-indoeuropéen « Leuk », qui donne « leukos » en grec, « lux » en latin mais aussi, « light » en anglais, « lumière », « luire », « lune », « lucide » …). Lug est le père de la création, le spécialiste de la communication et le protecteur des arts. C’est, selon la mythologie irlandaise (Bataille de Mag Tured), le « Samildanach » (« polytechnicien », à la fois charpentier, forgeron, harpiste, héros, guerrier, poète, historien, magicien, médecin…) : il maîtrise tous les arts, tous les savoirs, toutes les techniques. Sa fête, Lugnasad, a lieu le 1er Août ; Lugnasad, en irlandais, est le nom du mois d’Août. On trouve aussi des anthroponymes formés sur le radical Lug (Lugus à Alès, Lugius à Narbonne, un potier signe Lugetus ; on trouve la trace d’un Lugurix dans le Cher ; ce « Roi-Lug » rappelle Lugotorix, ce chef breton du Kent dont parle César dans la Guerre des Gaules). Le modèle « Lugdunon » (« la forteresse du dieu Lug ») se retrouve dans Laon (Aisne), Loudun (Vienne), Loudon

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(Sarthe). Il est également à l’origine de Liegnitz en Silésie, Legnica en Pologne et Lugano en Suisse ! En ce qui concerne Lyon (que Strabon appelle Lougdounon et Pline Lugdunum), les historiens ont longtemps affirmé que la ville avait été créée par le pro-consul Munatius Plancus, en tant que colonie romaine en -43 et l’étymologie gauloise a paru, un temps, incongrue. Mais des recherches ont dernièrement clairement établi que le site a été occupé à l’époque laténienne et que des lieux sacrés existaient bien au cœur de ces collines. Le site de Fourvière a connu successivement un temple gaulois, le sanctuaire qu’Auguste fit construire à la Rome divinisée et la basilique. C’est à Lyon qu’est créée la première église chrétienne de Gaule et l’archevêque y porte toujours le titre de « primat des Gaules ». Mais c’est bien au dieu Lug que la ville doit son nom !

(Aisne, Hautes-Alpes), Blismes (Nièvre), Bellème (Orne), le gué de Belsames (Charente-maritime).

Les Matrae ou Matronae, les déesses Mères que révérent les Gaulois, sont perçues comme fécondes, génératrices, bienfaitrices. La Matrona est la Grande Mère, la Mère par excellence. Elles ont donné la Marne, Maronne (Aisne), Meyronne (Var), Mayres (Ardèche), Marne (Deux-Sèvres) Marnay (Aube), Mayronnes (Aude), Marnac (Dordogne), Marey ou Mary (Saône-et-Loire), Méry (Cher), Meteren (Nord), Mothern (Bas-Rhin) … On pense que les toponymes de type Mairé/Méré dérivent du gaulois Matrae mais qu’ils ont été réinterprétés et déformés par la christianisation en lien avec le nom de la Vierge Marie :

Si aucune inscription à son nom n’a encore été découverte sur le territoire des anciennes Gaules, Lugos est attesté en Celtique continentale : en Espagne et en Allemagne. Il faut noter que certains grands dieux gaulois ne sont connus que par une seule attestation, comme Esus ou Cernunnos. Ogmios est seulement cité chez un auteur ancien et d’autres ne sont jamais évoqués par les auteurs classiques alors qu’ils avaient une importance certaine (Borvo, Grannos...). Un certain nombre de noms de dieux gaulois (Nantosuelta, Sucellos, Teutatès) ont complètement disparu de notre toponymie, éliminés par l’influence romaine qui pouvait les trouver trop indépendants ou trop belliqueux. Les autorités romaines ont favorisé l’assimilation de Belenos, Borvo ou Grannos à Apollon. Rien ne semble être resté de Taranis que des mots dialectaux : le vieux patois normand nomme « tarane » les feux follets, que le piémontais appelle « de taran » ; dans le patois de Haute Garonne, le mot « taran » veut dire « tonnerre ».

La déesse Belisama est connue par deux inscriptions, l’une à Saint-Lizier en Ariège et l’autre à Vaison-la-Romaine dans le Vaucluse. L’idée de force et de puissance du thème gaulois « belo » est suivie du suffixe « isama », à sens superlatif. C’est « la Très Puissante ». Elle est à l’origine de Balesmes (Indre-et- Loire, Haute-Marne), Balême (Corrèze), Belimeix, Blesme (Marne), Blesmes

écrivait Paul Aebischer en 1929 (4) ; plus récemment, Pierre Audin note également la confusion entre le souvenir gardé de la Matra Gauloise et le nom superposé de la Vierge Marie (dans les toponymes Marey , Mary, Méré, Mairé…). La Fontaine de la Trinité de Méré fait sans doute référence à la triade des Mères, tout comme la Fontaine des trois Maries, source guérisseuse de Méréglise, dans l’Eure-et-Loir. En Côte-d’Or, près de Beaune, au lieu-dit « les Bonnes Maires » (sic), on a exhumé un groupe sculpté des Mères montrant trois déesses assises avec enfant et corne d’abondance.

Pour finir, au moins 25 noms de localités françaises tirent leur appellation d’un « medio-lanon » gaulois qui signifie « le milieu de la plaine », un centre souvent sacralisé : Chateaumeillant (Cher), Malain (Côte-d’or), Meylan (Isère), Moliens (Oise), Meolans (Alpes-de-Haute-Provence), Miolons (Savoie), Moeslains (Haute-Marne) … et, ailleurs qu’en France, Milan !

De

même, le « nemeton », qui désigne un temple, un lieu consacré, donne Nempont (Pas-deCalais) ou Nampont (Somme) qui remontent au prototype nemeto-pons. Comme Nanterre vient de la déformation de Nemeto-duron : le bourg du

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sanctuaire, Nonant (Calvados, Orne) vient de Novio-nemeton (le nouveau sanctuaire), Senantes (Eure-et-Loir, Oise) vient de Seno-nemeton (l’ancien sanctuaire), ou Vernantes de Ver-nemeton (le grand sanctuaire) Vermenton de Ver-Nemeto dunon (7). Au Nemet du Finistère fait écho le Nymetwood qu’une charte du XIIIe siècle atteste dans le Devonshire.

Pour conclure, il faut noter qu’un certain nombre de lieux gaulois rebaptisés par les Romains pendant la colonisation ont été débaptisés à la chute de l’Empire et ont retrouvé leurs racines. C’est sans doute à la fin du IVe siècle que la ville romaine de

Lutèce retrouve son passé gaulois de capitale des Parisii et prend le nom de Paris.

Bibliographie. Lacroix (Jacques) .- Les noms d’origine gauloise, tome 3 : la Gaule des dieux. Errance,2007 ; Gastal (Pierre ) .- Sous le français, le gaulois : histoire , vocabulaire, étymologie, toponymie.- Ed. du sureau, 2003 Notes : 1 : Lacroix p 237 ;2 : Walter (Henriette).- L’Aventure des mots français venus d’ailleurs ;3 : Laffont,1983 1995.(Bouquins).- 4 : Lacroix, p.238 ; 5 : Lacroix p.39 ;6 : Lacroix p.170 ;7 : Le « ver » gaulois est un intensif, qui marque l’importance: Ver-Cingeto-Rix est le titre du Roi des grandes armées ou du Chef suprême des guerriers.

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Heven Voilà Heven, le temps salutaire l’homme comme fougère, humus redevient. Voici Heven, la mort nécessaire, pour que dessous terre renaisse le grain ! Voilà Heven, la neuve lumière la marche solaire, le sentier serein. Voici Heven, la semence princière confiée à la Mère, repose en son sein. Voici Heven, l'œuvre trinitaire, le chant de la Mère du cœur souverain. Voici Heven où s’élève de terre le chant du grand Cerf et du vieux Merlin. Voilà Heven, des Pères de nos Pères, le Graal de lumière promis à nos faims. Voici Heven, l’assemblée plénière, des cœurs qui espèrent dans le blanc festin. Voilà Heven fêtée dans les Clairières, le miel que l’on sert, la bière et le vin. Voici Heven, le vivant mystère, c’est le sang solaire, le sang magicien. Voilà Heven la riche matière, qui au rêve adhère quand l’esprit s’en vient. Voici Heven, la route polaire, la maison du Père, la Maison du UN

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Dans l’ombre de ton pas-sage,

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Humour

Lors de fouilles du sous-sol russe jusqu’à 100 mètres de profondeur, les archéologues russes ont trouvé des bouts de fil de cuivre qui dataient d’environ 1000 ans. Les Russes ont déclaré partout que leurs ancêtres disposaient déjà il y a 1000 ans d’un réseau de téléphone en fil de cuivre.

Les Américains se sont mis alors à fouiller leur sous-sol jusqu’à 200 mètres de profondeur. Ils ont trouvé des restes de fibre de verre datant d’environ 2000 ans. Les Américains en ont conclu que leurs ancêtres disposaient déjà il y a 2000 ans d’un réseau de fibre de verre numérique. Et cela, bien avant les Russes.

Huit jours plus tard en Bretagne, à Lannion, on a publié le communiqué suivant : «

»

Parlons peuples gaulois

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Resultat des mots croises HORIZONTAL 6. Boïens : Localisés dans le Cher, leur capitale était Gorgobina, ville de localisation incertaine, probablement dans les environs de Sancerre. Une délégation des Helvètes les invita à participer à la migration vers la Gaule en -58. Trente-deux mille d'entre eux acceptèrent et se joignirent aux Helvètes. La confédération de peuples soulevés (Helvètes, Tulinges, Latobices, Rauraques, Boiens) fut anéantie par César, près de Bibracte, sur le territoire des Eduens. César renvoya certaines de ces peuplades sur leurs terres d'origine, mais installa les Boiens sur le territoire des Eduens, à la demande de ces derniers. 7. Eburoviques ou plus précisément Aulerques Eburoviques : Localisés dans l’Eure, leur capitale était Evreux. Ils sont cités pour la première fois par Jules César, lors de la révolte des peuples Armoricains en -56, ceux-ci massacrèrent leur sénat qui était favorable aux Romains, et se joignirent aux révoltés. En -52 il leur fut demandé de fournir un contingent de 3000 hommes à l'armée de secours. 9. Caturiges : Localisés dans la Haute vallée de la Durance, leur capitale était Embrun. Peuple celtique alpin, qui lors de la guerre des Gaules tentèrent, avec les Graiocèles et les Ceutrons d'interdire le passage des légions de Jules César, qui allaient à la rencontre des Helvètes. 10. Senons : Localisés dans l’Yonne, leur capitale était Sens. En -52 les Sénons se rallient à Vercingétorix. César laisse deux légions à Agedincon, et se met en route vers les Boïens, au passage il prend la ville Sénones de Vellaunodunum (près de Montargis). Il coupe son armée en deux, une partie avec lui va vers Gergovie, et l'autre avec Labienus va combattre les Parisii et les Sénons. Vaincus, ils fourniront quand même à l'armée de secours douze mille hommes pour libérer Alésia. 11. Gabales : Localisés en Lozère, leur capitale était Javols. En -52 ils attaquèrent la Province en direction de Narbonne sous la conduite du Cadurque Luctérios, puis envahirent sur ordre de Vercingétorix le territoire des Helviens. 13. Diablintes, ou plus précisément Aulerques Diablintes : Localisés dans le nord de la Mayenne, leur capitale était Jublains. Nous savons de ce peuple qu'il s'allie avec les Armoricains en -56 dans le soulèvement de ces derniers. 14. Leuques : Localisés en Meurthe-et-Moselle, leur capitale était Toul. Les Leuques ne sont cités qu'une seule fois dans la Guerre des Gaules. En -58 les Leuques ainsi que les Séquanes et les Lingons fournirent du blé à César lorsque l'armée romaine s'arrêta à Vesontio (Besançon) pour se ravitailler avant d'affronter les Germains. VERTICAL 2. Vénètes : Localisés dans le Morbihan, leur capitale était Vannes. En -57 ils prirent la tête du soulèvement des peuples armoricains. La grave défaite navale qu'ils subirent en -56 mit fin à leur résistance. Jules César fit mettre à mort leur sénat, et mit en esclavage la population. Leur principale richesse était le commerce maritime, les lourds vaisseaux vénètes que César décrit, étaient Page 40


bien destinés à la haute mer. Certains auteurs pensent que c'est la menace que faisaient peser, sur l'économie armoricaine et le fructueux commerce atlantique, les visées de César sur la Bretagne, qui furent à l'origine du soulèvement qui dressa en -56 contre le conquérant, la coalition armoricaine. 3. Ambiens : Localisés en Picardie, leur capitale était Amiens. En -57 ils fournirent un contingent de dix mille hommes à la coalition des peuples belges. Mais se soumirent à César après la bataille de l'Aisne, lorsque les légions romaines marchèrent sur leur territoire. En -52 ils durent fournir cinq mille hommes à l'armée de secours. L'année suivante, ils feront partie des peuples se soulevant avec les Bellovaques. 4. Eduens : Localisés entre Seine, Loire et Saône, leur capitale était Bibracte puis Autun. Très puissant peuple de Gaule Celtique. Au premier siècle av. J.-C., ils occupaient une position stratégique sur la ligne de séparation des eaux entre la Méditerranée, l'Atlantique et la Manche. Ils entretenaient autour d'eux un ensemble de peuples - la Confédération éduenne - à savoir les Ambarres, les Ambivarètes, les Aulerques Brannovices, les Bellovaques, les Bituriges Cubi, les Blannovi, les Mandubiens, les Parisii, les Ségusiaves et enfin les Sénons. Selon César, les Éduens étaient le peuple le plus puissant de Gaule, du fait du nombre de leurs clients, et détenaient le principat sur l'ensemble de la Gaule. Ceci devait être une fonction provisoire attribuée au chef d'une tribu par l'Assemblée des Gaules. 5. Bituriges ou Bituriges Cubes : Localisés dans le Berry, leur capitale était Bourges. Au milieu du Ier s. av. J.-C., ils sont mentionnés par César comme étant membres de la confédération éduenne. Un noble Bituriges sera d'ailleurs marié à la mère de l'Eduen Dumnorix, ce dernier voulant étendre son pouvoir sur ce peuple. Les Bituriges sont surtout connus dans l'histoire pour avoir demandé d'épargner leur capitale lors de la politique de la terre brûlée de Vercingétorix en -52. Les Bituriges s'allièrent aux Arvernes, mais refusèrent de franchir la Loire pour pénétrer sur le territoire éduen. Dans le cadre du siège d'Alesia, ils dépêchèrent des troupes pour soutenir l'armée de secours. Les Bituriges Vivisques étaient quant-à eux un peuple de la Gaule Aquitaine établi entre la Garonne et l'Océan Atlantique, dans le Bordelais. 8. Arvernes : Localisés en Auvergne, leur capitale était Gergovia, puis Clermont-Ferrand. Les Arvernes étaient un très puissant peuple de la Gaule Celtique. Ils font leur apparition dans l'histoire au printemps -207, on trouve alors les Arvernes (et autres peuples gaulois non mentionnés) alliés aux Carthaginois d'Hasdrubal dans sa traversée des Alpes. 9. Coriosolites : Localisés dans l’est des Côtes d'Armor, leur capitale était Corseul. Peuple de marins, ils sont connus pour leurs relations commerciales avec la Bretagne insulaire. En -57 ils participent au soulèvement des peuples belges, et sont soumis par Crassus. Mais l'année suivante ils participent, avec les Vénètes, à la révolte des peuples armoricains, et sont battus par Jules César. En -52 ils font partie du contingent de vingt mille hommes que les armoricains envoient à l'armée de secours. 12. Redones ou Riedones : Localisés dans l’ Ille et Vilaine, leur capitale était Rennes. En -57 les Redones se soumettent à Crassus, lors de son expédition en Armorique. Ils ne sont pas nommés, lors du soulèvement des peuples armoricains de -56, par contre, ils feront partie des vingt mille hommes qu'envoient les armoricains à l'armée de secours, en -52.

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Conference Conférence proposée par Philippe Maugirard avec la collaboration d’ Annick Jacq sur le thème :

Le samedi 3 décembre 2016 à 20 h, à la cantine municipale de Moustoir'ac 56.

Tristesse

C'est avec tristesse que je vous annonce le décès brutal de Serge Lanoë le dimanche 9 octobre. Serge était druide de l'OBOD et un de nos tuteurs.

Si vous avez assisté au rassemblement de Samain 2014 en Brocéliande, vous l'avez rencontré en compagnie de son ami Frédérick Louis (lui même décédé en décembre 2015).

Serge était quelqu'un de discret mais il était surtout érudit, mystique, très psychologue et ouvert aux autres. Son visage rayonnait de sa gentillesse et de sa prévenance. Il va nous manquer.

Ayons une pensée pour lui durant notre cérémonie de Samain, remercions le pour son implication au sein de l'OBOD et pour ce qu'il était. Accompagnons le et éclairons son chemin pour ce passage vers les Îles de l'Ouest. Que nos Dieux et nos Déesses le protègent et le guident dans cette quête de Lumière qui fut son chemin de vie, et soutiennent sa famille. Awen Awen Awen.

Je suppose que ce message va particulièrement bouleverser les personnes dont il était le tuteur, merci de revenir vers moi saille.tuteur@yahoo.fr afin que je vous oriente vers un autre tuteur.

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D u Samedi 29 Avril au Vendredi 5 Mai 2017 Au D omaine des Mont s du Mâc onnais 71520, D ompie rre les ormes

Me s s œurs e t f rè re s , po ur le s 300 a n s du re n o uve a u drui di q ue , l’ a s s o c i a t i on O B O D F ra nc e e s t fi è re de vo us c o nvi e r po ur c e t é vè ne me n t hi s t o ri q ue .

A c e t t e o c c a s i o n, le s me mb re s de l’ a s s o c i a t i o n vo us i nvi t e nt e n t e rre mâ c o n na i s e da ns un c a dre pa rfa i t po ur c e t t e o ppo rt uni t é . N o us a vo ns une c a pa c i t é de ré c e pt i o n de 110 pe rs o nn e s e n g î t e s plus 4 e mpla c e me n t s de c a mpi ng - c a r.

L a pri va t i s a t i o n du do ma i n e a é t é o rg a n i s é e po ur fê t e r c e t t e a ve nt ure a ve c le plus de mo nde po s s i b l e . P o ur ê t re da ns la me i lle ure o rg a ni s a t i o n ré a li s a b le , vo us t ro uve re z c i - j o i nt une fi c he d’ i ns c ri pt i o n a f i n de c o n n a î t r e vo s de ma n de s po ur le s re pa s a i ns i q ue no us pe rme t t re de vo us o c t ro ye r une pla c e .

N o t e z q ue le s i t e s e s i t ue a u mi li e u de s mo n t s du mâ c o n na i s , e t q ue s i j a ma i s vo us s o uha i t e z pre ndre une j o urné e de re c ue i lle me n t pe rs o n ne l, le s a le nt o urs s o n t pra t i c a b le s à pi e ds , o u a lo rs vo us po uve z dé c i de r de fa i re un b ri n de dé t e n t e da ns la pi s c i ne c ha uff é e .

Le

déroulement de la semaine s’effec tuera ainsi :

- S a me di 29 a vri l : a rri vé e s ur la j o urné e a ve c po s s i b i li t é de na ve t t e po ur c e lle s e t c e ux q ui vi e n ne nt e n t ra i n . Bâ t o n de pa ro le le s o i r po ur pré s e n t a t i o n de s pa rt i c i pa nt s . - D i ma nc he 30 Avri l : C é ré mo n i e d’ o uve rt ure , dé ma rra g e de s a t e li e rs , s o i ré e B a rdi q ue - L undi 1e r M a i : At e li e rs pui s c o n c e rt de M yrdh i n e t E ls a - Ma rdi 2 Ma i : At e li e rs e t s o i ré e Ba rdi q ue - Me rc re di 3 Ma i : j o urné e de vi s i t e à Bi b ra c t e pui s c o n fé re nc e de P hi li p Ca rr- Go mm - J e udi 4 Ma i : Jo urné e i n i t i a t i o ns e t ri t ue l de B e lt a i ne le s o i r - V e n dre di 5 Ma i : b â t o n de pa ro le pui s dé pa rt ve rs le re t o ur pro fa ne a va n t mi di ( c a r a rri vé e de s a ut re s o c c upa n t s l’ a prè s - mi di )


L ’ e ns e mb le du s é j o ur e s t pri s s ur la b a s e d’ un no mb re de pa rt i c i pa n t de 60 pe rs o n ne s , s i n o us s o mme s 80 , le t a ri f b a i s s e à ha ut e ur de 30€. Aprè s 8 0 pe rs o n ne s , n o us s e ro ns 8 pa r g î t e s . D o nc i nvi t e z le plus de pe rs o n ne s po s s i b l e s .

N o us s o mme s c o ns c i e n t s q ue c e la re pré s e n t e un c o ût i mpo rt a n t . Ma i s no t e z q ue po ur c e pri x vo us a ve z : - un li t da ns un g î t e s po ur 6 pe rs o n n e s ( 3 c ha mb re s de 2 pla c e s ) a ve c a c c è s ( o f fe rt ) à la pi s c i ne . - T ro i s re pa s pa r j o urs ( s i s o uha i t é ) a ve c pe t i t dé j e un e r c o mple t , pla t e a u re pa s le mi di e t b uf fe t le s o i r. - D e s b o i s s o ns a c c o mpa g na nt le s re pa s ( J us de frui t s , e a ux , vi ns , b i è re ) - U ne s a lle c o mmune po ur n o s ra s s e mb le me n t s - L e dé pla c e me n t à Bi b ra c t e - L a s é ré ni t é du s é j o ur s a ns pe ns e r à la no urri t ure , a u lo g e me n t , a u mé na g e .

N o us c o mpt o ns s ur vo us po ur c o mpre n dre q ue le s re pa s n o n pré vus s e ro n t à vo t re c ha rg e ( le vi lla g e po s s è de un e s upé re t t e , une b o ula n g e ri e fa i s a n t de s pe t i t s dé j e un e r e t d’ a ut re s e n dro i t s po ur s e s us t e n t e r) . L ’ o rg a ni s a t i o n n e pe ut pa s pre n dre e n c o mpt e une vo lo nt é i no pi né e de c ha ng e r de Fo rmule .

I l e s t i mpo rt a n t de ré g le r a u mi n i mum 125€ a va nt le 15 D é c e mb re . Vo us po urre z ré g l e r b i e n é vi de mme nt e n plus i e urs fo i s ( a dre s s e de l’ e nvo i e s ur la pa g e s ui va nt e ) .

L e t o t a l de vo t re ré s e rva t i o n de vra ê t re e ff e c t ué a va n t le 20 Ma rs L e pre mi e r rè g le me nt c lô t ure ra vo t re i ns c ri pt i o n .

L ’ a s s o c i a t i o n O B O D F ra nc e vo us a t t e n d n o mb re ux ! So us le re g a rd b i e nve i lla n t de nos dé i t é s e t da ns la j o i e de la f ra t e rn i t é , n o us vous e mb ra s s o ns


I nscription A ret ourner

c omplét é et s i gné ac c ompagné de vot re ( ou vos ) c hèq ue à l’ordre de « O B O D F ranc e » à l’adres s e s uivant e : Axel B O I R O T 5, impas s e du c hât eau 69690 B R U SSI E U T el : 06 33 87 41 89 c ourrie l : axel. b oi rot@ orange. fr

N om : … … … … … … … … … … … …

P rénom : … … … … … … … … … … .

Adres s e : ……………………………………………………………………………………… Téléphone : … … … … … … … … … … … … Courrie l :… … … … … … … … … … … N omb re de pers onnes : … … … … … … … …

T yp e d e r ep as : o O mnivore o Végé t arien o Végét alien

N omb re de pers onnes : ……… N omb re de pers onnes : ……… N omb re de pers onnes : ………

T ype de c ouc hage : O Camping- c ar o Gît e

*

N omb re de pers onnes : ……… N omb re de pers onnes : ……. .

F o r mule : F ormule F ormule F ormule

A : ( T out c ompris ) 380 B : ( 2 repas : mat in et s oir) C : ( s ans repas ) 270

320

(E n c a s d e d if f ic u lt é , m e r c i d e n o u s c o n t a c t e r ) *P o u r le s p e r so n n e s e n C a m p in g- c a r , m e r c i d e n o u s c o n t a ct e r p o u r r é se r v e r l’e m p la c e m e n t e t c o n n a î t r e le t a r if p a r r a p p o r t a u n o m b r e d e p e r so n n e s e t a u x repas


Le Souffle de l’Ourse

Les Et oiles d’ Artio Calendrie r de

Calendrier des célébrations en forêt de Mormal (59)

Samonio

Samain

s célébrati

s

ons en A lsace :

Alban Ar than Imbolc

Alban Arthan Imbolc

Lou e l a g Bu ne en Bretag

Les Carnutes

ions s célébrat e d r ie r d Calen

Calendrier des célébrations

Samain zh Guinivele

Imbolc Beltaine

Imbolc

La Sourc e aux Fe es Calendrier d

Le Chene et le Cerf Calendrier des célébrations en Alsace

Beltaine

Samonios Imbolc

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es célébration s en Bourgog

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Les Etoiles d’Artio

Clairiere des Carnutes

Le Souffle de l’ourse

Bugale Lou

Carnutes - Breizh

Le chene et le Cerf

Source aux Fees

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