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LE DÉLÉGUÉ TERRITORIAL DE L’OFB AUX ANTILLES NOUS PRÉSENTE SES MISSIONS

L’Office français de la biodiversité (OFB) est implanté au plus près des territoires, notamment dans les outre-mer, où il assure ses missions via différents services, dont les délégations territoriales (DT). Rencontre avec Fabien Barthelat, délégué territorial aux Antilles.

INTERVIEW

Fabien barthelat

FABIEN BARTHELAT, DÉLÉGUÉ TERRITORIAL DE L’OFB AUX ANTILLES

• Pouvez-vous nous parler du rôle de la direction territoriale de l’OFB aux Antilles françaises ?

- L’OFB aux Antilles déploie ses cinq missions essentielles pour la préservation de la biodiversité : la gestion des aires protégées avec le Parc naturel marin de Martinique et le Sanctuaire Agoa ; l’acquisition de connaissances grâce à l’Unité techniques et connaissance (UTC) ; ainsi que la police de l’environnement dans les services départementaux. En plus de ces trois missions, depuis 2020, les délégations territoriales (DT) fournissent un appui aux politiques publiques et encouragent la mobilisation citoyenne.

La DT Antilles, ce sont cinq personnes implantées en Guadeloupe avec un objectif principal : assurer la cohérence entre les services de l’établissement, avec les acteurs locaux et les politiques publiques. Nous aspirons à intégrer la biodiversité au cœur de la vie quotidienne de nos îles.

Atelier d’appui au montage de projets organisé par la DT dans le cadre du programme européen BESTLIFE2030.
© OFB
• Quels sont les principaux enjeux de la biodiversité aux Antilles ?

- Les défis sont multiples. Nous devons particulièrement veiller à la conservation des espèces endémiques, notamment des reptiles et de la flore, menacées en partie par les EEE et les espèces domestiques réensauvagées. De plus, la qualité des eaux est un enjeu crucial, avec des systèmes d’assainissement défaillants entraînant une pollution chronique des cours d’eau et des milieux littoraux. Enfin, la coordination des actions entre les nombreux acteurs reste un défi central.

LES POLLUTIONS BIOLOGIQUES DUES AU MAUVAIS TRAITEMENT DES EAUX USÉES COMPTENT PARMI LES FACTEURS LES PLUS IMPORTANTS DE LA DÉGRADATION DES RÉCIFS CORALLIENS
Aire éducative à Saint-François en Guadeloupe.
© DR
LA RECHERCHE DE COHÉRENCE ENTRE LES ACTEURS LOCAUX EST AU CENTRE DE NOS PRÉOCCUPATIONS
• Pouvez-vous nous décrire quelques actions concrètes conduites par votre équipe ?

- Notre rôle est de passer de la connaissance scientifique à la conservation, notamment pour les espèces endémiques. Par exemple, à la suite de travaux menés par l’UTC et nos partenaires, nous travaillons au lancement d’un projet pilote aux Saintes visant à gérer les espèces animales divagantes pour restaurer les écosystèmes locaux. L’implication des communes constitue un facteur de réussite incontournable.

Par ailleurs, face à la régression des récifs coralliens, notre stratégie est d’œuvrer pour stopper les facteurs de dégradations. Ainsi, nous déployons nos forces en finançant des infrastructures d’assainissement : c’est notre budget d’intervention le plus important.

Projet de restauration MobBiodiv’ à Sainte-Anne.
© OFB
LA CONSERVATION, C’EST L’ESSENCE DE NOTRE MÉTIER. NOUS DEVONS EN PREMIER LIEU AGIR SUR LES PRESSIONS CAUSANT LA PERTE DE BIODIVERSITÉ

Nous déployons également des dispositifs tels que les Atlas de la biodiversité communale (ABC), qui rencontrent un vif succès aux Antilles, ou les aires éducatives à destination des écoles et collèges. Par exemple à Saint-François, grâce à la mobilisation des élus, des enfants et leurs instituteurs, mais aussi des associations, le site de la pointe Gros-Bœuf est passé de l’état de décharge sauvage à celui d’espace naturel valorisé.

La couresse des Saintes (Alsophis sanctonum), un reptile endémique et en danger d’extinction.
© OFB
• Comment votre travail s’articule-t-il avec celui de l’Agence régional de biodiversité (ARB) ?

- L’ARB des îles de Guadeloupe (ARBiG), active depuis environ trois ans, est le fruit d’un partenariat entre la Région, l’OFB et l’État. Elle renforce les actions de l’OFB avec une plus grande capacité d’action et une proximité directe avec le territoire.

Ainsi, nous collaborons étroitement pour le déploiement des dispositifs comme les aires éducatives ou « Territoires engagés pour la nature » (TEN). L’ARB propose aussi une offre en ingénierie de projet et travaille à la préfiguration d’un Conservatoire botanique et d’un Observatoire national. En Martinique, le processus de création d’une ARB a été lancé.

LA VRAIE FORCE DE L’ARBig, C’EST SON ANCRAGE LOCAL FORT : AVEC ELLE NOUS RENFORCERONS LES SYNERGIES ENTRE ACTEURS DU TERRITOIRE
Séminaire avec des acteurs locaux sur les ABC.
© OFB
• Quel message souhaiteriez-vous adresser aux Antillais ?

- Des financements sont disponibles pour agir dès aujourd’hui concrètement en faveur de notre patrimoine naturel si précieux. Associations, collectivités, entreprises : venez frapper à la porte de l’OFB et nous saurons vous accompagner !

Rédaction et interview : Romy Loublier
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