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Cluster Maritime de La Réunion

LE CLUSTER MARITIME DE LA RÉUNION (CMR) FACE AUX DÉFIS DE L’ÉCONOMIE BLEUE

Depuis un peu plus d’un an, le CMR s’implique pleinement dans la mise en œuvre de deux projets financés par le Fonds d’intervention maritime : un « baromètre » de l’économie bleue et une étude sur le potentiel d’exploitation de navires côtiers à émission zéro carbone.

Fin 2022, le Cluster Maritime de La Réunion figurait parmi les heureux lauréats de deux appels à candidature lancés la même année par le Fonds d’intervention maritime (FIM) et inaugurés par le secrétaire d’État chargé de la Mer. Grâce à ce fonds de dotation visant à « atteindre les objectifs de développement durable des activités maritimes à l’échelle des façades ou des bassins ultramarins », deux projets ont pu être lancés pour accompagner le développement des activités maritimes durables à La Réunion.

Réunion en présence du secrétaire d’État à la Mer Hervé Berville.

Le premier projet, d’une durée de deux ans et dont le budget s’élève à 47 395 € , consiste à réaliser un baromètre de l’économie bleue, afin de mettre en place un observatoire des données de ce modèle économique sur le territoire réunionnais.

« On a recensé sur l’île 424 entités en lien avec l’économie bleue, réparties entre les services de l’État, les associations et les entreprises. Les domaines abordés comprennent : la pêche, lamaintenanceetréparation, les services portuaires et logistiques, le tourisme bleu et le nautisme, la recherche, l’environnement et la formation », indique Sébastien Camus, président du Cluster Maritime de La Réunion. « À ce stade, nous avons reçu 70 questionnaires remplis – soit 16 % de retour – et nous visons 30% », poursuit Loïc Le Foulgoc, secrétaire général du CMR.

Les premiers résultats provisoires de cette étude montrent qu’en moyenne 92 % du chiffre d’affaires des entreprises interrogées est directement lié à l’économie bleue.

Port de Saint-Gilles-Les-Bains.
© Stéphanie Castre

RENFORCER L’ATTRACTIVITÉ DES MÉTIERS DE LA MER, UNE ACTION ESSENTIELLE

La Semaine des Métiers du maritime et du fluvial se déroulera du 2 au 5 avril 2024. Cet événement national de France Travail et du Cluster Maritime Français mettra en avant les opportunités d’emploi et de formation dans le maritime. Une occasion de sensibiliser aux nouveaux métiers et tendances qui émergent : énergies maritimes renouvelables, biotechnologies bleues, génie écologique côtier... Des rencontres entre demandeurs d’emplois et entreprises seront proposées à La Réunion par le CMR, qui organisera par la suite, le samedi 15 juin 2024 , la Journée de la Mer, avec présentation au public des activités maritimes et nautiques, sensibilisation à l’environnement, visites de navires...
Les organisateurs du Festival de l’Océan, autre rendez-vous incontournable autour de la mer à La Réunion.

Les acteurs des activités nautiques sont très impliqués (40 % des retours) avec une prédominance en plongée sous-marine. Il apparaît que 26 % des emplois sont occupés par des femmes, avec de grandes disparités : jusqu’à 50 % pour les activités nautiques et 55 % dans les services tertiaires, contre seulement 6 % en réparation navale.

« L’étude en cours montre aussi que chez les acteurs du tourisme bleu, 31% du chiffre d’affaires estimé est lié à l’observation des baleines – ou whale watching –avec en moyenne 135 sorties par structure dédiés aux cétacés en 2022. Ainsi le lien biodiversité et économie est fortement intriqué », analyse Sébastien Camus.

Le CMR espère pouvoir mobiliser encore davantage d’acteurs locaux, estimant avoir rencontré environ 60 % d’entre eux. Le projet est accueilli positivement, cependant le retour d’informations reste problématique et il s’avère nécessaire de relancer sans relâche les interlocuteurs.

En octobre 2023, le CMR a assisté à Nouméa aux premières Assises de l’économie maritime indopacifique pour échanger entre acteurs des différents

« merritoires » ultramarins sur des sujets en lien avec l’économie, la préservation de la biodiversité, la transition énergétique, l’attractivité...

Le second projet soutenu par le FIM, de deux ans également, est doté de 62 402 €. Il s’agit ici de rassembler des données sur les navires côtiers à La Réunion, dans la perspective de développer à leur bord des solutions « zéro carbone ». « Nous étudions les profils opérationnels de navires représentatifs des flottilles de pêche, de transport de passagers, et de servitude », expose Sébastien Camus. Le CMR essaie ainsi de rassembler les acteurs locaux par filière pour avancer en groupes de travail, sachant que l’étude va tenir compte du contexte spécifique de l’île : météo, durées de trajets, distances, types d’usages, activités... En parallèle, le CMR s’intéresse aux solutions technologiques appliquées ou en réflexion au niveau national. Il a par exemple participé au salon Euromaritime et rencontré des acteurs engagés : clusters, intégrateurs, bureaux d’études, armements... « Il n’existe pas une unique solution de décarbonation des navires. Ce sera en analysant nos profils que nous pourrons émettre des panels de solutions combinées pour apporter une décarbonation partielle ou totale à certains navires professionnels », conclut le président du CMR.

Rédaction : Stéphanie Castre
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