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Saint-Pierre-et-Miquelon
RECONNECTER L’ÉTANG DE MIRANDE À L’OCÉAN
Pilotée par Les Joyeux Pêcheurs de Miquelon et la Fédération de pêche, l’ouverture de l’étang de Mirande à la mer vise à recréer un corridor écologique favorable aux poissons.
La restauration de l’étang de Mirande faisait partie des sept initiatives lauréates de l’appel à projets lancé en 2021 par l’Office français de la biodiversité (OFB) en faveur des milieux humides d’outre-mer.
UNE ZONE CLÉ POUR LA BIODIVERSITÉ
Dans le nord de Miquelon, l’étang de Mirande a été classé au niveau européen comme l’une des six zones clés pour la biodiversité de l’archipel. Cet écosystème emblématique s’étend magnifiquement entre forêt boréale et océan Atlantique, dont il est séparé par un cordon littoral. Le plan d’eau, entouré d’une grande variété de conifères tels le sapin baumier, l’épicéa ou le spruce, abrite deux espèces de poissons amphihalines (vivant vit alternativement en mer et en eau douce) : l’omble de fontaine et l’anguille d’Amérique, qui y réalisent une partie de leur cycle de vie.
RECRÉER LE LIEN AVEC L’OCÉAN
Dans les années 1950, une route a été construite qui coupe l’étang en deux et empêche sa connexion à l’océan. Un chenal a ensuite été creusé par l’homme à travers le cordon littoral mais il se referme régulièrement, ce qui nécessite de fréquentes interventions mécaniques. Pour assurer un passage pérenne entre l’étang de Mirande et l’océan, et permettre au plan d’eau côtier de recouvrer sa capacité d’autoépuration, le projet en cours consiste à créer un grau de 127 mètres de long et trois mètres de large. Des travaux d’enrochement sont également prévus afin de protéger le site des intempéries maritimes.
« L’objectif est d’assurer la continuité écologique entre l’étang et l’océan, pour favoriser la recolonisation naturelle des populations piscicoles, aujourd’hui menacées par des bactéries, limiter les mauvaises algues et retarder le réchauffement climatique », explique Nicolas Lemaine, président de l’association. Par ailleurs, un « RiverWatcher », scanner transportable enregistrant les activités de migration des poissons, va être installé dans l’étang pour mieux connaître les espèces présentes, avec un intérêt porté à l’omble de fontaine (Salvelinus fontinalis) ou truite mouchetée, le poisson d’eau vive le plus pêché dans l’archipel.
UNE SOLUTION POUR LES PÊCHEURS
Très bien accueilli par les pêcheurs, ce projet devrait contribuer à développer une activité de pêche de loisir durable, de même que l’écotourisme. « Il y a urgence pour les pêcheurs de pouvoir réobtenir des poissons de taille correcte et en meilleure santé. Ce projet pilote pour Saint-Pierre-et-Miquelon a même engagé des partenariats avec les îles de la Madeleine au Canada, qui souhaitent dupliquer la démarche sur leur territoire », ajoute Nicolas Lemaine.