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Terre Outre-mer

L’EXPLOITATION MINIÈRE DES FONDS MARINS

La France est le 2ème espace maritime au monde, dont 97 % se situe en outre-mer, où les sols et les sous-sols sont réputés riches en métaux. On trouve ces métaux entre 1 000 et 6 000 mètres de profondeur.

Dans les plaines abyssales, ils ont la forme de petits cailloux, qu’on appelle « nodules polymétalliques ». Manganèse, cobalt, fer, nickel, zinc, cuivre sont indispensables à la fabrication de nos smartphones, ordinateurs, batteries, voitures électriques, panneaux solaires, éoliennes... Certains disent qu’ils pourraient permettre d’assurer notre transition énergétique.

Depuis 2002, la France a multiplié les explorations de ses fonds marins dans le cadre du programme « Extraplac ». Un programme dont l’objectif est d’étendre la souveraineté de la France au-delà de son espace maritime, comme l’ont proposé en 1982 les Nations Unies. Si les Nations Unies valident toutes les demandes déposées par la France, notre espace maritime devrait s’agrandir d’environ 1,5 million de km2

Des explorations ont donc eu lieu partout outre-mer. Toutefois, les trois missions qui se sont déroulées dans l’espace maritime de Wallis-et-Futuna entre 2010 et 2013 n’ont pas été bien perçues par la population. Et pour cause : les habitants n’ont pas été associés.

Pourtant en vertu de leur statut juridique, les trois territoires français du Pacifique sont autonomes concernant l’exploitation de leurs fonds marins. Wallis-et-Futuna refuse désormais toute exploration et ne veut pas entendre parler d’exploitation minière de ses fonds marins.

Visuel : © Valentine Dubois | Photo des nodules polymétalliques : © Mission Nodinaut 2004 / Ifremer

Le 7 novembre 2022, Emmanuel Macron a décidé que la France allait renoncer à l’extraction minière dans l’ensemble de son espace maritime, comme dans les eaux internationales.

Une annonce qui a beaucoup surpris, car jusqu’à présent, la France avait consacré d’importants moyens et promulgué des textes en faveur de l’exploitation des fonds marins. Cette déclaration a bien sûr ravi les défenseurs de l’environnement. Les scientifiques ne sont pour l’instant pas en capacité de mesurer les conséquences de l’extraction minière sur les écosystèmes marins. En revanche, ils savent que sur terre, c’est l’une des industries les plus polluantes et destructrices pour la nature.

En novembre 2022, quelques jours après Paris, la Nouvelle-Calédonie a voté un moratoire sur l’exploitation minière dans son espace maritime, où s’étend le Parc naturel de la mer de Corail, l’une des plus grandes aires marines protégées à l’échelle mondiale. En décembre 2022, c’est au tour de la Polynésie de renoncer à l’extraction minière de ses fonds marins.

Des décisions qui s’expliquent aussi par leur culture. Pour les peuples des îles du Pacifique, l’océan est au cœur de leur identité, jusqu’à leur donner leur nom « Océaniens ».

Ce texte est issu de la chronique radio « Terre Outre-mer » présentée par Caroline Marie à écouter sur La1ere.fr, l’offre numérique Outre-mer de France Télévisions
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