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Saint-Barthélemy
LES RÉCIFS CORALLIENS SOUS SURVEILLANCE
Comment se portent les récifs coralliens de Saint-Barthélemy ? L’Agence territoriale de l’environnement (ATE), les associations locales et les experts antillais gardent les yeux rivés sur ces écosystèmes sources de vie et d’économie, témoins des changements globaux.
Pour la première fois, l’ATE a accueilli le réseau récif de l’IFRECOR, l’Initiative française pour les récifs coralliens. Fin 2023, 25 experts, scientifiques, gestionnaires et bureaux d’études spécialisés des Antilles et de Mayotte se sont rassemblés dans les locaux mis à disposition par la Collectivité de Saint-Barthélemy.
À l’issue de ces échanges, le bilan est sans appel : 2023 est une triste année record de blanchissement coralliens pour les Antilles. Une rencontre qui aura permis d’améliorer les protocoles de suivi des récifs et de prévoir un premier inventaire des algues en 2024.
QUI CHECK ? C’EST REEF CHECK !
Savant mélange entre sciences et sensibilisation, le programme Reef Check invite les non-professionnels à devenir acteurs de la préservation des coraux. À Saint-Barth, c’est l’association V-Reef qui pilote les suivis avec l’appui des associations locales Island Nature Saint-Barth Expériences, Coral Restoration St Barth et Coral Shepherd.
Depuis 2018, des bénévoles se mobilisent ainsi pour suivre consciencieusement deux sites, qui éclairent sur l’état de santé global des récifs coralliens de l’île.
ALORS, COMMENT VONT LES RÉCIFS ?
Or ces deux stations de suivi s’approchent de l’état « médiocre » tel que défini par les critères de Reef Check. Cela ne reflète pas l’état de l’ensemble de nos récifs heureusement, qui restent en bien meilleur état que sur la plupart des stations de Guadeloupe ou Martinique », précise Sébastien Gréaux, directeur de l’ATE.
Sous les yeux des plongeurs, les paysages sous-marins se transforment : tandis que les surfaces en corail dur reculent – des taux de recouvrement plus que divisés par deux depuis 2018 ! – les algues se déploient en tapis et témoignent du déséquilibre de l’écosystème. Les oursins broutent les algues et pourraient donc contrebalancer la tendance mais, touchés par une épidémie, ils sont aujourd’hui trop peu nombreux. Une situation qui attire les poissons-perroquets, cependant la densité globale des poissons reste faible. Le mérou de Nassau, classé en danger critique d’extinction, se fait rare dans les observations de Reef Check. Plusieurs facteurs viennent expliquer ce scénario peu réjouissant : la pollution de l’eau, le réchauffement climatique, le développement de maladies et l’impact de la fréquentation de plaisance. Des pressions sur lesquelles il est encore temps d’agir !