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Collectivité de Saint-Martin
L’ANTICIPATION DES EFFETS DU CHANGEMENT CLIMATIQUE À SAINT-MARTIN
Le préfet délégué de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin, Vincent Berton, a saisi fin octobre 2023 la Collectivité de Saint-Martin par l’entremise de son Conseil économique, social et culturel (CESC) sur ce sujet majeur et à enjeux.
Le CESC a pu étudier ce sujet et rendre son avis en décembre 2023, un avis réaliste, étayé, qui impose de profondes prises de conscience à l’échelle locale comme dans les cercles parisiens.
Ida Zin Ka Ieu, présidente du CESC, Alleyne Bryan, présidente de la Commission Environnement du CESC et tous les membres de l’institution se sont mobilisés sur ce sujet d’importance. Dans ce contexte, la présidente du CESC a souhaité s’appuyer sur l’expertise des services de la Collectivité de Saint-Martin, avec le soutien de son président, Louis Mussington, adoptant une approche à la hauteur des enjeux, qui mobilise transversalement les institutions de la Collectivité de Saint-Martin. Si la saisine préfectorale invite le CESC à aborder le changement climatique sous l’angle de l’anticipation, il apparaît clairement qu’il est déjà presque trop tard pour que ce terme soit exact. Les effets du changement climatique à Saint-Martin sont déjà là et il s’agit aujourd’hui de s’adapter et d’anticiper simultanément les prochains.
LES ANTILLES FONT PARTIE DES ÎLES LES PLUS MENACÉES, LES IMPACTS SERONT MULTIPLES. D’abord, les cyclones seront plus intenses. Les îles connaîtront des pics de destructions, comme en 2017 à Saint-Martin. L’érosion côtière questionnera l’usage des littoraux, qui abritent des zones d’habitation, des activités touristiques et les infrastructures, comme les enrochements. Avec l’élévation du niveau de la mer, désormais inarrêtable, et comme pour le phénomène d’érosion, on connaîtra des épisodes de submersion en cas de pluie et de marée haute combinées. À compter de 2040, les pouvoirs publics devront mettre en place des relocalisations, le déplacement de personnes ou d’activités dans des zones sûres.
Virginie Duval, professeure de géographie à l’Université de La Rochelle, qui a participé à la rédaction du rapport du Giec, dans le magazine Le Point, mai 2022.
Le constat est posé : les petites îles tropicales sont en première ligne face aux conséquences du changement climatique, et Saint-Martin est l’une d’entre elles.
Élévation du niveau de la mer, érosion côtière, submersion marine, phénomènes climatiques extrêmes, modification du régime des pluies, sécheresse, augmentation des températures et des pics de chaleur, disparition du vivant, émergence des espèces exotiques envahissantes…
Ce sont autant de problématiques et de défis que le territoire de Saint-Martin affronte aujourd’hui et devra affronter avec plus d’intensité demain pour garantir à ses 33 000 habitants un avenir durable.
TÉMOIGNAGES
LOUIS MUSSINGTON, PRÉSIDENT DU CONSEIL TERRITORIAL DE LA COLLECTIVITÉ DE SAINT-MARTIN
Cette saisine a donné l’opportunité au CESC d’effectuer avec nos services un travail capital pour l’avenir de tous les Saint-Martinois. Il nous appartient de nous appuyer sur ces travaux pour intégrer le changement climatique au cœur de toutes nos politiques publiques et nous savons que notre capacité à investir sera l’une des clefs de notre nécessaire adaptation. Le soutien de l’Europe et de l’État sera déterminant.
IDA ZIN KA IEU, PRÉSIDENTE DU CONSEIL ÉCONOMIQUE, SOCIAL ET CULTUREL (CESC)
Cet avis pose un constat clair, celui de la vulnérabilité de notre territoire qui, par son exiguïté et sa topographie, ne dispose d’aucune base arrière pour repenser son développement, le logement ou le déploiement de ses infrastructures. Il est maintenant fondamental que cet avis vive, que les défis soient compris et intégrés par la population et que l’adaptation territoriale au changement climatique devienne une priorité.