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Martinique

RÉCONCILIER LA JEUNESSE MARTINIQUAISE AVEC LA MANGROVE

Créée en 2020, l’association Roots of the Sea – Rasin Lanmè s’est donné pour mission de préserver et promouvoir les patrimoines naturel et culturel martiniquais. Elle réalise des actions en faveur des écosystèmes marins, et plus particulièrement des mangroves.

Association pensée pour les jeunes Martiniquais dans un esprit d’ouverture et d’inclusion, Roots of the Sea – Rasin Lanmè a pour ambition de réconcilier la population martiniquaise avec son environnement.

« J’ai grandi au bord de la mer, à Sainte-Luce », nous raconte Frédérique Fardin, présidente de la structure.

« Petite, je devais passer chaque samedi près de la mangrove de Trou au diable, je trouvais cela effrayant ! Et aujourd’hui, je travaille pour la préserver... C’est cela, la mangrove ici. Il y a, d’un côté, un aspect mystérieux qu’on retrouve dans la littérature antillaise, dans les textes d’Édouard Glissant, ou de Maryse Condé et, d’un autre côté, c’est un écosystème d’une importance majeure en termes de protection des populations contre le changement climatique ».

Roots of the Sea – Rasin Lanmè s’investit dans l’éducation environnementale, la formation technique et scientifique de ses adhérents et la conservation. Sa première action fédératrice a consisté à nettoyer la mangrove de Coco Léchel, à Fort-de-France, en milieu urbain, où plusieurs tonnes de déchets ont été extraites, grâce aux nombreux riverains présents.

L’équipe associative en présence de l’écologue Mélanie Herteman (3ème en partant de la droite), qui lui prodigue de précieux conseils. 
© Rootsofthesea

UN PROJET DE RESTAURATION DES MANGROVES DÉGRADÉES

Avec « Mangwov bòkay nou » (Nos mangroves), projet notamment soutenu par la Fondation de la Mer, l’association a développé une pépinière de plants de palétuviers afin d’agir pour protéger la mangrove dégradée avec la population. La pépinière est ainsi un lieu de sensibilisation où le public peut mettre la main à la terre et participer aux activités du jour –rempotage, arrosage, désherbage... – tout en échangeant sur les intérêts écologiques des mangroves.

LA NÉCESSAIRE CONCILIATION ENTRE PATRIMOINE NATUREL ET HÉRITAGE CULTUREL

Frédérique explique : « En Martinique, l’abolition de l’esclavage et la Journée mondiale de la biodiversité se célèbrent le 22 mai. Cette synchronicité illustre exactement ce que nous défendons avec Roots of the Sea – Rasin Lanmè : que la protection de l’environnement ne s’arrête pas à un écosystème et qu’il est nécessaire, pour préserver l’environnement, de respecter aussi les peuples, les cultures et les ancêtres ».

L’un des piliers de Roots of the Sea – Rasin Lanmè est le fait d’« agir aujourd’hui dans le cadre d’une réflexion à long terme ». Il s’agit en effet de « développer nos actions et messages en s’affranchissant du temps malgré l’urgence d’agir : pour une portée pérenne, longue, qui s’inscrit dans le temps du vivant ».
© Rootsofthesea
Les élèves de l’aire marine éducative (AME) du collège de l’annexe Saint-Joseph de Cluny, à Sainte-Luce, ont planté leur premiers palétuviers le 25 avril 2024 encadrés par leur enseignante, l’équipe associative et l’ONF.
© Rootsofthesea
Rédaction et interview : Lucie Labbouz
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